Conseiller du Conseil consultatif des Nations Unies sur l’IA : Un frère franciscain nommé président de la Commission sur l’intelligence artificielle du gouvernement italien

Le gouvernement italien a nommé le frère franciscain Paolo Benanti président de la Commission pour l’intelligence artificielle (IA), en raison de ses compétences et de son impartialité. Le frère Paolo était déjà conseiller du Conseil consultatif des Nations Unies sur le même sujet, étant le seul Italien à faire partie de l’organisme créé en octobre 2023 par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

La nomination, annoncée par le sous-secrétaire de la présidence du gouvernement italien peu avant Noël 2023, prendra effet au début de l’année 2024. L’une des premières tâches de frère Paolo est de préparer un rapport sur l’IA pour le Premier ministre, Georgia Meloni.

Dans une récente interview accordée à une chaîne de télévision nationale, le père Paolo parle de la nécessité d’une algoréthique. Le pape François est allé dans le même sens lorsqu’il a déclaré à la fin du mois de mars 2023 : « Dans les processus décisionnels sociaux et économiques, nous devons être prudents et ne pas confier les jugements à des algorithmes qui traitent des données collectées, souvent subrepticement, sur les personnes, leurs caractéristiques et leurs comportements antérieurs. Ces données peuvent être entachées de préjugés sociaux et d’idées préconçues. Mais surtout, parce que le comportement passé d’une personne ne doit pas être utilisé pour lui refuser la possibilité de changer, de grandir et de contribuer à la société. Nous ne pouvons pas permettre aux algorithmes de limiter ou de conditionner le respect de la dignité humaine, ni d’exclure la compassion, la miséricorde, le pardon et, surtout, l’ouverture à l’espoir de changement de l’individu. »

Ce frère franciscain de 50 ans est titulaire d’un doctorat en théolo

gie.




Reconnue depuis 1924 : L’Institution thérésienne fête ses 100 ans 

L’Institution thérésienne célèbre cette année le centenaire de son approbation pontificale, datant du 11 janvier 1924 et signée par le pape Pie XI. Elle a été fondée en 1911 par saint Pedro Poveda Castroverde, prêtre espagnol, mort martyr en 1936 et canonisé en 2003.

En ce début de 20e siècle, le saint espagnol avait constaté que les femmes désiraient s’engager au service de l’Église pour l’annonce de l’Évangile, mais également au service de la société, dans le monde de l’éducation et de la culture, et en particulier auprès des personnes les plus défavorisés.

En fondant l’association, il voulait ainsi leur donner un espace pour agir et développer leurs projets dans une structure laïque. Avec l’aide de la vénérable Josefa Segovia Moron, première directrice, l’Institution a pris une importance internationale, qui s’est poursuivie après le martyre du fondateur.

L’Institution thérésienne, dont le nom fait référence à sainte Thérèse d’Avila, femme de prière et d’action, regroupe aujourd’hui des femmes laïques consacrées à Dieu, mais également des laïcs hommes et femmes.

Présente dans 32 pays, elle compte quelque 4 100 membres. Elle dirige des écoles, des résidences universitaires, des centres socio-culturels, des centres de formation pour l’enseignement, des organisations de jeunes, des programmes de coopération internationale et une maison d’édition.

« Le centenaire est une nouvelle occasion d’ouvrir le charisme à davantage de jeunes, cherchant à vivre leur foi. L’Institution thérésienne est une proposition humanisante et transformante, enracinée dans l’Évangile de Jésus, et qui construit, à travers l’éducation et la culture, des réalités et des valeurs de paix, de justice, de compréhension et d’harmonie » explique l’Institution à l’occasion de ce grand événement des 100 ans d’approbation pontificale.




France : Les événements majeurs en 2024

La Direction de la communication de la Conférence des évêques de France (CEF) a communiqué fin décembre quelques grandes dates à venir pour les catholiques de France et du monde.

Des diocèses français vivront des années jubilaires

Chartres : Le 8 septembre 2024, en la fête de la nativité de la Vierge Marie, le diocèse de Chartres lancera le Jubilé de la crypte de la cathédrale de Chartres : 1000 ans de pèlerinages.

