Retrait de la Monusco : Le rapport du Comité conjoint attendu d’ici la fin du mois d’octobre prochain

Pour le patron de la diplomatie congolaise, en vue d’atteindre les objectifs ci-dessus, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo demande avec insistance au Conseil de Sécurité, d’une part, de s’inscrire dans la logique de l’accélération, et non de la précipitation, du retrait de la MONUSCO qu’il importe de démarrer au plus tard à la fin de 2023; accélération préconisée, par ailleurs, par le Secrétaire Général de l’O.N.U dans son dernier rapport pré-rappelé et, d’autre part, d’instruire le Secrétariat général d’engager en urgence des discussions avec le Gouvernement de la RDC dans le cadre du Comité conjoint institué par la résolution n°2409 du 27 mars 2018 susmentionnée, sur les matières ci-après :

l’élaboration par l’État-Major des Forces Armées de la RDC (FARDC) et le Commandement des Forces de la MONUSCO du plan de désengagement et du chronogramme de retrait progressif et ordonné des troupes onusiennes ; la définition des modalités pratiques de transfert graduel des activités assurées par la MONUSCO, aux Agences traditionnelles, Fonds, Programmes de l’ONU ainsi qu’au Gouvernement de la RDC ; la diminution progressive des effectifs de la MONUSCO ; l’élaboration du plan opérationnel de la mise en œuvre du retrait ; la définition précise des tâches à accomplir par la MONUSCO pendant la transition au titre de quatre jalons retenus dans le plan de transition révisé, à savoir, la sécurité, la protection de la population civile, l’accompagnement électoral et le P-DDRCS.

Le rapport des travaux du Comité conjoint sur les questions fondamentales ci-dessus devra être déposé au Gouvernement de la République et au Conseil de sécurité au plus tard à la fin du mois d’octobre prochain.

Il va de soi que le retrait de la MONUSCO sera évalué régulièrement et les difficultés qui surgiront en cours d’exécution, seront examinées conjointement par les deux parties, congolaise et onusienne pour des solutions idoines.

« Notre Gouvernement attend, en outre, du Conseil de sécurité que, lors de sa session du mois de décembre prochain, il tire toutes les conséquences de la nouvelle approche du retrait de la MONUSCO dans la résolution qu’il adoptera sur son statut », souligne Christophe Lutundula.




Retrait de la Monusco : Lutundula précise que le Conseil de sécurité doit s’inscrire dans la logique de l’accélération et non de la précipitation

Dans son discours devant le Conseil de sécurité, Christophe Lutundula explique que garantis de l’impunité, le Rwanda et le M23 s’entêtent à ne respecter aucun engagement pris, à ne pas appliquer le plan de paix issu des processus de Nairobi et de Luanda, à ne pas se soumettre aux recommandations de la communauté internationale et à ne pas répondre aux appels répétés du Conseil de Sécurité de l’ONU, de l’UA, des Communautés régionales africaines et des partenaires bilatéraux au retrait des territoires congolais occupés.

À ce jour, le Rwanda renforce ses troupes au Nord-Kivu. Le M23 refuse le pré-cantonnement au camp de Rumangabo, le désarmement et le cantonnement dans les sites aménagés dans la province du Maniema avant son retour au processus de Nairobi et l’intégration de ses membres au Programme de Désarmement-Démobilisation-Relèvement Communautaire et Stabilisation, P-DDRCS. Pour tout dire, le processus de règlement de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC et dans la Région des Grands Lacs est aujourd’hui totalement bloqué par eux.

Ce que d’aucuns considèrent à tort comme une accalmie n’est en réalité qu’un simulacre de cessation des hostilités de la part du M23 et de son géniteur, le Rwanda, mieux un enlisement qui leur permet de consolider l’occupation de la province congolaise du Nord-Kivu par l’armée rwandaise et la tentative de partition de notre pays.

« Je le répète, une fois de plus, le Peuple congolais, son Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son Gouvernement ne peuvent jamais accepter un tel martyr et une telle infamie auxquels aucune fatalité ne les prédestine ni les condamne. C’est pourquoi, afin d’éviter de tourner en rond alors que la gravité de la situation exige célérité et efficacité dans l’action, notre Gouvernement a opté pour l’accélération du retrait de la MONUSCO décidé par le Conseil de sécurité, depuis 5 ans, dans sa résolution N° 2409 (2018) du 27 mars 2018, en ramenant le démarrage de ce retrait progressif, ordonné, responsable et durable de la fin de l’année 2024 à celle de l’année 2023 en cours ».

