Retombées de l’Accord agricole Maroc-UE sur le Sahara : le grand satisfecit de l’Union européenne

Publié ce mois de janvier, le rapport 2022 du Service européen pour l’action extérieure et de la Commission européenne pointe, chiffres à l’appui, les effets et avantages de l’Accord agricole Maroc-UE sur les sahraouis, faisant par la même occasion taire les thèses farfelues de «pillage» véhiculées par le régime algérien et le Polisario.

Le verdict est sans appel et il est clairement indiqué dans le rapport 2022 du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) et de la Commission européenne (CE). La mise en œuvre de l’Accord agricole Maroc-UE, entré en vigueur le 19 juillet 2019, se déroule de manière satisfaisante et ses retombées, notamment sur les populations sahraouies, sont des plus positives. Le texte vient confirmer les tendances haussières de 2021 concernant les échanges commerciaux entre les deux parties, grâce à l’Accord et aux préférences tarifaires dont bénéficient les produits marocains, y compris ceux des provinces du Sud, destinés à l’exportation vers l’UE, les rendant plus compétitifs et attractifs.

Chiffres à l’appui, l’impact de l’accord sur le développement socioéconomique des régions du Sahara marocain et leurs populations est palpable. Ceci, que ce soit en termes de croissance économique, de production et d’exportation des produits agricoles et de la pêche, de création d’emplois ou d’investissements. «Depuis la publication du rapport de 2018, la production de produits agricoles du Sahara occidental a augmenté de façon notable, passant progressivement de 64.000 tonnes enregistrées à 101.000 tonnes en 2021, pour une surface totale cultivée de 1.300 hectares contre 900 hectares. Cela représente une augmentation en volume de plus de 60% en 6 ans», lit-on. Quelque 66% de la production totale est destinée à l’UE, soit 65.700 tonnes.

Autre indicateur: le secteur agricole comptait en 2021 environ 14.000 emplois directs dans la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab, dont 12.000 sont liés à l’exportation vers l’UE. «L’entrée en vigueur de l’accord et sa mise en œuvre depuis juillet 2019 ont confirmé les effets positifs attendus en termes de production et d’exportations, et pérennise alors l’emploi et l’investissement dans ce secteur», indique le rapport.

Il en va de même pour la pêche. Le rapport indique qu’en 2021, 962.000 tonnes de produits de la pêche ont été capturées et débarquées dans les ports sahariens, pour une valeur totale de 629 millions d’euros. Le nombre d’emplois – directs et indirects – liés au secteur de la pêche s’élève à 133.478, soit une hausse de presque 50% en 5 ans.

Manœuvres infructueuses

Partant, le rapport confirme l’importance de l’accord pour les provinces du Sud et va ainsi à l’encontre de l’objectif recherché par l’Algérie et le Polisario, à savoir priver les populations de ces régions de leur droit au développement. Il constitue ainsi un nouveau camouflet apporté par les institutions européennes à la propagande sur un soi-disant «pillage» des ressources des provinces du Sud.

L’Algérie et le Polisario ne cessent, à ce titre, de multiplier les manœuvres infructueuses dans l’objectif de remettre en question la légalité des accords entre l’UE et le Maroc. Fait notable, le rapport intervient dans le sillage de la décision de la Cour administrative de Londres qui a rejeté leur action en justice contre l’accord d’association liant le Maroc et le Royaume-Uni, confirmant la validité de cet accord.

«Ce rapport 2022 vient à nouveau attester de la continuité des relations commerciales entre le Maroc et l’Union européenne, de leur stabilité et de l’engagement continu de l’UE dans le cadre de son partenariat global, stratégique et de longue date avec le Maroc. Grâce à l’essor qu’elles connaissent, les régions du Sahara marocain sont aujourd’hui devenues un véritable pôle de prospérité et d’investissement dans le cadre du partenariat win-win avec l’Union européenne», commente une source diplomatique marocaine.

Le rapport met, par ailleurs, en avant les avancées importantes réalisées par le Royaume du Maroc pour le développement de ses provinces du Sud, dans le cadre du «Programme de développement 2016-2021», à travers la mise en œuvre de grands projets d’envergure et les différentes politiques publiques déployées dans ces régions. Il confirme l’impact des mesures déployées et leurs effets multiplicateurs en termes d’investissements, d’amélioration des conditions de travail, d’intégration socioéconomique de la femme, de soutien vigoureux à la jeunesse, ou encore de développement des infrastructures.

