Dans une lettre du pape aux Juifs vivant en Israël : L’Église condamne toute forme d’antijudaïsme

Un jour après avoir reçu en audience l’ambassadeur d’Israël auprès du Saint-Siège, Raphael Yaakov Schutz, une lettre du pape aux Juifs vivant en Israël a été rendue publique samedi 3 février. Nous vous proposons une traduction en français de cette lettre du pape François.

Chers frères et sœurs,

Nous vivons une époque de douloureux tourments. Les guerres et les divisions se multiplient dans le monde entier. Nous sommes en effet, comme je l’ai dit il y a quelque temps, dans une sorte de « guerre mondiale fragmentée », avec de graves conséquences pour la vie de nombreuses populations.

Cette douleur n’a malheureusement pas épargné la Terre Sainte qui, depuis le 7 octobre, est plongée dans une spirale de violence sans précédent. Mon cœur est déchiré par ce qui se passe en Terre Sainte, par la force de tant de division et de haine.

Le monde entier regarde avec appréhension et douleur ce qui se passe sur cette terre. Ce sont des sentiments qui expriment une proximité et une affection particulières pour les habitants de la région qui a été le témoin de l’histoire de la Révélation.

Mais il faut malheureusement constater que cette guerre a également produit dans l’opinion publique mondiale des attitudes de division, conduisant parfois à des formes d’antisémitisme et d’antijudaïsme. Je ne peux que répéter ce que mes prédécesseurs ont également affirmé clairement à plusieurs reprises : la relation qui nous unit à vous est particulière et unique, sans jamais, bien sûr, occulter la relation que l’Église entretient avec d’autres et l’engagement qu’elle prend à leur égard également.

Le chemin que l’Église a parcouru avec vous, l’ancien peuple de l’alliance, rejette toutes les formes d’antijudaïsme et d’antisémitisme, condamnant sans équivoque les manifestations de haine envers les Juifs et le judaïsme comme un péché contre Dieu. Avec vous, nous, catholiques, sommes profondément préoccupés par la terrible augmentation des attaques contre les Juifs dans le monde. Nous avions espéré que « plus jamais cela » serait un refrain entendu par les nouvelles générations, mais nous voyons maintenant que le chemin à parcourir exige une coopération toujours plus étroite pour éradiquer ces phénomènes.

Mon cœur est proche de vous, de la Terre Sainte, de tous les peuples qui l’habitent, Israéliens et Palestiniens, et je prie pour que le désir de paix l’emporte sur tous. Je veux que vous sachiez que vous êtes proches de mon cœur et du cœur de l’Église. À la lumière des nombreuses communications que j’ai reçues de divers amis et organisations juives du monde entier et de votre lettre, que j’ai beaucoup appréciée, j’éprouve le désir de vous assurer de ma proximité et de mon affection. Je vous embrasse chacun d’entre vous et en particulier ceux qui sont rongés par l’angoisse, la douleur, la peur et même la colère. Les mots sont si difficiles à formuler face à une tragédie comme celle qui s’est produite ces derniers mois. Avec vous, nous pleurons les morts, les blessés, les traumatisés, en suppliant Dieu le Père d’intervenir et de mettre fin à la guerre et à la haine, à ces cycles sans fin qui mettent en danger le monde entier. Nous prions tout particulièrement pour le retour des otages, nous réjouissant pour ceux qui sont déjà rentrés chez eux et priant pour que tous les autres les rejoignent bientôt.

