Les cendres des défunts peuvent être conservées après une crémation, mais ne doivent pas être dispersées

Nous traduisons en anglais la réponse du Dicastère pour la doctrine de la foi à une consultation sur la conservation des cendres des défunts. La réponse a été approuvée par le pape au cardinal Victor Manuel Fernandez lors de l’audience du 9 décembre 2023.

Par lettre du 30 octobre 2023 (Prot. n. 2537), le cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne, a adressé au Dicastère pour la doctrine de la foi deux questions concernant la conservation des cendres des défunts soumis à la crémation.
Il a notamment indiqué qu’il avait mis en place une Commission dans le diocèse de Bologne afin d’apporter une réponse chrétienne aux différents problèmes découlant de la généralisation de la possibilité d’incinérer les défunts et de disperser leurs cendres dans la nature. L’objectif est également d’éviter la prévalence de raisons économiques, suggérées par le coût moins élevé de la dispersion, et de donner des orientations sur la destination des cendres une fois le délai de conservation expiré.
Pour être sûr de répondre non seulement à la demande des proches, mais surtout à la proclamation chrétienne de la résurrection des corps et du respect qui leur est dû, le rédacteur s’est penché sur les questions suivantes :
Compte tenu de l’interdiction canonique de disperser les cendres des défunts – à l’instar de ce qui se passe dans les ossuaires, où les restes minéralisés du défunt sont déposés et conservés de manière collective – est-il possible de prévoir un lieu sacré, défini et permanent, pour la conservation et la sauvegarde communautaire des cendres des défunts baptisés, en indiquant pour chacune d’elles les informations nominatives afin de ne pas disperser leur mémoire personnelle ?
Peut-on permettre à une famille de conserver une partie des cendres d’un parent dans un lieu significatif pour l’histoire du défunt ?
Après un examen approfondi du contenu de ces questions, il a été décidé de répondre aux points suivants :
1) Le n° 5 de l’Instruction Ad resurgendum cum Christo sur la sépulture des défunts et la conservation des cendres en cas d’incinération, publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi le 15 août 2016, en ce qui concerne la conservation des cendres dans des urnes spéciales précise que les cendres doivent être conservées dans un lieu sacré (cimetière), ainsi que dans un espace spécifiquement dédié à cet effet, à condition qu’il ait été désigné à cet effet par l’autorité ecclésiastique.
Les raisons pastorales de cette réglementation sont également données : « La conservation des cendres dans un lieu sacré peut contribuer à réduire le risque de soustraire le défunt à la prière et au souvenir des proches et de la communauté chrétienne. De la sorte, on évite également d’éventuels oublis et manques de respect qui peuvent advenir surtout après la disparition de la première génération, ainsi que des pratiques inconvenantes ou superstitieuses. » (n° 5) Cette norme de l’Instruction susmentionnée reste pleinement valable.
2) Notre foi nous dit que nous ressusciterons avec la même identité corporelle, matérielle, comme toute créature sur cette terre, mais que cette matière sera transfigurée, libérée des limites de ce monde. En ce sens, la résurrection se fera « dans cette chair dans laquelle nous vivons maintenant » (Formula Fides Damasi nuncupata). Cela permet d’éviter un dualisme pernicieux entre le matériel et l’immatériel.
Mais cette transformation n’implique pas la récupération des mêmes particules de matière qui formaient le corps de l’être humain. Le corps ressuscité ne sera donc pas nécessairement composé des mêmes éléments qu’avant la mort. Comme il ne s’agit pas d’une simple reviviscence du cadavre, la résurrection peut avoir lieu même si le corps a été totalement détruit ou dispersé. Cela permet de comprendre pourquoi, dans de nombreux cimetières, les cendres des défunts sont conservées ensemble, sans être gardées dans des lieux distincts.
3) Les cendres du défunt proviennent en outre de restes matériels qui ont fait partie de l’itinéraire historique vécu par la personne, au point que l’Église a une attention et une dévotion particulières pour les reliques des saints. Ce soin et ce souvenir nous conduisent également à une attitude de respect sacré à l’égard des cendres des défunts, que nous conservons dans un lieu sacré propice à la prière et parfois à proximité des églises fréquentées par leurs proches et leurs voisins.
4) C’est pourquoi :
A) Pour les raisons susmentionnées, il est possible d’établir un lieu sacré défini et permanent pour le dépôt et la conservation communautaires des cendres des défunts baptisés, en indiquant pour chacun les informations nominatives afin de ne pas disperser le souvenir personnel.
B) En outre, à condition d’exclure tout type de malentendu panthéiste, naturaliste ou nihiliste et de conserver les cendres du défunt dans un lieu sacré, l’autorité ecclésiastique, dans le respect des normes civiles en vigueur, peut prendre en considération et valoriser la demande d’une famille de conserver dûment une infime partie des cendres de son parent dans un lieu significatif pour l’histoire du défunt.
Traduction de l’original en italien par Zenit




22 chrétiens morts à Gaza, une roquette non explosée trouvée dans une paroisse

Tôt le matin du mardi 12 décembre, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a été informée de la présence d’une roquette non explosée juste à la limite de la paroisse. « Imaginez le niveau de traumatisme parmi les enfants et toutes les personnes présentes. Que se passerait-il en cas d’explosion ? Il est impossible de la désamorcer à moins que l’armée israélienne elle-même n’intervienne », a déclaré la source locale à l’AED dont nous taisons le nom par mesure de sécurité.

Deux jours plus tôt, le Patriarcat latin de Jérusalem a confirmé que durant ce week-end du 9-10 décembre, des éclats d’obus provenant de frappes de l’armée israélienne sur des bâtiments proches de la paroisse de la Sainte Famille, avaient détruit des réservoirs d’eau et des panneaux solaires sur les toits des structures paroissiales. Des voitures et d’autres parties du complexe ont également été endommagées.

Le complexe paroissial est à court de carburant, privant la communauté d’électricité ou de communications stables. « Seul un miracle a permis d’éviter qu’une grande catastrophe ne nous arrive », a déclaré un partenaire local à l’AED.

Alors que la situation à Gaza devient chaque jour de plus en plus dramatique, des milliers de chrétiens de Terre Sainte ont déjà bénéficié de l’aide fournie par l’AED, notamment des repas, des coupons alimentaires, le paiement de loyers ou de factures d’eau ou d’électricité, et des fournitures médicales.

