Eh bien, il semblerait que l’équipe nationale de football d’Algérie ait réussi l’exploit de perdre la recette de la victoire qui l’avait couronnée championne d’Afrique en 2019 à la CAN en Egypte. Une magie désormais égarée, une énigme footballistique à résoudre.
Et comme si un mauvais sort s’acharnait sur les Fennecs, voilà qu’ils ont pris l’habitude de quitter précipitamment la scène de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), tel un invité gênant qu’on prie poliment de quitter la fête. Une édition 2021 à oublier, et voilà qu’ils récidivent en cette année 2024 pour la CAN 2023, avec la persévérance d’un mauvais génie.
Deux éliminations successives au premier tour de la CAN, un exploit que même les plus pessimistes n’auraient osé prévoir dans l’histoire du football algérien. Une série noire qui laisse les supporters inconditionnels méditer sur leur choix de passion sportive, se demandant si le football ne serait pas finalement une cruelle farce. Et que dire de cette disette de victoires en Coupe d’Afrique des Nations depuis leur triomphe en Égypte en 2019 ? C’est comme si le trophée s’était transformé en Graal insaisissable, et que les Fennecs étaient condamnés à errer éternellement dans le désert de l’échec.
Les chiffres, ces intransigeants témoins, ne laissent place à aucune équivoque. En 2021, la campagne s’était terminée prématurément, sans la moindre victoire en trois matches, une performance digne d’un maître en l’art de l’auto-sabotage. Ce coup-ci à Bouaké à Abidjan en Côte d’Ivoire, un point supplémentaire a été grappillé, mais cela n’a guère suffi à éviter une nouvelle déconvenue, cette fois aux mains d’une équipe mauritanienne qui n’avait jusqu’ici que des rêves de gloire inaccomplis en Coupe d’Afrique des Nations.
Les Fennecs, jadis fiers prédateurs du football africain, semblent être devenus les proies faciles, laissées à la merci des équipes du milieu du tableau du Continent. Une fois au Cameroun pour la CAN 2021, l’autre en Côte d’Ivoire pour la CAN 2023, l’Algérie a été évincée de la fête africaine dès le stade de poules. Et encore ! entre les deux, on occulte volontiers l’épisode “Cameroun“ et Coupe du monde pour ne pas remuer le couteau dans la plaie “Papa Gassama“. Une réalité douloureuse à encaisser pour les supporters inconditionnels des Fennecs, d’autant plus, qu’aucune victoire en CAN depuis leur sacre en Egypte n’a été enregistrée.
Une catastrophe à répétition qui laisse entrevoir une valse des têtes, à commencer par celle du sélectionneur Djamel Belmadi. Même l’avenir de certains cadres, tels que Mahrez, Slimani…, est désormais entouré d’incertitudes. La Mauritanie, elle, peut savourer sa qualification, une victoire qui porte la marque d’Amir Abdou, un sélectionneur dont le génie semble dépasser les frontières nationales.
Il est peut-être temps de tirer un trait sur l’ère Belmadi & Co, de tout recommencer à zéro, de reconstruire une équipe solide, avec un état d’esprit moins empreint d’arrogance et davantage de « grinta » pour se battre sur les terrains africains. Car il est indéniable que l’équipe d’Algérie version 2024 montre des signes évidents de faiblesse dans tous les compartiments du jeu.
Les joueurs, habitués aux pelouses impeccables d’Europe, semblent perdus dans le chaos des terrains africains. Leur jeu est devenu une improvisation désordonnée, tactiquement, c’est le fiasco total, et le milieu de terrain, autrefois un point fort, est devenu un trou noir. Hier, face à la Mauritanie, les Algériens ont été dépassés par la vivacité et la fluidité du jeu mauritanien, une leçon de simplicité, d’envie et de détermination. Une réalité qui laisse l’Algérie à la porte des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations, avec peu d’espoir de qualification pour la prochaine édition, celle organisée dans le Royaume, avec même une perspective lointaine pour l’horizon 2030.
La question qui se pose désormais est de savoir si l’Algérie pourra surmonter cette série noire et retrouver son lustre d’antan. Les supporters, qui avaient goûté à la douceur de la victoire en 2019, observent avec inquiétude cette nouvelle débâcle et espèrent que leur équipe saura se ressaisir dans les compétitions à venir. En attendant, les Fennecs sont confrontés à une réalité amère, celle de devoir rebâtir leur réputation sur la scène africaine du football.
Une tâche monumentale qui demandera un engagement soutenu, une planification méticuleuse et la coopération de toutes les parties prenantes. Peut-être est-il temps de prendre exemple sur la FRMF, qui a déjà parcouru bien des étapes pour construire son succès. Une réforme en profondeur s’impose tant au niveau de la FAF que du jeu sur le terrain, car, comme on dit, il est toujours plus facile de rêver que de jouer au football.