Absence de magistrats: Le Tribunal de Paix de Mambasa ne siège plus en matière pénale depuis septembre 2023 

Alors que depuis le mois de septembre 2023 des nouveaux magistrats ont été nommés par le président de la République démocratique du Congo, un constat montre ces jours que la majorité des cours et tribunaux ont de nouveaux magistrats au travers la République. Et ce, à l’exception du Tribunal de Paix de Mambasa situé dans le territoire de Mambasa, province de l’Ituri.

Me John Vuleveryo, Coordinateur de la Nouvelle société civile du dit territoire qui l’a fait savoir ce jeudi 4 décembre 2024, renseigne que depuis le mois de septembre 2023 dernier, cette juridiction civile ne siège plus en matière pénale faute d’absence prolongée des juges.

Cette absence des juges, selon notre source est à la base de la suspension brusque de l’instruction de plus 150 dossiers dont parmi eux certains détenus sont poursuivis pour vol simple, abus de confiance, stellionat, exploitation des minerais dans une aire protégée et bien d’autres infractions.

” Aussi, la prison de Mambasa est actuellement submergée par des nombreux détenus qui y sont depuis plusieurs années au motif que leurs infractions pour lesquelles ils sont poursuivis sont de la compétence du Tribunal de Grande Instance d’une autre part, et du Tribunal Militaire de Garnison, qui malheureusement n’existe pas dans le territoire de Mambasa », indique Me John Vuleveryo.

Pour pallier à cette situation, ce défenseur de droits humains recommande au gouvernement congolais : l’affectation dans l’urgence des magistrats au Tribunal de Paix de Mambasa, l’implantation d’un Tribunal de Grande Instance en territoire de Mambasa et aux autorités d’envisager l’affectation d’un magistrat militaire de carrière du TMG/Bunia pour le territoire de Mambasa.

Notons que le territoire de Mambasa, une contrée située à une centaine de kilomètres de Bunia chef-lieu de la province de l’Ituri, fait face également à plusieurs défis sécuritaires perpétrés par les groupes armés négatifs notamment les terroristes ADF MTM.

Alain Wayire/Beni




Présidentielle en Rdc: La CENCO et l’ECC appelle le Procureur général près la Cour constitutionnelle à se saisir des irrégularités constatées (Communiqué)

Les présidents de la CENCO et ECC demandent au Procureur Général près la Cour constitutionnelle de se saisir d’office de toute dénonciation en rapport avec les irrégularités afin d’amener la haute juridiction de la sincérité électorale à dire le droit et redorer la fierté de notre République.

Dans un communiqué conjoint publié le jeudi 4 janvier, Monseigneur Marcel Utembi et le révérend Docteur André Bokundoa déplorent plusieurs cas de violation du cadre légal par ce processus électoral.

“Nous condamnons fermement la violence aussi bien verbale que physique, observée tout au long de ce présent processus. Nous demandons au Procureur Général de la République, en sa qualité de garant de l’action publique, d’ouvrir des poursuites judiciaires à l’endroit de tous les auteurs d’actes de violation et de fraude électorale”.

Au regard des irrégularités constatées, les présidents de la CENCO et ECC demandent à la CENI de mettre sur pied une commission d’enquête indépendante et mixte afin de faire la lumière sur tous les cas documentés par les parties prenantes.

Les deux confessions religieuses condamnent en même temps la violence verbale et physique observée tout au long de ce processus électoral avant d’inviter les contestataires à recourir à des voies pacifiques pour toute sorte de revendications.

Derick Katola




Un innocent tué la nuit de ce jeudi dans le célèbre quartier de Pakadjuma par un élément des FARDC qui poursuivait son rival de circonstance

Un homme d’une trentaine d’année a été tué et sa femme blessée au bras ce jeudi 4 janvier 2024 vers 2 heures du matin dans le célèbre lquartier de Pakadjuma, situé au quartier industriel de la commune de Limete par un homme armé qui était en tenue militaire, selon des témoins sur place.

Le chef de cette localité qui a été approché par l’équipe de notre média en ligne le quotidienrdc.com précise que l’auteur de ce meurtre serait un des militaires FARDC commis à la garde de l’aéroport national de Ndolo qui fréquente régulièrement une femme libre domiciliée sur l’avenue Gbadolite dans cette localité.

Ce militaire qui avait rendez-vous avec cette femme libre la même nuit l’aurait surprise avec un autre homme dans la maison de cette dernière. Ayant constaté que la femme était occupée par quelqu’un d’autre, pris par le coup de colère, l’homme en informe a essayé de forcer la porte pour s’introduire dans la pièce et régler les comptes avec son viral de circonstance.

Sachant qui il était en danger, l’homme à l’intérieur de la maison, pour s’échapper, a ouvert la tôle qui sépare les deux pièces pour trouver refuge sous le lit du voisin qui était sous un profond sommeil avec son épouse.

Poursuivant son viral, l’homme en informe a fini par tirer à bout portant sur sa cible sans l’atteindre et les balles sont allées toucher ce couple qui dormait paisiblement dans leur maison. Touché par balles, l’homme a fini par succomber de ses blessures et son corps est gardé présentement à la morgue de l’hôpital de référence de camp capitaine Kokolo et la femme, elle est internée dans le même hôpital.

John Nkoy Bayengola, chef de la localité Pakadjuma qui condamne cet acte, s’indigne du fait que celui-ci n’est pas le premier cas causé par les hommes en informe dans son secteur. Il déplore également la fréquentation régulière des éléments des FARDC et de la Police nationale congolaise communément appelé “Udjana” dans cette localité qui, à leur passage, ravissent et tracassent la population. De fois, les femmes libres qui fréquentent ce coin à la recherche de clients sont les premières cibles. Il profite de l’occasion pour appeler les autorités compétentes à sécuriser cette population qui a aussi droit à la protection.

Osée Kalombo




Fiducia supplicans : Le Vatican apporte des précisions

Le Vatican a publié aujourd’hui un communiqué apportant des précisions sur le document Fiducia supplicans, publié le 18 décembre 2023. Ce communiqué est signé par le Préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal Victor Manuel Fernandez et par le Secrétaire pour la section doctrinale, Monseigneur Armando Matteo. Ci-dessous le texte dans son intégralité.

  1. Doctrine

Les déclarations compréhensibles de certaines conférences épiscopales par rapport au document Fiducia supplicans ont le mérite de mettre en évidence la nécessité d’un plus long temps de réflexion pastorale. Ce qu’ont exprimé ces conférences épiscopales ne peut être interprété comme une opposition doctrinale parce que le document est clair et classique sur le mariage et la sexualité. Plusieurs phrases fortes dans la Déclaration ne laissent planer aucun doute :

« Cette déclaration reste ferme sur la doctrine traditionnelle de l’Église concernant le mariage, n’autorisant aucun type de rite liturgique ou de bénédiction similaire à un rite liturgique qui pourrait prêter à confusion ». On agit, face à des couples en situation irrégulière, « sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l’enseignement pérenne de l’Église sur le mariage » (Présentation).

« Sont inadmissibles les rites et les prières qui pourraient créer une confusion entre ce qui est constitutif du mariage, à savoir « une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d’enfants », et ce qui le contredit. Cette conviction est fondée sur la doctrine catholique pérenne du mariage. Ce n’est que dans ce contexte que les relations sexuelles trouvent leur sens naturel, propre et pleinement humain. La doctrine de l’Église sur ce point reste ferme » (4).

« Tel est également le sens du Responsum de l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi, lorsqu’il affirme que l’Église n’a pas le pouvoir de donner des bénédictions aux unions entre personnes du même sexe » (5).

