Dans un communiqué des Missions étrangères de Paris : Les évêques coréens mettent l’accent sur le renouveau spirituel et la réévangélisation des familles en 2024

Dans leurs messages pastoraux pour la nouvelle année, les évêques coréens ont mis l’accent sur le renouveau spirituel et la sanctification de la famille alors que la pratique religieuse a été fortement affectée en Corée du Sud durant la pandémie. Ce mois-ci, le « Catholic Pastoral Research Institute » des évêques coréens doit publier un rapport pastoral sur les impacts directs et indirects du Covid-19 dans l’Église locale et proposer des orientations pastorales. Les évêques coréens se préparent aussi au Jubilé de 2025 ainsi qu’aux JMJ de 2027 à Séoul.

Pour la nouvelle année, les diocèses coréens ont annoncé qu’ils mettraient l’accent sur le soutien des pauvres et sur la foi, l’évangélisation et la synodalité dans le cadre des priorités pastorales de l’Église locale. Ils appellent également à travailler pour la protection de l’environnement.

Dans leurs lettres pastorales, ils invitent aussi à un renouveau spirituel alors que la pratique religieuse a été affectée dans le pays par la pandémie de Covid-19. L’Église locale a retrouvé près de 70 % de la situation prépandémie, mais il y a « encore beaucoup d’efforts à faire » selon Mgr Augustine Kim Jong-soo, évêque de Daejeon. « Il y a des différences dans la vie des paroisses par rapport à la période pré-Covid », assure-t-il. « S’il vous plaît, faites de votre mieux pour encourager la foi à travers vos rencontres personnelles avec les paroissiens. »

Un rapport publié par l’Église locale sur les impacts de la pandémie

Beaucoup de gens ont quitté l’Église durant la pandémie et ne se rendent plus dans les églises, explique Mgr Simon Ok Hyun-jin, archevêque de Gwangju. Cela veut dire que l’Église n’a pas pu répondre aux attentes personnelles et communautaires durant une période de changements majeurs. « Il faut se rappeler une nouvelle fois quels sont le rôle et la vraie nature de l’Évangile. Il s’agit de partager avec les pauvres », a-t-il souligné.

Ce mois-ci, le Catholic Pastoral Research Institute des évêques coréens doit publier un rapport pastoral sur l’Église catholique en Corée durant la pandémie de Covid-19 (appelé « Korean Catholic Church COVID-19 Pandemic Pastoral White Paper »). Ce rapport doit analyser les impacts directs et indirects de la pandémie et proposer des orientations pastorales pour les diocèses.

Selon Mgr Thaddaeus Cho Hwan-kil, archevêque de Daegu, les catholiques coréens sont notamment encouragés à vivre « le vrai sens de la synodalité » en gardant l’esprit d’unité de l’Église universelle, ainsi qu’il est soutenu par le Synode sur la synodalité. « En vivant clairement la communion à travers le dialogue et le principe de synodalité, et en écoutant l’Esprit Saint, l’Église doit se révéler au monde en tant que sacrement de communion vivante », a-t-il insisté, en ajoutant que toutes les communautés locales doivent « s’efforcer de trouver et mettre en pratique des façons concrètes de révéler la spiritualité de communion tout en dépassant les facteurs qui freinent la synodalité ».

Appel au renouveau spirituel avant le Jubilé de 2025

De son côté, Mgr Jean-Baptiste Jung Shin-chul, évêque d’Incheon, a évoqué le Jubilé de 2025 qui sera l’année des « Pèlerins d’espérance » pour toute l’Église universelle, afin d’embrasser une nouvelle vitalité spirituelle de façon plus concrète en mettant en pratique les orientations du Synode sur la synodalité. « Nous prévoyons de consacrer tous nos efforts à évangéliser les maisons, afin de transmettre la foi aux nouvelles générations et d’évangéliser les familles, les communautés ecclésiales de base, et redynamiser la vie religieuse qui est devenue stagnante », a-t-il expliqué.

Mgr Jean Kim Son-tae, évêque de Jeonju, a quant à lui mis l’accent sur le renouveau de la foi et sur la réévangélisation des familles comme priorités pour la nouvelle année. Il a expliqué vouloir « poser les fondations d’une nouvelle évangélisation de la famille » en 2024. Le dernier dimanche de chaque mois, toutes les paroisses de son diocèse offriront une messe pour la sanctification de la famille, a-t-il précisé. « Il faut donner des opportunités d’apprendre, au niveau régional et paroissial, les enseignements de l’Église sur la famille, la vie, la sexualité et l’amour », a-t-il ajouté.

Le père Paul Shin Eun-keun, administrateur apostolique du diocèse de Masan, a partagé des sentiments similaires. « La famille est l’espace qui doit être évangélisé en premier et où la foi se transmet », a-t-il confié, en ajoutant que le premier dimanche de chaque mois sera appelé « dimanche de la famille » dans son diocèse. « Durant ces journées, les familles seront invitées à participer ensemble à la messe et à méditer l’Évangile. »

Dans le diocèse de Wonju, Mgr Basil Cho Kyu-man a déclaré 2024 comme une « Année de la miséricorde ». « Afin de nous préparer pour le jubilé des Pèlerins d’espérance de 2025, déclaré par le pape François, nous accueillons 2024 comme une année de commémoration et de réflexion sur la miséricorde de Dieu pour tous. Faisons cela ensemble. »

 

Les catholiques coréens invités à protéger « la maison commune »

Selon Mgr Jean-Chrysostome Kwon Hyeok-ju, évêque d’Andong, les efforts pour l’environnement en vue de protéger la « maison commune » par « une vie de repentance écologique » sont aussi une priorité pour cette année. « Il y a un appel à vivre cela en écoutant la voix de la terre, la maison commune créée par Dieu », a-t-il souligné. « Afin que l’Église puisse remplir sa mission en répandant le Salut de Dieu en étant le sel et la lumière du monde, elle doit atteindre la communion interne et l’unité, vivre la repentance écologique et renaître comme une Église incarnée qui vit ensemble avec toute la Création », a-t-il ajouté.