Les chrétiens perdent tout à Gaza

« Nous avons mis en place des comités pour accomplir le travail, incluant un comité de soutien psychologique et spirituel et des comités pour les opérations logistiques, l’entretien des réserves et des fournitures, la santé, les transports et la sécurité. C’était la meilleure façon de partager le travail et d’occuper les gens pendant la période de confinement et de guerre », explique G.A., un chrétien de Gaza dont le témoignage a été transmis à l’AED.

« Finalement, au 48e jour de la guerre, un cessez-le-feu a été déclaré, et ça a été l’occasion de se déplacer et d’aller voir comment était notre maison. Nous avons été dévastés de voir que notre appartement, qui se trouve au dernier étage d’un immeuble de quatre étages, était complètement détruit à l’exception d’une pièce ! Nous avons rassemblé quelques objets et nous sommes retournés à l’abri des bâtiments paroissiaux en attendant la fin de cette horrible guerre pour pouvoir commencer à reconstruire nos vies », ajoute G.A., concluant par un mot de remerciement aux bienfaiteurs qui ont rendu cette aide possible. « Nous sommes très reconnaissants de l’aide qui nous a été apportée pour nous permettre de survivre en ces temps difficiles ».

La majorité de la population chrétienne, qui n’était que d’environ 1000 au début du conflit, s’est réfugiée dans la paroisse catholique, où les fonds de l’AED ont été utilisés pour acheter des médicaments pour les personnes atteintes de maladies chroniques et des aliments pour préparer des repas.

Un autre chrétien de Gaza, identifié sous les initiales J.M., témoigne : « Le 27e jour de la guerre, nous avons appris que notre quartier était attaqué. J’ai attendu que les bombardements se calment et je suis allé vérifier l’état de notre immeuble – où vivaient également plusieurs autres familles chrétiennes – pour découvrir que tout le bâtiment résidentiel avait été complètement démoli et qu’il ne restait plus rien. Tout ce que nous possédions, y compris tous mes souvenirs d’enfance, n’était plus que de l’histoire ancienne. Je suis retourné à l’Église et j’ai annoncé la nouvelle à mes parents et aux autres familles chrétiennes qui s’étaient réfugiées avec nous. Le lendemain, j’ai retiré la clé de mon porte-clés, car je n’en avais plus besoin pour rentrer chez moi ! »

Jusqu’à présent, 22 chrétiens sont morts à Gaza à cause de la guerre. Dix-sept personnes sont mortes lorsque le complexe orthodoxe a été frappé par une bombe, et cinq autres sont mortes faute de soins

médicaux.




Programme des célébrations liturgiques du temps de Noël au Vatican

Solennité de Noël du Seigneur

Chapelle papale

Basilique Saint-Pierre, 19h30

Le Saint-Père François présidera la messe dans la nuit de la solennité de la naissance du Seigneur.

Lundi 25 décembre 2023

Solennité de Noël du Seigneur

Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, 12 heures

Le Saint-Père François adressera son message de Noël au monde et donnera la bénédiction « Urbi et Orbi ».

Dimanche 31 décembre 2023

Solennité de Marie sainte mère de Dieu

Basilique Saint-Pierre, 17 heures

Le Saint-Père François célébrera les premières vêpres de la solennité de Marie Très Sainte Mère de Dieu, qui seront suivies du chant traditionnel de l’hymne « Te Deum », à la fin de l’année civile.

Lundi 1er janvier 2024

Solennité de Marie sainte mère de Dieu

Chapelle papale

Basilique Saint-Pierre, 10 heures

Le Saint-Père François présidera la célébration eucharistique de la solennité de Marie, très sainte Mère de Dieu, dans l’octave de Noël, à l’occasion de la 57e Journée mondiale de la paix.

Samedi 6 janvier 2024

Solennité de l’épiphanie du Seigneur

Chapelle papale

Basilique Saint-Pierre, 10 heures

Le Saint-Père François présidera la célébration eucharistique de la solennité de l’Épiphanie du Seigneur.




Macron invite le pape à la réouverture de Notre-Dame de Paris en 2024

Emmanuel Macron a invité le pape à être présent lors de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui doit s’achever le 8 décembre 2024. En décembre dernier, le président français a fait le point sur les travaux et a déclaré à France 2 que les portes de la France étaient toujours ouvertes au pape : « Nous l’inviterons en tout état de cause », a-t-il déclaré.

Macron à Notre-Dame

La réhabilitation de la cathédrale parisienne, incendiée le 15 avril 2019, n’aura lieu que dans un an. Le président français est monté sur la flèche, surmontée de la croix du transept, haute de 96 mètres, où manque le coq, symbole national de l’identité des Français : le coq a été utilisé pour la première fois au Moyen Âge comme symbole d’espoir et de foi, réaffirmé comme signe pour toute la France à la Renaissance et à l’époque baroque.

« Depuis avril 2019, toute la nation est en train de se reconstruire », a déclaré le président. « Et c’est très émouvant d’être ici avec un an d’avance. Vous pouvez voir l’avancée extraordinaire des travaux sur cette nef, le chœur, les charpentes et la flèche », a-t-il ajouté.

M. Macron a évoqué avec émotion le général Jean-Louis Georgelin, qui avait supervisé la reconstruction, décédé en août. Le nom de Georgelin a été inscrit sur le bois de la flèche par un artisan pour commémorer la contribution du général à la cathédrale.

L’épouse du président, Brigitte Macron, a visité les fouilles menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives, tandis que les archéologues ont découvert un squelette du XIIIe siècle.

M. Macron a également annoncé un concours pour la conception de six nouveaux vitraux dans les chapelles de la cathédrale afin de commémorer la restauration après l’incendie. Les anciens vitraux, datant de la période Viollet-le-Duc, seront exposés dans un nouveau musée Notre-Dame situé à proximité. Le vieux coq sera également exposé dans le musée : il trônait au sommet de la cathédrale, a survécu à l’incendie, mais a été déformé par la chaleur et la chute.

L’invitation au pape François a également été faite en mars de cette année par Anne Hidalgo, maire de Paris.




Selon la lettre du Dicastère pour la doctrine de la foi : Les mères célibataires doivent avoir accès aux sacrements

Le Dicastère pour la doctrine de la foi a publié, ce mercredi 13 décembre, une lettre au sujet de l’accès aux sacrements pour les mères célibataires.

Ce document, approuvé par le pape François, a été rédigé suite à la demande récente d’un évêque de la République Dominicaine. Le Vatican a reçu par ailleurs plusieurs lettres sur ce même sujet.

