En annonçant son ralliement à l’AFC : Jean-Jacques Mamba, une honte pour le pays
Dans une interview accordée à un journal belge, l’ancien député national et porte-parole du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, a annoncé ce lundi 26 février 2024 à Bruxelles, son ralliement à l’Alliance du fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, une mutation de M23/RDF. Ainsi donc, après son échec à l’élection législative, cet ancien cadre du MLC vient de faire officiellement allégeance à Paul Kagame via le groupe armé AFC de Corneille Nangaa. Une décision qui trouble les consciences de bon nombre des Congolais qui trouve que ce brillant fils du pays se macule inutilement du sang des Congolais, étant donné qu’il est tenu également d’assumer le passif de ces terroristes. Le comble, Jean-Jacques Mamba s’affiche en défenseur du bourreau des Congolais en disant : « Laissons le président Kagame tranquille, parlons de ce que nous n’avons pas été capables de garantir aux Congolais, faisons le bilan de nos voyages, de nos fêtes, du respect des droits et libertés des citoyens », déplore un observateur de la politique dans les grands lacs africains.
L’Alliance Fleuve Congo, un mouvement dit rebelle proche des terroristes du M23, qui a été officialisée le 15 décembre dernier à Nairobi au Kenya, regroupe « des groupes armés de l’Est du pays dont le M23, des partis et regroupements politiques ainsi que des personnalités », selon Corneille Nangaa. D’après son acte constitutif, Nangaa dirige la branche politique, alors que Sultani Makenga est aux commandes de la branche militaire. Cette organisation a pour objectif de « mettre fin au pouvoir de Kinshasa par tous les moyens », ce qui explique son rapprochement à l’unité spéciale de l’armée Rwandaise RDF.
Pourtant, depuis un temps, la dynamique est de dénoncer le silence coupable de la Communauté internationale face à l’holocauste congolais. Ainsi, à travers le monde, des manifestations se sont organisées aux Etats-Unis, au Canada, à Bruxelles (Belgique), à Paris (France) et , fait rare pour le signaler, les tutsi congolais ‘Banyamulenge’ ont manifesté samedi à Kinshasa pour décrier les tueries dans l’Est de Kagame. « C’est juste à ce moment que Jean-Jacques Mamba se jette dans les bras de Kagame ! », déplore un ancien militant du MLC.
Jean Jacques Mamba sur les traces de Nkunda Batware ?
« Ce que l’armée rwandaise a fait par l’AFDL en 1996-97, était tout sauf une guerre de libération et ses initiateurs le savaient dès le début. Ce que fait actuellement la bande à Corneille Nangaa qui est rejoint ce jour par Jean Jacques Mamba dans cette lignée. Les mutations en RCD, CNDP, M23 et présentement l’AFC, depuis l’AFDL, ne sont que des stratégies des maffieux affairistes politico-militaires, ‘tondre le gazon pour l’entretenir’ », dénonce un observateur.
En effet, pour pérenniser le système de prédation et entretenir le pillage, à chaque fois l’on est démasqué, les prédateurs changent de visage. Ils ont faits ainsi avec Laurent Désiré Kabila, qui les a vite déjoué. ‘Le conglomérat d’aventuriers’, comme les a qualifié l’ancien Chef de l’Etat congolais, a tenté de reprendre l’affaire avec Kunda Batware, fils d’agriculteurs tutsis venus du Rwanda au XIXe siècle, pour permettre à James Kabarebe de s’éclipser. Nkunda s’illustra durant la deuxième guerre du Congo lors des massacres commis par le RCD-Goma à Kisangani, en mai 2002 et participe à l’exécution sommaire de dizaines de personnes. Il est responsable, avec le Colonel Jules Mutebesi, de nombreuses actions militaro-politiques après l’instauration en 2003 du Gouvernement de transition dont l’attaque de Bukavu en juin 2004 ; l’appel à la désertion aux soldats appartenant à l’ancien RCD-Goma intégrés dans l’armée nationale au Nord-Kivu en août 2005 ; l’attaques de plusieurs villes dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui en septembre 2005. Il est accusé d’être responsable de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité (massacres, actes de torture, viols). Et pour le protéger des poursuites judiciaires, son simulacre d’arrestation est fomenté au Rwanda.