Dans cette perspective, selon Mgr Matthias Ri Iong-hoo, évêque de Suwon, tous sont invités à la repentance écologique. « Aujourd’hui, afin de nous mettre en marche vers une société durable, nous devons abandonner les valeurs centrées sur la croissance et devenir centrés sur la vie », a-t-il expliqué. « Tous doivent comprendre et prendre conscience que la terre, notre maison commune, devient malade parce que nous voyons la nature comme quelque chose qui peut être exploité et que nous oublions que nous en faisons partie. »

La Corée se prépare aux JMJ de Séoul de 2027

Par ailleurs, en 2024, les évêques coréens soutiendront aussi les efforts d’engagement des jeunes dans l’Église et dans la société, en préparation des Journées mondiales de la jeunesse qui se tiendront à Séoul en 2027, a signalé Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul. « Alors que nous nous préparons aux JMJ, prions pour que le cheminement de la jeunesse et des jeunes adultes soit une opportunité pour eux de grandir afin qu’ils deviennent les jeunes leaders de l’Église et du monde de demain », a confié Mgr Chung.

Selon Mgr Pierre Lee Ki-heon, évêque d’Uijeongbu, l’Église coréenne est aussi invitée cette année à suivre l’exemple de l’amour fraternel de Jésus en vivant l’amitié sociale et la fraternité avec autrui et en œuvrant pour la paix dans le monde. « Si vous êtes chrétien, les enseignements de Jésus doivent être votre priorité. Si vous regardez le monde et que vous vivez selon la perspective de la doctrine sociale de l’Église, vous ferez plaisir à Dieu. »

De son côté, Mgr Pius Moon Chang-woo, évêque de Jeju, a également appelé à protéger les droits de l’homme dans la société coréenne. Enfin, pour Mgr Simon Kim Jong-gang, évêque de Cheongju, les catholiques poursuivront leurs efforts et leur prière pour la canonisation des héros et martyrs catholiques coréens dont le père Choi Yang-eop (1821-1861). Ce dernier, également appelé le « saint Paul de Corée », est un prêtre catholique coréen en voie de béatification. Il a été déclaré « vénérable » en 2016. « Priez pour qu’un miracle, un signe de sainteté, se réalise par son intercession, pour ceux qui en ont le plus besoin », a confié Mgr Moon.

(Avec Ucanews)

 




Les légendes africaines Diouf, Gyan, Hassan et Okocha deviennent les pionniers du Programme des Ambassadeurs de la CAF

Les légendes du football africain El Hadji Diouf, Asamoah Gyan, Ahmed Hassan et Augustine ‘Jay-Jay’ Okocha sont les premiers noms à rejoindre le nouveau programme des Ambassadeurs de la CAF.

Des légendes du football, des modèles communautaires et d’autres personnalités populaires feront partie du programme des Ambassadeurs de la CAF. Leur rôle consistera à promouvoir la CAF et le football africain, ainsi qu’à jouer un rôle important dans d’autres activités telles que les tournois, les initiatives caritatives, les événements commerciaux et sociaux, entre autres.

Les critères de sélection des quatre légendes, qui sont des personnalités publiques bien connues, comprennent, sans s’y limiter, la réussite sportive et professionnelle, l’impact social et la valeur commerciale.

Diouf, deux fois Joueur de l’Année aux CAF Awards, reste dans les mémoires pour ses exploits avec les Lions de la Teranga du Sénégal. Avec la génération dorée des années 2000, il a atteint la finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2002 et les quarts de finale de la Coupe du monde de la FIFA en Corée du Sud et au Japon.

De son côté, Gyan a eu une carrière remarquable, devenant capitaine des Black Stars du Ghana et participant à sept Coupes d’Afrique des Nations dont il a attaint les finales 2010 et 2015. Ses six buts en trois Coupes du Monde de la FIFA font de lui l’Africain ayant marqué le plus de buts dans l’histoire du Mondial.

Ahmed Hassan reste l’un des joueurs les plus décorés de l’histoire du football africain, ayant remporté quatre Coupes d’Afrique des Nations avec les Pharaons d’Égypte (1996, 2006, 2008 et 2010). Il est également célèbre pour ses 170 sélections avec l’Égypte, ce qui le classe parmi les joueurs les plus capés de tous les temps.

L’emblématique milieu de terrain nigérian Okocha était un régal sur les pelouses lorsqu’il était au sommet de sa gloire. Il a remporté la Coupe d’Afrique des Nations avec les Super Eagles en 1994 et l’or olympique deux ans plus tard à Atlanta, aux États-Unis.

 

Le programme des ambassadeurs devrait ouvrir la CAF et ses activités vers de nouveaux horizons avec l’inclusion de personnalités d’autres domaines, ainsi que des avantages commerciaux et un impact social à travers le continent.

Grâce à la connexion continue avec les légendes et les personnalités emblématiques, le programme apportera de nouvelles sources de revenus pour la CAF et renforcera également l’engagement avec les fans et les autres parties prenantes à l’échelle mondiale.

La CAF annoncera d’autres noms qui feront partie du Programme des Ambassadeurs en temps voulu.




