L’ambassadeur émirati à Rabat: le Maroc «était et restera le pays frère et l’allié des Émirats arabes unis»

Le Royaume du Maroc «était et restera le pays frère et l’allié des Émirats arabes unis», a déclaré l’ambassadeur émirati Al-Asri Saeed Ahmed Al Dhaheri, qualifiant de «fraternelles et familiales» les relations entre les deux pays et leurs deux Chefs d’État.

Dans une déclaration à la MAP, Al-Asri Saeed Ahmed Al Dhaheri, ambassadeur des Émirats arabes unis au Maroc, a souligné que la visite du roi Mohammed VI vient consacrer la profondeur et la solidité des relations stratégiques unissant les deux pays frères et démontrer la convergence de vues de leurs deux dirigeants au sujet des questions d’intérêt commun.

Le diplomate émirati a rappelé que les relations bilatérales, dont les bases ont été jetées par feu le roi Hassan II et feu Cheikh Zayed Ben Soltane Al Nahyane, se sont consolidées sous l’ère du roi Mohammed VI et de son frère Cheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, et ont connu un développement remarquable, notamment sur les plans politique et économique.

La Déclaration «Vers un partenariat novateur, renouvelé et enraciné», signée par les Chefs d’État des deux pays lors de cette visite, vient consacrer la solidité de ces relations et constitue un prolongement des projets réalisés par l’État des Émirats arabes unis dans le Royaume du Maroc, s’est-il félicité, notant que ces projets confortent l’infrastructure du Maroc et ouvrent de nouvelles perspectives devant les investisseurs du secteur privé.

Cette Déclaration constitue aussi un développement qualitatif dans les relations bilatérales, a indiqué Al-Asri Saeed Ahmed Al Dhaheri, précisant que les Émirats arabes unis ont toujours veillé à accompagner les grands projets lancés par le roi Mohammed VI au cours des deux dernières décennies et la mise en œuvre optimale des conventions conclues par les deux pays.

Il a, par ailleurs, rappelé le soutien constant des Émirats arabes unis au Maroc au sujet de son intégrité territoriale, ainsi que le soutien de Rabat à Abu Dhabi notamment concernant la récupération de ses trois îles, Tunb Al-Kubra, Tunb Al-Sughra et Abu Musa.

Par Le360 (avec MAP)




Les relations maroco-émiraties enregistrent un bond qualitatif vers des horizons meilleurs (Universitaire)

Les relations maroco-émiraties enregistrent un bond qualitatif vers des horizons meilleurs de partenariat économique prospère et agissant, à la faveur des mémorandums et de la Déclaration “Vers un partenariat novateur, renouvelé et enraciné », signés à l’occasion de la visite de travail et de fraternité de Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux Emirats Arabes Unis, a affirmé le professeur Tajeddine Houssaini.

«Ces relations connaissent aujourd’hui un tournant décisif vers un partenariat enraciné, basé sur l’innovation et sur la profondeur des liens bilatéraux, allant au-delà du concept des alliances stratégiques que le Maroc a établies avec d’autres pays», a expliqué M. Houssaini dans une déclaration à la MAP.

Ce partenariat global concerne plusieurs volets de la coopération bilatérale, a-t-il rappelé, notant que les douze mémorandums signés, à l’occasion de la visite royale, donnent une priorité exceptionnelle à des investissements hautement porteurs, couvrant essentiellement les domaines des infrastructures, de l’eau, de l’énergie, de la sécurité alimentaire etc…

Les mémorandums signés sont également de nature à renforcer la coopération maroco-émiratie au niveau de l’espace afro-atlantique, a-t-il ajouté.

Selon lui, les partenariats scellés marquent ainsi un bond en avant dans les relations historiques unissant les deux pays depuis le règne de feu SM le Roi Hassan II et de feu SA Cheikh Zayed Ben Soltane Al Nahyane. Ces relations, a-t-il ajouté, ont toujours été basées sur la solidarité, la fraternité et la convergence de vues sur les questions régionales et internationales.




La visite de SM le Roi aux Émirats Arabes Unis a donné au partenariat déjà stratégique et historique entre les deux pays une ampleur jamais atteinte (politologue)

La visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux Émirats Arabes Unis et Sa rencontre avec Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane a donné au partenariat déjà stratégique et historique, entre les deux pays, une ampleur jamais atteinte, a souligné le politologue Mustapha Tossa.

“Cette visite historique fait du Maroc et des Émirats Arabes Unis deux alliés solidement et structurellement liés par des projets de coopération économique gigantesques”, a affirmé M. Tossa, dans une déclaration à la MAP.

La Déclaration “Vers un partenariat novateur, renouvelé et enraciné entre le Royaume du Maroc et l’État des Émirats Arabes Unis”, signée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Son Altesse Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, reflète cette volonté commune, à la fois marocaine et émiratie, de graver dans le marbre une nouvelle ambition dans la relation déjà “très riche” entre les deux pays, a relevé M. Tossa.

”Il s’agit d’un modèle d’alliance entre deux pays qui aspirent à sceller leurs destins communs, à travers une solide imbrication de leurs économies”, a-t-il expliqué.

”Les Émirats Arabes Unis apportent leurs fonds d’investissements et leur ingénierie financière et le Maroc offre son tissu industriel, son climat d’affaires propice et des opportunités inédites de développement économique”, a souligné le politologue.

Le Maroc, un pays qui aspire à restructurer l’ensemble de la dynamique de développement de ses territoires, y compris les provinces du Sud, un pays qui se prépare à l’organisation de la Coupe du monde 2030, est un “immense terrain d’opportunités pour les grands investisseurs étrangers”, a-t-il indiqué.

