Attaques d’Es-Semara: ces indices probants qui impliquent le Polisario, et comment le Maroc entend réagir

Les indices s’accumulent et mènent tous vers la responsabilité directe et assumée du front séparatiste dans les attaques ayant ciblé des civils dans la ville d’Es-Semara, au cœur du Sahara marocain. Le Maroc temporise, mais cette provocation, qui a fait un mort et trois blessés, dont deux graves, aura des suites. La loi s’appliquera dans son implacable rigueur.

Il est des signes qui ne trompent pas, et au fil des jours, ceux-ci pointent dans une seule direction s’agissant des quatre déflagrations de projectiles qui ont touché, dans la nuit du 28 au 29 octobre dernier, des quartiers civils dans la ville d’Es-Semara, dans le sud du Maroc, et fait 1 mort et 3 blessés, dont 2 graves, ainsi que des pertes matérielles. La direction en question montre le chemin du front séparatiste armé du Polisario, hébergé, financé et armé par l’Algérie.

Le constat, selon cette source informée, est qu’il y a un faisceau d’indices crédibles, concordants et probants qui établissent la responsabilité du Polisario. À coups de communiqués quotidiens et d’hostilités armées de faible intensité le long du mur de défense, le Polisario ne cache plus son retour à la «lutte armée» depuis qu’il a décidé, le 13 novembre 2020, de rompre unilatéralement le cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU. Si jusqu’ici, ses menaces n’ont guère eu d’écho, et encore moins un impact sur le terrain, le front semble vouloir mener une montée en charge ciblant cette fois les populations civiles.

Un des indices qui pointent la responsabilité du Polisario dans les attaques lâches contre des populations civiles à Es-Semara est justement la revendication formelle par le groupe séparatiste lui-même de l’attaque à travers son «communiqué de guerre n° 901». La milice y affirme avoir mené des attaques armées contre Es-Semara –qu’il nomme– et avoir fait des victimes. Autre élément à charge: le silence coupable du Polisario, alors que sa revendication de cette attaque a fait les gros titres de la presse internationale. Des dizaines d’articles ont relayé les informations relatives à ces tirs et leur revendication. Muet, le Polisario ne les a pas contestés.

Le soi-disant représentant du Polisario à l’ONU, Sidi Omar, a même persisté et signé. Suite à l’adoption par le Conseil de sécurité, lundi 30 octobre, de la résolution 2703 sur le Sahara, ce membre du Polisario a été infiltré par le représentant adjoint de l’Afrique du Sud dans la salle de conférences du Conseil de sécurité, alors même qu’il n’avait aucun droit d’y accéder. Interrogé sur les attaques qui ont ciblé des populations civiles à Es-Semara, le dénommé Sidi Omar a assumé publiquement le contenu du fameux «communiqué 901» des séparatistes. Et de justifier cette action criminelle au nom de la «lutte contre l’occupant».

Ce que ce membre du Polisario, également coordonnateur avec la MINURSO, ne dit pas, c’est que ces attaques ont ciblé des zones abritant des lieux de résidence et une zone industrielle, et où il n’y a aucune installation militaire ou stratégique. «Même l’aéroport civil d’Es-Semara se trouve à plus de 2 km du lieu où les explosions ont eu lieu», indique notre source.

Pour le Maroc, ces agissements sont une menace claire et sans précédent à la paix et la sécurité dans la région, que le Royaume considère comme une ligne rouge. Il s’agissait également d’une tentative aussi maladroite que désespérée de peser sur le dossier du Sahara, à la veille de l’adoption d’une résolution définitivement favorable au Maroc et qui enterre une fois de plus les fantasmes du Polisario et de son parrain algérien quant à toute option de référendum. L’objectif est évident: détourner l’attention et exercer une pression sur le Conseil de sécurité.

Pour l’heure, le Maroc, dans le cadre de l’État de droit, préconise la sagesse et la retenue. Le parquet compétent à Laâyoune a ouvert une enquête et les analyses techniques et balistiques sont en cours pour définir la nature et la provenance exactes des projectiles. En attendant, les autorités se gardent de préempter les résultats de cette enquête et ne font pas de commentaire sur le processus judiciaire. «Elles s’exprimeront dès l’obtention des premiers éléments», précise notre interlocuteur. Sereines face à ces provocations inconsidérées, elles mèneront les investigations à leur terme, jusqu’à établir les responsabilités et appliquer, alors, la loi dans son implacable rigueur.