Le Royaume-Uni doit reconnaître la marocanité du Sahara

Le Royaume-Uni doit offrir son plein soutien au Maroc et reconnaître sa souveraineté sur le Sahara, a affirmé, dimanche, le député britannique, Liam Fox.

« Avant ma visite au Maroc, j’ai adressé une lettre écrite au ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, afin d’attirer son attention sur le retard qu’a pris le Royaume-Uni sur la question par rapport aux États-Unis », a indiqué M. Fox dans un entretien accordé à Medi1TV.

« Nous devons offrir notre plein soutien au Maroc et reconnaître sa souveraineté sur le Sahara », a-t-il soutenu, soulignant qu’au-delà des opportunités économiques que cela offre, « c’est un élément important pour la stabilité et la sécurité de la région ».

La reconnaissance britannique de la marocanité du Sahara est également importante pour la lutte contre la migration irrégulière, a-t-il assuré, expliquant qu’une telle reconnaissance « s’inscrirait donc dans un partenariat gagnant-gagnant ».

« À travers ma lettre, j’ai voulu attirer l’attention de M. Cameron sur ce dossier dès sa prise de fonction, ainsi que sur l’importance de cette question pour nos relations bilatérales », a relevé M. Fox.

« J’ai rappelé à M. Cameron, qui est un ami et dont j’ai été membre du gouvernement lorsqu’il était Premier ministre, l’importance du Maroc sur la scène multilatérale tant au niveau politique qu’économique », a-t-il poursuivi.

« De plus en plus de députés britanniques sont convaincus par l’approche du Maroc pour la résolution de ce différend. Ils sont même quelque peu frustrés du peu d’avancée réalisée par Londres sur la question », a fait savoir M. Fox.

Selon lui, c’est le réalisme de l’approche marocaine qui permet de réaliser des avancées sur la question.

Par ailleurs, M. Fox a estimé que les relations entre le Maroc et le Royaume-Uni sont en évolution constante, soulignant que le Maroc est de plus en plus attractif pour les investissements directs étrangers (IDE) grâce notamment à « son importance géostratégique, puisque plusieurs pays y voient une porte d’entrée vers l’Afrique ».

Et d’ajouter que la sortie du Royaume-Uni de l’UE est considérée comme une opportunité pour Londres afin de développer les relations commerciales avec nos partenaires et « le Maroc est un pays prioritaire pour le Royaume-Uni en termes économique, commercial et de politique étrangère ».

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a veillé à la mise en œuvre d’une stratégie ingénieuse qui doit servir de modèle pour la création d’un environnement propice à l’investissement, ainsi que pour les réformes économiques et les projets structurants qui touchent aux énergies renouvelables, au dessalement de l’eau, ainsi qu’à l’augmentation de la production agricole et du PIB, a observé M. Fox.

Le Souverain a également été à l’origine du développement du capital humain et c’est l’ensemble de ces réalisations qui font du Maroc un partenaire prioritaire pour de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni, a-t-il dit.

Le Maroc se positionne comme carrefour international et porte d’entrée pour l’Afrique, d’autant qu’il entretient d’excellentes relations bilatérales avec de nombreux pays du continent, a ajouté le député conservateur.

« Casablanca s’impose comme hub de l’aviation internationale et seul moyen d’atteindre plusieurs capitales africaines depuis le Royaume-Uni », a-t-il fait remarquer.

Ainsi, le Maroc, grâce à ses nombreux partenariats commerciaux, peut faciliter les échanges entre l’Europe et l’Afrique, a conclu M. Fox.

Interrogé sur la visite qu’il a mené en 2023 à Dakhla, M. Fox a dit être « impressionné par le développement de l’infrastructure éducatif et sanitaire de la ville, sans oublier le port de Dakhla qui sera un maillon essentiel du commerce africain ».

Le Sahara marocain montre que le développement économique est le meilleur moyen de sortir du conflit et de la guerre vers la coexistence et un avenir durable, a-t-il souligné, assurant que « c’est un message très important pour la jeunesse et un exemple qui peut être reproduit dans plusieurs régions du monde ».




Football Epfkin : Bilan de la 6è journée jouée ce lundi 8 janvier

La 6è journée du championnat de l’Entente Provinciale de Football de Kinshasa ‘’EPFKIN’’ groupe A s’est  jouée ce lundi 08 janvier 2024 dans les différents sites qui abritent les rencontres à savoir :  Stade Tata Raphaël et Terrain de l’Université de Kinshasa.

Tous les résultats enregistrés ce Lundi 08 janvier 2024

Au Stade Tata Raphaël

Jupiter vs RC Bumbu : 0-0

Lumière vs Liwanda : 1-1

Aigle Royal vs Forum : 1-0

AS Mbudi vs Standard : 1-0

Au Terrain Unikin

AJ Vainqueurs vs SFC Limete : 0-3

Bols vs Nouvelle Vie : 2-0

Fonak vs Kayolo : 1-2

RC Matete vs St Christian : 0-1

Au Terrain Kurara Mpova

Monzo vs AJAX :

A suivre ce Mardi 09 janvier 2024 pour compte du groupe B

Stade Tata Raphaël

9h00 : Normand vs Promesse :

11h00 : PJSK vs Kratos :

13h00 : Don Bosco vs Les Anges :

15h00 : Pharmagros vs Robi :

Terrain Unikin

9h00 : Céleste vs Mweka :

11h00 : ICK vs St Etienne :

13h00 : RC Impact vs Les Elites :

15h00 : Les Croyants vs OCD :

Terrain Kurara

13h00 : Les AS vs Ndanu City :

Antoine Bolia 




Cyclisme : Ce qu’a été la Course du 4 janvier en mémoire des martyrs de l’indépendance remportée par Loic Tshiyana de Likasi

La traditionnelle course en mémoire des martyrs de l’Indépendance organisée, le Jeudi 04 janvier 2024 par la Ligue Provinciale de Cyclisme du Katanga que préside Didier Ndjungu Kashala a été remportée cette fois-ci par Loic Tshiyana de Likasi.

