Le Président de République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi invite les opérateurs économiques botswanais de venir investir dans son pays qui offre d’énormes opportunités. Cet appel a été lancé ce jeudi à Gaborone à la clôture du forum d’affaires Rdc-Botswana.
La Rdc constitue un grand marché, car compte plus de 100 millions de consommateurs doit intéresser davantage les opérateurs économiques botswanais a indiqué Mokgweetsi Masisi, Président du Botswana.
« …la Rdc, c’est aussi un pays producteur de diamant, mais c’est un secteur qu’il faut reformer et nous avons été inspirés par le Botswana. Le Botswana et la Rdc ont toujours entretenu des bonnes relations et ces dernières années, nous avons voulu marquer par des actes significatifs notre volonté commune de donner un nouvel élan à nos relations bilatérales », indique Félix Tshisekedi dans son discours.
A l’en croire, voilà l’objectif majeur de ma visite dans ce pays ami qui a su éviter la malédiction des ressources naturelles comme elle frappe malheureusement chez nous. Comme je l’ai toujours dit, poursuit-il, nous avons la chance des ressources naturelles, en même temps elles nous ont amené beaucoup de malheurs, des violences et des morts. Et nous espérons renverser ce mauvais sort, en copiant le modèle Botswanais.
Comme annoncé, le président de la République dit apprécier à sa juste valeur l’ouverture pour la première fois de l’ambassade de la Rdc à Gabérone, ce qui veut dire que nous voulons multiplier les contacts entre nos deux gouvernements et organiser, aussi bien en Rdc, qu’au Botswana, des rencontres entre les opérateurs économiques de nos deux pays.
« Ma visite s’inscrit alors dans cette voie de l’intensification de nos relations à tous les niveaux, car le Botswana et la Rdc ont tous deux des atouts considérables pour bâtir des économies fortes prospères et robustes pour le bien-être de nos populations respectives », souligne Félix Tshisekedi, avant d’ajouter que nous ne sommes pas venus les mains vides.
Nous pouvons vous offrir en contrepartie une position géographique qui fait de la Rdc une porte d’entrée en Afrique Centrale, en Afrique de l’Est à travers l’Océan Atlantique. La Rdc est un marché de près de 100 millions des consommateurs. La stabilité juridique dans les relations d’affaires. Bien souvent, on sous-estime les risques liés à l’investissement en Rdc.
La Rdc dispose d’un potentiel non négligeable en ressources naturelles, d’importants gisement de pétrole et de gaz. Enfin, le grand projet Inga qui, s’il est développé dans toutes ses phases, peut transporter l’énergie électrique jusqu’aux confins de l’Afrique Australe et jusqu’ici au Botswana si les besoins se font sentir.
Une économie qui s’appuie sur le secteur minier
Selon le n°1 congolais, l’économie congolaise, depuis l’époque coloniale, s’est appuyée sur le secteur minier, au point que notre pays, de par l’abondance de ses ressources minières, est appelé scandale géologique. Cette orientation minière de l’économie a été marquée par les exportations des matières premières à l’état brut, privant ainsi notre économie de la valeur, de sa vraie richesse, indispensable à sa croissance.
Dans ma vision, insiste-t-il, je me suis engagé de travailler au changement de ce paradigme pour la transformation sur place de nos matières premières. Convaincu que notre continent ne profitera que de l’initiative de ses fils et de ses filles, mon pays s’est focalisé sur des partenariats intra-africains. C’est cette orientation qui a amené la Rdc à signer en avril 2022 avec la République de Zambie un accord de collaboration pour la gestion du projet commun de fabrication des batteries électriques, de manière à apporter notre contribution substantielle à la transition écologique, mon pays étant à cet égard un pays solution dans la lutte contre le changement climatique.
En décembre 2022, avec la Guinée Equatoriale, on a signé un protocole d’accord en vue de la construction d’une raffinerie en Rdc qui sera détenue par les parties a été signé. « Au demeurant, je suis rassuré de la nécessité d’élargir notre économie pour tirer une croissance durable et inclusive. C’est ainsi que notre plan stratégique de développement priorise la vision sectorielle dans les secteurs à forte potentialités et croissance comme les mines, la métallurgie, et dans ceux à forte potentialité d’emplois comme l’agroforesterie, l’agriculture vivrière et rente et l’agro-industrie », dit-il.
Ainsi, l’extractif et l’agriculture sont considérés comme les deux catégories des secteurs productifs qui, avec des chaines de valeur approfondies, devront impulser l’économie congolaise à la première étape de son évolution séquentielle vers une économie à croissance inclusive. Plusieurs des autres secteurs qui ne sont pas considérés comme prioritaires seront entrainé par le développement de l’extractif et de l’agriculture. Il en est ainsi de l’industrie et du commerce qui seront boostés par l’approfondissement des chaines de valeur minières, agricoles et même touristique.
« Devrais-je ici rappeler le potentiel agricole de mon pays : 80 millions des terres arables, la Rdc est capable de nourrir 2 milliards des personnes et offre des opportunités d’investissement dans ce secteur allant de la production à la commercialisation, afin de créer une chaine de valeur à l’échelle africaine », explique le chef de l’Etat, qui pense que c’est fort de ces atouts que j’ai, lors de mon avènement à la magistrature suprême, soutenu l’idée de la revanche du sol sur le sous-sol, entendu comme la volonté de promouvoir l’agriculture comme un secteur créateur d’emplois et des richesses, à côté du secteur minier. Les ressources halieutiques et l’industrie agropastorale ne sont pas en reste, au regard du retour en investissement qui peut en découler. Je crois au secteur privé et y attache une importance capitale.
C’est ainsi que conscient que le climat des affaires est essentiel pour stimuler la croissance économique, encourager les investissements, créer des emplois et améliorer le niveau de vie des populations, j’ai décidé de créer des conditions optimales pour le développement de notre pays. Pour lui, c’est un processus permanent auquel il s’est personnellement engagé avec son gouvernement, en vue de permettre aux investisseurs de venir placer en toute sécurité, leurs capitaux dans notre pays et voir leurs affaires se diversifier.
Un cadre juridique approprié a été mis en place. En outre, le président de la République n’a pas voulu passer sous silence la Cellule du climat des affaires qu’il a créée à mon niveau, dont le rôle consiste notamment à répertorier les goulots d’étranglements au libre exercice des affaires d’une part, à identifier des mesures pour la création d’un environnement économique favorable.
De plus, pense-t-il, ce tableau serait incomplet si je ne citerais pas les efforts entrepris pour l’amélioration de la qualité de notre gouvernance économique par des structures spécialisées, notamment l’Inspection générale des finances, qui mène des patrouilles financières ; l’Agence pour la prévention et la lutte contre la corruption, la Cellule nationale des renseignements financiers, procèdent de notre ferme volonté de créer des conditions optimales pour le développement de notre pays.
A cet effet, note le président Félix Tshisekedi, la mise en œuvre du programme de développement local des 145 territoires vise à doter l’ensemble du pays d’infrastructures de base sans lesquelles l’initiative privée, créateur des richesses et moteur du développement, ne peut prospérer.
Félix Tshisekedi a terminé par inviter les opérateurs économiques Botswanais à venir investir en Rdc et à nouer des partenariats mutuellement avantageux avec leurs homologues congolais.
Signalons que c’est la signature d’un mémorandum d’entente entre l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI) et l’Agence des Investissements du botswanais qui a sanctionné ce grand rendez-vous d’affaires et à la création d’emplois.