A la 1ère audience à Makala :  Stanis Bujakera accusé de 6 griefs, l’audience renvoyée au 20 octobre prochain 

Après plus d’un mois de son incarcération, le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala accompagné de ses avocats, a comparu ce vendredi 13 octobre 2023 devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe, en audience foraine à la prison de Makala. Une première audience où le Directeur de publication adjoint d’Actualite.cd, correspondant de Jeune Afrique et de Reuters, a été informé des griefs pour lesquels il est poursuivi.

A cet effet, le Ministère public a précisé que le présumé n’est pas poursuivi comme journaliste ayant publié un article dans le magazine Jeune Afrique, mais plutôt comme un individu auteur d’un faux document qu’il aurait publié par rapport à la mort du député national Chérubin Okende, assassiné à Kinshasa dernièrement par les hommes non autrement identifiés. Un rapport attribué au service de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR).

Le Ministère public, pour cette première audience, a dit poursuivre Stanis Bujakera pour 6 griefs à savoir : avoir contrefait ou falsifié les sceaux, timbres, poinçons ou marques de l’Etat congolais et des administrations publiques ; avoir fait usage de faux sceaux ou marques de l’Etat congolais et des administrations publiques contrefaits ou falsifiés ; avoir l’intention frauduleuse ou à dessein de nuire, commis un faux en écriture ; usage de l’acte faux ou de la pièce fausse ; avoir répandu sciemment de faux bruits de nature à alarmer les populations, à les inquiéter ou les exciter contre les pouvoirs établis et aussi avoir transmis le message erroné.

Du côté de la partie défenderesse, après avoir minutieusement écouté le Ministère public, elle a sollicité le temps suffisant pour s’imprégner des éléments du dossier du fait que l’accusation principale qui était liée à une publication d’un article dans le magazine Jeune Afrique attribué au journaliste n’était plus repris parmi les griefs retenu contre lui .

Les avocats du journaliste ont en même temps réintroduit une nouvelle demande de la mise en liberté provisoire pour leur client, tout en avançant quelques raisons, notamment celles liées à son état de santé actuelle. La défense avait aussi soulevé devant le Tribunal la question sur sa détention qu’elle juge d’irrégulière par rapport au délai de 15 jours attribué par le Tribunal de Paix qui est largement dépassé.

Une demande qui a été vite attaquée par le Ministère public qui a appelé le Tribunal à la rejeter. Selon l’organe de la loi, le journaliste aurait une autre résidence à l’étranger, ce qui met plus de doute à cette demande qui selon lui pourrait occasionner sa probable fuite. Après un débat autour de cette question de la mise en liberté provisoire, le juge a promis de répondre à cette demande dans 48 heures. Ainsi l’audience a été renvoyée au vendredi 20 octobre prochain.

Sachez que quelques diplomates et journalistes, amis, connaissances et familles du journaliste avaient rehaussés de leur présence à cette première audience, le rendez-vous est donc pris pour le vendredi prochain.

Osée Kalombo




Cameroun : De l’autre côté des migrations

Mgr Bruno Ateba, évêque du diocèse de Maroua-Mokolo, dans l’extrême nord du Cameroun, partage sa vision des défis des migrations de jeunes africains vers l’Europe.

Monseigneur Bruno Ateba, évêque de Maroua-Mokolo avec des réfugiés nigérians au Cameroun. Historiquement, son pays a été un lieu de passage pour les migrations de nombreux jeunes Africains qui ont traversé le Tchad pour atteindre la Libye, attirés par les opportunités économiques de ce pays. « Cependant, depuis la chute de Kadhafi, ‘l’eldorado africain’ a cessé d’être une réalité. Le pays s’est effondré, et maintenant les regards sont tournés vers l’Europe, ce qui a conduit à un flux massif de migrants vers ce continent » explique l’évêque.

« Ces gens n’ont peur de rien, parce qu’ils n’ont rien à perdre, et ils subissent aussi beaucoup de pression sociale, donc même s’ils doivent d’abord traverser le désert du Sahara, puis l’océan, ils n’hésitent pas. Beaucoup d’entre eux meurent » déclare Mgr Ateba.

L’importance de créer des emplois en Afrique

Mgr Ateba souligne que « si les gens avaient accès à des emplois et à des opportunités économiques dans leur pays d’origine, ils ne ressentiraient pas le besoin d’émigrer. Il existe un lien évident entre la réalité des personnes déplacées, l’émigration, et l’absence d’un avenir stable ». Le Cameroun lui-même en est un exemple clair. « Après 50 ans d’indépendance, il n’y a toujours pas d’industrie, ni de modèle économique. De nombreuses personnes se sentent obligées de partir, par manque d’opportunités. Si nous voulons changer cela, nous devons trouver une solution durable pour arrêter l’exode de nos jeunes », affirme-t-il.

Il s’agit d’un problème fondamental que la communauté internationale doit s’employer plus activement à résoudre. « Si l’Europe coopérait à la création d’emplois dans nos pays, nous n’aurions pas le problème auquel nous sommes actuellement confrontés au niveau mondial », déclare-t-il.

L’évêque souligne également la question démographique, l’Afrique ayant une population jeune et en pleine croissance. « Nous ne devons pas oublier que le nombre de jeunes en Afrique est extrêmement élevé. Les jeunes représentent un potentiel énorme pour notre continent, mais seulement si nous parvenons à leur donner les outils et les opportunités nécessaires pour prospérer ».

Pastorale de proximité auprès des réfugiés

Mgr Ateba déclare s’est entretenu avec le Pape François des priorités pastorales et de l’engagement pastoral auprès des veuves, des orphelins et des réfugiés qui cherchent à s’abriter dans son diocèse en raison du conflit avec les terroristes de Boko Haram. « Je lui ai dit que nous étions très soucieux d’accomplir un travail pastoral de proximité, tel qu’il nous y avait encouragé, visant à écouter, accueillir, aider et accompagner tous ceux dont la vie a été bouleversée par la violence et l’instabilité ».

Malgré les difficultés extraordinaires auxquelles son diocèse est déjà confronté en raison du conflit, Mgr Ateba fait de grands efforts pour inclure des offres de formation professionnelle et de création d’emplois dans son travail pastoral, afin d’aider les jeunes déplacés internes à devenir actifs.

Il donne comme exemple « un centre d’activités financé par l’AED pour les jeunes dans le camp de réfugiés de Minawao, dans la paroisse de Zamay, qui compte 80.000 réfugiés du Nigeria voisin, qui ont fui Boko Haram ». Grâce à ce projet, ces personnes bénéficient d’une prise en charge pastorale en même temps qu’elles acquièrent des compétences telles que la réparation de chaussures ou d’ordinateurs, ou la couture, ce qui leur permet de trouver du travail pour gagner leur vie. L’engagement de l’Église envers ces personnes est une lueur d’espoir au milieu d’une grande adversité.

L’évêque insiste toutefois sur le fait que la communauté internationale doit s’unir pour soutenir ces importantes initiatives de développement. « L’Église ainsi que des organisations telles que l’AED continuent de jouer un rôle crucial en soutenant et en aidant ceux qui sont directement touchés par la crise sécuritaire et migratoire, mais la coopération des gouvernements et de la communauté internationale est essentielle pour faire face à ces défis et trouver des solutions de long terme », conclut Mgr Ateba.




Le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu désigné membre de la Commission du rapport de synthèse

Une femme fera partie de la Commission du projet de synthèse et deux de la commission d’information.