« C’est pourquoi, étant donné que l’Église a toujours considéré comme moralement licites uniquement les relations sexuelles vécues dans le cadre du mariage, elle n’a pas le pouvoir de conférer sa bénédiction liturgique lorsque celle-ci peut, d’une certaine manière, offrir une forme de légitimité morale à une union qui se présente comme un mariage ou à une pratique sexuelle extra maritale » (11).

Il est clair qu’il n’y aurait pas de place pour se distancer doctrinalement de cette Déclaration ou pour la considérer comme hérétique, contraire à la Tradition de l’Église ou blasphématoire.

  1. Réception pratique

Toutefois, certains évêques s’expriment surtout sur un aspect pratique : les possibles bénédictions de couples en situation irrégulière. La Déclaration contient la proposition de brèves et simples bénédictions pastorales (ni liturgiques ni ritualisées) de couples en situation irrégulière (et non pas des unions), étant entendu qu’il s’agit de bénédictions sans forme liturgique qui n’approuvent ni ne justifient la situation dans laquelle se trouvent ces personnes.

Les documents du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, tels que Fiducia supplicans, peuvent requérir, dans leurs aspects pratiques, plus ou moins de temps pour leur application selon les contextes locaux en fonction du discernement de chaque évêque diocésain dans son propre diocèse. En certains endroits, il n’y a pas de difficulté pour une application immédiate, ailleurs, il est nécessaire de ne pas innover tout en prenant le temps nécessaire pour la lecture et l’interprétation.

Certains évêques, par exemple, ont établi que chaque prêtre peut discerner mais qu’il ne peut réaliser ces bénédictions qu’en privé. Cela ne pose pas de problème si on l’exprime dans le respect d’un texte signé et approuvé par le souverain pontife lui-même en cherchant à accueillir la réflexion qu’il contient.

Chaque évêque local, en vertu de sa fonction propre, a toujours le pouvoir de discernement in loco, dans ce lieu concret qu’il connaît mieux que d’autres parce qu’il s’agit de son troupeau. La prudence et l’attention au contexte ecclésial et à la culture locale pourraient admettre différentes modalités d’application, mais pas une négation totale ou définitive de ce chemin proposé aux prêtres.

  1. La situation délicate de certains pays

Le cas de certaines conférences épiscopales doit être compris dans son contexte. En différents pays, il existe de fortes questions culturelles, voire juridiques, qui exigent du temps et des stratégies pastorales qui vont au-delà du court terme.

S’il existe des législations qui condamnent à l’emprisonnement et, dans certains cas, à la torture voire à la mort le simple fait de se déclarer homosexuel, on comprend qu’une bénédiction serait imprudente. Il est évident que les évêques ne veulent pas exposer les personnes homosexuelles à la violence. Ce qui est important c’est que ces conférences épiscopales ne défendent pas une doctrine différente de celle de la Déclaration approuvée par le pape, puisqu’elle est la doctrine établie, mais qu’elles proposent plutôt la nécessité d’une étude et d’un discernement afin d’agir avec prudence pastorale dans ce contexte.

En vérité, les pays qui condamnent, interdisent et criminalisent l’homosexualité à des degrés divers ne sont pas rares. Dans ces cas, au-delà de la question des bénédictions, il y a une tâche pastorale, vaste et à long terme, qui comprend la formation, la défense de la dignité humaine, l’enseignement de la doctrine sociale de l’Église et diverses stratégies qui n’admettent pas la précipitation.

  1. La véritable nouveauté du document

La véritable nouveauté de cette Déclaration, celle qui demande un effort généreux de réception et dont personne ne devrait se déclarer exclu, n’est pas la possibilité de bénir des couples en situation irrégulière. C’est l’invitation à distinguer deux formes différentes de bénédictions :  « liturgique ou ritualisée » et « spontanée ou pastorale ». Dans la Présentation, il est clairement expliqué que « la valeur de ce document, […], est qu’il offre une contribution spécifique et innovante à la signification pastorale des bénédictions, qui permet d’en élargir et enrichir la compréhension classique, étroitement liée à une perspective liturgique. Cette réflexion théologique, basée sur la vision pastorale du pape François, implique un réel développement par rapport à ce qui a été dit sur les bénédictions dans le Magistère et les textes officiels de l’Église ».

En arrière-plan on trouve l’évaluation positive de la « pastorale populaire » qui apparaît en de nombreux textes du Saint-Père. Dans ce contexte, il nous invite à une valorisation de la foi simple du peuple de Dieu qui, même au milieu de ses péchés, sort de l’immanence et ouvre son cœur pour demander l’aide de Dieu.

C’est pourquoi, plutôt que de se rapporter à la bénédiction des couples en situation irrégulière, le texte du Dicastère a adopté le haut profil d’une Déclaration qui est bien plus qu’un Responsum ou qu’une Lettre. Son thème central, qui nous invite surtout à un approfondissement qui enrichisse notre pratique pastorale, est la compréhension plus ample des bénédictions et la proposition d’accroître les bénédictions pastorales qui ne requièrent pas les mêmes conditions que les bénédictions en contexte liturgique ou rituel. Par conséquent, au-delà des polémiques, ce texte réclame un effort de réflexion sereine, avec un cœur de pasteur, hors de toute idéologie.

Même si certains évêques considèrent qu’il est prudent, pour le moment, de ne pas donner ces bénédictions, nous devons tous grandir dans la conviction que les bénédictions non ritualisées ne sont pas une consécration de la personne ou du couple qui les reçoit, elles ne sont pas une justification de toutes leurs actions, elles ne sont pas une ratification de la vie qu’il mène. Lorsque le pape nous a demandé de grandir dans une compréhension plus ample des bénédictions pastorales, il nous a proposé de penser à une manière de bénir qui ne nécessite pas de poser de nombreuses conditions pour ce geste simple de proximité pastorale qui est une ressource pour promouvoir l’ouverture à Dieu au milieu des circonstances les plus diverses.

  1. Comment se présentent concrètement ces « bénédictions pastorales » ?

Pour se distinguer clairement des bénédictions liturgiques ou ritualisées, les « bénédictions pastorales » doivent avant tout être très brèves (cf. n° 28). Ce sont des bénédictions de quelques secondes, sans Rituel et sans Livre des bénédictions. Si deux personnes s’approchent pour l’implorer, on demande simplement au Seigneur la paix, la santé et d’autres choses bonnes pour ces deux personnes qui la sollicitent. On demande aussi qu’elles puissent vivre en pleine fidélité à l’Évangile du Christ et que l’Esprit Saint délivre ces deux personnes de tout ce qui ne répond pas à sa volonté divine et de tout ce qui a besoin d’une purification.

Cette forme de bénédiction non ritualisée, par la simplicité et la brièveté de sa forme, ne prétend pas justifier quelque chose qui n’est pas moralement acceptable. Il ne s’agit évidemment pas d’un mariage, mais il ne s’agit pas non plus d’une « approbation » ou d’une ratification de quoi que ce soit. Il s’agit simplement de la réponse d’un pasteur à deux personnes qui demandent l’aide de Dieu. Dans ce cas, le pasteur ne pose pas de conditions et ne veut pas connaître la vie intime de ces personnes.

Puisque certains ont exprimé leur difficulté à comprendre à quoi pourraient ressembler ces bénédictions, prenons un exemple concret : imaginons qu’au cours d’un grand pèlerinage, un couple de divorcés engagés dans une nouvelle union dise au prêtre : « S’il vous plaît, donnez-nous une bénédiction, nous ne pouvons pas trouver de travail, lui est très malade, nous n’avons pas de maison, la vie devient très lourde : que Dieu nous aide ! ».

