Face-à-face Tshisekedi-Haddad Lahbib : La Belgique veut aider à la baisse de tension entre Kinshasa et Kigali

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a reçu ce vendredi en audience à son bureau de la cité de l’UA, une délégation belge conduite par Mme Haddad Lahbib, ministre des Affaires étrangères du Royaume de Belgique, accompagnée de l’ambassadeur belge en RDC et d’autres diplomates belges.

Les échanges ont porté sur la coopération bilatérale, les relations diplomatiques et la situation sécuritaire à l’Est de la RDC. La Belgique, à l’initiative de la nouvelle stratégie européenne sur les grands lacs africains en cours d’élaboration, veut aider à la baisse de tension entre Kinshasa et Kigali. Bruxelles avait été l’un des premiers pays européens à condamner le soutien du Rwanda au groupe terroriste M-23.




Kabinda : Une femme et son fils tués à l’aide d’une machette !

Deux personnes ont été tuées à Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami dans le quartier Kibambe, commune de Kajiba. C’est une situation insolite qui fait agiter presque toute la population. Cette situation s’est produite ce vendredi 03/02/2023 à Kibambe, l’un des quartiers de la commune de Kajiba.

Un homme présumé pasteur comme le confirme certaines bouches, a été surpris dans un champ des maniocs. Dans un sac, ce dernier s’est permis de tuer à l’aide d’une machette, la propriétaire de ce champ. Cette pauvre dame était accompagnée de son enfant pour aller chercher à manger ; tous deux ont été tués.

Pendant ce temps-ci, toute la population kabindaise s’inquiète de cette situation insolite.

Benjamin Lubo Rtga/Lomami




Devant les fédéraux et responsables de l’AREP : Me Guy Loando prêche le social libéral

C’est  la quasi-totalité des fédéraux et responsables des organes d’AREP au niveau national qu’international, accompagnés de la haute hiérarchie du parti, que  ce  vendredi 03 février, Me Guy Loando a prêché  une fois de plus le social libéral, l’idéologie  mère de son mouvement politique.

Venus de quatre coins de la République démocratique du Congo et ailleurs, ces cadres ont écoutés  leur Autorité de référence, qui dans son speech, a rappelé le sens de travailler pour l’autre, le sens du patriotisme, ainsi que la  conscience professionnelle.

Il a renchérit en rappelant que les échéances électorales avenir sont cruciales pour son parti, d’où seuls  les compétences seront comme critères.

En bon père de famille, Me Guy Loando a confirmé que le directoire national se chargera de régler toutes les questions pertinentes pour l’émergence du parti et la conquête du pouvoir à travers les élections.




Taekwondo : Me Augustin Dinganga, CN 6è Dan et SG de la‘’Fetaeco/ITF répond à Jhon Mbombo, président de la Ligue du Kasaï-Oriental

Gd Me Augustin Dinganga, CN 6è Dan, SG de la Fédération de Taekwondo du Congo ITF ‘’Fetaeco’’ a saisi la rédaction de notre organe pour réagir aux propos de Me Jhon Mbombo, président de la Ligue de Taekwondo du Kasaï-Oriental qui a parlé que c’est une aventure de mauvais goût l’existence en RDC de taekwondo ITF.

Ci-dessous reprise, la réaction de Gd Me Augustin Dinganga :

Monsieur le Président Jhon Mbombo, cherchez à connaître avant tout, la vraie et nous disons, la vraie histoire de taekwon-do mondial et c’est très important.

Tu ne connais pas l’histoire de la discipline que tu es en train de défendre et pire encore laquelle que tu es en train de diriger à l’intérieur de la RDC.

Chose drôle, les maîtres de la W.T ne te rendent pas service et c’est vraiment malheureux. Où sont passés les valeureux maîtres :

-Batusuanako Ilunga Mukumbusu ;

-Ilunga Kamango Domi ;

-Mukisi Masudi ;

-Mfumu Yala Maria ;

-Edgard Mayamba ;

-Flore Badiashile Musongele ;

-Ekomboloko Bolumbu ;

-Reddy Kuetuatuka ;

-Koyalodi

Et tous les autres avec qui, nous avons eu à fonder le taekwondo dans ce pays, la RDC. S’il vous plait chers maîtres de taekwondo/W.T, veuillez recadrer votre président de la Ligue du Kasaï-Oriental. Il vit dans cette discipline, le Taekwon-Do et dans un flou total pareil.

Ezali mawa mpe nsoni pour un dirigeant qu’il est.

Ayebi eloko moko te dans cette matière de Taekwon-Do.

Il est en train de distraire l’opinion publique.

Même les Coréens vont s’étonner de cette falsification de l’histoire de leur art qui fait la fierté de leur pays en matière de culture.

Chers Maîtres de Taekwondo W.T, veuillez consulter Google à sa place pour l’aider à se mettre au diapason de l’histoire des arts martiaux.

C’est vraiment ridicule pour un Président d’une ligue d’une très grande province comme le Kasaï-Oriental où le défunt Fondateur du Taekwon-do I.T.F au Zaïre, le Grand Maître Park Nam Sun, ceinture noire 8è Dan, lequel Maître avait eu à entrainer nos frères de cette province dans les années 70 et 80.

Le défunt fondateur du Taekwon-Do I.T.F au Zaïre avait enseigné cette discipline dans le Kasaï-Oriental et avait monté un grand restaurant dans cette même contrée sous l’appellation de ‘’Taverna’’.

A cette époque-là, où étais-tu très cher Président ? La province du Kasaï-Oriental avait eu le privilège d’héberger à une époque lointaine, un Grand Maître de Taekwondo/I.T.F, fondateur de l’école Korio Kwon.

Très cher Président, tu racontes une histoire remplie de faussetés et rien que de faussetés. Ça, c’est cherché à détourner la vraie histoire de Taekwon-Do de la RDC, ex Zaïre en particulier et du monde entier en général.

Nous allons laisser quoi à nos enfants avec des carabistouilles pareilles ?

Veuillez consulter n’importe quelle bibliothèque de ce pays sur la véracité de l’histoire de Taekwon-Do que nous allons balancer dans lequotidienrdc.com. Commençons par l’histoire de Taekwondo International avant d’atterrir à celle de la RDC ex Zaïre.

On ne falsifie pas l’histoire et sachez que le Taekwon-Do a vu le jour le 11 avril 1955 et on attribue ladite création au Général d’armée The Grand Master Choi Hong Hi après que ce dernier ait quitté le Japon avec dans sa valise, tous les rudiments de l’école karaté-do créé par le Grand Maître Gichin Funakoshi.

Nous ne parlerons pas de Shotokan car cette application avait désigné en son temps, le nom du premier dojo du Grand Maître fondateur.

