Elections : Il arrive aussi au bourreau d’offrir un dernier repas aux condamnés…

La dernière livraison a pour titre ” Au pays des patriotes, on revendique maintenant les rapports électoraux des missions étrangères ! ” et pour sous-titre ” Les Missions d’Observation Électorale sont défiées par un nouveau métier : électorat reporter photo-vidéo…”.

A l’analyse des rapports des MOE étrangères et internationales officiellement invitées par la Céni sous la couverture du Gouvernement congolais, la partie essentiellement retenue est celle des félicitations. Les ratages, pourtant retentissants, sont relativisés. C’est tout à fait normal.

Conséquence : est minimisée, sinon banalisée, la partie ” faits à déplorer ” rapportés par l’électorat témoin oculaire des dérapages.

C’est de bonne guerre, dirait l’autre…

Sur le terrain, toutefois, c’est l’angoisse. Les Congolais, qualifiés d'” étrangers ” dès lors qu’ils ne s’alignent pas sur la position de la Céni (à ne pas confondre à celle du Gouvernement, svp !), vivent la peur au ventre, ce au regard d’une lame de fond diffuse susceptible de tout emporter. Une sorte de tsunami survenue en Indonésie en 2004 à cette même période des fêtes de fin d’année.

Bien sûr, au moment où la publication des résultats partiels a démarré, plus rien ne va arrêter le train jusqu’à la proclamation des résultats provisoires au plus tard la fin de l’année, en attendant la proclamation, par la Cour constitutionnelle, des résultats définitifs dix jours avant l’investiture.

Il va alors falloir tenir le coup.

La seule possibilité d’y parvenir, c’est soit la flexibilité, soit la rigidité.

Il y a lieu, d’emblée, de l’admettre : la classe politique sort sérieusement divisée des suites du vote du 21 au 2 (?) à cause du chaos dans lequel il s’est déroulé.

Que cette pagaille ait été planifiée ou non, les conséquences sont déjà terribles au sein de l’Union sacrée de la nation (USN), surtout au niveau de la députation nationale.

En effet, certains candidats soupçonnent leurs compagons d’avoir obtenu frauduleusement des kits pour s’imprimer des bulletins et bourrer les urnes. La rumeur qui attribue ces kits à l’équipe Naanga ne dit rien des bulletins. S’il s’avère que les députés concernés ont procédé eux-mêmes à cette impression ou ont été servis de façon frauduleuse, c’est que le bourrage doit être énorme. L’aventure ” Être du bon côté de l’histoire ” va s’arrêter pour les non-initiés.

Passons.

La division, c’est aussi au niveau des protagonistes de la présidentielle. Avant le vote, il s’est constaté une unité parfaite côté USN, et une division réelle côté Opposition.

Aujourd’hui, l’Opposition se reconstitue. Elle annonce pour ce mercredi 27 décembre 2023 le début des actions de rue. Pour cela, ne devant ni ne pouvant réinventer la roue, elle empruntera de l’ex-Opposition (Udps) ses méthodes de lutte.

Et l’ex-Opposition se sait interdite d’utiliser les méthodes du régime passé pour gérer les marches les sit-in, les grèves etc.

Si l’Occident ne change pas les principes établis – dont celui d’engager la responsabilité de l’Etat détenteur des instruments du Pouvoir que sont l’appareil sécuritaire (armée, police et renseignements) et l’appareil judiciaires) – c’est au régime Tshisekedi de savoir s’assumer !

Va-t-il, pour ce faire, rétablir l’ordre dans le respect des normes, notamment les Droits de l’homme ? Ou, plutôt, faire ce qu’il reprochait autrefois aux régimes Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila, c’est-à-dire déployer les forces de l’ordre et de défense pour réprimer les manifestations publiques ?

Peut-être pour la dissuasion, le déploiement des militaires dans la ville de Lubumbashi tel que signalé dans les réseaux sociaux depuis le dimanche 24 décembre 2023 est pour rassurer l’opinion.

Dans cette éventualité, il pourrait se passer ce qui se passerait : même “reconnue” par les MOE étrangères et internationales, la légitime obtenue des urnes dans la contestation en cours pourrait se liquider en cas de répression disproportionnée des manifestations publiques, voire de simple refus d’autoriser l’organisation de celles-ci ou leur dédoublement. Les mêmes méthodes (lisez causes) produisent les mêmes effets.