Après trois tours sur les artères de la ville de Likasi, le Go de la course était donné par le numéro 1 de la ville montagneuse Henry Mingomba qui avait à ses côtés les membres de la Ligue Provinciale du Katanga conduite par leur président Didier Ndjungu Kashala. De 34 cyclistes enregistrés, 4 ont été écartés par le président de la commission médicale Dr John Ilunga pour un problème de santé. Finalement 30 cyclistes ont pris effectivement le départ.

C’est au sprint que Loïc Tshiyana, fils de l’actuel entraineur national Roger Tshiyana a bouclé les 86 km de parcours de la traditionnelle course mémoire des martyrs de l’Indépendance (NDLR de la Mairie de Likasi jusqu’à Fungurume) en 2h45’ avec une moyenne de 31,17 km/h. Il a franchi la ligne d’arrivée en face de la tribune érigée sur la route Kasolondo en devançant Martino Mbiya de Lubumbashi classé 2è et Gaël Mubambe de Kolwezi classé 3è.  Cette arrivée était constatée par Me Leusain Kaleng,  autorité communale de Fungurume.

Remise des Prix           

Chaque coureur participant a reçu son prix des mains du Bourgmestre de Fungurume. Ce dernier a tenu à encourager personnellement à sa manière les cyclistes tout en promettant un soutien tout azimut au Cercle de cyclisme de Fungurume.

Pour la suite, c’est le 17 janvier 2024 que la Ligue Provinciale de Cyclisme du Katanga va clôturer sa saison sportive avec le Grand Prix Brasimba. Pour ce qui est du parcours, tout partira du site touristique de Patrice Emery Lumumba au village Shilatembo et l’arrivée sera constatée devant le Gouvernorat du Haut Katanga sur l’avenue Kasa-Vubu.

Antoine Bolia  




Crue d’eau à Limete et Barumbu : Les constructions anarchiques au banc des accusés

La fin de l’année 2023 et le début 2024 a été une période de grincement de dents pour certaines populations de la ville de Kinshasa, notamment Ngaliema, Mont-Ngafula, Limete et Barumbu.

Des morts et de biens perdus suite aux inondations du fleuve Congo, une situation attribuée aux auteurs des constructions anarchiques.

Au moins 300 personnes sont mortes suite aux inondations et glissements des terrains depuis le mois de décembre 2023. Une situation notamment aggravée par le dérèglement climatique. Un phénomène qui pourrait encore s’accentuer

Les experts estiment à 2,9 millions le nombre de personnes déplacées à cause des graves inondations qui ont frappé l’Afrique Centrale et de l’Ouest. La République démocratique du Congo n’est pas épargnée par cette calamité naturelle. En décembre 2022, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) avait rapporté qu’au moins 169 personnes étaient mortes  à cause des pluies dévastatrices qui se sont abattues sur la capitale Kinshasa. Les communes de Mont-Ngafula et de Ngaliema ont été les plus touchées par ces pluies diluviennes.

Les inondations pendant la saison des pluies dans la capitale de la RDC, Kinshasa, ne sont pas un phénomène nouveau. On observe que lorsqu’il pleut, l’eau ne peut pas s’écouler parce que les gens ont bloqué les voies d’évacuation avec des constructions anarchiques et le blocage des caniveaux. Année après année, ce phénomène s’amplifie, et   suscite un questionnement sur le niveau de préparation de la population et des autorités de la Rdc pour y faire face.

Raison pour laquelle le Laboratoire d’Accélération du PNUD en RDC a collaboré avec Standard Insights, (une société de recherche qui s’appuie sur des systèmes intégrant l’intelligence artificielle pour analyser les données d’enquêtes en temps réel via les médias sociaux) afin d’améliorer la prise de décision et la détection des crises. Cette étude préliminaire vise à montrer comment les approches innovantes dans l’analyse de données en temps réel peuvent conduire à une meilleure gouvernance et comment des méthodes non conventionnelles de collecte des données peuvent être utiles pour l’élaboration des politiques et la prise de décision rapide. Cette collaboration a abouti à la conception d’une enquête basée sur les médias sociaux ciblant un groupe démographique d’individus résidant dans les villes de Kinshasa et de Lubumbashi.

Un échantillon de 703 personnes vivant à Kinshasa ou à Lubumbashi et âgées de plus de 18 ans a été constitué. Bien que cette question reste sur la table, la capitale de la République démocratique du Congo demeure dans un calvaire.

Nonobstant les communes de Ngaliema et Mont- Ngafula gravement touchées par ce drame, la commune de Limete dans les quartiers Ndanu, Kingabwa, Mbamu, Nzadi et une partie de la commune de Barumbu  sont victimes de crue d’eau.

En effet, certaines populations de ces coins de la capitale  congolaise utilisent  des pirogues pour  leurs déplacements et les autres ont vidé leurs ménages. Il faut rappeler que ce débordement du fleuve Congo s’observe après 5 ans sur toute l’étendue de la capitale.

 Jean-Luc Lukanda




Fraudes électorales : La CENI suspend son logisticien à Luilu dans la province de LOMAMI (décision)

Le chargé de la logistique de la CENI à Luilu dans la province de Lomami a été suspendu à titre préventif pour une durée de 15 jours. La centrale électorale reproche à Erick Kabeya, selon un communiqué publié le lundi 8 janvier, son implication présumée dans l’organisation de la fraude électorale lors des élections générales de décembre 2023 en République démocratique du Congo.

