Élimination des Léopards Chan: La FECOFA a tout faux!
La Fédération congolaise de football association (Fecofa) de l’après Constant Omari ressemble aujourd’hui à un navire sans capitaine. Un désordre fou y règne alors qu’on croyait que l’homme moderne (c’est ainsi que les musiciens surnomment l’ancien président de cette structure) était le problème du football congolais.
Après la sortie ratée de nos fauves au dernier CHAN (élimination au premier tour avec 2 points sur 6), la FECOFA a pondu, sur instruction du ministre un rapport de cette mission. Un document vite lancé dans les réseaux sociaux avec des commentaires de toute sorte. On pourrait y lire entre autre que l’échec des Léopards était parti d’un championnat suspendu faute de subvention du trésor public (raison assez plausible), le manque de trousse médicale et d’équipement sportif adapté, etc…
Et ce sont les deux dernières raisons qui ont été savamment mis sur la place publique et qui accusent le ministère des Sports, principal gestionnaire des fonds suite à une décision du conseil des ministres (la FECOFA est aussi sous tutelle financière de la FIFA) de détournement. Mais après enquête, on se rend à l’évidence que les gestionnaires actuels du football national de la RDC étaient juste animés par une envie de gérer tous les fonds publics mis à la disposition de la sélection nationale.
Nos limiers sont tombés sur plusieurs factures relevant de la partie « prise en charge médicale des Léopards » lors de cette compétition organisée en Algérie. Près de 20.000 USD mis à disposition du staff médical pour des soins et examens appropriés. Les prestataires (voir factures en annexe) ont tous été payés par le comptable public conformément à la volonté du conseil des ministres, alors que les affairistes du Comité Tshimanga s’opposaient à cette démarche.
Un autre élément qui marque un peu le flou sur l’argumentaire de la FECOFA, c’est un échange entre le SG de cette structure et un membre du cabinet du ministre des Sports. Il s’agissait en fait d’une réquisition médicale composée des produits locaux qu’un médecin du Centre National de Médecine des Sports devaient acheminer. Mais ce rapport combien insultant porte la signature du même individu.
L’autre point qui fâche est celui de l’équimentier O’neills encore sous contrat avec la FECOFA jusque mars 2023. La FECOFA accuse son partenaire de n’avoir pas livré des tenues adaptées au froid glacial de l’Algérie en ce début d’année. A travers une correspondance devenue virale, la société irlandaise démontre noir sur blanc que la FECOFA ne maitrisait rien des contours de ce tournoi ; la question de l’argent ayant sans doute pris le dessus sur toute autre considération. Même les noms des athlètes étaient mal écrits sur les tenues.
Pour un nouveau leadership à la Fecofa
Ce rapport de la FECOFA adressait au ministre, de l’avis d’un journaliste des sports est « la pire que cette institution ait pu rédiger ces dix dernières années, car sans analyse de fond de la question ni projection ». On se souviendra que certains officiels et membres de cette fédération avaient tout simplement claqué la porte de la séance de travail ayant abouti à « ce torchon », car ne se reconnaissant pas dans cette façon « fantaisiste » d’analyser les choses.
Somme toute, la FECOFA fonctionne comme un bateau qui tangue au moindre vent, sans un leader ni cohésion et dont le porte-voix reste le sulfureux secrétaire général adjoint qui réclame à corps et à cri dans les réseaux sociaux la gestion des fonds destinés aux Léopards dans un langage plutôt grossier. Le directeur des activités physiques et sportives du ministère réclame, à travers une correspondance, l’organisation rapide des élections (le comité actuel étant fin mandat depuis plus d’une année) pour permettre au Gouvernement d’avoir un interlocuteur valable dans ce domaine sensible qu’est le football.
Florent Katumba/Cp