Quelle est la place de la femme en démocratie ?

Le problème de la femme a toujours existé et chaque société a toujours cherché à le résoudre à sa manière, compte tenu de son niveau économique et son cheminement idéologique.
Souvent, on s’accorde à dire que les femmes représentent plus de la moitié de la population dans chaque entité, mais jamais ne leur a été accordé le pouvoir conséquent sur la place publique. Cette situation a perduré sans amélioration, en fonction des problèmes dont souffre la société, sur le plan économique particulièrement, aussi bien dans les pays capitalistes que dans les pays marxistes.
Dans ces pays d’Occident, il a été question des conflits entre les hommes et les femmes, la force des premiers entraînant les injustices à l’égard des autres ainsi que beaucoup de discrimination. La femme s’est toujours trouvée ainsi exploitée, comme dans les gisements des minerais.
Quoi qu’il en soit, à l’instar des civilisations orientales et africaines qui accordent à la femme une situation distinguée, le vingtième siècle a vu généralement la femme prendre la place qui lui revient, au point que l’on parle aujourd’hui de l’égalité et même de la parité entre les deux sexes… Toutefois, l’on doit reconnaître que la femme rencontre encore plusieurs problèmes et réclame plus de droits, surtout sur les lieux et dans les milieux de travail. Cette situation est à la base d’un comportement qui tend à voir la femme perdre de sa féminité si on n’y prend garde.
D’où la nécessité d’implanter et de vivre effectivement le Pouvoir par le Peuple afin de résoudre et même d’éradiquer tous ces problèmes qu’on soulève faussement et qui engendrent de la diversion autour de la femme. En effet, avec le Pouvoir par le Peuple, la Démocratie Véritable ou la Communautocratie, la femme, comme tout le monde, dans l’égalité des droits et la différence des devoirs, participe à la gestion de la communauté au sein de laquelle elle est appelée à vivre. Ici, on lui accorde la situation qui lui revient, relativement et conformément à ses capacités et à sa nature physique.
Autrement dit, toute société possède ses repères culturels dont on doit tenir compte lorsqu’on aborde le problème de la femme. Aucune société ne peut se poser ni être imposée en modèle dans ce domaine, qu’elle soit orientale, occidentale ou africaine. Les analyses, suggestions et solutions doivent demeurer conformes à l’héritage culturel de chaque société qui ne doit cependant pas s’« autarciser » ni se fermer aux autres. D’où le tri judicieux des éléments à prendre et à laisser par chacune, en toute liberté, dans l’espoir et conformément à ses espérances d’épanouissement, sans contrainte d’ailleurs.
Elément de la société, la femme évolue avec la société et son problème ne doit pas être traité en dehors des problèmes de la société. Bref, les spécificités culturelles de chaque société sont à prendre en ligne de compte lorsqu’on traite du problème de la femme.
En Afrique par exemple, l’on doit éviter qu’elle perde de sa féminité en gobant sans réflexion des slogans tels que « libération totale » ou « émancipation de la femme » ; car celle-ci n’a été l’esclave de personne en dehors du colonisateur qui l’a considérée et traitée moins qu’une chose, en objet. Elle était plutôt choyée dans nos sociétés traditionnelles et considérée, dans nos royaumes, comme première conseillère du Roi.
C’est cette philosophie que prône la Démocratie Véritable, la Démocratie Directe, le Pouvoir par le Peuple que nous aimons qualifier de « Communautocratie ». Ici, la femme est et doit être traitée sans discrimination aucune. Elle a droit à l’éducation et à l’instruction, elle enseigne, elle pratique du sport, elle pilote des avions, elle est bureaucratique, elle va aux champs ; bref, elle travaille… Toutefois, elle ne doit exercer que des fonctions conformes à sa nature. Et la législation doit être élaborée dans ce sens-là, être adéquate à la nature et éviter que la femme ne rencontre des barrières dans la jouissance de ses droits et qu’elle demeure libre de choisir elle-même le domaine qui l’intéresse.
Dans le même ordre d’idée, le choix du mari, l’âge de mariage, le droit de divorce, la responsabilité de contracter un mariage…sont autant d’avantages dont doit jouir la femme en Démocratie Véritable. Et même si elle choisit la polygamie, elle doit s’y épanouir et ne jamais être opprimée.
En d’autres termes, la femme, à l’instar de l’homme, jouit de tous les droits en Démocratie vraie : acquisition de l’instruction, du travail, etc. Comme un homme mûr donc, la femme mure choisit son job. Toutefois, cela ne doit pas l’empêcher de s’occuper de tâches domestiques ; car c’est elle qui demeure la mère de la nation, l’organisatrice du foyer, la gardienne des valeurs fondamentales et fondatrices de l’humanité.
La Démocratie véritable bannit l’instrumentalisation dont la femme demeure victime aujourd’hui, surtout dans la société occidentale. C’est bien de crier « genre », « parité » …Mais cette logique doit s’étendre à tous les domaines, à tous les secteurs de la vie plutôt que de se révéler n’être qu’une philosophie sélective… A titre illustratif, il n’est pas normal qu’une loi, comme en République Démocratique du Congo, puisse réserver 30% des postes au sein des institutions du pouvoir étatique à la femme pendant que la constitution dans ce pays, qui parle contradictoirement de la parité, interdit toute forme de discrimination entre citoyens.
