Vidéo sur les BRICS : Musene Santini Be-Lasayona répond à son frère Crispin Kabasele 

Crispin Kabasele Tshimanga a fait parvenir une vidéo à son frère Musene Santini Be-Lasayona qui donne les enjeux du sommet des BRICS basé sur son élargissement et dont 19 pays ont manifesté leur volonté d’adhérer au sein de cette organisation. C’est après avoir auditionné cette vidéo et connaissant bien la pertinence des arguments de son frère, qu’il lui répond à travers ces lignes.

J’ai suivi, comme recommandé, la vidéo que vous m’avez envoyée sur les Brics dont je suis régulièrement les activités.

Cependant, permettez de vous rappeler que là n’est pas du tout mon problème, ni avec vous en particulier, ni avec ceux des Africains qui croient avoir la vocation d’intellectuel ou de leader politique en général.

Avec les Africains qui croient avoir la vocation de leader politique, mon problème, c’est la confiance aveugle que les valets africains de l’impérialisme russe, anciens et nouveaux, affichent à l’égard de Vladimir Poutine, pourtant un nostalgique notoire du régime farouchement impérialiste et totalitaire de la défunte URSS.

Vu le comportement, les attitudes et pratiques idéologiques, politiques et géopolitiques de Vladimir Poutine, conformes à ceux du défunt régime impérialiste et totalitaire soviétique, je n’ai, sincèrement, aucune confiance en lui. Essentiellement caractérisé par la volonté obsessionnelle de dominer, de contrôler et d’influencer le monde entier, il ne vise fondamentalement pas, à mon humble avis, l’avènement de l’hégémonie géopolitique mondiale multipolaire, partagée et équilibrée en faveur de tous les opprimés de l’ordre mondial actuel.

Tout ce qui paraît intéresser Vladimir Poutine au plus haut point, c’est plutôt l’accession, un jour, de sa chère Russie à l’hégémonie géopolitique mondiale en lieu et place des États-Unis d’Amérique. Une ambition légitime, par ailleurs, si elle était préalablement fondée sur la maîtrise complète de tous les enjeux porteurs de l’avenir escompté.

Pour parvenir à son but ultime personnel caché, il a grandement et urgemment besoin d’alliés sûrs, méticuleusement préparés, afin de l’y accompagner. C’est ici le moment de rappeler aux leaders politiques africains que les visées de Vladimir Poutine sont, essentiellement, impérialistes, expansionnistes, hégémoniques, etc.

Dans ce contexte, prévenir les pauvres leaders politiques africains du risque que représente l’alliance privilégiée ou exclusive avec la Russie de Vladimir Poutine, ce n’est pas du tout leur demander de rester uniquement attachés à l’Occident qui les pille et les exploite généralement depuis 1885. C’est plutôt leur conseiller de ne pas déshabiller St Pierre pour habiller St Paul. Car, St Paul et St Pierre sont de la même nature chrétienne. Ils ont, en plus, la même mission, celle d’amener les âmes à Christ pour l’avènement du royaume de Dieu.

De même, les Russes et les Occidentaux ont la même nature impériale. Ils visent aussi le même but ultime: dominer politiquement, économiquement, socialement et culturellement les autres États, surtout les plus faibles, en vue de les exploiter à leur guise. Donc, et les Russes et les Occidentaux sont, tous, des impérialistes sans vergogne et des expansionnistes autoritaires. Ils sont, tous, égocentriques. Ils ne s’occupent sérieusement que de leurs propres intérêts. La preuve la plus palpable? Aucun État d’Afrique ou d’Europe de l’Est par exemple, parmi ceux qu’ils ont dominés, n’a jamais émergé ou ne s’est jamais développé selon le modèle occidental ou russe, grâce à l’Occident ou à la Russie. Ça, ça nous renseigne profondément sur la nature perverse et inique de tous les impérialistes, russes et occidentaux compris.

De ce fait, j’invite ceux des Africains qui croient avoir la vocation de leader politique d’être vigilants à l’égard, non seulement des impérialistes occidentaux que nous connaissons depuis 138 ans, mais également et surtout à l’égard des impérialistes russes que les Est-européens connaissent mieux que nous, mais qu’ils ont abandonnés. C’est pourquoi je préconise que les Africains pensent déjà à créer ou à emprunter, dans l’avenir, leur propre voie, celle qui est susceptible de les mener inéluctablement vers le développement intégral, intégré et durable. Et ce, tout en continuant à coopérer stratégiquement, en toutes responsabilités, avec le reste du monde. Dont les incontournables grandes puissances mondiales et impérialistes.