J’ajouterai que nous ne devons jamais perdre l’espoir d’une paix possible et que nous devons entreprendre tout ce qui est en notre pouvoir pour la promouvoir, en rejetant toute forme de défaitisme et de méfiance. Nous devons nous tourner vers Dieu, seule source d’espérance certaine. Comme je l’ai dit il y a dix ans, « l’histoire nous enseigne que nos propres forces ne suffisent pas. Plus d’une fois, nous avons été sur le point de parvenir à la paix, mais le malin, par divers moyens, a réussi à la faire échouer. C’est pourquoi nous sommes ici, parce que nous savons et croyons que nous avons besoin de l’aide de Dieu. Nous ne renonçons pas à nos responsabilités, mais nous invoquons Dieu dans un acte de responsabilité suprême envers nos consciences et nos peuples. Nous avons entendu un appel et nous devons y répondre. C’est l’appel à briser la spirale de la haine et de la violence, et à la briser par un mot : le mot « frère ». Mais pour prononcer ce mot, nous devons lever les yeux au ciel et nous reconnaître enfants d’un seul Père » (Jardins du Vatican, 8 juin 2014).

En ces temps de désolation, il nous est difficile de voir un horizon où la lumière remplace les ténèbres, où l’amitié remplace la haine, où la coopération remplace la guerre. Pourtant, en tant que juifs et catholiques, nous sommes les témoins d’un tel horizon. Et nous devons agir, en commençant tout d’abord par la Terre Sainte, où nous voulons travailler ensemble pour la paix et la justice, en déployant tous les efforts possibles pour créer des relations capables d’ouvrir de nouveaux horizons de lumière pour tous, Israéliens et Palestiniens.

Juifs et catholiques, nous devons nous engager ensemble sur ce chemin d’amitié, de solidarité et de coopération dans la recherche des moyens de réparer un monde brisé, en travaillant ensemble dans toutes les parties du monde, et en particulier en Terre Sainte, pour retrouver la capacité de voir dans le visage de chaque personne l’image de Dieu dans laquelle nous avons été créés.

Nous avons encore beaucoup à construire ensemble pour que le monde que nous laisserons à ceux qui viendront après nous soit meilleur, mais je suis convaincu que nous pouvons continuer à œuvrer ensemble dans ce but.

Je vous embrasse fraternellement.




« Boum » d’ordinations sacerdotales et diaconales : 16 prêtres et 25 diacres ont été ordonnés à Séoul début février 

Les 1er et 2 février 2024, 16 prêtres et 25 diacres ont été ordonnés dans la cathédrale de Myeongdong, à Séoul. Deux messes ont été célébrées pour l’occasion : les diacres ont été ordonnés le 1er février, et les prêtres le lendemain.

Alors que nos pays occidentaux déplorent le manque de vocations, l’Église catholique en Asie accueille régulièrement des séminaristes et ordonne chaque année de nouveaux prêtres. Un beau signe d’espérance : le Seigneur continue d’appeler et des jeunes continuent de répondre.

« Il peut y avoir des moments où j’erre et je doute face aux tentations et épreuves que je traverse, malgré mon choix de devenir prêtre, c’est-à-dire un instrument de Dieu », a confié le père Jaseon-Thomas Hwang, tout juste ordonné prêtre. « Mais je m’appuie sur le Christ pour surmonter ces difficultés avec « intégrité et droiture » et être capable de me tenir devant Lui. »

D’autres ordinations ont eu lieu en Corée du Sud récemment. À l’occasion de la fête de saint François de Sales le 24 janvier, la Province salésienne « Saints martyrs coréens » s’est réjouie des ordinations sacerdotales et diaconales de 4 salésiens.

Le nombre de catholiques ne cesse de croître chaque année en Corée du Sud. L’archidiocèse de Séoul compte près de 1 000 prêtres pour 1,5 million de catholiques. Un élan qui sera certainement bénéfique pour l’accueil des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) en

2027.




Cours international pour formateurs de séminaires à Rome : Bourses disponibles pour religieux et laïcs

L’Institut Sacerdos, affilié à l’Athénée pontifical Regina Apostolorum de Rome, a annoncé l’ouverture de son « Cours international pour formateurs de séminaires ». Il s’agit d’un mois de cours à Rome, conçu pour fournir une formation et une mise à jour précieuses aux personnes impliquées dans la formation des futurs prêtres.