L’Occident – dont on se rapproche quand il s’agit de faire agréer le vote mais qu’on accuse d’ingérence dans les affaires internes (comme si les élections ne l’étaient pas) – sait que chaque crise institutionnelle en RDC rapproche ce pays des objectifs visés. Au nombre desquels, hélas !, la balkanisation.

Lumumba l’avait dit, Mobutu l’avait redit, les Kabila ont renchéri et Tshisekedi n’en pense pas moins. D’où, d’ailleurs, sa théorie de ” candidats de l’étranger”.

Là, on est de plain-pied dans la fameuse stratégie du chaos !

La manière dont le vote est encore en train de se dérouler semble effectivement s’insérer dans cette stratégie.

Rien n’explique, par exemple, que la Céni ait attendu le 4ème jour du vote pour reconnaître les incidents ayant entaché les élections et se mette à menacer de saisir la justice ! Elle devait le faire le premier jour.

Certes, le chaos est en train d’être justifié par le timing.

Dans une chronique récente, il est démontré que cet argument ne tient pas la route. Du fait de son expertise, Denis Kadima n’avait pas à accepter de conduire un processus électoral qu’il savait au départ en manque de temps, de moyens et de consensus. S’il a pris les choses en mains, c’est qu’il doit assumer entièrement la responsabilité de la réussite ou de l’échec et non accuser les ” étrangers ” d’avoir exercé des pressions sur lui. Celles-ci ne sont rien par rapport aux pressions de l’Udps sur les prédécesseurs de Denis Kadima en 2004-2005-2006, de même qu’en 2011, 2016 et 2018.

Ceux des membres de l’AMP, de la MP et du FCC passés à l’USN – où ils sont devenus Tshisekedistes que Tshisekedi savent comment ils suaient à l’annonce de chaque manif signée Udps.

Si alors Denis Kadima estime avoir réussi son mandat, c’est son droit. S’il estime le contraire, c’est aussi son droit. Pas besoin d’être kimbanguiste (au fait, on n’aimerait bien le voir en image sanglé dans son uniforme vert et blanc) pour se souvenir qu’on ne juge l’arbre que par son fruit.

Le sien de fruit s’apprécie par le contexte malsain que le Congo est en train de connaître. Tenez !

Par le Kivu, le Congo n’a jamais été aussi proche de la guerre avec le Rwanda que maintenant ; ce qui consacre l’échec du Processus de Luanda avec la médiation Joao Lourenço. Déjà, le Processus de Nairobi avec facilitation Uhuru Kenyatta pour les groupes armés nationaux est en voie de liquidation. L’Eac est partie, la Monusco est en voie de s’en aller. La Sadc n’est pas encore là.

Par le Katanga, on a comme impression qu’une main noire est en train de ressusciter la sécession du 11 juillet 1960.

Par le Kasaï, une autre main noire semble déterminée à ressusciter la sécession d’août 1960.

C’est à croire qu’en quête de leur devenir sinon de leur avenir, les autres provinces se mettent en observation quand elles ne poussent pas Katangais et Kasaïens à franchir le Rubicon.

Vraisemblablement, Félix Tshisekedi – qui exerce la fonction présidentielle jusqu’à l’investiture de son successeur (il pourrait l’être à l’issue de la proclamation des résultats provisoires) – a fait le choix de gagner d’abord avant d’envisager quoi que ce soit…

Puisse-t-il tenir bon, dès lors que les MOE lui sont favorables selon les aspects positifs publiés.

Mais, qu’on ne l’oublie pas : ces MOE ressemblent à une procession mortuaire à la sortie de l’église ou à l’entrée du cimetière !

N’engageant nullement leurs gouvernements respectifs qui leur assurent directement ou indirectement financement et visibilité, elles obéissent à la logique de redessiner le monde là où c’est nécessaire.

Les gouvernements qui les ” sous-traitent ” ont mis cinq ans à bouder le régime Félix Tshisekedi issu, à les croire, d’un processus électoral piégé par Joseph Kabila.

Ce même Félix Tshisekedi est en train de se faire piégé en étant issu des élections qualifiées de chaotiques. Comment si on voulait prolonger l’indifférence.