Lors de la séance du soir des travaux du Synode, le lundi 9 octobre 2023, un vote a eu lieu pour élire les membres de la Commission du rapport de synthèse et ceux de la Commission d’information.

La Commission du rapport de synthèse n’a pas pour mission de rédiger, mais de suivre, d’amender et d’approuver périodiquement l’élaboration du projet de rapport de synthèse qui sera présenté à l’Assemblée.

La Commission d’information a pour tâche de s’occuper de la communication des avancées de l’Assemblée synodale, conformément à l’art. 24 § 1 du Règlement intérieur, en accord avec le Dicastère pour la communication et le Secrétariat général du Synode, qui l’assiste avec son personnel.

Les élections se sont déroulées selon les procédures et les normes indiquées dans le Règlement, en particulier l’art. 11 § 2-4 ; l’art. 14 et l’art. 15.

Par conséquent, conformément à l’article 14, paragraphe 2, du règlement intérieur, la Commission du rapport de synthèse est composée de :

Président : Cardinal Jean-Claude HOLLERICH S.J., Relateur général

Membres ex officio (cf. art. 11 § 2)

– Cardinal Mario GRECH, Secrétaire général du Secrétariat général du Synode M. Riccardo BATTOCCHIO, Secrétaire spécial

Membres élus par l’Assemblée

– Cardinal Fridolin AMBONGO BESUNGU, O.F.M. Cap. (AFRIQUE – Rép. du Congo)

– Cardinal Jean-Marc AVELINE (EUROPE – France)

– Cardinal Gérald Cyprien LACROIX, I.S.P.X. (AMÉRIQUE DU NORD – Canada)

– Mgr José Luis AZUAJE AYALA (AMÉRIQUE LATINE – Venezuela)

– Mgr Shane Anthony MACKINLAY (OCÉANIE – Australie)

– Mgr Mounir KHAIRALLAH (ÉGLISE CATHOLIQUE DE L’EST – Liban)

– Clarence Sandanaraj DAVEDASSAN (ASIE – Malaisie)

Membres par nomination pontificale

Cardinal George MARENGO, I.M.C.

Sœur Patricia MURRAY, I.B.V.M.

Révérend Père Giuseppe BONFRATE

Conformément à l’art. 11 § 2 du Règlement Intérieur, la Commission d’information est composée des membres suivants :

Président : Dr. Paolo RUFFINI (nomination pontificale)

Secrétaire : Dr. Sheila Leocádia PIRES (nomination pontificale

Membres de droit (cf. art.11 § 2)

– Cardinal Jean-Claude HOLLERICH S.J., Rapporteur général

– Cardinal Mario GRECH, Secrétaire général du Secrétariat général du Synode

– Mgr Luis MARÍN DE SAN MARTÍN, O.S.A., Sous-secrétaire du Secrétariat général du Synode

– Nathalie BECQUART, X.M.C.J., Sous-secrétaire du Secrétariat général du Synode

– P. Giacomo COSTA S.J., Secrétaire spécial

– P. Riccardo BATTOCCHIO, Secrétaire spécial

– Dr. Matteo BRUNI, Directeur du Bureau de presse du Saint-Siège

– Dr. Thierry BONAVENTURA, Responsable de la communication du Secrétariat général du Synode

Membres élus par l’Assemblée

– Cardinal Víctor Manuel FERNÁNDEZ (AMÉRIQUE LATINE – Argentine/Vatican)

– Cardinal Joseph William TOBIN, C.S.R. (AMÉRIQUE DU NORD – USA)

– Mgr Andrew Nkea FUANYA (AFRIQUE – Cameroun)

– Mgr Pablo Virgilio S. DAVID (ASIE – Philippines)

– Mgr Anthony RANDAZZO (OCÉANIE – Australie)

– P. Antonio SPADARO, S.I. (EUROPE – Italie)

– P. Khalil ALWAN, M.L. (ÉGLISE CATHOLIQUE DE L’EST – Italie)




Réunion des exorcistes à Rome du 25 au 30 septembre derniers

Ils ont également élu un nouveau président. Aujourd’hui, les chiffres sont encourageants : de 250 membres en juillet 2012, ils sont désormais 900 membres.

L’Association internationale des exorcistes (AIE) a publié un communiqué de presse informant qu’elle a tenu sa 14e Convention internationale du 25 au 30 septembre 2023 à la Maison de la spiritualité « Fraterna Domus » à Sacrofano, dans la province de Rome. Cette rencontre a réuni 203 prêtres exorcistes de tous les continents et une centaine d’exorcistes auxiliaires.

Dans son discours d’ouverture, le P. Francesco Bamonte, président sortant de l’Association, a rappelé les origines de l’AIE : la fondation et la première rencontre en 1991, la première Convention internationale en 1994, toutes deux organisées par le président de l’époque, le P. Gabriele Amorth. En trente ans, de nombreux pas ont été accomplis et, grâce à l’AIE, la sensibilité pastorale à l’égard du ministère de l’exorcisme, dont le Christ Jésus est la source et le modèle, s’est fortement accrue dans l’Église universelle. Les cours de formation et de recyclage pour exorcistes, en Italie et à l’étranger, la publication des lignes directrices pour le ministère de l’exorcisme (2019), ainsi que les Actes des Conférences nationales et internationales, de même que la diffusion de la bourse de formation interne Quaderni AIE (depuis 2015), représentent quelques-unes des réalisations de l’Association, atteintes ou consolidées au cours de la dernière décennie. Il convient de mentionner en 2014 l’érection canonique par le Saint-Siège de l’Association internationale des exorcistes en tant qu’association internationale privée de fidèles, puis l’approbation de ses statuts.

Aujourd’hui, les chiffres sont encourageants : de 250 membres en juillet 2012, on compte désormais environ 900 membres. Le père Bamonte a ensuite annoncé que, à la veille de la Convention, le Conseil d’administration de l’Association avait décidé de déclarer saint Michel archange saint patron de l’Association internationale des exorcistes, au même titre que la Vierge Marie. Le père Bamonte, président depuis 2012, a été chaleureusement remercié par l’Assemblée pour son travail au cours de ses deux mandats consécutifs.

Robert-Joel Cruz, exorciste américain, a parlé des bénédictions et des sacramentaux : de véritables armes spirituelles « à la fois défensives et offensives ». Le Seigneur offre à travers les sacrements et les sacramentaux le don de la communion avec lui. En même temps, chacun est appelé à être vigilant, surtout face aux formes dangereuses de spiritualité alternative que le temps de la pandémie a favorisées : pensons à l’exagération du thème écologique, qui conduit à des cultes panthéistes, sans parler des cultes tels que la Wicca, le druidisme, le chamanisme.

Bamonte a ensuite illustré l’histoire de sœur Tomasina Pozzi (1910-1944), originaire de la province de Sondrio (Italie), qui a subi de graves harcèlements diaboliques pendant sa vie de religieuse : un témoignage émouvant de souffrance.

Mgr Karel Orlita, exorciste et canoniste de la République tchèque, a présenté un rapport sur la délégation par l’évêque du pouvoir d’exorciser, en soulignant certains aspects de ce pouvoir liés au territoire, tant du point de vue de la région dans laquelle l’exorciste peut et doit exercer son ministère, que du point de vue des personnes qui ont besoin de son apostolat.