«Le gouvernement marocain poursuit la mise en œuvre du Programme de développement 2016-2021, 88% du programme étant achevé (soit 303 projets) ou en cours de réalisation (257 projets). Le programme se concentre sur l’investissement dans différents secteurs pertinents tels que les phosphates, les énergies renouvelables, l’agriculture, les infrastructures portuaires et routières. Sur un budget total prévisionnel de plus de 7 milliards d’euros (80,8 milliards de dirhams), 52% est prévu pour la région de Laâyoune-Sakia El Hamra (270 projets, à hauteur de 3,8 milliards d’euros (42,2 milliards de dirhams)) et 20% pour la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab (157 projets, à hauteur de 2,2 milliards d’euros (24,2 milliards de dirhams)). Les 28% restants sont pour le financement de projets régionaux», résume le rapport.

Gestion rationnelle des ressources

Le document reflète une reconnaissance par la CE et le SEAE des efforts substantiels déployés par le Royaume dans ses provinces du Sud, en matière d’utilisation rationnalisée et durable des ressources naturelles (projet du Port de Dakhla, projet d’une station de dessalement, plan de lutte contre la désertification, etc.). Il fait également état d’importants investissements nationaux dans le secteur des énergies renouvelables, la production d’électricité dans la région et le développement de nouvelles activités industrielles créatrices d’emplois.

«Le nouveau port en eau profonde, baptisé Port Atlantique, qui sera construit à proximité de Dakhla, devrait faciliter les exportations directes de marchandises originaires du Sahara occidental vers l’UE et éviter le passage par les stations de conditionnement d’Agadir, ce qui devrait générer des économies pour les exportateurs de la région. D’importants investissements sont également en cours dans le secteur des énergies renouvelables. Celles-ci devraient, dans un avenir proche, fournir la totalité de l’électricité du territoire et permettre le développement de nouvelles activités industrielles qui pourraient éventuellement bénéficier de l’accord», souligne-t-on.

Le texte rappelle que les différents acteurs économiques et représentants de la société civile, y compris les organisations non gouvernementales actives dans le domaine des droits de l’homme dans ces régions, ont souligné l’importance primordiale de l’Accord, sa mise en œuvre satisfaisante et son impact bénéfique sur le développement socioéconomique des régions du Sahara marocain.

Le Rapport met en avant les efforts et réalisations importantes du Maroc en matière de défense des droits de l’homme au niveau national, et son rôle actif au niveau multilatéral, comme en atteste son élection en tant que membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour la période 2023-2025. Il rappelle aussi le dialogue régulier entre le Maroc et l’UE dans le cadre du sous-comité «Droits de l’homme, démocratisation et gouvernance» et le rôle important joué par les Commissions régionales des droits de l’homme à Dakhla et Laâyoune, réitéré dans la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Enfin, s’agissant du dossier du Sahara, le rapport rappelle le soutien de l’UE au processus mené par les Nations unies et aux efforts du nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura. Il affirme ainsi l’engagement de l’UE au renforcement de la coopération régionale et sa disposition à y contribuer.

Par Youssef Bellarbi




Un Eurodéputé dénonce les discours contre le Maroc, un ‘’voisin indispensable’’ pour l’Europe

L’eurodéputé espagnol Juan Fernando López Aguilar a condamné certains ‘’discours enflammés et très offensifs’’ contre le Maroc, prononcés au sein du Parlement européen, assurant que le Royaume est un ‘’voisin indispensable’’ pour l’Europe et l’Espagne.

 ‘’Les discours enflammés et très offensifs contre le Maroc et tout ce qui concerne son système politique et pénal (…), qui sont entendus au sein du Parlement européen, ne rendent pas service aux relations entre les deux parties’’, a souligné, mardi, M. Lopez Aguilar qui intervenait lors du Forum Atlantique Premium, organisé par ‘’Diario de Avisos’’.

 Selon le président de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, ‘’l’utilisation de ces discours est profondément insensée’’, assurant que les Espagnols n’accepteraient pas “de voir des interventions impitoyables à l’égard de l’Espagne et de ses institutions (…) diffusées à la télévision”.