Paray-le-Monial : Pour commémorer le 350e anniversaire des apparitions du Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial, dans le diocèse d’Autun, un Jubilé d’un an et demi a débuté le 27 décembre 2023 et se clôturera le 27 juin 2025. « Rendre amour pour amour » est le thème de ce grand moment de pèlerinages, de liturgies et de rencontres.

En février, commémorations des 70 ans de l’appel de l’abbé Pierre

Hiver 1954. Toute la France connaît une vague de froid d’une intensité rare : les températures descendent en dessous de -10 °C. L’abbé Pierre lance, sur les ondes de Radio Luxembourg, un vibrant appel à la solidarité pour venir en aide aux personnes qui dorment dans la rue et déclenche « l’insurrection de la bonté » : « Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée… »

Le 9 mai, début des festivités du Jubilé de l’Espérance

Le pape François a annoncé la tenue d’un Jubilé en 2025 à Rome, ayant pour thème « Pèlerins de l’espérance ». Ce Jubilé succède au grand jubilé de l’An 2000 proclamé par saint Jean-Paul II et au jubilé extraordinaire de la Miséricorde (2016). Cette tradition, qui remonte à 700 ans, a lieu tous les vingt-cinq ans. 32 à 40 millions de pèlerins sont attendus dans la capitale romaine dont 800 000 Français.

L’Église catholique et les jeux olympiques

100 ans après, les Jeux Olympiques d’été reviennent en France du 26 juillet au 11 août 2024. L’Église sera présente aux côtés des millions de touristes et athlètes. Les organisateurs des JO ont demandé la présence d’une aumônerie sur le village des athlètes : un rappel que le sport est une invitation au dépassement de soi, au service de la personne, de sa dignité et du bien commun.

« Holy Games » est le programme de mobilisation de l’Église catholique pour accompagner le monde du sport. Les 18-30 ans sont invités à rejoindre des groupes d’accueil des touristes et des athlètes : du sport, des temps fraternels et solidaires, l’animation des parvis, l’accueil dans les églises, des veillées, des messes dans toutes les langues.

En octobre, conclusion du Synode démarré en 2021

Le 12 décembre 2023, le Secrétariat général du Synode a donné à toute l’Église la feuille de route pour les prochains mois. Il s’agit d’un document indiquant la méthode proposée pour poursuivre la marche synodale d’ici la phase conclusive d’octobre 2024.

Comment être une Église synodale en mission ? Quelles structures ? Quels processus ? Quels ministères ?… Il s’agit, dans nos paroisses, dans nos diocèses, de « favoriser l’implication effective de tous et de chacun », se mettre à l’écoute de tous, en particulier des plus pauvres.

8 décembre, réouverture de la Cathédrale Notre-Dame de Paris

La cathédrale de Paris sera rouverte au culte le jour de l’Immaculée Conception. L’édifice a retrouvé sa flèche récemment, mais les travaux continueront encore jusqu’à l’ouverture.

Ce moment marquera également la fin des États généraux du patrimoine religieux, démarche de l’Église de France qui vise à aider les propriétaires, les affectataires et les communautés à mieux connaître et valoriser le patrimoine sacré dont ils s

ont dépositaires.




Les Conférences épiscopales d’Afrique tranchent : « Pas de bénédiction pour les couples homosexuels dans toutes les Églises d’Afrique »

Le cardinal Fridolin Ambongo, président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) et archevêque métropolitain de Kinshasa, a publié ce jeudi 11 janvier 2024 un communiqué au nom de la SCEAM, affirmant qu’il n’y aura pas de bénédictions données aux couples homosexuels dans toutes les Églises d’Afrique.

Voici le communiqué du cardinal Ambongo dans son intégralité :

Chers frères et sœurs dans le Seigneur,

Grâce et paix !

Le message que je vous transmets aujourd’hui a reçu l’accord de Sa Sainteté le pape François et de Son Éminence le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi. Il présente un résumé consolidé des positions adoptées par diverses conférences épiscopales nationales et interterritoriales à travers le continent africain, en réponse à la publication de la Déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi Fiducia supplicans du 18 décembre 2023. Au sein de l’Église Famille de Dieu en Afrique, cette Déclaration a provoqué une onde de choc, elle a semé confusions et troubles dans les esprits de nombreux fidèles laïcs, des personnes consacrées et même des pasteurs et a suscité de vives réactions.