Et le politologue d’enchaîner que la précieuse relation personnelle entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane a transformé les Émirats Arabes Unis en un acteur majeur de cette ambition commune basée sur le principe gagnant-gagnant qui solidifie les alliances et renforce les amitiés.

“Il est à noter que le spectaculaire faste qui a ébahi le monde entier, réservé par les autorités émiraties pour l’accueil de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est un signal politique important de la précieuse qualité des relations entre les deux pays”, a ajouté M. Tossa.




Ouverture à Fès de la 5ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains

Les travaux de la 5ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains se sont ouverts, mercredi à Fès, avec la participation de 400 de ses membres représentant 48 pays.

Organisée avec la Haute approbation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, Président de la Fondation, cette session connaît la participation des présidents et des membres des sections de la Fondation dans ces pays africains, outre des membres du Conseil supérieur des Ouléma.

Cette session, de trois jours, sera marquée par la présentation du rapport officiel des activités de la Fondation pour l’année 2022 et du résumé des activités de 2023, ainsi que des projets et activités programmés pour l’année 2024 avant leur approbation par les quatre commissions permanentes de la Fondation : les Commissions des activités scientifiques et culturelles, des études de la Charia, de la revitalisation du patrimoine islamique africain et de la coopération et du Partenariat.

Cette session sera sanctionnée par un communiqué final de la réunion du Conseil supérieur de la Fondation et les recommandations qui émergeront des travaux des quatre commissions.

En marge de cette session, la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains organise vendredi à la bibliothèque de la Mosquée d’Al Qaraouiyin, la cérémonie du lancement officiel de la “Charte des Ouléma africains”, qui constitue le document de référence portant la voie doctrinale et servant les objectifs des Ouléma de la fondation.

Au programme figure aussi la cérémonie de remise des prix de la quatrième édition du Concours de mémorisation, de récitation et de psalmodie du Saint Coran de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains, qui s’est déroulée du 10 au 12 Ramadan 1444 à Fès (1er/3 avril 2023).

La tenue de cette session s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre des dispositions de l’article 4 du Dahir n° 1.15.75 du 07 Ramadan 1436 (24 juin 2015), tel que modifié, portant création de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains.

Cet article met notamment l’accent sur l’importance d’unifier et de coordonner les efforts des Ouléma musulmans, au Maroc et dans les autres États africains, en vue de faire connaître les valeurs de l’Islam tolérant, de les diffuser et de les consolider.

Il insiste aussi sur l’importance de prendre toute initiative permettant d’intégrer les valeurs religieuses de tolérance dans toute réforme à laquelle est subordonnée toute action de développement en Afrique, que ce soit au niveau de continent qu’au niveau de chaque pays, d’animer l’action intellectuelle, scientifique et culturelle en rapport avec la religion musulmane, de consolider les relations historiques qui lient le Maroc aux autres États africains et de veiller à leur développement.

Cet article souligne également l’impératif de veiller à la revitalisation du patrimoine culturel islamique africain commun, en le faisant connaître et en œuvrant à sa diffusion, sa conservation et sa sauvegarde.

La 5ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains est marquée par l’adhésion de 14 nouvelles sections représentant le Burundi, le Botswana, le Congo Brazzaville, le Cap-Vert, l’Eswatini, la Guinée équatoriale, l’île Maurice, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles, le Soudan du Sud, la Zambie et le Zimbabwe.

La Fondation dispose également de sections en Afrique du Sud, en Angola, au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, aux Comores, au Congo, en Côte d’Ivoire, à Djibouti, en Éthiopie, au Gabon, en Gambie, au Ghana, en Guinée-Bissau, en Guinée Conakry, au Liberia, au Kenya, à Madagascar, au Malawi, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Nigeria, en Ouganda, en République centrafricaine, au Rwanda, au Sierra Leone, au Sénégal, en Somalie, en Tanzanie, au Tchad, au Togo, à Sao Tomé et au Soudan.




SM le Roi, Amir Al Mouminine, a contribué à la préservation de la religion en Afrique (Ahmed Toufiq)

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a tenu à contribuer à la préservation de la religion à l’échelle du continent africain, a affirmé, mercredi à Fès, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, et président délégué de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains, Ahmed Toufiq.

“Le Royaume et plusieurs pays africains partagent l’attachement aux mêmes valeurs et constantes religieuses, ce qui a fait que le modèle religieux marocain est -largement suivi et salué- au niveau du continent”, puisque “Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, est le protecteur de la foi et de la religion”, a indiqué M. Toufiq à l’ouverture de la 5ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation.

Il a ajouté que ce qui distingue le Royaume dans ce domaine “ce sont les actes légaux de la bei’a à Amir Al Mouminine qui sont rédigés par des adouls et authentifiés par des magistrats et qui remontent à quatre siècles”.

“Nos ouléma ont jeté les fondements religieux de la bei’a considérant que cet acte préserve les constantes de la nation, dont la religion”, a-t-il dit, soulignant que ces ouléma marocains ont choisi de partager les valeurs authentiques de la religion avec les érudits africains afin de diffuser et de vulgariser le message de l’Islam, en partant d’une compréhension correcte de la religion et de la Sunna du prophète Sidna Mohammed.

Le ministre a invité les oulémas à jouer pleinement leur rôle afin de contribuer à la renaissance et au rayonnement de l’Islam, le but étant de “diagnostiquer le grand fossé qui existe entre l’Islam et la pratique de cette religion par les croyants”.