 “Tout ce discours impitoyable à l’égard du Maroc n’est pas anodin. Il a des conséquences et celles-ci ne sont pas bonnes (…), car le Maroc est notre voisin indispensable”, a-t-il insisté. “La seule façon de (procéder) est le respect mutuel”, a conclu l’eurodéputé socialiste espagnol.

 Le Parlement du Royaume du Maroc a annoncé lundi sa décision de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen en les soumettant à une réévaluation globale, visant à prendre des décisions fermes et appropriées, suite aux dernières positions du Parlement européen à l’égard du Maroc.

 Le Parlement marocain rejette l’instrumentalisation et la politisation d’affaires relevant de la compétence de la justice pénale et du droit commun ; affaires ayant fait l’objet de poursuites voire de condamnations pour des faits n’ayant aucun lien que ce soit avec une activité journalistique ou la pratique de la liberté d’opinion et d’expression.




Technologies financières (fintech) : Effet de contagion des cryptoactifs

Le renforcement de la réglementation et du contrôle financiers, ainsi que l’élaboration de normes internationales peuvent contribuer à soulager de nombreuses inquiétudes concernant les cryptoactifs

L’univers déjà volatil des cryptomonnaies a été à nouveau chamboulé par l’effondrement de l’une de ses plus grandes plateformes, ce qui a mis en exergue les risques inhérents aux cryptoactifs, dépourvus de toute protection juridique.

Ces pertes ont ponctué une période déjà délicate pour les cryptoactifs, qui ont perdu des milliers de milliards de dollars en valeur boursière. D’après une nouvelle analyse (a) publiée en novembre par la Banque des règlements internationaux, la plus importante cryptomonnaie, le Bitcoin, a perdu près des deux tiers de sa valeur atteinte lors du pic de fin 2021 et près de trois quarts des investisseurs ont perdu de l’argent.

Effet de contagion des cryptoactifs :  les autorités de réglementation internationales doivent agir rapidement pour limiter les risques

En période de crise, nous avons vu des jetons indexés, des fonds spéculatifs et des bourses en cryptoactifs connaître des défaillances, ce qui a suscité de sérieuses inquiétudes concernant l’intégrité du marché et la protection des utilisateurs. De surcroît, les liens de plus en plus étroits que ces actifs entretiennent avec le système financier central pourraient également engendrer des inquiétudes concernant les risques systémiques et la stabilité financière à court terme.

Nombre de ces inquiétudes peuvent être soulagées par le renforcement de la réglementation et du contrôle financiers et l’élaboration de normes internationales qui peuvent être appliquées de manière harmonisée par les organismes de réglementation nationaux.

Les deux rapports récemment publiés par le FMI sur la réglementation de l’écosystème des cryptoactifs sont particulièrement opportuns vu les fortes turbulences et perturbations que connaît le marché de la crypto et des cycles répétés d’expansion et d’effondrement de l’écosystème de ces actifs numériques.

Dans nos rapports, nous examinons les questions évoquées plus haut selon deux angles d’approche. Tout d’abord, nous suivons une approche globale et nous nous intéressons aux principales entités qui exécutent des fonctions clés dans le secteur et, par conséquent, nos conclusions et recommandations s’appliquent à l’ensemble de l’écosystème des cryptoactifs.

Ensuite, nous nous intéressons plus précisément aux jetons indexés (a) et à leurs dispositifs. Ces cryptoactifs visent à maintenir une valeur fixe par rapport à un actif spécifié ou un panier d’actifs.

Nouvelles difficultés

Les cryptoactifs, y compris les jetons indexés, ne présentent pas encore de risques pour le système financier mondial, mais pour certains pays émergents et pays en développement en subissent déjà des effets concrets. Certains de ces pays constatent déjà de grandes prises de participations grâce aux cryptoactifs, essentiellement les jetons indexés libellés en dollars, ainsi qu’un remplacement de la monnaie locale par des cryptoactifs. Certains pays sont confrontés à la cryptoïsation — quand ces actifs remplacent la monnaie et les actifs locaux et contournent les restrictions de change et de contrôle des capitaux.

Une telle substitution pourrait entrainer des sorties de capitaux, compromettre la souveraineté monétaire et menacer la stabilité financière, autant de nouveaux défis pour les dirigeants. Les autorités doivent s’attaquer aux causes profondes de la cryptoïsation en améliorant la confiance accordée à leurs politiques économiques intérieures, à leur monnaie et à leurs systèmes bancaires nationaux.