Certaines de ces jeunes filles célibataires « s’abstiennent de communier par crainte du rigorisme du clergé et des responsables de la communauté » s’inquiète l’évêque de la République Dominicaine, Mgr Ramón Alfredo de la Cruz Baldera. Dans certains pays, il arrive également que des prêtres et des laïcs empêchent les mères qui ont eu un enfant hors mariage d’accéder aux sacrements, et même de baptiser leurs enfants.

« Les femmes, qui ont choisi la vie et mènent une existence très complexe à cause de ce choix, devraient être encouragées à accéder au pouvoir salvateur et consolateur des sacrements », répond le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi. En ce sens, il demande à ce qu’un travail pastoral soit fait dans les Églises locales pour faire comprendre que le fait d’être une fille-mère n’empêche pas l’accès à l’Eucharistie. Comme tous les autres chrétiens, le sacrement de la confession leur permet de s’approcher de la communion.

Le Saint-Père rappelait d’ailleurs récemment, lors du Congrès eucharistique des Etats-Unis en juin 2023, que « l’Eucharistie est la réponse de Dieu à la faim la plus profonde du cœur humain, la faim de la vraie vie : en elle, le Christ lui-même est vraiment au milieu de nous pour nous nourrir, nous consoler et nous soutenir sur notre chemin ».

Le cardinal Fernandez écrit que les difficultés de ces femmes avaient déjà été dénoncés par le Saint-Père lorsqu’il était cardinal de Buenos Aires en septembre 2012 : « Il y a des prêtres qui ne baptisent pas les enfants des filles célibataires parce qu’ils n’ont pas été conçus dans la sainteté du mariage. Ce sont les hypocrites d’aujourd’hui. Ceux qui ont cléricalisé l’Église. Ceux qui détournent le peuple de Dieu du salut. Et cette pauvre fille, qui aurait pu renvoyer son bébé à l’expéditeur, mais qui a eu le courage de le mettre au monde, erre de paroisse en paroisse pour le faire baptiser. »

Enfin, le Dicastère pour la doctrine de la foi invite les pasteurs et les communautés ecclésiales à vivre la compassion envers les personnes fragiles et à éviter les persécutions ou les jugements trop sévères et impatients, en citant de nouveau le Saint-Père : « L’Église doit veiller tout particulièrement à comprendre, à consoler, à intégrer, en évitant de leur imposer une série de règles comme s’il s’agissait de pierres, ce qui aurait pour effet de les faire se sentir jugés et abandonnés par la Mère même qui est appelée à leur apporter la miséricorde de Dieu. » (Amoris laetitia, 19 mars 201

6, 49).




1er janvier 2024 : Message du Saint-Père intitulé « Intelligence artificielle et paix » à l’occasion de la Journée mondiale de la paix

Nous publions ci-dessous le texte intégral du message du Saint-Père pour la 57e Journée mondiale de la paix, qui sera célébrée le 1er janvier 2024 sur le thème « Intelligence artificielle et paix ».

Intelligence artificielle et paix

En ce début de la nouvelle année, temps de grâce que le Seigneur accorde à chacun d’entre nous, je voudrais m’adresser au Peuple de Dieu, aux nations, aux chefs d’État et de Gouvernement, aux représentants des différentes religions et de la société civile, ainsi qu’à tous les hommes et femmes de notre temps, pour leur présenter mes meilleurs vœux de paix.

1. Le progrès de la science et de la technologie comme chemin vers la paix

L’Écriture Sainte témoigne que Dieu a donné aux hommes son Esprit pour qu’ils aient « la sagesse, l’intelligence et la connaissance de toutes sortes de travaux » (Ex 35, 31). L’intelligence est l’expression de la dignité que nous a donné le Créateur qui nous a créés à son image et à sa ressemblance (cf. Gn 1, 26) et nous a permis de répondre à son amour par la liberté et la connaissance. La science et la technologie manifestent de manière particulière cette qualité fondamentalement relationnelle de l’intelligence humaine : elles sont des produits extraordinaires de son potentiel créatif. Dans la Constitution pastorale Gaudium et Spes, le Concile Vatican II a réaffirmé cette vérité en déclarant que « par son travail et son ingéniosité, l’homme a toujours cherché à développer sa propre vie ».[1] Lorsque les êtres humains, « avec l’aide de la technologie », s’efforcent de faire de la terre « une demeure digne de toute la famille humaine », ils agissent selon le plan de Dieu et coopèrent à sa volonté de porter à son achèvement la création et de répandre la paix parmi les peuples. De même, le progrès des sciences et des techniques, dans la mesure où il contribue à un meilleur ordonnancement de la société humaine, à l’accroissement de la liberté et de la communion fraternelle, conduit à l’amélioration de l’homme et à la transformation du monde.

Nous nous réjouissons à juste titre et nous sommes reconnaissants pour les extraordinaires avancées de la science et de la technologie, grâce auxquelles d’innombrables maux qui affligeaient la vie humaine et causaient de grandes souffrances ont été corrigés. En même temps, les progrès techniques et scientifiques, en permettant l’exercice d’un contrôle sans précédent sur la réalité, mettent entre les mains de l’homme un vaste éventail de possibilités, dont certaines peuvent constituer un risque pour la survie de l’humanité et un danger pour la maison commune.

Les remarquables progrès des nouvelles technologies de l’information, en particulier dans la sphère numérique, présentent des opportunités enthousiasmantes et des risques graves, avec de sérieuses implications pour la poursuite de la justice et de l’harmonie entre les peuples. C’est pourquoi il est nécessaire de se poser certaines questions urgentes. Quelles seront les conséquences à moyen et à long terme des nouvelles technologies numériques ? Quel sera leur impact sur la vie des individus et de la société, sur la stabilité internationale et sur la paix ?

2. L’avenir de l’intelligence artificielle : entre promesses et risques

Les progrès en informatique et le développement des technologies numériques au cours des dernières décennies ont déjà commencé à provoquer de profondes transformations dans la société dans son ensemble, et dans ses dynamiques. Les nouveaux outils numériques changent le visage des communications, de l’administration publique, de l’enseignement, de la consommation, des interactions personnelles et d’innombrables autres aspects de la vie quotidienne.

En outre, les technologies employant une multiplicité d’algorithmes peuvent extraire, à partir des traces numériques laissées sur Internet, des données qui permettent de contrôler les habitudes mentales et relationnelles des personnes, souvent à leur insu, à des fins commerciales ou politiques, en limitant l’exercice conscient de leur liberté de choix. En effet, sur un espace comme la toile, caractérisé par une surcharge d’informations, elles peuvent structurer le flux des données selon des critères de sélection qui ne sont pas toujours perçus par l’utilisateur.