Il a précisé que les érudits africains sont appelés à suivre et s’imprégner de la voie tracée par la première génération de savants musulmans dans la manière de diffuser les enseignements de l’Islam, et qui est basée sur les constantes religieuses communes et la purification des âmes, citant la “Charte des ouléma africains”, qui est considérée comme un guide concret pour mener à bien ces efforts et ces objectifs.

Dans ce sens, le ministre a mis en avant les liens forts qui unissent les ouléma marocains et africains, outre les relations profondes entre les confréries soufies, réitérant son appel aux ouléma à adopter un “nouveau modèle” de transmission des messages de l’Islam.

Il a fait remarquer que les travaux de la cinquième session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains constituent une occasion pour faire le bilan des réalisations accomplies par cette institution et prospecter les meilleurs moyens de promouvoir et développer son action à l’avenir, précisant que la Fondation doit se pencher sur l’approbation de l’adhésion de nouvelles sections.

M.Toufiq a noté par ailleurs que la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains œuvre pour aider les fidèles à accomplir les bonnes œuvres et à permettre aux érudits africains, aux côtés des ouléma marocains, de diffuser le message authentique de l’Islam pour représenter dignement leurs pays, mettant l’accent sur la contribution éminente des ouléma à la réalisation du développement globale durant les temps modernes.

Les travaux de la 5ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains se sont ouverts avec la participation de 400 de ses membres représentant 48 pays.

Organisée avec la Haute approbation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, Président de la Fondation, cette session connaît la participation des présidents et des membres des sections de la Fondation dans ces pays africains, outre des membres du Conseil supérieur des oulémas.

Cette session, de trois jours, sera marquée par la présentation du rapport officiel des activités de la Fondation pour l’année 2022 et du résumé des activités de 2023, ainsi que des projets et activités programmés pour l’année 2024 avant leur approbation par les quatre commissions permanentes de la Fondation : les Commissions des activités scientifiques et culturelles, des études de la Charia, de la revitalisation du patrimoine islamique africain et de la coopération et du Partenariat.

Elle sera sanctionnée par un communiqué final de la réunion du Conseil supérieur de la Fondation et les recommandations qui émergeront des travaux des quatre commissions.




Une experte de l’ONU dénonce le sort des défenseurs des droits humains en Algérie    

L’Algérie doit cesser de s’en prendre aux défenseurs des droits de l’homme afin de consolider les réformes sociales entreprises au cours des quatre dernières années, a plaidé ce mardi une experte indépendante de l’ONU.

« Tout en saluant les réformes évidentes ayant eu lieu au cours des quatre dernières années et le nouvel accent mis sur la participation citoyenne, je regrette que certains défenseurs des droits de l’homme travaillant sur des sujets sensibles subissent des restrictions constantes », a déclaré la Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, dans un communiqué publié à l’issue d’une visite officielle dans le pays.

L’experte de l’ONU a observé quatre principaux types de violations utilisées pour empêcher les défenseurs des droits humains d’exercer leur travail : un harcèlement judiciaire constant, la dissolution des principales organisations de défense des droits de l’homme, des restrictions sur la liberté de mouvement, ainsi que des pratiques d’intimidation et de surveillance ayant de graves répercussions sur la santé mentale des défenseurs et de leurs familles.

Des lois suscitant de la « terreur »

« Je déplore qu’un groupe de défenseurs des droits de l’homme ayant tenté de se rendre à Tizi Ouzou, où je tenais des réunions, en aient été empêchés et aient été détenus durant 10 heures », a-t-elle ainsi déclaré.

« Compte tenu de l’histoire récente de l’Algérie, des lois robustes relatives au terrorisme sont manifestement nécessaires », a indiqué l’experte. « Cependant, il est regrettable de constater que les lois conçues pour lutter contre le terrorisme suscitent tant de terreur auprès des défenseurs des droits de l’homme, en raison d’une définition trop large et excessivement vague de ce qui relève du terrorisme dans le Code pénal ».

La Rapporteure spéciale a noté que l’Article 87 bis du Code pénal algérien était l’une des lois les plus fréquemment invoquées pour poursuivre les défenseurs des droits de l’homme en justice.

Des progrès dans plusieurs domaines

Toutefois, l’experte a déclaré que de nombreuses personnes travaillaient à la protection et à la promotion des droits humains avec le soutien total du gouvernement et des organes consultatifs nouvellement créés dans des domaines tels que les droits de la femme, les droits de l’enfant, l’accès à la santé, la lutte contre la pauvreté et la participation politique.

Sur la base de cette collaboration et de cette expérience, la Rapporteure spéciale a estimé que le gouvernement est désormais mieux équipé pour tendre la main aux défenseurs des droits humains qui travaillent sur des questions sensibles.

Mme Lawlor a enfin salué l’acquittement de trois défenseurs des droits de l’homme, Jamila Loukil, Kaddour Chouicha et Said Boudour, d’accusations de terrorisme qui pesaient contre eux, devant le tribunal de Dar El Baida, dimanche dernier.

« J’espère que cet acquittement marquera le début d’un processus de révision de l’Article 87 bis, et je me tiens à la disposition du gouvernement algérien pour l’assister à cet égard », a-t-elle réagi.

Note :

Les Rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations Unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.