Les pays avancés ne sont pas non plus à l’abri des risques que font peser les cryptomonnaies sur la stabilité financière car, dans le contexte des taux d’intérêts bas qui prévalait, les investisseurs institutionnels à la recherche de taux de rentabilité plus élevés, ont augmenté leurs avoirs en jetons indexés. Par conséquent, nous estimons qu’il est important que les organismes de réglementation appréhendent rapidement les risques liés aux cryptoactifs sans pour autant étouffer l’innovation.

Plus précisément, nous formulons cinq recommandations clés dans les deux notes sur les technologies financières (fintech) intitulées Regulating the Crypto Ecosystem: The Case of Unbacked Crypto Assets (a) et Regulating the Crypto Ecosystem: The Case of Stablecoins and Arrangements (a), publiées en septembre.

Les fournisseurs de services liés aux cryptoactifs devraient être agréés et enregistrés. Y compris les fournisseurs de services de stockage, de transfert, d’échange, de règlement et de garde, qui devraient être assujettis à des règles similaires à celles imposées aux fournisseurs de services dans le secteur financier traditionnel. Il est par ailleurs impératif d’isoler les actifs des consommateurs des fonds propres des entreprises et veiller à ce qu’ils ne remplissent pas d’autres fonctions. Les critères de délivrance des licences et agréments devraient être bien définis et les autorités compétentes, clairement désignées.

Les entités qui exécutent des fonctions multiples devraient être soumises à des exigences prudentielles supplémentaires. Lorsque l’exécution de fonctions multiples pourrait donner lieu à des conflits d’intérêts, les autorités devraient se demander s’il y a lieu d’autoriser ces entités à opérer ainsi. Lorsque des entreprises exécutent des fonctions multiples et sont autorisées à le faire, elles devraient être soumises à des exigences de transparence et de déclaration strictes afin que les autorités puissent établir les principaux liens de dépendance.

Les émetteurs de jetons indexés devraient être soumis à des exigences prudentielles strictes. Certains de ces instruments commencent à être acceptés parmi les utilisateurs des cryptomonnaies et sont utilisés comme valeur refuge. S’ils ne sont pas correctement réglementés, les jetons indexés pourraient nuire à la stabilité monétaire et financière. Selon le type et la valeur du dispositif de jetons indexés , une réglementation comparable à celle du secteur bancaire pourrait s’avérer nécessaire.

Des exigences claires devraient être imposées aux institutions financières réglementées concernant leur exposition et leur participation aux cryptoactifs. Si elles fournissent des services de garde, les exigences devraient être précisées afin de tenir compte des risques découlant de ces fonctions. À cet égard, nous saluons la norme élaborée récemment par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire concernant le traitement prudentiel des expositions des banques aux cryptoactifs.

À terme, les cryptoactifs devront faire l’objet d’un dispositif de réglementation et de contrôle solide, complet et harmonisé au niveau international. En raison du caractère intersectoriel et transfrontalier des cryptoactifs on ne peut plus se contenter de suivre des mesures nationales non coordonnées. Afin de garantir la réussite d’une approche internationale, il faudra s’assurer qu’elle puisse évoluer parallèlement au contexte et aux risques.

Il sera difficile pour les autorités, où qu’elles se trouvent, de contenir les risques pour les utilisateurs compte tenu de l’évolution rapide du domaine des cryptoactifs, toutefois, Certains pays ont opté pour des mesures plus drastiques. Par exemple, en Afrique sub-saharienne, la région où les échanges de crypto ont le moins d’importance mais connaissent la croissance la plus rapide, près d’un cinquième des pays ont imposer des interdictions (a) sous une forme ou une autre pour contribuer à réduire les risques.

Si des interdictions générales pourraient être disproportionnées, nous estimons que des restrictions ciblées seront plus efficaces sur le plan de la politique publique à condition que la capacité réglementaire soit suffisante. Il est possible, par exemple, de restreindre l’utilisation de certains dérivés, comme l’ont fait le Japon et le Royaume-Uni. Ou alors de restreindre la promotion des cryptoactifs, à l’instar de l’Espagne et de Singapour.

