Depuis samedi 25 février 2023, Kinshasa la capitale de la République démocratique du Congo, abrite le 22ème sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Au cours de session, les délégués du marché de plus de 124 millions d’âmes vivant en Angola, au Burundi, au Cameroun, en Centrafrique, au Congo, au Gabon, en Guinée Équatoriale, au Rwanda, au Sao Tomé & Principe, au Tchad et en Rdc (pays hôte) ont, entre autres évoqué le processus de transition politique au Tchad et le processus électoral en République centrafricaine. Outre ses missions traditionnelles de coopération et d’intégration régionale, la CEEAC s’est donnée, aussi comme mission la promotion de la paix et de la stabilité la Sous-région, ainsi que l’appui au processus électoral dans les Etats membres. C’est ainsi que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, marquée par l’agression rwandaise sous couvert de M23 a été évoquée. Plusieurs chefs d’État de la sous-région ont fait le déplacement de la capitale congolaise, mais le président rwandais a préféré briller par son absence. Une politique d’autruche qui, en fermant ses yeux croit ne pas être vu. En fuyant la rencontre, Kagame semble penser détourner l’attention sur les résolutions du sommet pour ne parler que de son absence.
Selon certains observateurs, « la fuite en avant de Kagame était prévisible au regard des tensions qui règnent entre les deux pays. Tensions qui ont provoqué d’intenses combats opposant les Forces armées congolaises et l’unité spéciale rwandaise de ‘M23’ ». Cette situation a fauché plusieurs vies innocentes et causé des déplacements massifs des populations congolaises. Le chef de la diplomatie rwandaise, Vincent Biruta est donc intervenu par visioconférence depuis Kigali.
Paul Kagame a prétendu, sans fournir de preuve, que « Kinshasa a franchi la ligne rouge en utilisant les FDLR pour attaquer les civils et Kigali agira de la même manière ». A en croire ‘The East African’, le Chef de l’Etat rwandais affirme que la ‘lutte congolaise’ ne se jouera pas sur le sol rwandais.
Mais, avec toutes les preuves fournies par Kinshasa et les enquêtes du Conseil de sécurité, il est connu désormais de tous que c’est Kagame qui est le parrain des rebelles du M23, et le metteur en scène de cette fausse ‘lutte congolaise’ dans l’Est de la RDC. Ainsi, « Paul Kagame qui passe comme l’expert en négationnisme, ne pouvait pas venir à Kinshasa de peur d’essuyer la colère de kinois et vivre en live la désapprobation de ses paires à Kinshasa », estime un analyste politique à la Rédaction du journal « L’Avenir ».
Félix Tshisekedi passe le témoin à Ali Bongo
Au cours de ce XXII è sommet, le Président sortant, Félix Tshisekedi, a passé le témoin au gabonais, Ali Bongo Ondimba.
Tout en relevant le caractère inédit et historique de cette session qui a coïncidé avec la tenue de la première Conférence maritime de la CEEAC, le Président Félix Tshisekedi a, mis en relief les grands axes sur lesquels s’est cristallisée sa mandature avec, une volonté clairement affichée d’accélérer l’intégration et le développement de l’Afrique centrale. C’était dans son mot d’ouverture.
Le Président Félix Tshisekedi a reçu les félicitations de ses pairs pour l’organisation de la première Conférence maritime de la CEEAC assortie de l’élaboration d’une politique maritime ainsi que des stratégies relatives au développement de l’économie bleue durable en Afrique centrale pour la sécurisation des intérêts vitaux en mer et dans les eaux continentales partagées de la région.
Quant à la déclaration finale du Sommet de Kinshasa, la solidarité de la communauté envers les populations congolaises victimes de l’insécurité entretenue par ce groupe terroriste, elle a invité les autorités de la RDC et du Rwanda à privilégier les voies pacifiques pour résoudre leur différend.
Les présidents Joao Lourenço d’Angola et Évariste Ndayishimiye du Burundi ont été appelés à poursuivre leurs efforts de paix dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi dans lesquels ils sont fortement impliqués.
Dans son mot d’acceptation, le Président entrant, Ali Bongo Ondimba a salué le mandat de son prédécesseur avant d’inviter ses pairs à agir de manière collective afin de s’approprier les dossiers de la CEEAC pour des solutions idoines.
La préservation des systèmes forestiers ainsi que le financement de l’organisation seront au centre de sa mandature, a-t-il relevé.