Dans ce cas, le prêtre peut dire une prière simple, semblable à celle-ci : « Seigneur, regarde tes enfants, accorde-leur la santé, le travail, la paix et l’aide réciproque. Délivre-les de tout ce qui contredit ton Évangile et donne-leur de vivre selon ta volonté. Amen ». Et il conclut par un signe de croix sur chacun des deux.

Il s’agit de 10 ou 15 secondes. Y aurait-il un sens à refuser ce type de bénédiction à ces deux personnes qui l’implorent ? Est-ce que cela ne vaut pas la peine de soutenir leur foi, qu’elle soit petite ou grande, de soutenir leurs faiblesses grâce à la bénédiction divine et d’offrir un canal à cette ouverture à la transcendance qui pourrait les conduire à être plus fidèles à l’Évangile ?

Pour éviter toute ambiguïté, la Déclaration ajoute que lorsque la bénédiction est demandée par un couple en situation irrégulière, « bien qu’exprimée en dehors des rites prescrits par les livres liturgiques, […] cette bénédiction ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d’union, ni même en relation avec eux. Ni non plus avec des vêtements, des gestes ou des paroles propres au mariage. Il en va de même lorsque la bénédiction est demandée par un couple de même sexe » (39). Il est donc entendu qu’elle ne doit pas avoir lieu en un lieu important d’un édifice sacré ni devant l’autel car cela créerait de la confusion.

Par conséquent, chaque évêque dans son diocèse est autorisé par la Déclaration Fiducia supplicans à permettre ce type de bénédictions simples, avec toutes les recommandations de prudence et d’attention, mais en aucun cas il n’est autorisé à proposer ou à mettre en œuvre des bénédictions qui pourraient ressembler à un rite liturgique.

  1. Catéchèse

Peut-être qu’en certains lieux une catéchèse sera nécessaire pour faire comprendre que ce genre de bénédictions n’est pas une ratification de la vie menée par ceux qui la demandent. Elles sont encore moins une absolution car ces gestes sont loin d’être un sacrement ou un rite. Ce sont de simples expressions de proximité pastorale qui n’ont pas les mêmes exigences qu’un sacrement ou un rite formel. Nous devrons nous habituer à accepter que si un prêtre donne ce genre de bénédiction simple, il n’est pas hérétique, il ne ratifie rien et il ne nie pas la doctrine catholique.

Nous pouvons aider le peuple de Dieu à découvrir que ce type de bénédictions sont de simples canaux pastoraux qui aident les personnes à manifester leur foi, même si elles sont de grands pécheurs. Par conséquent, en donnant cette bénédiction à deux personnes qui s’approchent spontanément pour l’implorer, nous ne les consacrons pas, nous ne les félicitons pas et nous n’approuvons pas ce type d’union. En réalité, il en va de même lorsque nous bénissons des individus, car l’individu qui demande une bénédiction – et non pas l’absolution – peut être un grand pécheur, mais nous ne lui refusons pas, pour ce motif, ce geste paternel au milieu de sa lutte pour survivre.

Si cela est éclairé par une bonne catéchèse, nous pouvons nous libérer de la peur que nos bénédictions n’expriment quelque chose d’inadéquat. Nous pourrions être des ministres plus libres et peut-être plus proches et plus féconds, avec un ministère empli de gestes de paternité et de proximité, sans craindre d’être mal compris.

Demandons au Seigneur nouveau-né de répandre sur tous une bénédiction généreuse et gratuite, afin que nous puissions vivre une année 2024 sainte et heureuse.




France : Mgr Marc Aillet donne son analyse à propos de la déclaration Fiducia supplicans

Nous publions ci-dessous le texte intégral de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron suite à la publication par le Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) qui a publié le 18 décembre 2023, avec l’approbation du pape François, la déclaration Fiducia Supplicans « sur la signification pastorale des bénédictions.

Saluée comme une victoire par le monde laïque, et en particulier par les lobbies LGBT qui y voient enfin une reconnaissance par l’Église des relations homosexuelles malgré les multiples restrictions rappelées par le document romain, elle fait l’objet d’une désapprobation publique inédite de la part de conférences épiscopales entières, en particulier d’Afrique et d’Europe de l’Est, ainsi que d’évêques de tous les continents. En outre, de nombreux fidèles, y compris des recommençants, et nombre de prêtres, qui font face, dans une société en perte de repères, à des situations pastorales complexes, en faisant preuve d’autant de fidélité à l’enseignement du Magistère que de charité pastorale, expriment leur trouble et leur incompréhension.

Interpellé par ces réactions et après avoir pris le temps de la réflexion, je souhaite adresser, comme évêque, aux prêtres et aux fidèles de mon diocèse, une note en vue de les aider à accueillir cette déclaration dans un esprit de communion avec le Saint-Siège apostolique, en donnant quelques clés de compréhension, tout en interrogeant respectueusement certains points de la déclaration susceptibles de clarification. Enfin, je voudrais inviter les prêtres de mon diocèse à la prudence, vertu par excellence du discernement. J’ai conscience que cette note est dense, mais il me semble important de traiter la question avec suffisamment de hauteur théologique et pastorale.

Une doctrine inchangée sur le mariage

Fiducia supplicans commence par rappeler que l’enseignement de l’Église sur le mariage, comme union stable, exclusive et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération de nouvelles vies, reste ferme et inchangée (n. 4). C’est la raison pour laquelle, insiste le texte, il est impossible de donner une bénédiction liturgique ou rituelle à des couples en situation irrégulière ou de même sexe, ce qui risquerait d’induire une grave confusion entre le mariage et les unions de fait (n. 5). Il est ainsi précisé que c’est la raison pour laquelle l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans une réponse ad dubium, le 22 février 2021, avait conclu à l’impossibilité de donner une bénédiction aux « couples » de même sexe.

Distinction entre les bénédictions liturgiques et les bénédictions pastorales

Il est proposé ensuite tout un parcours biblique pour fonder la distinction entre les bénédictions liturgiques (n. 10) et les bénédictions que l’on qualifiera de pastorales, en vue d’éclairer la possibilité d’une bénédiction accordée à une personne qui, quelle que soit sa condition de pécheur, peut la demander à un prêtre, hors contexte liturgique ou rituel, pour manifester sa confiance en Dieu et sa demande d’aide afin de « mieux vivre » et de mieux ajuster sa vie à la volonté de Dieu (n. 20). Cela fait d’ailleurs partie d’une pratique pastorale élémentaire et bimillénaire de l’Église, en particulier dans le cadre de la dévotion populaire (n. 23-24), où il ne s’agit jamais d’exercer un contrôle sur l’amour inconditionnel de Dieu envers tous ni d’exiger un certificat de moralité, étant entendu qu’il s’agit ici d’un sacramental, qui n’agit pas comme un sacrement ex opere operato, mais dont l’efficacité de grâce dépend des bonnes dispositions de celui qui la demande et la reçoit. Jusqu’ici, le texte n’apporte rien de nouveau à l’enseignement ordinaire de l’Église, en ces matières.

Une bénédiction pastorale étendue aux couples de même sexe

De la pratique multiséculaire de bénédictions spontanées et informelles, qui n’ont jamais été ritualisées par l’autorité ecclésiale, on passe à ce qui a été présenté dans l’introduction du document comme son objet propre : « C’est précisément dans ce contexte [ celui de la « vision pastorale du Pape François ] que l’on peut comprendre la possibilité de bénir des couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l’enseignement pérenne de l’Église sur le mariage » (Présentation). Il sera même précisé que « ce geste ne prétend pas sanctionner ni légitimer quoi que ce soit » (n. 34).