Le cours pour formateurs de séminaires se présente comme une opportunité d’étude, d’approfondissement et d’échange d’expériences entre ceux qui sont chargés de guider les séminaristes dans leur discernement, leur croissance et leur maturation spirituelle vers le sacerdoce.

Le cours est spécialement conçu pour les recteurs, vice-recteurs, directeurs spirituels et assistants formateurs de séminaires qui souhaitent enrichir leurs connaissances et leurs compétences dans le domaine de la formation sacerdotale.

Le cours se tiendra à Rome, au Collège international des Légionnaires du Christ (CILC), pendant tout le mois de juillet 2024. Le lieu, l’atmosphère et le contexte permettent aux participants de s’immerger dans le riche contexte historique et spirituel de la Ville éternelle.

La langue principale du cours sera l’italien, mais une traduction simultanée en anglais, espagnol et français sera assurée, facilitant ainsi la participation d’un public international.

Pour obtenir des informations détaillées sur la structure du cours, les thèmes abordés et les modalités d’inscription, veuillez consulter le site officiel de l’Institut Sacerdos.

Grâce au parrainage de l’Aide à l’Église en Détresse, des bourses sont disponibles. Les évêques et les supérieurs des congrégations religieuses et des instituts peuvent demander des bourses au profit de leurs membres, prêtres et laïcs. La priorité sera donnée aux futurs formateurs de séminaires, aux maîtres des novices, au personnel des tribunaux ecclésiastiques, ainsi qu’aux formateurs et aux responsables ayant une expérience spécifique en matière de prévention des abus.

Pour obtenir des informations détaillées sur les conditions de candidature et les dates limites, les parties intéressées sont invitées à visiter le site web de l’AED international.

Le formulaire de candidature et les documents requis doivent être envoyés exclusivement par courrier électronique avant le 1er mars 2024.

Ce cours international pour formateurs et les possibilités de bourses représentent des initiatives précieuses pour renforcer la formation spirituelle et académique de ceux qui jouent un rôle crucial dans l’orientation et la formation des futurs prêtres de l’Église c

atholique.




L’argentine Maria Antonia de Saint-Joseph sera canonisée dimanche 11 février 2024

Le 11 février prochain, le pape François présidera dans la basilique Saint-Pierre la messe de canonisation de l’argentine Maria Antonia de Saint-Joseph de Paz y Figueroa, dite « Mama Antula », béatifiée le 27 août 2016.

Le décret sur le miracle attribué à l’intercession de cette laïque consacrée a été publié en octobre 2023. Il s’agit de M. Claudio, né en 1959, qui a subi un « accident vasculaire cérébral ischémique » et dont le diagnostic final était « état végétatif ». Aujourd’hui, cet argentin mène une vie normale.

Née en 1730 à Silipica, dans le nord de l’Argentine, Maria Antonia est une figure populaire. Cette grande évangélisatrice a contribué fortement à la diffusion des Exercices spirituels selon saint Ignace. Par cette transmission, elle voulait que chacun ait la chance de connaître Jésus.

À l’âge de 15 ans, Maria Antonia prenait l’habit de « beata » sous le nom de Maria Antonia de San José, en prononçant des vœux privés et en entrant dans ce que l’on appelle le « Beaterio ». À cette époque, la vie religieuse pour les femmes se réduisait aux congrégations cloîtrées, mais Maria Antonia voulait travailler au sein d’une communauté. Elle a donc décidé de porter une tunique noire et de vivre avec d’autres femmes ; on les appelait « Béates ».

Elle a donc commencé à aider les prêtres, à enseigner aux enfants à coudre, à soigner les malades et à distribuer des aumônes.

En 1767, après l’expulsion des Jésuites et la fermeture des réductions (missions) jésuites d’Amérique, Maria Antonia a cherché à mettre en place des retraites ignatiennes. Pour les faire connaître, elle a commencé à parcourir pieds nus les villes proches, et ensuite plus éloignées, faisant aussi du porte à porte. En même temps, elle créait des maisons où les retraites ignatiennes pouvaient se dérouler.