Par Tarik Qattab




Fatshi tire le Tchad du trou béant : Au terme d’une année d’exil, Dr Succès Masrala a regagné N’Djamena ce vendredi 03 novembre 2023

Tonnerre avec arc en ciel, l’annonciateur du salut, la Communauté Internationale et la Communauté Économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) saluent à juste titre la diplomatie persuasive et convaincante du Facilitateur désigné de la CEEAC au processus de transition au Tchad à savoir. Il s’agit de M. Félix Tshisekedi, Président de la Rdc et ses Envoyés Spéciaux, Me Didier Mazenga Mukanzu et le Président de la Commission de la CEEAC, l’Ambassadeur Gilberto da Piedade Verissimo.

Ce Trio infatigable vient de sauver le Tchad qui a abordé un virage dangereux depuis la mort tragique de l’inoubliable Idris Deby Itno, le dernier Maréchal resté en Afrique, peu après la mort du Maréchal Samora Mashel du Mozambique et Mohamar Kadhafi. À retenir, d’il y a 2 jours passés, sous la gouverne du Facilitateur Félix Tshisekedi, il y a eu « signature d’un Accord de principe » entre le Gouvernement Tchadien et le Docteur Succès Masrala, président de la Formation politique tchadienne, « le Transformateur », à la Cité de l’Union Africaine », devant un parterre de Dignitaires africains et autres.

Du rêve à la réalité, au nom de la solidarité africaine et contre vent et marées, un Jet spécial, affrété par Félix Tshisekedi a atterri à l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djamena. Ce Jet a contenu à son bord: « le Célèbre ministre du Tourisme, Me Didier Mazenga Mukanzu et sa suite, le Docteur dont la renommée est jazzée par une frange juvénile Tchadienne, Succès Masrala et autres.

Arrivés à N’Djamena dans une atmosphère bon enfant, cette vaillante délégation était accueillie sans tambour battant, ni trompettes, par M. Azziz Mahamat Saleh, ministre Tchadien de la Communication et Porte-Parole et M. Abderaman Koullamalah, ministre Tchadien de la Réconciliation Nationale et Cohésion Sociale.

En homme partisan attitré des résultats positifs, Me Didier Mazenga M. a exprimé sa satisfaction à la presse Tchadienne. Pour lui, c’est une première victoire de cette première étape et une mission accomplie de vivre le retour sans incident, du Docteur Succès Masrala après 1 année d’exil. Et d’ajouter que Félix Tshisekedi ne jure qu’à l’aboutissement paisible et heureux du processus de transition au Tchad et aux élections inclusives.

D’autres détails dans un laps de temps gentil.




Kinshasa veut le déploiement des troupes de la SADC avant les élections du 20 décembre 2023

Déploiement des troupes de la SADC avant la tenue des élections générales prévues le 20 décembre 2023, telle est la principale recommandation des officiers supérieurs des FARDC lors de la réunion, ce vendredi 3 novembre à Luanda, de hauts fonctionnaires du Comité ministériel de l’Organe de la SADC.

La partie congolaise qui comptait notamment en son sein, le haut représentant du chef de l’État, le professeur Serge Tshibangu et d’ autres experts de la présidence, a obtenu l’aménagement de l’ordre du jour en apportant des amendements qui ont porté notamment sur le déploiement des contingents de la SADC pour juguler les menées subversives des terroristes du M23 soutenu par le régime de Kigali.

La partie congolaise s’est engagée à coordonner des calendriers et échéances relatifs au retrait de différentes missions sur terrain, notamment l’EAC. Des sources bien renseignées indiquent que la réunion a mûri des réflexions pour un déploiement des troupes SADC d’ici au 30 novembre 2023.




Recyclage et valorisation des déchets : Julien Paluku met en place une Task Force

La problématique de la gestion des déchets qui rendent sale Kinshasa avec une production de plus de 10.000 tonne par jour fait aujourd’hui de Kinshasa une ville polluée. Le ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya vient de mettre en place une Task Force qui conçoit déjà des stratégies concrètes pour une bonne promotion de recyclage et valorisation des déchets dans la capitale congolaise. Et ce, dans l’objectif de donner une réponse adéquate à la recommandation faite par le Président de la République, Félix Tshisekedi lors du dernier conseil des ministres sur l’évaluation de la filière industrielle des déchets.

