Le président de la République algérienne a évoqué avec son homologue français, Emmanuel Macron, sa « tant attendue » visite en France lors d’un entretien téléphonique, rapportait en fin de semaine dernière, sans emphase, un communiqué d’El Mouradia sur sa page Facebook. Voilà-là, une intrigue qui n’a de cesse de nous captiver.
Oh, la conversation n’a pas porté que sur la visite « tant attendue » du pantin du régime militaire d’Alger en France qui se devait d’être la cerise sur le gâteau des relations franco-algériennes. Ces dernières, au demeurant, ont été également abordées ainsi qu’un échange de vœux pour le Nouvel An 2024. Comme résolution de la nouvelle année, on nous a promis un rapprochement, une embellie, mais visiblement, la réalité est loin d’être aussi idyllique.
Et qui nous le dit ? Rien de moins que le ministre des Affaires étrangères, ce brave Ahmed Attaf, dans un entretien où l’ironie flotte comme un parfum entêtant. Attaf, le nouveau sénile d’Alger, et “docteur“ ès diplomaties, a fait sa clownerie sur la plate-forme de podcasts Atheer.
Il a déclaré, avec un ton qui oscille entre le sarcastique et le déçu, que sur les cinq dossiers épineux, aucun accord n’a été trouvé. Mais il rassure, le travail acharné continue et les dignitaires des deux pays persistent à aspirer à des visites dans l’espoir d’arriver à une entente. Très rassurant en effet !
Parmi ces fameux dossiers, il y a cette épineuse question des essais nucléaires français dans le Sahara algérien. Ces petites explosions qui ont laissé des séquelles radioactives de l’Afrique de l’Ouest à la Sicile. L’Algérie demande poliment une reconnaissance des dégâts et quelques menues indemnisations. Mais apparemment, la France n’est pas d’humeur très généreuse en ces temps de crise économique de par le monde.
Et que dire de la symbolique de l’épée et du burnous de l’émir Abdelkader ? Le président pantin du régime des capos d’Alger devait visiter le château d’Amboise, histoire de ramener quelques souvenirs. Mais non, la France refuse catégoriquement, arguant qu’il leur faut une loi pour rendre ces objets.
C’est connu, la France est très attachée aux procédures législatives en vigueur dans l’Hexagone, à preuve dès lors qu’il s’agit de “chiffons“ son intransigeance est inégalable, voile, burkini, niqab… Aussi pour des histoires de burnous, on ne va pas se gêner. C’est à en faire retourner l’émir qui dort sous une humble pelouse au cimetière d’El Alia, à Alger.
Bizarre tout de même cette histoire ! Abdelkader est mort à Damas le 26 mai 1883, et a été enterré près du grand soufi Ibn Arabi, à Damas. Son corps, “retrouvé“ en 1965, a atterri au cimetière d’El Alia à Alger pour y être inhumé une seconde fois. S’il est un fait, c’est que l’Algérie frustrée d’une Histoire, est en train d’en construire une. Bref passons !
Enfin, la mobilité et la coopération économique étaient également sur la table, ou plutôt sur la ligne téléphonique, mais apparemment, les Français ne sont pas très enthousiastes à l’idée d’un fonds d’investissement commun. « On n’a pas besoin de fonds », algérien, cela s’entend, a-t-on fanfaronné.
La visite du mal nommé président algérien en France, à maintes reprises annoncée et reportée, avait été initialement programmée pour début mai 2023, puis repoussée à juin. Mais in fine, elle n’a toujours pas eu lieu, reportée en cela aux calendes grecques. Ahmed Attaf, a récemment souligné que la visite dépend de la résolution de cinq dossiers.
Lorsque le menu manque d’options, il est toujours bon de resservir les plats et de saisir n’importe quelle opportunité pour imaginer de nouveaux scénarios afin de maintenir la prestance. La dernière annonce formelle de cette visite remonte au 2 mai avant d’être repoussée sine die sans qu’aucune explication ne soit fournie. Juin fut choisi en vain.
Début août dernier, le pantin déclarait devant sa presse que sa « visite en France est toujours d’actualité », ajoutant: « Nous attendons le programme de la visite en France de la présidence française. Nous ne sommes pas tombés d’accord sur le programme de cette visite. Une visite d’État a des conditions et doit déboucher sur des résultats. Ce n’est pas une visite touristique ». Ah bon!
Pourtant, le malheureux avait eu tout faux de ses visites en Russie, en Chine… A l’époque, il avait souligné, croyant avoir obtenu ou acheté le soutien de Vladimir Poutine pour intégrer son pays aux BRICS, : « Notre visite en Russie a donné des résultats concrets ».
C’est que, le malheureux y croyait ferme. Enfin, que dire de cette histoire de “visite attendue“ qui traîne en longueur. Elle commence même à lasser l’opinion, à tel point que l’expression « serpent de mer » lui sied au mieux, à en devenir une métaphore pour décrire une situation énigmatique et surtout bien difficile à concrétiser. Pour un petit tour…