Avec mon frère Crispin Kabasele Tshimanga, j’ai particulièrement le problème suivant: Quand il a, en face de lui, un article dont le contenu le heurte ou est contraire à son opinion, il qualifie automatiquement son auteur de valet des impérialistes occidentaux. Il l’accable de tous les adjectifs négatifs. Il l’insulte même. Mais, il oublie qu’en agissant ainsi, il se trahit lui-même. Il démontre, sans le savoir, que celui qu’il accable de tous les adjectifs négatifs voit, à travers ce comportement, en Crispin Kabasele Tshimanga un valet des impérialistes russes, un orgueilleux, un intolérant ou un dictateur incorrigible, etc.

Voilà, mon cher frère Crispin Kabasele Tshimanga, la vidéo que vous m’avez envoyée m’oblige de vous dire aujourd’hui.

Sincèrement vôtre dans le Seigneur Jésus-Christ.




Le M23 se renforce à Tongo

Ce mercredi 23 août 2023 vers 6h30, environ 250 éléments du M23 ont traversé le parc national des Virunga sur l’axe Kalengera-Tongo afin de renforcer leurs effectifs à Tongo.

Selon notre source sur place, certains passagers les ont rencontrés à 9 Km de Tongo-Kalengera. Arrivés à Tongo/Rushovu, poursuit notre source, les uns ont pris la voie de Marangara et les autres vers Rushege.

Signalons qu’à Marangara, depuis le 17 août2023, les habitants passent nuit dans la brousse par crainte des représailles.

Il y a le nommé Safari Matabaro qui qui avait beaucoup de dettes. Au lieu de payer ses créanciers, il a décidé de rejoindre le M23 qui est à Mulimbi. C’est cet homme qui est venu abattre 11 personnes à Marangara.

Pour bien exécuter son forfait, il a demandé à tous les membres de sa famille de quitter le village, car vendredi 18 août 2023, il viendrait pour massacrer ces habitants.

C’est ainsi qu’ayant reçu la fuite d’information présageant ce malheureux, ils ont décidé de vider le village pour passer la nuit dans la brousse.




« Corneille Naanga a procédé à la récitation apprise dont le mentor n’est autre que Paul Kagame » (Déclaration du CNC)

Il y a peu, l’ancien président de la CENI, M. Corneille Nangaa s’est permis de dire que certains éléments des FDLR composent la Garde Républicaine. Une déclaration qui a été condamnée par toute la classe politique, d’autant plus que le Gouvernement qui combat les FDLR, à la base des tueries et autres violations des droits de l’homme contre les Congolais, ne peut pas recruter des gens qui sont du reste sous sanction de la communauté internationale.

C’est dans ce sens que dans sa déclaration politique rendue publique ce mercredi 23 août 2023, le Congrès National Congolais (CNC), concernant le propos irresponsables tenus par l’Ancien Président de la CENI sur la prétendue présence des éléments FDLR dans les rangs des FARDC, exige des sanctions sévères et pense qu’il s’agit des actes de haute trahison.

Pour le CNC, Corneille Naanga a procédé à la récitation apprise dont le mentor n’est autre que Paul Kagame, Président du Rwanda.

C’est ainsi que le CNC réitère son soutien indéfectible au Président de la République Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo et encourage toute la population à se lever comme un seul homme pour soutenir le nouveau vent du développement.




L’UDPS au pouvoir explorée en politologie paradigmatique : La problématique de l’opérationnalisation idéologique

(Extrait du Chapitre 3 de l’essai intitulé : Le Président F. Tshisekedi et l’UDPS en 30 Mois d’Imperium : Entre l’Esprit du Pouvoir et le Pouvoir de l’Esprit, Librinova, Paris, 2022, Hubert Kabasu Babu Katulondi)

Une idéologie est un système (possédant sa logique et sa rigueur propres) de représentations (images, mythes, idées ou concepts selon les cas) doué d’une existence et d’un rôle historiques au sein d’une société donnée (Louis Althusser)