C’est ainsi que dans la troisième partie de la déclaration, on glisse subrepticement de la possibilité de bénir une personne, quelle que soit sa situation, à une bénédiction accordée à un « couple » en situation irrégulière ou de même sexe.

Malgré toutes les précisions sur le caractère non liturgique de ces bénédictions et l’intention louable « de s’associer ainsi aux prières des personnes qui, bien que vivant une union qui ne peut en aucun cas être comparée au mariage, désirent se confier au Seigneur et à sa miséricorde, invoquer son aide et être guidées vers une plus grande compréhension de son dessein d’amour et de vérité » (n. 30), on est bien obligé de constater que cela a été reçu, quasi unanimement par les pro comme par les contra, comme une « reconnaissance par l’Église des relations homosexuelles » elles-mêmes. Or, c’est malheureusement souvent dans ce sens qu’est comprise la pratique – déjà en usage dans certaines Églises locales – de bénir des « couples » de même sexe, notamment en Allemagne ou en Belgique, et de manière parfaitement publique. Il est à craindre qu’ils se sentent ainsi encouragés, comme en témoigne déjà un certain nombre.

Questions qui mériteraient des éclaircissements

On comprend le souhait légitime du Saint-Père de manifester la proximité et la compassion de l’Église envers toutes les situations, même les plus marginales : n’est-ce pas en effet l’attitude du Christ dans l’Évangile, « lui qui faisait bon accueil aux publicains et aux pécheurs » (cf. Mt 9, 11), et qui constitue une bonne part de notre ministère ordinaire ? Il y a néanmoins quelques questions qui restent en suspens et demanderaient de vrais éclaircissements, tant du point de vue doctrinal que pastoral.

Ces bénédictions ne seraient-elles pas en contradiction avec la notion de « sacramental » qu’assume toute bénédiction ?

Il convient de souligner que la raison avancée par le Responsum ad dubium de 2021 mettait moins en avant le contexte liturgique de la bénédiction que sa nature de « sacramental » qui demeure quel que soit le contexte : « Pour être cohérent avec la nature des sacramentaux, lorsqu’une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines, il est nécessaire – outre l’intention droite de ceux qui y participent – que ce qui est béni soit objectivement et positivement ordonné à recevoir et à exprimer la grâce, en fonction des desseins de Dieu inscrits dans la Création et pleinement révélés par le Christ Seigneur. Seules les réalités qui sont en elles-mêmes ordonnées à servir ces plans sont compatibles avec l’essence de la bénédiction donnée par l’Église » (Note explicative du Responsum). C’est la raison pour laquelle l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi déclarait illicite « toute forme de bénédiction » à l’égard des relations qui impliquent une pratique sexuelle hors mariage, comme c’est le cas des unions de personnes de même sexe. Il faut certes reconnaître et valoriser les éléments positifs que comportent ces types de relations, mais ils sont mis au service d’une union qui n’est pas ordonnée au Dessein du Créateur.

N’y a-t-il pas une distinction à faire entre bénir une personne et bénir un « couple » ?

L’Église a toujours tenu que « Ces bénédictions s’adressent à tous et que personne ne doit en être exclu » (n. 28). Mais, si l’on se réfère au Livre des Bénédictions et au Directoire sur la piété populaire et la liturgie, on constate qu’ils concernent essentiellement, sinon exclusivement, des personnes individuelles, même réunies en groupes, comme des personnes âgées ou des catéchistes. Mais dans ces cas, ce n’est pas la relation qui les unit, et qui n’est d’ailleurs qu’extrinsèque, qui est l’objet de la bénédiction, mais bien la personne.

Ainsi, nous touchons là à la nouveauté de la déclaration Fiducia supplicans qui ne réside pas dans la possibilité de bénir une personne en situation irrégulière ou homosexuelle, mais d’en bénir deux qui se présentent en tant que « couple ». C’est donc l’entité « couple » qui invoque la bénédiction sur elle. Or, si le texte prend soin de ne pas utiliser les termes d’union, de partenariat ou de relation – utilisés par l’ancienne Congrégation pour son interdiction –, il ne fournit pas pour autant une définition de la notion de « couple », devenu ici un nouvel objet de bénédiction.

Une question sémantique s’impose donc qui n’est pas résolue : la dénomination de « couple » peut-elle raisonnablement être donnée à la relation de deux personnes de même sexe ? N’a-t-on pas intégré un peu hâtivement la sémantique que le monde nous impose mais qui jette la confusion sur la réalité du couple ? Dans son exhortation apostolique Ecclesia in Europa (2003), Jean Paul II écrit : « On observe même des tentatives visant à faire accepter des modèles de couples où la différence sexuelle ne serait plus essentielle » (n. 90). Autrement dit : la différence sexuelle n’est-elle pas essentielle à la constitution même d’un couple ? C’est une question anthropologique qui mériterait d’être précisée pour éviter toute confusion et ambiguïté, car si le monde a élargi cette notion à des réalités qui n’entrent pas dans le Dessein du Créateur, la parole magistérielle ne doit-elle pas assumer une certaine rigueur dans sa terminologie pour correspondre le mieux possible à la vérité révélée, anthropologique et théologique ?

Quid des relations homosexuelles ?

Accorder une bénédiction à un « couple » homosexuel, non plus seulement à deux personnes individuelles, semble cautionner par le fait même l’activité homosexuelle qui les relie, même si, encore une fois, on précise bien que cette union ne peut pas être assimilée au mariage. Cela pose donc la question, qui n’est pas abordée dans cette déclaration, du statut moral des relations homosexuelles. Or l’enseignement de l’Église, conformément à l’Écriture Sainte et à l’enseignement constant du Magistère, tient ces relations pour « intrinsèquement désordonnées » (Catéchisme de l’Église Catholique n. 2357) : si Dieu ne répugne pas à bénir le pécheur, peut-il dire du bien de ce qui n’est pas conforme concrètement à son Dessein ? Cela ne contredirait-il pas la bénédiction originelle de Dieu quand il crée l’homme à son image : « homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : ‘soyez féconds et multipliez-vous’ » (Gn 1, 28) ?

N’y a-t-il pas des actes qui sont intrinsèquement mauvais ?

Pour mettre un terme aux controverses qui avaient agité les moralistes catholiques depuis les années 70, sur l’option fondamentale et la moralité des actes humains, le pape Jean Paul II a publié une encyclique magistrale, Veritatis splendor (1993), sur quelques questions fondamentales de l’enseignement moral de l’Église, et dont nous avons célébré en 2023 le 30ème anniversaire. Cette encyclique, qui vient confirmer la Partie morale du CEC et en développer certains aspects, a rappelé en particulier l’enseignement constant du Magistère sur l’existence d’actes intrinsèquement mauvais (n. 79-83) qui demeurent interdits semper et pro semper, c’est-à-dire en toutes circonstances. Cet enseignement est loin d’être facultatif et il donne une clé pour le discernement des situations auxquelles nous sommes confrontés dans le ministère pastoral. Sans doute un comportement qui est objectivement en désaccord avec le Dessein de Dieu n’est pas nécessairement imputable subjectivement – d’ailleurs « qui suis-je pour juger ? », pour reprendre la célèbre expression du pape François –, mais il n’en devient pas moralement bon pour autant. La déclaration Fiducia supplicans évoque souvent le pécheur qui demande une bénédiction – « ceux qui se reconnaissent humblement pécheurs comme tout le monde » (n. 32) –, mais reste muette sur le péché particulier qui caractérise ces situations. L’expérience montre d’ailleurs qu’il n’est pas certain que cette possibilité de bénédiction « sans condition » soit une aide à la conversion.

 

L’exercice de la charité pastorale peut-il être déconnecté de la mission prophétique d’enseignement ?