“Des photos et des vidéos très compromettantes de vous, datant de la nuit du 22 au 23 décembre 2023, ont défrayé la chronique sur les réseaux sociaux. Celles-ci montrent comment vous avez mis des machines à voter et des bulletins de vote à la disposition de certains candidats pour leur utilisation frauduleuse. On se trouve même devant des aveux qui ne laissent aucun doute sur votre implication dans l’organisation de la fraude.” peut-on lire dans cette correspondance signée par le secrétaire exécutif national de la CENI Toto Mabiku

Le bureau de la CENI promet de statuer définitivement dans les jours à venir à l’issue de l’enquête qui sera incessamment enclenchée.

Derick Katola




Echéance fiscale 2024 : Michée Musaka, n°1 de la DGRK sollicite l’accompagnement de la FEC

M.Michée Musaka Mayelenkay, Directeur général de la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK), a eu ce lundi 08 janvier 2024, une séance de travail avec le Secrétaire Général de la Fédération des Entreprises du Congo, John Nkono Mubualudimi.

Au menu de cette séance de travail, l’échéance fiscale 2024, communément appelé “la grande échéance”.

Cette grande échéance concerne l’impôt foncier et l’impôt sur les revenus locatifs.

Pendant ce temps, a souligné le Directeur Général de la DGRK, il y a aussi d’autres échéances notamment celle du 10 janvier 2024 qui concerne la retenue sur loyers.

Le Numéro 01 de la DGRK est venu solliciter l’accompagnement de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), afin de sensibiliser les opérateurs économiques de la capitale concernés par la grande échéance du 01er février sur la déclaration et le paiement de l’impôt foncier exercice 2024 et de l’impôt sur les revenus locatifs exercice 2024, revenus 2023.

“Nous sommes là pour sensibiliser davantage les membres de la FEC qu’ils soient très bien informés que nous sommes déjà en pleine échéance fiscale de l’impôt foncier et de l’impôt sur les revenus locatifs”, a déclaré à la presse le DG de la DGRK, Michée Musaka Mayelenkay, à la fin de cette séance de travail.

Le Patron de la DGRK a profité de l’occasion pour vulgariser  les trois Arrêtés liés aux impôts, à savoir, l’Arrêté du ministre provincial numéro 015/CAB/MIN.PROV/FIN.ECO/2023 du 07 décembre 2023 modifiant l’Arrêté du ministre provincial Numéro 016/CAB/MIN.PROC/FIN.ECO/2022 du 14 octobre 2022 fixant les taux de l’impôt sur les revenus locatifs ; l’Arrêté du ministre provincial N°016/CAB/MIN.PROV/FIN.ECO/2023 du 07 décembre 2023 portant modalités de perception de l’impôt sur les revenus locatifs provenant des indemnités de logement des rémunérés dans la ville province de Kinshasa et l’Arrêté du ministre provincial N° 017/CAB/MIN.PROV/FIN.ECO/2023 du 07 décembre 2023 modifiant et complétant l’arrêté N° 007/CAB/MIN.PROV/FIN.ECO/2022 du 30 mars 2022 fixant les taux de l’impôt sur la superficie des propriétés foncières bâties et non bâties de la ville de Kinshasa.

De son côté, le Secrétaire général de la Fédération des Entreprises du Congo, John Nkono Mubualudimi a salué l’initiative du DG de la DGRK.

Les deux parties se sont convenues de se retrouver le jeudi 18 Janvier  avec les opérateurs économiques, membres de la FEC pour une matinée d’informations qui sera animée par le Directeur général de la DGRK,  Michée Musaka Mayelenkay.




Denis Kadima, Udps, Union sacrée et DEV

Le quatrième motif évoqué par la Céni pour invalider 82 candidats à la députation nationale est détention illégale des DEV (Dispositifs Électroniques de Vote).  Ce qui veut simplement dire que ces DEV sont soit sortis légalement ou illégalement du stock de la Céni, soit  acquis par d’autres voies par ceux qui les ont détenus.  Partons cependant de la logistique du stock de la Céni, car avec la seconde éventualité (acquisition parallèle, donc incontrôlée, de ce type de matériel par n’importe qui), plus rien ne justifiera le maintien des scrutins. Tout plaidera pour l’annulation pure et simple.

Par contre, avec la première éventualité, la logique est que la Céni doit avoir codifié au préalable les DEV et a su, avant dispatching, que tel appareil était pour tel centre, voire pour tel bureau de vote parmi les 75.478 cartographiés.

S’il se trouve qu’un DEV n’y a pas été aux heures de fonctionnement légales (6h00 à 17h00 en heure locale), la Céni l’aurait su en temps réel et devrait alerter les services compétents. Notamment la sécurité !

Or, elle ne l’a pas fait.

Et elle sait pourquoi.

Au travers de toute la bataille de communication à laquelle elle se livre maintenant pour rassurer l’opinion quant à la fiabilité du dispositif électronique sécuritaire placé dans chaque DEV, dispositif lui ayant permis de découvrir des cas de bourrage d’urnes et de détention illégale de ce matériel, la Céni reconnaît implicitement avoir piégé les détenteurs concernés.

On peut la féliciter pour cette initiative d’assainissement des mœurs utile pour les scrutins à venir.

Dans ce cas, la déduction à en tirer est que la Céni l’a fait exprès pour les candidats de l’Union sacrée de la nation à tous les niveaux car, au regard des dossiers des candidatures reçues pour les scrutins du 20 décembre 2023, Denis Kadima savait que l’USN détenait le record évaluable à plus de 95 % de postulants.