Et après la mort du Grand Gichin Funakoshi, le terme Shotokan désignera l’appellation d’un Style sous le règne du Grand Maître Nakayama, le pape du Shotokan et successeur du Grand Maître Gichin Funakoshi.

En 1959, le Général THE GRAND MASTER CHOI HONG HI créera la K.T.A (Korean Taekwon-do Association), une association de Taekwon-do propre aux Coréens.

En 1966, le Général THE GRAND MASTER CHOI HONG HI crée l’I.T.F (International Taekwondo Federation). Notre valeureux Président de la Ligue du Kasaï-Oriental qui qualifie l’I.T.F comme étant une aventure et en voici la date de la création de cette ‘’Grandiose Fédération’’qui est actuellement dirigée par le fils du Grand Maître Fondateur, nous citons THE GRAND MASTER JUAN HONG HI à partir du Canada.

En 1973, le Président de la K.T.A créé la W.T.F (World Taekwondo Federation). La création de la W.T.F interviendra après l’exil du Général THE GRAND MASTER CHOI HONG HI pour le Canada en raison des problèmes politiques au sein de leur pays, la Corée du Sud et ceci après le partage du pays au matin calme en deux parties, c’est-à-dire le Nord avec Pyongyang comme capitale et le Sud avec capitale Séoul.

En 1974, le Grand Maître Park Nam Sun, ceinture noire 8è Dan, fondateur de l’école Korio Kwon crée le Taekwondo I.T.F au Zaïre.

Essayons un peu de raisonner en ce sens, la création de la W.T.F en 1973 et le Grand Maître Park Nam Sun atterrira au Zaïre en 1974 et dans sa valise, il amènera quel Taekwondo ? Quelles sont les raisons de l’arrivée du Grand Maïtre Park Nam Sun au Zaïre ?

C’est parce qu’il avait gravi l’échelon de 8è dan avec l’I.T.F et il ne voulait pas être sous la domination des gamins qui avaient sous leur emprise la W.T.F.

Son arrivée au Zaïre avait pour but, la fondation de sa propre Fédération mondiale de Korio Kwon sous le label de l’I.T.F.

Très cher Président de la Ligue de Taekwondo W.T du Kasaï-Oriental, avec cette intervention dans lequotidien.rdc.com, nous avons éclairci l’opinion publique sur les faussetés que tu as fait avaler aux communs de mortels, amoureux du Taekwondo d’une manière générale.

Il existe plusieurs fédérations de taekwondo dans le monde, à savoir :

-l’I.T.F (International Taekwondo Federation) ;

-la W.T (World Taekwondo) ;

-la G.T.F (Global Taekwondo Federation) ;

-la T.F (Taekwondo Federation) ;

-la Taekwondo Traditionnel qui garde jusqu’à ce jour, son égrégore originel, etc.

Pour terminer cet éclaircissement, nous demanderons aux pratiquants de Taekwondo de mûrir d’avantage leurs connaissances avec les écrits ci-haut relatés. Ceux qui veulent en connaître d’avantage, veuillez consulter les documents suivants :

-la revue marabout de Roland Haberzester ;

-l’officiel des arts martiaux et des sports de combat édition de 2003 et la brochure publicitaire du club Four ways par le Président Stephen Depner et Maître Ilunga Kamango Domi édition 2002.

Nos remerciements à tous les Taekwondo ins de la RDC et nous sommes toujours ensemble. Les pratiquants de l’ITF (International Taekwon-Do Federation). Fin de citation.

Antoine Bolia




Boxe : Les Léopards présents à la 6è édition du trophée international Mohammed VI à Marrakech

Les Léopards/Boxe au nombre de 9 participent bel et bien à la 6è édition du trophée international Mohammed VI à  Marrakech, au Maroc. Cette compétition est organisée sous l’égide de l’IBA. Elle  réunit les athlètes en provenance du monde entier. Elle est pré-qualificative aux éliminatoires des Jeux Olympiques Paris 2024. Prévue  du 02 au 12 février 2023 dans cette ville marocaine, elle permettra aux boxeurs alignés d’améliorer leur ranking ou classement mondial.

Pour ce qui est de la délégation de la RDC, faute de moyens, elle aligne 9 Léopards/boxe (dont 6 messieurs et 3 dames) sans oublier les membres du staff technique. Cette délégation a quitté Kinshasa, le mardi 31 janvier 2023 et elle est bien arrivée à Marrakech. Les 9 boxeurs de la RDC sont les suivants :

Dames

  1. Gisèle Nyembo : 50 kg
  2. Marcelat Sakobi : 57 kg
  3. Brigitte Mbabi : 70 kg

Hommes

  1. Marcel Muntu : 54 kg
  2. Mbaya Mulumba : 63 kg
  3. Steve Kulenguluka : 71 kg
  4. David Tshama : 75 kg
  5. Peter Pita Kabeji : 80 kg
  6. Dimuntu Kinzie : 92 kg.

Tirage au sort pour les boxeurs de la RDC

51-54 kg Mrs

Muntu (RDC) vs le vq Azoui Mad (Maroc) vs Soufiane Ahmed (COM) :

67-71 kg Mrs

Kulenguluka Mbiya (RDC) vs Cavallaro Salvatore (Italie) :

71-75 kg Mrs

Tshama David (RDC) vs Kazimade Mirsharif  (Aze) :

75-80 kg Mrs

Cesar Yojerlin (France) vs Pita Kabeji (RDC)

Tirage au sort pour les boxeuses de la RDC

50-52 kg Dames

Charaabi Sirine (Italie) vs Nyembo Muamba Gisèle (RDC) :

54-57 kg Dames

Nechita Claudia (Roumanie) vs Sakobi Matshu Marcelat (RDC) :

Antoine Bolia




Jiu-Jitsu Brésilien : Le Congolais Ayrton Djambo, sacré champion d’Europe à Lisbonne au Portugal

La République Démocratique du Congo est dignement honorée par l’un de ses dignes fils en la personne d’Ayrton Djambo. En effet, ce dernier vient de décrocher le titre de champion d’Europe de Jiu-Jitsu brésilien à Lisbonne, au Portugal.

Agé de 17 ans, Ayrton Djambo est fils de Me Roberto Djambo Monga Adipia, ceinture noire 4è Dan de taekwondo/ITF, ancien élève du Grand Me Koso wa Moko Django au sein du Taekwondo Club de Bandalungwa et résident actuellement en Suisse. Ayrton pratique le jiu-Jitsu Brésilien qui est un sport peu connu depuis 5 ans. Qu’en est-il du Jiu-Jitsu brésilien’’ ? Il explique : ‘’C’est un art martial similaire au judo, mais qui est plus basé sur les techniques au sol et les soumissions’’.