Ce réaménagement tactique du retrait de la MONUSCO vise les objectifs ci-après : Désamorcer la tension toujours croissante entre la MONUSCO et la population et éviter de reproduire les tristes expériences d’un retrait précipité, forcé et parfois dans la violence des troupes de l’O.N.U (Angola, Burundi, Éthiopie, Somalie et actuellement en Afrique de l’Ouest) ; Prévenir la répétition des incidents dramatiques de Goma, Béni, Butembo et Kasindi ; Assurer une sortie honorable à la MONUSCO et préserver les acquis de son action en RDC ; Restaurer la confiance entre la population congolaise et les Nations Unies, recrédibiliser celles-ci et redorer l’image de l’ONU ternie ; Expérimenter d’autres mécanismes de partenariat avec l’ONU pour la paix, mieux élaborés et plus efficaces sur base des besoins réels et des priorités actuelles de la RDC afin de résorber la crise sécuritaire et humanitaire dans le pays et dans la Région des Grands Lacs.

À ce sujet, il est essentiel de rappeler que la priorité et l’urgence du moment pour la RDC en matière sécuritaire sont : la fin de l’agression rwandaise et le retrait de ses troupes du Nord-Kivu, l’éradication des groupes armés terroristes au Congo dont le M23, le retour des populations déplacées à leurs domiciles, la restauration de l’autorité de l’État congolais dans les territoires occupés par le M23, l’organisation des élections sur l’ensemble du pays et la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation, P-DDRCS, en un mot, la restauration de la paix et de la sécurité dans tout le pays.

C’est ici le lieu d’affirmer qu’il est temps que l’ONU tire les leçons de ses interventions en Afrique et change de paradigme quant à ses missions de paix dans notre continent.




« La non requalification du mandat de la Monusco à la base de la mort de 42 congolais » (Lutundula)

Au Conseil de sécurité le 28 septembre 2023 à New York, M. Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, Vice-Premier Ministre, ministre des Affaires Étrangères et Francophonie a fait un bref rappel de l’approche actuelle de la République Démocratique du Congo sur la crise sécuritaire grave qui sévit depuis un quart de siècle dans sa partie orientale, plus précisément dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, victimes des activités criminelles des groupes armés terroristes dont le Mouvement dit du 23 mars, M23, soutenu en matériels de guerre et en hommes des troupes par le Rwanda, agresseur de notre pays connu des Nations Unies.

Dans son discours, il a rappelé que par ma lettre du 1er septembre en cours, adressée au Président du Conseil de Sécurité, j’ai communiqué à votre haute institution la vision et les propositions du Gouvernement de la RDC pour un partenariat efficace et fructueux avec l’Organisation des Nations Unies afin de rétablir réellement et durablement la paix ainsi que la sécurité sur l’ensemble de notre territoire national ; ce qui, sans nul doute, contribuera à restaurer la confiance rompue entre elle et le Peuple congolais et à redorer l’image ternie de notre Organisation. Je confirme le contenu de cette lettre et remercie à l’avance le Conseil de bien vouloir s’y pencher en profondeur, avec la plus grande lucidité et objectivité, dans un esprit constructif.

« Permettez-moi donc de vous rafraichir la mémoire en relevant qu’en décembre de l’année dernière, j’ai eu le privilège d’appeler l’attention des membres du Conseil sur le fait que les massacres des populations congolaises, les atrocités les plus barbares, les violences sexuelles sur les femmes, le recrutement des enfants soldats, les violations massives des droits de l’Homme et l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC perpétrés par les groupes armés terroristes continuaient et s’amplifiaient à l’Est de notre pays et ce, en dépit de la présence au Congo d’environ 16.000 hommes des troupes de l’O.N.U pendant 25 ans et des milliards des dollars américains dépensés pour y restaurer la sécurité et la paix », dit-il.

Et de poursuivre que je vous ai également alertés sur les vives tensions qui envenimaient les relations entre la Mission de l’Organisation des Nations Unis pour la stabilisation au Congo, MONUSCO et les populations congolaises, plus spécialement celles des territoires ravagés par ces groupes armés et qui ne cessent jusqu’à ce jour de reprocher à cette mission onusienne sa passivité et son incapacité avérées de les protéger contre ces groupes des criminels et de contribuer à mettre fin à l’insécurité quasi permanente dont elles sont victimes.

Afin d’arrêter la dégradation continue de la situation, de donner les chances de réussite aux processus de paix de Nairobi et de Luanda et de prévenir le pire, je vous ai non seulement suggéré de « clarifier le mandat de la MONUSCO » mais aussi signifié « la préférence du Gouvernement de la R.D.C de voir la MONUSCO concourir à l’imposition de la paix, Peacemaking, et équipée d’un armement adapté aux défis et enjeux du moment » face à une armée conventionnelle d’un État membre de l’O.N.U, les Forces de Défense du Rwanda, RDF, et à ses supplétifs du M23.

Au demeurant, cette demande recoupait la déclaration du Secrétaire Général de l’O.N.U, M. Antonio Guterres, à la presse internationale, reconnaissant avec beaucoup de sincérité et un sens élevé de responsabilité, l’impossibilité pour la MONUSCO d’affronter le M23, en possession d’armes lourdes et plus sophistiquées que les siennes, d’une part, et, d’autre part, proposant, lui aussi, de renforcer son mandat ainsi que ses équipements militaires pour qu’elle accomplisse ses missions statutaires de protection des populations civiles et d’appui aux FARDC.