Les 30% devraient être plutôt le fruit du travail abattu par les femmes et non un cadeau gracieusement offert. Si nous considérons que les femmes doivent avoir droit à 30% des postes, nous devons, au préalable, leur faire comprendre et les amener, dans ce pouvoir particratique, à créer, à être également responsables des partis politiques à concurrence de 30% et de se battre aux élections, au même titre que les hommes : car, en général, du moins jusqu’à ce jour, les femmes s’intéressent très peu aux activités dites politiques et leur présence comme membres actifs dans des partis politiques reste insignifiante. Elles sont quelque peu visibles dans les partis au pouvoir par espoir des dividendes financiers à en tirer.
Bref, les femmes, parlant et exigeant la parité, ne doivent pas réclamer des postes seulement au Parlement, au Gouvernement (et au Portefeuille), mais dans tous les secteurs et domaines de la vie, à savoir l’enseignement, la recherche scientifique, le sport, la musique, la Fonction Publique, l’armée, les mines… et ce, par mérite et non comme cadeau. Elles ne doivent pas se montrer mendiantes dans ces domaines, mais travailler et parvenir, par des efforts déployés, aux résultats escomptés, rêvés. Leur donner des postes à travers la loi sans effort de leur part, c’est les infantiliser, les instrumentaliser et les disposer à la manipulation.
Si nous pouvons nous résumer, nous dirons que le problème de la femme demeure complexe à analyser. Dans la société à Démocratie Véritable, la femme n’est pas à considérer follement comme la « libérée totale » d’autres cieux où elle est en perte de féminité. Elle n’est pas non plus l’esclave qu’on enferme dans les croyances mythico-religieuses. Elle jouit de l’égalité des droits avec son frère masculin, mais ne doit pas être soumise aux mêmes devoirs que lui (aller en guerre quand elle attend famille ; descendre travailler dans les mines comme le font quotidiennement les hommes…Ici, on devrait également parler et réclamer les 30%). C’est vrai que hommes, femmes, enfants, handicapés, producteurs, agriculteurs, travailleurs, chômeurs… nous demeurons égaux en tant que membres de l’humanité, sommes et devons être égaux devant la loi, devant le droit. Il s’agit de l’égalité liée à la liberté même, un acquis naturel. Toutefois, nous ne pouvons pas être égaux en tout. Même sur le plan naturel, nous ne sommes jamais égaux. Les hommes naissent plus nombreux que les femmes – 512 garçons pour 488 filles – mais la surmortalité masculine demeure supérieure à celle de la femme. Jamais donc n’existe l’égalité même en nombre. Pourquoi parler alors de la parité ? Ce n’est rien d’autre que falsifier la réalité et fausser la nature !
Il est vrai qu’au nom de la liberté tout être humain doit acquérir la connaissance lui permettant d’exercer l’activité qui lui convient. Cependant, les capacités physiques et mentales ne sont pas identiques chez tous les hommes. Tout le monde ne peut pas posséder les mêmes aptitudes. D’où la différenciation des tâches et des devoirs. Parler des devoirs égaux relèverait de la dictature pour exploiter davantage, notamment sur le plan économique, les autres à l’accumulation égoïste des richesses.
Voilà pourquoi en Démocratie Véritable, en Communautocratie, le slogan à scander et à appliquer, en tenant compte des réalités de chaque pays, reste : « Egaux devant le droit et Différents devant le devoir ». D’où cet interdit à intérioriser : « ne jamais obliger quelqu’un à faire ce qui ne lui convient pas. Ce serait entamer sa liberté ».
Sur le plan politique, nous avons tous le droit de prendre part aux activités et travaux de notre Congrès ou Assemblée Populaire de Base et de ne participer aux activités des Gouvernements locaux ou Comités Populaires qu’en fonction de nos capacités sur base de la désignation par le Congrès, hommes ou femmes.
Sur le plan économique, soit qu’on travaille pour soi (femme ou homme), soit qu’on s’associe pour travailler ensemble. On doit accomplir le même devoir global, celui d’édifier la nation et d’en assurer le développement, chacun selon ses capacités et son secteur d’activité. Autrement dit, c’est la manière dont on doit contribuer qui diffère en fonction des capacités individuelles, toujours différentes les unes des autres.
Sur le plan socio-culturel, nous avons les droits de nous abriter, de nous nourrir, de nous déplacer et d’accéder à tout ce qui est culturel. Mais, chacun le fait selon ses préférences, voulant se déplacer par véhicule ou par moto, mangeant du riz ou du manioc, s’abritant dans une maison à un ou à deux niveaux, en tôles, en tuiles ou en chaumes …
Somme toute, le combat à mener par le « genre » doit être celui de l’épanouissement de tous et de chacun sans discrimination au lieu de poursuivre le vent de l’égalité qui n’est possible ni sur le plan naturel ni sur le plan social. Nous sommes appelés à nous compléter les uns et les autres sans préjugé ni complexe. Différents et complémentaires, tel est notre lot.
Grâce à cette complémentarité, notre combat doit consister à fournir sans cesse des efforts pour la création et l’émergence de la Nouvelle Société à mettre sur pied pour l’épanouissement des peuples. Cette Nouvelle Société doit être fondée sur le Pouvoir par le Peuple, la Démocratie Directe ou la Véritable Démocratie à l’étape actuelle de l’évolution de l’Humanité, hommes et femmes devant jouer correctement, dans l’égalité des droits et non des devoirs, leurs partitions.
Tel est l’appel que nous lançons aux uns et aux autres en cette date mémorable du 8 mars !