Retenez qu’Ayrton Djambo est un jeune qui monte très fort. Il a terminé 2è aux championnats du monde juniors des moins de 84 kg à Los Angeles, aux USA au mois de mai dernier. ‘’C’est pas mal. Mais j’aurais pu faire mieux. J’ai fait une petite erreur en finale. Maintenant, je ne la ferai plus’’ regretta-t-il. Et de renchérir : ‘’Cette deuxième place est une très belle récompense de tous les efforts fournis durant cinq ans d’entrainements intensifs’’. Et de conclure : ‘’Cela me motive à poursuivre dans cette voie-là, obtenir ma ceinture noire et peut-être un jour devenir champion du monde’’.

Antoine Bolia




Voici le calendrier complet de la Coupe d’Afrique des Nations U17 Algérie 2023

La CAF a rendu public le calendrier complet de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies U17 Algérie 2023 qui se déroulera du 29 avril au 19 mai.

Le match d’ouverture verra le pays hôte, l’Algérie, affronter la Somalie le samedi 29 avril à 20h00 heure locale (19h00 GMT) au majestueux stade Nelson Mandela d’Alger.

Trois stades seront utilisés pour le tournoi : Nelson Mandela à Alger, Chahid Hamlaoui à Constantine et 19-Mai-1956 à Annaba.

Pour la première fois, le tournoi destiné aux joueurs de moins de 17 ans mettra aux prises 12 nations. La décision d’augmenter le nombre de participants est conforme à l’objectif de la CAF d’encourager la participation et d’offrir plus d’opportunités de jeu aux plus jeunes.

Groupes de la CAN U-17 TotalEnergies :

A : Algérie, Sénégal, Congo, Somalie

B : Nigeria, Zambie, Maroc, Afrique du Sud

C : Cameroun, Mali, Soudan du Sud, Burkina Faso




Le pape aux victimes des violences: « vos larmes sont mes larmes »

 « Je suis proche de vous. Vos larmes sont mes larmes, votre souffrance est ma souffrance » : c’est ce que le pape François a dit en s’adressant aux victimes des violences commises à l’est de la République démocratique du Congo, mercredi 1er février 2023, la première journée de son voyage apostolique en RDC et au Soudan du Sud, indique Vatican News.

Le pape a écouté les quatre récits des victimes – d’un jeune agriculteur de 16 ans, d’une jeune fille de 17 ans de Goma, d’un survivant déplacé, d’une femme de 33 ans – qui ont chacun apposé un geste de réconciliation, déposant au pied de la Croix les objets de leurs tortionnaires : « uniformes, machettes, marteaux, haches, couteaux ». « Il n’y a pas de mots; il faut seulement pleurer en silence », a relevé le pape François après avoir écouté leurs témoignages. Il a énuméré les noms des localités d’origines des victimes – « Bunia, Beni-Butembo, Goma, Masisi, Rutshuru, Bukavu, Uvira » – soulignant que ces « lieux » ne sont « presque jamais » mentionnés par « les médias internationaux ».

Le pape François a exprimé sa proximité à toutes les victimes et à leurs proches : « À chaque famille en deuil ou déplacée en raison des villages brûlés et d’autres crimes de guerre, aux survivants des violences sexuelles, à chaque enfant et adulte blessé, je dis: je suis avec vous, je veux vous apporter la caresse de Dieu. Son regard tendre et compatissant se pose sur vous. »

Le pape a déclaré: « Il n’y aura pas de paix en RDC tant qu’elle ne sera pas obtenue dans la partie orientale du pays. » Il a qualifié cette guerre de « déchaînée par une insatiable avidité de matières premières et d’argent », ajoutant qu’elle alimente « une économie armée laquelle exige instabilité et corruption ». « Quel scandale et quelle hypocrisie, s’est-il exclamé: les personnes sont violées et tuées alors que les affaires qui provoquent violences et morts continuent à prospérer! »

Dans son discours, le pape François a adressé un appel à toutes les personnes qui s’enrichissent de la guerre : « Vous vous enrichissez par l’exploitation illégale des biens de ce pays et le sacrifice cruel de victimes innocentes, a-t-il déclaré. Entendez le cri de leur sang: faites taire les armes, mettez fin à la guerre. Cela suffit ! Cela suffit de s’enrichir sur le dos des plus faibles, cela suffit de s’enrichir avec des ressources et de l’argent entachés de sang! »

Pour atteindre la paix, il a proposé quatre types d’actions basées sur deux « non » – à la violence et à la résignation – et deux « oui » : à la réconciliation et à l’espérance.

Le pape François a appelé à extirper les racines de la violence – l’avidité, l’envie, la rancœur  – et à « désarmer » le cœur : « Je le demande à tous, au nom de Jésus qui a pardonné à ceux qui lui ont transpercé les poignets et les pieds avec les clous pour le fixer à une croix : je vous prie de désarmer votre cœur ». « Ce qui nous est demandé, a-t-il poursuivi, au nom de la paix, au nom du Dieu de la paix, c’est de démilitariser le cœur: ôter le poison, rejeter la haine, désamorcer l’avidité, effacer le ressentiment. » « La paix naît des cœurs, a-t-il affirmé, des cœurs libérés de la rancœur. »

Le pape a cité un proverbe, en demandant à répondre au mal par le bien, à la division par la réconciliation: « Dans la vie, a-t-il dit, fais comme le palmier: il reçoit des pierres, il rend des dattes. » La réconciliation, a-t-il ajouté, « transforme la réalité de l’intérieur plutôt qu’elle ne la détruit de l’extérieur ».

Pour le pape, « se réconcilier, c’est engendrer demain »: « Si l’on peut représenter la réconciliation comme un arbre, comme un palmier qui donne du fruit, l’espérance est l’eau qui le rend florissant ». Cette espérance a le nom du Christ : « Avec Lui, chaque tombe peut se transformer en un berceau, chaque calvaire en un jardin pascal, a conclu le pape. Avec Jésus l’espérance naît et renaît. »




Cinq « ingrédients pour l’avenir »: « Prière, communauté, honnêteté, pardon, service »

 Le pape François a proposé aux jeunes cinq « ingrédients pour l’avenir » de leur pays dont « chacun » peut être associé « aux doigts d’une main »: « Prière, communauté, honnêteté, pardon », « service ».

En s’adressant aux plus de 65 000 jeunes et catéchistes rassemblés au Stade des Martyrs à Kinshasa, jeudi 2 février 2023, le pape a affirmé que la RDC « attend » de leurs « mains un avenir différent », « car l’avenir est entre » leurs « mains ». « Que votre pays redevienne, grâce à vous, un jardin fraternel, le cœur de paix et de liberté de l’Afrique ! », a souhaité le pape.

Ce jeudi matin, après avoir célébré la messe en privé, le pape François s’est rendu en voiture au Stade des Martyrs pour la rencontre avec les jeunes et les catéchistes, indique le Saint-Siège. À son arrivée, il a fait un tour en voiture parmi les fidèles et à 9h20 il a rencontré les jeunes et les catéchistes.