Ce jeudi au tour du Directeur de Cabinet du ministre de l’Industrie, Jean-Dieudonné Kavese, les experts et les opérateurs économiques œuvrant dans le recyclage des différents déchets plastiques, industriels, électroniques et hospitaliers ont insisté sur la mise en contribution des entreprises de collecte, de recyclage, les centres de recherche pour collecter les données, les terrains pour entreposage et les finances ainsi que le régime douanier et fiscal préférentiel en faveur de cette économie circulaire.

Grâce aux conditions incitatives, plusieurs a opérateurs économiques vont s’intéresser désormais à cette filière qui offre des opportunités, a fait entendre Jean-Dieudonné Kavese.

« Je pense que nous sommes de plein pied dans la mise en œuvre du Plan directeur d’industrialisation. Parce que, autant nous avons commencé avec la mise en œuvre de la chaine de valeur des minerais stratégiques, maintenant vient le temps de valoriser les déchets, parce que c’est aussi une ressource qu’il faudrait aboutir par l’industrialisation », dit-il, avant d’ajouter que nous avons été agréablement surpris de voir que les réflexions avaient déjà été menées par certains acteurs à qui nous avons confié la mission de nous donner l’état de lieu et nous pensons que nous allons mettre en place une commission qui va réfléchir rapidement.

Et de poursuivre que le ministre nous a confié la tâche de pouvoir lui présenter les éléments qu’il doit présenter au conseil des ministres par rapport à la mise en place urgente de cette industrie de la valorisation des déchets. C’est une bonne nouvelle non seulement pour les Kinois, parce qu’à cette réunion, nous avons aussi convié un opérateur du Haut Katanga qui a commencé déjà la valorisation des déchets et il produit non seulement les matières valorisées, mais aussi les Cathodes qui sont les produits que l’on récolte dans les batteries, qui sont sélectionnés au niveau de Lubumbashi.

« Je peux penser qu’à cette réunion, il y a une lueur d’espoir et d’ici là la ville va être très propre. Nous allons fédérer ceux qui ont déjà commencé ces initiatives, parce qu’il y a un exemple qui a été donné en disant, il y a quelqu’un qui a installé une usine de transformation des déchets pour produire au moins 400.000 tonnes, mais il ne récolte que 400. Vous comprenez que l’usine fonctionne à 1/10ème. Il suffisait qu’il y ait cet appui du ministère de l’Industrie pour que les autres opérateurs viennent nous aider à assainir la ville et produire les matières qui doivent être consommées par la population », souligne le Directeur de cabinet du ministre de l’Industrie.

Des solutions existent

A cette occasion, Charles Tshibanda, Directeur général de Clean Congo du groupe MES basé à Lubumbashi a partagé son expérience dans le recyclage des batteries, huiles usées et plastiques

« Nous remercions le ministre de tutelle de nous avoir associé à ce travail. Nous sommes en relation avec le ministère de l’Industrie, surtout concernant l’industrie du recyclage depuis plusieurs années et nous apprécions aussi la volonté du chef de l’Etat qui a vu l’importance de l’assainissement, surtout de la valorisation des déchets. Parce que l’assainissement est un travail couteux, mais lorsqu’on intègre l’aspect business dans la gestion des déchets, il y a quand même une motivation », a-t-il indiqué.

Il a ajouté qu’il a toujours pris à cœur le problème du recyclage, car je pense aux générations futures. Les enfants vivront dans quel monde si nous-mêmes sommes en train de vivre dans une décharge à ciel ouvert ? Notre contribution, c’est sur base de ce que nous faisons déjà, ça peut donner l’espoir pour la ville de Kinshasa.

Déjà dans le Haut Katanga, nous recyclons les mitrailles ferreuses, les batteries usagées, des huiles de vidange, tout ce qui est déchet plastique et nous sommes en train de faire un montage pour produire l’énergie électrique à partir des pneus usés. Donc, le déchet pour les uns, qui est un élément encombrant, gênant, qui peut être un passif parce que ça génère souvent des dettes pour des entreprises, ça peut être converti en un bien qui rentre encore dans le circuit économique. Et ce système permet un double impact sur l’environnement. Un impact positif d’abord dans le ralentissement de l’épuisement des matières premières, parce qu’au lieu de recourir à la nature pour extraire, on recourt à ce qui est déjà dans le circuit. De 2, ça permet de lutter contre la pollution. La nature a un seuil qu’il ne faut pas dépasser, seuil à partir duquel la nature ne peut plus résorber les déchets. Et avec le recyclage, nous atteignons ces deux objectifs.