En attendant l’élaboration de normes mondiales, un processus qui prendra du temps, le Conseil de stabilité financière a fait un excellent travail en fournissant des recommandations concernant les cryptoactifs et les jetons indexés. Nos notes sur les technologies financières contiennent de nombreuses conclusions similaires, ce qui atteste de notre étroite collaboration et de nos observations communes sur le marché. Pour sa part, le FMI continuera de travailler avec les organismes internationaux et les pays membres pour guider les décideurs qui examinent cette question afin de mieux répondre aux intérêts des utilisateurs et du système financier mondial.




PDL-145T : Le CREFDL invite Sama Lukonde à plus de rigueur

Le Centre de Recherche en Finance Publique et Développement Local (CREFDL) a présenté, il y a peu à Kinshasa, son rapport d’enquête intitulé « PDL-145T, entre développement et course à l’enrichissement illicite ». Dans ce document, le CREFDL dresse un état des lieux de la mise en œuvre du programme de développement local des 145 territoires, lancé le 30 septembre 2022 par le Gouvernement de la République démocratique du Congo, pour une durée de six mois. Ce travail part de la collecte des données aux entretiens en profondeur avec quelques personnalités engagées dans la mise en œuvre et des experts indépendants, consultés par CREFDL

Ce que le CREFDL a constaté

Au terme de ce travail, CREFDL a relevé des faits suivants :

La passation des marchés publics effectués dans le cadre du PDL-145T ne respecte pas le principe de la transparence gage de la bonne utilisation des deniers publics. Les cellules des projets et des marchés publics des ministères sectoriels habilitées (Santé, enseignement et travaux publics) à passer la commande publique ont été mises de côté en faveur des entités ad hoc sans compétences et d’autres déjà dissoutes, après les réformes intervenues en 2010.

Ce programme, qui prévoit dans sa première phase la construction/réhabilitation et l’équipement de 2.143 ouvrages, dont 1.210 écoles, 788 centres de santé et 145 bâtiments administratifs, a connu des surfacturations à hauteur de 200% voire même 300%. Par exemple, la construction de l’Ecole Primaire Damas d’une capacité de 6 salles de classe, située dans le territoire d’ARU, province de l’Ituri coûte 455.559,12 dollars USD, alors que le montant initial fixé par la nomenclature budgétaire est d’environ 130 000 USD. Des bâtiments administratifs et des centres de santé connaissent aussi le même sort. Ainsi, le trésor public pourrait perdre environ 334,4 millions USD, suite à la surfacturation des ouvrages.

Le rapport démontre que le PDL-145T est mis en œuvre dans une approche centralisée en violation de la constitution, de la Loi relative aux finances publiques, des marchés publics et des principes de la libre administration des provinces. Ce qui a pour conséquence, le décaissement de 511 millions USD a été effectué par un circuit irrégulier, alors que la Loi des finances 2022 prévoyait un montant de 481,1 millions de dollars, soit 106,2%. 80% des marchés ont démarré sans l’approbation préalable de l’autorité compétente et ont reçu la totalité de fonds, alors que la loi fixe les exceptions et les modalités.

La gestion financière de ce même programme est marquée par le conflit d’intérêt, l’affectation des revenus budgétaires et la répartition des infrastructures par province varient en fonction de la géopolitique, pourtant le programme prône l’équilibre. Ainsi, CREFDL invite le Premier ministre à mettre tout en œuvre pour recadrer la gestion du PDL-145T, en ordonnant un contrôle rigoureux.




Les prêts du FMI en pratique

  1. Dans un premier temps, le pays membre ayant besoin d’une aide financière formule une demande au FMI.
  2. Les pouvoirs publics du pays et les services du FMI examinent ensuite la situation économique et financière, ainsi que les besoins de financement.
  3. En règle générale, les autorités du pays et le FMI s’entendent sur un programme économique avant que le FMI n’octroie un prêt au pays. Dans la plupart des cas, les engagements pris par un pays concernant le déploiement de certaines mesures – ce que l’on appelle la conditionnalité – font partie intégrante des modalités du prêt octroyé par le FMI.
  4. Une fois les conditions convenues, le programme de politiques publiques sur lequel repose l’accord est exposé au conseil d’administration du FMI dans une « lettre d’intention » et décrit de façon approfondie dans un « protocole d’accord ». Les services du FMI recommandent au conseil d’administration d’approuver les intentions du pays en matière de politiques publiques et d’octroyer le financement demandé. Ce processus peut être accéléré en faisant appel au mécanisme de financement d’urgence.
  5. Une fois le prêt approuvé par le conseil d’administration, le FMI surveille la mise en œuvre des mesures sur lesquelles il repose. Le rétablissement de la santé économique et financière d’un pays garantit le remboursement des fonds du FMI, ce qui permet à ce dernier de mettre ses ressources à la disposition d’autres pays membres.