Militants en prison, organisations interdites… La rapporteuse spéciale de l’ONU est à Alger Mary Lawlor, rapporteuse spéciale de l’ONU chargée de la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, est en Algérie. Au menu de sa visite : des entretiens avec les autorités et avec des militants, dont certains sont emprisonnés. Elle rendra un rapport en mars 2024. Mary Lawlor, la rapporteuse spéciale de l’ONU chargée d’examiner la situation des défenseurs des droits de l’homme, en visite en Algérie depuis le 26 novembre et jusqu’au 5 décembre, a pu avoir accès aux prisons d’El Harrach (Alger), de Koléa et de Tiaret. C’est une première, dans ce pays, pour un expert onusien. Mary Lawlor a aussi assisté, le 2 décembre, à l’ouverture du procès des membres de la section d’Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), dissoute, au tribunal de Dar El Beida. Photos sur Facebook Ces représentants – Saïd Boudour, Kaddour Chouicha et Jamila Loukil – « ne devraient pas être poursuivis pour leur travail en tant que défenseurs des droits humains », a-t-elle déclaré à sa sortie de l’audience. Elle a marqué sa solidarité avec les prévenus en publiant des photos, quelques heures plus tard, sur son compte Facebook. Tous les trois comparaissaient pour répondre d’accusations de « complot portant atteinte à la sécurité de l’État et d’appartenance à une organisation terroriste », sur la base de l’article 87 bis du code pénal amendé en juin 2021, qui élargit la définition de l’acte terroriste à une « volonté d’accéder au pouvoir ou de changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels ». Deux jours plus tôt, la rapporteuse avait pu échanger, à la prison d’El Harrach, avec le lanceur d’alerte anticorruption Noureddine Tounsi et avec la militante Karima Naït Sid, coprésidente du Congrès mondial amazigh, arrêtée en août 2021 et condamnée à trois années de prison pour « réception de fonds destinés à saper l’unité nationale et la sécurité de l’État », « utilisation de la technologie pour propager de fausses informations », et « adhésion à une organisation terroriste ». Selon nos sources, d’autres visites à des prisonniers sont prévues – notamment avec Ahmed Manseri, l’ancien président de la section LADDH de Tiaret, qui purge une année de détention pour « diffusion de documents portant atteinte à l’intérêt national » et « incitation à une assemblée non armée ». Quel avenir pour la LADDH ? Mary Lawlor, qui a consacré une grande partie de son programme à s’enquérir de la situation des militants de la LADDH, dissoute en janvier 2023, s’est également entretenue avec Abdelmoumene Khelil, son ancien secrétaire général. « J’ai expliqué à la rapporteuse qu’il fallait que les autorités garantissent aux citoyens la possibilité de défendre les droits humains individuellement ainsi qu’au sein d’associations autonomes, conformément à la Constitution algérienne et aux instruments internationaux de protection des droits humains. Au regard de cet impératif, la dissolution de la LADDH ne saurait être définitive », résume Abdelmoumene Khelil. À Tizi-Ouzou, à l’hôtel Ittourar, la rapporteuse de l’ONU a également rencontré un groupe d’avocats engagé dans la défense des détenus d’opinion et du blogueur et militant Merzoug Touati. Selon Me Yamina Alili, ces échanges ont permis d’évoquer les poursuites judiciaires et les ISTN (interdictions de sortie du territoire national) prises à l’encontre d’une dizaine d’avocats sans qu’aucune action judiciaire ait été engagée au préalable. « Mary Lawlor m’a demandée si j’étais, moi aussi, concernée par cette mesure. J’ai répondu que je ne le savais pas, puisqu’on ne découvre qu’on est sous le coup d’une ISTN qu’une fois arrivé au contrôle de police, à l’aéroport », confie Yamina Alili. L’ONU appelle à gracier les condamnés du Hirak algérien Au cours de son séjour, la rapporteuse de l’ONU a, en outre, animé des réunions avec l’équipe des Nations unies en poste dans le pays ainsi qu’avec le corps diplomatique, rencontré des journalistes, des universitaires et des représentants du mouvement associatif pour tenter de comprendre comment les principales lois et certaines décisions politiques affectent la liberté d’expression, d’association ou de réunion, et comment ces problèmes peuvent être résolus. Mary Lawlor a également été reçue par des responsables officiels : les ministres Brahim Merad (Intérieur et Collectivités locales), Abderrachid Tabi (Justice) et Mohamed Lagab (Information et Communication). Elle s’est aussi entretenue avec le président du Conseil supérieur de la jeunesse, Mustapha Hidaoui, et avec Leïla Aslaoui, membre de la Cour constitutionnelle, qui représentait le président de l’institution, Omar Belhadj. Facilités Ces discussions ont permis de « passer en revue les réformes constitutionnelles et juridiques visant à protéger et à promouvoir les droits de l’homme et les libertés en Algérie, ainsi que les moyens de coopération avec les organisations et les mécanismes régionaux [qui travaillent sur ces sujets] », ont commenté les autorités algériennes. Pour sa part, la rapporteuse a évoqué avec plusieurs hauts responsables algériens « les questions liées à son mandat » et a salué « les facilités » dont elle a bénéficié pour accomplir sa mission en Algérie, qui s’achève ce mardi par une conférence de presse à l’hôtel Saint-Georges. L’experte présentera son rapport au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mars 2024.

Mary Lawlor, rapporteuse spéciale de l’ONU chargée de la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, est en Algérie. Au menu de sa visite : des entretiens avec les autorités et avec des militants, dont certains sont emprisonnés. Elle rendra un rapport en mars 2024.

Mary Lawlor, la rapporteuse spéciale de l’ONU chargée d’examiner la situation des défenseurs des droits de l’homme, en visite en Algérie depuis le 26 novembre et jusqu’au 5 décembre, a pu avoir accès aux prisons d’El Harrach (Alger), de Koléa et de Tiaret.