Des conditions de transport

L’expert Francis Useni a quant à lui insisté sur la politique du transport de ces déchets. « C’est pour nous une initiative louable qui a été prise au niveau du Gouvernement, le fait de confier la charge au ministre de l’Industrie de mettre en œuvre l’industrie de traitement des déchets qui est un volet spécifique du programme d’industrialisation dans lequel le Gouvernement est déjà engagé et nous considérons cela comme une avancée significative dans le sens non seulement de l’assainissement, mais du nettoyage et même l’élimination des déchets à Kinshasa en particulier et dans toutes les villes en général », apprécie-t-il.

Parce qu’en considérant que les déchets que nous voyons qui sont de plisseurs types, sont et constituent une matière première pour l’industrie, le fait aujourd’hui de mettre un groupe de travail qui commence à réfléchir sur l’état de lieu, mais aussi la mise en place d’une politique efficace qui puisse permettre à ce que les déchets soient traités de manière industrielle et mettre en place des mesures incitatives qui permettront à ce que dans l’avenir, que les investisseurs puissent s’intéresser au secteur.

Signalons que cette politique publique sera dupliquée dans d’autres villes du pays.




L’économiste universelle (Nicholas Owen)

Nicholas Owen brosse le portrait de Minouche Shafik, de l’Université Columbia, dont le parcours professionnel englobe le développement international, des responsabilités au sein d’une banque centrale et la publication d’ouvrages sur le contrat social

Ce n’est pas un hasard si l’économiste Minouche Shafik a joué un rôle clé lors des principaux tournants économiques mondiaux de ces 30 dernières années. Et c’est toujours le cas.

Peu après l’obtention d’un doctorat en économie de l’Université d’Oxford, elle a travaillé sur l’Europe de l’Est à la Banque mondiale après la chute du mur de Berlin, en 1989. Au moment de la campagne Make Poverty History au cœur des années 2000, elle dirigeait l’influent département du Développement international du gouvernement britannique.

Lors de la crise de la dette dans la zone euro en 2009–10, elle supervisait les activités du Fonds monétaire international dans plusieurs pays à l’épicentre de la crise. Elle pilotait les programmes du FMI au Moyen-Orient au moment des manifestations pour la démocratie des Printemps arabes, au début des années 2010. Elle était gouverneure adjointe de la Banque d’Angleterre, responsable d’un bilan de 500 milliards de dollars, au moment de la tourmente provoquée par le vote britannique en faveur du Brexit.

Aujourd’hui, à l’âge de 60 ans, elle est la première femme présidente de l’Université Columbia à New York, après avoir passé six ans à la tête de la London School of Economics and Political Science (LSE). Cette économiste atypique a mené une carrière qui englobe l’élaboration de politiques économiques nationales, des rôles au sein d’institutions financières internationales et d’une banque centrale, ainsi que des fonctions de premier plan dans l’enseignement supérieur. Parmi les distinctions qui lui ont été décernées figurent le titre de baronne de la Chambre des lords et de Dame commandeur de l’ordre de l’Empire britannique pour services rendus à l’économie mondiale, ainsi que celui de membre de l’Académie britannique.

Selon ceux qui la connaissent, Minouche Shafik, qui est née en Égypte et a grandi dans le sud des États-Unis, apporte un mélange peu commun de fermeté d’esprit, de brio intellectuel, de courage et d’aptitude à influencer les décideurs.

Andrew Steer, aujourd’hui président et directeur général du Bezos Earth Fund, se souvient que, lorsqu’elle était jeune économiste, Mme Shafik se distinguait par sa capacité à allier son intellect à une empathie exceptionnelle et un sens politique hors du commun. Il l’a recrutée en 1992 pour travailler au sein de son équipe chargée des rapports sur le développement à la Banque mondiale. « Il ne suffit pas d’effectuer une bonne analyse pour persuader les pouvoirs publics de changer de politique », explique-t-il.

« On y parvient en faisant preuve de finesse, en essayant de se mettre à leur place et de voir les choses de leur point de vue. Minouche est extrêmement douée pour cela. » Par la suite, elle est devenue, à 36 ans, la plus jeune vice-présidente de l’histoire de la Banque mondiale, hommes et femmes confondus.

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne et ancienne Directrice générale du FMI, souligne son style de leadership prévenant et inclusif. Les deux femmes ont travaillé ensemble pendant trois ans au début des années 2010, alors que Mme Shafik faisait partie des directeurs généraux adjoints de la Française.