Piermario Burgo, également exorciste et canoniste, a parlé de la possibilité de prononcer des exorcismes sur des non-catholiques, qu’ils soient chrétiens d’autres confessions, croyants d’autres religions ou athées. Une fois qu’ils en ont fait la libre demande et que le besoin réel a été constaté, l’Église, à travers le ministère de l’exorciste, offre son aide, tout en évitant résolument toute attitude de prosélytisme à l’égard des victimes du malin. Dans ces cas qui, en raison du phénomène de l’émigration, se multiplient en Europe et sur le continent américain, l’exorciste doit toujours suivre les indications de l’évêque dont il dépend.

Cristian Cabrini, originaire d’Argentine, a retracé les étapes de sa vocation de prêtre et d’exorciste. Le démoniaque, a-t-il rappelé, est un pauvre parmi les pauvres, souvent abandonné, pas toujours reconnu et accepté. À la lumière de son expérience, il a déclaré qu’un discernement interdisciplinaire minutieux de chaque cas est toujours souhaitable.

Le Dr Richard Gallagher, assistant du ministère des exorcismes et psychiatre américain, a rappelé l’importance du discernement spirituel du prêtre exorciste, confronté à un phénomène – celui de la souffrance causée par l’action extraordinaire du malin – qui présente souvent un tableau clinique complexe, dans un contexte singulier. Le médecin collaborant avec le prêtre exorciste doit également veiller à ce que la personne tourmentée par le malin ne développe pas de pathologies secondaires.

Mgr Rubens Miraglia Zani, exorciste brésilien, a illustré l’approche psychothérapeutique de l’Allemand Bert Hellinger (1925-2019), théoricien des « constellations familiales ». Le psychologue Hellinger, ancien prêtre et missionnaire catholique, réduit ensuite à l’état laïc, a proposé une « recette » thérapeutique à contenu syncrétique, tirée de son expérience en Afrique et exposée aux dangers du spiritisme, où le lien supposé avec les générations passées, pour guérir la relation avec les ancêtres, se prête à des dérives avec des médiums alimentées par des implications théosophiques. Les hommes, observe Mgr Miraglia, n’ont certainement pas besoin de ces croyances « intergénérationnelles », imprégnées de déterminismes obscurs, mais plutôt d’une « catéchèse correcte fondée sur la Parole de Dieu authentiquement libératrice ».

Le professeur Alberto Castaldini, assistant et professeur universitaire de philosophie, a traité de la singulière concomitance, à l’époque moderne, des cas de conversion à la foi catholique et de possession. Un phénomène qui a généré des souffrances individuelles et des divisions sociales entre les groupes, où – comme en Italie et en France – il y a eu des situations d’opposition religieuse et des confrontations politiques.

Le père Burgo est revenu sur la question de savoir s’il est licite ou non de commander aux démons sans être exorciste. Partant d’un fait d’anthropologie théologique, l’orateur a rappelé que tout être humain, par la grâce de Dieu, est hiérarchiquement supérieur à tous les démons, sans exception. Il est donc interdit aux chrétiens d’avoir peur du diable, qu’ils doivent au contraire mépriser. Par conséquent, en cas de nécessité et dans des situations d’urgence, en sachant ce que l’on fait, il n’est pas inopportun et en soi dangereux d’ordonner au démon de cesser son action perturbatrice, et l’Église ne l’interdit pas non plus. Cela n’autorise pas quelqu’un qui n’est pas exorciste à utiliser le Rituel des exorcismes ou même l’exorcisme de Léon XIII, tel qu’il a été établi à l’époque par la Congrégation pour la doctrine de la foi, alors que pour soulager la souffrance il est licite, par exemple, qu’un époux ou un parent, en priant, en se confiant au Seigneur et avec la certitude de faire son devoir, ordonne au démon de cesser son action néfaste.

Benigno Palilla, exorciste et formateur, a rappelé la primauté de l’amour divin miséricordieux dans la pastorale de l’exorcisme. Comme l’attestent certains épisodes de l’Évangile, la personne libérée par Jésus, auparavant intimement blessée et accablée dans sa dignité, semble renaître.

L’exorciste mexicain, le père Andrés López Ruiz, a parlé du phénomène de la médiumnité, en montrant comment la personne, séduite par la possession de « pouvoirs », devient un instrument, un sujet passif et habituel de l’action du malin, ce qui génère progressivement une sujétion démoniaque, conduisant, entre autres, à une forte détérioration psychologique. Le discernement et l’accompagnement de ces personnes sont nécessaires, avec une catéchèse et un renoncement explicites et renouvelés de leur part, visant à favoriser un changement de mentalité.

Le père Paolo Morocutti, exorciste et professeur universitaire de psychologie, a présenté les effets secondaires et les dépendances générés par les pratiques occultes, y compris leur cadre pornographique fréquent et de plus en plus répandu, dont la personne sort détruite, brisée dans son identité et dans ses relations.

Mario Mingardi, exorciste et assistant spirituel de la communauté d’enfants « Domus Familiae Padre Daniele », a présenté une analyse actualisée des offres musicales pour la jeunesse, en soulignant ses contenus occultes et sataniques (et certainement pas l’élan vers la beauté et la joie), qui favorisent la destruction de l’identité chez les plus jeunes auditeurs. Il faut être vigilant « comme des sentinelles », a-t-il souligné, « et être capables de signaler là où il y a des dangers ».

Dans son discours de clôture de la conférence, Don Aldo Buonaiuto, de l’Associazione Comunità Papa Giovanni XXIII et exorciste, animateur du service Anti-sectes, a expliqué que le phénomène des sectes dans le monde globalisé devient de plus en plus structuré et complexe. La secte occultiste et sataniste est une véritable « galaxie » (de plus en plus répandue sur le web) et chaque secte est un contexte dont il est souvent impossible de sortir. Le fait de commettre crimes et meurtres (même d’enfants) consolide l’appartenance au groupe, dans une dimension d’omertà et de coopération secrète dont il est très difficile de sortir. Ceux qui s’y opposent, consacrés et laïcs, représentent une minorité au sein de la minorité qui, avec un dévouement héroïque, apporte du réconfort à ceux qui souffrent. Le monde des sectes avec ses dynamiques, y compris politiques et économiques, est un monde qui asservit, emprisonne et introduit dans une expérience faite de magiciens, de gourous et de prêcheurs. Enfin, le père Buonaiuto s’est attardé sur la tragédie sociale des soi-disant « enfants sorciers » en Afrique, soumis à une violence indicible lors de pseudo-exorcismes tribaux ou abandonnés à leur sort dans les bidonvilles, dans les rues et souvent contraints de vivre dans des décharges.

Certaines des célébrations eucharistiques de la semaine de la Conférence ont été présidées par les évêques Mgr Baldo Reina (Vice-président du diocèse de Rome), Mgr Marco Salvi (Ordinaire du diocèse de Civita Castellana) et Mgr Andres Gabriele Ferrada Moreira (Secrétaire du Dicastère pour le clergé).

Le jeudi 28 septembre, au cours de la conférence – que le pape François a décrite dans son message aux participants comme un « moment d’approfondissement du ministère de l’exorcisme, délicat et plus nécessaire que jamais » – les nouveaux dirigeants de l’Association internationale des exorcistes ont été élus. Karel Orlita, exorciste du diocèse de Brno (République tchèque) a été élu président, tandis que le père Francesco Bamonte, exorciste du diocèse de Rome dans ses salutations finales, par le secrétaire du Dicastère pour le clergé, Mgr Andrés Gabriel Ferrada Moreira, comme « le cœur de l’Association internationale des exorcistes », en a été élu vice-président.