La problématique de l’opérationnalisation idéologique est relative à la limitation du système d’idées politiques d’un parti à ses énoncés dans les statuts et règlements intérieurs. Il s’agit de la difficulté de donner corps à l’idéologie dans l’existence (aux conditions actuelles et en projection) même des leaders, des militants, dans l’action politique tangible. C’est un problème général des leaders et partis politiques africains. Mais, en RDC, le problème se pose avec acuité. Pour mieux éclairer cette problématique, il convient de préciser que le concept d’idéologie (dont une conceptualisation porteuse d’unanimité définitionnelle absolue est quasiment impossible) est compris dans la teneur que lui assigne Guy Rocher. Celui-ci conceptualise l’idéologie comme :

« Un dispositif d’idées et de jugements, explicite et le plus souvent organisé, qui permet de décrire, expliquer, interpréter, ou justifier la situation d’un groupe ou d’une collectivité et qui, s’inspirant beaucoup des valeurs propres, projette une orientation précise à l’action historique de ce groupe ou de cette collectivité ». (Rocher, 1995 : 30)

Il est vrai que dans la perspective marxiste, l’idéologie a été captée dans le prisme de sa production et son instrumentalisation par les détenteurs des moyens de production et du pouvoir. Sous cet angle marxiste, l’idéologie a une fonction essentiellement hégémonique. Elle constitue un artefact-arsenal idéique injectant dans les esprits des « dominés-prolétaires » les idées rationalisant et justifiant l’ordre dominant. Cette perspective marxiste de l’idéologie comme «système de représentations déformantes» est exploitée, amplifiée, notamment par Louis Althusser (Ipola : 1976 :35 :40). Il propose la conception de l’idéologie comme un corpus de repères déformant la réalité sociale, pour subjuguer les prolétaires. C’est dans cette optique que l’on peut, dans une certaine mesure, asserter que le « Retour/Recours à l’Authenticité » fut une idéologie hégémonique, sous le règne du Maréchal Mobutu. Ce corpus d’idées a servi à la rationalisation et la justification de la détention du pouvoir total – avec l’assentiment, et la contribution intello-conceptuelle de ceux qui deviendront les fondateurs de l’UDPS.

Mais, dans l’optique de ce chapitre, il est question de l’idéologie dans son acception originelle de Destutt de Tracy et dans son paradigme psycho-culturaliste. Le Comte Destutt de Tracy et ses « idéologues » inventèrent ce concept en 1796. Ils envisagèrent l’idéologie comme l’étude des idées, leurs origines, leurs caractères, «leurs lois». La perspective dominante, ayant dans une certaine mesure éclipsé la conception marxiste, est psycho-culturaliste. Dans cette école de pensée, on épingle notamment Louis Dumont (1992), Paul Ricœur (1986) et Clifford Geertz (1964). Cette conceptualisation est résumée par Voird (2008 : 67-78) qui synthétise l’idéologie comme un ensemble d’idées cohérentes qui :

« Maintient l’unité et assure l’intégration sociale. Elle rend possible le comportement collectif plus que l’aveuglement dans les illusions, elle produit des schémas de perception, de compréhension et de jugement du monde environnant sans lesquels les situations resteraient incohérentes. »

 

Dans cette optique, l’idéologie se présente à la fois comme système d’idées cohérentes, représentations mentales, mais aussi imaginaire, produisant des manières de raisonner, de penser, de voir le monde et d’agir sur lui pour le transformer. À ce titre, l’idéologie influe sur la psychologie politique permettant d’envisager puissamment un futur, en produisant des pensées, actions et comportements appropriés aux fins visées par le groupe politique et à la réalisation d’un idéal. L’idéologie influe sur la formation de la vision, l’orientation des objectifs, et permet de modeler les programmes et projets. L’idéologie structure l’action autant qu’elle permet sa matérialisation aussi bien systématiquement que systémiquement. Elle est la force essentielle de référence dans la matérialisation d’un projet de société mobilisant les membres d’un parti politique. Et pour paraphraser Paul Ricœur, qui épingle la fonction intégrative de l’idéologie, on peut affirmer sa finalité coagulatrice et mobilisatrice dans la société dans sa marche dans une direction donnée, ou vers une destinée. Cette dernière est déterminée par ladite idéologie.

