11e anniversaire de l’accord cadre d’Addis-Abeba: Julien Paluku propose sa revisitation pour incorporer les engagements du Rwanda et de l’Ouganda

A l’occasion du 11ème anniversaire de l’Accord Cadre d’Addis-Abeba, le ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya, témoin de la signature de cet instrument et ancien Gouverneur du Nord-Kivu pendant 12 ans préconise la revisitation de cet accord pour qu’il y ait aussi des obligations pour le Rwanda et l’Ouganda dans sa mise en œuvre.

La République Démocratique du Congo doit avoir une équipe de négociateurs permanents pour ne pas être victime d’un piège quelconque, ajoute Julien Paluku Kahongya.

L’Ancien Gouverneur du Nord-Kivu l’a dit ce jeudi à Kinshasa au cours de la conférence-débat sur le 11e anniversaire de la signature de l’Accord Cadre d’Addis-Abeba sous le thème : “Défis et perspectives : pour quelles solutions courageuses et durables?” organisée par la Dynamique Communautaire pour la Cohésion Sociale et le Développement (DYCOD-RDC).

« C’est l’accord pour la paix, sécurisation et coopération entre la Rdc et les pays de la région. Lorsque vous voyez cet accord qui n’est pas le premier, vous allez vous rendre compte que la Rdc est un pays d’accords », dit-il.

Et de poursuivre, en 1999, nous avons l’accord de Lusaka, l’accord de Sun City en 2002, le pacte sur la stabilité, la stabilité et la paix dans la région des grands lacs en 2006 ; le communiqué conjoint de Nairobi, l’accord de Nguruntoto en Tanzanie entre la Rdc et l’Ouganda en 2007, la conférence de Goma pour aboutir un accord de paix et de sécurité dans les provinces de l’Est, l’accord entre le gouvernement et le CNCP M23 mars 2009, la signature de l’accord-cadre sur la paix, la sécurité et la coopération à Addis-Abeba.

Pour le ministre, cet accord est né après la création du M23 en 2012. Il commence la guerre jusqu’à prendre la ville de Goma en 2012. C’est comme ça que la communauté internationale estime que la guerre a perdurée et qu’il faut un accord entre les Etats qui sont les acteurs dans cette guerre.

Il est signé le 24 février 2013, mais la communauté internationale estime qu’on ne doit pas seulement s’arrêter à signer, il faut une contrainte. C’est ainsi que l’on créera une brigade d’intervention avec un mandat offensif comme un instrument de mise en œuvre de l’accord pour surveiller tout celui qui en va pas le respecter. C’est en 20123 que l’on commence la guerre.

Le piège

Julien Paluku a trouvé anormal que ça ne soit que la Rdc qui prend trois engagements de l’accord, pendant que le Rwanda et l’Ouganda, rien. C’est alors qu’il dira qu’il y a un piège. « Il n’y a que la Rdc qui est citée et le Rwanda se trouve parmi les pays de la région. On a empêché le Rwanda et l’Ouganda d’avoir des engagements expressément dits dans l’accord », précise-t-il.

L’accord dit, la Rdc doit faire des efforts dans le cadre de la décentralisation. Mais qu’est-ce que la décentralisation vient faire dans l’accord ? On parle de l’exploitation des ressources naturelles ? Il y a eu des choses qu’on a caché que seuls ceux qui l’avaient élaboré peuvent nous dire ce qu’il en est. Peut-être qu’on peut comprendre aujourd’hui avec la signature d’une chaine de valeur au Rwanda !

Ce sont des questions que les Congolais n’analysent pas à fond, pensant que la crise de l’Est c’est pour les gens de l’Est. On ne devrait pas voir le conflit de l’Est comme une question sectorielle. La crise qui se passe à l’Est a embrasé l’ensemble de la République. Pourquoi il n’y a pas des engagements pour d’autres pays de la région ?

Nous pensons que cet accord est un instrument qui nous a aidés à stabiliser la situation. Il faut réfléchir pour qu’il y ait des obligations pour des Etats cités par les rapports des Nations unies. On doit revisiter l’accord-cadre pour que les engagements du Rwanda et de l’Ouganda soient dits et de cette manière, nous pouvons évaluer les engagements des uns et des autres.