La flambée des coûts d’expédition mondiaux en 2021 a été un canari dans la mine de charbon pour la hausse persistante de l’inflation

Il convient de rappeler que, pas plus tard qu’au second semestre de 2021, la Réserve fédérale considérait que la flambée de l’inflation des prix à la consommation se dissiperait, les hausses de prix revenant à l’objectif de 2% de la Fed en 2022. Dans son témoignage devant le Congrès, le président de la Fed, Jerome Powell, a apposé le surnom désormais tristement célèbre de « transitoire » aux hausses de prix en cours, qu’il a attribuées à des goulots d’étranglement temporaires de l’offre et à des baisses de prix au début de la pandémie.

La Fed a rejeté l’idée que les hausses de prix reflétaient une économie en surchauffe – un point de vue qui faisait pourtant déjà le tour de certains segments du Congrès – et ne prévoyait aucun resserrement avant 2023 ou 2024. Le président de la Réserve fédérale de New York, John Williams, qui est également vice-président du comité de politique monétaire de la Fed, s’attend à ce que l’inflation atteigne environ 2% en 2022 et 2023.

La Fed n’a pas été la seule à mal interpréter les implications des données déjà disponibles en 2021. Le FMI, dont le mandat est d’adopter un point de vue indépendant sur les développements et les politiques dans les pays membres, a décrit la poussée inflationniste dans un blog de son économiste en chef (de l’époque), Gita Gopinath, dans les mêmes termes que la Fed, soulignant les causes transitoires et se réconfortant dans l’ancrage des anticipations d’inflation. Comme la Fed, le FMI n’a pas mentionné dans ses mises à jour la possibilité d’une surchauffe économique et d’une persistance de l’inflation.

Avance rapide jusqu’au printemps 2022 : les Perspectives de l’économie mondiale du FMI ont révélé que les projections d’inflation de l’institution étaient décalées d’un facteur supérieur à 3 pour les économies avancées et de 2 pour tous les autres pays. Ces faits montrent que la surprise de l’inflation était mondiale.

Pour être juste, certains facteurs n’étaient pas prévisibles en 2021, tels que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées à la politique zéro COVID de la Chine et les augmentations des prix des produits de base en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il y avait aussi des facteurs dont l’impact était difficile à prévoir avec précision, par exemple le dénouement de l’épargne de l’ère pandémique, qui a stimulé la demande. Les prévisionnistes économiques, que ce soit à la Fed ou au FMI, ne sont pas des experts en géopolitique ou en santé publique, et souvent le mieux qu’ils puissent faire est de faire une supposition éclairée.

Mais si les décideurs peuvent obtenir un laissez-passer pour ne pas avoir pris en compte dans leurs décisions ce qui était inconnaissable il y a un an, ils devraient être tenus responsables de l’absence de facteurs connus de l’inflation, en particulier ceux qui ont souligné des pressions persistantes sur les prix. Il est probable que la Fed ait dû relever davantage les taux d’intérêt pour compenser son démarrage retardé. Les risques de récession sont donc très vraisemblablement plus importants, tout comme les retombées mondiales négatives de la politique de la Fed.

Alors, y avait-il un pistolet fumant? Dans une étude récente, mes coauteurs et moi-même nous concentrons sur un facteur clé de l’inflation mondiale qui était déjà très évident en 2021 : l’augmentation rapide des coûts d’expédition mondiaux. En octobre 2021, les indicateurs du coût des conteneurs maritimes par fret maritime avaient augmenté de plus de 600 % par rapport à leurs niveaux d’avant la pandémie, tandis que le coût de l’expédition de marchandises en vrac par voie maritime avait plus que triplé.