Kinshasa, 06 mars 2023
Urbain-Daniel Tshisungu Tshis
Analyste Indépendant.




La Rdc annonce la géocartographie du sous-sol au Forum économique de Kinshasa

Le tout premier forum économique entre la République démocratique du Congo, l’UE et la France – « Team Europe » – s’est tenu aujourd’hui à Kinshasa, sous la direction du président français Emmanuel Macron et des commissaires européens au marché intérieur, Thierry Breton, et aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, accompagnés des PDG de plus de 50 entreprises françaises.
Le Forum Économique de Kinshasa visait à renforcer le partenariat historique de la RDC avec la France, et à identifier les opportunités de développer des partenariats stratégiques public-privé dans les secteurs des minerais bruts essentiels, des infrastructures et du numérique. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie Global Gateway de l’UE visant à réaliser des investissements durables et transparents dans les pays partenaires de l’Europe à travers le monde, créant ainsi des emplois décents pour des milliers de personnes. Un montant initial de 50 millions d’euros sera mobilisé pour la RDC dans le cadre de la stratégie Global Gateway. Des partenariats franco congolais ont été annoncés dans les domaines de la cartographie géologique, de la formation militaire, des infrastructures urbaines et de l’éducation numérique.
« Je crois que la France-Afrique est dépassée. Si la France veut rivaliser aujourd’hui avec tous les autres partenaires de l’Afrique, il faut évidemment qu’elle se mette au diapason de la politique africaine par rapport à ce que veulent les peuples africains, et de la manière 0dont les peuples africains regardent désormais les partenaires de coopération au de développement avec qui ils sont en contact. Le président Macron partage cette approche », a déclaré le Président Tshisekedi dans son discours d’ouverture.
La RDC est un pays en pleine transformation, mais qui a la taille de l’Europe occidentale, et qui doit faire face à d’énormes défis logistiques en matière d’infrastructures routières et ferroviaires. Les chefs d’entreprise français qui avaient accompagné le Président français ont appris que la RDC a besoin d’investissements massifs, de financements abordables, d’expertise et de formation, en particulier dans les domaines des infrastructures, des transports et de l’accès à l’énergie, à l’éducation et aux services de santé.
La RDC détient des réserves de matières premières inexploitées estimées à 22,6 billions d’euros, pour lesquelles « nous sommes tous en concurrence… nous ne sommes pas les seuls », a déclaré le président Macron, rappelant que les Européens avaient exploité les ressources de la RDC par le passé, mais que d’autres peuvent le faire aujourd’hui de manière plus efficace et plus compétitive, en utilisant des normes moins strictes. Pourtant, bien qu’elle détienne près de la moitié des plus grandes réserves mondiales de cobalt et qu’elle occupe 68 % du marché de l’UE, la RDC reste un exportateur de minéraux bruts. « Notre ambition est claire ! Il s’agit pour nous de promouvoir la transformation locale des ressources naturelles et placer la République Démocratique du Congo au coeur du développement d’une chaîne de valeur verte régionale de production de véhicules électriques. », a déclaré le président Tshisekedi.
Le commissaire européen chargé des partenariats internationaux, Jutti Urpilainen, a convenu que tout partenariat avec la RDC « ne doit pas se limiter au secteur minier. Il doit s’agir d’un partenariat gagnant-gagnant qui construit une chaîne de valeur complète. Cela signifie qu’il faut promouvoir la transformation, le raffinage et la fabrication en RDC. » Le commissaire Breton a annoncé que l’UE publiera sa loi sur les minéraux bruts critiques à la mi-mars, visant à sécuriser les matières premières critiques, notamment le lithium, le cobalt, le manganèse et les terres rares, nécessaires aux véhicules électriques (VE) et aux éoliennes. Le président Tshisekedi s’est félicité d’un nouveau partenariat entre le Bureau de recherches géologiques et minières français, le BRGM, et le Service géologique national du Congo, afin de déterminer la présence de minéraux dans le sous-sol de la RDC tout en assurant le contrôle des ressources propres de la RDC, qui en conserve la pleine souveraineté. Le Forum a été informé que, bien que le Rwanda soit dépourvu de coltan, il est le premier producteur de coltan au monde.
Le président Macron a reconnu qu’« un certain nombre de groupes rebelles depuis près de 30 ans avec des instincts de prédateurs viennent siphonner vos poches, voilà la vérité. Je veux vous aider à mettre en place une stratégie opérationnelle à la fois militaire et sécuritaire pour faire en sorte que ces ressources puissent être exploitées au bénéfice des citoyens congolais. » Le développement économique et la valorisation maximale de la RDC ne peuvent être atteints que par la transformation et la commercialisation des ressources, basées en RDC, a déclaré le président Macron, ainsi que par la traçabilité pour lutter contre la contrebande et le commerce illégal, afin que « votre cuivre, votre cobalt ne se retrouve pas à des milliers de kilomètres… sans qu’on puisse dire comment il est arrivé là. »
Aujourd’hui, le Président Macron s’est engagé à consolider et à renforcer le partenariat militaire franco-congolais qui a formé 75 officiers dans l’académie « École de guerre Kinshasa » depuis sa création en 2021. Le président français s’est également engagé à mettre en place un diplôme universitaire pour former les jeunes aux métiers du numérique, et une déclaration d’intention a été signée entre le gouvernement et l’Agence Française de Développement pour financer des infrastructures urbaines.
La RDC, le plus grand pays francophone du monde, et un partenaire important de l’UE dans une région difficile, détient d’énormes opportunités et un potentiel énorme, en raison de sa position géographique, de sa population jeune et de sa richesse en minéraux stratégiques essentiels pour la transition énergétique verte. Le ministre des finances, Nicolas Kazadi, a déclaré au Forum que l’économie de la RDC est sur une trajectoire ascendante, atteignant une croissance de 8,5 % en 2022, et est désormais classée par l’agence Moody’s comme un lieu d’investissement plus favorable, grâce aux réformes juridiques et judiciaires.