La question pertinente, à ce moment, est de savoir au détriment de qui l’a-t-il fait ? Réponse simple : évidemment des candidats de l’USN à tous les niveaux.

Cette réponse suscite et justifie pleinement la question conséquente : au profit de qui ?

Réponse : SVP ! Ne suivez pas mon regard rendu soupçonneux par tous ces agendas cachés concourant au même dessein : le plan de redessiner  la RDC !

Et pour cause…

Les articles évoqués dans le communiqué de la Céni n°002/CENI/2024 du 5 janvier 2024 pour invalider les candidats députés n’ont aucun lien, par exemple, avec le bourrage d’urnes et la détention illégale des DEV. Il s’agit des articles 29, 30 et 31 de la loi électorale n°06/006 portant  organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011, la Loi n°15/001 du 12 février 2015 et la Loi n°17/013 du 24 décembre 2017, articles maintenus en l’état dans la loi électorale °22/029 du 29 juin 2022.

Tenez !

L’article 29 porte sur les rassemblements électoraux au cours de la campagne électorale.

Or, lancée le 19 novembre, la campagne électorale s’est arrêtée le 18 décembre 2023.

L’article 30 porte sur l’apposition d’affiches, de photos et autres effigies de propagande électorale pendant la campagne électorale.

Comme relevé ci-dessus, la campagne électorale a été liquidée le 18 décembre 2023.

Quant à l’article 31, il est relatif à l’interdiction faite aux agents de carrière des services publics de l’Etat, aux magistrats, aux membres des Fardc, de la Pnc et des services de sécurité de postuler aux élections, “à l’exception des candidats ayant sollicité leur mise en disponibilité, les retraités ou ceux ayant démissionné, selon le cas, conformément aux dispositions des statuts qui les régissent”.

En plus, le dernier paragraphe du Communiqué est suffisamment interpellateur. En voici la formulation intégrale : “La Commission ad hoc continue à enregistrer les dénonciations en rapport avec des cas de vandalisme, de détention illégales des dispositifs électroniques de vote ainsi que de violences perpétrées sur les électeurs et le personnel de la CENI. Les sanctions appropriées seront prises à l’endroit de tout candidat et agent qui serait impliqué dans les cas précités”.

Dès lors que les investigations se poursuivent, qu’est-ce qui justifie l’initiative d’invalidation des coupables qui, jusqu’à preuve du contraire, bénéficient de la présomption d’innocence, sinon de susciter une crise post-électorale de nature à affecter la conscience et l’unité nationales ?

Ou, une sanction aussi sévère d’invalidation relève-t-elle de la compétence de la Céni ou des Cours et Tribunaux !

Tout le monde l’aura constaté : au moment où les articles 29 et 30 étaient violés délibérément avec l’affichage et la campagne électorale anticipés, la Céni s’est tue.

Aujourd’hui, elle lève la voix, et pour un acte d’une gravité extrême, l’Udps Denis Kadima se rabat sur le rapporteur de la Céni, l’Ups Patricia Nseya, et cela pour les premières élections du régime Udps.

Quelque part, quelqu’un sait pourquoi et pour qui roule-t-il dans ce qui a tout du chaos planifié dans le sens de discréditer ce parti !

Normalement, tous les membres de l’Udps ayant concouru d’une manière ou d’une autre à l’opprobre jetée sur le parti sont à sanctionner, et ceux qui sont censés rendre le tablier devraient le faire sans nécessairement y être contraints.

C’est d’abord cela, l’Etat de droit qu’on prône depuis 1982.

Omer Nsongo die Lema




40ème lettre sociale congolaise : Impératifs catégoriques pour atteindre la « Rdc » de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo en Rdc : la réhabilitation de la Fonction politique, la rationalisation de la gestion du mandat politique et l’administration de la justice sociale

Chères lectrices, chers lecteurs;