La synthèse des réponses des conférences épiscopales africaines met en lumière une compréhension et une approche communes de leur part. Elle englobe leurs vues sur la doctrine inchangée du mariage au sein de l’Église, la prise en charge pastorale étendue à tous les membres de l’Église et leur position unifiée sur les unions homosexuelles.

1. Doctrine inchangée sur le mariage et sur la sexualité

Dans leurs différents messages, les conférences épiscopales de l’Église Famille de Dieu en Afrique commencent par réaffirmer leur indéfectible attachement au Successeur de Pierre, leur communion avec lui et leur fidélité à l’Évangile. Elles reconnaissent collectivement que la doctrine de l’Église sur le mariage et la famille reste inchangée. Elles ont toutes relevé les passages où Fiducia supplicans a réaffirmé cette position traditionnelle de l’Église et a exclu explicitement la reconnaissance du mariage homosexuel. Cette position, enracinée dans les Saintes Écritures, a été enseignée sans discontinuité par le Magistère universel de l’Église. Par conséquent, les rites et prières qui pourraient brouiller la définition du mariage – comme union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, ouverte à la procréation – sont considérés comme inacceptables. La distinction faite par Fiducia supplicans entre les bénédictions liturgiques ou rituelles formelles et les bénédictions spontanées, n’entend pas imposer des bénédictions pour les couples irréguliers et les couples de personnes de même sexe (cf. 31) même si le document dit qu’elles « devraient être effectuées en dehors des cadres liturgiques » (cf. 31 & 38).

2. Soin et orientation pastoraux

À travers les déclarations des conférences piscopales, l’Église en Afrique, en tant que Famille de Dieu, réaffirme son engagement à poursuivre l’assistance pastorale à tous ses membres. Le clergé est encouragé à offrir un soin pastoral accueillant et soutenant, particulièrement aux couples en situations irrégulières. Les conférences épiscopales africaines soulignent que les personnes à tendance homosexuelle doivent être traitées avec respect et dignité, tout en leur rappelant que les unions de personnes de même sexe sont contraires à la volonté de Dieu et en peuvent donc pas recevoir la bénédiction de l’Église.

3. Position sur les unions homosexuelles et les couples de même sexe

Les conférences épiscopales préfèrent en général – chaque évêque restant libre dans son diocèse – ne pas offrir de bénédictions aux couples de même sexe. Cette décision découle de la préoccupation concernant la confusion potentielle et le scandale au sein de la communauté de l’Église. L’enseignement constant de l’Église décrit les actes homosexuels comme « intrinsèquement désordonnés » (Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration Persona Humana, n. 8) et contraires à la loi naturelle. Ces actes, considérés comme excluant le don de la vie et manquant de complémentarité affective et sexuelle véritable, ne doivent être approuvés en aucune circonstance (Catéchisme de l’Église catholique, n. 2357).

Pour étayer cette position, une grande majorité des interventions des évêques africains s’appuie avant tout sur la Parole de Dieu. Elles citent les passages qui condamnent l’homosexualité, notamment Lv 18, 22-23 où l’homosexualité est explicitement prohibée et considérée comme une abomination. Ce texte législatif témoigne de ces pratiques dans l’environnement d’Israël, comme d’autres pratiques que Dieu interdit, tel que l’infanticide (cf. Le sacrifice d’Isaac). Une conférence épiscopale a ajouté le scandale des homosexuels de Sodome (cf. Gn 19, 4-11). Dans la narration du texte, l’homosexualité est si abominable qu’elle entraînera la destruction de la ville. Dans le Nouveau Testament, saint Paul, dans l’épitre aux Romains, condamne lui aussi ce qu’il appelle des rapports contre nature (cf. Rm 1, 26-33) ou mœurs infâmes (cf. 1Co 6, 9-10). En plus de ces raisons bibliques, le contexte culturel en Afrique, profondément enraciné dans les valeurs de la loi naturelle concernant le mariage et la famille, complique davantage l’acceptation des unions de personnes de même sexe, car elles sont considérées comme contradictoires aux normes culturelles et intrinsèquement mauvaises.