 

L’AIE est à son tour confirmée comme un cœur fort et battant, étroitement uni aux Cœurs du Christ et de la Vierge Marie, un cœur qui bat à l’unisson dans le partage fraternel de ses membres et qui est confirmé comme un moyen valable et efficace dans la lutte contre Satan et le monde des ténèbres, pour la plus grande gloire de Dieu et le salut de tous ses enfants.

À cette occasion, le pape François a envoyé un télégramme de vœux et de bénédictions :

« À l’occasion du Congrès international de l’Association des exorcistes, le Saint-Père adresse ses vœux aux organisateurs, aux intervenants et à tous les participants.

Il souhaite que ces moments d’approfondissement du ministère de l’exorcisme, délicats et indispensables, favorisent l’engagement à accompagner avec sagesse les fidèles qui ont particulièrement besoin de guérison et de libération spirituelle. Le souverain pontife, en vous encourageant à placer la parole de Dieu au centre de votre mission et à proclamer le message du salut avec une ardeur renouvelée, a le plaisir de vous accorder sa bénédiction apostolique. »

Cardinal Pietro Parolin, secrét

aire d’État de Sa Sainteté




L’UNOPS et l’ONU Femmes prônent l’égalité des chances en milieu rural

Pour marquer la Journée internationale des femmes rurales, l’UNOPS et ONU Femmes lanceront une campagne appelant à favoriser l’autonomie des femmes dans les zones rurales, afin qu’elles soient plus à même de contribuer à la sécurité alimentaire et à l’adaptation aux changements climatiques dans leurs communautés.

Du 9 au 15 octobre, date de la Journée internationale des femmes rurales, les bureaux de l’UNOPS et d’ONU Femmes en Afrique diffuseront des messages sur les médias sociaux et organiseront des événements sur ce thème dans différentes villes africaines, notamment Harare (Zimbabwe), Freetown (Sierra Leone), Addis-Abeba (Éthiopie), Kinshasa (République démocratique du Congo) et Djouba (Soudan du Sud).

Cette campagne commune vise à mettre en avant le rôle que jouent les femmes en milieu rural pour aider à assurer la sécurité alimentaire de leur foyer, pour générer des revenus, pour améliorer les moyens de subsistance et pour renforcer la résilience face aux effets des changements climatiques.

En République Démocratique du Congo, à l’occasion de la célébration de la semaine des Nations Unies du 23 au 27 octobre 2023, la journée du 25 sera dédiée, entre autres, au thème de la femme rurale. Deux panels participatifs seront tenus dont le premier portera sur le plaidoyer en faveur des femmes rurales. Le second panel aura pour objectif de répondre à la question de comment impulser l’autonomisation des femmes rurales en RDC.

L’UNOPS et ONU Femmes célèbrent la Journée internationale des femmes rurales en lançant une campagne commune pour souligner la contribution des femmes vivant en milieu rural au développement de l’Afrique et pour rappeler l’importance d’investir dans des infrastructures favorisant l’égalité entre les genres qui leur permettront de mieux contribuer à la sécurité alimentaire et à l’adaptation aux effets des changements climatiques.

L’objectif de la campagne est d’appeler les responsables politiques, les sociétés et les organismes internationaux à soutenir la mise en place d’infrastructures favorisant l’égalité entre les genres en Afrique, en vue de donner aux femmes vivant en milieu rural les moyens d’accéder à des possibilités et des ressources productives, d’accélérer leur mobilité socio-économique et de renforcer leur contribution à la sécurité alimentaire et à l’adaptation aux changements climatiques.

La campagne comprendra des activités conjointes dans plusieurs pays africains, notamment l’Éthiopie, la République démocratique du Congo, le Sénégal, la Sierra Leone, le Soudan du Sud et le Zimbabwe. Ces événements seront soutenus par une campagne sur des médias sociaux, relayée par les comptes nationaux et régionaux de l’UNOPS et d’ONU Femmes en Afrique.

Le 13 octobre, les équipes d’ONU Femmes et de l’UNOPS en Afrique organiseront une conversation en direct en ligne, au cours de laquelle différentes parties prenantes – notamment une femme vivant en milieu rural au Sud-Kivu, en RDC et une journaliste spécialisée – souligneront l’importance de remédier aux disparités persistantes entre les genres dans la lutte contre les changements climatiques et l’insécurité alimentaire.

Dalila Gonçalves, directrice par intérim du bureau de l’UNOPS pour l’Afrique, a déclaré : « Des infrastructures qui ne tiennent pas compte des différences entre les genres limitent l’accès des femmes aux ressources financières, aux terres, à l’éducation, à la santé ainsi qu’à d’autres droits et possibilités. De telles infrastructures limitent également leur capacité à faire face aux effets des changements climatiques et à s’y adapter. Les femmes peuvent jouer un rôle actif en tant qu’agentes de changement et éducatrices pour intégrer la durabilité dans différents secteurs des infrastructures. En contribuant à l’autonomie des femmes en milieu rural grâce à des infrastructures favorables à l’égalité entre les genres, l’UNOPS aide les pays d’Afrique à revenu faible et intermédiaire à avancer dans la réalisation des Objectifs de développement durable. »

Maxime Houinato, directeur régional d’ONU Femmes pour l’Afrique orientale et australe, et directeur régional par intérim pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a déclaré : « Le rôle central des femmes des zones rurales d’Afrique dans le développement des économies régionales et la lutte contre la pauvreté est irréfutable. Pourtant, elles doivent relever d’importants défis pour obtenir des ressources agricoles vitales, ce qui limite leur productivité agricole et nuit à leur adaptabilité aux changements climatiques. Des études menées par ONU Femmes révèlent que les disparités entre les genres dans le domaine de l’agriculture ont une incidence directe sur la croissance économique des pays allant de 13 à 28 pour cent du PIB, et que leur réduction permettrait donc de ramener entre 80 000 et 238 000 personnes par année et par pays au-dessus du seuil de pauvreté. Il est impératif que nous fassions avancer des programmes et des politiques qui augmentent les financements en faveur de l’accès des femmes de zones rurales au marché du travail et à des équipements et services qui permettent de gagner du temps, favorisant ainsi l’égalité entre les genres et la sécurité économique des femmes vivant dans des zones rurales. »

Selon ONU Femmes, les femmes représentent plus de 50 pour cent de la population africaine, et 80 pour cent d’entre elles vivent dans des zones rurales. L’Organisation internationale du Travail souligne par ailleurs qu’en assurant l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, la production agricole pourrait être augmentée de 2,5 à 4 pour cent dans les régions les plus pauvres, et le nombre de personnes souffrant de malnutrition pourrait être réduit de 12 à 17 pour cent.

Le rapport de l’UNOPS intitulé « Favoriser l’égalité entre les genres et l’autonomisation des femmes grâce aux infrastructures » indique que dans les zones rurales, des services d’infrastructures inadéquats ont une incidence disproportionnée sur le temps dont disposent les femmes, car elles ont à leur charge la plus grande partie des travaux domestiques, tels que la collecte d’eau et de bois de chauffage, la cuisine, le ménage et les soins aux enfants. Cela limite le temps disponible pour des activités éducatives, économiques ou sociales.

Les femmes sont également confrontées à des désavantages en ce qui concerne l’accès à la propriété des terres et du bétail ainsi qu’à des inégalités de rémunération, ce qui entrave leur productivité et leur croissance. Ces inégalités contribuent à affaiblir les économies rurales et les systèmes alimentaires locaux et mondiaux, tout comme la capacité d’adaptation aux changements climatiques.