La 25ème commune de Kinshasa qui est à la fois la 27ème province du pays, alias République de la GOMBE. Se regarde dans le nombril. Elle se croit en sécurité via le quartier des ambassadeurs occidentaux !

Elle n’a même pas conscience du fait que les félicitations qu’elle reçoit des MOE à propos de l’organisation du vote du 20 décembre 2023 peuvent ressembler au dernier repas des condamnés dans le couloir de la mort.

Que l’exécution se fasse par pendaison, par électrocution ou par injection, le bourreau fait sa sale besogne calmement, froidement, consciemment, consciencieusement et, parfois, en souriant !

Il a été programmé pour ça.

Puisse la Nativité nous épargner des actes qu’on prend sous les effets combinés des Trois C (Caviar, Champagne, Cigare) alors qu’on est en pleine saison des ouragans…

Omer Nsongo die Lema




Noël dans le Nord-Kivu : Les Wazalendo s’affrontent aux éléments du M23 à Mushaki et Karuba

La fête de Noël a été caractérisée par des combats dans le territoire de Masisi, ce lundi 25 décembre 2023. Les sources locales affirment que les affrontements ont repris entre les résistants patriotes dits Wazalendo et les rebelles du M23 dans les localités de Mushaki et de Karuba, proches de la ville de Sake toujours au Nord-Kivu.

Des détonations d’armes lourdes et légères ont été entendues dans la zone. Les mêmes sources renseignent que l’ennemi qui a l’appui du Rwanda s’est fixé un nouvel objectif, celui de récupérer la cité de Saké pour paralyser la vie socio-économique de la ville de Goma et créer une psychose dans le chef de la population, question de trouver un moyen de s’approcher de plus en plus de la ville touristique de Goma.

Entre temps, les forces vives de la province qui suivent la situation de prêt craignent l’avancée de l’ennemi vers Saké au risque de provoquer la dégradation de la situation.




Kisangani/Tshopo : Une fête de Noël morose suite à la paralysie de transports

Une vive tension a été observée ce lundi 25 décembre 2023 sur l’ensemble de la ville de Kisangani dans la province de la Tshopo. Et ce, suite à une journée sans transport en commun décrétée par les transporteurs de la ville de Kinsangani.

Les conducteurs de taxis-motos qui protestaient contre la hausse des prix du carburant qui est passé de 4000 à 17.000, voire 20.000 Francs congolais le litre étaient tous dans la rue pour exiger la baisse des prix du carburant.

Pour manifester leur colère, ces transporteurs étaient dans la rue munis des bois et des pneus tout en scandant les chants hostiles aux autorités locales. Toutes les motos qu’ils croisaient sur le chemin subissaient le dégonflement de pneus. A leur passage, ils vandalisaient tous les étalages servant à la vente de carburant.

Cette situation a créé une forte tension dans plusieurs communes de la ville de Kisangani, notamment à Kabondo, Kisangani, Makiso et Tshopo. Pour calmer la situation, les éléments de la Police nationale congolaise dépêchés dans quelques points chauds de la ville de Kisangani étaient obligés d’user les tirs de sommation pour disperser les manifestants.

A noter que cette situation liée à la flambée des prix a aussi entrainé d’autres produits de première nécessité tels que le riz et le haricot, ainsi que toutes les activités liées à la célébration de Noël de ce lundi ont été paralysées.




Élections 2023: Denis Kadima appelle les Congolais à faire confiance à la CENI

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) demande à la population congolaise de croire aux résultats partiels que son institution continue de publier depuis le vendredi 22 décembre dernier. Depuis la publication de ces résultats partiels, les premières tendances des circonscriptions électorales déjà publiées placent le président sortant largement en tête de la course à sa propre succession.

De son côté, l’opposition crie déjà à la fraude électorale. Un groupe d’opposants demande même l’annulation des scrutins combinés du 20 décembre et la réorganisation des élections générales. Pour faire entendre leur voix, cette frange d’opposition appelle la population à marcher pour rejeter ces résultats.

Face à cette situation, le président de la Centrale électorale, Dénis Kadima, lance un appel au calme et demande à la population de ne pas céder aux manipulations de nature à discréditer cette institution d’appui à la démocratie.

« A cette population, je veux leur dire de continuer à faire confiance à la CENI, parce que s’ils suivent le processus de plus près, ils vont voir que la CENI est animée de bonne foi, et que la CENI n’épargne aucun effort pour faire sa part. Et nous les encourageons à continuer à croire à la démocratie et à soutenir la démocratie», précise Denis Kadima, président de la CENI.