Protection de l’environnement : La France soutient l’initiative sur la décennie mondiale d’afforestation lancée par le Congo

À Brazzaville, le président français, a salué l’initiative sur la décennie mondiale d’afforestation. Emmanuel Macron s’est exprimé à l’occasion de sa visite de travail, ce 3 mars 2023, au cours d’une conférence de presse qui a suivi le tête-à-tête entre les deux chefs d’État.

L’avion transportant le président français a atterri à l’aéroport international Maya-Maya, peu avant 17 heures, heure de Brazzaville. Quand il foule ainsi pour la première fois, le sol congolais, il est accueilli au bas de la passerelle par son homologue congolais, Denis Sassou-N’Guesso. La joie est lisible sur le visage des chefs d’État qui se donnent de chaudes accolades échangent les amabilités, avant d’entamer la marche qui s’arrête un moment parce que les filles d’honneur offraient un bouquet de fleur marquant l’accueil de l’hôte, surtout qu’il arrive pour la première fois à Brazzaville.

Main dans la main, les deux présidents marchent en échangeant, sourire aux lèvres quelques mots et se sont immobilisés à la tribune d’honneur pour suivre l’exécution des hymnes nationaux. Ils ont au préalable salué le comité de d’accueil composé de responsables civils et militaires triés par le protocole. Les troupes d’apparats et d’honneur de la garde républicaine rangées sont passée en revue par les deux chefs d’État, avant les salutations des corps constitués nationaux (les ministres, le cabinet du chef d’Etat et des responsables militaires).

Il n’y a pas le traditionnel échange dans le salon d’honneur de l’aéroport : les deux chefs d’Etat sont directement montés, à partir du tarmac, dans la voiture de commandement du président congolais et le cortège prend la direction du palais du peuple pour le tête-à-tête qui a duré près d’une heure, dans la salle des ambassadeurs.

A la fin de ce temps fort de la visite du président Macron, le chef de l’Etat congolais a présenté à son hôte, un vestige de l’histoire : le micro dans lequel le général De Gaulle lança en juin 1944 l’appel de Brazzaville qui donnai naissance au manifeste de Brazzaville pour la libération de la France. Un moment mémoriel, selon les termes du président Macron.

Les deux chefs d’Etat ont, par la suite, fait devant la presse, le point sur leurs entretiens, avant de suivre le communiqué conjoint lu dans la salle des banquets du palais du peuple par le ministre congolais des affaires étrangères, de la francophonie et des Congolais de l’étranger, M. Jean Claude Gakosso.

Ce communiqué conjoint révèle, entre autres, que les deux chefs d’Etat ont procédé à un large échange de vues sur les questions bilatérales, régionales et internationales et que le président français a félicité l’initiative sur la décennie mondiale de l’afforestation lancée par Denis Sassou-N’Guesso lors de la COP27 en Egypte.

Par Roch Bouka/Correspondant du Journal l’Avenir au Congo




Mouvement paysan : la CONAPAC enchantée de la visite de l’EAFF

Quatre jours durant, la semaine dernière, une forte délégation de l’EAFF (Eastern Africa Farmers Federation, qui se traduit en français par la Fédération des producteurs agricoles de l’Afrique orientale), une plateforme régionale dont le siège est au Kenya et regroupant des faitières nationales des producteurs agricoles, était en visite à Kinshasa. Le but de cette visite en RDC était de rencontrer les membres du Conseil d’administration de la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC) au niveau national. Mais aussi, les leaders des organisations faitières provinciales membres de la CONAPAC, une des trois faitières nationales des organisations paysannes congolaises, à côté de la COPACO et de l’UNAGRICO.