Il est heureux que cette déclaration renvoie au ministère du prêtre et il faut rendre grâce au Saint-Père de susciter toutes sortes d’occasions pour permettre à des personnes, éloignées de l’Église et de sa discipline, de rencontrer un prêtre, comme il en exprime le souhait dans son exhortation apostolique Amoris laetitia (2016), pour faire l’expérience de la proximité d’un « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (Ps 144, 8). Mais alors, il ne saurait être question pour deux personnes de même sexe engagées dans une activité homosexuelle et se présentant comme telles, ou pour des couples en situation irrégulière, de recourir à une bénédiction accordée, même de manière informelle, sans un dialogue pastoral auquel le pape François encourage précisément souvent les pasteurs.

En ce sens, on ne saurait séparer, dans le ministère du prêtre, l’exercice de la charité pastorale de sa mission prophétique d’enseignement. Et le cœur de la prédication de Jésus demeure l’appel à la conversion, dont on peut regretter qu’il n’en soit pas question dans cette déclaration. Quand Jésus manifeste sa compassion vis-à-vis du pécheur, il l’exhorte toujours à changer de vie, comme on le voit, entre autres exemples, dans le récit de la femme adultère : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus » (Jn 8, 11). Que serait une sollicitude pastorale qui n’inviterait pas le fidèle, sans juger ni condamner personne, à évaluer sa vie et son comportement par rapport aux paroles de l’Alliance et à l’Évangile ? Ces paroles disent le dessein bienveillant de Dieu à l’égard des hommes, en vue d’y conformer leur vie, avec la grâce de Dieu, et selon un chemin de croissance, appelé par Jean Paul II : « loi de gradualité ou voie graduelle » (cf. Familiaris Consortio n. 34). La bénédiction accordée à deux personnes unies par une relation homosexuelle ou à un couple en situation irrégulière ne risquerait-elle pas de leur faire croire que leur union est une étape légitime dans leur cheminement ? Or Jean Paul II a bien pris soin de préciser : « C’est pourquoi ce qu’on appelle loi de gradualité ou voie graduelle ne peut s’identifier à la gradualité de la loi, comme s’il y avait, dans la loi divine, des degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses » (Ibid.).

Peut-on opposer pastorale et doctrine ?

Par ailleurs, peut-on opposer accompagnement pastoral et enseignement doctrinal, comme si l’intransigeance était du côté de la doctrine et des principes, au détriment de la compassion et de la tendresse que nous devons pastoralement aux pécheurs ? Face aux pharisiens qui le mettent à l’épreuve, à propos du divorce et de l’acte de répudiation consenti par Moïse, Jésus renvoie sans concession à la « Vérité du commencement » (cf. Gn 1 et 2), affirmant que si Moïse a consenti à leur faiblesse, c’est en raison de « la dureté de leur cœur » (cf. Mt 19, 3-9). C’est Jésus qui apparaît même comme le plus intransigeant. Il faut dire que la loi ancienne ne rendait pas juste : mais avec Jésus, nous sommes désormais sous le régime de la Loi nouvelle que saint Thomas d’Aquin définissait, en s’inspirant de saint Paul, comme « la grâce de l’Esprit Saint donnée à ceux qui croient au Christ » (Somme de Théologie I-II 106, 1). Tout acte de ministère, y compris les bénédictions, devrait donc être placé sous le régime de la loi nouvelle, où nous sommes tous appelés à la sainteté, quelle que soit notre condition de pécheur.

Comme le précisait le Cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans une lettre adressée aux évêques de l’Église catholique sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles (1986) : « Il convient de bien faire comprendre que l’éloignement de l’enseignement de l’Église ou le silence à son sujet n’est, dans un effort de prise en charge pastorale, ni la marque d’un vrai sens de la responsabilité ni celle d’un véritable ministère pastoral. Seul ce qui est vrai peut finalement être pastoral. Ne pas prendre en compte la position de l’Église, c’est priver des hommes et des femmes homosexuels de l’attention dont ils ont besoin et qu’ils méritent » (n. 15).

Et saint Jean Paul II de prévenir : « La doctrine de l’Église et, en particulier, sa fermeté à défendre la validité universelle et permanente des préceptes qui interdisent les actes intrinsèquement mauvais est maintes fois comprise comme le signe d’une intolérable intransigeance, surtout dans les situations extrêmement complexes et conflictuelles de la vie morale de l’homme et de la société aujourd’hui, intransigeance qui contrasterait avec le caractère maternel de l’Église. Cette dernière, dit-on, manque de compréhension et de compassion. Mais, en réalité, le caractère maternel de l’Église ne peut jamais être séparé de la mission d’enseignement qu’elle doit toujours remplir en Épouse fidèle du Christ qui est la Vérité en personne (…) ‘’En réalité, la vraie compréhension et la compassion naturelle doivent signifier l’amour de la personne, de son bien véritable et de sa liberté authentique. Et l’on ne peut certes pas vivre un tel amour en dissimulant ou en affaiblissant la vérité morale, mais en la proposant avec son sens profond de rayonnement de la Sagesse éternelle de Dieu, venue à nous dans le Christ, et avec sa portée de service de l’homme, de la croissance de sa liberté et de la recherche de son bonheur’ » (Familiaris Consortio n. 34). En même temps, la présentation claire et vigoureuse de la vérité morale ne peut jamais faire abstraction du respect profond et sincère, inspiré par un amour patient et confiant, dont l’homme a toujours besoin au long de son cheminement moral rendu souvent pénible par des difficultés, des faiblesses et des situations douloureuses. L’Église, qui ne peut jamais renoncer au principe « de la vérité et de la cohérence, en vertu duquel elle n’accepte pas d’appeler bien ce qui est mal et mal ce qui est bien » (Reconciliatio et paenitentia n. 34), doit toujours être attentive à ne pas briser le roseau froissé et à ne pas éteindre la mèche qui fume encore (cf. Is 42, 3). Paul VI a écrit : « Ne diminuer en rien la salutaire doctrine du Christ est une forme éminente de charité envers les âmes. Mais cela doit toujours être accompagné de la patience et de la bonté dont le Seigneur lui-même a donné l’exemple en traitant avec les hommes. Venu non pour juger, mais pour sauver (cf. Jn 3, 17), il fut certes intransigeant avec le mal, mais miséricordieux envers les personnes » (Humanae vitae n. 29). » (Veritatis splendor n. 95).

« Ne vous modelez pas sur le monde présent »

J’ai bien conscience que la question est délicate et je souscris pleinement à la volonté du Saint-Père d’insister sur la charité pastorale du prêtre appelé à rendre proche de tout homme l’amour inconditionnel de Dieu, jusqu’aux périphéries existentielles de l’humanité si blessée d’aujourd’hui. Mais je pense à cette parole lumineuse de l’Apôtre Paul à Tite, que nous entendons proclamer dans la liturgie de la nuit de Noël, qui résume toute l’Économie du Salut : « Car la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété (…) Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien » (Tt 2, 11-12. 14). La charité pastorale qui nous presse – « Caritas Christi urget nos » (2 Co 5, 14) – de rejoindre tous les hommes pour leur montrer combien ils sont aimés de Dieu – la preuve, c’est que le Christ est mort et ressuscité pour tous –, nous presse, de manière indissociable, de leur annoncer la Vérité de l’Évangile du Salut. Et la Vérité est ainsi formulée par Jésus à tous ceux qui veulent devenir ses disciples : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera » (Mt 16, 24). Saint Luc précise qu’il le disait « à tous » (Lc 9, 23) et pas seulement à une élite.