Qu’est-ce qui a causé cette augmentation remarquable? Alors que l’activité manufacturière a repris à la suite des mesures de confinement prolongées liées à la COVID-19, la demande d’intrants intermédiaires (tels que l’énergie et les matières premières) par voie maritime a considérablement augmenté. Dans le même temps, la capacité d’expédition a été fortement limitée par des obstacles logistiques et des goulets d’étranglement liés aux perturbations dues à la pandémie et aux pénuries de matériel conteneur. Les ports du monde entier manquaient de travailleurs, qui ont dû s’isoler après avoir été testés positifs à la COVID-19, et les restrictions de santé publique ont empêché les camionneurs et les équipages de navires de traverser les frontières.

Alors que la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie faisait les gros titres, la flambée des coûts d’expédition semblait passer largement sous le radar, malgré son impact inflationniste potentiel. Notre analyse suggère qu’un doublement des coûts d’expédition entraîne une augmentation de l’inflation d’environ 0,7 point de pourcentage. Compte tenu de l’augmentation réelle des coûts d’expédition mondiaux en 2021, nous estimons que l’impact sur l’inflation en 2022 a été de plus de 2 points de pourcentage, un effet énorme que peu de banques centrales rejetteraient.

Notre étude montre également que l’effet du choc des coûts d’expédition sur l’inflation est plus durable que les effets des chocs des prix des produits de base, atteignant un sommet après environ un an et pouvant durer jusqu’à 18 mois. En revanche, l’impact des prix mondiaux du pétrole sur l’inflation des prix à la consommation culmine après seulement deux mois.

Bien entendu, ce résultat moyen varie selon les économies et les régions, et il dépend des cadres de politique monétaire, en particulier des antécédents des banques centrales en matière de stabilisation des prix et d’ancrage des anticipations, ainsi que de caractéristiques plus structurelles telles que la géographie (qui affecte l’éloignement d’une économie et sa dépendance à l’égard des marchandises expédiées par voie maritime).

Nos données suggèrent que les répercussions de la flambée des coûts d’expédition seront probablement plus importantes et plus persistantes dans les pays où les anticipations d’inflation sont moins ancrées et où les cadres de politique monétaire sont plus faibles. Les pays à faible revenu et certaines économies de marché émergentes peuvent être plus à risque que les économies avancées dont les références en matière de stabilité des prix sont établies.

Inflation

Les petits États insulaires éloignés du Pacifique et des Caraïbes sont les plus touchés, selon les résultats de notre étude, avec une transmission inflationniste environ le double de la moyenne de l’échantillon dans son ensemble. Cela amplifie les risques de spirales salaires-prix dans ces pays (une boucle dans laquelle l’inflation conduit à une croissance plus élevée des salaires, alimentant une inflation encore plus élevée). Lorsque les coûts d’expédition augmentent, les décideurs du monde entier, mais surtout dans ces pays, peuvent avoir besoin de resserrer leur politique monétaire de manière préventive.

La flambée pandémique des coûts d’expédition est plus d’un an derrière nous, et nos recherches suggèrent que nous devrions déjà avoir vu la majeure partie de son impact inflationniste maintenant. De plus, nos estimations sont symétriques, de sorte que la baisse des coûts d’expédition tendrait à faire baisser l’inflation l’année suivante. Cela implique que la forte modération des coûts d’expédition en 2022 contribue à un renversement des pressions inflationnistes.

Le rôle des coûts d’expédition en tant que moteur de l’inflation mondiale est sous-estimé. Cela doit changer. Les chocs sur les coûts d’expédition peuvent alerter les banques centrales chargées d’assurer la stabilité des prix des dangers à venir et les aider à réduire le risque de prendre à nouveau du retard.




En quoi les financements du FMI peuvent-ils aider ?

Les financements du FMI donnent aux pays une marge de manœuvre suffisante pour ajuster leurs politiques publiques de manière ordonnée, créant ainsi des conditions propices à une économie stable et à une croissance durable. Les ajustements à apporter à l’action des pouvoirs publics dépendent de la situation de chaque pays.

Par exemple, un pays confronté à une brusque chute des prix de ses principales exportations peut avoir besoin d’une aide financière tandis qu’il prend des mesures pour renforcer son économie et diversifier ses exportations. Un pays confronté à de fortes sorties de capitaux peut avoir besoin de rétablir la confiance des investisseurs en traitant les problèmes à l’origine de ces fuites : il se peut que les taux d’intérêt soient trop bas, que le déficit budgétaire et l’encours de la dette augmentent trop rapidement, ou que le système bancaire soit inefficace ou mal réglementé.