Par cette visite, la délégation de l’EAFF a voulu aussi analyser le fonctionnement et le niveau d’organisation de la CONAPAC, afin de déceler les forces et faiblesses de cette faitière nationale des producteurs agricoles de la RDC. Mais aussi soutenir le plaidoyer de la CONAPAC auprès des institutions publiques et privées et organismes ou organisations des Nations Unies.
Créée en 2001, l’EAFF est donc une organisation paysanne régionale qui appuie et accompagne les producteurs agricoles en Afrique de l’Est. Elle compte en son sein 25 millions de producteurs agricoles. Elle est constituée des organisations paysannes nationales de dix pays : Kenya, Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Burundi, République démocratique du Congo, Sud-Soudan, Ethiopie, Djibouti, etc. L’EAFF travaille en collaboration avec d’autres plateformes régionales dont la COMESA, mais aussi avec des centres de recherche.
A Kinshasa, la délégation de l’EAFF a été conduite par sa présidente Elisabeth Nsimadala et composée également de la chargée des finances de l’EAFF, Mme Joyce et de MM. Mathusalem Paluku Mivimba, vice-président de l’EAFF et président honoraire de la CONAPAC, Stephen Bushiri, secrétaire exécutif de l’EAFF, et Norbert Tuyishime, chargé de programmes de l’EAFF.
Cette visite en RDC est une étape de la grande tournée que ces responsables de l’EAFF entreprennent pour rencontrer ses membres dont la CONAPAC. Cette visite a un triple objectif, à savoir : évaluer le partenariat entre l’EAFF et ses membres ; rencontrer les ministères sectoriels pour renforcer leurs collaborations avec la CONAPAC ainsi que les partenaires financiers qui appuient la CONAPAC et échanger avec les membres du Conseil d’administration de la CONAPAC dont la majorité était en séjour de travail à Kinshasa.
Durant deux jours, les dirigeants de la CONAPAC et leurs hôtes ont fait l’évaluation des capacités organisationnelles de la CONAPAC ainsi que de l’EAFF. Ils ont ouvert la matrice sur les domaines exploitables qui définiront le plan d’action à mettre en œuvre pour les années à venir.
Et à l’issue de cette visite, une conférence de presse a été organisée vendredi 03 mars courant au siège national de la CONAPAC, situé à Kinshasa dans la commune de Barumbu (Bon Marché). A l’occasion, en effet, des explications ont été données aux journalistes congolais sur la teneur de cette visite. Dans sa prise de parole, M. Paluku Mivimba, vice-président de la structure, a indiqué quelques activités menées par l’EAFF au cours de cette mission.
Pendant son séjour à Kinshasa, la délégation de l’EAFF a donc accompagné les dirigeants de la CONAPAC dans le cadre de ses plaidoyers, notamment auprès du Ministère de l’Agriculture ; du secrétariat général du FONARED (Fonds national REDD (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts) pour discuter des enjeux du changement climatique face à l’agriculture ; du bureau-pays du FIDA (Fonds international de développement agricole) en RDC, en vue de l’accompagnement des petits producteurs agricoles par cet organisme des Nations Unies.
A cette occasion, une note de plaidoyer des organisations paysannes de la province du Nord-Kivu a été remise au Gouvernement de la République. Dans laquelle, il a été signifié à l’exécutif national, non seulement les grands défis spécifiques au domaine agricoles dans le pays, mais aussi et surtout, les propositions de solutions.
« Les organisations paysannes demandent au gouvernement congolais de faire de l’agriculture sa priorité pour relever ces différents défis, chaque Ministère en ce qui le concerne, afin de permettre aux petits producteurs agricoles de bien nourrir les Congolais. Elles demandent au Premier ministre de pouvoir créer un espace qui permettra aux organisations paysannes d’organiser un échange avec les différents Ministères en incidence agricole afin de proposer des stratégies qui permettront d’assainir le secteur, surtout que la RDC est un pays à vocation agricole. Si le secteur agricole congolais est bien géré, la RDC peut nourrir le monde. Il est possible que l’économie congolaise repose dans sa grande partie, sur le secteur de l’agriculture », c’est la conclusion de cette note d’information.
Pour sa part, la présidente du conseil d’administration de la CONAPAC, Mme Espérance Nzuzi Mwaka, a présenté aux médias le travail de sa plateforme. Celle-ci, a-t-elle expliqué, est présente dans 18 des 26 provinces de la RDC, et compte en son sein plus de 500.000 membres effectifs.
La CONAPAC, souligne sa présidente, milite pour la défense des intérêts des producteurs agricoles de la RDC. Mais également pour la promotion de l’agriculture familiale en RD Congo. De ce fait, la CONAPAC mène des plaidoyers et lobbying sur différentes questions qui concernent la vie et le travail des producteurs agricoles en RDC.
Avant que les intervenants puissent répondre aux diverses questions posées par les journalistes, Mme Nzuzi Mwaka Espérance a recommandé à tous les présidents provinciaux de la CONAPAC d’œuvrer dans l’unité. Signalons enfin que lors de cette conférence de presse, les membres de la CONAPAC et de l’EAFF ont recommandé au gouvernement congolais de soutenir les producteurs agricoles dans leur besogne pour le développement de l’agriculture familiale en République démocratique du Congo.
Ils ont aussi insisté pour la restauration de la paix dans la partie Est de la RDC.

Une idée de la CONAPAC
La Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo est une plateforme qui rassemble en son sein les fédérations provinciales des producteurs agricoles. Ces structures sont composées des unions des organisations paysannes qui, à leur tour, regroupent des organisations paysannes de base et des coopératives primaires, dont les membres sont des paysans exerçant des activités agricoles au niveau local.
La CONAPAC réunit plus de 500.000 ménages et donc, plus ou moins 3 millions de membres pris individuellement. Sa vision est de contribuer à l’avènement d’un monde paysan solidaire, professionnel et prospère. Sa mission consiste à représenter et défendre tant au niveau national qu’international, les intérêts des producteurs agricoles congolais pour leur permettre de participer activement à la vie de la société et de s’y épanouir.
La CONAPAC mène un plaidoyer, lequel repose sur différents piliers. Entre autres, la participation à l’élaboration des politiques et la mise en œuvre des stratégies de développement agricole ; l’accès à la terre sécurisée pour les communautés paysannes ; le FONADA (Fonds national de développement agricole), un outil favorisant l’accès des agriculteurs familiaux au crédit agricole.
Mais aussi, le renforcement du Fonds national de micro-finance (FNM), et sa mise en place dans toutes les provinces de la RDC ; l’utilisation efficace et transparente du FONER par une cogestion décentralisée avec les organisations paysannes ; pour l’aménagement et la maintenance des voies de desserte agricole ; la signature et vulgarisation des textes réglementaires ; et la mise en place d’un observatoire de l’action gouvernementale dans le secteur agricole.

Lepetit Baende




EPST : Tony Mwaba, cap sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement dans le secteur privé

Désormais, pour signer un Arrêté ministériel d’agrément d’une école privée, le promoteur devra se munir de toutes les pièces exigées par la loi, ainsi que des listes des enseignants, leurs contrats de travail et leurs copies de carte d’électeur. Sans cela, aucune école ne va bénéficier d’un agrément. Pour celles qui existent, elles devront se conformer à cette exigence, sans quoi, leurs élèves ne seront pas admis aux examens d’Etat ou ils seront transférés dans les écoles qui sont régulières et conformes.