« Minouche, c’est un subtil mélange d’Orient et d’Occident ; elle est aussi égyptienne qu’européenne, aussi britannique qu’américaine », estime Christine Lagarde. « Elle soutient les autres, en particulier les femmes, lorsque c’est mérité. Elle ne tolère pas la bêtise mais elle accorde une chance à tout le monde. »

Dans son livre What We Owe Each Other, paru en 2021, Mme Shafik plaide en faveur d’un nouveau contrat social prenant en compte les changements démographiques et technologiques qui transforment la société. Elle propose de renforcer « l’architecture de la sécurité et des opportunités » par le partage des risques et l’investissement dans les individus. « Nous devons passer à un stade différent, où nous en demandons davantage aux gens et où nous investissons davantage en eux », estime‑t‑elle. Cela implique de fixer un revenu plancher, combiné à des incitations au travail, à des retraites transférables liées à l’espérance de vie, à l’éducation permanente et à la reconversion, ainsi qu’à des interventions dès la petite enfance pour offrir une réelle égalité des chances.

À la tête de l’une des meilleures universités du monde, Mme Shafik craint que la culture de l’annulation n’étouffe la liberté de débat qui enrichit la vie étudiante. « La raison d’être de l’université est de se confronter à la différence et de relever des défis intellectuels », affirme-t-elle. Défenseuse de la liberté d’expression dans le respect de la loi, elle se félicite qu’au sein de la prestigieuse LSE, personne n’ait été empêché d’exprimer des opinions que d’aucuns pourraient juger choquantes.

Toutefois, elle constate avec inquiétude que nos sociétés ont un peu perdu de leur capacité à exprimer les désaccords de manière courtoise. Selon elle, les universités doivent apprendre à débattre de sujets sensibles. « C’est en écoutant que l’on apprend, que l’on parvient à un consensus et que l’on va de l’avant en tant que communauté », pense-t-elle.

En 1966, alors qu’elle avait quatre ans, Minouche et sa famille ont fui l’Égypte du président Gamal Abdel Nasser pour les États-Unis, s’installant d’abord à Savannah, en Géorgie, au fin fond du Sud-américain. Seul son père, un scientifique dont les biens avaient été nationalisés par les autorités égyptiennes, parlait un peu l’anglais. Tous les matins, sa mère vérifiait la boîte aux lettres et pleurait dans l’attente de nouvelles du pays.

Très vite, la famille a appris la langue et a trouvé ses marques grâce notamment à un voisin bienveillant qui conseilla à sa mère d’inviter des enfants du quartier à venir sympathiser avec les siens autour de la piscine gonflable. Mme Shafik a tiré de cette expérience un intérêt durable pour la mobilité sociale et les facteurs qui déterminent le parcours de vie d’un individu. « Ma famille a connu une mobilité sociale aussi bien vers le bas que vers le haut », rappelle-t-elle.

De grands bouleversements

Au cours de son enfance, les États-Unis ont connu de grands bouleversements sociaux et politiques : la guerre du Viet Nam, le mouvement pour les droits civiques et le Watergate. Elle ne compte plus le nombre d’écoles où elle s’est rendue en bus en Géorgie, en Caroline du Nord et en Floride, au gré des déménagements de la famille et des tentatives des autorités d’équilibrer le nombre d’élèves de couleur et blancs dans les salles de classe.

« Tous ces facteurs ont façonné mon intérêt pour la politique, l’action des pouvoirs publics, les relations internationales et l’équité », explique-t-elle. « Ils ont exercé une grande influence sur ce que j’ai choisi de faire par la suite. »

Après un bref retour en Égypte à l’adolescence, elle obtient une licence en économie et en politique à l’Université du Massachusetts à Amherst. Elle décrochera ensuite une maîtrise en économie à la LSE et un doctorat en économie à Oxford.

Président de l’Institut de recherche Grantham de la LSE et économiste de renom dans le domaine du climat, Nicholas Stern se souvient d’avoir rencontré Mme Shafik alors qu’elle était étudiante en master, au milieu des années 80. À l’époque, ils faisaient tous deux partie d’une délégation d’enseignants et d’étudiants venus rencontrer la princesse Anne, chancelière de l’Université de Londres. Après une nouvelle rencontre avec la princesse quelque 35 ans plus tard, Nicholas Stern relève le contraste frappant en termes de mobilité sociale : « Minouche est passée d’étudiante à présidente, alors que je suis toujours professeur et Son Altesse Royale est toujours princesse ».

