La Banque mondiale fait l’éloge de « Maman Gogo », une entrepreneure de Goma lauréate du PADMPME

C’est Albert Zeufack en personne qui signe la lettre adressée à la patronne de « la Briqueterie de la ville », une PME de Goma, spécialisée dans la production des matériaux de construction. Le Directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC délivre ce témoignage de gratitude à la suite de la visite que la vice-présidente de son institution a effectuée dans cette partie de la RDC, en fin juin dernier.

A l’occasion de cette sortie de terrain, Mme Victoria Kwakwa, en séjour de travail à Goma, avait été conviée à découvrir les installations de la petite industrie de Mme Lukonge Musafiri alias « Maman Gogo », dans le quartier Virunga. Elle en est sortie toute retournée d’émotion après avoir découvert les exploits d’une entreprise qui se démarque par la résilience de ses animateurs qui sont en fait des … « animatrices », essentiellement. Ce qui fait écrire à Albert Zeufack : « Nous avons été profondément touchés par votre esprit entrepreneurial, votre leadership et votre impact dans la communauté. Vous avez changé des vies et créé des opportunités pour des nombreuses personnes, notamment les femmes et les jeunes ».

L’entreprise de « Maman Gogo » a été accompagnée par le Projet d’Appui au Développement des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (PADMPME), grâce au programme de croissance des PME établies dénommée « COPA » (Concours des plans d’affaires). En 2022, elle a fait partie des 430 PME sélectionnées par le projet à Kinshasa, Matadi, Lubumbashi et Goma, pour bénéficier d’un encadrement technique et d’une subvention financière afin de développer leurs affaires. Grâce à cette subvention financée par la Banque mondiale, Briqueterie de la Ville a acquis des équipements pour professionnaliser sa production. Dès lors, elle produit dans les conditions professionnelles et modernes des pavés autobloquants, des tuiles, des parpaings de tous calibres, des bornes en béton sec, des carreaux et quantité d’autres matériaux de construction à partir du ciment. Cette subvention a permis ainsi à « Maman Gogo » de générer plus de 150 emplois, massivement occupés par des femmes issues des milieux défavorisées.

Désormais, le marché de la construction de Goma est inondé des produits de BDV, et ce sigle devient la marque la plus reconnaissable et la plus recommandée de la ville dans le domaine de la construction. Avant, il fallait traverser la frontière au Ruanda voisin pour acheter des matériaux de qualité.

La lettre du patron de la Banque mondiale en RDC confirme que cette entreprise sera encore accompagnée dans le cadre du Projet d’autonomisation des femmes entrepreneures et de mise à niveau des PME pour la transformation économique et l’emploi en RDC, « TRANSFORME ». Ceci rencontre la demande de Mme Lukonge qui espérait une telle rallonge après le PADMPME pour lui permettre de réaliser d’autres investissements, notamment pour la production des carrelages en ciment. Sans nul doute qu’il y aura encore à la clé des nouveaux emplois comme le dispose ce projet, fruit de la collaboration entre le gouvernement congolais et la Banque mondiale.

Source : padmpme.cd




Du 31 juillet au 1 août 2023 : Kinshasa va abriter la première édition du Forum Economique Rdc- Angola

Sous le Haut Patronage des Messieurs Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo et João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d’Angola, il se tiendra à Kinshasa, du 31 juillet au 1 août 2023, la première édition du Forum Economique Rdc- Angola, placée sous le thème : « Partenariat économique pour une croissance partagée ». Les travaux se dérouleront au chapiteau de l’hôtel Pullman.

Selon M. Kara Njangu, Attaché de presse au ministère de l’Economie, l’objectif de ces assises sera de débattre sur les opportunités de construire un partenariat stratégique et mutuellement bénéfique entre les deux pays frères et amis, en simultané avec une exposition des produits et services fabriqués localement de part et d’autre.

Soulignons que cette rencontre va rassembler les décideurs et les opérateurs économiques de deux pays autour des réflexions et analyses sur le potentiel de chaque pays, sur les opportunités d’affaires, les investissements croisés entre les deux pays, les synergies et complémentarités entre les deux économies, les infrastructures transfrontalières et le développement du secteur économique. À l’issue de ces assises, un communiqué final sera signé par les représentants des deux gouvernements.




Nord-Kivu : Dans le Parc de Virunga, les M23 et la Force Régionale de l’EAC pointés du doigt dans le trafic d’ivoire par les ONG environnementales

14 ONG du Nord-Kivu du secteur environnemental, foncier, de l’aménagement du territoire et des droits humains, ont publié depuis le 20 juillet le rapport d’une enquête qu’elles ont réalisée sur l’activisme des groupes armés dans le parc des Virunga.

Sur l’axe Mabenga-Kabaraza-Kamunga, dans le territoire de Rutshuru, des militaires ougandais déployés pour le compte de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) ont été clairement identifiés parmi les trafiquants des ressources naturelles du parc.

« On y assiste à une collaboration tacite entre les occupants (contingent ougandais, FDLR, M23) opérant chacun sur un espace bien déterminé comme s’ils étaient liés par un pacte de non-agression afin de mener différentes activités illégales dans le PNVi. C’est ainsi, qu’on y observe un pillage systématique des écosystèmes du parc national des Virunga, accompagné d’un trafic illicite bien organisé à travers des réseaux mafieux. Il est difficile d’identifier formellement les rebelles du M23, des groupes Maï-Maï, les FDLR et les contingents ougandais dans cette zone », lit-on dans ledit rapport.

Le contingent ougandais escortent même les véhicules qui transportent les produits issus du pillage jusqu’à Bunagana, cité frontalière entre la RDC et l’Ouganda, contrôlée par le même contingent.

« Le transport des produits issus du pillage est assuré par des camions bâchés, sécurisés et escortés par les contingents ougandais vers le poste frontalier de Bunagana. Les produits concernés sont surtout les planches, le calcaire, le sable, l’ivoire et le charbon de bois », ajoutent ces organisations.

Adressant une correspondance le même jour au président de la République, ces ONG ont également dénoncé l’implication de certains éléments des FARDC dans la destruction du plus vieux parc d’Afrique, dans le territoire de Nyiragongo.

« Au même moment, quelques éléments des FARDC et les groupes armées nommés Bazalendo, supervisent et organisent l’exploitation du charbon de bois, du bois de chauffe, des planches surtout dans le secteur Sud, en territoire de Nyiragongo », ont-elles également dénoncé.

Parmi les organisations qui ont réalisé cette enquête, il y a lieu de citer le Forum des engagés pour le développement durable (FORED), l’Innovation pour le développement et la protection de l’environnement (IDPE), le Centre de recherche sur l’environnement, la démocratie et les droits de l’homme (CREDHO) et l’Alerte congolaise pour l’environnement et les droits de l’Homme (ACEDH). Ladite enquête a été réalisée entre octobre 2022 et juin 2023.

Jean-Luc Lukanda