Après avoir consolidé et pérennisé la gratuité de l’enseignement primaire dans les établissements scolaires publics, le Professeur Tony Mwaba Kazadi, Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, est focalisé désormais sur l’amélioration de la qualité d’enseignement.
Une qualité de l’enseignement qui ne doit pas concerner que le secteur public, mais aussi et surtout, le secteur privé qui engrange un bon nombre d’élèves dans notre pays.
C’est ici qu’il faut souligner son combat engagé contre les antivaleurs et le réveil de l’Inspection scolaire, comme gage pour atteindre cet objectif.
Dans le secteur privé, il a organisé pour la toute première fois en RDC, la Table Ronde sur les écoles privées qui avait mis autour d’une même table, les promoteurs, des syndicats des enseignants, des associations des parents des écoles privées agréées et le Gouvernement congolais, à l’issue de laquelle beaucoup de résolutions ont été prises.
Il était donc question que l’on évalue ces résolutions.
C’est ce qui justifie la réunion présidée ce lundi 06 mars 2023 par le Professeur Tony Mwaba Kazadi, en présence de Mme le Secrétaire Général à l’EPST, de M. l’IG de l’EPST à l’attention de l’Association Nationale des Promoteurs des écoles privées, de l’Association Nationale des Parents d’élèves du Congo et de différents syndicats des enseignants des écoles privées Agréées.
A l’ordre du jour: évaluation des résolutions prises à la Table Ronde des Écoles Privées Agréées et examen du projet de l’arrêté ministériel portant création de l’Observatoire Spécifique des Écoles Privées Agréées.
Après l’annonce des points inscrits à l’ordre du jour, le ministre Tony Mwaba a accordé la parole au Directeur Chef de Service de l’Administration des Écoles Privées Agréées, Pierre Mundayi qui a brièvement présenté le plan de suivi des résolutions et les résultats obtenus jusqu’à ce jour.
En termes d’observation, le Président national du Syndicat National des Enseignants des Écoles Privées Agréées, Monsieur Alain Kyesse, a d’abord remercié le Professeur Tony Mwaba Kazadi, à qui il a jeté les fleurs, dans la mesure où, c’est depuis la privatisation de l’enseignement en République Démocratique du Congo en 1975, qu’aujourd’hui l’enseignant de l’école privée se sent considéré. L’oublié d’hier se sent honoré qu’il soit approché par le Gouvernement pour l’amélioration de ses conditions de travail dans le but d’atteindre la qualité de l’enseignement dans notre pays, a-t-il déclaré.
Toutefois, a-t-il poursuivi, il est des résolutions qui n’ont pas encore été réalisées jusqu’à ce jour. Il s’agit du refus par les promoteurs des écoles privées agréées de procéder à la signature des contrats de travail avec leurs enseignants. Mais aussi de la magouille qui s’observe entre les promoteurs et les inspecteurs de la CNSS lorsque les cotisations sociales des enseignants dûment retenues à la source, ne sont pas versées dans la caisse après vérification.
Sur ce point, les instructions du Ministre Tony Mwaba Kazadi ont été de marbre. Désormais, pour signer un Arrêté ministériel d’agrément d’une école privée, le promoteur devra se munir de toutes les pièces exigées par la loi, ainsi que des listes des enseignants, leurs contrats de travail et leurs copies de carte d’électeur. Sans cela, aucune école ne va bénéficier d’un agrément. Pour celles qui existent, elles devront se conformer à cette exigence, sans quoi, leurs élèves ne seront pas admis aux examens d’Etat ou ils seront transférés dans les écoles qui sont régulières et conformes, a-t-il indiqué avant d’inviter le Directeur-Chef de Service de l’Administration des Écoles Privées Agréées d’associer l’Inspecteur Général adjoint de l’EPST en charge des Écoles Privées Agréées, les syndicats et les associations des parents et des promoteurs à l’élaboration des documents qui seront débattus à la prochaine réunion pour enfin atteindre son souci de voir se relever le niveau de l’enseignement dans notre pays, a-t-il conclu.




Les traquenards dès le mardi 07 mars (Un Pamphlet de Magloire Paluku)

Tous les acteurs impliqués dans la crise de l’Est et qui refusent de nommer le Rwanda, dans cette agression barbare par procuration, vont changer leurs stratégies à partir du cessez-le-feu annoncé pour le mardi 07 Mars 2023. Ils se sont réunis plusieurs fois autour du gibier, en embrassant toutes les méthodes et stratégies pour accuser le grand Congo.
Bon ; Ce n’est plus le moment d’accuser l’extérieur !
Nous pouvons tout de même relire notre histoire mal écrite par les conquérants, recréant la région des Grands-Lacs rien qu’à partir du génocide au Rwanda. Donc, Dieu le Père avec son esprit a créé le monde, en sept jours, à partir de 1994 ! À partir de cette logique des conquistadors, le cessez-le-feu qui commence dans la crise du M23 avec le Rwanda, aura une triple ambition qui va pousser que la « RDC victime » soit le pays à blâmer et à condamner :
1. C’est la RDC qui va sécuriser le Rwanda en cherchant des potentiels FDLR (sur le sol Congolais) pour rassurer le « chouchou conjoncturel » des occidentaux, que le Président Français refuse de condamner.
2. C’est la RDC qui va trouver une solution pour ses déplacés de guerre et des réfugiés Congolais vivant au Rwanda, en Ouganda et ailleurs depuis Quarante ans.
3. C’est la RDC qui va subir le partage du Nord et du Sud-Kivu en plusieurs entités, pouvant être sécurisées par les armées de la Communauté de l’Afrique de l’Est.
Les traquenards du Rwanda et ses affidés seront des accusations de « non-respect par le RDC » du cessez-le-feu et des closes. On sait que depuis 2009, à chaque fois que la République Démocratique du Congo donne la main on lui prend tout le bras.
Il faudra veiller à notre propre système d’observation des faits et gestes du M23, qui va, avec l’armée Rwandaise multiplier des provocations pour nous faire accuser.
Il faut relire l’histoire récente de recherche de la paix avec les acteurs compétents, maîtrisant la question de l’Est. Il faut surtout consulter tous les acteurs Congolais vivants qui, depuis 1994, 2009, 2013 ont participé à toutes les réunions tripartites avec le Rwanda et l’UNHCR.
Enfin, nous devons rester dans la logique lancée par le Président Félix-Antoine TSHISEKEDI samedi 04 Mars 2023, de rester dubitatif et de douter. C’est ici où en appliquant le Cogito ergo sum, nous nous regarderons en face comme Congolais pour exister dans le concert des dignités régionale et continentale.
La prudence commence aujourd’hui et s’entretient à chaque seconde.