Le diplomate espagnol plaide pour l’agreement d’un ambassadeur de l’Ue en Rdc

Le diplomate espagnole Carlos Robles a plaidé pour l’agreement d’un ambassadeur de l’Union européenne en République démocratique du Congo, avant de condamner l’attaque terroriste du M23, soutenu par le Rwanda contre les populations congolaises à l’Est de ce pays.

«  J’ai dit les choses parce qu’il faut le dire, parce que je pense que c’est bien pour la République démocratique du Congo parce que je me considère comme un ami de la Rdc et j’ai dit ça parce que je suis un ami de la Rdc. C’est dans mon obligation d’expliquer certaines choses peut-être que l’on ne comprend pas. C’est très facile quand on vient de Bruxelles, où j’ai vécu et travaillé à l’Union européenne pendant quatre ans. L’Union européenne, c’est un animal un peu bizarre à comprendre mais c’est un grand animal. C’est un animal compliqué. D’où, il faut avoir des amis. Et un des amis de la Rdc sera toujours l’ambassadeur de l’Union européenne ici. Donc, je trouve que c’est dommage qu’il n’y ait pas encore l’agreement parce qu’il y a aucune raison pour ne pas avoir un ambassadeur. Un chargé d’affaires arrive où il peut arriver mais un ambassadeur arrive beaucoup plus haut et il a beaucoup plus d’influences », a déclaré l’ambassadeur espagnole Robles Carlos lors de la célébration de la fête national de ce royaume ami au pays de Lumumba, le jeudi 12 octobre 2023.

D’un ton monté, Carlos Robles, diplomate chevronné de plus de 44 ans de carrière, a condamné les attaques du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports des Nations unies et Kinshasa, contre les civils congolais.

«Mon gouvernement condamne fermement l’attaque terroriste du M23 contre les populations civiles. Nous exigeons l’immédiate libération de toutes les personnes séquestrées. Cette ferme condamnation ne nous fait pas changer notre vision de ce qui est nécessaire pour avoir une paix dans la région », a-t-il indiqué.

Enfin, Carlos Robles préconise une voie politique, qui mettra ensemble les deux Etats (Ndlr : Rdc et Rwanda), la poursuite de l’aide humanitaire à la population meurtrie, et le respect par toutes les parties du droit international humanitaire.

Prince Yassa




L’accueil par le Maroc des Assemblées Annuelles BM/FMI témoigne de l’engagement du Royaume à contribuer au raffermissement des relations internationales (SM le Roi)

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a adressé, vendredi, un message aux participants aux Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI), qui se tiennent du 9 au 15 octobre à Marrakech.

Voici le texte intégral du Message Royal, dont lecture a été donnée par M. Omar Kabbaj, Conseiller de Sa Majesté le Roi.

“Louange à Dieu, Prière et Salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Il Nous est agréable de vous accueillir au Maroc et plus précisément à Marrakech, ville riche d’une histoire millénaire et d’un remarquable patrimoine culturel et civilisationnel.

Par ce statut particulier, Marrakech est non seulement une destination touristique mondiale, mais également un lieu privilégié pour l’organisation de manifestations internationales d’envergure, dont certaines façonnent notre histoire moderne. Citons notamment le sommet du GATT en 1994 qui a vu la naissance de l’Organisation Mondiale du Commerce et, tout récemment, en 2016, la COP22.

Nul doute qu’il en sera de même pour ces Assemblées Annuelles de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International.

A cet égard, Nous tenons à saluer l’amitié et la confiance que vous nous témoignez par votre présence, aujourd’hui, à Marrakech, au lendemain du tragique séisme qui a frappé Notre pays.

Nous assurons également de Notre considération les Etats et les Organisations qui ont manifesté leur disposition à soutenir le Maroc, plus particulièrement dans la période de reconstruction des zones sinistrées.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Aujourd’hui donc, à la suite d’un report de deux ans en raison de la pandémie, Nous nous réjouissons de la tenue de ce prestigieux forum. Nous nous félicitons particulièrement de son retour sur le continent africain, après un demi-siècle et dans la région MENA, 20 ans après celui de Dubaï (en 2003).

Il va sans dire que les attentes à l’égard de ces Assemblées Annuelles sont élevées, au regard du contexte mondial exceptionnel et des défis géopolitiques, économiques et environnementaux auxquels nous sommes confrontés depuis quelques années.

Alors que notre planète fait face à des changements climatiques que les données ne cessent de confirmer comme une nouvelle réalité, le monde s’enfonce dans des problèmes que nous avions cru en grande partie résolus grâce aux règles et aux institutions multilatérales mises en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui, la fragmentation géoéconomique et la montée du souverainisme, animées en partie par la volonté de rééquilibrage des rapports de force économiques et politiques au niveau mondial, compromettent les avancées notables que le multilatéralisme avait permis de réaliser au cours des dernières décennies.

La mondialisation, à l’œuvre depuis les années 80, entraînant une réduction des coûts de production et favorisant la promotion du commerce mondial, a contribué en partie à une modération de l’inflation. Ce phénomène érode aujourd’hui le pouvoir d’achat des ménages à travers le monde, malgré des politiques monétaires agressives, largement synchronisées, mais non sans conséquences sur l’activité économique.

La mondialisation a assurément contribué, de manière tangible, à améliorer les niveaux de vie, permettant à de larges franges de la population mondiale d’échapper à la pauvreté. Toutefois, elle a eu des effets collatéraux qui se sont traduits notamment par un creusement des inégalités.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Les évolutions économiques, sociales et politiques de ces dernières années appellent certes à une réforme des institutions et des règles régissant le multilatéralisme. Néanmoins, les principes de base de ce dernier doivent être consolidés et l’esprit qui l’anime ravivé. Ils demeurent en effet indispensables pour préserver la stabilité et la paix mondiales et favoriser les synergies afin que soient relevés les défis communs auxquels font face notre planète et nos peuples.

Mais, comme nous le savons tous, face à des défis mondiaux, il faut des solutions mondiales et celles-ci ne peuvent être conçues que dans le cadre de l’unité et du respect mutuel.

Pour cela, il convient d’intégrer et de valoriser la diversité comme source de richesse et non de conflit, en tenant compte des spécificités intrinsèques à chaque pays et à chaque région.

De même, il importe de revoir et d’améliorer l’architecture financière mondiale pour qu’elle soit plus équitable et plus inclusive. Ces Assemblées Annuelles constituent, à cet égard, le forum idoine pour un dialogue et un débat constructif autour de cette refonte.

Nous appartenons tous à une seule et même planète et les avenirs de nos pays sont, à l’évidence, indissociables.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

C’est dans cet esprit que nous inscrivons notre vision du développement au Maroc. Nos atouts se fondent sur l’histoire millénaire de notre pays, sur son statut de terre de paix, de brassage civilisationnel et de cohabitation des religions et de cultures ; ils sont favorisés par une position géographique au carrefour de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Europe.

Notre approche privilégie l’ouverture économique et la coopération. D’ailleurs, Nous nous inscrivons dans les différents agendas mondiaux, en termes de développement économique, de lutte contre le changement climatique aussi bien que dans le combat contre le terrorisme, le blanchiment de capitaux et la montée de l’insécurité cybernétique qu’engendre la révolution digitale.