 

3.1. Des idéologies incantatoires à la vacuité de leur opérationnalisation discursive et matérielle en Rdc

 

Il est erroné d’affirmer qu’en RDC les acteurs politiques et leurs organisations n’ont pas d’idéologies. Les idéologies existent, mais elles sont textuelles, déclaratoires et donc aléatoires. Dans une étude sur les partis politiques réalisée par le think-tank Konrad Adenauer Stiftung (2013 :13) en 2013, les partis politiques congolais majeurs souscrivent formellement aux idéologies classiques. On sait, par exemple, que formellement le MLC, le Mouvement des Libéraux, l’ARC (presque tous des partis politiques issus du MLC de Jean-Pierre Bemba) sont des partis libéraux (la droite congolaise). L’UDPS, le RDC, le PPRD (et tous les partis créés par les dissidents de ces partis principalement l’UNC, MSR et l’AFDC) composent le groupe des socio-démocrates (la gauche et le centre-gauche du Congo). Mais, même au niveau du transfert des matériaux conceptuels de leurs idéologies textuelles respectives dans leurs réflexions, leurs discours, leurs pensées et leurs programmes politiques au pouvoir, il y a vacuité presque complète.

L’exemple le plus patent est certainement celui des leaders de l’UDPS. Depuis qu’ils sont au pouvoir, et en particulier, le Président Tshisekedi, le président intérimaire du parti Jean-Marc Kabund, le Secrétaire General Augustin Kabuya, n’ont jamais produit une discursivité, une réflexion ou une exhortation ni pour leurs militants, ni pour les Congolais en général, portant sur la rationalité du projet socialiste en RDC. Les slogans de l’Etat de Droit et le Peuple d’abord n’ont pas été intégrés dans un schéma idéique intelligible, pouvant mobiliser les populations, au regard d’un projet commun. Comment en tant que nation nous allons de l’Etat de Droit et le Peuple d’abord, au regard de notre dialectique endogène, dans les défis nationaux, régionaux, et internationaux, pour produire une société développée demeure énigmatique. Même la nouvelle coalition USN montée par le Président Tshisekedi est dans une vacuité idéologique et organisationnelle patente. Comme démontré dans le chapitre 8, les slogans Etat de Droit et le credo Le Peuple d’Abord, ne constituent pas des visions dans la norme canonique du leadership d’Etat dans le concert des nations.

 

Aujourd’hui la RDC est comme une société sans système de référents directeurs, expliquant sa condition et proposant les termes principaux de sa mutation intégrale dans la compétitivité mondiale. On stagne dans l’illusion des actions parcellaires et les incantations militantes qui les sous-tendent. Mêmes certains intellectuels, les académiciens et autres professeurs, embarqués dans la coalition présidentielle USN ne sont pas en mesure de fournir la rationalité développementale de ce conglomérat de politiciens de tous les bords. C’est pourquoi les Congolais donnent au monde l’impression d’un peuple déboussolé dépourvu des référents de sa propre existence. La RDC est dans une véritable faillite philosophico-idéologique dont les gouvernants sont inconscients.

 

En dehors de la réalité de l’infécondité (si pas l’incapacité totale) réflexive des politiciens congolais, qui sont plus affabulateurs et démagogues que producteurs d’idées structurées mobilisatrices pour l’action collective, ils sont « a-idéologiques». C’est-à-dire que dans leur vaste majorité, ils ne parviennent pas à proposer ni la lecture des événements ni la projection des dynamiques politiques dans les prismes des idéologies auxquelles ils ont souscrit dans leurs textes.

À ce sujet, il convient de souligner que dans certains pays africains, les leaders des partis politiques se distinguent par la production régulière de leurs pensées de manière structurée et substantielle. Ils le font dans les articles, les tribunes, les réflexions, les livres, dans les médias. Les nôtres sont plus commentateurs insipides des événements dans les réseaux sociaux et auto-encenseurs dans les médias audiovisuels. Les cas rarissimes de deux anciens premiers ministres, notamment Matata et Muzito, sont à apprécier. Ces deux économistes ont formé des écoles de pensées d’économie politique. Ils produisent régulièrement des analyses sur base des référentiels de la Science économique, en proposant des solutions. L’un a créé un think-tank dénommé «Congo Challenge» et l’autre a initié son « Université Populaire ». Congo Challenge en particulier est une organisation crédible, moderne, proposant des productions scientifiques aux standards internationaux, et appréciées par multiples experts mondiaux. Cependant, ces deux excellents économistes effectuent toujours des analyses dans les prismes néolibéraux du paradigme des institutions de Bretton Woods. Pourtant, ils appartiennent aux partis politiques du « centre-gauche ».