Par ailleurs, poursuit-il, j’ai, à la même occasion, renouvelé la requête du Gouvernement congolais au Conseil de condamner fermement l’agression de notre pays par le Rwanda et de sanctionner sévèrement les auteurs matériels et intellectuels des crimes de guerre et de ceux contre l’humanité commis sur notre territoire national.

Cependant, dans sa résolution 2666 (2022) du 20 décembre 2022, le Conseil de Sécurité n’a tenu compte ni des préoccupations et propositions du Gouvernement de la RDC ni des conseils judicieux du Secrétaire général. Il a renouvelé le mandat de la MONUSCO sans aucun ajustement, comme si de rien n’était.

A l’évidence, cette attitude figée du Conseil de Sécurité, fermant les yeux sur les réalités du terrain, faisant fi des revendications légitimes des Congolais et refusant de requalifier le statut de la MONUSCO, n’a pas donné à la dynamique de la paix à l’Est de la RDC une impulsion nouvelle.

Bien au contraire, comme on pouvait s’y attendre, l’hostilité de la population contre la MONUSCO au Nord-Kivu s’est accrue, plaçant son personnel dans la psychose de l’insécurité et provoquant les incidents violents du 30 août dernier à Goma avec la mort de 42 Congolais, après ceux de juin-juillet 2022 à Goma, Béni, Butembo et Kasindi au cours desquels 30 Congolais et 5 casques bleus ont perdu la vie.

Comme en témoigne le dernier rapport du Secrétaire Général au Conseil de sécurité en date du 02 août dernier, la situation sécuritaire au Nord-Kivu n’a fait que se détériorer et la tragédie humanitaire s’est amplifiée touchant à ce jour environ 5 millions des personnes déplacées. La tension dans la Région n’a pas, non plus, baissé.

 




Importation de « morue séchée » : Vital Kamerhe invité en Norvège pour discuter avec les conseils norvégiens des produits de la mère

M.Vital Kamerhe, Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, a échangé ce jeudi 28 septembre 2023, dans son cabinet de travail avec le nouvel Ambassadeur de la Norvège Øld Mønster. Les échanges entre les deux personnalités ont tourné notamment autour des avancées enregistrées dans le cadre du dossier relatif à la réglementation des tarifications des importations de « morue séchée » en Rdc, poisson dont la Norvège est l’un de grands pays exportateurs.

Il sied de rappeler que cette question avait déjà été abordée avec l’ancien ambassadeur de la Norvège en Rdc Jon-Åge Øyslebø au cours d’un entretien que lui avait accordée le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie Nationale, il y a quelques mois.

Au cours de ce précédent entretien, l’Ambassadeur Jon-Åge Øyslebø avait décrié des problèmes  sérieux dans la  traçabilité. Il avait parlé   des importateurs clandestins qui font entrer, par la voie de la contrebande en RDC, les produits destinés à la consommation de l’Angola et du Congo Brazzaville, comportement à la base d’une concurrence déloyale sur le marché local, les importateurs locaux sont astreints aux obligations  fiscales,  contrairement aux importateurs clandestins.

Il faut aussi rappeler que depuis un certain temps,  le gouvernement congolais travaille avec l’ambassade de la Norvège et le conseil norvégien des produits de la mère. Ensemble ils ont initié une étude pour analyser l’état des échanges commerciaux entre les deux pays.

A l’issue de cette étude, la Norvège a invité le gouvernement congolais à se rendre en Norvège pour parler avec les conseils norvégiens des produits de la mère. Le patron de l’Économie Nationale avait depuis le mois de juin diligenté une mission conduite par son Directeur de Cabinet suite à laquelle, plusieurs résolutions avaient été prises notamment l’harmonisation de la tarification de l’importation de la morue salée par le gouvernement congolais.

Le Vice-Premier Ministre Vital Kamerhe a annoncé que le gouvernement congolais examine déjà un projet de décret portant  consolidation des perceptions opérées à l’occasion de l’importation des produits  de grande consommation. La morue norvégienne séchée (poissons salé) a été retenue parmi les six produits qui devront jouir désormais d’une taxation unique. Il a fait savoir que ce décret sera pris incessamment par le premier ministre et que  cela  pourra faciliter  l’importation du poisson salé dans les conditions favorables.

La  RDC qui possède d’énormes potentialités avait aussi  sollicité un échange  d’expériences avec la Norvège en ce qui concerne la pisciculture et le traitement des poissons.

A cet effet un grand séminaire sera organisé pour travailler sur la possibilité d’harmoniser les liens commerciaux entre les deux pays. Il faut noter que la République Démocratique du Congo et  le Nigeria sont les plus grands importateurs des poissons venant de la Norvège