4. Déclaration conclusive

En résumé, les conférences épiscopales à travers l’Afrique, qui ont fortement réaffirmé leur communion avec le pape François, estiment que les bénédictions extra-liturgiques proposées dans la Déclaration Fiducia supplicans ne pourront pas se faire en Afrique sans s’exposer à des scandales. Elles rappellent, comme le fait clairement Fiducia supplicans, au clergé, aux communautés religieuses, à tous les croyants et aux personnes de bonne volonté, que la doctrine de l’Église sur le mariage chrétien et la sexualité reste inchangée. Pour cette raison, nous, évêques africains, ne considérons pas comme approprié pour l’Afrique de bénir les unions homosexuelles ou les couples de même sexe parce que, dans notre contexte, cela causerait une confusion et serait en contradiction directe avec l’éthos culturel des communautés africaines. Le langage de Fiducia supplicans demeure trop subtil à comprendre pour les gens simples. Par ailleurs, il reste très difficile de convaincre que des personnes de même sexe qui vivent dans une union stable ne revendiquent pas la légitimité de leur propre statut.

Nous, évêques africains, insistons sur l’appel à la conversion de tous. À la manière d’Osée, Jésus vient pour témoigner de la tendresse de Dieu : « Il n’est pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,3). Cela ne fait aucun doute. Mais Jésus tend aussi la main au pécheur pour qu’il se lève, pour qu’il se convertisse (cf. Mc 1, 5). Après avoir témoigné de tant de tendresse pour la femme adultère, il lui dit : « va désormais, ne pèche plus » (Jn 8, 11). Comme sel de la terre et lumière du monde (cf. Mt 5, 13-14), la mission miséricordieuse de l’Église est d’aller à contre-courant de l’esprit du monde (cf. Rm 12, 2) et de lui proposer le meilleur, même s’il est exigeant.

Certains pays préfèrent avoir plus de temps pour l’approfondissement de la Déclaration qui, en fait, propose la possibilité de ces bénédictions mais ne les impose pas. Quoi qu’il en soit, nous réfléchirons encore sur la valeur du thème général de ce document, au-delà des seules bénédictions pour les couples en situation irrégulière, c’est-à-dire sur la richesse des bénédictions spontanées dans la pastorale populaire.

Grâce et paix

« Grâce et paix » : c’est par ces mots repris à saint Paul qu’en communion avec Sa Sainteté le pape François et tous les évêques africains, en tant que président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), je termine ce message appelant ainsi les communautés chrétiennes à ne pas se laisser ébranler. Sa Sainteté le pape François, farouchement opposé à toute forme de colonisation culturelle en Afrique, bénit de tout cœur les peuples africains et les encourage à demeurer fidèles, comme toujours, à la défense des valeurs chrétiennes.




Fiducia supplicans : La Conférence des évêques de France encourage aux pasteurs à bénir généreusement les personnes qui (…) demandent humblement l’aide de Dieu »

La déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi Fiducia Supplicans, datée du 18 décembre 2023, a eu un retentissement certain dans l’opinion publique, en particulier à cause des sujets sensibles qu’elle aborde : celui de l’accompagnement dans l’Église des personnes homosexuelles vivant en couple d’une part et celui des personnes divorcées engagées dans une vie de couple d’autre part.

Le Conseil permanent reçoit cette déclaration comme un encouragement aux pasteurs à bénir généreusement les personnes qui s’adressent à eux en demandant humblement l’aide de Dieu. Ils les accompagnent ainsi sur leur chemin de foi pour qu’elles découvrent l’appel de Dieu dans leur propre existence et y répondent concrètement.

Fiducia Supplicans rappelle la doctrine de l’Église catholique qui, conformément « aux desseins de Dieu inscrits dans la création et pleinement révélés par le Christ Seigneur » (n° 11), comprend le mariage comme « union exclusive, stable et indissoluble, entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d’enfants » (n° 4). C’est ce que nous recevons de Jésus lui-même sur le mariage et son indissolubilité (cf. Mt 19, 3-9).

