La Chine a assumé la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations Unies pour le mois de novembre, et elle considère la promotion d’un cessez-le-feu dans le conflit israélo-palestinien comme une « priorité absolue », a déclaré Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, alors que le nombre de morts total des deux côtés a dépassé les 10 000 depuis le 7 octobre, dont 9000 dans la bande de Gaza.
« Il est impératif de promouvoir un cessez-le-feu et de mettre un terme aux combats, d’éviter de nouvelles victimes civiles, d’éviter un désastre humanitaire à plus grande échelle et d’empêcher le conflit de déborder », a indiqué mercredi M. Zhang lors d’un point de presse sur le travail de la présidence chinoise du Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette dernière guerre israélo-palestinienne est rapidement devenue la plus meurtrière et la plus destructrice des cinq guerres menées depuis que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007, a rapporté Associated Press. Depuis le début de ce conflit, près de 9000 Palestiniens ont été tués à Gaza et en Cisjordanie, et 1400 personnes ont été tuées en Israël.
Avec la poursuite des opérations terrestres israéliennes et l’intensification du conflit, le nombre de morts devrait continuer à augmenter.
Des analystes chinois ont souligné qu’en raison des positions différentes des États-Unis et d’autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU sur un cessez-le-feu, il sera très difficile de voir une avancée dans l’adoption de résolutions de l’ONU, car les États-Unis continueront d’utiliser leur droit de veto pour défendre le « droit à l’autodéfense » d’Israël, ce qui signifie que les forces militaires israéliennes continueront leurs bombardements et leurs attaques contre Gaza.
Wang Jin, professeur agrégé à l’Institut d’études sur le Moyen-Orient de l’Université du Nord-Ouest, a indiqué jeudi au Global Times que le président du Conseil de sécurité de l’ONU a le devoir de parler au nom du Conseil de sécurité lorsque les membres parviennent à un consensus, ainsi que de présider les réunions formelles et informelles du conseil.
Cela semble symbolique, mais cela peut aussi jouer un rôle constructif, par exemple en « décidant de l’ordre du jour » du conseil, a noté M. Wang.
La Chine travaillera avec les autres membres du Conseil de sécurité pour continuer à promouvoir la paix et les négociations, et s’efforcera de construire des couloirs humanitaires pour relier Gaza au monde extérieur, a-t-il indiqué.
Des efforts significatifs
Répondant à une question sur l’espoir qu’il avait de pouvoir sortir de l’impasse actuelle entre les membres du Conseil de sécurité et adopter un texte sur la situation à Gaza, M. Zhang a déclaré : « C’est une question que nous nous posons tous, et que je pose à mes chers collègues. Ce n’est pas seulement notre devoir moral, c’est notre devoir légal ».
« Cependant, tout texte adopté doit être important et significatif, et il doit envoyer un message fort aux parties concernées concernant un cessez-le-feu et le respect du droit international », a-t-il souligné. Si ce message n’a pas posé de problème à de nombreux membres du conseil, il en a posé à certains. Cependant, face aux appels des civils, des enfants et des mères de Gaza, la délégation chinoise n’abandonnera pas, a ajouté l’ambassadeur.
La délégation chinoise continuera à œuvrer pour appeler à un cessez-le-feu, assurer la protection des civils, et prévenir une nouvelle détérioration des tensions ainsi qu’une catastrophe humanitaire, et la Chine se concentrera sur « une action significative » suivant les lignes directrices de la résolution de l’Assemblée générale, a assuré M. Zhang.
La résolution du 27 octobre à laquelle M. Zhang a fait référence a envoyé un message clair sur un cessez-le-feu, la protection des civils et la fourniture d’une aide humanitaire. Les États-Unis, Israël et 12 autres pays ont voté contre, alors que 121 pays, dont la Chine, la Russie, la France et la plupart des membres de l’ONU, ont voté pour, et 44 pays se sont abstenus.
Les États-Unis ont utilisé le « droit à la légitime défense » d’Israël comme prétexte pour opposer leur veto au projet de résolution de cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l’ONU. Ma Xiaolin, professeur et doyen de l’Institut des études sur le pourtour méditerranéen de l’Université des études internationales du Zhejiang, a déclaré jeudi au Global Times que « toute résolution qui sera adoptée à l’avenir devra comporter des restrictions claires pour empêcher Israël d’abuser de son “droit à la légitime défense”, alors que de nombreuses personnes tuées à Gaza étaient des civils innocents, comme des femmes et des enfants ».
Des analystes ont expliqué que la mentalité d’Israël était que la vengeance et l’élimination du Hamas sont bien plus importantes que la prévention des pertes civiles, et que les morts civiles à Gaza devraient être imputées au Hamas et non à Israël, car lorsque Israël invoque son « droit à la légitime défense », il est difficile d’éviter les « dommages collatéraux ».
Cependant, la majorité de la communauté internationale pense différemment, car cela n’a rien à voir avec de la « légitime défense » lorsque les forces israéliennes vengent la mort de 1400 Israéliens avec la vie de 9000 Palestiniens, dont la plupart sont des civils innocents.
Ce n’est que lorsque les États-Unis, membre permanent du Conseil de sécurité disposant d’un droit de veto, changeront d’avis et commenceront à agir comme un pays responsable que le Conseil de sécurité de l’ONU pourra conclure à une résolution contraignante susceptible d’aboutir efficacement à un cessez-le-feu à Gaza, ont souligné des experts.
Le Conseil de sécurité examinera également en novembre des questions telles que la Syrie, le Yémen et la Bosnie-Herzégovine. Il prendra des mesures concernant la Mission d’assistance des Nations Unies au Soudan, la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et la prolongation de l’autorisation des mesures de sanctions contre la Somalie, et il tiendra également son dialogue régulier annuel avec le commissaire de la police de maintien de la paix, a fait savoir M. Zhang lors de la conférence de presse.
La présidence du Conseil de sécurité tourne mensuellement entre les 15 États membres du conseil. La Chine a exercé la présidence tournante pour la dernière fois en août 2022.