Présidentielle 2023: Félix Tshisekedi largement en tête de suffrages exprimés dans 22 circonscriptions électorales

Le président sortant, Félix Tshisekedi vient en tête dans 22 circonscriptions électorales déjà dépouillées par la CENI au niveau national. Cette avance transparait dans les résultats partiels publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante dans la soirée du dimanche 24 décembre 2023. Les résultats de ces 22 circonscriptions électorales viennent s’ajouter à ceux de cinq pays de la diaspora déjà publiés le 22 décembre 2023. Pour l’ACP qui donne cette information, il s’agit des pays pilotes dont les États-Unis, la France, la Belgique, le Canada et l’Afrique du Sud. La CENI va poursuivre ce même exercice ce 25 décembre 2023.

Sur 1.029.616 millions de votants équivalent aux 5 pays pilotes de la diaspora et 22 circonscriptions électorales au niveau national, Félix Tshisekedi compte 850.684 voix, soit 82,60%. Moïse Katumbi Chapwe vient en deuxième position avec 147.053 voix, soit 14,30%. La surprise à ce stade de la publication s’appelle Radjabho Tebabho Soborabo, président du parti politique “Congolais unis pour le changement” (CUC) qui a 9263 voix, soit 0,90%. Il est suivi de Martin Fayulu qui a 7965 voix, soit 0,80%.

Les 22 circonscriptions concernées sont les suivantes : Makanza, Wamba, Isiro ville, Mambasa, Bunia ville, Bikoro, Luebo, Mweka, Luiza, Kananga ville, Miabi, Lupatapata, Madimba, Luozi, Kenge, Idiofa, Kabinda, Ngandajika, Mitwaba, Kasenga, Malemba-Nkulu et Kabongo.

Présent à cette publication, Steve Mbikayi pense que rien n’est surprenant, car ces résultats reflètent la volonté populaire.

«Je crois que c’est prévisible, ça fait plus d’un mois que moi, j’avais déjà classé tel que ça se passe. C’est le classement que j’avais déjà fait sur X dans un poste ou ce qu’on appelle tweet, j’avais classé Fasthi premier, suivi de Katumbi, de Fayulu et de Mukwege, c’est ce que je vois parce que je faisais le sondage sur le terrain, c’est à dire que ces résultats corroborent avec la réalité. Il faut affirmer aujourd’hui que Fatshi est un président de la République très populaire dans toute la Rdc », affirme Steve Mbikayi, membre de l’Union sacrée.

Bien que Moïse Katumbi a raflé les voix dans les circonscriptions électorales de Malemba Nkulu, Kabongo et Mitwaba avec respectivement 93%, 91% et 78%, Temabe Balake, membre du regroupement politique Réveil populaire croit fermement à la victoire de son joker, Félix Tshisekedi vu l’écart considérable qu’il y a déjà dans les résultats partiels publiés.

«J’aimerai d’abord saluer l’initiative de la CENI, pour la publication bureau de vote après bureau de vote. Et là, nous avons pu passer en revue les résultats partiels de 24 bureaux de vote, et mon candidat, mon joker c’est à dire Fatshi numéro 20, il a plus ou moins 19 bureaux de vote ou il est en tête de liste, et les autres se partagent le reste. Donc là, nous sommes dans une certaine réjouissance, certes, ce n’est pas encore fini, nous sommes encore au début, demain on va encore revenir ici mais nous pouvons déjà commencer à claquer les mains pour dire que c’est déjà un bon signe, nous avons vu par rapport à la diaspora, la diaspora a montré qu’ils sont pour la réélection du candidat numéro 20», explique-t-il.

Il faut noter que la compilation continue dans ces circonscriptions comme dans les autres restantes. Selon Patricia Nseya, Rapporteur de la CENI, la publication des résultats se poursuit ce lundi 25 décembre dans l’espoir de tout finir avant le 31 décembre 2023.




Arrivée massive des mercenaires en renfort au M23 de Bunagana à Kitoboko, Kahunga et Mabenga

Mardi le 12 décembre 2023 dans les après-midi, les militaires rwandais sont entrés massivement sur le sol congolais précisément dans le territoire de Rutshuru, en provenance du Rwanda, en passant par Bunagana. Ils ont fait la descente à Kahunga et Mabenga. C’est sur la route principale de Kiwanja-Butembo.