Nous recevons également de Jésus-Christ l’appel à un accueil inconditionnel et miséricordieux, puisque Jésus n’est « pas venu appeler des justes mais des pécheurs » (Mc 2, 17), que nous sommes tous. Fiducia Supplicans rappelle que ceux qui ne vivent pas dans une situation leur permettant de s’engager dans le sacrement de mariage, ne sont exclus ni de l’Amour de Dieu, ni de son Église. Elle les encourage dans leur désir de s’approcher de Dieu pour bénéficier du réconfort de sa présence et pour implorer la grâce de conformer leur vie à l’Évangile.

C’est en particulier à travers des prières de bénédiction, données sous une forme spontanée, « non ritualisée » (n° 36), hors de tout signe susceptible d’assimilation à la célébration du mariage, que les ministres de l’Église pourront manifester cet accueil large et inconditionnel.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France

Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, vice-président de la Conférence des évêques de France

Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, vice-président de la Conférence des évêques de France

S. Em. le Cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille

Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris

Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen

Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne

Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges

Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes

Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre




Avec cette crue du fleuve : « Il n’y a pas que les conséquences économiques, l’on redoute également de maladies comme le Choléra, etc. »

La crue du fleuve Congo a eu de nombreuses conséquences surtout dans le domaine économique. Toutes les activités économiques qui se déroulaient dans les quartiers de la ville de Kinshasa inondés sont paralysées. Si dans certains quartiers, elles tournent au ralenti, dans d’autres, elles ont complètement cessé au grand dam des habitants de ces quartiers. Conséquences économiques de la crue du fleuve Congo à Kinshasa, un reportage de l’Agence Congolaise de Presse.

Au sortir du Boulevard du 30 Juin, à l’entame de l’avenue Poids Lourds, une grande artère qui longe le fleuve Congo, rien ne paraît à priori anormal. Mais, quelques mètres plus loin, une partie de cette artère est également sous les eaux, notamment, vers la société brassicole Bralima. Plus loin encore, ce sont des quartiers entiers qui sont engloutis sous les eaux débordantes du fleuve Congo. La prestigieuse Cité du Fleuve et ses environs sont complètement inondés. Pour circuler dans ce coin du quartier Kingabwa, il faut utiliser la pirogue, ce qui constitue une bonne affaire pour les pagayeurs. Si ces derniers se frottent les mains, les commerçants, eux, grincent des dents.

Mimie Bofonge est commerçante et victime d’inondation au quartier Kingabwa. Depuis la montée des eaux du fleuve jusque dans leurs maisons, rien ne marche pour leurs petits commerces. 

«La situation que nous vivons depuis la crue du fleuve, premièrement nous ne vendons plus comme avant. Beaucoup des personnes ont fui le quartier, nous n’avons plus d’électricité, même les robinets qui nous desservaient de l’eau potable sont immergés, nous n’avons plus d’eau. Nous avons beaucoup de difficultés, les maisons sont inondées. Nous voyions ces eaux venir, et croyions qu’elles allaient s’arrêter quelque part, mais, plus nous déplacions nos biens, plus les eaux montaient. Nous étions obligés d’abandonner nos maisons pour regagner le toit familial. Mais, en allant là-bas, nous avons constaté que l’eau du fleuve continue de monter. Nous avons perdu beaucoup de biens, nous n’avons plus rien», explique-t-elle.

Les manutentionnaires ne sont pas en reste. Ils sont également touchés par cette crue historique du fleuve Congo. Léon Iyefa, l’un des manutentionnaires éprouve d’énormes difficultés pour déplacer les planches à coffrage du port vers son chariot. Pour ce faire, il doit traverser les eaux qui ont drainé les ordures et les matières fécales. Il ne s’inquiète pas seulement pour son commerce mais également pour la santé des riverains.

« La difficulté que nous avons c’est la disette. Nous ne vivons pas bien. L’eau pénètre, tout est difficile comme la mort, les latrines, les urines voire les matières fécales sont dans les eaux où l’on traverse. Si vous regardez bien vous verrez les matières fécales flottées sur les eaux nous souffrons, toutes ses saletés sur les hommes. Les mamans qui nourrissent nos familles ne vendent plus les planches on les transporte avec beaucoup de difficultés, nous sommes obligés de les porter sur nos têtes pour le sortir jusque-là ça nous coûte mille francs pour une planche, les mamans ne viennent plus au marché parce que les clients ne sont pas là», dit-il.