Une parole de saint Paul résonne encore en moi pour éclairer notre attitude pastorale : « Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Rm 12, 2). Tous les hommes, y compris les couples en situation irrégulière ou de même sexe, aspirent au meilleur, car l’inclination au bien, au vrai et au beau est inscrite par Dieu dans le cœur de tout homme : c’est respecter sa dignité et sa liberté fondamentale que de le reconnaître. Et cela vaut la peine de « mouiller sa chemise » pour aider tout homme, quelle que soit sa situation de péché ou de contradiction avec le Dessein de Dieu tel qu’il est révélé dans le Décalogue et l’Évangile, à le découvrir et à cheminer, moyennant des processus de croissance et l’aide de la grâce de Dieu, pour y parvenir. Et cela ne peut pas se faire en faisant l’économie de la Croix.

Attitude pastorale pratique

Aussi, en conclusion, et vu le contexte d’une société sécularisée où nous connaissons une crise anthropologique inédite, qui conduit immanquablement à des ambiguïtés tenaces :

– J’invite les prêtres du diocèse, face aux couples en situation irrégulière ou aux personnes engagées dans une relation homosexuelle, à faire preuve d’un accueil plein de bienveillance : il faut que les personnes ne se sentent pas jugées, mais accueillies par un regard et une écoute qui disent l’amour de Dieu pour elles.

– Je les invite ensuite à instaurer un dialogue pastoral et à avoir le courage, pour le bien des personnes et avec la délicatesse qui convient, sans les juger et en s’impliquant personnellement dans la relation pastorale, de leur dire clairement la Vérité que l’Église enseigne sur leur situation.

– Enfin, je les invite, si les personnes le demandent, à leur donner une bénédiction, à condition que ce soit à chaque personne individuellement, en les appelant à la conversion et en les invitant à demander le secours de la grâce que le Seigneur accorde à tous ceux qui le lui demandent pour conformer leur vie à la Volonté de Dieu ».

Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

Bayonne, le 27 décembre 2023




2024 : une année de défis pour les chrétiens dans les zones de persécution

En juin 2023, le Rapport mondial sur la liberté religieuse, publié par la Fondation pontificale Aide à l’Église en détresse (AED), a annoncé que la discrimination et la persécution religieuses ont augmenté dans le monde entier et que dans 47 pays, la situation s’est aggravée. Parmi ces derniers, on trouve des nations très peuplées comme l’Inde, la Chine et le Pakistan, mais aussi de nombreux pays africains, en particulier dans la région du Sahel, en Afrique subsaharienne. Soixante-deux pour cent de la population mondiale vit dans des endroits où la liberté religieuse est restreinte ou violée. Et sur ce pourcentage, environ 70 % sont des chrétiens.

Un regard sur la terre de Jésus

La Terre sainte est secouée par la violence. Depuis Gaza, la religieuse Nabila Saleh, qui accompagne la communauté chrétienne depuis le début du conflit le 7 octobre, écrit à l’occasion de Noël :

« À l’occasion de la naissance de Jésus, je prie pour que le bruit s’apaise. En cette nuit de Noël, que la terre prospère ; en cette nuit de Noël, que la guerre se dissipe ; en cette nuit de Noël, que l’amour s’épanouisse. Seigneur Jésus, bénis-nous, bénis notre terre et le monde entier, et que ta naissance soit une source inépuisable de paix. »

En Terre Sainte, tout le monde souffre. La petite minorité chrétienne présente dans cette région aussi. Alors que le monde a les yeux rivés sur Gaza, rares sont ceux qui savent que les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est souffrent également des conséquences sociales et économiques de la guerre.

La plupart des chrétiens vivant dans ces régions travaillent dans le secteur du tourisme. Cependant, avec le déclenchement de la guerre, tout s’est arrêté et, par conséquent, une grande partie de la population chrétienne s’est retrouvée sans travail et a perdu toute source de revenus. Il s’agit de plus de 1 600 employés d’hôtels, 1 200 artisans dans les ateliers qui approvisionnaient les boutiques de souvenirs, quelque 900 vendeurs, environ 300 guides touristiques et quelque 500 employés de restaurants. Dans de nombreux cas, ces personnes étaient le gagne-pain de leur famille, de sorte que leur perte de revenus ne touche pas une, mais peut-être quatre, cinq ou six personnes.

En outre, plusieurs centaines de travailleurs chrétiens qui se rendaient chaque jour en Israël pour y travailler ne peuvent plus le faire depuis la fermeture des frontières. Ces personnes ne sont pas bombardées, mais leurs moyens de subsistance sont menacés. Pour beaucoup, la seule option est d’émigrer. C’est donc avec crainte que certains affirment que nous sommes peut-être confrontés à la dernière génération de chrétiens en Terre sainte.

En outre, on craint que le conflit ne s’étende au Liban, qui reste le pays du Moyen-Orient où l’on trouve la plus forte concentration de chrétiens, tentés d’émigrer. Jusqu’à 90 % de la population des villages chrétiens du Sud-Liban ont fui leurs maisons depuis octobre, cherchant à se mettre à l’abri des échanges de roquettes à la frontière israélo-libanaise.

Depuis le début de l’opération militaire à Gaza, les tensions se sont accrues entre Israël et le groupe militant libanais Hezbollah.

Alors que les chrétiens de Beyrouth ont offert un abri aux familles déplacées, certains de ceux qui ont fui sont retournés dans leurs maisons dévastées, en raison de la pénurie de logements à long terme.

Xavier Stephen Bisits, responsable de projet de l’AED au Liban, a déclaré : « Les bombardements se poursuivent tous les jours. Les rues sont très calmes ». Il ajoute que certains champs agricoles ont également été endommagés, ce qui est inquiétant car les olives et le tabac sont une source importante de revenus pour les communautés locales. Cependant, l’agriculture a stagné parce que les gens ont peur d’aller dans leurs champs. L’effondrement financier actuel du Liban a un impact économique sur ces familles, dont beaucoup étaient déjà pauvres.

Selon le père Bisits, tous les prêtres sont restés dans les villages pour s’occuper de ceux qui sont trop âgés ou trop fragiles pour se déplacer. Il a ajouté : « L’évêque maronite de Tyr a récemment célébré la messe dans le village de Rmeich, sous la menace de bombes. C’est un témoignage de la foi et de la résistance des habitants de cette région ».

Bisits a ajouté que la crainte d’une escalade des combats est largement répandue. Les chefs religieux locaux ont souligné qu’une nouvelle guerre constituerait une menace majeure pour la présence chrétienne historique dans la région.

À quelques kilomètres de là, en Syrie, nous entrons dans la treizième année de guerre, les conflits se poursuivent et le tremblement de terre de février dernier a rendu les choses encore plus difficiles. Les chrétiens cherchent désespérément à quitter le pays. Dans ce pays, le nombre de chrétiens est passé de 1,5 million en 2010 à environ 500 000 aujourd’hui. Et ce nombre pourrait diminuer.

Asie et Afrique : deux continents préoccupants

En Asie, la liberté religieuse est confrontée à des problèmes dans de nombreux pays, comme la Chine, mais dans d’autres, la situation s’est visiblement détériorée. C’est le cas de l’Inde, une grande puissance où, malgré le fait que sa Constitution garantisse la liberté religieuse, depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi, la tolérance envers les minorités chrétiennes et musulmanes s’est amoindrie. Douze États disposent actuellement de lois interdisant la conversion à toute religion autre que l’hindouisme, et de nombreux cas de personnes attaquées, emprisonnées et accusées à tort pour cette raison ont été recensés, malgré tout ce que les différentes dénominations des Églises chrétiennes offrent en termes d’éducation, de santé et d’autres œuvres sociales.