Son audace est allée jusqu’à Buenos Aires, en marchant 1400 kms, malgré les dangers multiples qu’un tel voyage à pied comportait. Femme forte et persévérante, elle continuait d’avancer, toujours à pieds : « Je vois que la divine Providence me sauve infailliblement pour que je continue, et chaque jour de plus en plus, le public expérimente ses fruits » écrivait -elle.

Mama Antula a ainsi donné beaucoup d’énergie pour promouvoir les exercices spirituels, et a permis à de nombreuses personnes, issues des classes sociales les plus diverses, d’y participer. Elle est morte le 7 mars 1799, à 69 ans. Au moment de sa mort, on estimait qu’entre 70 000 et 80 000 personnes avaient bénéficié de ses retraites. « Je souhaiterais marcher jusqu’aux lieux où Dieu n’est pas connu pour le faire connaître » a écrit cette femme courageuse et à l’âme évangél

isatrice.




Une étude portant sur 100 chocs d’inflation survenus depuis les années 1970 fournit de précieux conseils aux décideurs d’aujourd’hui

Au début des années 1970, le conflit au Moyen-Orient a déclenché une flambée des prix du pétrole qui a obligé les banques centrales du monde entier à se démener pour contrôler l’inflation. Au bout d’un an environ, les prix du pétrole se sont stabilisés et l’inflation a commencé à reculer. De nombreux pays pensaient avoir rétabli la stabilité des prix et assoupli leur politique pour relancer leurs économies frappées par la récession, mais l’inflation est revenue. L’histoire pourrait-elle se répéter ?

L’inflation mondiale a atteint des sommets historiques en 2022 après que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a déclenché un choc des termes de l’échange semblable à celui des années 1970. Les perturbations de l’approvisionnement en pétrole et en gaz russes se sont ajoutées aux problèmes de chaîne d’approvisionnement liés à la COVID pour faire grimper les prix. Dans les économies avancées, les prix ont augmenté au rythme le plus rapide depuis 1984. Dans les pays émergents et en développement, la hausse des prix a été la plus forte depuis les années 1990.

Aidée par la plus forte hausse des taux d’intérêt depuis une génération, l’inflation a enfin commencé à diminuer. L’inflation globale aux États-Unis et dans une grande partie de l’Europe a diminué de moitié, passant d’environ 10 % l’année dernière à moins de 5 % aujourd’hui. Le dernier conflit au Moyen-Orient n’a pas, pour l’instant du moins, eu un impact important sur les prix du pétrole. Mais il est encore trop tôt pour que les décideurs politiques célèbrent la victoire sur l’inflation.

Notre récente étude sur plus de 100 chocs d’inflation depuis les années 1970 offre deux raisons de faire preuve de prudence. Premièrement, l’histoire nous enseigne que l’inflation est persistante. Il faut des années pour « résoudre » l’inflation en la ramenant au taux qui prévalait avant le choc initial. Quarante pour cent des pays de notre étude n’ont pas réussi à résoudre les chocs d’inflation, même après cinq ans. Il a fallu en moyenne trois ans aux 60 % restants pour ramener l’inflation à son niveau d’avant le choc (graphique 1).

Deuxièmement, les pays ont historiquement célébré la victoire sur l’inflation et assoupli prématurément leur politique monétaire en réponse à une baisse initiale des pressions sur les prix. C’était une erreur, car l’inflation est rapidement revenue. Le Danemark, la France, la Grèce et les États-Unis font partie des quelque 30 pays de notre échantillon qui ont assoupli prématurément leur politique après le choc pétrolier de 1973 (graphique 2). En fait, presque tous les pays analysés (90 %) qui n’ont pas réussi à résoudre le problème de l’inflation ont vu la croissance des prix ralentir fortement au cours des premières années suivant un choc initial, avant de s’accélérer à nouveau ou de se retrouver bloquées à un rythme plus rapide.