AVEC DIEU NOUS FERONS DES EXPLOITS. CULTE DU LUNDI 06 MARS 2023 AVEC LE PASTEUR François MUTOMBO




8 mars : Appel de se vêtir en noir pour protester contre les violences faites aux femmes dans l’Est de la Rdc

Le monde entier célèbre le mercredi 8 mars 2023, la journée internationale des droits des femmes. En République Démocratique du Congo, cette journée revêt une attention toute particulière.

En effet, depuis plusieurs années, la situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo laisse les Congolais dans un brouillard interrogatoire qui devient semblable à un épisode de série ” enquêtes impossibles.
Cette situation perdurant et qui donne dégoût, froideur, effroi et susceptible d’être qualifiée de crimes contre l’humanité, continue à laisser des traces dans laquelle des femmes et des enfants sont victimes d’exactions sommaires, de viols et d’autres crimes odieux utilisés comme arme de guerre.
Face à cette situation, profitant de la célébration de cette journée internationale des droits des femmes, le président du parti politique Énergie Nouvelle, Junior Moïse Monsese Ngoya, a tôt fait de réveiller la conscience de la femme congolaise en l’exhortant à observer ladite journée du 8 mars comme une journée de deuil, de lamentation et de cris de détresse.
Pour ainsi marquer le désappointement, l’angoisse et la révolte des Congolais devant ces drames de l’Est où les femmes sont zigouillées devant leurs enfants, d’autres enceintes éventrées puis enterrées vivantes, le leader de E.N. demande aux Congolaises en particulier et aux femmes du monde épris de paix de s’habiller en noir en cette journée particulière.
” Cela représente et signifie la révolte, le désarroi, les cris de détresse adressés au monde _entier qui reste jusque-là passif face aux atrocités commises contre_ la femme congolaise dans la partie Est du Pays. Ainsi, au lieu de procéder aux manifestations festives, grandioses et politico-électoralistes, il serait raisonnable pour la Congolaise de méditer et projeter son avenir aussi longtemps que ses droits _sont bafoués_ et rabroués par les gouvernants. _C’est pourquoi, nous demandons à toutes les femmes congolaises et du reste du monde entier de se vêtir toutes en noir pour exprimer leur soutien aux femmes victimes des violences physiques, sexuelles et psychologiques à l’Est de la République Démocratique du Congo “, préconise Moïse Monsese Ngoya qui s’est porté, précise-t-on, candidat à la présidentielle de décembre 2023.