C’est une première, dans ce pays, pour un expert onusien. Mary Lawlor a aussi assisté, le 2 décembre, à l’ouverture du procès des membres de la section d’Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), dissoute, au tribunal de Dar El Beida.

Photos sur Facebook

Ces représentants – Saïd Boudour, Kaddour Chouicha et Jamila Loukil – « ne devraient pas être poursuivis pour leur travail en tant que défenseurs des droits humains », a-t-elle déclaré à sa sortie de l’audience. Elle a marqué sa solidarité avec les prévenus en publiant des photos, quelques heures plus tard, sur son compte Facebook.

Tous les trois comparaissaient pour répondre d’accusations de « complot portant atteinte à la sécurité de l’État et d’appartenance à une organisation terroriste », sur la base de l’article 87 bis du code pénal amendé en juin 2021, qui élargit la définition de l’acte terroriste à une « volonté d’accéder au pouvoir ou de changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels ».

Deux jours plus tôt, la rapporteuse avait pu échanger, à la prison d’El Harrach, avec le lanceur d’alerte anticorruption Noureddine Tounsi et avec la militante Karima Naït Sid, coprésidente du Congrès mondial amazigh, arrêtée en août 2021 et condamnée à trois années de prison pour « réception de fonds destinés à saper l’unité nationale et la sécurité de l’État », « utilisation de la technologie pour propager de fausses informations », et « adhésion à une organisation terroriste ».

Selon nos sources, d’autres visites à des prisonniers sont prévues – notamment avec Ahmed Manseri, l’ancien président de la section LADDH de Tiaret, qui purge une année de détention pour « diffusion de documents portant atteinte à l’intérêt national » et « incitation à une assemblée non armée ».

Quel avenir pour la LADDH ?

Mary Lawlor, qui a consacré une grande partie de son programme à s’enquérir de la situation des militants de la LADDH, dissoute en janvier 2023, s’est également entretenue avec Abdelmoumene Khelil, son ancien secrétaire général. « J’ai expliqué à la rapporteuse qu’il fallait que les autorités garantissent aux citoyens la possibilité de défendre les droits humains individuellement ainsi qu’au sein d’associations autonomes, conformément à la Constitution algérienne et aux instruments internationaux de protection des droits humains. Au regard de cet impératif, la dissolution de la LADDH ne saurait être définitive », résume Abdelmoumene Khelil.

À Tizi-Ouzou, à l’hôtel Ittourar, la rapporteuse de l’ONU a également rencontré un groupe d’avocats engagé dans la défense des détenus d’opinion et du blogueur et militant Merzoug Touati. Selon Me Yamina Alili, ces échanges ont permis d’évoquer les poursuites judiciaires et les ISTN (interdictions de sortie du territoire national) prises à l’encontre d’une dizaine d’avocats sans qu’aucune action judiciaire ait été engagée au préalable. « Mary Lawlor m’a demandée si j’étais, moi aussi, concernée par cette mesure. J’ai répondu que je ne le savais pas, puisqu’on ne découvre qu’on est sous le coup d’une ISTN qu’une fois arrivé au contrôle de police, à l’aéroport », confie Yamina Alili.

L’ONU appelle à gracier les condamnés du Hirak algérien

Au cours de son séjour, la rapporteuse de l’ONU a, en outre, animé des réunions avec l’équipe des Nations unies en poste dans le pays ainsi qu’avec le corps diplomatique, rencontré des journalistes, des universitaires et des représentants du mouvement associatif pour tenter de comprendre comment les principales lois et certaines décisions politiques affectent la liberté d’expression, d’association ou de réunion, et comment ces problèmes peuvent être résolus.

Mary Lawlor a également été reçue par des responsables officiels : les ministres Brahim Merad (Intérieur et Collectivités locales), Abderrachid Tabi (Justice) et Mohamed Lagab (Information et Communication). Elle s’est aussi entretenue avec le président du Conseil supérieur de la jeunesse, Mustapha Hidaoui, et avec Leïla Aslaoui, membre de la Cour constitutionnelle, qui représentait le président de l’institution, Omar Belhadj.

Facilités

Ces discussions ont permis de « passer en revue les réformes constitutionnelles et juridiques visant à protéger et à promouvoir les droits de l’homme et les libertés en Algérie, ainsi que les moyens de coopération avec les organisations et les mécanismes régionaux [qui travaillent sur ces sujets] », ont commenté les autorités algériennes.

Pour sa part, la rapporteuse a évoqué avec plusieurs hauts responsables algériens « les questions liées à son mandat » et a salué « les facilités » dont elle a bénéficié pour accomplir sa mission en Algérie, qui s’achève ce mardi par une conférence de presse à l’hôtel Saint-Georges. L’experte présentera son rapport au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mars 2024.




J. Kabila et la praxis du pouvoir remodelé en Rdc en contraste avec la reproduction du pouvoir monocratique (extrait de l’essai inédit : L’esprit du pouvoir et le pouvoir de l’esprit Tome II) 