Mme Shafik a passé une grande partie de sa vie professionnelle à Londres et à Washington. En 2002, elle a épousé le scientifique Raffael Jovine à Washington, est devenue la belle-mère des trois enfants de ce dernier et a mis au monde des jumeaux, le tout en une seule année émaillée de nuits blanches. Encore aujourd’hui, elle se rend fréquemment en Égypte, où vivent sa mère et une grande famille élargie. Elle déplore que la situation au Moyen-Orient ne soit pas aussi satisfaisante qu’elle pourrait l’être en raison de mauvaises décisions et de politiques économiques peu judicieuses, combinées à des conflits internes et à des interventions extérieures.

Alors qu’elle travaillait à la Banque mondiale dans les années 90, Mme Shafik s’est souvent rendue au Moyen-Orient pendant le processus de paix d’Oslo entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat. Elle a écrit un ouvrage en deux volumes sur les possibilités de coopération économique. Dans les années 2010, elle était directrice générale adjointe du FMI au moment où les manifestations des Printemps arabes ont secoué la région.

« À chaque fois, la situation a démarré avec beaucoup d’optimisme et s’est soldée par une déception », constate-t-elle. Le processus de paix s’est effondré après l’assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin par un militant d’extrême droite. Les espoirs démocratiques des Printemps arabes ont été contrariés par des contre-révolutions et des guerres civiles.

Il est fréquent d’entendre que le Moyen-Orient a besoin de dirigeants plus compétents. Pour Mme Shafik, le meilleur espoir de la région pour un avenir plus prospère passe par une inversion du déclin constant de l’indépendance des parlements, des tribunaux, des banques centrales, de la société civile et de la presse libre. « À long terme, le plus important pour améliorer les perspectives de la région est d’avoir des institutions fortes. Des institutions qui veillent à ce que les décideurs, quels qu’ils soient, agissent dans l’intérêt général. »

Elle exprime cependant sa confiance envers la jeunesse, l’histoire extraordinaire et l’énorme potentiel du Moyen-Orient, soulignant que les pays ont prospéré lorsqu’ils ont mené des politiques avisées. « Les lois de l’économie s’appliquent au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord, comme partout ailleurs », dit-elle.

Une législation qui fera date

Mme Shafik a passé sept ans au sein du département britannique du développement international (DFID). En 2008, elle est nommée au poste de secrétaire permanente, le plus élevé dans la hiérarchie du département. Elle supervisera la législation qui entérinera l’engagement de consacrer au moins 0,7 % du revenu national brut à l’aide publique au développement, soit un budget annuel d’environ 20 milliards de dollars.

« Nous éprouvions une immense fierté à l’époque car le DFID ne se contentait pas de consacrer de gros moyens au développement, en particulier pour les populations les plus pauvres du monde. Nous étions également un chef de file pour l’ensemble du système international et nous mobilisions les ressources d’autres pays et d’organisations internationales. »

Prédécesseur de Mme Shafik à la tête du DFID, Suma Chakrabarti attribue sa réussite en tant que cheffe de file à sa compréhension des motivations des gens et à sa capacité à en tirer des idées pour des réformes indispensables. Selon lui, elle a mis ces compétences au service du changement dans les pays en développement et dans toutes les institutions où elle a travaillé.

Président du Center for Global Development, Masood Ahmed a travaillé aux côtés de Mme Shafik à divers postes à la Banque mondiale, au FMI et au DFID. « Ce qui frappe le plus chez elle, c’est son humanité et sa sincérité », assure-t-il. Il souligne également sa faculté à véhiculer des messages fermes sans véhémence. « Son empathie indéniable lui permet de dissocier le message de la personne, et ce d’une manière tout à fait unique. »

Près de dix ans après le départ de Mme Shafik du DFID, le Premier ministre Boris Johnson a rattaché ce dernier au bureau des Affaires étrangères, le Foreign Office, ce qui a dilué l’engagement en matière d’aide au développement. Selon Mme Shafik, le succès du DFID tenait à la clarté de son objectif, à savoir réduire la pauvreté dans le monde. Ce n’est plus le cas au sein du Foreign Office, qui poursuit des objectifs géopolitiques, commerciaux et autres. « La voix et les moyens que le DFID apportait manquent cruellement au système international aujourd’hui », dit-elle.