Sans un financement du FMI en temps opportun, le processus d’ajustement du pays pourrait se révéler plus brusque et plus difficile. Par exemple, si les investisseurs ne sont pas prêts à accorder de nouveaux financements, le pays pourrait subir une douloureuse contraction des dépenses publiques, des importations et de l’activité économique. Les financements du FMI facilitent un ajustement plus progressif.

Dans la mesure où ils sont d’ordinaire assortis de mesures correctrices, les prêts du FMI apportent la garantie que des politiques publiques judicieuses sont mises en œuvre, ce qui encourage le retour des investisseurs privés. Avec le principe de conditionnalité, les prêts du FMI visent également à protéger les tranches les plus vulnérables de la population. Dans les pays à faible revenu, les prêts du FMI ont généralement pour objectif d’encourager d’autres bailleurs de fonds et partenaires pour le développement à apporter leur concours financier.

Les modalités des prêts du FMI sont souples. Les pays qui tiennent leur engagement à appliquer des politiques économiques bien conçues peuvent parfois accéder aux ressources sans être assujettis à des conditions ou en n’étant assujettis qu’à des conditions limitées. Il en va de même pour ceux qui ont des besoins urgents et immédiats couverts par des instruments de financement d’urgence.




Quel type d’aide financière le FMI offre-t-il ?

Contrairement aux banques de développement, le FMI n’accorde pas de prêts pour des projets spécifiques. Il apporte aux pays touchés par des crises le ballon d’oxygène financier dont ils ont besoin pour mettre en œuvre des politiques publiques destinées à rétablir la stabilité économique et la croissance.

Il accorde également des financements à titre de précaution pour aider les pays à prévenir les crises. Les instruments de prêt du FMI sont en constante évolution pour répondre aux besoins changeants de ses pays membres.




Pourquoi des crises se produisent-elles ?

Les crises ont des causes variées et complexes, qui peuvent être d’origine intérieure, extérieure, ou les deux à la fois.

Les facteurs intérieurs sont, notamment, des politiques budgétaires et monétaires inadaptées, qui peuvent être à l’origine de déficits budgétaires et courants considérables, ainsi que de niveaux d’endettement public élevés ; la fixation du taux de change à un niveau inadéquat, qui peut éroder la compétitivité et engendrer la perte de réserves officielles ; ou un système financier précaire, qui peut se traduire par l’alternance de phases d’essor et d’effondrement de l’activité. L’instabilité politique et la faiblesse des institutions peuvent aussi provoquer des crises.

Les facteurs extérieurs comprennent divers types de chocs, tels que des catastrophes naturelles ou de fortes fluctuations des cours des produits de base, qui sont fréquemment à l’origine de crises, en particulier dans les pays à faible revenu. Avec la mondialisation de l’économie, les sautes d’humeur du marché peuvent rendre les flux de capitaux volatils. Même les pays dotés de solides paramètres fondamentaux peuvent être durement touchés par des politiques et des crises économiques émanant de l’extérieur.

La pandémie de COVID-19 constitue un exemple de choc extérieur touchant des pays sur toute la planète. Le FMI a réagi avec un concours financier d’envergure inédite pour aider les pays à protéger les plus vulnérables et à jeter les bases de la reprise économique.




Judo : Les ½ finales et la finale de l’Eujk-Est auront lieu le 5 février 2023

A l’Entente Urbaine de Judo de Kinshasa Est ‘’Eujk-Est’’ on est désormais fixé quant à l’organisation de l’étape des ½ finales et de la finale.

En effet, ces étapes cruciales du championnat de cette entité vont se dérouler le 5 février 2023 certainement au studio Mama Angebi de la RDC.

Combinaisons de Demi-finales

  1. Sokashi vs Océan :
  2. Kalamu vs Sen No Sen :

Les vainqueurs de se deux joutes s’affronteront en finale.

Rappelons que les résultats ci-après étaient enregistrés à l’étape des ¼ de finales :

Lundi 16/01/2023

  1. Mombele vs Sen No Sen : 1-4
  2. Océan vs Cekam : 3-1

Mardi 17/01/2023

  1. Sokashi vs Police : 4-1
  2. Kalamu vs Essende : 3-1

Antoine Bolia