…La notion de pouvoir remodelé dans une dynamique révolutionnaire renvoi à une triple réalité politique. Primo, il s’agit de la réalité de la ré-mentalisation et l’exercice du pouvoir ayant actionné la rupture systémique avec les pratiques politiques rétrogrades de la monarchie féodo-absolutiste du Zaïre. Ayant matérialisé la démocratisation, J.Kabila a opéré dans un champ politique polyarchique, sous les pressions intenses, demandes oxydantes, offenses politiques et sociales multiples, sans rupture ou écroulement du système politique. L’ère «kabilienne » est génitrice du système politique républicain polyarchique Congolais le plus long de l’histoire politique de la RDC, après la débâcle de la Première République, le rejet de la démocratie dans la Deuxième République et l’échec de la démocratisation de 1990 à 1997. En réalité, la dispensation politique de J.Kabila est réinventrice de l’Etat Républicain Congolais postcolonial. Secundo, cette conceptualisation se rapporte à la réalité tangible d’une mentalisation et de la praxis politique disjonctive en termes d’opérationnalisation pluraliste du pouvoir. Cela en rupture avec la monopolisation de l’imperium assortie du culte de personnalité narcissique, observée sous Mobutu « le Roi du Zaïre ». Sous cet angle, la personnalité tassée et flegmatique de J.Kabila, a influé sur la préexistante mentalité (L’Esprit du Pouvoir opérant dans la conscience collective) et la pratique ambiante du pouvoir à la zaïroise, avec excentricité nombriliste (gouvernant bling-bling). Ainsi donc, le model du pouvoir intériorisé et pratiqué par J.Kabila a été en contraste radical avec la traditionnalisation paternalisante et la personnalisation impressionniste du pouvoir de l’ordre ancien « tradimonarchique ». Et tertio, la praxis du pouvoir remodelé de J. Kabila a été fondamentalement révolutionnaire dans la mesure où il a mis fin à la conscience-imagerie zaïroise du président-chef traditionnel trônant sur des sujets – Le model rétrograde du « Mfumu » cyniquement repris de 2019 à 2023. Il y a eu donc rupture radicale avec la validation et le fonctionnement du pouvoir, basés sur la construction d’un mythe ancestral (du type « guerrier-chasseur des léopards » à son jeune âge comme ce fut le cas avec Mobutu) sur le registre magico-religieux.

En plus, le déploiement du pouvoir de J. Kabila ne s’est pas accompagné de la construction idéologico-intellectuelle de sa mystification comme étant d’essence divine (« sorti de la cuisse de Jupiter », dixit Sakombi Inongo idéologue de Mobutu). J. Kabila n’a même pas recouru à la factualité de l’écroulement de la monarchie zaïroise par l’action révolutionnaire de son père pour justifier sa détention du pouvoir. Son régime a plutôt justifié la détention du pouvoir par l’impératif de l’unité nationale, la refondation d’un État disloqué et la relance d’une économie ruinée. En d’autres termes, son pouvoir a recouru aux matériaux discursifs essentiellement républicains-rationalistes pour sa légitimation.

Ces aspects de la conception, la pratique et la légitimation du pouvoir ne font plus l’objet de l’attention des Congolais. Pour reprendre l’expression de l’illustre théologien et philosophe Ka-Mana, les congolais zombifiés et crétinisés, auto-vassalisés sous un pouvoir féodo-obscurantiste, sont tractés par des pseudo-élites et autres professeurs complètement dénormativisés. Ils ont tout oublié des corvées et des rituels des incantations qu’ils étaient obligés de déclamer le matin de chaque jour ouvrable avant de commencer le travail, avec des danses, dans les entreprises, dans les marchés, dans l’armée, la gendarmerie, pour chanter les louanges du Président fondateur Mobutu. Les Congolais ont tout oublié des sanctions qui devaient être infligées à ceux qui ne se livraient pas à ces séances d’adoration du roi du Zaïre, digne des empires des Incas ou de Mayas. Pourtant cet aspect indique que L. Kabila et J. Kabila ont véritablement révolutionné l’entendement et la praxis du pouvoir en libérant les Congolais des liturgies puérilisantes inhérentes à un imperium asservissant. C’est ici le rayon révolutionnaire du gain de la dignité d’un peuple ayant croupi dans la « moyenâgisation » politique – qui malheureusement a refait surface après 2019 – avec un héritier du Mobutiste, issu d’un oligarque du MPR Parti-Etat et bénéficiaire de la Zairianisation.

1. Le Prisme Psychopolitique et Républicain du Pouvoir Remodelé dans la Dispensation de J. Kabila

Il est d’une importance capitale de cerner le pouvoir révolutionnaire et consociatif de J. Kabila dans une perspective psychopolitique républicain. En fait, sur le plan psychopolitique, la praxis disjonctive du pouvoir de J. Kabila, mettant fin à la traditionnalisation paternalisante et à l’auto-vassalisation infantilisante des Congolais, porte la causalité explicitée dans les chapitres deux et trois. En effet, le profil psychologique d’un ego contenu et tassé, ainsi que la socialisation politique du modèle conciliant du pouvoir de Julius Nyerere, absorbés par J. Kabila, sont antithétiques à l’Esprit du pouvoir monocratique mégalomaniaque. C’est ainsi que son opérationnalisation du pouvoir a porté les traits étalés en contraste avec le régime zaïrois et sa reproduction de 2019 à 2023 dans le tableau ci-après.

Contrastes caractéristiques psychopolitiques monarchie zaïroise et démocratie pluraliste en RDC (termes conçus par l’auteur) 