Le quartier Ndanu est complètement submergé. Pour se déplacer, il faut recourir à la pirogue moyennant quelques billets de banque. Certains téméraires s’agrippent tout de même sur quelques points encore immergés pour continuer à vendre ce qu’ils peuvent. Cette vendeuse de pains a du mal à écouler sa marchandise.

«Les pains ne se vendent pas, ça fait trois jours qu’ils traînent ici. Depuis que j’en ai pris juste pour 10 000 francs, il n’y a pas de clients pour acheter. La consommation se fait entre voisins. Celui qui a faim, vient prendre un pain pour payer plus tard, ainsi de suite. Du coup, je n’ai plus de quoi faire une autre commande», explique une vendeuse des pains.

À Ndanu, un autre quartier de la commune de Limete, la situation est aussi catastrophique. Les habitants se posent mille et une questions sur les causes de cette crue. Pour certains, l’une des digues qui protègent le quartier Ndanu face au fleuve Congo voisin a cédé, raison pour laquelle ce quartier est sous les eaux. Thérèse Assani vend la braise à Ndanu. Elle peine, non seulement à acheter des marchandises, mais aussi, à les faire couler.

« Depuis le 18 décembre qu’il avait plu, c’est là où gecoco a travaillé et de là qu’on voulait faire un canal pour conduire l’eau, c’est juste là qu’il s’est cassé et a ouvert la voie pour que l’eau entre .nous dormons dehors et nous sommes en souffrance, nous sommes frappés par plusieurs maladies, vous pouvez le constater par les pieds», dit-elle.

Avec cette crue du fleuve, il n’y a pas que les conséquences économiques, l’on redoute également de maladies, notamment le Choléra, une des maladies liées à l’eau souillée. Une telle épidémie risque de causer de nombreux morts. Pour protéger les victimes de cette inondation contre la crise financière et les éventuelles maladies, les autorités compétentes sont invitées à trouver un autre espace pour mettre à l’abri ces habitants qui appellent à l’aide. C’est une course contre la montre.




Le niveau d’eau du fleuve Congo commence à baisser 

Inondations à Kinshasa, la décrue des eaux du fleuve Congo a commencé. Les effets de cette décrue seront constatés dans les jours à venir. La montée des eaux qui avait atteint 6, 20 mètres est aujourd’hui à 6,19 mètres et son impact visible sera constaté à partir du 15 janvier 2024″, a annoncé vendredi à l’ACP le directeur technique de la Régie des voies fluviales (RVF).

« Cette année ici, je peux vous confirmer que le pic des inondations s’est limité à 6,20 mètres. Donc, il nous manque au moins 6 centimètres pour connaître la situation de 1961, parce là déjà le niveau d’eau a commencé à baisser, nous avons commencé déjà la décrue, c’est-à-dire que les eaux ont déjà commencé à baisser. Il est certes vrai qu’avec la quantité énorme d’eau que nous avons, certaines personnes ne peuvent pas directement se rendre compte de ça, mais ceux qui sont impactés, lorsqu’ils constatent ils vont se rendre compte que non, les eaux ont commencé un peu. Donc d’ ici la semaine prochaine, c’est-à-dire à partir du 15, nous allons vraiment constater une baisse de la limnimétrie donc de niveau d’eau”, explique Cédric Tshumbu, Directeur technique de la RVF.




Elections en Rdc : Les États-Unis exhortent les autorités congolaises à enquêter et à tenir responsables ceux qui ont tenté de saper la volonté du peuple 

Les États-Unis félicitent Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour sa réélection à un second mandat de président de la République Démocratique du Congo. « Nous félicitons également le peuple congolais pour son engagement à faire entendre sa voix tout au long du processus électoral. À présent, la tâche importante qui consiste à renforcer la cohésion nationale après les élections exige du leadership, de la responsabilité et de l’inclusivité à tous les niveaux », indique une déclaration du Bureau du porte-parole du Département d’État des États-Unis.

Malheureusement, poursuit la même déclaration, comme l’ont fait remarquer les missions d’observation nationales et internationales, l’insécurité, des problèmes logistiques et des lacunes dans la préparation ont entraîné des retards et créé des obstacles importants au vote le jour des élections.