Nous devons rappeler que la recherche scientifique et les innovations technologiques ne sont ni désincarnées de la réalité ni « neutres », mais qu’elles sont soumises à des influences culturelles.

En tant qu’activités pleinement humaines, les orientations qu’elles prennent reflètent des choix conditionnés par des valeurs personnelles, sociales et culturelles propres à chaque époque. Il en va de même pour les résultats obtenus : précisément parce qu’ils sont le fruit d’approches spécifiquement humaines du monde qui les entoure, ils ont toujours une dimension éthique, étroitement liée aux décisions de ceux qui conçoivent l’expérimentation et orientent la production vers des objectifs particuliers.

Il en va de même pour les formes d’intelligence artificielle. Il n’en existe pas à ce jour de définition univoque dans le monde de la science et de la technologie. Le terme lui-même, désormais entré dans le langage courant, englobe une variété de sciences, de théories et de techniques visant à ce que les machines reproduisent ou imitent, dans leur fonctionnement, les capacités cognitives de l’être humain. Parler au pluriel de “formes d’intelligence” permet surtout de souligner le fossé infranchissable qui existe entre ces systèmes, aussi étonnants et puissants soient-ils, et la personne humaine : ils sont en définitive “fragmentaires”, en ce sens qu’ils ne peuvent qu’imiter ou reproduire dispositifs très différents entre eux doivent toujours être considérés comme des “systèmes sociotechniques”. En effet, leur impact, quelle que soit la technologie sous-jacente, dépend non seulement de leur conception, mais aussi des objectifs et des intérêts de ceux qui les possèdent et de ceux qui les développent, ainsi que des situations dans lesquelles ils sont utilisés.

L’intelligence artificielle doit donc être comprise comme une galaxie de réalités différentes et nous ne pouvons pas supposer a priori que son développement contribuera de manière bénéfique à l’avenir de l’humanité et à la paix entre les peuples. Un tel résultat positif ne sera possible que si nous nous montrons capables d’agir de manière responsable et de respecter les valeurs humaines fondamentales telles que « l’inclusion, la transparence, la sécurité, l’équité, la confidentialité et la fiabilité ».

Il ne suffit pas non plus de supposer que ceux qui conçoivent les algorithmes et les technologies numériques s’engagent à agir de manière éthique et responsable. Des organismes doivent être renforcés ou, si nécessaire, créés pour examiner les questions éthiques émergentes et protéger les droits de ceux qui utilisent les formes d’intelligence artificielle ou sont influencés par elles.

L’immense expansion de la technologie doit donc s’accompagner d’une formation appropriée à la responsabilité dans son développement. La liberté et la coexistence pacifique sont menacées lorsque les êtres humains succombent à la tentation de l’égoïsme, de l’intérêt personnel, de l’appât du gain et de la soif de pouvoir. Nous avons donc le devoir d’élargir notre regard et d’orienter la recherche technico-scientifique vers la paix et le bien commun, pour le service du développement intégral de l’homme et de la communauté.

La dignité intrinsèque de chaque personne et la fraternité qui nous lient en tant que membres de l’unique famille humaine doivent rester à la base du développement des nouvelles technologies et servir de critères indiscutables pour les évaluer avant leur utilisation, afin que le progrès numérique se fasse dans le respect de la justice et contribue à la cause de la paix. Les développements technologiques qui ne conduisent pas à une amélioration de la qualité de vie de l’ensemble de l’humanité, mais qui au contraire exacerbent les inégalités et les conflits, ne pourront jamais être considérés comme un véritable progrès.

L’intelligence artificielle va devenir de plus en plus importante. Les défis qu’elle pose sont techniques, mais aussi anthropologiques, éducatifs, sociaux et politiques. Elle promet, par exemple, des économies de main-d’œuvre, une production plus efficace, des transports plus faciles et des marchés plus dynamiques, ainsi qu’une révolution dans les processus de collecte, d’organisation et de vérification des données. Nous devons être conscients des transformations rapides en cours et les gérer de manière à sauvegarder les droits humains fondamentaux, en respectant les institutions et les lois qui favorisent le développement humain intégral. L’intelligence artificielle doit servir le potentiel humain le meilleur ainsi que nos aspirations les plus élevées, et non les concurrencer.

3. La technologie du futur : des machines qui apprennent par elles-mêmes

Sous ses diverses formes, l’intelligence artificielle, basée sur des techniques d’apprentissage automatique (machine learning), bien qu’elle en soit encore à son stade initial, introduit déjà des changements significatifs dans le tissu des sociétés, exerçant une influence profonde sur les cultures, les comportements sociaux et la construction de la paix.

Des développements tels que l’apprentissage automatique ou l’apprentissage en profondeur (deep learning) soulèvent des questions qui dépassent les domaines de la technologie et de l’ingénierie et ont trait à une compréhension étroitement liée au sens de la vie humaine, aux processus fondamentaux de la connaissance et à la capacité de l’esprit à atteindre la vérité.

La capacité de certains appareils à produire des textes syntaxiquement et sémantiquement cohérents, par exemple, n’est pas une garantie de fiabilité. On dit qu’ils peuvent “halluciner”, c’est- à-dire générer des affirmations qui semblent à première vue plausibles, mais qui sont en fait infondées ou qui trahissent des préjugés. Cela pose un sérieux problème lorsque l’intelligence artificielle est utilisée dans des campagnes de désinformation qui diffusent des nouvelles fausses et entraînent une méfiance croissante à l’égard des moyens de communication. La confidentialité, la propriété des données et la propriété intellectuelle sont d’autres domaines dans lesquels ces technologies présentent des risques graves, auxquels s’ajoutent d’autres conséquences négatives liées à leur mauvaise utilisation, telles que la discrimination, l’ingérence dans les processus électoraux, la mise en place d’une société qui surveille et contrôle les personnes, l’exclusion numérique et l’exacerbation d’un individualisme de plus en plus déconnecté de la collectivité. Tous ces facteurs risquent d’alimenter les conflits et d’entraver la paix.

4. Le sens de la limite dans le paradigme technocratique

Notre monde est trop vaste, trop diversifié et trop complexe pour être entièrement connu et classifié. L’esprit humain ne pourra jamais en épuiser la richesse, même avec l’aide des algorithmes les plus avancés. Ceux-ci, en effet, ne proposent pas de prévisions garanties de l’avenir, mais seulement des approximations statistiques. Tout ne peut pas être prédit, tout ne peut pas être calculé.