Les décideurs politiques d’aujourd’hui ne doivent pas répéter les erreurs de leurs prédécesseurs. Les banquiers centraux ont raison d’avertir que la lutte contre l’inflation est loin d’être terminée, même si les chiffres récents montrent une modération bienvenue des pressions sur les prix.

Cohérence et crédibilité

Comment les décideurs politiques devraient-ils réagir à l’inflation persistante ? Encore une fois, l’histoire nous permet de tirer des leçons. Les pays de notre étude qui ont réussi à résoudre le problème de l’inflation ont resserré davantage leurs politiques macroéconomiques en réponse au choc inflationniste et, surtout, ont maintenu une politique restrictive de manière constante sur une période de plusieurs années. C’est le cas, par exemple, de l’Italie et du Japon, qui ont adopté des politiques de resserrement pendant plus longtemps après le choc pétrolier de 1979. En revanche, les pays qui n’ont pas résolu le problème de l’inflation ont assoupli leur politique monétaire et sont plus susceptibles de passer d’un cycle de resserrement à un cycle d’assouplissement (graphique 3).

La crédibilité des politiques est également importante. Les pays où les anticipations d’inflation étaient plus solidement ancrées, ou où les banques centrales ont mieux réussi à maintenir une inflation faible et stable dans le passé, étaient plus susceptibles de vaincre l’inflation.

Les décideurs politiques d’aujourd’hui peuvent se consoler avec ce constat. Les banquiers centraux de nombreux pays pourraient trouver plus facile de vaincre l’inflation cette fois-ci en raison de la crédibilité politique qu’ils ont acquise au cours de plusieurs décennies de gestion macroéconomique réussie. Avec les bonnes politiques en place, les pays pourraient résoudre les pressions inflationnistes plus tôt que par le passé.

Mais ce ne sera pas facile. Les conditions sur le marché du travail, en particulier, nécessitent une attention particulière. Dans de nombreux pays, les salaires des travailleurs ont baissé en termes réels corrigés de l’inflation et devront peut-être augmenter à nouveau pour rattraper la hausse des prix. Pourtant, la croissance des salaires pourrait alimenter l’inflation si elle est trop élevée et pourrait conduire à des spirales salaires-prix pernicieuses.

Historiquement, les pays qui ont réussi à résoudre l’inflation ont eu tendance à avoir une croissance des salaires nominaux plus faible. Il est important de noter que cela ne s’est pas traduit par une baisse des salaires réels et une perte de pouvoir d’achat, car une croissance plus faible des salaires nominaux s’est accompagnée d’une croissance plus faible des prix. L’implication pour les décideurs politiques est de rester concentrés sur les salaires réels, et non sur les salaires nominaux, lorsqu’ils réagissent à l’évolution du marché du travail.

Les pays qui ont réussi à résoudre le problème de l’inflation ont également mieux réussi à maintenir la stabilité extérieure. Les monnaies flottantes étaient moins susceptibles de se déprécier fortement, et les ancrages monétaires étaient plus susceptibles de survivre. Il ne s’agit pas d’un appel à l’intervention monétaire. Au lieu de cela, il semble que le succès des pays dans la lutte contre l’inflation – grâce à une politique monétaire plus stricte et à une plus grande crédibilité politique – ait joué un rôle déterminant dans le renforcement des taux de change.

Les pays qui laissent l’inflation persister finissent par payer un prix plus élevé.

Le prix ultime

Il est difficile de lutter contre l’inflation. Mais il est important de reconnaître les avantages de la stabilité des prix. Historiquement, les pays qui ont résolu l’inflation ont connu une croissance économique plus faible à court terme que ceux qui ne l’ont pas fait. Mais cette relation s’est inversée à moyen et long terme. Cinq ans après le choc inflationniste, les pays qui ont résolu l’inflation ont connu une croissance plus élevée et un taux de chômage plus faible que les économies qui ont laissé l’inflation persister.