  1. La RDC est le sigle des Reconnaissance, Développement et Crédibilité qui sont des Objectifs Stratégiques Prioritaires autour desquels doit s’articuler l’action politique de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo transformant le défi de la bonne gouvernance en République démocratique du Congo.
  2. De ce fait la RDC m’a paru une pensée politique rationalisée, car, les sociétés humaines qui avancent et se développent en maitrisant les impondérables de la nature et les besoins de leurs peuples sont celles qui ont produit, en amont, la pensée et l’on diffusée sous plusieurs formes à travers toutes leurs couches sociales. La fonction anthropobibliologique de la pensée diffusée est rationaliser les pratiques politiques, sociales, culturelles…
  3. C’est dans cette optique que la RDC contenue dans le discours de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo du 12 octobre 2023 consécutif à son investiture du titre de Docteur Honoris Causa de l’Université de Kinhsasa revêt un caractère rationnel. Dans ce discours Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo exprimait entre autres son aspiration à renouveler son contrat démocratique avec son peuple en transformant le défi de la bonne gouvernance en une action politique articulée sur trois objectifs stratégiques prioritaires qui sont la RDC (Reconnaissance, Développement, Crédibilité).
  4. De ces trois objectifs, je m’appesantis sur le premier objectif stratégique prioritaire qui est la Renaissance parce que la justification de Félix Tshisekedi Tshilombo pour ce premier objectif est que la République démocratique du Congo est en train de se restaurer de l’intérieur par la Renaissance. Se restaurer de l’intérieur renvoie à la pédagogie du Développement de Mabika kalanda.
  5. Disons que la pédagogie du développement est une praxis consécutive à la mise en évidence de l’échec du système politique congolais par Mabika Kalanda. Au sujet de cette mise en évidence, Ndia Bintu Kayembe(2018) écrit : « l’auteur met en évidence, avec des exemples à l’appui, l’impréparation des congolais à la gestion des affaires de l’Etat ainsi que leurs caractéristiques essentielles de jouisseurs egocentriques et/ou socio centriques et l’absence totale des préoccupations pour l’intérêt national et le bienêtre des populations congolaises ».
  6. Pour ce faire Ndia Bintu Kayembe a conceptualisé la pédagogie du développement de Kalanda « comme un outil biphasé du développement dont la première phase est la bataille endogène pour un changement de mentalité, de comportements et de la façon de percevoir le monde. Kayembe montre que la bataille endogène conduit à une conscience nationale, à une victoire intérieure et habilite les congolais à lutter efficacement contre les facteurs/acteurs exogènes qui entravent le développent de la République démocratique du Congo ».
  7. L’une des conséquences de l’échec du système politique congolais est la prolifération des pseudo-politiciens, des délateurs, des profiteurs, des voleurs, des hypocrites, des indisciplinés, des corrupteurs, des corrompus, des insouciants et inconscients, des égoïstes, des fraudeurs…
  8. Ainsi donc la lutte contre les faiblesses intérieures et fondamentales est susceptible de forger la conscience nationale qui fait grandement défaut à la plupart des congolais qui se disent femmes et hommes politiques
  9. A la prolifération des pseudopoliticiens congolais s’ajoute aussi la famine intellectuelle dans le chef de la plupart des demandeurs du mandat politique.
  10. Pourtant tout en accordant à l’action politique une certaine dignité, Aristote met en lumière le primat de la vie intellectuelle sur la politique. Et, Alvin Toffler(1991) montre que de nos jours « la lutte pour le pouvoir est essentiellement la lutte pour la distribution du savoir et la possibilité d’y accéder ». Hélas, la campagne électorale du 19 novembre au 18 décembre 2023 nous a permis de nous rendre compte du degré de la famine intellectuelle de celles et ceux qui sollicitaient le mandat politique auprès du peuple congolais.
  11. Alors qu’avec l’avènement de la 3ème République en 2006, nous espérions l’éclosion des nouveaux acteurs politiques congolais capables de gouverner le pays avec compétence, éthique et sens du bien-être du peuple congolais.
  12. Qu’à cela ne tienne, la Pédagogie du Développement tirée de La remise en question. Base de la décolonisation mentale de Mabika Kalanda et la Renaissance tirée de la RDC de Tshisekedi Tshilombo sont deux rationalités pour le fonctionnement harmonieux d’une société congolaise démocratique.
  13. La remise en question. Base de la décolonisation mentale de Mabika Kalanda aurait dû contribuer au fonctionnement harmonieux de la société congolaise si les dirigeants des différents secteurs de notre société s’en étaient appropriés l’utilisation. Malheureusement la remise en question. Base de la décolonisation mentale a alimenté et alimente encore les débats et les écrits des scientifiques tant au pays qu’à l’extérieur du pays.
  14. L’avantage qu’a la RDC de Félix Tshisekedi tshilommbo est qu’elle a été pensée, conçue et communiquée par un auteur – penseur qui vient d’être réélu le 20 décembre 2023 à la Magistrature Suprême de la République démocratique du Congo. C’est à lui qu’incombe la responsabilité éthique et managériale de veiller à l’utilisation et à la socialisation de la RDC afin qu’elle imprègne les pratiques politiques et sociales pour la transformation de la société congolaise tout entière.
  15. Félix Antoine Tshisekedi tshilombo ayant renouvelé son contrat démocratique avec le peuple congolais le 20 décembre 2023 comme il l’avait exprimé le 12 octobre 2023, il y a donc les impératifs catégoriques pour atteindre la RDC annoncée le 12 octobre 2023. Ces impératifs catégoriques sont la réhabilitation de la fonction politique, la rationalisation de la gestion du mandat politique et l’administration de la justice sociale.
  16. La réhabilitation de la fonction politique revêt toute son importance pour débusquer et à écarter sans complaisance ni laxisme au besoin punir sans faiblesse les corrompus, les corrupteurs, les fraudeurs, les antinationaux, les roublards et les paresseux qui ruinent la RDC ou la desservent pour leurs intérêts personnels.
  17. Pourtant la vision téléologique de la politique selon Aristote est le grand bien, c’est-à-dire le bien de tous. Pour Georges Ndumba Y’Oole l’Ifefo (1993) la politique est « ce qui a trait à la vie collective dans un groupe d’hommes organisé ».
  18. Vu la banalisation de la politique par rapport au sens fondamental de cette dernière s(politique), Bakole wa Ilunga(1985) montre que « c’est aux leaders et cadres qu’incombent la tâche d’enlever du mot « politique » les connotations de mensonge, d’intrique, de profit dont il est trop souvent entaché ».