Une motion de remerciement des Chefs d’États et de gouvernement de la CEEAC à l’endroit du président Félix Tshisekedi et du peuple congolais a été lue pour confirmer l’expression de satisfaction des uns et des autres quant à la réussite de ces assises.
Le prochain Sommet de la CEEAC est fixé à Libreville au Gabon en juin 2023.
En lever des rideaux, Sama Lukonde hausse le ton contre l’agression rwandaise
Aux assises du Conseil des ministres de la CEEAC, deux jours avant le début du sommet, jeudi le 23 février 2023 à Kinshasa, Premier ministre Chef de gouvernement de la RDC, Sama Lukonde, s’est servi de la tribune de l’organisation sous régionale pour dénoncer l’agression de son pays de la part du Rwanda sous couvert de M23.
“ Nul n’en est ignorant que la guerre que nous impose le régime de Kigali pendant ce moment, sous couvert du M23 a déjà causé comme ça l’a été rappelé des milliers voire même des millions de morts couplés à ce drame humain, le pillage systématique des ressources naturelles ainsi qu’un drame humanitaire qui appelle un vrai questionnement ”, a martelé fermement Sama Lukonde. Il a appelé les Etats de la CEEAC à se vider de toute dose d’hypocrisie diplomatique. Il a insisté sur le fait que la CEEAC ne doit pas rester indifférente lorsqu’un État membre est agressé par un autre membre de la même communauté.
Il sied de noter que dans son célèbre ouvrage « Le Prince », Machiavel avait écrit que « ce qui est absolument nécessaire, c’est de savoir bien déguiser (la) nature de renard, et de posséder parfaitement l’art et de simuler et de dissimuler. Les hommes sont si aveugles, si entraînés par le besoin du moment, qu’un trompeur trouve toujours quelqu’un qui se laisse tromper ».
Dans l’art de diversion et la stratégie de manipulation des masses de l’Ubwenge (Art du mensonge et de la diversion particulièrement présent dans la région des Grands-lacs africains et au Rwanda), Kagame s’est copieusement servie des négociations qui ont conduit à des réinsertions et réintégration, ont plutôt favorisé la régénérescence et des mutations de ces forces négatives qui ont favorisé l’infiltration des FARDC.
Une stratégie qui lui a permis d’infiltrer toutes les institutions du pays avec la complicité des affairistes politico-militaires cupides à l’intérieur du pays.
Un cercle vicieux qui tend résolument à prendre fin depuis que la RDC a retrouvé tous ses moyens de coercitions militaire avec la levée de l’embargo militaire et l’offensive diplomatique pacifiste de Kinshasa conduit par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi en personne.
Ayant compris que ses mensonges ne passent plus, « le diaboliquement génial stratège de Kigali joue désormais , depuis le sommet à Brazzaville, à la politique de l’autruche par diversion pour éviter que l’attention soit mise sur son absence au détriment des conclusions des travaux », affirme un observateur.
Le président de la RDC Félix Tshisekedi, droit dans ses bottes, est allé droit dans le but en sollicitant à la Conférence chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC, des sanctions contre le Rwanda à cause de l’agression qu’il mène dans l’Est de son pays.
Dans l’article 34 du traité révisé de l’organisation, il est clairement dit « qu’aucun pays membre ne doit recourir, dans leurs relations réciproques, à la menace ou à l’emploi de la force, ou à l’agression, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance des autres Etats membres et à ne pas commettre, encourager ou soutenir des actes d’hostilité, ou d’agression contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance des Etats membres ».
Ces engagements sont violés par le Rwanda, qui agresse la RDC sous masque du M23 pour déstabiliser l’Est de la RDC raisons pour lesquelles la RDC sollicite des sanctions contre le Rwanda, se référant à l’article 99 du traité révisé de la CEEAC, qui dispose que « la Conférence peut, à l’initiative de la commission, adopter des sanctions à l’encontre d’un Etat membre qui n’a pas honoré ses engagements ».
Parmi les chefs d’État présents à Kinshasa, Denis Sassou N’guesso (Congo-Brazzaville), Evariste Ndayishimiye (Burundi), Faustin-Archange Touadera (RCA), Idriss Deby Itno (Tchad), Ali Bongo (Gabon). Et comme dit plus haut, le Rwanda n’a pas envoyé son délégué à Kinshasa où se tenait la 22e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Willy Makumi Motosia