Les aspects économiques qui sous-tendent cette constatation sont intuitifs. Il y a un compromis à faire entre, d’une part, la réduction de l’inflation et, d’autre part, l’accélération de la croissance et la baisse du chômage. Mais ce compromis est temporaire : la croissance se redresse et des emplois sont créés une fois l’inflation maîtrisée.

En revanche, laisser l’inflation non résolue entraîne son propre coût d’instabilité et d’inefficacité macroéconomiques. Ces coûts s’accumulent tant que l’inflation reste élevée. Par conséquent, les cumuls les pertes de bien-être dues à une inflation élevée ou non résolue dominent à moyen et long terme (graphique 4). Les pays qui laissent l’inflation persister finissent par payer un prix plus élevé.

 

Les banquiers centraux sont en première ligne de la lutte contre l’inflation et devraient accorder la plus grande attention à ces leçons. Mais les gouvernements ne doivent pas compliquer la tâche des autorités monétaires en accentuant les pressions sur les prix par une politique budgétaire accommodante. Pour que le soutien budgétaire en période de crise du coût de la vie soit moins inflationniste, les gouvernements devraient cibler l’aide aux plus vulnérables, là où elle atténuera le plus les souffrances.

Le passé n’est jamais un guide parfait pour le présent, car il n’y a pas deux crises exactement identiques. Quoi qu’il en soit, l’histoire offre des leçons claires aux décideurs politiques d’aujourd’hui. La lutte contre l’inflation est un marathon, pas un sprint. Les décideurs doivent persévérer, faire preuve de crédibilité et de cohérence en matière de politique monétaire, et garder les yeux rivés sur le prix : la stabilité macroéconomique et le renforcement de la croissance grâce à un retour ferme de l’inflation à la cible. Si l’on se fie à l’histoire, la récente baisse de l’inflation pourrait être transitoire. Les décideurs politiques seraient bien avisés de ne pas se réjouir trop tôt.




« La crise de la dette et le défi de la souveraineté alimentaire » au cœur d’un forum social mondial du Népal

Une nouvelle phase dangereuse de la crise alimentaire est en train d’émerger : une catastrophe due à la dette qui conduit des millions de personnes supplémentaires à la famine. La crise financière est principalement due à des systèmes alimentaires non durables. Les finances des pays les plus pauvres du monde deviennent instables en raison d’une combinaison de facteurs tels que les systèmes alimentaires vulnérables au climat, les cycles d’expansion et de récession des produits de base, la dépendance à l’égard des importations et l’exploitation des flux financiers. Par ailleurs, une dette insoutenable rend les pays extrêmement vulnérables aux chocs et les empêche de réaliser les investissements vitaux dans la sécurité alimentaire et l’agriculture résiliente au changement climatique.

De nombreux pays ne sont pas en mesure de diversifier leur portefeuille de cultures en raison de leur dépendance à l’égard des importations de denrées alimentaires et d’engrais, ce qui les oblige à compter sur les cultures de rente pour rembourser leur dette. Les difficultés ont également été aggravées par des décennies de désengagement des services sociaux et de l’agriculture nationale. Les agriculteurs se retrouvent dans l’incapacité de rivaliser avec les géants de l’industrie au fur et à mesure que les prix des denrées alimentaires augmentent et diminuent. De plus, lorsque la question du climat s’aggrave, l’incertitude augmente, les récoltes sont détruites et l’endettement des paysans s’accroît. La session abordera la question de la crise de la dette et son impact sur la souveraineté alimentaire au niveau mondial.




Belgique : Les rencontres d’automne auront lieu les 4, 5 et 6 octobre 2024 pour les prochaines

Les rencontres d’automne du CADTM Europe auront lieu les 4, 5 et 6 octobre 2024. Comme en 2023, elles se dérouleront à l’auberge Simenon de Liège, en Belgique.

