Pour ce Prix exceptionnel, les organisateurs ont fait le choix d’un cadre discret : le restaurant La Villa, quartier Socimat, à Kinshasa. Ainsi, le jeudi 13 janvier 2023, Abbé Yves Koko Bolinga pour l’encadrement socio-culturel des jeunes, l’éditeur-journaliste Cyrille Kileba Pok-a-Mes et le chroniqueur politique Omer Nsongo die Lema pour les médias ont été récompensés, chacun, pour son apport à l’épanouissement d’une société congolaise fondée sur des valeurs, entendez, ‘ Ce qui est posé comme vrai, beau, bien, d’un point de vue personnel ou selon les critères d’une société et qui est donné comme un idéal à atteindre, comme quelque chose à défendre’. Tout le contraire des vices… “
Les lauréats ont reçu leur prix des mains de Mme Abusana Micky Bondo, fille de feu Paul Bondo Nsama, le fondateur et éditeur du quotidien SALONGO, média congolais de référence ayant révélé au public un grand nombre de chevaliers de plume de talent.
Pour rappel, né le 22 octobre 1940, Paul Bondo Nsama est décédé le 7 juin 2022 à 82 ans.
Dans ses éloges publiés trois jours après dans son article intitulé « Bondo Nsama, le maître de ‘l’Ecole Salongo’, n’est plus », Jacques Kimpozo Mayala, directeur du quotidien LE PHARE, retient de lui qu’il « était compté parmi les monuments de la presse congolaise, tout au long du régime Mobutu (1965-1997), dont il fut un des inconditionnels ‘disciples’, à la tête d’un groupe de presse qui alignait, entre 1979 et 1990, plusieurs titres, à savoir Salongo (quotidien), Salongo Sélection (hebdomadaire de détente), Salongo Musique (hebdomadaire de détente), Salongo Shaba (hebdomadaire provincial), Salongo-Kasaï (encart dans le quotidien une fois par semaine), Salongo-Bandundu (encart dans le quotidien une fois par semaine), Salongo-Bas-Zaïre (encart dans le quotidien une fois par semaine), sans oublier les imprimeries Gimoza (Générale des Imprimeries du Zaïre) avec une presse typographique et une presse offset».
Et de poursuivre : « Bondo Nsama, en véritable maître d’école, avait formé la crème des journalistes de la presse écrite dans l’ex-Zaïre, dont la plupart débutait comme simples stagiaires ou reporters, avant de gravir, sous sa haute surveillance, les échelons de la hiérarchie de la rédaction. Nous citerons, de mémoire, feu Norbert Ntukulu Ndomatezo ‘Tunor’, feu Kibanyakina, feu Joachim Lubabu Mpasi-a-Mbongo, feu Polydor Muboyayi Mubanga, feu Eddy Mavomo Nzuzi Zola, feu Makiona Lunsonso, feu Pierre Ndombe Mundele, feu François Siki Ntetani Mbemba, feu Kitambala Kulubitch,…Mbongo Iyene, Kin-Kiey Mulumba, Jean Ntela Nkanga Ndomanuedi, Kabantashi, Musangi Ntemo, Ngoie a Tshiluila (Père Ngoie), etc. ».« A ces ‘généraux’ et ‘colonels’ ainsi qu’on les appelait, nous ajoutons la nouvelle génération constituée de Malanda Nsukula, Jean-Chrétien Ekambo, Sapu Kazadi «Sakaz», JR Tshiamala, Asimba Bathy, feu Kala Ntondo, Mbuyu wa Kabila, Nila Mbungu, feu Makamba Wanketa, feu Kasonga Tshilunde, feu Edi Angulu Mabengi, feu Kisinga Mpemba, Abedi Salumu, Bazakana Bayete, Jerry Angengwa, Mbamba Toko, Fifi Ngampwende, Clément Pambu Mbenza, Constance Tekitila Mafuta, Mweya Tolande,… et moi-même, Jacques Kimpozo Mayala».
Le confrère présente ainsi Bondo Nsama en « Perfectionniste, travailleur infatigable, laboratoire à idées, maquettiste hors pair et toujours bien inspiré pour la titraille ».
Valeurs dans lesquelles le « patriarche s’est identifié »
Pour préserver la mémoire et l’œuvre de ce monument des médias, ses enfants et petits-enfants enfants ont dédié le « Prix Bondo Nsama » à des catégories sociales qui promeuvent les valeurs dans lesquelles le « *patriarche* » s’identifiait, valeurs ayant permis à sa progéniture de savoir mener le combat de et pour la vie en restant dans le bon chemin, celui de la droiture. Notamment l’humilité, la *générosité, la *gratitude* et l’opiniâtreté.
Ils les ont perçues dans le *prélat Yves Koko* et les *professionnels des médias Cyrille Kileba et Omer Nsongo.
Au cours de la cérémonie du 13 janvier 2023, chacun des lauréats a témoigné des relations qu’il a eues avec Paul Bondo Nsama à un moment ou à un autre de leur vie.
*Abbé Yves Koko* s’est exprimé en ces termes : «Le vieux Bondo, comme on avait l’habitude de l’appeler, est un modèle rare de nos jours qui a su se faire une place d’or dans la formation par l’information grâce à sa technicité. Un modèle et une fierté. Tout en remerciant la fondation, je prie le Seigneur de lui donner de voir la lumière de son visage».
Cyrille Kileba, qui s’en est remis à la sagesse du patriarche de la presse congolaise Bondo Nsama peu de temps après son élection à la tête de l’Aneco (le patronat des journaux congolais), a misé sur l’expérience. Il lui a fait une proposition digne de son rang : devenir Conseiller général de l’association. « Il a accepté, ému de voir un plus jeune recourir à son expérience_ », a-t-il révélé. Envahi par l’émotion, Kileba a déclaré : « … peu importe le contenu du prix ; c’est sa valeur symbolique qui me suffit, même si c’est un stylo ou une aiguille. Et là- haut où il se trouve auprès de son créateur, que Dieu lui assure sa félicité éternelle ».
Kileba s’est d’ailleurs reconnu de l’école de Salongo puisque son « maître », Tryphon Kin-kiey Mulumba, fondateur et éditeur du journal « Le Soft », en est un des produits.
Omer Nsongo die Lema , près de 50 ans dans les médias, a quant à lui ému les convives en révélant que c’est son premier Prix dans sa vie de journaliste, chroniqueur musical à ses débuts vers les années 1970, chroniqueur politique de 1990 à ce jour.
S.N