Dans une déclaration publiée ce 14 mai 2023, M. Simaro Ngongo Mbayo, président de la Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) a fait une déclaration sur le suivi du processus électoral à partir des Etats-Unis d’Amérique intitulé : « Statistiques des électeurs tronquées, Denis Kadima prépare un suicide électoral en République démocratique du Congo. Félix Tshisekedi est appelé à déboulonner cette CENI affairiste qui ne tient pas compte du peuple congolais ». Dans cette déclaration, il a formulé des recommandations au Président de la République, aux chefs des confessions religieuses de la République démocratique du Congo, à la communauté internationale de se raviser, aux partis politiques de l’opposition, aux partis politiques membres de l’union sacrée de la nation.
1. La Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) formule ses vives inquiétudes au Président de la République Démocratique du Congo, M. Félix-Antoine Tshisekedi en rapport avec les dispositions suicidaires prises par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) consistant à décréter un forceps pour les scrutins du 20 décembre 2023. Si le Président de la République n’intervient pas sur fond de ses prérogatives constitutionnelles de garant de la Nation pour réprimer ce brouillamini, alors il se portera complice du désastre planifié par l’équipe Kadima.
La CASE craint que la CENI-Kadima ne travaille que dans le sens d’embraser la République pour sacrifier notre démocratie. Avec un audit calculé et carrelé, l’on s’achemine tout droit vers une combustion dramatique.
2. Les membres de la CENI, exécrant toute idée de leur remplacement immanquable à la tête de ladite institution, poussent inflexiblement la République dans un suicide collectif, à des grabuges pouvant engendrer un suicide électoral, peu importe les conséquences qui en découleront, pourvu qu’ils soient bénéficiaires des avantages financiers colossaux liés aux activités électorales pitoyablement planifiées à cet effet.
C’est ainsi qu’ils ont nuitamment négocié et pré-positionné des souscripteurs (prestataires) de façade à qui ils voudraient confier le marché d’audit du fichier électoral pour finalement rééditer leur rhétorique selon laquelle ils tiennent au « respect des textes et des procédures ». Pourtant, des informations dignes de foi indiquent que l’équipe Kadima miserait, comme à ses habitudes, sur une rétro-commission qui découlera du budget alloué à l’audit.
Il y a peu, dans son affairisme, l’équipe Kadima avait choisi de livrer aux Congolais une carte d’électeur moyenâgeuse, à un coût ridicule, tout simplement pour profiter des fonds mis à disposition par le gouvernement de la République. Cette carte à usage limité perd les écrits identitaires des citoyens au bout de quelques semaines. Comportement pénalement condamnable.
3. La communication du Rapporteur de la CENI du vendredi 12 mai 2023 pour tenter de justifier les tristes résultats de l’équipe Kadima sur l’arbitraire et le détraquement opérationnel de leurs premiers actes de gestion du processus électoral, vient confirmer toutes les thèses de l’anophtalmie dont souffre la Centrale électorale congolaise. Rien ne sert de recruter des sous-traitants parmi les acteurs politiques ou de la Société Civile pour défendre la netteté d’une peau rongée par la varicelle, la CENI doit avoir l’humilité de ses échecs condamnables.
4. M. Denis Kadima, en contradiction avec la morale, la constitution et les lois de la République, combine par tous les moyens le recrutement d’un groupe d’auditeurs du fichier électoral à la solde de la fraude planifiée et en violation de son propre calendrier.
La CASE regrette cette page sombre de l’histoire de la démocratie congolaise sous la gouvernance électorale de Denis Kadima et réaffirme sa détermination à combattre cette anti-valeur, par tous les moyens.
Après avoir officiellement écrit à M. Denis Kadima, président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), à l’honorable Christophe Mboso Nkodia Pwanga, président de l’Assemblée nationale et à M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République pour sonner le tocsin en rapport avec les égarements techniques et l’incompétence du Président de la CENI, la CASE rappelle aux principales parties prenantes du processus électoral les quelques évidences ci-après :
Au Président de la République, la CASE souligne l’urgence de :
5. Libérer par voie d’instruction formelle adressée à la CENI, toutes les valeurs fondatrices du processus électoral en démissionnant et soumettant à un audit administratif et financier, les 15 membres de l’institution de gestion des élections.
6. Stigmatiser avec force la passivité coupable de l’Inspection Générale des Finances (IGF), de la Cour des Comptes et de l’Assemblée nationale qui ont manqué à leur obligation d’auditer (contrôler) en toute responsabilité la CENI et chacun de ses membres.
Aux chefs des confessions religieuses de la République démocratique du Congo de retenir ce qui suit :
7. Si le Peuple Congolais a pardonné aux dignitaires des six confessions religieuses pro-Kadima leur comportement anti-biblique et anti-coranique consistant à imposer à la tête de la CENI, le choix d’une personnalité douteuse, controversée et incompétente, il n’est pas établi que tout accompagnement fanatique des actions incongrues de l’équipe Kadima passera sans conséquence.
8. La Commission d’Intégrité et de médiation électorale (CIME) devrait se distinguer en prodiguant des sages conseils à son délégué accidentellement parachuté à la tête de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) en la personne de M. Denis Kadima et dont le bilan est catastrophiquement scandalisant.
9. Les Confessions religieuses CENCO (Conférence Épiscopale Nationale du Congo) et ECC (Église du Christ au Congo) devraient quitter la phase du discours cajolant aux contours diplomatiques pour adopter une posture plus agressive envers la CENI-Kadima, étant entendu que, contrairement à tous les cycles passés, celui sous Monsieur Denis Kadima Kazadi est médiocrement pollué et irrespirable.
À la communauté internationale de se raviser en ce que:
10. L’Union Européenne devrait revenir sur sa décision d’envoyer en République Démocratique du Congo une mission d’observation électorale lorsqu’il est clairement établi que la CENI patauge de manière nettement insaisissable.
11. La CASE salue néanmoins l’attitude observatrice de l’ensemble des partenaires de l’Union Européenne et des États-Unis d’Amérique vis-à-vis de la CENI et les encourage à ne rien soutenir (logistiquement et financièrement) aussi longtemps que les conditions d’objectivité, d’inclusivité et de transparence n’auront pas été réunies.
Aux partis politiques de l’opposition, la CASE vous invite à :
12. Demeurer unis et soudés dans vos revendications en rapport avec la nécessité de recomposition de la CENI et de la Cour Constitutionnelle.
13. Ne pas lâcher la pression à travers les actions de protestation contre les différentes dérives de gouvernance démocratique, surtout pour que le processus électoral quitte la voie de la perdition pour retrouver une plus grande lucidité organisationnelle, dans le respect de la loi.
Aux partis politiques membres de l’union sacrée de la nation, la CASE vous invite à :
14. Cesser de pousser la CENI dans l’abîme en instrumentalisant un fanatisme inconscient face aux réalités de décadence certaine de la santé démocratique de notre Nation et de la misère inqualifiable de notre Peuple.
15. Se surpasser en désignant d’autres animateurs à la CENI en remplacement de ceux faisant partie de l’équipe Kadima qui ont lamentablement échoués. L’Union Sacrée devrait en même temps assumer les ratés du processus électoral toxique d’aujourd’hui pour avoir téléguidé toutes les désignations des membres de la CENI, y compris en se fabriquant des faux délégués de l’opposition politique.
Ainsi, la CASE demande-t-elle la requalification de tous les postes réservés à l’opposition afin de permettre aux forces politiques crédibles d’y déléguer leurs dignes représentants.