L’édition 2024 abordera plusieurs thèmes sous différentes formes. Vous y trouverez ateliers, conférences, activités interactives sur la montée de l’extrême droite, la crise de la dette aux Suds, la Chine et les BRICS comme créanciers. Il sera aussi question de dette écologique et de souveraineté alimentaire.

La souveraineté alimentaire, thème du prochain AVP du CADTM, aura une place centrale lors de ces rencontres d’automne. Nous y présenterons cette nouvelle revue et y inviterons des personnes impliquées dans les luttes et le développement d’alternatives sur cette question.

Autre publication majeure du CADTM Europe cette année : Les chiffres de la dette 2024. Cette publication sera également présentée aux Rencontres d’automne. Elle reviendra en détail sur la réalité de l’endettement aux Suds, au Nord, sur les questions de dette écologique, de dette du care, ou sur l’ampleur inédite des inégalités mondiales.

L’équipe du CADTM est déjà à pied d’œuvre pour que l’édition 2024 soit un succès.

En 2023, vous étiez venu·es nombreux·ses au cours d’une édition qui nous avait surmotivé·es pour la suite. Retour en image sur ce week-end fort en réflexions, en échanges, en rires et en alternat

ives.




Une conférence sur « le monde agricole et les traités de libre-échange » aura lieu le 22 février 2027 à 19h

Comment les intérêts du commerce international priment sur ceux de l’agriculture familiale ? C’est à cette question que répondra Philippe Lambert, Député européen, Co-Président du groupe des Verts/ALE au Parlement européen ; Francesca Monteverdi – Chargée de recherche et plaidoyer chez Entraide et Fraternité.

Voici longtemps déjà, et à juste titre, que la colère couvait au sein du monde agricole.

La grande majorité se retrouve sur la corde raide, pressurés la bureaucratie, l’endettement, la grande distribution, les géants de l’équipement agricole et de l’industrie agroalimentaire, les industries chimiques et semencières, le système des taux de change fixés par le marché…

La PAC ne les aide en rien, elle qui subsidie à l’hectare et donc favorise les grandes exploitations

L’Europe les oblige à s’aligner sur la concurrence étrangère, même et surtout celle venue du cœur même de l’Union. Et arrive la guerre en Ukraine qui permet l’importation des denrées ukrainiennes, moins chères et sans droit de douane, ce qui induit une forte chute des prix.

Pire encore, qu’arrivera-t-il si le MERCOSUR est mis en œuvre ?

Pendant ce temps les factures d’eau, électricité, gaz, gasoil ne cessent d’augmenter. Par-dessus le marché, inondations et sécheresses, conséquences du dérèglement climatique, viennent mettre en danger leurs exploitations.

Il est grand temps de comprendre leurs problèmes et de les soutenir.




18 février au forum social mondial de Katmandou : Présentation du livre « Banque mondiale : une histoire critique »

Il y a 80 ans, en 1944, la Conférence de Bretton Woods a inauguré un nouvel ordre économique international. La Banque mondiale est devenue l’une des institutions financières les plus puissantes du monde, et une nouvelle autorité coloniale. Mais comment fonctionne-t-elle, qui la finance et quel programme s’efforce-t-elle de promouvoir ?

Dans Banque mondiale : Une histoire critique, Eric Toussaint répond à toutes ces questions et à bien d’autres encore. Ce livre, qui offre un compte rendu accessible, analyse la Banque mondiale depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui. Des chapitres sur le genre, le climat et l’ère des pandémies complètent les recherches qui ont alimenté le classique de 2007 de Toussaint, « Banque mondiale : le coup d’État permanent », publié en 2007 par Toussaint, et offrent au lecteur un texte véritablement contemporain et définitif.