A travers ce prisme analytique psycho-politique, on peut noter que le mode opératoire du pouvoir de J. Kabila et tout son régime a, dans une large mesure, compressé les pulsions narcissiques et érotiques ; en ce qui le concerne lui-même et sa dispensation. Cela ne veut pas dire qu’il était porteur de sainteté. L’observation sert à indiquer que contrairement à la monarchie zaïroise qui fut même taxée de phallocratie, et le roi lui-même maître des exploits en matière libidino-érotique (à en croire surtout la narration saisissante de Sakombi Inongo dans le film documentaire « Mobutu le Roi du Zaïre »), J. Kabila fit preuve d’une certaine austérité dans ce secteur. Cependant, certains politiciens d’origine mobutiste de son régime (qui se sont transposés en masse dans le régime de Tshisekedi y apportant leur « toxicité de la Mobuité ») se distinguèrent par leurs exploits libidineux à l’échelle olympique. Il est de notoriété publique que cette pulsion érotique est au centre du drame de toute la série des détournements inégalés des fonds (100 Jours, RAM, Tshilejelu, Programme Covid-19) ayant terni l’image et la noblesse de la Présidence de la République dans la dispensation de l’alternance. Les politiciens ego-narcissiques ont toujours des activités phallocratiques intenses exigeant des sommes faramineuses pour satisfaire épouses exubérantes et multiples concubines excentriques. Il s’y ajoute une abondante progéniture produite par des ébats effrénés. Ainsi donc lorsque J. Kabila confesse qu’il n’a pas pu transformer les Zaïrois, c’est fondamentalement dans ce domaine de la propension ego-narcissique et libidino-érotique d’essence zaïroise, dans l’arène politique.

2. La Rupture avec la Nécropolitique par le Pouvoir Consociatif d’Essence Républicaine et le Retour à l’Imperium Thanatos en 2019-2023.

Toujours dans le prisme psycho-politique, l’aspect de la pulsion thanatos (pulsion de la mort ou de l’anéantissement de l’autre, pour monopoliser le pouvoir et les ressources) est aussi d’une importance capitale. Dans l’ère du régime de l’alternance en 2019-2023, certains populistes congolais en association avec leurs relais internationaux ont soutenu à cor et à cris que J. Kabila doit être traduit en justice à la CPI pour ses meurtres. Sans affirmer qu’il est d’une essence absolument angélique, l’exploration historique et politique de notre société démontre que J. Kabila n’a pas été un président « sanguinaire », pratiquant patenté de la nécropolitique comme les dictateurs vampires des années 1970-1980 (Mobutu, Bokassa, Ngema, Amin). Même dans les rumeurs et autres récits des rues et des salons, aucune histoire d’un meurtre gratuit et odieux commis par J. Kabila ou directement ordonné par lui ne peut être établie objectivement et rigoureusement. Il n’y a pas dans son régime des tragédies horribles avec mutilation et disparition des corps comme sous Mobutu le Roi du Zaïre. On voit ce rituel de la nécropolitique dans les cas Pendus de la Pentecôte (Bamba, Anani, Kimba, Mahmba), de Guillaume Lubaya et Pierre Mulele sous Mobutu. Ceux-ci furent mutilés vivants, cruellement tués avec disparition définitive des corps. Il n’y a pas dans le régime de J. Kabila la systématisation du pouvoir de la mort avec pendaisons répugnantes et fusillades médiatisées des officiers de l’armée et politiciens ou des récits des opposants découpés vivants et leurs morceaux jetés dans le fleuve. C’est donc une culture nécropolitique porteuse des traits des meurtres psychopathologiques par des auteurs psychiquement perturbés de type ego-narcissique, dans l’illusion d’omnipotence. Cette nécropolitique psychopathologique avait déjà été déjà initiée par les pères de l’indépendance en 1960. C’est le cas au Katanga dans le parricide dégradant l’être dont le Premier ministre Lumumba fut la victime inaugurale d’une lugubre liturgie politique mortifère. Certes, en 2001-2018 il y a eu des excès de zèle des agents de sécurité, des bavures policières ayant coûté la vie aux Congolais. Dans plusieurs cas, les poursuites judiciaires ont été réalisées avec condamnation des auteurs avérés. Mais, sur la toile générale de l’exercice du pouvoir, rien ne permet d’affirmer que le règne de J. Kabila était un « pouvoir de la mort » (comme le régime de Mobutu, de Bokassa ou de Idi Amin), ayant fait asseoir son pouvoir sur la pulsion thanatos et dominant par la mort.

Cependant, le déploiement du pouvoir de la mort a été observé dans une mesure horrible dans la dispensation de l’alternance, en 2019-2023, notamment dans les tueries des membres de la secte mystico-religieuse de Bundu dia Mayala et le massacre des Wazalendo à Goma par la GR quasi-monotribale de Tshisekedi. On voit dans ce régime des traces de la nécropolitique dans les cas du meurtre du General Kahimbi et l’assassinat du Député Cherubin Okende. Ce dernier fut enlevé, torturé à mort, et son cadavre criblé des balles. Pire, son cadavre a été séquestré, malgré les cris et pleurs de sa famille pour la restitution du corps, aux fins d’un digne enterrement. Dans une certaine mesure cela rappelle la tragédie de Lumumba, dont l’épouse exigea en vain la dépouille mortelle pour finir le deuil et un enterrement digne.