 

Il est vrai que le système international et ses institutions se trouvent dans une situation délicate. Les budgets consacrés à l’aide ont été réduits, la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques menacent de paralyser les organisations multilatérales, et la hausse des taux d’intérêt pèse sur les pays en développement lourdement endettés.

« Les organisations internationales n’ont pas connu un contexte extérieur aussi difficile depuis la guerre froide », affirme Mme Shafik. Elle souligne qu’il est important que les pays continuent à préserver un espace de coopération internationale, notamment en ce qui concerne les biens publics mondiaux tels que le climat, la préparation aux pandémies et la stabilité financière. « Il est d’autant plus important d’avoir un lieu de discussion sur ces questions mondiales lorsque les voies bilatérales ne fonctionnent pas de manière efficace », précise-t-elle.

Le goût amer du Brexit

Les trois années que Mme Shafik a passées à la Banque d’Angleterre ont coïncidé avec le vote de 2016 en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Elle se souvient d’être entrée à 4 h du matin dans une salle de marchés bondée pour suivre les résultats et de voir sur les écrans la livre sterling chuter au moment de l’ouverture des marchés asiatiques.

La période du Brexit a été marquée par la rancœur. Les conseils avisés de la Banque d’Angleterre sur les répercussions négatives qu’un vote en faveur de la sortie pourrait avoir sur l’économie ont conduit les partisans du Brexit à accuser l’institution d’être un agent du « Project Fear ». Mme Shafik reconnaît que les tentatives de la banque de contribuer au débat par une analyse économique rigoureuse n’ont eu qu’un « succès mitigé ». En fin de compte, le vote touchait à un enjeu beaucoup plus politique, dit-elle.

Selon elle, la plus grande contribution de la banque a été son plan d’urgence visant à maintenir la stabilité macroéconomique et financière, quelle que soit l’issue politique. « À l’ouverture des marchés à Londres, nous pouvions dire que nous avions mis en place des facilités de liquidité si une institution en avait besoin. Comme nous étions préparés et que nous avons pu rassurer les marchés, aucun soutien n’a été nécessaire. »

En 2017, Mme Shafik a quitté la Banque d’Angleterre pour rejoindre le monde universitaire. C’est au cours de son mandat à la présidence de la LSE (au plus fort de la pandémie de COVID-19) qu’elle a écrit What We Owe Each Other, son appel à repenser le contrat social. Écrirait-elle l’ouvrage différemment aujourd’hui ? La seule modification, répond-elle, serait d’ajouter un chapitre sur le contrat social international et les moyens de le renforcer.

Beaucoup de monde a été surpris de voir une personne ayant fait une grande partie de sa carrière au sein d’institutions financières internationales écrire un ouvrage sur les politiques sociales nationales. De son côté, l’intéressée estime que les gens ne seront favorables à un système mondial plus coopératif que si leur contrat social national est juste.

« Les gens doivent être convaincus qu’ils vivent au sein d’une société où l’architecture des opportunités est équitable, ce qui les rendra plus généreux à l’égard des citoyens d’autres pays », pense-t-elle.




Nord-Kivu : La Monusco et les FARDC lancent l’opération « Springbok » pour protéger la ville de Goma et la cité de Sake

Au Nord-Kivu, la MONUSCO et les Forces armées de la RDC (FARDC) ont annoncé, ce vendredi, 3 novembre, à Goma le lancement de l’opération conjointe dénommée « Springbok ».

Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse animée conjointement par le commandant de la force de la MONUSCO et le porte-parole du gouverneur militaire. L’opération vise à protéger la ville de Goma et la cité de Sake, notamment contre la menace des attaques de la rébellion du M23.

Cette nouvelle opération est lancée après près de 6 jours des combats intermittents entre les FARDC et les rebelles du M23, cette semaine, autour de la ville de Goma dans le territoire de Nyiragongo.




Judo: Les arbitres en réunion chez feu Me Makoma Saito

Dans un communiqué signé par Me José Mbuyulu, arbitre international, ce dernier a invité ses pairs à la réunion ce jeudi 02/11/2023 au lieu du deuil chez Grand Me Makoma Saito, sise avenue Kasongo Lunda, dans la commune de Lingwala.