Sept études de cas internationales illustrent l’impact de la politique de la Banque mondiale, et Toussaint explore également les motivations politiques, économiques et stratégiques du gouvernement américain à l’égard de la Banque mondiale. L’ouvrage se termine par une proposition visant à remplacer la Banque mondiale, le FMI et l’OMC par de nouvelles institutions multilatérales et démocratiques.

Ce livre a été publié en français, anglais, espagnol, arabe, indonésien et japonais.

Témoignages

– Carlos Marichal, El Colegio de México : “Supérieur … un guide de grande envergure qui explique la structure du pouvoir mondial au cours des huit dernières décennies. L’histoire de la Banque mondiale et de son soutien fréquent aux dictatures du Sud clarifie le lien entre la haute finance et la politique du pouvoir.

– James K. Galbraith, auteur de « Welcome to the Poisoned Chalice : The Destruction of Greece and the Future of Europe » : “Les nombreux détracteurs de la Banque mondiale appellent généralement à la rédemption institutionnelle par le biais de réformes. Dans ce réquisitoire sévère et approfondi, Eric Toussaint réduit ces espoirs à néant. Couvrant l’histoire de la Banque depuis ses débuts en tant que soutien au colonialisme européen jusqu’au génocide rwandais, en passant par le consensus de Washington et la guerre en Irak, il soutient que la Banque est incorrigible et qu’elle devrait, par conséquent, être abolie. Lisez et jugez par vous-mêmes. –

– Andrés Solimano, fondateur du Centre international pour la mondialisation et le développement : “Le bilan des prêts accordés aux régimes autoritaires […] invite à une réflexion nouvelle sur la nécessité d’intégrer les considérations relatives aux droits humain dans les prêts au développement. Une lecture recommandée pour avoir une vision différente des institutions de Bretton Woods.

– Michael Roberts, économiste et co-auteur de Capitalism in the 21st Century : ’’Le livre d’Eric Toussaint ne pourrait être plus opportun alors que le monde entre dans une période dangereuse de conflit géopolitique potentiel. Toussaint expose, chapitre après chapitre, le rôle de la Banque mondiale (et d’autres institutions de Bretton Woods) en tant qu’outils de contrôle financier du monde – en particulier, l’exploitation du Sud par le biais de la manipulation de la dette. Il s’avère que la Banque mondiale n’est pas une grande institution pour réduire la pauvreté dans le monde, mais au contraire pour la perpétuer”.

– Counterfire « : »Le réquisitoire détaillé et puissant d’Éric Toussaint contre la Banque mondiale arrive à un moment crucial. Il devrait être lu par tous ceux qui veulent défier la domination et l’exploitation et contribuer à la lutte pour la justice mondiale.

Intervenant·es :

Eric Toussaint (CADTM international)

Patrick Bond (Afrique du Sud)

Amali Wedagedara (Sri Lanka)

Solange Koné (CADTM Afrique, Marche Mondiale des Femmes, Forum National sur les Stratégies Economiques et Sociales (FNSES) – Côte d’Ivoire)




Kasaï-Oriental :Ngoyi Kasanji désigné président du bureau provisoire à l’Assemblée provinciale

L’ Assemblée provinciale du Kasaï Oriental a procédé à l’installation du bureau provisoire pouvant permettre de valider les mandats des élus, élaborer le règlement intérieur et d’organiser les élections des membres du bureau définitif de cet organe délibérant. L’ancien gouverneur et député national sera secondé par deux Benjamins de cette chambre.

Prenant parole, Ngayi Kasanji se dit indigné de la gouvernance de plus de 5 ans et demande des sanctions sévères contre les concernés.

« Comment expliquer la léthargie de l’Assemblée provinciale du Kasaï-Oriental, qui n’a produit qu’un seul édit pendant 5 ans et n’a fait aucun contrôle de l’exécution du budget de la province », s’est-il indigné.

Et de poursuivre en demandant à ses collègues et la population de sanctionner les dirigeants ayant failli à leur devoir

 

 

Jean -Luc Lukanda