Il convient de noter la violence à Manipur en 2023, où le ressentiment ethnique s’est intensifié jusqu’à la persécution religieuse. L’archevêque Dominic Lumon d’Imphal écrit :

La situation reste sombre et tendue. Entre-temps, des milliers de personnes se trouvent dans des camps de déplacés parce que leurs maisons ont été détruites. L’Église est engagée dans des dialogues avec d’autres organisations religieuses et appelle les autorités à rechercher des solutions à l’amiable. Cependant, il y a beaucoup à faire et les besoins sont énormes, car les destructions et les pertes pour les communautés et l’Église sont considérables… Nous devons prier pour nos dirigeants politiques, nos décideurs et toutes les personnes de bonne volonté afin que des solutions à l’amiable soient trouvées à cette violence communautaire et à l’intolérance religieuse. Que la paix, l’harmonie et la fraternité règnent et que ceux qui ont été privés de leurs droits et de leur dignité obtiennent justice.

En Afrique subsaharienne, l’insécurité règne au Mali, au Burkina Faso, au Nigeria et au Niger. L’évangélisation dans ces pays est récente, puisqu’elle ne remonte pas à plus de 150 ans, voire moins de 100 ans dans la plupart des régions. Ces quatre pays ont été durement touchés par le terrorisme islamiste, le Mali en particulier, mais aussi le Burkina Faso, où les tensions et les persécutions se multiplient. Les chrétiens sont affectés quotidiennement par les terribles actions d’Al-Qaïda et de l’État islamique. Il en va de même au Mali et au Niger. Au Nigéria, l’insécurité est grande. Les évêques ont demandé de l’aide pour prévenir les incidents en renforçant la sécurité autour des paroisses, car les prêtres veulent rester auprès de leur peuple, même lorsqu’ils sont la cible d’enlèvements. Quelques chiffres rendent compte de cette tragédie : au Nigeria, sept personnes sur huit tuées par des groupes violents sont des chrétiens ; cette année, 23 prêtres, séminaristes et religieuses ont été enlevés ; deux prêtres et un séminariste ont été tués.

Les chrétiens africains souffrent également parce qu’ils sont pris dans des spirales de violence. Mais leur souffrance est silencieuse, car la plupart de ces situations ne sont pas médiatisées. Au Soudan, des affrontements entre différentes factions militaires ont éclaté en 2023, déclenchant une guerre civile et affectant considérablement la communauté chrétienne du pays.

 

Le père Jacob Thelekkadan, missionnaire qui s’occupe des réfugiés chrétiens dans la maison des sœurs salésiennes de Dar Mariam, raconte :

« Ici, au Soudan, des milliers de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons et de mener une vie loin de chez elles, en tant que réfugiés ou personnes déplacées. Ici, à Dar Mariam, nous avons une grande famille avec laquelle nous devons vivre. Ils aspirent tous à retourner dans leurs humbles maisons, mais ne peuvent le faire à cause de la guerre insensée et tragique qui dure depuis des mois au Soudan… Que toutes les armes de guerre et l’esprit de haine, de vengeance, de cupidité et d’orgueil soient détruits ! Que la paix véritable fleurisse à nouveau au Soudan ! »

Depuis sa création en 1947, la Fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse est devenue l’un des principaux porte-parole des chrétiens persécutés et dans le besoin dans le monde entier, en sensibilisant à la situation critique de ces chrétiens et en leur apportant une aide matérielle.

En 2024, son travail se concentrera principalement sur le Moyen-Orient, en raison de la situation instable et de la crainte de voir davantage de chrétiens quitter la région. En Ukraine également, parce qu’il n’y a aucun signe de la fin de la guerre et que le soutien aux prêtres et aux religieuses qui aident les personnes déplacées à l’intérieur du pays est crucial, de même que la question de la guérison des traumatismes de la population. Chaque Ukrainien a été touché par la guerre d’une manière ou d’une autre. Le Myanmar, où la violence et la situation humanitaire s’aggravent, est suivi avec inquiétude, tout comme le Sahel africain.

Nicaragua : dans l’œil du cyclone

Au Nicaragua, des dizaines de prêtres ont été arrêtés ces dernières années. La plupart d’entre eux ont été libérés, mais l’évêque Ronaldo Álvarez est toujours en prison. Le 10 février, il a été condamné à 26 ans et 4 mois de prison, déchu de sa nationalité et suspendu à vie pour des crimes considérés comme de la trahison.

Un autre évêque, Mgr Isidoro Mora, a été arrêté il y a quelques jours seulement, après avoir présidé une messe dans le diocèse de Matagalpa, administrée par Mgr Alvarez, au cours de laquelle il a assuré que la Conférence épiscopale du Nicaragua restait unie dans la prière, tant pour ce diocèse que pour l’hiérarque catholique emprisonné.

« Nous sommes toujours unis dans la prière pour ce diocèse bien-aimé de Matagalpa, dans la prière pour Monseigneur Rolando, dans la prière pour le voyage de chacun d’entre vous », a déclaré Monseigneur Mora au début de son homélie dans la cathédrale de San Pedro Apóstol. « Mes prières, mon affection et mon amitié pour vous et pour Monseigneur Rolando », a-t-il ajouté.

La police nationale n’a ni confirmé ni infirmé la détention de l’évêque, alors que plusieurs dirigeants de l’opposition ont exigé sa libération.

La liberté religieuse n’a jamais été aussi menacée dans ce pays et les perspectives sont négatives. L’Eglise ne demande que le respect des libertés civiles et des droits des Nicaraguayens.




2024 : Une année consacrée à la prière en préparation au Jubilé de 2025

Après l’année consacrée à la réflexion sur les documents et à l’étude des fruits du Concile Vatican II, 2024 sera l’année de la prière. En préparation au Jubilé 2025, les diocèses sont invités à promouvoir la centralité de la prière individuelle et communautaire.

Pour cette raison, des « pèlerinages de prière » vers l’Année Sainte pourraient être proposés, ainsi que des itinéraires d’écoles de prière avec fréquence mensuelle ou hebdomadaire, présidés par les évêques, en impliquant tout le peuple de Dieu.

Le Dicastère pour l‘Évangélisation publiera en outre une série de « Notes sur la prière » pour former et aider les fidèles à remettre au centre la relation profonde avec le Seigneur, à travers les multiples formes de prière que contient la riche tradition catholique.

Remettre la prière au cœur des préoccupations est d’une grande importance pour le monde et pour l’Église, bousculés par une actualité parfois lourde : les conflits dans plusieurs pays, notamment en Terre Sainte et en Ukraine, la crise climatique, l’exclusion trop grande des plus vulnérables, l’unité fragile au sein de l’Église catholique, sans oublier l’inquiétude face aux projets de loi de la fin de vie…

« La prière est la force douce et sainte qui s’oppose à la force diabolique de la haine, du terrorisme et de la guerre » disait le Saint-Père dans un tweet datant du 15 octobre dernier.

C’est Jésus qui a enseigné à ses disciples le principe même de la prière : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira » (Lc 11, 9). Jésus dit aussi : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » (Mt 7, 11).

« En ce temps de préparation, je me réjouis dès à présent de penser que l’année précédant l’événement jubilaire, 2024, pourra être consacrée à une grande “symphonie” de prière. (…) Une année intense de prière au cours de laquelle les cœurs s’ouvriront pour recevoir l’abondance de la grâce, faisant du “Notre Père” la prière que Jésus nous a enseignée, le programme de vie pour chacun de ses disciples » avait écrit le 11 février 2022 le pape François au préfet de Dicastère pour l’Évangélisation.