 

3.2. L’Udps et le défi de la concrétisation idéologique dans la lutte oppositionnelle 

 

En ce qui concerne, l’UDPS, dans le prisme général articulé dans la section précédente, elle possède une idéologie textuelle et déclaratoire : la social-démocratie (Statuts UDPS Titre 2, Art.9). En d’autres termes, les leaders et les militants de l’UDPS sont des acteurs politiques du centre-gauche. En principe, ils souscrivent aux valeurs, principes et modes d’organisation tant politique, économique (économie du marché) que sociale du socialisme. C’est-à-dire prônant un État fort, interventionniste avec des ressources significatives allouées aux besoins sociaux pour raboter les inégalités, tout en promouvant le Marché pour la production des richesses nouvelles à redistribuer équitablement dans la société. Ils sont censés souscrire aux valeurs de probité, de sobriété et de justice distributive tant dans le parti politique que dans la société en général. Et, plus important encore, comme membre de l’élite de la gauche congolaise, ils sont supposés avoir intériorisé le devoir et le principe de l’engagement à la production de la conscience politique authentique des militants pour les mutations systémiques profondes de leur propre Être, de l’État et de la société en général. En d’autres termes, l’UDPS est censée être une école de pensée influençant l’intellectualité politique congolaise. Mais, au pouvoir pendant 30 mois, l’UDPS se distingue plus par les avalanches des invectives contre ses adversaires. Elle étale une discursivité insipide, incapable de se servir de référent idéique à la société.

 

On a noté cette contradiction, de manière aussi très manifeste, dans l’auto-ligotage du Président Tshisekedi à une clique d’américains conservateurs sous la houlette de Dr Peter Pham. Celui-ci est un théoricien de la balkanisation de la RDC. Dans un article intitulé « To Save Congo, Let It Fall Apart” publié le 30 novembre 2012 dans le New York Times, il soutenait explicitement que la RDC est trop grande et que l’Etat n’y existe pas et que donc il fallait la décomposer en minuscules entités politiques. C’est toujours sous l’influence de Peter Pham et l’Ambassadeur Mike Hammer (perçu à Kinshasa comme le mentor politique du Président Tshisekedi), et pour amadouer la Maison Blanche, que le Président Tshisekedi fut instrumentalisé pour déclarer de manière tonitruante son soutien à Israël. C’était dans un schéma de la droite américaine caporalisée par le Président Trump, qui voulait démontrer son adhésion au lobbying des puissantes forces Evangéliques soutenant Israël. Dans l’enchainement de cette inféodation d’un président africain leader d’un parti de gauche aux logiques conservatrices de la droite-évangélique américaine, le statut de pays observateur à l’Union Africaine a été accordé à Israël. Cette initiative cavalière sous la présidence de l’UA par le président congolais a été formellement rejetée par tous les présidents de la SADC à Lilongwe en aout 2021 (voir point 18 de la résolution du 41 sommet de la SADC), en présence du Président Tshisekedi.

 

Aux racines de la lutte pour éjecter les détenteurs du pouvoir et moins pour proposer aux Congolais les référents idéiques d’une mutation sociétale profonde durable.

 

Dans une large mesure, il s’agit ici de la fonction «révolutionnaire» de l’élite « avant-gardiste » d’un parti politique de gauche. C’est-à-dire des acteurs sociopolitiques ayant primordialement la fonction de produire ce que Gramsci appelle «la self-conscience critique ». Mais, il semble que l’essence mobutiste de la vaste majorité des fondateurs de l’UDPS, à cause du mental pré-républicain dominant, s’est davantage concentrée sur l’effort de l’éjection des détenteurs du pouvoir. La visée de cette démarche étant de conquérir l’imperium pour monopoliser ses prébendes. La mission de l’Elite avant-gardiste devant procéder à l’élaboration expansive et profonde de l’arsenal idéologique et la mettant en pratique pour transformer la société, devient alors aléatoire. Ainsi, comme c’est le cas de l’élite dysfonctionnelle de l’UDPS au pouvoir, elle étale une apathie au regard du devoir de la proposition des termes de l’interprétation constante des contradictions et évolutions de chaque ère de notre trajectoire historique pour des actions adéquates de réorientation sociétale.