Après l’allocution de bienvenue du président de la Commission épiscopale pour les laïcs, suivie des témoignages d’un jeune homme et d’un catéchiste et de la présentation d’une danse traditionnelle, le pape a prononcé le discours préparé et s’est exprimé spontanément devant les participants.

À la fin, après la récitation du Notre Père, la bénédiction finale, la remise d’un cadeau au pape par les jeunes et le chant final, le pape François est retourné en voiture à la nonciature apostolique.

Dans son discours, le pape a invité les jeunes à être « les transformateurs de la société, les convertisseurs du mal en bien, de la haine en amour, de la guerre en paix ». Le pape a souligné que chaque personne « possède un trésor que personne ne peut lui voler », celui de son « choix ». « Oui, tu es les choix que tu fais et tu peux toujours choisir la bonne chose à faire », a affirmé le pape. « Nous sommes libres de choisir, a-t-il rappelé aux jeunes et les a demandé : ne laissez pas votre vie se faire emporter par le courant pollué, ne vous laissez pas emporter comme un tronc sec dans une rivière sale. Indignez-vous, sans jamais céder aux flatteries, séductrices, mais empoisonnées, de la corruption ».

Voici le texte intégral du discours du pape traduit de l’italien par le Saint-Siège.

Je vous remercie pour votre affection, votre danse et vos paroles ! Je suis heureux de vous avoir regardés dans les yeux, de vous avoir salués et bénis alors que vos mains levées vers le ciel faisaient la fête.

Je voudrais maintenant vous demander, pendant quelques instants, de ne pas me regarder, mais vos mains. Ouvrez les paumes de vos mains, fixez-les des yeux. Mes amis, Dieu a mis entre vos mains le don de la vie, l’avenir de la société et de ce grand pays. Frère, sœur, tes mains te semblent petites et faibles, vides et inaptes à de si grandes tâches ? Je voudrais te faire remarquer une chose : toutes les mains se ressemblent, mais aucune n’est identique à l’autre. Personne n’a des mains semblables aux tiennes. Tu es donc une richesse unique, inégalable et incomparable. Personne dans l’histoire ne peut te remplacer. Tu te demandes alors : à quoi servent mes mains ? À construire ou à détruire, à donner ou à amasser, à aimer ou à haïr ? Tu le vois, tu peux serrer la main et la fermer, elle devient un poing ; ou bien tu peux l’ouvrir et la rendre disponible pour Dieu et les autres. C’est là que se situe le choix fondamental, depuis les temps anciens, depuis Abel qui offrit généreusement les fruits de son travail, alors que Caïn leva la main contre son frère et le tua (cf. Gn 4, 8). Jeune qui rêve d’un avenir différent, un lendemain naîtra de tes mains, de tes mains la paix qui manque à ce pays pourra advenir. Mais comment faire concrètement ? Je voudrais vous proposer quelques « ingrédients pour l’avenir » : cinq, que vous pouvez associer, chacun, aux doigts d’une main.

Au pouce, le doigt le plus proche du cœur, correspond la prière qui fait palpiter la vie. Elle peut apparaître comme une réalité abstraite, éloignée du caractère concret des problèmes. Au contraire, la prière est le premier ingrédient, celui qui est fondamental, parce que nous n’y arrivons pas pas tout seuls. Nous ne sommes pas tout-puissants, et lorsque quelqu’un croit l’être, il échoue lamentablement. C’est comme un arbre déraciné : même s’il est grand et vigoureux, il ne tient pas debout tout seul. C’est pourquoi nous devons nous enraciner dans la prière, dans l’écoute de la Parole de Dieu, qui nous permet de grandir chaque jour en profondeur, de porter du fruit et de transformer la pollution que nous respirons en oxygène vital. Pour ce faire, tout arbre a besoin d’un élément simple et essentiel : l’eau. Alors, la prière est comme  » l’eau de l’âme  » : elle est humble, on ne la voit pas, mais elle donne la vie. Celui qui prie mûrit intérieurement et sait lever le regard vers le haut, se souvenant qu’il a été fait pour le ciel.

Frère, sœur, la prière est nécessaire, une prière vivante. Ne te tourne pas vers Jésus comme s’il était un être lointain et distant dont on a peur, mais plutôt l’ami le plus grand qui a donné sa vie pour toi. Il te connaît, il croit en toi et t’aime, toujours. En le regardant suspendu en croix pour te sauver, tu comprends à quel point tu vaux pour Lui. Et tu peux lui confier tes croix, tes peurs, tes angoisses, en les jetant sur sa croix. Il les embrassera. Il l’a déjà fait il y a 2000 ans et cette croix que tu portes aujourd’hui faisait déjà partie de la sienne. Alors, n’aie pas peur de prendre le Crucifix dans tes mains et de le serrer sur ta poitrine, de verser tes larmes sur Jésus. Et n’oublie pas de regarder son visage, le visage d’un Dieu jeune, vivant, ressuscité ! Oui, Jésus a vaincu le mal, il a fait de la croix le pont vers la résurrection. Alors, chaque jour, lève les mains vers lui pour le louer et le bénir ; crie vers lui les espérances de ton cœur, confie-lui les secrets les plus intimes de ta vie : la personne que tu aimes, les blessures que tu portes en toi, les rêves que tu as dans le cœur. Parle-lui de ton quartier, de tes voisins, de tes professeurs, de tes compagnons, de tes amis et collègues ; de ton pays. Dieu aime cette prière vivante, concrète, faite avec le cœur. Elle lui permet d’intervenir, d’entrer dans les plis de la vie d’une manière particulière ; de venir avec sa « force de paix » ; qui a un nom. Savez-vous de qui il s’agit ? De l’Esprit Saint, Celui qui console et donne la vie. Il est le moteur de la paix, Il est la véritable force de la paix. C’est pourquoi la prière est l’arme la plus puissante qui soit. Elle te transmet le réconfort et l’espérance de Dieu. Elle t’ouvre toujours de nouvelles possibilités et t’aide à vaincre les peurs. Oui, celui qui prie surmonte la peur et prend son avenir en main. Croyez-vous cela ? Voulez-vous choisir la prière comme votre secret, comme l’eau de votre âme, comme la seule arme que vous devez porter sur vous, comme votre compagne quotidienne de voyage ?