Les cultivateurs contactés à huis-clos les ont vus à Kamlima Colon, localité Bwironde, du groupement Bukoma en chefferie Bwisha, de passage en allant à Kahunga, et d’autres civils paysans les ont rencontrés en provenance de champs.

Au prélude, certains civils de Bunagana, groupement Jomba les ont vus en train d’aller à Rutshuru. Au-delà des affrontements contre les éléments Wazalendo et FARDC, ils recrutent les jeunes hommes dans leur armée.

Depuis jeudi 14 decembre 2023 aux heures vespérales, il y eu la fourmilière des militaires tous portant des casques. Ils se sont dirigés à Kahunga et Mabenga passant par les coins et sentiers champêtres. Certains sont venus visiblement à bord de 4 vehicules pour les débarquer à Kitoboko. Les M23 ont délocalisé la barrière qu’ils avaient érigée à Kahunga et l’ont implantée à cet endroit de debarcation de leurs congénères.

Dès lors, la population observe leur présence effective dans Kiwanja, à bord des véhicules neufs et certains d’autres de marque EAC. Ils tiennent de formation militaire dans l’ancien camp militaire de Nyongera.

Depuis lundi, le 18 Décembre 2023, les autorités militaires du M23 sont en train de former leurs subalternes. Ce sont les responsables de comités de paix, et sécurité, les agents de renseignement qui sont les participants à cette formation.

C’est une formation de renforcement des capacités, stratégies militaires, et renseignement de leurs autorités civiles, pour préparer leur futur. Selon les sources internes, cette formation est prévue pour une semaine. Les participants à cette formation sont partis le 17decembre 2023 et sont logés tous à Matebe de la centrale hydroélectrique jusqu’à la fin où ils suivent la dite formation.

Signalons que Matebe est en limite de trois groupements à savoir: Kisigari, Bweza et Jomba. Mais la partie de la centrale électrique est dans Kisigari.

Le recrutement forcé est quotidien, car ce mercredi 20 décembre 2023, ces éléments M23 ont recruté trois jeunes garçons de Bunyangula, notamment Amadi fils de Muzuna, Rashidi Birindwa.

Mardi, le 19 decembre 2023 depuis 5h00 du matin, il y a eu les affrontements des Wazalendo contre les éléments du M23 à Kabizo, dans le groupement Tongo. Le bilan fait état de 2morts et un élément grièvement blessé du côté M23, plus la libération des détenus qui étaient dans le cachot du M23.

Au regard de tout ce qui précède, la société civile recommande au Gouvernement congolais de déloger les envahisseurs.




Dans sa déclaration préliminaire : La MOE Regard Citoyen recommande à la CENI de publier, sur son site internet, les résultats bureau de vote par bureau de vote au plus tard le jour de la proclamation des résultats provisoires

La Mission d’observation électorale du Regard Citoyen aux élections générales du 20 décembre 2023 a présenté dernièrement sa déclaration préliminaire. Parlant du contexte politique, M. Paul Kabeya, Coordonnateur national a cité les faits qui ont déterminé le contexte politique congolais pendant le quinquennat du Président Felix Tshisekedi.

Il s’agit du rejet des résultats de la présidentielle de 2018 par Martin Fayulu Madidi et sa revendication d’obtenir la vérité des urnes ; La rupture de la coalition FCC-CACH ; La création de l’Union Sacrée de la Nation (USN) et la constitution d’une nouvelle majorité au parlement ; La révision de la Loi portant organisation et fonctionnement de la CENI ; La scission des confessions religieuses sur la désignation du Président de la CENI et sa contestation par une partie de l’opposition ; La révision de la Loi électorale ; Le refus du FCC de participer aussi bien à l’enrôlement des électeurs qu’aux présentes élections générales ; Le retrait du parti politique de Moïse Katumbi Chapwe, « Ensemble pour la République » de l’Union Sacrée de la Nation (USN) ; La persistance de l’insécurité, surtout par la résurgence du Mouvement M23, soutenu par le Rwanda.

La Rdc s’est même dotée d’un cadre juridique révisé, généralement conforme aux standards internationaux, mais dont la mise en œuvre demeure problématique. Des réformes électorales sont intervenues après les scrutins de 2018 et 2019, avec pour objectif notamment de corriger les faiblesses du cadre juridique en les conformant davantage aux normes internationales.

Comme principales innovations : Nouvelles mesures dans le processus de désignation des membres de la CENI, notamment par le déclenchement du processus de désignation par un procès-verbal de l’Assemblée Nationale ; La plénière est passée de 13 à 15 membres, avec deux membres supplémentaires pour le compte de la société civile ; L’introduction de nouvelles mesures de transparence, entre autres la publication des résultats désagrégés par bureau de vote sur le site web de la CENI et dans les CLCR ; L’instauration d’un seuil légal de recevabilité des candidatures à 60% des sièges en compétition ; L’exemption du paiement de caution pour les listes contenant 50% de candidatures de femmes par circonscription électorale.

De l’administration électorale

Disons que la CENI, institution d’appui à la démocratie d’après la Loi Organique No 13/012 du 19 avril 2013, a reçu mandat d’organiser les élections. Elle est dotée de l’autonomie administrative et financière. Le choix de son Président a divisé la composante Confessions religieuses qui en a la charge. Ce qui a entamé la confiance d’une partie de la classe politique et de l’opinion vis-à-vis de cette institution.

Malgré les difficultés rencontrées, la CENI a pu : Élaborer une cartographie électorale ; Constituer un fichier électoral par l’inscription et l’enrôlement des électeurs sur l’ensemble du territoire national, à l’exception des 3 territoires du Nord-Kivu : le Masisi, le Nyiragongo et le Rutshuru, principalement sous occupation rwandaise et du territoire de Kwamouth dans le Mai-Ndombe sous l’emprise de la menace de la milice Mobondo.

De l’enrôlement des électeurs

Soulignons que cette opération consistant en l’élaboration de la liste électorale s’est déroulée conformément au calendrier arrêté par la CENI. Cependant, il y a lieu de noter quelques écueils à savoir : La mauvaise formation des opérateurs de saisie, L’impression thermique utilisée par la CENI n’a pas été de bonne qualité, conséquence, un grand nombre de cartes d’électeurs sont devenues illisibles. L’absence d’affichage des listes albums des électeurs enrôlés ; L’insuffisance de sensibilisation de la population ; L’exigence de l’audit du fichier électoral par certaines parties prenantes ; Ce fichier comportant 43 955 181 électeurs enrôlés a été contesté par une partie de l’opposition et de la société civile qui ont jugé l’audit commandité par la CENI peu fiable et partisan.

Ajoutons que la gestion des candidatures a été inclusive et a abouti à un nombre de candidats en nette augmentation par rapport aux scrutins précédents. Plus de 100 000 candidats étaient en compétition pour 2 200 positions électives pour les 4 scrutins combinés. Les candidatures de la grande majorité des leaders de l’opposition ont été retenues.

En vue de se constituer le seuil de recevabilité des listes des candidatures tel qu’institué par la loi électorale, les partis et regroupements politiques ont aligné des candidatures fantaisistes, d’où la pléthore des candidatures observée qui risque d’ouvrir la voie aux contestations éventuelles.

Une campagne marquée par la violence sous toutes ses formes, la recrudescence de discours ethniques et la disparité des moyens entre les candidats

Les équipes de Regard Citoyen déployées dans toutes les provinces de la République ont observé un total de 382 événements de campagne électorale. Une suspicion d’utilisation de ressources publiques a été enregistrée dans 17% des événements de campagne observés, notamment par l’affichage de supports de campagne sur les édifices publics, et le recours à des propos haineux et incitatifs à la violence dans 15%.

Dans les deux tiers des événements de campagne observés, la police était présente pour sécuriser l’événement, l’appréciation globale du comportement de la police est positif à 79%. Dans 38% des 382 événements de campagne électorale observés, les observateurs ont évalué qu’il existe une indication que les participants ont été payés, ont reçu des avantages ou ont été obligés d’assister au rassemblement.

Dans 32% des incidents observés la police n’était pas présente, et dans 44% des cas son comportement n’était pas adapté. Les observateurs ont reporté des cas de blessés et de personnes décédées directement ou indirectement liés aux évènements de campagne.