Une dissidence de Rutaganda Ntibatunganya Bosco alias Bosco Ntagana, est un combattant rwandais de l’APR, devenu général de l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) lors de la deuxième guerre du Congo, et venu juste pour flouer les choses et éclipser Nkunda Batware.
Noter également qu’en décembre 2006, le Burundi l’accuse, ainsi que James Kabarebe et Salim Saleh, d’avoir fomenté une tentative de coup d’État au Burundi en décembre 2006 et début janvier 2007, Nkunda accuse, par le biais du journaliste Serge Farnel, le chef d’état-major de la MONUC (MONUSCO actuelle), de soutenir les FDLR (ex-génocidaires rwandais)…
Kagame continuera à battre ses cartes après Ntaganda qui se livrera à la CPI, la justice internationale.
En novembre 2008, le Forum International pour la Vérité et la Justice dans l’Afrique des Grands Lacs a dénoncé, le fait que les milices du général Laurent Nkunda agissent comme les « gendarmes » au service de grands intérêts internationaux à partir du Rwanda. Un discours qui fait échos aux manifestations ces derniers jours contre les puissances internationales indexées comme étant des véritables agresseurs qui emploient Paul Kagame et créent des fausses rebellions pour piller les richesses minières. Ce qui fait dire que Kagame n’est plus le premier choix des prédateurs et sont en quête de son remplaçant.
Jean-Jacques Mamba se macule du sang des congolais pour quel intérêt ?
Les crimes barbares qu’ont commis les supplétifs de Kagame depuis l’AFDL, montrent à quel point ils ne sont pas venus apporter ni démocratie, ni libération au Congo. Ils ont tué Mgr Munzihirwa de manière atroce et lui ont même coupé son intimité. Partout où ils ont mis les pieds, ils ont commis des atrocités qui font froid dans le dos, jusqu’à Matadi, à Inga etc… Selon un spécialiste de la politique des Grands-lacs africains, « Il y a deux réalités de la guerre de l’AFDL-RCD puis, CNDP et M-23 :
1/ pour les parrains anglo-américains, il s’agissait d’une guerre de pillage des ressources minières de la RDC, dont les 4 minerais stratégiques reconnus plus tard dans la loi Dodd-Frank : le colombo-tantalite, aussi connu sous le nom de coltan (le minerai dont est extrait le tantale) ; la cassitérite (le minerai dont est extrait l’étain) ; la wolframite (le minerai dont est extrait le tungstène) et l’or.
2/ Pour les Tutsi Power, cette guerre était une guerre d’extermination des populations autochtones congolaises qu’ils ont toujours accusées mensongèrement de nier la nationalité congolaise au banyamulenge (cf. lettre de 1981 au Secrétaire Général de l’ONU). Ce qui explique en partie le vol des archives du Zaïre dès l’arrivée de l’AFDL à Kinshasa par certains rwandophones au patriotisme hybride, archives expédiées à Kigali, le vol des documents d’état civil et de cadastre dans tout le Kivu et le massacre systématique des chefs coutumiers des tribus autochtones du Kivu ».
Bref, la Guerre de l’AFDL, pour ne parler que d’elle, « n’avait rien à voir avec, ni la dictature de Mobutu, ni la démocratie que les Banyamulenge devaient apporter au Congo. C’était une guerre de pillage des minerais stratégiques au profit des anglo-américains, qui fournissaient les armes, et de massacre des populations congolaises par les Tutsi du FPR/AFDL. Rien d’autre.
Et ça continue jusqu’à aujourd’hui avec l’AFC de Corneille Nangaa », affirme-t-on. De ces faits, la majorité de Congolais désapprouvent cette démarche de Jean-Jacques Mamba, lors d’une conférence de presse de l’AFC depuis Bruxelles, et ne comprennent pas pourquoi Jean-Jacques Mamba veut se maculer du sang des congolais.
Willy Makumi Motosia