Maintenant, regardons le deuxième doigt, l’index. Avec lui, nous montrons quelque chose aux autres. Les autres, la communauté, c’est le deuxième ingrédient. Mes amis, ne laissez pas votre jeunesse être gâchée par la solitude et la fermeture. Pensez toujours à vous ensemble et vous serez heureux, car la communauté est la voie pour vivre en harmonie avec soi-même, pour être fidèle à sa vocation. Au contraire, les choix individualistes semblent attrayants au début, mais ils ne laissent ensuite qu’un grand vide intérieur. Pensez à la drogue : tu te caches des autres, de la vie réelle, pour te sentir tout-puissant ; et à la fin, tu te retrouves privé de tout. Mais pensez aussi à la dépendance à l’occultisme et à la sorcellerie, qui enferment dans l’emprise de la peur, de la vengeance et de la colère. Ne vous laissez pas fasciner par de faux paradis égoïstes, construits sur les apparences, l’argent facile ou sur une religiosité déformée.

Et prenez garde à la tentation de désigner quelqu’un du doigt, d’exclure l’autre parce qu’il est d’une origine différente de la vôtre ; au régionalisme, au tribalisme qui semblent vous renforcer dans votre groupe, mais qui sont au contraire la négation de la communauté. Vous savez comment cela se passe : d’abord on croit des préjugés sur les autres, puis l’on justifie la haine, puis la violence, et finalement on se retrouve en guerre. Mais – je me demande – as-tu déjà parlé à des personnes d’autres groupes, ou es-tu toujours resté enfermé dans le tien ? As-tu jamais écouté les histoires des autres, t’es-tu approché de leurs souffrances ? Bien sûr, il est plus facile de condamner quelqu’un que de le comprendre ; mais le chemin que Dieu indique pour construire un monde meilleur passe par l’autre, par l’ensemble, par la communauté. Cela c’est faire Église, élargir ses horizons, voir en chacun un prochain, prendre soin de l’autre. Si tu vois une personne seule, souffrante, abandonnée ? Approche-toi d’elle. Non pas pour lui montrer combien tu es bon, mais pour lui donner ton sourire et lui offrir ton amitié.

David, tu as dit que vous, les jeunes, vous vouliez à juste titre être reliés aux autres, mais que les réseaux sociaux vous déroutent souvent. C’est vrai, la virtualité ne suffit pas. Nous ne pouvons pas nous contenter d’interagir sur des réseaux sociaux avec des personnes distantes ou même fausses. La vie ne se touche pas avec un doigt sur l’écran. Il est triste de voir des jeunes rester pendant des heures devant un téléphone : après qu’ils se sont vus, tu regardes leurs visages et tu vois qu’ils ne sourient pas, leur regard est fatigué et ennuyé. Rien ni personne ne peut remplacer la force du fait d’être ensemble, la lumière des yeux, la joie du partage ! Parler, s’écouter est essentiel : alors que chacun cherche sur l’écran celui qui l’intéresse, découvrez chaque jour la beauté de vous laisser émerveiller par les autres, par leurs histoires et leurs expériences.

Essayons maintenant de toucher du doigt de ce que signifie être une communauté. Pendant un moment, prenez s’il vous plaît par la main celui qui est à côté de vous. Sentez que vous êtes une seule Église, un seul Peuple. Sens que ton bien dépend de celui de l’autre, qu’il est multiplié par l’ensemble. Sens-toi protégé par ton frère et ta sœur, par quelqu’un qui t’accepte tel que tu es et qui veut prendre soin de toi. Et sens-toi responsable des autres, membre vivant d’un grand réseau de fraternité où l’on se soutient mutuellement et où tu es indispensable. Oui, tu es indispensable et responsable de ton Église et de ton pays. Tu appartiens à une histoire plus grande qui t’appelle à être acteur : créateur de communion, champion de la fraternité, rêveur indomptable d’un monde plus uni.

Vous n’êtes pas seuls dans cette aventure : toute l’Église, répandue dans le monde entier, vous soutient. Est-ce un défi difficile à relever ? Oui, mais c’est un défi possible. Vous avez aussi des amis qui, des tribunes du ciel, vous poussent vers ces objectifs. Savez-vous qui sont-ils ? Les saints. Je pense, par exemple, au bienheureux Isidore Bakanja, à la bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite, à saint Kizito et à ses compagnons : des témoins de la foi, des martyrs qui n’ont jamais cédé à la logique de la violence, mais qui ont confessé par leur vie la force de l’amour et du pardon. Leurs noms, inscrits dans les cieux, resteront dans l’histoire, tandis que la fermeture et la violence tournent toujours au détriment de ceux qui les commettent. Je sais que vous avez montré à maintes reprises que vous savez vous lever pour défendre, même au prix de grands sacrifices, les droits de l’homme et l’espoir d’une vie meilleure pour tous dans le pays. Je vous en remercie et j’honore la mémoire de ceux – si nombreux – qui ont perdu la vie ou la santé pour ces nobles causes. Et je vous encourage à avancer ensemble, sans crainte, en tant que communauté !

Prière, communauté ; nous arrivons au doigt central, qui s’élève au-dessus des autres comme pour nous rappeler une chose indispensable. C’est l’ingrédient fondamental pour un avenir à la hauteur de vos attentes. C’est l’honnêteté ! Être chrétien, c’est témoigner du Christ. La première façon de le faire est de vivre honnêtement, comme Il le veut. Cela signifie ne pas se laisser prendre aux pièges de la corruption. Le chrétien ne peut qu’être honnête, sinon il trahit son identité. Sans honnêteté, nous ne sommes pas disciples ni témoins de Jésus ; nous sommes des païens, des idolâtres qui adorent leur propre moi au lieu de Dieu, qui se servent des autres au lieu de servir les autres.

Mais – je me demande – comment vaincre le cancer de la corruption qui semble s’étendre et ne jamais s’arrêter ? Saint Paul nous aide avec une phrase simple et géniale que vous pouvez répéter jusqu’à ce que vous la reteniez par cœur. La voici : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Rm 12, 21). Ne te laisse pas vaincre par le mal : ne vous laissez pas manipuler par des individus ou des groupes qui cherchent à vous utiliser pour maintenir votre pays dans la spirale de la violence et de l’instabilité, afin de continuer à le contrôler sans égard pour personne. Mais sois vainqueur du mal par le bien : soyez les transformateurs de la société, les convertisseurs du mal en bien, de la haine en amour, de la guerre en paix. Voulez-vous être cela ? Si vous le voulez, c’est possible. Pourquoi ? Parce que chacun d’entre vous possède un trésor que personne ne peut lui voler. Celui de vos choix. Oui, tu es les choix que tu fais et tu peux toujours choisir la bonne chose à faire. Nous sommes libres de choisir : ne laissez pas votre vie se faire emporter par le courant pollué, ne vous laissez pas emporter comme un tronc sec dans une rivière sale. Indignez-vous, sans jamais céder aux flatteries, séductrices, mais empoisonnées, de la corruption.