En fin de compte, « la réalité est supérieure à l’idée » et, aussi prodigieuse que puisse être notre capacité de calcul, il y aura toujours un résidu inaccessible qui échappera à toute tentative de quantification.

En outre, la grande quantité de données analysées par les intelligences artificielles n’est pas en soi une garantie d’impartialité. Lorsque les algorithmes extrapolent des informations, ils courent toujours le risque de les déformer, reproduisant les injustices et les préjugés des milieux d’où ils proviennent. Plus ils deviennent rapides et complexes, plus il est difficile de comprendre pourquoi ils ont produit un résultat donné.

Les machines intelligentes peuvent accomplir les tâches qui leur sont assignées avec de plus en plus d’efficacité, mais le but et le sens de leurs opérations continueront à être déterminés ou autorisés par des êtres humains ayant leur propre univers de valeurs. Le risque est que les critères qui sous-tendent certains choix deviennent moins clairs, que la responsabilité de la prise de décision soit dissimulée et que les producteurs puissent se soustraire à l’obligation d’agir pour le bien de la communauté. D’une certaine manière, cela est favorisé par le système technocratique, qui allie l’économie à la technologie et privilégie le critère de l’efficacité, tendant à ignorer tout ce qui n’est pas lié à ses intérêts immédiats.

Cela doit nous faire réfléchir sur un aspect très souvent négligé dans la mentalité actuelle, technocratique et recherchant l’efficacité, mais décisif pour le développement personnel et social : le “sens de la limite”. En effet, l’être humain, mortel par définition, pensant dépasser toutes les limites grâce à la technique, risque, dans l’obsession de vouloir tout contrôler, de perdre le contrôle de lui-même ; dans la recherche d’une liberté absolue, de tomber dans la spirale d’une dictature technologique. Reconnaître et accepter ses limites de créature est pour l’homme une condition indispensable pour obtenir, ou mieux accueillir, la plénitude comme un don. Au contraire, dans le contexte idéologique d’un paradigme technocratique, marqué par une présomption prométhéenne d’autosuffisance, les inégalités pourraient croître de manière disproportionnée, le savoir et la richesse s’accumuler dans les mains de quelques-uns, avec de graves risques pour les sociétés démocratiques et la coexistence pacifique.

5. Sujets d’actualité en matière d’éthique

À l’avenir, la fiabilité d’un demandeur de prêt bancaire, l’aptitude d’un individu à un emploi, la possibilité de récidive d’une personne condamnée ou bien le droit à recevoir l’asile politique ou l’aide sociale pourraient être déterminés par des systèmes d’intelligence artificielle. L’absence de divers niveaux de médiation, que ces systèmes présentent, expose particulièrement à des formes de préjugés et de discriminations : les erreurs systémiques peuvent facilement se multiplier, produisant non seulement des injustices dans des cas individuels, mais aussi, par effet domino, de véritables formes d’inégalités sociales.

De plus, les formes d’intelligence artificielle semblent parfois capables d’influencer les décisions des individus par le biais d’options prédéterminées associées à des stimuli et des dissuasions, ou par le biais de systèmes de régulation des choix personnels fondés sur l’organisation des informations. Ces formes de manipulation ou de contrôle social requièrent une attention et une supervision minutieuses et impliquent une responsabilité juridique claire de la part des producteurs, de ceux qui les emploient et des autorités gouvernementales.

Le recours à des processus automatiques qui catégorisent les individus, par exemple par l’utilisation généralisée de la surveillance ou l’adoption de systèmes de crédit social, pourrait également avoir de profondes répercussions sur le tissu de la société, établissant des classements inappropriés entre les citoyens. Ces processus artificiels de classification pourraient également conduire à des conflits de pouvoir, car ils ne concernent pas seulement des destinataires virtuels, mais des personnes en chair et en os. Le respect fondamental de la dignité humaine suppose de refuser que l’unicité de la personne soit identifiée par un ensemble de données. Il ne faut pas permettre aux algorithmes de déterminer la manière dont nous entendons les droits humains, de mettre de côté les valeurs essentielles de compassion, de miséricorde et de pardon, ou d’éliminer la possibilité qu’un individu change et laisse derrière lui le passé.

Dans ce contexte, on ne peut s’empêcher de considérer l’impact des nouvelles technologies dans le domaine du travail : des emplois qui étaient autrefois l’apanage exclusif de la main-d’œuvre humaine sont rapidement absorbés par les applications industrielles de l’intelligence artificielle. Là encore, le risque d’un avantage disproportionné pour quelques-uns au détriment de l’appauvrissement du plus grand nombre est important. Le respect de la dignité des travailleurs et l’importance de l’emploi pour le bien-être économique des personnes, des familles et des sociétés, la sécurité de l’emploi et l’équité des salaires devraient être une priorité absolue pour la Communauté internationale, alors que ces formes de technologies pénètrent de plus en plus profondément sur les lieux de travail.

6. Transformerons-nous les épées en socs ?

En regardant le monde qui nous entoure, on ne peut ces jours-ci échapper aux graves questions éthiques liées au secteur de l’armement. La possibilité de mener des opérations militaires à travers des systèmes de contrôle à distance a conduit à une perception plus faible de la dévastation que ceux-ci causent et de la responsabilité de leur utilisation, contribuant à une approche encore plus froide et détachée de l’immense tragédie de la guerre. La recherche sur les technologies émergentes dans le domaine des “systèmes d’armes létales autonomes”, y compris l’utilisation belliqueuse de l’intelligence artificielle, est un grave sujet de préoccupation éthique. Les systèmes d’armes autonomes ne pourront jamais être des sujets moralement responsables : la capacité humaine exclusive de jugement moral et de décision éthique est plus qu’un ensemble complexe d’algorithmes, et cette capacité ne peut être réduite à la programmation d’une machine qui, bien qu’“intelligente”, reste toujours une machine. C’est pourquoi il est impératif de garantir une supervision humaine adéquate, significative et cohérente des systèmes d’armes.

Nous ne pouvons pas non plus ignorer la possibilité que des armes sophistiquées tombent entre de mauvaises mains, facilitant par exemple des attaques terroristes ou des interventions visant à déstabiliser des institutions gouvernementales légitimes. En somme, le monde n’a pas vraiment besoin que les nouvelles technologies contribuent au développement injuste du marché et du commerce des armes, en promouvant la folie de la guerre. Ce faisant, non seulement l’intelligence, mais le cœur même de l’homme, court le risque de devenir de plus en plus “artificiel”. Les applications techniques les plus avancées ne doivent pas être utilisées pour faciliter la résolution violente des conflits, mais pour paver les voies de la paix.