Du point de vue principiel républicain, on peut aussi relever que le pouvoir remodelé de type polyarchique, partagé avec les chefs rebelles, les anciens opposants ayant déversé sur le chef de l’État de 2001-2018 des invectives furibondes, procède également d’un Esprit d’acceptation de l’autre (dans le prisme de l’imago Dei), malgré les différends/différences politiques. Il s’agit d’un Esprit républicain dans le sens principiel de Montesquieu qui cerne l’amour du concitoyen, son acceptation, comme constituant la vertu, principe premier de la République. C’est dans cette optique aussi que l’illustre Mwalibu Nyerere (qui a substantiellement inspiré) J.Kabila) considérait que la construction de la nation imposait moralement que l’on accepte toutes les filles et tous les fils tanzaniens dans la «Jamaa » comme grande famille, en dépit des différences d’opinions, au bénéfice du progrès du pays. Une implacable rationalité de la Res Publica, espace commun d’expression de notre humanité, transcendant les allégeances primaires, et nous libérant des instincts primitifs de tout pour soi et de l’anéantissement des autres. C’est pourquoi, pour Mwalibu Nyerere, la démocratie ne réside pas essentiellement dans la pluralité incontrôlée des partis politiques, mais dans l’acceptation de l’humanité et la dignité des autres. Cela à travers la promotion de l’expression libre de la pensée et de la parole et même la consociation intégrative dans la gestion du pouvoir. Cependant, en RDC, le chef de l’État de 2001-2018 a permis non seulement l’exercice des droits et libertés de pensée et d’opinion, dans une proportion et une densité uniques en Afrique. Il a accepté les politiciens jadis ses détracteurs virulents, en se délestant des émotions, qu’il a mobilisés pour travailler avec lui, malgré les divergences politiciennes et les offenses et invectives exécrables qu’il avait subies d’eux. L’apothéose de cet Esprit Républicain est l’alternance pacifique du pouvoir, en le cédant à Felix Tshsiekedi qui fut à la proue des torrents d’injures furibondes contre J. Kabila. En contraste, après cinq ans de pouvoir monocratique, animé par les pulsions egonarcissiques, la RDC a été rétrogradée en Etat pre-républicain. Une monocratie féodale haineuses, destructive de la cohésion nationale ; où la logique politique moderne, la vertu républicaine, la norme de la civitas, ont été rejetées en faveur de l’obscurantisme dégénérant. L’instinct des accumulations primitives et de l’anéantissement des autres a impulsé l’imperium, fissurant l’essence et le sens même de la Res Publica…

IMHOTEP KABASU BABU K Ecrivain et Libre-Penseur




Lors de sa campagne à Lubumbashi: Tshisekedi met en garde contre toute forme de discrimination entre Congolais

Félix Tshisekedi à Lubumbashi : « Je ne tolérerai jamais qu’un Congolais discrimine un autre Congolais. C’est la ligne à ne pas franchir. Celui qui osera le faire me trouvera sur son chemin ».

Lors d’un rassemblement populaire ce mardi 05 décembre 2023 à la place de la Poste située à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle, a appelé à la fin du tribalisme et à la promotion de l’unité nationale dans cette région du pays.

Il a mis en garde contre toute forme de discrimination entre Congolais, promettant de sévir contre ceux qui oseront franchir cette ligne.

« Peuple du Katanga, il est dans votre intérêt de vivre en harmonie avec toutes les autres communautés de la RDC, car ce sont vos frères et sœurs. Mettez fin à toutes ces déviations qui n’ont aucune importance. Selon la constitution, chaque Congolais est chez lui partout en RDC. Je ne tolérerai jamais qu’un Congolais discrimine un autre Congolais. C’est la ligne à ne pas franchir. Celui qui osera le faire me trouvera sur son chemin », a averti le chef de l’État.

Il a exhorté les Katangais à ne pas céder aux chants de sirène, tout en rappelant que l’unité et la solidarité sont essentielles pour faire face aux défis auxquels le pays est confronté et pour assurer un avenir prospère pour tous les Congolais.

« Aucun Congolais ne peut prétendre être plus propriétaire des terres congolaises qu’un autre Congolais. Je ne veux plus entendre parler de querelles tribales. Cela n’a aucun sens. Nous sommes tous un même peuple, unis par notre appartenance à une seule mère, la République démocratique du Congo. Ne tombez pas dans les discours de haine ou les idées séparatistes. Le séparatisme n’a jamais été couronné de succès. Ceux qui vous disent aujourd’hui qu’ils vous aiment et vous déclarent que le Katanga est à nous, ce sont eux qui vous abandonneront lorsque les choses se compliqueront. Ils ne seront pas prêts à en assumer les conséquences », a affirmé le candidat numéro 20 à l’élection présidentielle.

 

Alors que les élections approchent, ce message d’unité et de tolérance du président Tshisekedi a résonné auprès de la population, qui n’a pas manqué de manifester son adhésion par des cris d’acquiescement.




A la place de la poste à Lubumbashi : Tshisekedi démonte pièce par pièce Katumbi (Doux-Jésus Beledu)

”Nos ennemies ont changé de stratégie. Avant ils nous attaquaient via des rebellions comme ils le font aujourd’hui avec le M23. Mais puisqu’ils sont en débandade au front de guerre, ils ont choisi de soutenir leur candidat à l’élection présidentielle chez nous.

Ils ont leurs candidats et ces derniers viendront ici. Ils vous diront bonjour, ils demanderont le vote comme ils diront Notre Katanga mais faites attentions aux ennemis.

Quand ils étaient aux affaires au Katanga, ils n’ont rien fait en faveur de la population. Aujourd’hui au Katanga, nous avons des vrais patriotes comme le Gouverneur Kyabula. Kyabula n’a jamais construit son propre stade moins encore une société de transport privé. Kyabula n’a pas tué SNCC.

Par contre quand il est arrivé toutes les entreprises publiques prospèrent parce qu’il a suivi notre vision. Celle de travailler pour les Katangais, pour le peuple.

C’est pareil pour le Lulalaba où Mme Fifi Masuka a fait construire un aéroport dans la capitale mondiale du cobalt alors que ceux qui l’ont précédé, ceux-là même qui chantaient ici NOTRE Katangaa n’ont rien fait, Zéro. Au contraire, ils ont appauvrit même les petits commerçants en les ravissant des tomates et charbons”.

Félix Tshisekedi, candidat numéro 20 à la présidentielle s’exprimant en Lingala lors de son meeting dans le Haut Katanga.