Lutter contre l’accumulation des risques en RDC

Lors d’une mission à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central en République démocratique du Congo (RDC), nous avons pu constater de près les conséquences dramatiques des effets croisés des conflits et des changements climatiques : grands ravins creusés par l’érosion, infrastructures routières endommagées, maisons et terres productives emportées par les eaux… Peuplée de plus d’un million d’habitants, Kananga sort d’un conflit violent et se trouve sous la menace de plus de 60 ravines, dont certaines atteignent 30 mètres de profondeur. Des milliers de personnes risquent de perdre leur maison — leur bien le plus précieux —, tandis que les infrastructures stratégiques de la ville, telles que la route nationale, le chemin de fer et l’aéroport, sont menacées et, dans certains endroits, déjà endommagées. Nous avons vu l’impact direct des dérèglements du climat lors des fortes pluies qui se sont abattues en 2021-2022 sur la ville, emportant des sols sablonneux fragilisés par les effets aggravants d’un étalement urbain anarchique. La situation à Kananga n’est pas un cas isolé ; les prévisions climatiques annoncent des épisodes de précipitations plus intenses, qui mettront la croissance urbaine en péril et des vies en danger.
Couvrant une superficie comparable à celle de l’Allemagne, la région du Kasaï a été le théâtre d’un conflit intense et violent entre milices, groupes armés et forces de sécurité, qui a fait des milliers de déplacés internes et entraîné l’enrôlement des enfants par des milices locales. La région est toujours en proie à des risques de violence récurrente et ses ressources rares sont l’enjeu de conflits qui mettent à plus rude épreuve encore une population déjà vulnérable, ce qui restreint les perspectives économiques et engendre des tensions sociales. Lors de nos réunions avec les autorités locales, les populations touchées et les partenaires de l’action humanitaire et du développement, l’inquiétude était palpable.
En 2022, la Banque mondiale a lancé le projet d’urgence pour la résilience urbaine à Kananga afin d’aider à atténuer les effets de l’érosion en consolidant les habitations et de renforcer les capacités de planification des autorités locales pour prévenir de tels évènements catastrophiques à l’avenir. En appuyant la remise en état et le développement d’infrastructures urbaines essentielles ainsi que la capacité à fournir des services de base, le projet s’attaque également à une source potentielle de conflit.
L’insécurité et les conflits demeurent des préoccupations majeures en RDC, en particulier dans les provinces situées à l’est du pays. Pour y remédier, les autorités congolaises ont déclaré l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en avril 2021, en les faisant passer sous administration militaire. L’état de siège a été prorogé à plusieurs reprises et est toujours en vigueur. La fin de l’année 2021 a également été marquée par la réapparition sur le territoire congolais du groupe rebelle M23, qui a donné lieu à des affrontements de plus en plus violents avec l’armée congolaise et ses alliés. Les combats se sont encore intensifiés tout au long de 2022, laissant plus de 679 000 personnes dans le besoin d’une aide humanitaire. Les groupes armés locaux continuent de faire des ravages au sein de la population locale, en contribuant à exacerber la pauvreté, les déplacements et les violences sexuelles et sexistes, et à saper la présence de l’État et la fourniture des services. À moyen terme, les efforts visant à assurer un retour à la normale et, in fine, soutenir le développement dans l’est de la RDC seront essentiels.
C’est dans cette optique que le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé en décembre 2022 un financement de 250 millions de dollars pour les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le projet de stabilisation et de relèvement dans l’est de la RDC permettra d’accroître la résilience des personnes touchées par le conflit en améliorant leur accès aux infrastructures communautaires et en renforçant les capacités de l’administration dans les provinces ciblées. Ce soutien vient compléter non seulement le travail déjà en cours dans ces zones visant à aider les agriculteurs à augmenter leur production agricole et à accroître la sécurité alimentaire dans un pays où, selon les estimations, 27,3 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, mais aussi les programmes visant à lutter contre les violences sexuelles et sexistes, dont l’incidence est malheureusement en hausse en raison du conflit. Ces domaines d’intervention illustrent parfaitement notre engagement à rester mobilisé dans les situations de fragilité et de conflit pour pouvoir venir en aide aux plus vulnérables lorsqu’ils en ont le plus besoin et être en mesure à terme de soutenir un développement durable où et quand cela est possible.
Dans les environnements instables, le suivi des projets est à la fois plus important et plus difficile. Heureusement, la technologie rend ce suivi possible dans des endroits difficiles d’accès. En RDC, l’outil GEMS a géoréférencé 18 projets de la Banque mondiale sur 24, nous permettant ainsi d’évaluer à distance les progrès réalisés sur 15 000 sites.
En élaborant en 2020 une stratégie pour les situations de fragilité, conflits et violence, le Groupe de la Banque mondiale s’est doté d’une approche systématique en la matière ; il s’emploie à présent à transformer ses méthodes de travail. La RDC en est la preuve. En effet, différents départements de la Banque (développement social, gouvernance, protection sociale et agriculture) ont travaillé de concert pour façonner une intervention qui œuvre au développement sans attendre pour cela que la crise s’apaise.
La RDC illustre les liens entre action humanitaire, aide au développement et consolidation de la paix : nous n’obtiendrons des résultats qu’en travaillant ensemble. Le Groupe de la Banque mondiale collabore notamment avec la mission de maintien de la paix des Nations unies en RDC (MONUSCO), les partenaires bilatéraux et régionaux, d’autres organismes multilatéraux, les acteurs de la société civile nationale et internationale, ainsi que les organisations confessionnelles, en veillant à garantir la complémentarité de nos actions respectives et tirer parti de nos avantages comparatifs.
Malgré des défis de taille, il y a des signaux d’espoir en RDC : un nouveau contrat social entre l’État et les citoyens semble prendre forme, à travers la généralisation de l’enseignement primaire gratuit, une plus grande transparence et des réformes du secteur public, et l’importance accordée à la prévention des conflits et à la stabilisation dans l’est du pays.




Grand-Duché de Luxembourg : Modeste Bahati met en avant la diplomatie parlementaire et la situation sécuritaire à l’Est

La diplomatie parlementaire et la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo étaient au centre d’un échange que le président du Sénat, le professeur Modeste Bahati Lukwebo, a eu en tête-à-tête avec le Grand-Duc Henri Albert de Luxembourg, ce week-end au Palais présidentiel luxembourgeois.

Les deux personnalités ont passé en revue les grandes questions de l’heure, notamment celles liées à l’agression de la République Démocratique du Congo par le Rwanda et le drame humanitaire occasionné par cette situation.
Avant cet entretien, le président de la Chambre haute du Parlement congolais a échangé avec le président de la chambre des représentants luxembourgeois, Fernand Etgen ainsi que le président du Conseil d’Etat du Grand-Duché de Luxembourg.
Ces échanges ont tourné essentiellement sur la diplomatie parlementaire et la situation sécuritaire que traverse la Rdc. La rencontre a permis aux autorités luxembourgeoises de bien s’imprégner des défis que la Rdc s’emploie à relever. Modeste Bahati Lukwebo, hôte des autorités du Duché de Luxembourg, a saisi cette occasion pour vanter les opportunités qu’offre le pays de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le président de la chambre des députés de Luxembourg fait ici un témoignage à ce sujet.
Il faut noter que Modeste Bahati Lukwebo a fait le déplacement de Luxembourg sur invitation du président de la Chambre des représentants de ce pays, l’un des fondateurs de l’Union Européenne.