Dans une perspective plus positive, si l’intelligence artificielle était utilisée pour promouvoir le développement humain intégral, elle pourrait introduire d’importantes innovations dans l’agriculture, dans l’éducation et dans la culture, une amélioration du niveau de vie de nations et de peuples entiers, la croissance de la fraternité humaine et de l’amitié sociale. En définitive, la façon dont nous l’utilisons pour inclure les derniers, c’est-à-dire les frères et sœurs les plus faibles et les plus nécessiteux, est la mesure révélatrice de notre humanité.

Un regard humain et le désir d’un avenir meilleur pour notre monde conduisent à la nécessité d’un dialogue interdisciplinaire visant à un développement éthique des algorithmes – l’algor-etica, où les valeurs orientent les parcours des nouvelles technologies. Les questions éthiques devraient être prises en compte dès le début de la recherche, ainsi que dans les phases d’expérimentation, de conception, de production, de distribution et de commercialisation. Il s’agit d’une approche de l’éthique de la conception, dans laquelle les institutions éducatives et les décideurs ont un rôle essentiel à jouer.

7. Défis pour l’éducation

Le développement d’une technologie qui respecte et serve la dignité humaine a des implications claires pour les institutions éducatives et pour le monde de la culture. En multipliant les possibilités de communication, les technologies numériques nous ont permis de nous rencontrer de manière nouvelle. Toutefois, une réflexion constante reste nécessaire sur le type de rapports vers lesquels nous nous dirigeons. Les jeunes grandissent dans des environnements culturels imprégnés par la technologie et cela ne peut que remettre en cause les méthodes d’enseignement et de formation.

L’éducation à l’utilisation des formes d’intelligence artificielle devrait viser avant tout à promouvoir la pensée critique. Il est nécessaire que les utilisateurs de tout âge, mais surtout les jeunes, développent une capacité de discernement dans l’utilisation des données et contenus recueillis sur la toile ou produits par des systèmes d’intelligence artificielle. Les écoles, les universités et les sociétés savantes sont appelées à aider les étudiants et les professionnels à s’approprier les aspects sociaux et éthiques du développement et de l’utilisation de la technologie.

La formation à l’utilisation des nouveaux outils de communication devrait tenir compte non seulement de la désinformation, des fausses nouvelles, mais aussi de la recrudescence inquiétante de « peurs ancestrales […] qui ont su se cacher et se renforcer derrière les nouvelles technologies ». Malheureusement, une fois de plus, nous devons combattre « la tentation de créer une culture de murs, d’élever des murs empêchant la rencontre avec d’autres cultures, avec d’autres personnes » et le développement d’une coexistence pacifique et fraternelle.

8. Défis pour le développement du droit international

Compte tenu de la portée mondiale de l’intelligence artificielle, il est évident qu’à côté de la responsabilité des États souverains de réglementer son utilisation interne, les Organisations internationales peuvent jouer un rôle décisif dans la conclusion d’accords multilatéraux et dans la coordination de leur application et de leur mise en œuvre. À cet égard, j’exhorte la Communauté des nations à travailler ensemble afin d’adopter un traité international contraignant qui réglemente le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle sous ses multiples formes. L’objectif de la réglementation, bien sûr, devrait être non seulement la prévention des mauvaises pratiques, mais aussi l’encouragement des bonnes pratiques, en stimulant des approches nouvelles et créatives et en facilitant des initiatives personnelles et collectives.

En fin de compte, dans la recherche de modèles réglementaires qui puissent fournir un guide éthique aux développeurs de technologies numériques, il est indispensable d’identifier les valeurs humaines qui doivent être à la base de l’engagement des sociétés pour formuler, adopter et mettre en œuvre les cadres législatifs nécessaires. Le travail de rédaction de directives éthiques pour la production de formes d’intelligence artificielle ne peut pas faire abstraction de la prise en compte de questions plus profondes concernant le sens de l’existence humaine, la protection des droits humains fondamentaux, la poursuite de la justice et de la paix. Ce processus de discernement éthique et juridique peut s’avérer être une occasion précieuse pour une réflexion partagée sur le rôle que la technologie devrait avoir dans notre vie individuelle et communautaire, et sur la façon dont son utilisation peut contribuer à la création d’un monde plus équitable et plus humain. C’est pourquoi, dans les débats sur la réglementation de l’intelligence artificielle, il faudrait tenir compte de la voix de toutes les parties prenantes, y compris les pauvres, les marginalisés et d’autres qui restent souvent ignorés dans les processus décisionnels mondiaux.

J’espère que cette réflexion encouragera à faire en sorte que les progrès dans le développement de formes d’intelligence artificielle servent, en dernière analyse, la cause de la fraternité humaine et de la paix. Ce n’est pas la responsabilité d’un petit nombre, mais de toute la famille humaine. La paix, en effet, est le fruit de relations qui reconnaissent et qui accueillent l’autre dans sa dignité inaliénable, ainsi que de la coopération et de l’engagement dans la recherche du développement intégral de toutes les personnes et de tous les peuples.

Ma prière au début de l’année nouvelle est que le développement rapide de formes d’intelligence artificielle n’augmente pas les trop nombreuses inégalités et injustices déjà présentes dans le monde, mais contribue à mettre fin aux guerres et aux conflits, et à soulager les nombreuses formes de souffrance qui affligent la famille humaine. Puissent les fidèles chrétiens, les croyants de différentes religions et les hommes et les femmes de bonne volonté collaborer en harmonie pour saisir les opportunités et affronter les défis posés par la révolution numérique, et livrer aux générations futures un monde plus solidaire, juste et pacifique.

Du Vatican, le 8 décembre 2023

François




Kinshasa : Gentiny Ngobila visite les victimes des échauffourées du quartier Ndanu entre la population et l’équipe de campagne du candidat député Gérard Mulumba 

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, s’est rendu, vendredi 15 décembre 2023, au quartier Ndanu à Kingabwa dans la commune de Limete, après les violents affrontements qui ont eu lieu, jeudi 14 décembre, entre la population du quartier Ndanu et l’équipe de campagne de Gérard Mulumba dit Gecoco, candidat député et Vice- gouverneur de Kinshasa. Plusieurs blessés graves dont une jeune dame touchée à l’œil, des biens matériels vandalisés et emportés par des bandits urbains communément appelés Kuluna ont été enregistrés.

Arrivé sur place, le premier citoyen de la ville de Kinshasa a d’abord témoigné de sa compassion ainsi que de celle du Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi à l’endroit de la population de Ndanu. Puis, il a écouté les témoignages de la population sur les contextes ayant entouré ce drame.