Pour ceux qui l’ignorent, le judo congolais est en deuil. Il a perdu un de ses dignes fils en la personne de Grand Me Makoma Grand Me Makoma Mutombo Saito Tombash, Godan, arbitre UAJ/C, Directeur Technique Judo Club Lingwala et entraineur du Judo Club Vatican de Brazzaville. A l’occasion de la journée mondiale de judo célébrée le 28 octobre de chaque année, les Masters judokas de la RDC ont eu pour la circonstance une pensée pieuse en sa mémoire. C’est fut pareil pour le Judo Club Ouragan de la commune de Matete.

Antoine Bolia




Eliminatoires des J.0 2023 : L’élimination des Léopards dames face aux sud-africaines à Soweto ou la conséquence de l’incurie des autorités congolaises

Battues 2-0, le 30 octobre dernier par les Banyana Banyana d’Afrique du Sud, les Léopards/football dames qui étaient engagées aux éliminatoires des Jeux Olympiques Paris 2024, sont éliminées et n’iront pas à Paris. Leur rêve s’est écroulé comme un château des cartes.

Avec un moral bas suite au non payement de leurs primes, ajouter à cela le calvaire qu’elles ont vécu à l’hôtel, bref, l’environnement n’était pas propice pour espérer un meilleur résultat des Léopards dames au match retour en terre sud-africaine. A dire vrai, le match nul (1-1) concédé, le Jeudi 26 octobre 2023 à Kinshasa, était un signe annonciateur des déboires qu’allaient subir les Léopards dames.

A quelque chose malheur est bon. Cette élimination des Léopards dames est la conséquence de l’incurie des autorités congolaises vis-à-vis de la gente féminine. Les sportives ne sont pas du tout considérées à leur juste valeur. Elles donnent plus mais en retour ne reçoivent pas. On dirait qu’elles sont des sous-hommes. Ce n’est pas la première fois que l’on parle de prime non payée quand il s’agit des filles. On a qu’à penser à la situation des cyclistes dames qui ont effectué trois sorties à l’extérieur du pas sans percevoir aucun rond du trésor public. Il en est de même pour d’autres disciplines telles que judo. Est-ce que c’est de cette manière qu’on ose espérer au développement du sport féminin en RDC ? C’est injuste le traitement réservé aux filles sportives. Il est grand temps qu’on repense réellement à la récompense de celles qui honorent le pays. Antoine Bolia




Après son accident et son hospitalisation: L’arbitre Mutshipayi regagne sa maison

Après le terrible accident de circulation survenu le 16 octobre dernier au Katanga, l’arbitre de volley-ball René Mutshipayi a été conduit à l’hôpital Don Bosco pour des soins appropriés.

Aux dernières nouvelles, sa santé évolue de mieux en mieux. Il est même déjà sorti de l’hôpital, nous rapporte-t-on. Les visites chez-lui à la maison sont très limitées.

Antoine Bolia




Sur le Projecteur: Ce qu’on peut retenir du management sportif Arnold Mondjile Wabakonzi Nelo

C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Cette vérité a été bien comprise par le congolais Mondjile Wabakonzi Nelo Arnold.

En effet, Mondjile Wabakonzi Nelo Arnold s’est servi et continue de se servir de son expérience de joueur, de la solide formation qualitative de haute école notamment en Management sportif, technique de négociation, communication, droit du sport, marketing sportif, trading et commerce auxquelles il faut ajouter l’expérience cumulée de 6 ans sur terrain (NDLR dont 4 ans passés dans les sociétés anglaises et 2 ans dans les sociétés françaises).

Dans son travail, Mondjile Wabakonzi Nelo Arnold ne vise qu’une chose : l’épanouissement et le bien-être des joueurs professionnels dont il défend l’intérêt. C’est à ce titre qu’actuellement il représente l’intérêt de 15 joueurs professionnels et l’intérêt de 25 jeunes joueurs qui sont dans les centres de formation.

Parmi les joueurs que Mondjile Wabakonzi Nelo Arnold représente les intérêts, l’on peut citer :

-Emmanuel Bola Lobota

-Basiala Amongo

-Tshisungu Kankonde Simon

-Taddeus Nkeng

-Rabbi Daudet Djongambo

-Donaldoni Zambou Nguemechieu

-Mamadou Diaby

-Kebba Kebeli Suso

Pour ne citer que ceux-là. Arnold Mondjile Wabakonzi Nelo que nous avons eu au téléphone est prêt à soutenir et aider nos jeunes soucieux ou qui rêvent d’une carrière professionnelle épanouie.

Antoine Bolia