Nous avons en particulier fait de la coopération Sud-Sud notre axe d’ouverture prioritaire et Nous procédons en cela selon une démarche de co-développement avec les pays frères et amis du Continent.

Au plan interne, Nous avons, depuis le début des années 2000, lancé des réformes sociétales, sociales et économiques majeures, ainsi qu’un vaste programme d’infrastructure. En parallèle, Nous avons veillé à la préservation des équilibres macroéconomiques, que nous considérons comme garants de la souveraineté et de la résilience économiques.

C’est une approche équilibrée où la politique économique est mobilisée au service du développement humain que nous avons érigé en priorité absolue, depuis Notre Accession au Trône, et que Nous avons renforcée depuis la pandémie Covid-19. Dans ce cadre, Nous avons également lancé un chantier sans précédent pour la généralisation de la protection sociale dans notre pays.

Les retombées de cette vision sont déjà palpables : l’économie nationale a affiché une résilience notable dans cet environnement international complexe et incertain marqué par une succession de chocs invraisemblables ces dernières années.

Par ailleurs, Notre pays a conforté son positionnement en tant qu’îlot de paix, de sécurité et de stabilité, de partenaire crédible et de hub économique et financier régional et continental.

C’est ainsi que Nous considérons l’accueil de ces Assemblées par le Maroc comme l’aboutissement d’un partenariat de longue date, bâti avec les institutions de Bretton Woods. Il témoigne, en outre, de la confiance dans la solidité de notre cadre institutionnel et de nos infrastructures ainsi que dans notre engagement à contribuer au raffermissement des relations internationales.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

En tant que pays africain, le Maroc souhaite vivement que le Continent, dont la voix est désormais audible au sein du Groupe des 20 à travers l’Union africaine, puisse trouver la place qui lui revient dans les autres instances internationales et ainsi mettre en œuvre ses agendas économiques et sociaux.

Comme vous le savez, les pays du Continent sont parmi ceux qui sont le plus touchés par le changement climatique, alors que leurs contributions aux activités à l’origine du réchauffement de la planète sont parmi les plus faibles.

Les règles et les cadres régissant le traitement de la problématique de l’endettement devraient donc être réajustés afin que soient prises en compte les contraintes que rencontrent les pays à faible revenu les plus endettés pour faire face aux changements climatiques.

L’Afrique qui abritera en 2050 le quart de la population mondiale se doit de bénéficier aujourd’hui des conditions qui lui permettront de renforcer ses marges de manœuvre, de mettre à profit son potentiel pour mieux répondre aux besoins de sa population, dans un monde de plus en plus incertain et marqué par des changements profonds de paradigmes.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Au cours de la pandémie de Covid-19, le Fonds Monétaire International et la Banque mondiale, avec l’ensemble des agences et organismes internationaux constituant les piliers du système multilatéral mondial, ont fait preuve d’une grande agilité et réactivité. Leur appui aux efforts de nombreux pays membres a ainsi été crucial pour atténuer l’impact économique et social de la pandémie.

Nous sommes persuadés que ces deux institutions ne ménageront aucun effort pour que ces Assemblées aboutissent à des avancées tangibles et concrètes. Notre souhait est que les divergences entre les grandes économies puissent être atténuées et que les efforts et les synergies soient davantage mobilisés au service de la paix et de la prospérité mondiales, dans un esprit de solidarité envers les pays les plus vulnérables.

Grâce à un dialogue franc, constructif et équilibré, nous pourrons concilier les enjeux économiques et financiers d’un côté et les défis humains de l’autre. Ainsi, nous pouvons construire ensemble, pour la planète, l’avenir que chacun de nous espère pour ses enfants.

Puisse Dieu vous assister et couronner de succès vos travaux.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh”.




Patrice Motsepe: «La CAN 2025 au Maroc sera la meilleure de l’histoire du continent»

L’édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui se tiendra au Maroc en 2025, sera «la meilleure de l’histoire du continent», a estimé, vendredi à Marrakech, le Président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe.

«Les regards du monde seront braqués sur le continent lors de l’organisation de la CAN 2025, et je suis convaincu que cette édition sera la meilleure dans l’histoire du football africain», a souligné Motsepe, dans d’une déclaration à la presse en marge de la séance plénière des Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI).

A cet égard, il s’est dit «fier» du leadership du Maroc dans le domaine du football, couronné dernièrement par sa sélection pour organiser la Coupe du Monde 2030, conjointement avec l’Espagne et le Portugal.

Pour rappel, le Comité exécutif de la CAF avait choisi, à l’unanimité de ses membres, le Royaume pour accueillir la 35e édition de la CAF au titre de l’année 2025.




SM le Roi adresse un discours au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 3ème année législative de la 11ème Législature (texte intégral)

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, accompagné de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan et de SAR le Prince Moulay Rachid, a adressé, vendredi, un discours au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 3ème année législative de la 11ème Législature.

Voici le texte intégral du Discours Royal :

“Louange à Dieu,

Paix et Salut sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons.

Mesdames et Messieurs les honorables parlementaires,

C’est par la volonté du Très-Haut qu’un épouvantable séisme a secoué notre pays, faisant des milliers de martyrs et de nombreux blessés pour le rétablissement desquels nous élevons de ferventes prières.

L’épreuve a été terrible et la douleur incommensurable. De Tanger à Lagouira, d’Est en Ouest, nous tous, Roi et peuple, en avons été profondément meurtris. De fait, Dieu a statué dans Son Livre Saint : “Rien ne nous atteindra en dehors de ce que Allah a prescrit pour nous”. Véridique est la parole du Seigneur.

Nous en appelons donc au Très-Haut pour que la terre ne se remette plus à trembler sous les pieds de Ses créatures sans défense, qui implorent humblement Son infinie miséricorde.

Si tout tremblement de terre entraîne inéluctablement son lot de destruction, nous sommes animés par la ferme volonté d’agir pour reconstruire.

Par conséquent, Nous insistons sur la nécessité de continuer d’apporter aide et assistance aux familles sinistrées, d’entreprendre avec célérité la mise à niveau et la reconstruction des zones touchées, de leur assurer les services de base.

Nonobstant l’ampleur du désastre, le chagrin et la douleur ont fait place au réconfort et à la fierté de voir la sincérité et la spontanéité avec lesquelles tous les Marocains d’ici et d’ailleurs ainsi que les acteurs de la société civile ont manifesté de mille façons l’esprit d’entraide et de solidarité qui les anime à l’endroit de leurs compatriotes sinistrés.

Nous saluons également les Forces Armées Royales, les différentes Forces de sécurité, les départements gouvernementaux et l’Administration territoriale pour leurs sacrifices afin de porter secours et assistance aux populations des zones affectées.

Nous saisissons aussi l’occasion pour remercier à nouveau les pays frères et amis qui, en cette pénible épreuve, se sont montrés solidaires et secourables à l’égard du peuple marocain.

Mesdames, Messieurs,

Ce drame livre un enseignement précieux : les valeurs authentiques de l’âme marocaine ont prévalu, celles-là mêmes qui ont toujours permis à notre pays de surmonter crises et adversités et qui nous confortent sans cesse dans notre détermination à poursuivre notre marche avec assurance et optimisme.

Ce bel esprit et cet idéal noble nous habitent tous car ils représentent, pour Nous, les ferments de l’unité et de la cohésion de la société marocaine.

Consacrées dans la Constitution, ces valeurs nationales fédèrent tous les éléments constitutifs de l’identité marocaine authentique et tissent un lien d’ouverture et d’harmonie avec les idéaux universels.