Selon les récits recueillis sur le lieu, tout a débuté dans la journée de mercredi lorsque Gérard Mulumba, Vice-gouverneur et candidat à la députation provinciale et nationale, a effectué une descente dans ce quartier pour sensibiliser la population en faveur de son élection. Mais sa présence dans ce quartier a provoqué des agitations du fait qu’il est considéré comme personna non grata dans ce coin. Et du coup, les choses ont tourné au pire.

«Les jeunes en majorité se sont révoltés contre Gecoco, parce qu’il avait dit lors d’une rencontre avec les femmes du quartier de chercher leur candidat comme lui à Kingabwa. C’est pourquoi il lui a été demandé de rentrer chez lui dans son fief car cette fois, on veut aussi élire le nôtre», a relaté un jeune homme d’une vingtaine d’années. Pour lui, Gérard Mulumba n’est pas digne d’être un Vice- gouverneur, et il a suggéré que pareils actes doivent mériter des sanctions.

S’adressant à la population, l’autorité urbaine a d’abord condamné ces actes de barbarie tout en appelant les habitants de Ndanu au calme et à l’unité, et surtout à éviter de faire couler le sang pendant cette période électorale. Sur place, le chef de l’exécutif provincial de Kinshasa a instruit le Bourgmestre de la commune de Limete de répertorier toutes les personnes touchées par ces affrontements, ainsi que tous ceux qui ont perdu leurs biens afin de voir, dans la mesure du possible, comment les assister. Il a fait savoir que le Chef de l’État est indigné par ces actes de barbarie et a promis de rendre visite a cette population dès son retour dans la capitale.

Parmi les nombreux blessés, près de 20 ont été conduits d’urgence à l’hôpital Saint Bernard et Jérôme. Les cas graves ont été acheminés à l’hôpital militaire de Ndolo pour des soins appropriés.




Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares.

L’Espagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a renouvelé, ce jeudi 14 décembre, son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, tel que stipulé dans la déclaration conjointe publiée le 7 avril 2022 au terme de la visite officielle à Rabat du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

L’État espagnol n’a pas changé d’un iota sa position sur la question du Sahara, en dépit des réactions hystériques du régime d’Alger qui prétend, curieusement, ne pas être concerné par ce conflit. Pour un pays qui clame sur tous les toits ne pas être partie au conflit du Sahara occidental, le moins que l’on puisse dire est que sa réaction à l’affirmation par l’Espagne qu’il n’existe pas d’alternative au plan d’autonomie est unique dans les annales des relations entre États. Qu’on en juge: l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid le 19 mars 2022 et après 19 mois de crise ouverte et multisectorielle avec l’Espagne, dont les épisodes ont été quotidiennement alimentés par sa presse, elle a décidé de façon unilatérale, le mois dernier, de rétablir ses relations diplomatiques avec l’Espagne.

Le motif diffusé aux médias algériens pour justifier la fin de la crise: l’Espagne aurait infléchi sa position sur la marocanité du Sahara. Au terme de sa rencontre avec son homologue Nasser Bourita, ce jeudi 14 décembre à Rabat, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, a été clair et ferme: «La position de l’Espagne (au sujet du Sahara) n’a pas changé, n’a pas varié, elle est identique à celle contenue dans la Déclaration conjointe» publiée le 7 avril 2022 à l’occasion de la visite officielle au Maroc du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Il faut noter que M. Albares a réservé au Maroc son premier déplacement en Afrique après les dernières élections législatives en Espagne.

Ce scrutin a ainsi non seulement maintenu Pedro Sanchez à la tête de l’exécutif espagnol, mais il a également conduit à la composition d’une coalition gouvernementale où siège le parti d’extrême gauche Sumar, connu pour sa sympathie envers les séparatistes du Polisario.

M. Albares est en outre venu avec un message fort en disant que la position espagnole sur le Sahara marocain est «une affaire de l’État espagnol». En d’autres termes, quelle que soit la coalition gouvernementale, cela n’impactera pas la position de l’Espagne sur le Sahara.

Pour rappel, la déclaration conjointe signée le 7 avril 2022 par les gouvernements marocain et espagnol stipule que «l’Espagne reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations Unies pour trouver une solution mutuellement acceptable». À ce titre, «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend», souligne la déclaration conjointe, précisant que «cette position de l’Espagne sera incluse dans la nouvelle feuille de route durable et ambitieuse que les deux pays entendent établir».

«L’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend», lit-on dans la déclaration du 7 avril 2022. Vingt mois plus tard, la phrase demeure intacte et sert de boussole indiquant la voie de la sécurité et de l’essor économique entre le Maroc et l’Espagne.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil




L’Azerbaïdjan renouvelle son «soutien permanent et constant» à la souveraineté du Maroc sur son Sahara

La présidente de l’Assemblée nationale de l’Azerbaïdjan, Sahiba Gafarova, a réitéré, le jeudi 14 décembre à Rabat, «le soutien permanent et constant» de son pays à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, saluant la convergence des vues entre les deux pays sur de nombreuses questions et l’attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des États et au règlement pacifique des différends.

En visite de travail au Royaume à la tête d’une importante délégation, la présidente de l’Assemblée nationale de l’Azerbaïdjan, Sahiba Gafarova, a salué le développement que connaît le Maroc dans divers domaines, mettant en avant la solidité des relations politiques unissant les deux pays.

Selon un communiqué de la Chambre des conseillers, la responsable azerbaïdjanaise a insisté sur l’importance de redoubler les efforts pour promouvoir la coopération économique, notant que les deux pays sont appelés à donner un nouveau dynamisme à leur collaboration dans le domaine parlementaire, à travers le renforcement des mécanismes de dialogue et de consultation, au service des questions d’intérêt commun.

Le 14 décembre 2023 la Présidente du @Milli_Majlis d’Azerbaïdjan SEMme Sahiba Gafarova @Speaker_Az a rencontré le Président de la Chambre des Conseillers du Parlement du Maroc SEM Naam Miyara. La coopération bilatérale interparlementaire a été discutée. https://t.co/WqlnSSsgKJ

De son côté, le président de la Chambre des conseillers Enaam Mayara s’est félicité de cette visite qui reflète la qualité des relations politiques et la profondeur des liens fraternels, culturels et civilisationnels unissant le Maroc et l’Azerbaïdjan, ajoutant que cette rencontre intervient dans un contexte particulier, marqué par la célébration du 30ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.