 

Dans cette même optique, il est important de relever que la plupart de fondateurs initiaux de l’UDPS avaient en réalité tourné le dos au Président Mobutu pas nécessairement parce qu’ils avaient connu une soudaine éclosion idéologique ou une auto-libération intellectuelle du mobutisme pour une nouvelle fonctionnalité politique républicaine. La preuve est que, comme l’écrit Ngalula Mpanda Njila, personnalité maîtresse de la création de l’UDPS, dès que le Président Mobutu leur a proposé des postes, beaucoup des fondateurs de l’UDPS rejoignirent encore la monarchie absolue zaïroise. Les têtes de proue de l’UDPS, malgré les souffrances endurées et la relégation à leurs villages d’origine, signèrent des accords secrets en 1987 pour l’ouverture du MPR dans lequel l’UDPS ne serait qu’un courant politique. Le journal Le Phare écrit à ce sujet :

 

« Les négociations vont continuer pour aboutir aux négociations de Gbadolite. Nous sommes en 1987. Les fondateurs du Kasaï négocient avec les hommes de Mobutu, pour le compte de toute l’UDPS. Un accord est trouvé pour changer l’article 33 de la Constitution en enlevant “Parti-État”. Le MPR est la nation zaïroise organisée politiquement”. Ce qui reconnaît le droit aux tendances, dont l’UDPS. Un autre point d’accord est l’entrée au Comité central du MPR de toute la présidence de l’UDPS (Kibassa, Ngalula, Mbwankiem), la nomination des autres fondateurs à la tête des entreprises publiques, la nomination d’Étienne Tshisekedi à la primature en tant que Premier Commissaire d’État. »

 

Ces dirigeants signèrent tous cet accord et se rendirent même en Europe pour en expliquer le bien-fondé à la communauté internationale. Seul Étienne Tshisekedi résista vaillamment. Il rejeta cet accord ensuite, et impulsa la relance de l’UDPS. Cela, après un moment de retrait à cause du fait que les leaders de ce parti l’avaient quasiment abandonné pendant son emprisonnement à la Prison de Dungu (ex-Province orientale). Tout le long de la lutte pour la démocratie, alors que d’autres cadres l’abandonnèrent pour aller occuper des postes au gouvernement, E. Tshisekedi concentra ses efforts sur les dénonciations des méfaits de différents régimes auxquels il s’est opposé, et sur les marches et démarches pour les évincer. Il n’a pas eu le temps de s’atteler à la construction systématisée et substantielle de la conscience transformationnelle de l’UDPS exploitable une fois au pouvoir.

 

Conséquemment, comme il apparaît dans le régime de l’alternance en 2019-2021, ce parti politique a historiquement eu plus de leaders politiques contestataires que des leaders transformationnels, au sens des élites intellectuellement avant-gardistes activatrices des mutations sociétales substantielles, au sens de Gramsci. C’est-à-dire des élites réfléchissant sur le long terme, concevant des objectifs et projets conséquents pour la mutation profonde de la société et créant des synergies avec les autres structures pour l’élévation collective dans la durée. Des élites modelant le système de pensée et d’action des membres au présent pour l’efficience de progrès dans le futur, une fois au pouvoir.

 

L’instabilité des élites de l’UDPS comme reflet de la superficialité de l’idéologie incantatoire

 

Les va-et-vient des élites opportunistes (élites conjoncturelles au sens de Gramsci) de l’UDPS au pouvoir pour y occuper les postes, est la preuve la plus irréfutable de la superficialité de l’idéologie incantatoire. Cela démontre le déficit d’ancrage dans une idéologie de mutation, opérationnalisable au pouvoir, comme cela est le cas dans les partis politiques modernes. Ceux-ci sont des foyers des politiques publiques articulées selon les repères idéologiques.