Nous soulignons plus spécifiquement les valeurs fondatrices de l’identité nationale unifiée :

-Premièrement : les valeurs religieuses et spirituelles. Au premier chef de celles-ci figurent les fondements du rite sunnite malékite qui prend essentiellement appui sur la notion de Commanderie des croyants et qui prône le juste milieu, la modération et l’ouverture sur l’Autre, la tolérance et la coexistence interreligieuse et intercivilisationnelle.

Fort de cette référence, le Maroc s’affirme aujourd’hui comme un modèle réussi de vivre-ensemble, où les Marocains, musulmans et juifs, cultivent l’entente cordiale et le respect envers les autres religions et cultures.

-Deuxièmement : les valeurs nationales qui forment le socle de la Nation marocaine et dont la Monarchie est la clé de voûte. En effet, à la faveur de l’adhésion unanime des Marocains, l’institution monarchique a toujours eu la vocation première d’unifier et de rassembler toutes les composantes du peuple marocain. De fait, elle puise son essence dans la forte symbiose et les liens d’allégeance mutuelle qui unissent le Trône et le peuple.

En outre, la Nation marocaine s’est irréversiblement forgée autour de l’amour de la patrie et de l’attachement unanime à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du pays. Ces valeurs immuables rassemblent les Marocains et agrègent dans une même matrice tous les affluents de l’identité nationale, unifiée et riche de sa diversité.

-Troisièmement : les valeurs de solidarité et de cohésion sociale inter-catégorielle, intergénérationnelle et interrégionale, celles-là mêmes au nom desquelles les Marocains sont indissolublement soudés par un remarquable esprit de corps.

Nous appelons donc à ce que toutes et tous restent fermement attachés à ces valeurs qui concourent à la consolidation de l’unité nationale et de la cohésion familiale, à la préservation de la dignité humaine, au renforcement de la justice sociale.

Nous y tenons d’autant plus fortement que le monde subit aujourd’hui des mutations profondes et accélérées ayant conduit à un repli significatif des systèmes de valeurs et des référentiels, et parfois même à leur abandon pur et simple.

Mesdames, Messieurs,

La lettre que Nous avons adressée au chef du gouvernement pour engager la révision du Code de la famille (la Moudawana), s’inspire de ces valeurs nationales qui inscrivent la famille et les liens familiaux dans la sphère du sacré.

La famille étant la cellule de base de la société selon les termes de la Constitution, Nous veillons toujours à réunir les conditions favorables pour en fortifier la cohésion.

En effet, une société saine s’érige sur le socle d’une famille saine et équilibrée. Corrélativement, si la famille se désagrège, la société perd inévitablement la boussole.

Voilà pourquoi Nous avons toujours tenu à sanctuariser la famille, en mettant en chantier de grands projets et des réformes majeures en sa faveur.

Citons notamment le chantier de généralisation de la protection sociale qui constitue, pour Nous, un pilier essentiel de notre modèle sociétal et de développement.

Par ailleurs, avec l’aide de Dieu, Nous procéderons en fin d’année à l’opérationnalisation du programme d’aide sociale directe.

Concrétisant les valeurs de solidarité sociale que les Marocains portent dans leur ADN, Nous avons décidé de ne pas limiter ce dispositif aux seules allocations familiales, en veillant à en faire bénéficier également certaines franges nécessiteuses de la société.

Ce programme de soutien est destiné aux enfants en âge de scolarité, aux enfants en situation de handicap et aux nouveau-nés. En outre, il est dédié aux familles pauvres et en situation de précarité, sans enfants en âge de scolarité, plus particulièrement aux ménages ayant à charge des personnes âgées.

Grâce à son impact direct sur les familles ciblées, ce programme permettra de rehausser leur niveau de vie, de combattre la pauvreté et la précarité et, in-fine, d’améliorer les indicateurs de développement social et humain.

De fait, la société devient plus productive et plus entreprenante lorsqu’elle est plus solidaire et mieux protégée face aux urgences et aux fluctuations conjoncturelles.

A cet égard, Nous avons orienté le gouvernement pour que ce programme soit mis en œuvre selon une vision globale et conformément aux dispositions de la loi-cadre relative à la protection sociale, approuvée par le Parlement.

Son opérationnalisation doit se faire graduellement, en tenant compte de l’évolution des crédits alloués et en fixant le niveau optimal de couverture, les montants des transferts financiers ainsi que les modalités de leur gestion.

La mise en œuvre de ce programme doit être un modèle de réussite et devra, de ce fait, être adossée au système de ciblage du Registre Social Unifié (RSU) et tirer pleinement profit de l’efficacité des nouvelles technologies.

Dans ce cadre, Nous insistons sur le strict respect des principes de solidarité, de transparence et d’équité dans l’attribution de l’aide, notamment au profit de celles et de ceux qui le méritent.

En outre, Nous appelons le gouvernement à donner la priorité à la rationalisation des programmes d’aide sociale existants et à la garantie de leur efficacité ainsi qu’à la pérennisation des ressources de financement.

Nous insistons également pour que soit assurée une bonne gouvernance de ce projet, abordé dans toutes ses dimensions. Pour cela, il convient de mettre en place un mécanisme ad-hoc de suivi et d’évaluation, afin que lui soient garanties les meilleures conditions d’évolution et d’ajustement continu.

Ainsi que vous le savez, Mesdames, Messieurs, le Parlement a un rôle à jouer dans la diffusion et la concrétisation de ces valeurs ancestrales et dans la réalisation des projets et des réformes d’envergure.

Pour cela, vous devez rester constamment vigilants et mobilisés afin de défendre les Causes de la Nation et ses intérêts supérieurs.

Pour conclure, il n’y a rien de mieux qu’un verset du Saint-Coran où Dieu décrète : “Et ils diront : Louange à Allah qui a écarté de nous l’affliction. Notre Seigneur est certes Généreux dans le pardon et Reconnaissant”. Véridique est la parole de Dieu.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh”.




Texte intégral du discours royal à l’ouverture de la 1ère session de la 3ème année législative de la 11ème Législature