  19. C’est ici qu’il convient de rappeler cette phrase de Sacha Guitry : « Ne cherchez pas des gens qui vous donnent des conseils… regardez plutôt ceux qui donnent des exemples ». Oui, c’est vrai, l’un des maux dont souffre la RDC est l’incapacité de la plupart des dirigeants d’allier la parole avec la pratique.
  20. De la réhabilitation de la fonction politique nous passons à la rationalisation de la gestion du mandat politique. L’exigence de cette rationalisation est déjà posée par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dans son discours du 13 décembre 2021, au parlement congolais, en ces termes : « Nos préoccupations demeurent fondamentalement celles d’apporter des réponses aux problèmes permanents de notre peuple en vue de consolider le contrat social qui le lie à nous, ses représentants, appelés à défendre ses intérêts et à réaliser son bonheur ».
  21. Cependant, la mauvaise gestion du mandat politique obtenu par voie des urnes a fait que la majorité de notre peuple se trouve encore abandonné à son triste sort comme l’avaient déjà stigmatisé les Evêques de l’Eglise Catholique romaine du Zaïre en 1995. Dans leur message intitulé « Des dirigeants nouveaux pour le salut du peuple » adressé aux catholiques et aux hommes de bonne volonté publié en cette même année par la revue Zaïre Afrique, ils montraient que le peuple se trouvait dans une immense détresse. Ce peuple-là était trahi par ses dirigeants, il se trouvait abandonné à son triste sort par ceux qui prétendaient parler en son nom. Pour les prélats catholiques la seule voie d’issue pour ce peuple était de prendre ses responsabilités et de se donner de nouveaux dirigeants et ce, par les « élections » qu’ils qualifiaient d’ « un nécessaire et urgent arbitrage du peuple » (Evêques du Zaïre 1995).
  22. En 2006, soit 11 ans après ce message des Evêques de l’église catholique romaine, les premières élections présidentielle, législative et provinciale pluralistes de la 3ème République ont été organisées. Les mêmes élections ont été organisées en 2011 et 2018. C’est au 4ème cycle électoral que les élections présidentielle, législative, provinciale et communale ont été organisées.
  23. Mais, l’expérience contemporaine congolaise a montré que les élections politiques n’ont pas apporté des solutions attendues par le peuple congolais dès l’avènement de la 3ème République annoncé le 24 avril 1990. Car, les élections sont devenues une opportunité qu’exploitent certains pseudopoliticiens narcissiques et cupides afin de diviser et tuer les congolais pour leurs intérêts personnels. Ces derniers font de la misère des congolais leur source d’honneur et des pouvoirs politique et financier.
  24. Cette situation peu politique justifie l’engouement des candidats à la sollicitation du mandat politique. L’analyse comparative des nombres des candidats à l’élection Présidentielle en République Arabe d’Egypte et en République démocratique du Congo nous permet de nous rendre compte de cet engouement par des candidats dont le seul plaisir était de déposer leurs candidatures.
  25. Avec une population estimée à 105 millions d’habitants en 2023, la République Arabe d’Egypte n’a connu que 4 candidats présidents de la République à l’élection présidentielle du 18 décembre 2023. Par contre, avec une population estimée à 102 millions d’habitants en 2023, la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) de la République démocratique du Congo a réceptionné 26 candidatures au poste du président de la République à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. Pour 500 sièges à l’assemblée nationale, il y a eu plus de 25.OOO candidats députés nationaux. Que dire des candidats députés provinciaux et conseillers communaux ?
  26. Il manque d’éthique à la plupart des aspirants mandataires politiques et même à certains mandataires politiques. Cependant la première condition du règne de l’éthique est » le pouvoir est fait pour servir, il est passager », d’un côté et, l’autre, « l’argent ne sert qu’à satisfaire le besoin, au-delà, il est inutile ». Dans son livre intitulé Repères pour un développement humain et solidaire, Paul Houée(2009) revient avec Paul Ricœur sur la visée éthique, caractérisée par sa fin, qui se définit comme « la visée de la vie bonne, avec et pour les autres dans les institutions justes ».
  27. C’est donc le manque d’éthique qui a poussé certains candidats députés nationaux et provinciaux à frauder les suffrages pour obtenir malhonnêtement le mandat politique. Chapeau bas au Président de la Commission Electorale nationale Indépendante qui a débusqué ces fraudeurs qui ne seraient pas à leur première fois de frauder. Certains d’entre eux se sont fait appelés pompeusement Excellence et Honorable alors qu’ils n’ont pas de valeurs républicaines.
  28. Ainsi, la rationalisation de la gestion du mandat politique est donc la condition sine qua non de l’administration de la justice sociale que nous abordons dans les lignes qui suivent.
  29. L’exercice des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif sans justesse est à la base de l’injustice sociale qu’ont connue et connaissent encore certains congolais. Pourtant la justice sociale est fondée sur l’égalité des droits pour les peuples et la possibilité pour tous êtres humains sans discrimination de bénéficier du progrès économique et social.
  30. Face à l’injustice sociale, la sollicitation du mandat politique devenait ou devient une voie par excellence de fuir la misère pour accéder aux institutions politiques où les mandataires politiques bénéficient des avantages économiques et sociaux liés à l’exercice de la fonction politique au nom de la justice distributive.
  31. Cette attitude sous-tend non seulement la résignation des certains congolais de lutter contre l’injustice sociale, mais aussi et surtout l’esprit de jouissance qui caractérise la plupart des pseudopoliticiens congolais. Mabika Kalanda stigmatise cette attitude peu politique qui a commencé dès la première législature de la première république. Il présente à la page 60 de son livre ci-haut cité l’extrait du quotidien Le Courrier d’Afrique des 1, 2,3 et 4 juillet 1960 : « A peine élus, nos parlementaires et nos ministres discutent indemnités…lors de la première séance, ils parlent de porter leurs indemnités de 100.000 à 500.000 francs par an ». Aujourd’hui l’engouement de sollicitation du mandat politique est aussi motivé par les émoluments faramineux que touchent les mandataires politiques pendant que la majorité de notre peuple croupit encore dans la misère.
  32. La réhabilitation de la fonction politique, la rationalisation de la gestion du mandat politique et l’administration de la justice sociale sont donc des impératifs catégoriques pour atteindre la RDC.
  33. J’ai fait ma part par ma coupe pleine.

Fait à Kinshasa, le 08 janvier 2024

Jean Joseph NGANDU NKONGOLO

Anthropobibliologue, Expert en Anthropo-Bibliologie du Travail, Formateur Psycho SocioProfessionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail

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