Je me souviens du témoignage d’un jeune homme comme vous, Floribert Bwana Chui. Il a été tué il y a quinze ans à Goma, alors qu’il n’avait que vingt-six ans, pour avoir bloqué le passage de denrées alimentaires avariées qui auraient porté atteinte à la santé des gens. Il aurait pu laisser faire, personne ne l’aurait découvert, et il aurait en plus gagné. Mais, en tant que chrétien, il a prié, pensé aux autres et choisi d’être honnête en disant non à la saleté de la corruption. Cela, c’est garder les mains propres alors que les mains qui trafiquent de l’argent sont ensanglantées. Si quelqu’un te tend une enveloppe, te promet des faveurs et des richesses, ne tombe pas dans le piège, ne te laisse pas tromper, ne te laisse pas engloutir dans le marais du mal. Ne te laisse pas vaincre par le mal, ne crois pas aux sombres complots de l’argent qui plongent dans la nuit. Être honnête, c’est briller de jour, c’est répandre la lumière de Dieu, c’est vivre la béatitude de la justice : sois vainqueur du mal par le bien !

Nous sommes au quatrième doigt, l’annulaire. C’est là que sont enfilées les alliances. Mais, si l’on y réfléchit, l’annulaire est aussi le doigt le plus faible, celui qui a le plus de mal à se lever. Il nous rappelle que les grands objectifs de la vie, l’amour avant tout, passent par des fragilités, des efforts et des difficultés. Il faut les habiter, les affronter avec patience et confiance, sans s’encombrer de problèmes inutiles, comme par exemple celui de transformer la valeur symbolique de la dot en une valeur quasi marchande. Mais, dans nos fragilités, dans les crises, quelle est la force qui nous fait avancer ? Le pardon. Parce que pardonner c’est savoir recommencer. Pardonner ne signifie pas oublier le passé, mais ne pas se résigner au fait qu’il se répétera. C’est changer le cours de l’histoire. C’est relever celui qui est tombé. C’est accepter l’idée que personne n’est parfait et que non seulement moi, mais tout le monde, a le droit de repartir.

Chers amis, pour créer un avenir nouveau, nous devons donner et recevoir le pardon. C’est ce que fait le chrétien : il n’aime pas seulement ceux qui l’aiment, mais il sait arrêter la spirale des vengeances personnelles et tribales par le pardon. Je pense au bienheureux Isidore Bakanja, un de vos frères qui a été longuement torturé parce qu’il n’avait pas renoncé à témoigner de sa piété et qu’il avait proposé le christianisme à d’autres jeunes. Il n’a jamais cédé aux sentiments de haine et, en donnant sa vie, il a pardonné à son bourreau. Celui qui pardonne apporte Jésus là même où il n’est pas accepté, il apporte l’amour là où l’amour est rejeté. Celui qui pardonne construit l’avenir. Mais comment devenir capable de pardon ? En nous laissant pardonner par Dieu. Chaque fois que nous nous confessons, nous recevons d’abord en nous-mêmes cette force qui change l’histoire. Par Dieu, nous sommes toujours pardonnés, toujours et gratuitement ! Et à nous aussi il est dit, comme dans l’Évangile : « Va et fais de même » (Lc 10, 37). Avance sans rancune, sans venin, sans haine. Progresse en faisant tien le style de Dieu, le seul qui renouvelle l’histoire. Avance et crois qu’avec Dieu, il est toujours possible de recommencer, il est toujours possible de repartir, il est toujours possible de pardonner !

Prière, communauté, honnêteté, pardon. Nous sommes au dernier doigt, le plus petit. Tu pourrais dire : je suis peu de chose et le bien que je peux faire n’est qu’une goutte dans la mer. Mais c’est précisément la petitesse, le fait de se faire petit, qui attire Dieu. Il y a un mot clé qui va dans ce sens : le service. Celui qui sert se fait petit ; comme une graine minuscule qui semble disparaître dans la terre, mais qui, au contraire, porte du fruit. Selon Jésus, le service est le pouvoir qui transforme le monde. Ainsi, la petite question que tu peux t’attacher au doigt chaque jour est : Moi, que puis-je faire pour les autres ? C’est-à-dire, comment puis-je servir l’Église, ma communauté, mon pays? Olivier, tu nous as dit que dans certaines régions isolées, ce sont vous, les catéchistes, qui servez au quotidien les communautés de foi, et que cela doit être, dans l’Église, « l’affaire de tous ». C’est vrai, et il est beau de servir les autres, de prendre soin d’eux, de faire quelque chose de gratuit, comme Dieu le fait avec nous. Je voudrais vous remercier, chers catéchistes : vous êtes vitaux comme l’eau pour beaucoup de communautés ; faites-les toujours grandir par la clarté de votre prière et de votre service. Servir, ce n’est pas rester les bras croisés, c’est se mobiliser. Beaucoup se mobilisent parce qu’ils sont attirés par leurs intérêts personnels. Vous, n’ayez pas peur de vous mobiliser pour le bien, d’investir dans le bien, dans l’annonce de l’Évangile, en vous préparant de manière passionnée et adéquate, en donnant vie à des projets organisés et à long terme. Et n’ayez pas peur de faire entendre votre voix, car non seulement l’avenir, mais aussi le présent sont entre vos mains : soyez au centre du présent !

Mes amis, je vous ai laissé cinq conseils pour établir des priorités parmi toutes les rumeurs attrayantes qui circulent. Dans la vie, comme dans la circulation routière, c’est souvent le désordre qui crée des embouteillages et des blocages inutiles, qui font perdre du temps et de l’énergie, et qui entretiennent la colère. Il est bon pour nous, au contraire, même dans l’agitation, de donner des points de référence au cœur et à la vie, des directions stables pour initier un avenir différent, sans suivre les vents de l’opportunisme. Chers amis, jeunes et catéchistes, je vous remercie pour ce que vous faites et pour ce que vous êtes : pour votre enthousiasme, votre lumière et votre espérance. Je voudrais vous dire une dernière chose : ne vous découragez jamais ! Jésus croit en vous et ne vous laisse jamais seuls. Gardez la joie que vous avez aujourd’hui et ne la laissez pas s’éteindre. Comme le disait Floribert à ses amis lorsqu’ils n’avaient pas bon moral: « Prends l’Évangile et lis-le. Il te consolera, il te donnera de la joie ». Sortez ensemble du pessimisme qui paralyse. La République Démocratique du Congo attend de vos mains un avenir différent, car l’avenir est entre vos mains. Que votre pays redevienne, grâce à vous, un jardin fraternel, le cœur de paix et de liberté de l’Afrique ! Merci !




« Vous êtes appelés à vous faire l’écho de cette promesse de Dieu »

 Rencontre de prière avec les prêtres, les diacres, les consacrés et les séminaristes à la Cathédrale de Kinshasa

Voici le texte intégral du discours du pape traduit de l’italien par le Saint-Siège :

Chers frères prêtres, diacres et séminaristes,

Chers consacrés, bonsoir et bonne fête !