Le Roi Mohammed VI, accompagné du Prince Héritier Moulay El Hassan et du Prince Moulay Rachid, a adressé, vendredi, un discours au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 3ème année législative de la 11ème Législature.
Voici le texte intégral du Discours Royal :
« Louange à Dieu,
Paix et Salut sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons.
Mesdames et Messieurs les honorables parlementaires,
C’est par la volonté du Très-Haut qu’un épouvantable séisme a secoué notre pays, faisant des milliers de martyrs et de nombreux blessés pour le rétablissement desquels nous élevons de ferventes prières.
L’épreuve a été terrible et la douleur incommensurable. De Tanger à Lagouira, d’Est en Ouest, nous tous, Roi et peuple, en avons été profondément meurtris. De fait, Dieu a statué dans Son Livre Saint : « Rien ne nous atteindra en dehors de ce que Allah a prescrit pour nous ». Véridique est la parole du Seigneur.
Nous en appelons donc au Très-Haut pour que la terre ne se remette plus à trembler sous les pieds de Ses créatures sans défense, qui implorent humblement Son infinie miséricorde.
Si tout tremblement de terre entraîne inéluctablement son lot de destruction, nous sommes animés par la ferme volonté d’agir pour reconstruire.
Par conséquent, Nous insistons sur la nécessité de continuer d’apporter aide et assistance aux familles sinistrées, d’entreprendre avec célérité la mise à niveau et la reconstruction des zones touchées, de leur assurer les services de base.
Nonobstant l’ampleur du désastre, le chagrin et la douleur ont fait place au réconfort et à la fierté de voir la sincérité et la spontanéité avec lesquelles tous les Marocains d’ici et d’ailleurs ainsi que les acteurs de la société civile ont manifesté de mille façons l’esprit d’entraide et de solidarité qui les anime à l’endroit de leurs compatriotes sinistrés.
Nous saluons également les Forces Armées Royales, les différentes Forces de sécurité, les départements gouvernementaux et l’Administration territoriale pour leurs sacrifices afin de porter secours et assistance aux populations des zones affectées.
Nous saisissons aussi l’occasion pour remercier à nouveau les pays frères et amis qui, en cette pénible épreuve, se sont montrés solidaires et secourables à l’égard du peuple marocain.
Mesdames, Messieurs,
Ce drame livre un enseignement précieux : les valeurs authentiques de l’âme marocaine ont prévalu, celles-là mêmes qui ont toujours permis à notre pays de surmonter crises et adversités et qui nous confortent sans cesse dans notre détermination à poursuivre notre marche avec assurance et optimisme.
Ce bel esprit et cet idéal noble nous habitent tous car ils représentent, pour Nous, les ferments de l’unité et de la cohésion de la société marocaine.
Consacrées dans la Constitution, ces valeurs nationales fédèrent tous les éléments constitutifs de l’identité marocaine authentique et tissent un lien d’ouverture et d’harmonie avec les idéaux universels.
Nous soulignons plus spécifiquement les valeurs fondatrices de l’identité nationale unifiée :
-Premièrement : les valeurs religieuses et spirituelles. Au premier chef de celles-ci figurent les fondements du rite sunnite malékite qui prend essentiellement appui sur la notion de Commanderie des croyants et qui prône le juste milieu, la modération et l’ouverture sur l’Autre, la tolérance et la coexistence interreligieuse et intercivilisationnelle.
Fort de cette référence, le Maroc s’affirme aujourd’hui comme un modèle réussi de vivre-ensemble, où les Marocains, musulmans et juifs, cultivent l’entente cordiale et le respect envers les autres religions et cultures.
-Deuxièmement : les valeurs nationales qui forment le socle de la Nation marocaine et dont la Monarchie est la clé de voûte. En effet, à la faveur de l’adhésion unanime des Marocains, l’institution monarchique a toujours eu la vocation première d’unifier et de rassembler toutes les composantes du peuple marocain. De fait, elle puise son essence dans la forte symbiose et les liens d’allégeance mutuelle qui unissent le Trône et le peuple.
En outre, la Nation marocaine s’est irréversiblement forgée autour de l’amour de la patrie et de l’attachement unanime à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du pays. Ces valeurs immuables rassemblent les Marocains et agrègent dans une même matrice tous les affluents de l’identité nationale, unifiée et riche de sa diversité.
-Troisièmement : les valeurs de solidarité et de cohésion sociale inter-catégorielle, intergénérationnelle et interrégionale, celles-là mêmes au nom desquelles les Marocains sont indissolublement soudés par un remarquable esprit de corps.
Nous appelons donc à ce que toutes et tous restent fermement attachés à ces valeurs qui concourent à la consolidation de l’unité nationale et de la cohésion familiale, à la préservation de la dignité humaine, au renforcement de la justice sociale.
Nous y tenons d’autant plus fortement que le monde subit aujourd’hui des mutations profondes et accélérées ayant conduit à un repli significatif des systèmes de valeurs et des référentiels, et parfois même à leur abandon pur et simple.
Mesdames, Messieurs,
La lettre que Nous avons adressée au chef du gouvernement pour engager la révision du Code de la famille (la Moudawana), s’inspire de ces valeurs nationales qui inscrivent la famille et les liens familiaux dans la sphère du sacré.
La famille étant la cellule de base de la société selon les termes de la Constitution, Nous veillons toujours à réunir les conditions favorables pour en fortifier la cohésion.
En effet, une société saine s’érige sur le socle d’une famille saine et équilibrée. Corrélativement, si la famille se désagrège, la société perd inévitablement la boussole.
Voilà pourquoi Nous avons toujours tenu à sanctuariser la famille, en mettant en chantier de grands projets et des réformes majeures en sa faveur.
Citons notamment le chantier de généralisation de la protection sociale qui constitue, pour Nous, un pilier essentiel de notre modèle sociétal et de développement.
Par ailleurs, avec l’aide de Dieu, Nous procéderons en fin d’année à l’opérationnalisation du programme d’aide sociale directe.
Concrétisant les valeurs de solidarité sociale que les Marocains portent dans leur ADN, Nous avons décidé de ne pas limiter ce dispositif aux seules allocations familiales, en veillant à en faire bénéficier également certaines franges nécessiteuses de la société.
Ce programme de soutien est destiné aux enfants en âge de scolarité, aux enfants en situation de handicap et aux nouveau-nés. En outre, il est dédié aux familles pauvres et en situation de précarité, sans enfants en âge de scolarité, plus particulièrement aux ménages ayant à charge des personnes âgées.
Grâce à son impact direct sur les familles ciblées, ce programme permettra de rehausser leur niveau de vie, de combattre la pauvreté et la précarité et, in-fine, d’améliorer les indicateurs de développement social et humain.
De fait, la société devient plus productive et plus entreprenante lorsqu’elle est plus solidaire et mieux protégée face aux urgences et aux fluctuations conjoncturelles.
A cet égard, Nous avons orienté le gouvernement pour que ce programme soit mis en œuvre selon une vision globale et conformément aux dispositions de la loi-cadre relative à la protection sociale, approuvée par le Parlement.
Son opérationnalisation doit se faire graduellement, en tenant compte de l’évolution des crédits alloués et en fixant le niveau optimal de couverture, les montants des transferts financiers ainsi que les modalités de leur gestion.
La mise en œuvre de ce programme doit être un modèle de réussite et devra, de ce fait, être adossée au système de ciblage du Registre Social Unifié (RSU) et tirer pleinement profit de l’efficacité des nouvelles technologies.
Dans ce cadre, Nous insistons sur le strict respect des principes de solidarité, de transparence et d’équité dans l’attribution de l’aide, notamment au profit de celles et de ceux qui le méritent.
En outre, Nous appelons le gouvernement à donner la priorité à la rationalisation des programmes d’aide sociale existants et à la garantie de leur efficacité ainsi qu’à la pérennisation des ressources de financement.
Nous insistons également pour que soit assurée une bonne gouvernance de ce projet, abordé dans toutes ses dimensions. Pour cela, il convient de mettre en place un mécanisme ad-hoc de suivi et d’évaluation, afin que lui soient garanties les meilleures conditions d’évolution et d’ajustement continu.
Ainsi que vous le savez, Mesdames, Messieurs, le Parlement a un rôle à jouer dans la diffusion et la concrétisation de ces valeurs ancestrales et dans la réalisation des projets et des réformes d’envergure.
Pour cela, vous devez rester constamment vigilants et mobilisés afin de défendre les Causes de la Nation et ses intérêts supérieurs.
Pour conclure, il n’y a rien de mieux qu’un verset du Saint-Coran où Dieu décrète : « Et ils diront : Louange à Allah qui a écarté de nous l’affliction. Notre Seigneur est certes Généreux dans le pardon et Reconnaissant ». Véridique est la parole de Dieu.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh ».