Algérie : Après l’humiliation des BRICS, la gifle de Marrakech

Mercredi matin, un Iliouchine II-96 300 atterrit à Marrakech. À son bord, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui prend part aux travaux de la 6ème édition du Forum arabo-russe. Un forum d’une importance capitale pour la Russie qui veut approfondir ses relations avec le monde arabe dans le cadre d’une stratégie de diversification de ses partenaires pour contourner le blocus occidental. Moscou, qui a définitivement consommé son divorce avec l’Europe après la guerre en Ukraine, se projette désormais vers le “Sud global”, dont le monde arabe est un des piliers. Homme de confiance du président Vladimir Poutine, Sergueï Lavrov vient à Marrakech avec pour objectif d’aboutir à un plan d’action conjoint de nature à propulser la coopération économique entre Moscou et les chancelleries arabes à un niveau supérieur.

Un plan d’action dont l’Algérie s’est auto-exclue pour la simple raison que son clap de départ est donné depuis le Maroc. Cette désertion aux allures de fuite en avant est d’autant plus stérile qu’elle n’impacte nullement le succès de ce forum auquel Moscou a envoyé la crème de sa diplomatie, en dépit des esclandres de son allié algérien qui se voit infligé un deuxième camouflet, tout aussi humiliant que la fin de non-recevoir opposée à sa candidature pour l’adhésion aux BRICS. Cet énième boycott algérien est le reflet de l’immaturité diplomatique d’un régime en cessation de bail qui a fait de l’impulsivité et de l’amateurisme politique sa marque de fabrique.

Évidemment, une telle politique basée sur le ressentiment n’a apporté à l’Algérie qu’une série de revers. Alors qu’en parallèle, le Maroc ne cesse d’élargir le périmètre de ses alliés au sein du monde arabe dont une grande partie soutient son intégrité territoriale, comme en témoignent les rencontres bilatérales menées par Nasser Bourita. Et surtout, le partenariat entre Rabat et Moscou, pourtant allié traditionnel de l’Algérie, est plus que jamais en nette progression étant donné les multiples intérêts que partagent le Maroc et la Russie qui envisagent d’élargir leur coopération à plusieurs domaines, dont le nucléaire civil. Autrement dit, et comme dans l’épisode de la crise maroco-espagnole où l’Algérie avait choisi de jouer au judas pour attiser les flammes de la tension entre les deux Royaumes, avant que la situation ne se retourne contre ses propres intérêts et notamment gaziers, la balance des relations maghrébines de la Russie, autrefois dominée par l’Algérie en sa qualité de premier client mondial de l’armement russe, semble de plus en plus encline à pencher vers le Maroc.

Rédigé par Anass Machloukh




Ingérences flagrantes de l’Algérie dans les affaires intérieures du Mali: Bamako se fâche et tape du poing sur la table

 L’ambassadeur d’Algérie au Mali a été convoqué hier mercredi 20 décembre par le ministre malien des Affaires étrangères. Ce dernier a vivement protesté contre la réception, par le président algérien, de l’imam et opposant malien Mahmoud Dicko, alors que des hommes politiques touaregs du Mali, que Bamako considère comme des séparatistes, voire des terroristes, sont reçus à bras ouverts et séjournent régulièrement à Alger. Le régime algérien est en crise ouverte avec la majorité des pays de son voisinage.

L’audience accordée, mardi dernier à El Mouradia, par le président algérien Abdelmadjid Tebboune à l’imam malien Mahmoud Dicko, chef de la confrérie Kountiya, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase à Bamako et entraîné de vives protestations de la part des autorités maliennes.

Mercredi 20 décembre, Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a convoqué El Haoues Riache, ambassadeur d’Algérie au Mali, pour lui signifier les vives protestations des autorités maliennes contre les «agissements inamicaux» de son pays et dénoncer une «ingérence dans les affaires intérieures du Mali», a annoncé un communiqué du MAECI.

«Ce mercredi 20 décembre courant, SEM. Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, a convoqué l’ambassadeur de la République populaire et démocratique d’Algérie au Mali, pour élever une vive protestation du Gouvernement de la République du Mali, suite aux récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali», lit-on dans ce communiqué.

Le chef de la diplomatie malienne met en avant les rencontres que l’Algérie a organisées, ces dernières semaines, avec des hommes politiques touaregs du nord du Mali sans la moindre consultation avec Bamako. Cet acte est d’autant plus inamical aux yeux des autorités maliennes que ces membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) sont en rupture de ban avec le pouvoir malien, suite aux récents événements dans le nord du pays, où l’armée malienne, avec l’aide des paramilitaires russes de Wagner, a repris Kidal, ville jusqu’ici sous le contrôle des mouvements touaregs.

L’Algérie est certes le parrain de l’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement malien et des groupes armés arabo-touaregs, mais cet accord, dit d’Alger, ne donne pas un droit d’ingérence dans les affaires intérieures maliennes.

C’est pourquoi le Mali, dans son communiqué de protestation, «invite la partie algérienne à privilégier la voie de la concertation avec les autorités maliennes, seules légitimes pour entretenir des échanges d’État à État avec les partenaires du Mali».

En effet, là où l’Algérie s’est comportée comme en territoire conquis, et soulevé la vive colère des autorités maliennes, c’est quand elle a organisé la très officielle rencontre, mardi dernier, entre Abdelmadjid Tebboune et le puissant prédicateur malien Mahmoud Dicko, en présence du patron du renseignement extérieur, le directeur général de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), le général-major Djebbar M’henna. Que peut bien faire le chef des barbouzes algériens à une rencontre supposée dédiée à la consolidation des liens religieux et au spiritualisme?

Mahmoud Dicko n’est pas n’importe qui, puisque c’est lui qui a initié et pris la tête d’un vaste soulèvement populaire contre l’ancien président malien feu Ibrahim Boubacar Keita, finalement renversé en août 2020 par un coup d’État militaire. Depuis le référendum de juin dernier sur la nouvelle Constitution malienne, à laquelle il est vivement opposé, tout comme les mouvements touaregs qui ont boycotté son vote, Mahmoud Dicko est devenu un adversaire farouche du régime militaire de son pays qu’il qualifie régulièrement d’«arrogant».

À cela, il faut ajouter, même si les autorités maliennes ne le disent pas tout haut, le soutien présumé et la protection que le régime algérien accorde à un autre «Ghali», à savoir le chef du mouvement armé salafiste jihadiste d’Ansar Eddine, le Touareg Iyad Ag Ghali, ou le «Ben Laden du Sahel».

C’est dans ce sens que le MAECI malien dénonce, dans son communiqué, «les rencontres récurrentes, aux niveaux les plus élevés en Algérie, et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes, d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien, et d’autre part avec certains mouvements signataires de l’accord de 2015 et ayant choisi le camp des terroristes».

Il est donc clair que la présence régulière de chefs touaregs à Alger et celle inexpliquée de l’opposant Mahmoud Dicko «sont de nature à entacher les bonnes relations» avec Alger, menace le MAECI malien, selon lequel «ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali».

Cette ingérence flagrante résulte en fait d’un double jeu du régime algérien, qui, tout en ayant peur de l’amplification du séparatisme touareg qui couve dans le Sud algérien, joue à la déstabilisation des pays frontaliers (Maroc, Mali, Niger, Libye et même Mauritanie), en croyant que c’est ainsi qu’elle peut assurer son leadership sur toute la région. Au final, le régime algérien s’est entouré tout seul d’une ceinture de feu qu’il semble craindre. Il est en crise ouverte avec la majorité des pays frontaliers.

Par Mohammed Ould Boah




Classe politique en conjectures, pragmatique Me Bamuangayi estime : Envisager un autre Congo…

Les élections commencées mercredi 20 décembre 2023 et qui se sont poursuivies le   jeudi 21 décembre 2023, ont été différemment perçues par la classe politique selon l’obédience. Respect de la légalité car tenue à la date prévue par la constitution affirment certains pendant que d’autres, en échos de l’opinion étrangère, chaotique parce qu’ayant  connu différents problèmes logistiques dans l’ensemble du pays. Se démarquant des pertes en conjectures, Me Ghislain Bamuangayi, avocat de son état, envisage plutôt la renaissance d’un nouveau Congo.

Dans de nombreux bureaux de vote, le scrutin avait débuté avec retard mercredi et se sont poursuivis jeudi. Cela après que le Président de la CENI, Denis Kadima ait annoncé à la télévision nationale que « Les bureaux qui n’ont pas du tout ouvert vont le faire jeudi ». Le nombre exact de bureaux qui devaient ouvrir ce jeudi n’était pas précisé. Tout en  félicitant  le peuple congolais pour sa “mobilisation” et la CENI pour sa “détermination” à organiser dans les temps des élections qui se sont “globalement” bien déroulées, le gouvernement n’a pu que reconnaître “le retard constaté dans l’ouverture de certains bureaux de vote”.

Les opérations de vote pour le quadruple scrutin (Présidentiel, législatives, députations provinciales et élections municipales) se sont poursuis et prolongées jusque  jeudi. La centrale électorale a ordonné aux centres de vote qui n’ont pas pu ouvrir le 20  et qui ont ouvert en retard de permettre aux électeurs de voter le 21. La journée du 20 décembre a été émaillée d’importants problèmes logistiques, ce qui a entrainé des réactions dans la classe politique.

Pour le FCC (Front commun pour le Congo), dirigé par l’ancien président Joseph Kabila qui avait décidé de boycotter l’ensemble de ce processus, il s’agit d’un « chaos électoral ». Quant à Martin Fayulu et Denis Mukwege, ils appellent à l’annulation de ce scrutin et l’organisation d’une nouvelle élection avec une « CENI recomposée ».

Sur les réseaux sociaux, pour ajouter à l’imbroglio, des tendances commencent à être données, alors que seule la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est habilitée à donner des chiffres provisoires officiels. Ces chiffres qui ne seront, de toute façon, communiqués par la plénière de l’institution qu’après la fermeture de tous les bureaux de vote dans l’ensemble du pays.

La poursuite des élections jusque jeudi, hérisserait-il la légalité ?

Pour une certaine opinion dans la classe politique, la poursuite des élections jusque jeudi aurait hérissé la Constitution. « Problème logistique dans un pays sans routes ni infrastructures ne signifie pas violation de la constitution…. L’important c’est la transparence et le respect du choix des électeurs…Acceptez d’admettre que le Congolais accorde  un second mandat au président sortant », affirme Jeannot Mbaya.

Toutefois, selon la Présidente de l’Alliance des élites pour un Nouveau Congo), Ambassadeur de la paix et Gouverneur honoraire de la  Tshuapa, Marie Josée Ifoku Mputa Mpunga, par cette élection, l’on n’a fait que perpétuer  le système de prédation.

« La constitution est un pilier essentiel d’un système politique d’1 État et il est crucial de veiller à ce qu’elle soit respectée pour garantir la stabilité et le développement. L’ayant une fois de plus violée à travers ces élections,  nous aurons un pouvoir illégal et illégitime », a affirmé la candidate présidente de la République Marie Josée Ifoku.

Cinq autres candidats de l’opposition à la présidentielle ont en revanche exigé « la réorganisation de nouvelles  élections par une CENI autrement composée ». Il s’agit de Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la région minière du Katanga (sud-est), Martin Fayulu ou encore Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action auprès des femmes victimes de viols faits arme de guerre.

Suspicieux dès le départ à l’égard du processus électoral, tous ont appelé leurs militants à surveiller de près le dépouillement et l’affichage des résultats.

Le regard de Ghislain Bamuangayi sur le processus électoral

Plutôt que de se perdre en conjectures, Me Ghislain Bamuangayi préconise  d’envisager un autre Congo. Pour ce juriste, « quelle que soit la bonne volonté d’un homme fort de changer la situation des Congolais en bien, la classe politique que nous donne cette nature d’élection sera le blocage au décollage. Allant généralement en politique pour des rêves d’enrichissement personnel avec une industrie boostée  à fond à cet effet, les élus portés par l’inconscience et l’insouciance d’une population abusée, nous ne pourrons attendre mieux ». Ainsi donc, le plus important à comprendre dans la qualité du processus électoral 2023, estime-t-il,  est son reflet du système de prédation auquel il appartient, « un système qui fonctionne avec la corruption, le clientélisme, des détournements (surfacturation, enrichissement soudain de certains qui y sont liés directement ou indirectement…), l’insécurité entretenue, les tensions sociales et tribales, l’attribution alambiquée des marchés publics…. »

Pour Me Bamuangayi, « si ces élections sont pires que les précédentes en terme de leur qualité et du désespoir quant au renouvellement de la classe politique, c’est dire, comme les autres, elles serviront seulement à conforter la position des prédateurs et à perpétuer le mauvais système de gouvernance qui ne peut redonner au peuple son pouvoir de contrôle sur les politiciens-commerçants et mettre fin à la misère du peuple et à l’exploitation sauvage de nos ressources ».

Voilà pourquoi, il recommande  la proposition de Mme Marie-Josée Ifoku « d’une transition est pour le peuple congolais un déclic pour savoir s’arrêter, se nettoyer, nous regarder avec miséricorde les yeux dans les yeux et envisager un autre Congo et une manière convenable de produire notre classe dirigeante. Nous ‘Komboliser’ devient un devoir patriotique, afin que la médiocrité cesse d’être notre culture. Depuis l’indépendance, nous avons eu des politiciens plus soucieux de leurs  intérêts personnels, nous prenant en otage pour les assouvir et servir de marionnettes aux puissances étrangères. Il faut les ‘komboliser’ dans un processus soutenu des programmes publics d’éducation, de conscientisation, d’inculturation des valeurs républicaines ».

Son approche va dans le sens de la  Conférence nationale souveraine, qui avait été détournée par le système de prédation, à son avis. « C’est cela l’enjeu majeure de cette proposition de transition, faisable avec les nouveaux élus. L’essentiel sera de passer de l’actuel système de prédation à la République des valeurs, celle qui marque une tolérance zéro à la mauvaise gestion de qui que ce soit, à la fraude, à la corruption, à l’injustice et au mensonge dans les affaires publiques. Avec la ‘KOMBOLISATION’, nous sommes dans un processus de révolution de la conscience et du changement des mentalités, sans laquelle nous courrons le risque de disparaître comme nation et de devenir un gérant inutile de ses richesses dont Dieu Lui-même peut être moins fier afin de lui arracher cette gestion pour la confier à d’autres, même en petits morceaux ».

 

Et de déplorer que ces élections sont celles d’un État faible, ce qui intéresse les prédateurs nationaux et internationaux ou étrangers. Un pouvoir politique faible et contrôlable par les prédateurs de tous bords arrange les affaires du capitalisme libéral sauvage qui nous asservit.

Willy Makumi Motosia




République du Congo : Le centre commercial de Mpila mis en service

Le premier module de « Brazza Mall », le centre commercial situé à Mpila a été inauguré le 20 décembre par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso. La cérémonie s’est déroulée en fin d’après-midi a donné lieu à trois allocutions. Brazza Mall est situé en face du siège du sixième arrondissement de Brazzaville, Talangaï.

Il est dorénavant opérationnel après son inauguration ce mercredi par Denis Sassou N’Guesso. Ce centre commercial est ambitieux et moderne, il offre à la fois, un espace d’achat et de vente des objets dont l’alimentation, les biens et services et les produits made in Africa. D’une superficie totale de 60 840 m², Brazza Mall est un centre commercial au service des Brazzavillois.

La cérémonie d’inauguration a connu trois allocutions qui ont précédé le dévoilement de la plaque inaugurale et la visite du site. Le Maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba qui a pris la parole en premier a qualifié de belle et heureuse l’occasion présente. Pour lui, cette occasion « résulte de la vision, de la volonté, de l’engagement et du travail acharné d’un homme d’Etat hors du commun, un homme qui a consacré et continue de consacrer sa vie au développement du Congo et au bien-être de son peuple », a déclaré le Maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba.

Exprimant la joie des habitants de la ville capitale, suite à la multiplication des infrastructures qui participent à la fois à la création d’emplois mais à la modernisation de cette ville, il a invité les usagers de ce centre commercial à jouer leur partition, en le fréquentant et en le protégeant.

La construction de ce bijou s’inscrit dans le programme du gouvernement, selon Oscar Otoka, Délégué général aux Grands Travaux. Il est le fruit de la coopération entre la République du Congo et la République populaire de Chine, a-t-il déclaré, avant de préciser : « ce complexe commercial participe à la modernisation du quartier Mpila ».

Selon la fiche technique déclinée par Oscar Otoka, ce gigantesque centre commercial est bâti sur une surface de 60 840 m2, comptant huit (8) bâtiments agencés, suivant une disposition radiale. «  Le bloc A : un bâtiment R+1, destinée aux bureaux et galerie commerciale ; le bloc B : un bâtiment R+1, un pôle artistique et un pôle concept store (plusieurs types de produits centralisés dans un même espace décoration, art, mode avec une particularité de créateurs africains) ; le bloc C : un bâtiment R+1, pôle affaire, soins bien-être ; le Bloc H : un bâtiment R+1, le supermarché et divertissement : le bloc conciergerie : un ensemble de 3 bâtiments techniques et n parking clients et visiteurs avec un total de 233 places ».

« Brazza Mall” se donne pour ambition, notamment, de promouvoir et développer le concept et la marque de Brazza Mall, à condition qu’il y ait une forte attractivité avec un taux d’occupation d’environ 80%. Il devrait proposer des prix des locations des espaces devront être attractifs, obtenir un régime fiscalo-douanier incitatif. Surtout, développer les chaînes d’approvisionnement locales et offrir une expérience familiale complète.

Par Roch Bouka/Correspondant de la Rtga World au Congo




La MOE Regard citoyen attend les éclairages de la CENI sur plusieurs questions soulevées

Dans un communiqué de presse, Paul Kabeya, Coordonnateur national de la MOE Regard Citoyen, dit avoir pris connaissance du communiqué de presse de la CENI N°083/CENI/2023 dans lequel elle a relevé les points ci-après : La CENI reconnait le déploiement tardif du matériel électoral ; La CENI rassure tous les électeurs du vote sans interruption jusqu’au dernier électeur ; La CENI introduit un deuxième jour de vote en programmant l’ouverture des bureaux de vote non opérationnels le 20 décembre 2023, excluant tous les BVD opérationnels le jour du scrutin.

Outre le problème de légalité que pose le vote du deuxième jour (articles 52 et 60 de la loi n 06/006 telle que modifiée), pour la MOE Regard Citoyen, bien que ce communiqué règle un certain nombre de problèmes liés à l’ouverture partielle des BVD le jour des scrutins ; il soulève un certain nombre de questions :

Qu’en est-il des BVD opérationnels le 20 décembre 2023 dans lesquels les DEV, en cours d’utilisation, ont cessé de fonctionner sans possibilité de remplacement, ayant conduit à un vote partiel ? Des BVD ouverts le 20 décembre 2023 dont les DEV n’ont pas fonctionné dès l’ouverture sans possibilité de remplacement ?  Des BVD ouverts le 20 décembre 2023 mais qui ont cessé de fonctionner suite notamment aux actes de destruction méchante des DEV et de BVD, cas de Bunia, Kinshasa-Kisenso, Kananga etc. ?  Des cas des BVD situés dans des lieux d’accès difficile ?

Au regard de tout ce qui précède, la MOE Regard citoyen recommande à la CENI de fixer l’opinion sur toutes les questions soulevées ci-dessus.

 Quid du déroulement des opérations le 20 décembre dernier

En ce qui concerne l’ouverture des bureaux de vote,  la MOE Regard Citoyen note que sur l’ensemble du territoire, seul un tiers des bureaux de vote ont ouvert à l’heure prévue. La principale raison de ces retards concerne l’absence de matériel électoral.  Parmi les 29% de bureaux de vote qui ont réussi à ouvrir à l’heure prévue, 19% d’entre eux n’étaient pas en possession de l’ensemble du matériel nécessaire au vote et dans 13% des cas le Dispositif Electronique de Vote (DEV) n’était pas fonctionnel.

Les témoins des partis politiques étaient présents dans 89% des bureaux observés et les observateurs citoyens d’autres missions d’observation électorale dans 82%.

L’adhésion aux procédures d’ouverture n’a pas toujours été respectée. Dans 30% des bureaux de vote observés, le secrétaire du bureau de vote n’a ni compté le nombre de bulletins vote reçus ni procédé au relevé de ce chiffre dans le procès-verbal avant le début du scrutin. Ainsi, l’appréciation que le processus d’ouverture s’est bien déroulé concerne 53% des bureaux de vote observés.

Les nombreux retards constatés dans le début du processus électoral se sont prolongés parfois jusqu’en milieu d’après-midi, comme à Kinshasa (BVD 1006051-1-F ; BVD 1007019-1). Parfois les électeurs se sont découragés d’attendre et ont renoncé à exercer leur droit de vote. Dans plusieurs localités, les électeurs se sont énervés et ont parfois soupçonné des fraudes ; des violences entre militants des différents partis et/ou avec la police ont éclatées comme à Kinshasa (BVD 1006010).

Tout s’est bien déroulé

Concernant les opérations de vote, disons que dans 19,4% des BVD observés, l’entrée au BVD a été refusée à certains électeurs sans base légale.

« En ce qui concerne la transparence, les observateurs ont relevé que l’isoloir était placé de manière à protéger le secret du vote dans 95,6% des cas et l’urne était disposée de manière visible dans 95% des cas observés », indique un communiqué publié à cet effet, et qui ajoute que dans 93% des BVD observés, les bulletins de vote ont été signés par le Président et le Secrétaire, et les noms des électeurs ont été vérifiés sur la liste d’émargement dans 91% des cas.

Des personnes sans carte d’électeurs et n’ayant pas leurs noms sur la liste électorale ont été admis au vote dans 11% des bureaux de vote observés. L’encre indélébile a été vérifiée dans 90% des bureaux de vote observés, et les électeurs ayant voté ont été marqués dans 94% des cas.

Les témoins des partis politiques de la majorité et de l’opposition étaient largement présents ensemble dans les BVD, à 72%.

Il faut souligner que les interruptions des opérations de vote ont été nombreuses, à 27%. Ces interruptions ont été principalement causées par des problèmes liés au Dispositif Electronique de Vote et aux troubles entre militants, ainsi que des troubles avec les électeurs.

La CENI avait annoncé que tout électeur ayant des cartes défectueuses, sans carte ou omis des listes, seraient pris en charge dans les bureaux de vote. Toutefois, plusieurs rapports font état d’électeurs renvoyés par les membres de bureau de vote car absent des listes et des cas de violence par les électeurs qui se sont découvert omis des listes. Cela a été notamment le cas à Kalemie (BVD 7061020-2), à Kisangani (BVD 5011025-3-N)

Dans certaines situations, les militants de partis politiques ont détruit les dispositifs électroniques de vote, empêchant les électeurs de leur communauté de choisir leur représentants ; comme dans le Sankuru (BVD 8307558).

Dans 14,2% des BVD observés, les équipes de Regard Citoyen ont constaté des actes d’intimidation qui ont empêché les électeurs de voter.

La prolongation tardive des opérations de vote a entrainé parfois des situations suite auxquelles les batteries des Dispositifs Electroniques de Vote, chargées pour fonctionner 11 heures et à partir de 6 heures du matin se sont déchargées. Les électeurs se sont retrouvés sans lumière, de nombreuses écoles étant dépourvues d’électricité et de générateur.

Les Présidents des BVD n’ont systématiquement fait consigner les réclamations des témoins que dans 57% des cas.

C’est dans ces conditions que la MOE Regard Citoyen recommande à la CENI d’assurer à chaque électeur un moyen d’exercer son droit de vote en prenant des mesures pour doter les bureaux de vote du matériel électoral complet. Au gouvernement, de prendre toutes les dispositions pour sécuriser le matériel, le personnel de la CENI, les observateurs et les témoins. A la population d’être tolérante et de s’abstenir de tout acte de justice populaire en ne détruisant pas les preuves de leurs revendications.

JMNK




Dans un point de presse: Jacquemain Shabani confiant de la victoire de Fatshi

Me Jacquemain Shabani, Directeur de l’équipe de campagne électorale du candidat n°20 à la présidentielle de 2023 a tenu un point de presse dans lequel il a exprimé sa confiance quant à la victoire de Félix Tshisekedi.

 

Selon lui, l’engouement manifesté par le peuple congolais tout au long du périple du président Tshisekedi lui balise le chemin vers sa réélection.

 

Il a salué le contact entre le président Tshisekedi et le peuple congolais, soulignant une connexion inexplicable.

 

« Le come-back a été incroyablement positif, difficile à décrire parfois. La connexion entre le président Félix Tshisekedi et le peuple congolais était indescriptible. Peut-être faudrait-il faire appel à des sociologues pour interpréter tout cela.

 

Dans certains endroits comme la ville de Kisangani, explique-t-il, le président a eu du mal à transmettre son message, car la population était en liesse devant lui.

 

C’était extraordinaire. Pour notre équipe de campagne, cela nous a donné une force et une énergie inépuisables pour continuer », a-t-il dit.

 

Et à lui d’ajouter : « Nous sommes rentrés à Kinshasa il y a deux jours et avons organisé un meeting formidable à Sainte Thérèse. Cela nous donne de l’espoir. Une fois de plus, le président a été ovationné dans un grand centre de vote de la commune de Kintambo. Apparemment, tous les électeurs de ce centre, qui étaient très nombreux, sont fanatiques du candidat numéro 20. C’est un signe supplémentaire qui démontre que la victoire est au bout du tunnel ».

 

Fatshi a parcouru 26 provinces en tenant 53 meetings

 

Dans son speech, J. Shabani a souligné que le candidat numéro 20 a parcouru les 26 provinces du pays, tenant 53 meetings.

 

« Sans fausse modestie, je crois que nous avons réussi un grand pari. Nous avons sillonné le Congo en profondeur. En 27 jours, en tenant compte de l’option du candidat numéro 20 qui observait une trêve de 3 jours après l’étape de Mbanza-Ngungu, en mémoire des citoyens congolais décédés lors de notre meeting, nous avons parcouru le Congo en profondeur. Nous avons tenu 53 meetings à un rythme de travail intense. Il nous est arrivé d’avoir une journée avec 4 meetings, mais en général nous en avons fait deux ou trois par jour. Nous avons visité les 26 provinces. Les Congolais ont eu l’opportunité de rencontrer le candidat Félix Tshisekedi », a indiqué le président de la commission électorale permanente du parti présidentiel.

 

Abordant les difficultés techniques rencontrées lors du vote du 20 décembre, J. Shabani a appelé la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) à prendre les mesures nécessaires pour permettre à tous les électeurs de voter. Il a souligné la forte mobilisation des Congolais pour participer au scrutin, mais a reconnu les problèmes opérationnels et techniques rencontrés.

 

Néanmoins, il a insisté sur la responsabilité de la CENI de garantir le droit de vote à tous les électeurs, conformément aux dispositions légales.

 

Il a également déploré la désinformation et la manipulation qui ont tenté de décourager les électeurs. Il a appelé les Congolais à ne pas se laisser influencer et à exercer leur droit de vote jusqu’à la fermeture des bureaux de vote. Il a également encouragé la surveillance des résultats électoraux pour préserver la vérité des urnes, soulignant que cela contribuerait au bonheur du Congo et à la consolidation de la démocratie.

 

Enfin, J. Shabani a lancé un appel à la paix et à l’apaisement, invitant le peuple congolais à adopter un comportement républicain, quel que soit les résultats des élections. Il a souligné l’importance de respecter le choix de chacun.

 

« Il est essentiel d’adopter un comportement citoyen et responsable, car le vote est un droit fondamental. Les élections sont une occasion de rassemblement où nous faisons tous un choix qui représente notre liberté individuelle. Il est important de respecter le choix de chacun. Concernant notre décision, nous soutenons le numéro 20 et nous croyons fermement qu’il est le choix préféré des Congolais », a-t-il expliqué.

 

Il sied de noter que F. Tshisekedi a rempli son devoir civique au collège Saint Georges à Kintambo, où il a été chaleureusement accueilli par des électeurs de ce centre de vote.




Élections du 20 décembre 2023: Le satisfecit de Denis Kadima

Le Président de la Commission Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima, s’est rendu en milieu d’après-midi à l’École chrétienne de Kinshasa à Ma Campagne, dans la commune de Ngaliema, pour exercer son droit de vote avant d’observer une halte à l’Église Pentecôtiste du Congo pour prendre la température du déroulement des opérations.

« Aujourd’hui, j’ai vu une très grande participation, un grand engouement, c’est très important, les électeurs étaient patients dans les files, il y en a même malgré tout ce qui a eu comme temps d’attente qui se sont montrés très enthousiastes. Moi-même quand je suis allé voter, j’ai vu que les gens étaient vraiment contents de venir poser leurs problèmes et je n’ai pas senti une quelconque hostilité. Je pense peut-être que parce que beaucoup de gens ne croyaient pas que nous aurons des élections. Nous sommes déçus qu’il y ait eu quelques actes de vandalisme dans certains endroits à travers le pays. Mais n’empêche que c’était un grand moment et pour moi cela me donne de l’espoir, les Congolais ne vont pas aux élections par contrainte, c’est par conviction qu’ils le font », a déclaré Denis Kadima.

 

Du fait des retards observés dans leur ouverture les bureaux de vote sont restés ouverts au-delà de l’heure prévue de fermeture. Les élections vont se poursuivre ce jeudi pour les bureaux qui n’ont pu ouvrir, a annoncé le numéro un de la CENI.

 

« Dans les bureaux de vote où les gens ont pu voter ne peuvent plus être rouverts. Demain ça sera ceux qui n’ont pas pu fonctionner qui le seront. Ce n’est même plus une question de retard, ils n’ont pas ouvert du tout et ça sera de 6h à 17h ce jeudi », a précisé Denis Kadima.




Kinshasa: Félix Tshisekedi visite le chantier du Marché central

Le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi a visité, mardi 19 décembre, le chantier du marché central de Kinshasa dont les travaux sont deja exécutés à plus de 95%.

Accompagné du gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, initiateur du projet, le Président de la République a évalué l’avancée des travaux.

Les efforts entrepris par le gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila pour doter la population kinoise d’un grand marché moderne ne sont pas restés inaperçus aux yeux du Chef de l’Etat qui, visiblement, a exprimé sa satisfaction.

Il a encouragé le gouverneur de la ville dans cette démarche à offrir à la population kinoise un Marché central moderne, le plus grand en Afrique. Avec plus de 80 mille places, le nouveau Zando sera le grand centre d’attraction économique de la ville de Kinshasa voire de la RD-Congo.

Sur place l’autorité suprême du pays a reçu des explications sur l’évolution des travaux de la part d’Emmany Mputu, coordonnateur des projets et investissements de la ville de Kinshasa et chef du chantier du grand marché.

 

A ce jour, les travaux de gros oeuvres sont complètement finis.

“Il y a eu beaucoup de difficultés dans la réalisation de ce projet. Aujourd’hui, nous entrons dans la phase de finitions, c’est à dire poser des toilettes, les portes, les fenêtres, les étalages”, a fait savoir le coordonateur Emmany Mputu avant d’annoncer l’inauguration de cette bâtisse dans quelques semaines.




Le candidat président Moïse Katumbi a voté à Lubumbashi

L’opposant et candidat à l’élection présidentielle, Moïse Katumbi a voté ce mercredi 20 décembre dans la ville de Lubumbashi où il vit et qui est réputée comme son fief électoral. C’est dans la commune de la Ruashi au centre de vote qui se trouve dans l’enceinte de l’école Notre Dame des pauvres qu’il a accompli son devoir civique.

A la sortie du bureau de vote, Moïse Katumbi a appelé ses témoins à rester jusqu’au dépouillement et affichage des résultats devant les bureaux de vote. Tout en déplorant quelques failles, il reste confiant quant à l’issue de ces élections.

« Je suis venu voter. Je voudrais seulement demander à la population de rester sur chaque bureau de vote, parce qu’on doit surveiller les résultats jusqu’à la fin. Donc, on doit dépouiller bureau de vote par bureau de vote, et on doit afficher les résultats. Les seuls résultats que nous allons accepter, c’est les résultats qu’on doit afficher sur chaque bureau de vote. Pour le moment, je ne vais pas juger l’organisation», insiste Moïse Katumbi Chapwe, candidat président.




Une mission d’observation électorale salue le déroulement des scrutins combinés

Le vote pour les élections présidentielles, législatives, provinciales et locales de ce mercredi 20 s’est bien déroulé, mais pas partout. Les opérations se sont déroulées normalement d’une manière générale, malgré les retards et quelques dysfonctionnements plus ou moins importants. C’est le constat d’une organisation de la société civile pour la paix au Congo dans le cadre de sa Mission d’observation électorale non partisane.

Cette organisation a déployé 75 milles observateurs dans tous les centres de vote prévus dans la cartographie électorale par la Céni. Dans une déclaration rendue publique dans la soirée de ce mercredi, jour du vote, l’organisation de la société civile pour la paix au Congo salue la tenue de ces élections dans un climat apaisé malgré quelques incidents enregistrés à travers le pays.
«A part l’engouement, observé presque partout dans les centres de vote où les électeurs tiennent à voter mordicus, quelques incidents ont été signalés à Ruzizi. Jusqu’à ce stade, nous avons enregistré quelques plaintes qui ont été signalées çà et là au sujet des témoins et observateurs, lesquels n’ont pas eu tous accès facile dans quelques bureaux de vote », souligne Me Chadrac Mukad Muay and Naw.
Et d’ajouter que sur le plan organisationnel, il sied de souligner la satisfaction approuvée par les électeurs suite à la transparence des équipes de la CENI, qui commencent toujours par ouvrir et exhiber les contenus d’isoloirs avant toute opération de vote hormis dans certains centres où on a signalé le début de vote des membres des bureaux en l’absence des témoins et observateurs. Les agents de la CENI gèrent avec maitrise les files d’attente. Les électeurs entrent par ordre d’arrivée et en fonction des lettres y affichées.