« Chez beaucoup de gens, les incidents de fraude et de corruption ont suscité des doutes quant à l’intégrité des résultats. Nous encourageons la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) à assurer une plus grande transparence dans la compilation des résultats restants », martèle-t-il.

C’est ainsi que les États-Unis exhortent vivement les autorités congolaises à entamer un réexamen approfondi du processus électoral, à enquêter et à tenir responsables ceux qui ont tenté de saper la volonté du peuple et, en consultation avec les parties prenantes, à prendre des mesures tenant compte des recommandations visant à améliorer les futures élections.

Les États-Unis attendent avec intérêt d’élargir leur partenariat avec le gouvernement de la RDC et de collaborer avec le peuple congolais à travers le pays en vue de faire progresser nos intérêts mu

tuels.




Trois ministres pour l’inauguration de l’usine MANITECH financée par PADMPME

La nouvelle usine MANITECH, fruit de l’intervention du gouvernement à travers le Projet d’appui au développement des Micro, Petites et Moyennes Entreprises, financé par la Banque mondiale, a été inaugurée ce jeudi 11 janvier à Kinshasa. Trois membres du gouvernement ont fait le déplacement du quartier Basoko/Chanic, dans la commune de Ngaliema, pour assister à l’événement. Le ministre de la Recherche Scientifique et innovations technologiques, son collègue de l’Industrie et celui de l’Entrepreneuriat, des Petites et Moyennes Entreprises étaient aux premières loges, chacun jouant sa partition.

Le ministre de l’Entrepreneuriat, Désiré Mzinga Birihanze a délivré le mot de circonstance en sa qualité de président du comité de pilotage du PADMPME, principal bailleur de MANITECH, tandis que son collègue de l’Industrie a procédé à la coupure du ruban symbolique. Quant à André Kabanda de la Recherche scientifique, il devait sa présence sur les lieux à ses fonctions précédentes de titulaire du portefeuille de la Défense. A ce titre, il avait offert le marché de fourniture de la ration de campagne pour les Forces armées de la RDC à MANITECH SASU, secouant la petite exploitation sérieusement en difficulté à l’époque de COVID 19. La promotrice de MANITECH, Sivi Malukisa, a fait l’éloge de cette complémentarité des services de l’Etat, dans son speech de circonstance.

Héroïne d’une histoire palpitante

Directrice générale de MANITECH, Sivi Malukisa est mascotte et ambassadrice officielle du COPA, le programme de soutien aux PME mis en œuvre par le PADMPME. En 2020, lorsque PADMPME lance le concours des plans d’affaires, elle est enceinte jusqu’au cou. Pendant que les derniers grains de sable du chronogramme de candidatures s’écoulent à la vitesse grand V, Sivi n’a toujours pas finalisé sa candidature. Par chance, le gouvernement décide de proroger la période de candidature d’un mois supplémentaire afin de permettre aux PME non encore en règle de s’aligner aux exigences du Projet. Il fallait notamment réunir des états financiers certifiés que beaucoup peinaient à avoir dans le contexte de la crise sanitaire. Sivi va profiter de cette occasion pour, enfin poster son plan d’affaires sur la plateforme de candidatures en ligne, mais à sa manière, … le dernier jour de soumission alors qu’elle est littéralement sur la table de travail pour accoucher de son fils.

 

Le plan d’affaires de l’usine MANITECH est retenu après évaluation par les équipes du COPA. Le programme d’accompagnement commence, la subvention est décaissée en sa faveur. Les bénéficiaires sont en train de se s’activer à commander les équipements pour répondre aux plans d’affaires qu’ils ont proposés. Le commerce international est soumis à des contraintes de plus en plus serrées. Face à cela, les coaches recommandent le recours aux solutions locales là où elles existent. Mais Sivi a des ambitions plus grandes que ne saurait satisfaire le marché local. Elle commande son usine de production en Turquie, en pleine crise sanitaire de coronavirus. Comme quoi, cette dame ne fait jamais rien comme personne. Bien évidemment, l’attente de la livraison est longue, les délais s’éternisent. Finalement, l’usine est livrée. Dans l’intervalle, la promotrice de MANITECH a dû faire face à d’autres contingences de la vie. Elle se fait déposséder de ses biens par un partenaire d’affaires et se retrouve pratiquement dans la rue avec sa famille. Elle engage un combat pour la survie. Mais entre cris et pleurs, elle finit par accoucher de son usine, … au forceps. Elle est ainsi une héroïne, incassable et inoxydable, un modèle de résilience et de combativité comme il convient lorsqu’on entreprend, et surtout lorsqu’on entreprend dans un environnement pas toujours facile comme celui de la RDC.