Je suis heureux de me trouver avec vous en ce jour précis, Présentation du Seigneur, le jour où nous prions spécialement pour la vie consacrée. Tous, comme Siméon, nous attendons la lumière du Seigneur pour qu’elle éclaire les ténèbres de notre vie. Plus encore, nous désirons tous vivre la même expérience qu’il a faite dans le Temple de Jérusalem : tenir Jésus dans ses bras. Le tenir dans les bras de manière à l’avoir devant les yeux et sur le cœur. En mettant Jésus au centre, le regard sur la vie change et, malgré les souffrances et les peines intérieures, nous nous sentons enveloppés de sa lumière, consolés par son Esprit, encouragés par sa Parole, soutenus par son amour

Je dis cela en pensant au mot de bienvenue prononcé par le Cardinal Ambongo, que je remercie. Il a parlé « d’énormes défis » à affronter pour vivre l’engagement sacerdotal et religieux en cette terre marquée par des « conditions difficiles et parfois dangereuses », par tant de souffrances. Pourtant, comme il le rappelait, il y a aussi beaucoup de joie dans le service de l’Évangile et les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée sont nombreuses. C’est l’abondance de la grâce de Dieu qui agit dans la faiblesse (cf. 2 Co 12, 9) et qui vous rend capables, avec les fidèles laïcs, de générer l’espérance dans les situations souvent douloureuses de votre peuple.

La certitude qui nous accompagne aussi dans les difficultés est donnée par la fidélité de Dieu qui dit, par le prophète Isaïe : « Je ferai passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides » (43, 19). J’ai pensé vous proposer quelques réflexions à partir de ces paroles d’Isaïe : Dieu ouvre des chemins dans nos déserts et nous, ministres ordonnés et personnes consacrées, nous sommes appelés à être le signe de cette promesse et à la réaliser dans l’histoire du Peuple saint de Dieu. Mais, concrètement, à quoi sommes-nous appelés ? À servir le peuple comme témoins de l’amour de Dieu. Isaïe nous aide à comprendre comment.

Par la bouche du prophète, le Seigneur rejoint son peuple à un moment dramatique, lorsque les Israélites sont déportés à Babylone et réduits en esclavage. Poussé par la compassion, Dieu veut les consoler. Cette partie du livre d’Isaïe est connue en effet comme “Livre de la Consolation”, parce que le Seigneur adresse à son peuple des paroles d’espérance et des promesses de salut. Et tout d’abord, il rappelle le lien d’amour qui le lie à son peuple : « Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas » (43, 1-2). Le Seigneur se révèle ainsi comme Dieu de la compassion et Il assure ne jamais nous laisser seuls, être toujours à nos côtés, refuge et force dans les difficultés.

Chers prêtres et diacres, consacrés, séminaristes : à travers vous, le Seigneur veut aujourd’hui encore oindre son peuple avec l’huile de la consolation et de l’espérance. Et vous êtes appelés à vous faire l’écho de cette promesse de Dieu, à rappeler qu’Il nous a façonnés et que nous Lui appartenons, à encourager le cheminement de la communauté et à l’accompagner dans la foi à la rencontre de Celui qui marche déjà à nos côtés. Dieu ne permet pas aux eaux de nous submerger, ni au feu de nous brûler. Sentons que nous sommes porteurs de cette annonce au milieu des souffrances des gens. C’est ce que signifie être serviteurs du peuple : prêtres, sœurs, missionnaires qui ont fait l’expérience de la joie de la rencontre libératrice avec Jésus et qui l’offrent aux autres. Souvenons-nous-en : le sacerdoce et la vie consacrée deviennent arides si nous les vivons pour “nous servir” du peuple au lieu de “le servir”. Il ne s’agit pas d’un métier pour gagner ou avoir une position sociale, non plus pour s’occuper de la famille d’origine ; mais ils ont pour mission d’être des signes de la présence du Christ, de son amour inconditionnel, du pardon par lequel il veut nous réconcilier, de la compassion avec laquelle il veut prendre soin des pauvres. Nous avons été appelés à offrir notre vie pour nos frères et sœurs, en leur apportant Jésus, le seul qui guérit les blessures du cœur.

Pour vivre ainsi notre vocation, nous avons toujours des défis à affronter, des tentations à vaincre. Je voudrais m’arrêter brièvement sur les trois suivantes : la médiocrité spirituelle, le confort mondain, la superficialité.

Avant tout vaincre la médiocrité spirituelle. Comment ? La Présentation du Seigneur, qui dans l’Orient chrétien est appelée “fête de la rencontre”, nous rappelle la priorité de notre vie : rencontrer le Seigneur, en particulier dans la prière personnelle, car la relation avec Lui est le fondement de notre action. N’oublions pas que le secret de tout, c’est la prière car le ministère et l’apostolat ne sont pas d’abord notre œuvre et ne dépendent pas seulement de moyens humains. Alors vous me direz : oui, c’est vrai, mais les engagements, les urgences pastorales, les efforts apostoliques, la fatigue risquent de ne pas laisser suffisamment de temps et d’énergie pour la prière. C’est pourquoi je voudrais partager quelques conseils : avant tout, tenons à certains rythmes liturgiques de la prière qui cadencent la journée, de la messe au bréviaire. La célébration eucharistique quotidienne est le cœur battant de la vie sacerdotale et religieuse. La Liturgie des Heures nous permet de prier avec l’Église, et avec régularité : ne la négligeons jamais ! Et n’oublions pas non plus la confession : nous avons toujours besoin d’être pardonnés afin de pouvoir donner la miséricorde. Un autre conseil : comme nous le savons, nous ne pouvons pas nous limiter à la récitation rituelle des prières, mais il faut réserver chaque jour un temps intense de prière, pour être cœur à cœur avec notre Seigneur : un moment prolongé d’adoration, de méditation de la Parole, le saint Rosaire ; une rencontre intime avec Celui que nous aimons par-dessus tout. De plus, lorsque nous sommes en pleine activité, nous pouvons également recourir à la prière du cœur, à de brèves “oraisons jaculatoires”, des paroles de louange, d’action de grâce et d’invocation à répéter au Seigneur partout où nous nous trouvons. La prière nous décentre, nous ouvre à Dieu, nous remet sur pied parce qu’elle nous met entre ses mains. Elle crée en nous de l’espace pour faire l’expérience de la proximité de Dieu, afin que sa Parole nous devienne familière et, à travers nous, familière à tous ceux que nous rencontrons. Sans prière, on ne va pas loin. Enfin, pour surmonter la médiocrité spirituelle, ne nous lassons jamais d’invoquer la Vierge, notre Mère, et d’apprendre d’elle à contempler et à suivre Jésus.