Durant la campagne électorale, il a été constaté une montée des tensions entre candidats d’une part et leurs militants de l’autre. Des actes de violence physique et verbale ainsi que les actes de vandalisme ont été perpétrés en toute impunité. A quelques jours de la fin de la campagne, le climat politique s’est davantage tendu.

En ce qui concerne la campagne présidentielle, le candidat le plus médiatisé est le président sortant Félix Tshisekedi qui obtient 51% de la couverture globale observée. Moise Katumbi reçoit 17%, suivi par Martin Fayulu (8%), Denis Mukwege (6%) et Adolphe Muzito (6%), tandis que les autres candidats à la présidence sont nettement moins présents.

La participation des femmes demeure toujours faible

Selon Paul Kabeya, il a été noté des mesures incitatives dans la loi électorale à son article 13 alinéa 4 qui prévoit l’exemption des frais de dépôt des candidatures aux listes présentant 50 % de candidatures des femmes dans une circonscription électorale. En dépit de ces mesures, la participation des femmes demeure toujours faible, faute de dispositions contraignantes.

Toutefois, il sied de relever qu’il y a 2 candidatures féminines à la présidentielle contre 1 en 2018 ; 17% des candidatures aux législatives nationales contre 11,48% en 2018 ; 28% aux législatives provinciales contre 11,68% en 2018 et 43% aux municipales.

Il ressort des constats sur terrain que faute des moyens financiers, les femmes candidates ont eu une faible visibilité durant la campagne électorale. En plus, plusieurs cas des violences contre les femmes impliquées dans les élections (candidates, électrices, agents CENI, témoins et observatrices) ont été déplorées, notamment, la destruction des affiches, l’agression physique et verbale, l’atteinte à la dignité et à l’intimité de certaines candidates sur les réseaux sociaux.

Jour du scrutin

La CENI, tenant à respecter son calendrier électoral, et malgré les défis logistiques rencontrés, a organisé les scrutins combinés à partir du 20 décembre 2023. Si l’atmosphère était généralement paisible aux environs de 6h du matin, des tensions sont apparues dans la matinée car seulement 31% des BVD étaient ouverts à l’heure légale. Ces retards étaient principalement dus à l’absence de matériel électoral et parfois à l’absence du personnel électoral.

Concernant les procédures d’ouverture, le nombre total des bulletins n’a été compté par tous et inscrit par le Secrétaire dans le procès-verbal avant le début des scrutins que dans 66% des cas. Dans les bureaux de vote observés par les équipes de la MOE pendant les opérations de vote, dans 21% des cas l’entrée a été refusée à certains électeurs sans base légale. Dans 13% des BVD observés, des personnes, sans carte d’électeur et qui n’avaient pas leur nom sur la liste électorale ont été autorisés à voter.

Des recommandations

Au regard de tout ce qui précède, la MOE Regard Citoyen recommande au Gouvernement, les cours et tribunaux d’assurer la sécurité des compétiteurs électoraux et de la population ; de veiller à la sécurisation des femmes candidates, observatrices, témoins et électrices pour prévenir les violences électorales basées sur le genre ; de diligenter des enquêtes afin d’établir les responsabilités et de punir sévèrement les auteurs des violences relevées pendant les scrutins à l’encontre des femmes.

A la CENI, de préserver l’intégrité des résultats sortis des urnes ; de publier, sur son site internet, les résultats bureau de vote par bureau de vote au plus tard le jour de la proclamation des résultats provisoires ; de privilégier la sensibilisation des femmes jeunes et personnes vivant avec handicap à chaque étape du cycle électoral pour une meilleure appropriation et préparation. – Aux candidats et à leurs partisans : de s’abstenir de tout triomphalisme ou de toute forme de provocation en cas de victoire ;

Aux candidats et aux partis politiques : de contester les résultats uniquement par la voie légale. Aux Électeurs et Électrices : d’attendre la Proclamation des Résultats Provisoires dans le calme. Au parlement, de rendre contraignant l’alignement des listes électorales paritaires lors de la révision de la loi électorale dans son article 13 ; de prendre une disposition qui rende la sensibilisation électorale obligatoire durant tout le cycle électoral.

Aux partis politiques, de disposer des politiques genre pour faciliter l’application de la parité dans leurs directoires; encadrer les femmes durant tout le cycle électorale ainsi que le financement de leurs candidatures.