2024 nous invite donc à prier encore plus le Seigneur Jésus et la Vierge Marie, « Reine de la Paix », et demander l’aide de Dieu pour nous-mêmes ou pour le monde. Prier en offrant nos souffrances ou incertitudes. Prier en rendant grâce pour les bienfaits et la beauté de l’action de Dieu dans nos vies.

 




La dotation financière de la Coupe d’Afrique des Nations revalorisée à hauteur de 40%

La Confédération Africaine de Football (“CAF”) a annoncé une augmentation de 40% du prix du vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023.

Le vainqueur de la 34e édition du plus grand évènement sportif organisé sur le sol africain, recevra 7 000 000 USD.

Le finaliste de cette CAN CAF TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023 percevra 4 000 000 USD. Chaque demi-finaliste repartira avec 2 500 000 USD et chacun des quatre quarts de finalistes, 1 300 000 USD.

Le Président de la CAF, Dr Patrice Motsepe, a déclaré : “La CAF a fait des progrès significatifs au cours des deux dernières années en augmentant la dotation de la CAN et de toutes ses autres compétitions majeures. Nous avons augmenté le prix du vainqueur de la CAN à 7 000 000 USD, ce qui représente une augmentation de 40% par rapport à la CAN précédente. Je suis convaincu qu’une partie de ce montant contribuera au développement du football et profitera à toutes les parties prenantes du football, tout en aidant nos associations membres dans leur administration.’’




Maria Sharapova en vacances au Maroc

C’est au Maroc que la star russe du tennis a décidé de passer ses vacances de fin d’année.

Sur son compte Instagram, Maria Sharapova a partagé plusieurs stories de ses vacances au Maroc. L’ancienne n°1 mondiale et lauréate de cinq titres du Grand Chelem, y apparaît vêtue, sur l’un des clichés, d’une cape traditionnelle marocaine.

Elle y partage aussi plusieurs photos de portes en bois travaillé de façon artisanale ainsi que d’autres prises de vue illustrant la beauté de l’architecture traditionnelle marocaine.

Maria Sharapova, en vacances au Maroc, le 03 janvier 2024, a partagé des photos de portes traditionnelles.

La star n’a pas manqué non plus de succomber aux délices de la gastronomie marocaine et a immortalisé cet instant avec une photo de tagines.

Après l’architecture traditionnelle, Maria Sharapova a aussi succombé aux délices de la gastronomie marocaine.

Ce n’est pas la première fois que Maria Sharapova choisit le Maroc pour y passer ses vacances. En effet, en février 2019, elle s’était rendue à Marrakech et s’était prêtée, pour l’occasion, au jeu de la séance photo avec l’artiste Hassan Hajjaj.

Par Leïla Driss




L’ONU déclare que l’escalade des tensions en mer Rouge aura des conséquences politiques et humanitaires néfastes… Les liens incestueux entre les Houthis et la gérontocratie militaire algérienne⁉

Réuni le 3 janvier à New York pour évoquer les attaques menées par les Houthis en mer Rouge contre des navires marchands, le conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies appelle à la désescalade dans la zone, pour « la protection des populations, des gens de mer et des chaînes d’approvisionnement mondiales ».

Depuis la saisie du car-carrier Galaxy Leader et de son équipage par les Houthis, le 19 novembre, en représailles aux bombardements d’Israël sur la bande de Gaza, plus de 20 attaques [envers des navires marchands] ont été perpétrées par les Houthis, via missiles et drones, dans le détroit Bab al-Mandeb qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique, selon Christopher P. Lu, le représentant des États-Unis auprès des Nations unies. De nombreux intervenants, dont Nicolas de Rivière pour la France, ont aussi appelé à la libération immédiate du Galaxy Leader et de son équipage.

Khaled Khiari, Secrétaire général adjoint de l’ONU pour le Moyen-Orient, a informé le Conseil de sécurité, déclarant : “Les Nations Unies continuent de mettre en garde contre les répercussions politiques, sécuritaires, économiques et humanitaires néfastes de l’escalade militaire en mer Rouge et du risque d’exacerber les tensions régionales.”

Il a réitéré : “les menaces continues des Houthis à la navigation maritime, associées au risque d’une escalade militaire supplémentaire, restent une préoccupation sérieuse et pourraient potentiellement toucher des millions de personnes au Yémen, dans la région et dans le monde.”

Les liens incestueux entre les Houthis et la gérontocratie militaire algérienne

Immédiatement après s’être emparé, d’un navire commercial israélien en mer Rouge et l’avoir détourné vers la côte yéménite. Un Houthi (soutenus par l’Iran) envoie un cadeau à leur pays frère l’Algérie…

Khiari a noté que depuis la dernière mention de ce sujet à l’ordre du jour du Conseil le 18 décembre, les Houthis ont revendiqué la responsabilité de deux attaques à l’aide de missiles navals contre le MSC United le 26 décembre et le Maersk Hangzhou le 31 décembre. Des rapports font également état d’autres attaques houthies interceptées.

Le Secrétaire général adjoint a partagé les préoccupations du Secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI) concernant la nécessité de protéger la liberté de navigation maritime, ainsi que l’impact potentiel des attaques actuelles et des perturbations du trafic maritime en mer Rouge et dans les environs sur le commerce international.

Il a déclaré : “Nous réaffirmons l’importance d’assurer la sécurité de la navigation maritime dans la région.” À cet égard, Khiari a également appelé à la “libération immédiate du ‘Galaxy Leader’ et de son équipage, saisis par les Houthis le 19 novembre.”

Le Secrétaire général adjoint a réitéré que “de tels incidents en provenance des zones contrôlées par les Houthis au Yémen doivent cesser. Aucune cause ou grief ne peut justifier la poursuite de ces attaques contre la liberté de navigation.”

Concernant la situation générale dans la région, Khiari a encouragé toutes les parties concernées à “éviter toute escalade supplémentaire et à désamorcer les tensions et les menaces.”

Il a conclu : “Il est crucial que la circulation en mer Rouge puisse revenir à son état normal et que le risque d’entraîner le Yémen dans une conflagration régionale soit évité.”

Arsenio Dominguez, Secrétaire général de l’Organisation maritime internationale, s’est adressé au Conseil via une liaison vidéo.

Il a déclaré : “Les attaques contre la navigation internationale en mer Rouge ne sont pas acceptables. Les navires doivent être autorisés à commercer dans le monde entier sans entrave et conformément au droit international.”

«Le ferme engagement de l’OMI à protéger les gens de mer»

Ce dernier a notamment rappelé “le ferme engagement de l’OMI à protéger les gens de mer, les navires et les cargaisons, qui ont la responsabilité ultime d’assurer la sûreté et la sécurité des chaînes d’approvisionnement mondiales. Les attaques contre eux ne sont pas acceptables. Les navires doivent être autorisés à voyager dans le monde entier sans entrave, conformément au droit international. Israël était une cible initiale, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.” Depuis le 18 décembre, les Houthis ont revendiqué la responsabilité de deux attaques utilisant des missiles navals: contre le MSC United le 26 décembre et contre le Maersk Hangzhou le 31. “Aucune cause ni aucun grief ne peut justifier la poursuite de ces attaques contre la liberté de navigation,” a souligné le sous-secrétaire de l’Onu Khaled Khiari, appelant toutes les parties à désamorcer les tensions pour ramener à la normale le trafic à travers la mer Rouge et éviter d’entraîner le Yémen dans une conflagration régionale.

Dominguez a également réitéré l’appel à la “désescalade pour assurer la sécurité de nos marins, la liberté de navigation et la stabilité des chaînes d’approvisionnement.”

“Il continue de surveiller la situation en collaboration avec nos États membres, les partenaires de l’industrie et les marines”, a-t-il ajouté.