 

La plupart d’élites situationnistes rejoignaient ou s’alliaient à l’UDPS pour un rituel de blanchissement et de validation aux yeux du peuple. À chaque occasion de rejoindre le pouvoir pour jouir de ses prébendes, elles y allaient sans état d’âme. De 1980 à 2018, du Premier ministre Birindwa en passant par le Premier ministre Badibanga à Tshibala, aucun autre parti congolais, en dehors du MPR, n’a eu autant de Premiers ministres dont les nominations ont créé autant des scissions dans cette organisation politique. Ces divisions et instabilités ont produit l’éclosion d’une élite composée de leaders plus aptes à la contestation. Ils sont plus doués et dotés de redoutables compétences oppositionnelles protestataires-offensives et de hargne dénonciatrice qu’en personnel politique d’État à fonction élévatrice de la société. Et la mentalité militantiste réfractaire s’est tellement ancrée dans la psyché et l’intellect de ce parti que ses cadres se sont transposés dans les institutions en 2019, avec ces habitus – au sens de Pierre Bourdieu comme manière d’être et comportement acquis par des individus ou par un groupe. C’est pourquoi il faut à l’UDPS comme organisation politique patrimoine du champ politique congolais, une réinvention comme parti politique moderne. Il lui faut une révolution interne. Elle doit se recréer, à la lumière de son expérience révélatrice au pouvoir de ses carences internes, comme force politique développementale. L’UDPS est appelée à renaître, en fonction de son expérience des contradictions au pouvoir, comme une organisation politique moderne plus axée sur la conception des politiques publiques, la formation du per

sonnel politique, et l’impulsion du développement.




Au groupe de professionnels de médias : Patrick Muyaya attend un projet clair et faisable dans un futur proche pour passer à la tenue du congrès de l’UNPC  

Après avoir reçu les rapports des travaux du Comité scientifique de l’Union Nationale de la Presse Congolaise, le mardi 22 août dernier à Béatrice Hôtel, M. Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et Médias, a échangé avec le Comité national, le Comité scientifique et le Président de l’UNPC Kinshasa, ce mercredi 23 août 2023 dans son cabinet.

Pratique, le ministre attend de ce groupe de professionnels de médias, un projet clair et faisable dans un futur proche pour passer à la tenue du congrès.

“Nous saluons le pragmatisme de Monsieur le ministre qui, hier, a reçu le document de conclusion des travaux du Comité scientifique et aujourd’hui il nous a invités pour une réunion pratique sur la faisabilité de toutes les recommandations qu’on a pu formuler hier. Donc, aujourd’hui nous sommes rassurés que le congrès doit se tenir au plus tard la fin du mois de septembre. Et parce que le ministre est engagé et en sa qualité de porte-voix du gouvernement, de pouvoir tout faire, il mettra tout en œuvre pour qu’il ait levée de fond le plus rapidement possible pour la tenue du congrès. Que tous les journalistes de ce pays puissent se préparer pour aller au congrès. Donc, toutes les vingt-six provinces seront représentées par leurs délégués. Pour le lieu du congrès, c’est sûr que nous allons nous réunir seulement à Kinshasa, peut-être Matadi pourra nous accueillir pour cette fin”, a déclaré Modeste Shabani Bin-Sueni, Président a.i de l’UNPC.

S’agissant de l’implication de tous les professionnels de la presse œuvrant à Kinshasa, Jean-Marie Kasamba, Président de l’UNPC de la ville-province les invite à s’approprier cet événement qui a été longtemps attendu. Il croit fermement à sa réussite pour un avenir meilleur.

“Kinshasa, c’est le miroir de la République et tous les grands médias sont ici à Kinshasa. Nous avons fait un travail de toilettage de ces textes. Nous pouvons dire aujourd’hui que les tendances qui pouvaient avoir un débat entre elles, les personnes qui pouvaient peut-être avoir quelques frictions entre elles, tout ceci est derrière nous. Nous travaillons tous pour que ce congrès se tienne assez rapidement et dans de bonnes conditions de sorte que le comité organisateur qui sera mis en place dans quelques jours soit représentatif et j’invite tous les journalistes et tous les professionnels des médias de Kinshasa à adhérer à cette nouvelle dynamique pour que ce congrès se passe dans la paix et en sérénité”.

Et de poursuivre :

” Et c’est l’occasion ici de féliciter le comité scientifique qui a fait un travail de qualité. Aujourd’hui, nous avons des textes toilettés et le règlement d’ordre intérieur qui nous permettent désormais de fonctionner dans l’éthique déontologique professionnel et même le statut du journaliste sur la base de la nouvelle loi qui est déjà en vigueur. Donc, nous sommes sur de bonnes bases. Nous avons l’oreille attentive du gouvernement et nous pensons que c’est le moment maintenant avant qu’il se tienne les élections que nous fassions un bon congrès”.