Le Coordonnateur national du PADMPME, Alexis Mangala, pense que son histoire illustre avec pertinence la formation à l’initiative personnelle dispensée par le Projet aux femmes micro-entrepreneures pour former leur caractère entrepreneurial. Sivi incarne parfaitement les trois facteurs enseignés : l’auto-démarrage, surmonter les obstacles et l’orientation vers le futur. Et MANITECH de Sivi est le témoignage des plus éloquents de la résilience entrepreneuriale de la femme congolaise.

Au cours de son mot de circonstance, Alexis Mangala a sollicité et obtenu de l’assistance une standing ovation pour célébrer comme il faut la résilience de Sivi dont le caractère entrepreneurial représente la force de toutes les femmes entrepreneures congolaises.

PADMPME a été mis en œuvre de 2019 à 2023 pour soutenir la résilience des MPME congolaises. Le gouvernement l’avait aussi positionné comme une réponse de soutien à l’entrepreneuriat face à la crise de COVID 19.

Une usine intégrante

Bâtie sur une superficie de 360 mètres carrés, l’usine MANITECH comprend une unité complète de production de pâte d’arachide, sauce piment, confiture et miel d’une capacité nominale de 300 tonnes par an.

Selon sa fondatrice, MANITECH SASU, pour Manioc Technology, est une entreprise qui induit une synergie entre la recherche scientifique, l’industrialisation et la création d’emplois. Grâce à cette installation, l’entreprise passe de 3 à 54 emplois à temps plein (dont 9 femmes).




Les invalidés en attente de la publication des résultats provisoires pour saisir la Cour constitutionnelle 

Contentieux électoral, le Conseil d’État s’est déclaré incompétent pour traiter les requêtes d’une quarantaine des candidats dont les suffrages ont été annulés par la Céni. C’est ce qu’a décidé ce vendredi 12 janvier 2024, le Conseil d’État, lors des audiences tenues à huis-clos pour examiner les requêtes des candidats lésés. Toutefois, le Conseil d’État continue de traiter d’autres requêtes en cette matière. Pour les avocats des candidats incriminés, la Commission électorale nationale indépendante a outrepassé ses prérogatives. Ils espèrent que le Conseil d’État va les remettre dans leurs droits.

«Nous avons fait voir au conseil d’État, que la CENI a violé la loi, raison pour laquelle, une décision prise dans l’inégalité, l’irrégularité. Nous avons demandé en référé-liberté pour que, le juge du conseil d’État puisse suspendre cette décision, et permettre au candidat de concourir ou de faire valoir ses suffrages au même moment où les élections seront réorganisées dans la circonscription électorale de Masimbanimba», explique Kamura Mulumba, avocat au Barreau près la Cour d’Appel de Kinshasa Matete.

« En droit public, la compétence est d’attribution, c’est-à-dire avant de prendre une décision quelconque, il faut que la loi vous accorde cette compétence. Mais, dans le cas d’espèce, la Céni a pris une décision sans se référer à une loi qui lui donne cette compétence. C’est comme cela que nous sommes venus saisir le juge administratif, pour qu’on annule carrément cette décision en procédure de référé-liberté, parce que la Céni n’en a pas compétence, surtout qu’il s’agit des suffrages des souverains primaires. S’il faut annuler les suffrages des souverains primaires, on doit se référer aux juges», affirme Victor Ebenya, Avocat du candidat César Limbaya.

Pour l’instant, le collectif des avocats des candidats invalidés doit attendre la publication des résultats provisoires par la CENI pour attaquer cette affaire devant la Cour Constitutionnelle, seule juridiction compétente pour examiner leurs requêtes.