Le deuxième défi est celui de vaincre la tentation du confort mondain, d’une vie confortable dans laquelle on règle plus ou moins toutes les choses en avançant par inertie, recherchant notre confort et en nous traînant sans enthousiasme. Mais on perd de cette façon le cœur de la mission qui est de sortir des territoires du moi pour aller vers les frères et les sœurs, en exerçant, au nom de Dieu, l’art de la proximité. Un grand risque lié à la mondanité, spécialement dans un contexte de pauvreté et de souffrances, est celui de profiter du rôle que nous avons pour satisfaire nos besoins et notre confort. Il est triste de se replier sur soi-même en devenant de froids bureaucrates de l’esprit. Alors, au lieu de servir l’Évangile, nous nous soucions de gérer les finances et de mener à bien quelque affaire avantageuse pour nous. C’est un scandale quand cela arrive dans la vie d’un prêtre ou d’un religieux, qui devraient au contraire être des modèles de sobriété et de liberté intérieure. Qu’il est beau en revanche de rester transparent dans les intentions et libéré des compromis avec l’argent, en embrassant avec joie la pauvreté évangélique et en travaillant aux côtés des pauvres ! Et qu’il est beau de rayonner en vivant le célibat comme signe de disponibilité complète au Royaume de Dieu ! Que ces vices, que nous voudrions éradiquer chez les autres et dans la société, ne se trouvent jamais enracinés en nous. S’il vous plaît, faisons attention au confort mondain.

Enfin, le troisième défi est celui de vaincre la tentation de la superficialité. Si le Peuple de Dieu attend d’être rejoint et consolé par la Parole du Seigneur, il y a besoin de prêtres et des religieux préparés, formés, passionnés de l’Évangile. Un don a été mis entre nos mains et il serait présomptueux de notre part de penser pouvoir vivre la mission à laquelle Dieu nous a appelés sans travailler chaque jour sur nous-mêmes, et sans nous former de manière comme il convient à la vie spirituelle à la théologie. Les gens n’ont pas besoin de fonctionnaires du sacré ni de diplômés à part du peuple. Nous sommes tenus d’entrer au cœur du mystère chrétien, d’en approfondir la doctrine, d’étudier et de méditer la Parole de Dieu ; et en même temps de rester ouverts aux inquiétudes de notre temps, aux questions toujours plus complexes de notre époque, pour comprendre la vie et les besoins des personnes, pour comprendre comment les prendre par la main et les accompagner. Par conséquent, la formation du clergé n’est pas une option. Je le dis aux séminaristes, mais cela vaut pour tous : la formation est un chemin à poursuivre toujours, toute la vie.

Ces défis dont je vous ai parlé doivent être affrontés si nous voulons servir le peuple comme témoins de l’amour de Dieu, car le service n’est efficace que s’il passe par le témoignage. En effet, après avoir prononcé des paroles de consolation, le Seigneur dit par l’intermédiaire d’Isaïe : « Qui, parmi eux, peut annoncer cela et nous rappeler les événements du passé ? Vous êtes mes témoins » (43, 9.10). Témoins. Pour être de bons prêtres, diacres et consacrés, les paroles et les intentions ne suffisent pas : c’est avant tout la vie qui parle. Chers frères et sœurs, en vous regardant, je rends grâce à Dieu, car vous êtes des signes de la présence de Jésus qui passe le long des routes de ce pays et touche la vie des personnes, les blessures de leur chair. Mais il faut encore de jeunes qui Lui disent “oui”, d’autres prêtres et religieux qui, par leur vie, laissent transparaître sa beauté.

Dans vos témoignages, vous m’avez rappelé combien il est difficile de vivre la mission sur une terre riche de tant de beautés naturelles et de ressources, mais blessée par l’exploitation, la corruption, la violence et l’injustice. Mais vous avez aussi parlé de la parabole du bon samaritain : c’est Jésus qui passe le long de nos routes et, spécialement à travers son Église, qui s’arrête et prend soin des blessures des opprimés. Très chers amis, le ministère auquel vous êtes appelés est celui-ci : offrir proximité et consolation, comme une lumière toujours allumée au milieu de tant d’obscurité. Et pour être frères et sœurs de tous, soyez-le d’abord entre vous : témoins de fraternité, jamais en guerre ; témoins de paix, apprenant à dépasser aussi les aspects particuliers des cultures et des origines ethniques, parce que, comme l’a affirmé Benoît XVI en s’adressant aux prêtres africains, « votre témoignage de vie pacifique, par-delà les frontières tribales et raciales, peut toucher les cœurs » (Exhort. ap. Africae munus, n. 108).

Un proverbe dit : « Le vent ne brise pas ce qui sait se plier ». L’histoire de beaucoup de peuples de ce continent a été malheureusement courbée et meurtrie par des blessures et des violences. Et donc, si un désir monte du cœur, c’est bien celui de ne plus devoir le faire, ne plus devoir se soumettre à l’autorité du plus fort, ne plus avoir à baisser la tête sous le joug de l’injustice. Mais nous pouvons accueillir les paroles du proverbe surtout dans un sens positif. Se plier n’est pas toujours synonyme de faiblesse, mais de force. C’est aussi être flexible en surmontant les rigidités ; c’est cultiver une humanité docile qui ne se ferme pas dans la haine et la rancœur ; c’est être disponible à se laisser changer sans s’accrocher à ses idées et positions. Si nous nous inclinons devant Dieu, avec humilité, Il nous fait devenir comme Lui, des artisans de miséricorde. Quand nous restons dociles entre les mains de Dieu, Il nous façonne et fait de nous des personnes réconciliées, qui savent s’ouvrir et dialoguer, accueillir et pardonner, faire couler des fleuves de paix dans les steppes arides de la violence. Et, ainsi, lorsque soufflent impétueusement les vents des conflits et des divisions, ces personnes ne peuvent pas être brisées, parce qu’elles sont remplies de l’amour de Dieu. Soyez ainsi, vous aussi : dociles au Dieu de la miséricorde, jamais brisés par les vents des divisions.

Je vous remercie de tout cœur, frères et sœurs, pour ce que vous êtes et ce que vous faites, pour votre témoignage à l’Église et au monde. Ne vous découragez pas, il y a besoin de vous ! Vous êtes précieux, importants : je vous le dis au nom de l’Église tout entière. Je vous souhaite d’être toujours des canaux de la consolation du Seigneur et des témoins joyeux de l’Évangile, prophétie de paix dans les spirales de la violence, disciples de l’Amour, prêts à soigner les blessures des pauvres et de ceux qui souffrent. Merci encore pour votre service et pour votre zèle pastoral. Je vous bénis et je vous porte dans mon cœur. Et vous, s’il vous plaît, priez toujours pour moi !