Dans ce sens, il a rappelé la tenue de la deuxième session de la commission mixte de coopération bilatérale, qui a été sanctionnée par la conclusion d’une série d’accords et de mémorandums d’entente dans divers domaines, illustrant ainsi l’engagement des deux pays à diversifier et approfondir leur coopération, conformément aux hautes orientations du roi Mohammed VI et du Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.

Lire aussi : Sahara: l’Azerbaïdjan réaffirme son soutien «permanent et indéfectible» à l’intégrité territoriale du Maroc

Après avoir donné des explications détaillées sur l’action de la Chambre des conseillers, sa composition et ses prérogatives, Enaam Mayara a fait part de la disposition de la Chambre à accompagner le processus de développement de ces relations bilatérales et à les soutenir dans toutes les initiatives.

Il a également tenu à remercier la République d’Azerbaïdjan pour «sa position ferme et constante en faveur de l’intégrité territoriale du Royaume et de sa souveraineté sur ses provinces du Sud», affirmant le soutien continu du Maroc à l’Azerbaïdjan dans les différents forums internationaux.

Par Le360 (avec MAP)




Lors de la 12ème édition des «Atlantic Dialogues» : Plus de 400 experts explorent les voies d’un «nouveau pacte atlantique»

Il est plus que jamais nécessaire d’explorer les pistes de réflexion autour de la signification de l’Atlantique pour le monde et de voir quelles seraient les réponses à apporter pour un cadre de coopération fructueux et élargi.

Conférence : Plus de 400 invités issus de 80 nationalités différentes du bassin atlantique se réunissent du 14 au 16 décembre dans la ville ocre lors de la 12ème édition de la conférence annuelle «The Atlantic Dialogues». Organisée par Policy Center for the New South (PCNS), cette rencontre internationale prend la thématique centrale de «A More Assertive Atlantic : Its Meaning for the World» (Un Atlantique plus affirmé : sa signification pour le monde).

The Atlantic Dialogues font leur retour pour une 12ème édition qui se veut être à fort impact. Cette conférence se déroule, en effet, dans un contexte marqué par la volonté exprimée par le Maroc à faire de sa façade atlantique un moyen d’ouverture pour l’Afrique vers le reste du monde. De plus, les défis globaux actuels, aggravés par les tensions géopolitiques, sont énormes mais la coopération multilatérale reste la voie ultime à prendre pour y faire face. Il est donc plus que jamais nécessaire d’explorer les pistes de réflexion autour de la signification de l’Atlantique pour le monde et de voir quelles seraient les réponses à apporter pour un cadre de coopération fructueux et élargi.

C’est dans cet esprit que Policy for the New South organise du 14 au 16 décembre 2023 à Marrakech ces Atlantic Diaogues sous la thématique «A More Assertive Atlantic : Its Meaning for the World» (Un Atlantique plus affirmé : sa signification pour le monde). Ainsi, 400 participants de 80 nationalités font part à ce débat. Il faut dire que le choix de la thématique de cette édition n’est pas fortuit. Il s’agit, pour les organisateurs, de refléter l’importance croissante de l’espace atlantique dans le contexte mondial actuel et approfondir la compréhension des implications de la nouvelle perception de cet espace.

«L’accent est mis sur la promotion de la coopération atlantique, considérée comme essentielle pour le développement économique et social, en particulier pour les pays du sud de l’Atlantique. Cette coopération peut offrir une réponse coordonnée aux défis tels que la transition climatique et contribuer à la paix et à la sécurité dans la région», affirment les organisateurs de cette édition. Dans cette perspective l’approche de l’Atlantique élargi peut apporter une contribution utile à la réinvention nécessaire de la gouvernance mondiale et une nouvelle articulation des logiques de coopération Nord-Sud et Sud-Sud.

A noter que la conférence des Atlantic Dialogues, au cours de ses onze éditions précédentes, a fédéré un ensemble d’acteurs internationaux, atteignant aujourd’hui une communauté de plus de 2.000 membres.

La 10ème édition des Atlantics Currents promeut un «Pax Atlantica»

Ouvrage. Comme à l’accoutumée, en prélude des débats de «Atlantic Dialogues», a lieu la présentation du rapport Atlantic Currents, réalisé par Policy Centre for the New South. Cette année, ce rapport boucle sa 10ème édition avec des contributions d’auteurs représentant plus de 24 États appartenant aux différentes régions de l’Atlantique (Caraïbe insulaire, Amérique Centrale, Amérique du Nord, Europe du Nord, Europe du Sud, Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest atlantiques, et trois pays non-atlantiques (Italie, Japon, Pérou). Cet ouvrage coordonné par Mohammed Loulichki, ancien ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies et Senior Fellow du Policy Center, braque les projecteurs sur les enjeux qui interpellent les Etats du bassin atlantique.

A cette occasion Mohammed Loulichki souligne : « Nous avons tenté de développer ce concept d’Atlantique élargi pour ne pas limiter justement la communauté transatlantique uniquement à l’Europe et à l’Amérique du Nord» . M. Loulichki a mis l’accent sur le fait que cette optique d’un Atlantique plus élargi implique l’inclusion et la mise en relation entre le nord et le sud et entre les deux rives de l’Atlantique en dépit des distances. Il a rappelé l’initiative «innovante» prise par le Maroc dans ce sens et qui inclut tous les pays africains. Ce document explore les aspects variés de la connexion atlantique et identifie à la fois les défis à surmonter, les outils à mobiliser et les perspectives de coopération qui s’offrent dans les domaines du commerce, de protection de l’environnement, de sûreté énergétique, de dividende démographique et de la promotion d’une «Pax Atlantica».

Vers un réseau d’une nouvelle génération de leaders

ADEL. The Atlantic Dialogues est aussi l’occasion pour de jeunes leaders d’exprimer leurs approches sur la coopération atlantique. Ainsi, le programme Emerging leaders (ADEL) qui met en avant la jeunesse atlantique entreprenante ambitionne d’impliquer des jeunes leaders émergents appartenant aux pays du bassin atlantique dans les rouages des décisions publiques.

Le principe de ce programme repose sur l’intégration à la Conférence de 30-50 jeunes, âgés de 35 ans au maximum. Ils sont sélectionnés parmi plusieurs centaines de candidatures déposées à travers le monde.

Ces jeunes représentent 26 nationalités et proviennent majoritairement de la région atlantique (70%). Après une formation de trois jours axée sur le leadership et le design thinking pour aborder les enjeux de l’Atlantique élargi, les nouveaux membres d’ADEL rejoignent la conférence.

A noter que la communauté ADEL compte à ce jour 420 membres iss

us de 60 pays.