L’Observatoire de la dépense publique (ODEP), à travers le président du conseil d’administration, le professeur Florimond Muteba, a présenté à Kinshasa une réflexion sur : « La réduction du train de vie de l’Etat : Les propositions de l’ODEP ». Cette étude très pratique, commence par le contexte et justification, une restructuration administrative impérative, les réformes au niveau des institutions, le parlement, les Assemblées provinciales, les gouvernements provinciaux. L’étude aborde la question de la réduction du train de vie dans les représentations diplomatiques à l’étranger : réduire et rationaliser les dépenses publiques ; les entreprises publiques : réduire et rationaliser les dépenses publiques, les salaires et la conclusion (Mettre les moyens publics au service du développement).
Des représentations diplomatiques
Ici, l’étude se demande, quel peut être le sens de nos relations diplomatiques avec les pays dominants ? « Ces relations n’ont de sens que dans la mesure où elles peuvent servir notre option de tourner le dos à 150 années d’esclavage, de colonialisme et de néo-colonialisme et de construire un pays réellement indépendant, souverain qui émerge. Le rôle des ambassades est de rassembler à tout moment l’information économique et technologique pour notre développement », indique ce document, qui pense qu’il faut supprimer toutes les ambassades actuelles pour les regrouper par région. Une seule représentation diplomatique suffit pour l’Union Européenne, ou l’Amérique du Nord. Ainsi, ces ambassades auront les moyens humains et matériels de leur mission d’information pour le développement.
En Afrique, le même regroupement est à faire pour l’Afrique du Nord, les pays de la CEDAO, ceux de la corne de l’Afrique, l’Afrique Centrale, l’Afrique Australe, les pays lusophones, etc. Auprès de ces grands ensembles, nos ambassades doivent devenir des centres actifs d’impulsion de l’autonomie collective : création des centres communs de recherche scientifique et technologiques, renforcement des liens commerciaux, création en commun des entreprises etc.
Au sujet des entreprises publiques, l’étude donne quelques principes obligatoires qu’il faut respecter. En effet, l’entreprise, quelle que soit sa forme juridique doit obéir aux principes ci-après : l’entreprise est une coalition qui doit être viable, elle n’est plus seulement dépendante du marché, elle est aussi la résultante d’un processus interne qui doit obéir à un certain nombre de règles pour le maintien en vie de la coalition ; L’entreprise, force économique est un organe de lutte pour un type nouveau de concurrence ; la concurrence technologique. Elle ne peut survivre et se développer que si elle se situe dans les premiers classements de sa profession et de son marché, etc.
Voilà pourquoi l’étude propose de réduire le train de vie de l’Etat dans le secteur des Entreprises passe par la promotion de tous les facteurs susceptibles de contribuer à la rentabilité économique et financière de ces entreprises, afin de réduire de manière drastique puis supprimer les subventions leur versées.
Les salaires dans ce secteur doivent respecter la même tension salariale que dans les secteurs de l’enseignement et de la santé. Dans ce secteur, les conditions d’entrée dans les organes dirigeants doivent être renforcées. Les concours doivent être la voie privilégiée. La gestion quotidienne de ces entreprises doit être encadrée par les institutions supérieures de contrôle.
Des tensions salariales
En RDC, la tension salariale dans toutes nos administrations devra être fixée de 300 dollars pour le salaire le plus bas à 6.000 dollars pour le salaire le plus élevé, c’est-à-dire de celui du Premier ministre chef du gouvernement.
Le salaire net du Président de la République sera de 5.000 dollars par mois. En France, il est de 8.000 Euros pour le Président Macron. Le Président de la Chine, la plus grande puissance économique du monde ne dépasse pas trois mille euros par mois.
La liste civile du Président doit être réduite pour ne pas dépasser 2,4 millions par année soit 200 milles dollars par mois au lieu de 12 millions en 2022 soit un million par mois. Soulignons que l’étude donne des propositions concrètes pour les secteurs de l’éducation, la santé, etc. Par exemple, l’étude estime que les salaires des administratifs resteront dans la tension salariale de base avec un minimum de 300 dollars pour le salaire le plus bas.
Pour le corps enseignant du primaire ou supérieur, la tension salariale ira de 500 dollars pour le salaire le plus bas du primaire, les autres selon le grade de chacun se situeront entre 500$ et 4.000 dollars américains pour le professeur ordinaires dans les universités.
De même pense cette étude, les salaires des administratifs resteront dans la tension salariale de base avec un minimum de 300 dollars pour le salaire le plus bas et 3500$ pour les secrétaires généraux. Pour le personnel médical, la tension salariale ira de 500 dollars pour les salaires les plus bas à 4000 dollars pour les scientifiques de très haut niveau notamment les professeurs de médecine ; les autres selon le grade de chacun se situeront entre 500$ et 4000$,
Et de conclure que pour réduire de manière efficace et durable le train de vie d’un Etat néocoloniale, il faut être porteur d’une vision, d’un développement endogène, indépendant, autocentré et autodéterminé. Un Etat où la dépense publique sera réellement un instrument pour construire le développement où la rationalité de la dépense et la justice distributive vont triompher. Un Etat fondé sur la participation total de toute la population comme moteur, acteur et bénéficiaire du développement.