La fréquentation du pèlerinage musulman à La Mecque en hausse de 58 % en 2023

La fin des restrictions dues à la pandémie de Covid a facilité l’arrivée du « plus grand nombre de pèlerins de l’histoire » dans la ville « sainte » de La Mecque, atteignant un nombre record de visiteurs dans le royaume d’Arabie saoudite l’année dernière, respectant un précepte islamique précis.

Le ministre saoudien du pèlerinage, Tawfiq Rabia, a déclaré lors d’une conférence de presse que le royaume avait accueilli plus de 13 millions de pèlerins en 2023. Cette manifestation de la foi musulmane est un signe de la vitalité religieuse mondiale.

Tawfiq Rabia a également indiqué que « plusieurs projets de développement d’infrastructures à La Mecque sont en cours pour un montant de plus de 1,333 milliard de dollars ». Les autorités saoudiennes suivent de près la mise en œuvre de ces projets et s’efforcent de les achever selon un calendrier précis.

Les Arabes appellent le grand pèlerinage « Hajj », qui a pour objectif de se rendre à La Mecque à des dates précises. En 2023, il s’est déroulé au mois de juin et a rassemblé environ deux millions de musulmans venus du monde entier.

Le « Hajj » commence par une procession autour de la Kaaba qui comprend sept tours autour de la « pierre sacrée » dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, un voyage qui est obligatoire pour chaque musulman au moins une fois dans sa vie, tant que sa santé et ses ressources le lui permettent. Cette célébration a lieu pendant la fête du sacrifice ou Aid al-Adha.

Il existe un autre pèlerinage, moins important à La Mecque, appelé Oumra, qui peut être accompli à tout moment de l’année.

Les pèlerins visitent également d’autres lieux saints à La Mecque, tels que la mosquée Masjid al-Haram, le puits de Zamzam, la mine et le mont Arafat, ainsi que 12 autres sites en plus de la Ka’ba.




Le pape François s’adresse à de futurs confirmands et rappelle l’importance du baptême (texte intégral)

Samedi matin 27 janvier 2024, le Saint Père a reçu en audience dans la salle Paul VI, les candidats à la confirmation de l’archidiocèse de Bari-Bitonto et leur a adressé les paroles de salutation suivantes ci-dessous (texte intégral) :

 

Chers enfants, soyez les bienvenus !

Je salue votre évêque, Mgr Giuseppe Satriano, les parents, les membres des familles, les catéchistes et vous tous, qui avez rempli de joie cette grande salle, et au-delà ! Je vous remercie !

Vous vous préparez à recevoir le sacrement de la confirmation, qui est appelé confirmation, parce qu’il confirme le don et les engagements du baptême. Alors je vous pose tout de suite une question : qui d’entre vous connaît la date de son baptême ? Peu, n’est-ce pas ? Peu… Qui s’en souvient ? Voyons voir… pas seulement les enfants, mais aussi les parents et les catéchistes, parce qu’ils l’ont peut-être oubliée eux aussi ! Levez la main si vous connaissez la date de votre baptême…. Ils sont peu nombreux ! Mais continuons tranquillement. … Et après, que ceux qui ne s’en souviennent pas ou vraiment ne la connaissent pas, s’engagent à la chercher, à demander à leurs parents, à leurs parrains et marraines : « quel était le jour de mon baptême ? », et à ne jamais l’oublier : c’est comme un anniversaire, c’est une très belle chose. Car la date du baptême doit être fêtée chaque année comme un deuxième anniversaire. Faites aussi un gâteau avec des bougies : un gâteau en plus, ce n’est pas mal !

Si je vous dis cela, ce n’est pas pour plaisanter, mais parce que la date de notre baptême est vraiment une date très importante ! Car ce jour-là, nous sommes nés à la vie chrétienne, à la vie en Jésus, qui dure toujours, qui est une vie éternelle, pour toujours ! Puis nous sommes entrés dans la grande famille de l’Église, et l’Esprit Saint est venu habiter en nous pour ne plus jamais nous quitter ; et enfin nous avons reçu le plus grand héritage qui soit : le Paradis !

Pensez à l’immense cadeau que représente le baptême ! Et avec la confirmation, que se passe-t-il ? Vous qui vous préparez, que se passe-t-il avec la confirmation ? Ce qui se passe, c’est que tout cela est confirmé, c’est-à-dire rendu plus solide, plus fort. Par qui ? D’abord par l’Esprit Saint, qui nous renouvelle par ses dons ; ensuite par l’Église, qui nous confie la tâche d’annoncer Jésus et son Évangile ; enfin par nous-mêmes, qui acceptons cette mission comme un engagement personnel. Nous acceptons cette mission comme un engagement personnel, en tant que protagonistes et non en tant que spectateurs.

À cet égard, je voudrais vous rappeler l’exemple d’un garçon comme vous, un garçon très spécial : il s’appelait Carlo, vous avez peut-être entendu parler de lui, Carlo Acutis. Vous le connaissez. Il vivait à Milan. Malheureusement, il est mort très jeune, en 2006, alors qu’il n’avait que 15 ans, mais dans sa vie, il a fait beaucoup de belles choses en quelques années seulement. Avant tout, il était très passionné par Jésus ; et comme il savait très bien utiliser Internet, il l’a mis au service de l’Évangile, en répandant l’amour de la prière, le témoignage de la foi et la charité envers les autres.

 

Trois choses importantes : la prière, le témoignage et la charité. Vous avez compris ? La prière, le témoignage et la charité. Disons-le ensemble : « prière, témoignage et charité ». Je ne vous ai pas bien entendu…

Répétons ensemble : « Prière, témoignage et charité ». Maintenant je l’ai entendu ! Tout cela , Carlo Acutis l’a vécu avec un vrai engagement : il passait beaucoup de temps avec Jésus, surtout à la Messe, à laquelle il assistait tous les jours, et il priait devant le Tabernacle, puis il annonçait à tous, avec des paroles et des gestes d’amour, que Dieu nous aime et qu’il nous attend toujours. Écoutez ceci : « Dieu nous aime et nous attend toujours. » Vous comprenez ? Disons-le ensemble : « Dieu nous aime et nous attend toujours. » Je n’ai pas entendu…Recommençons : « Dieu nous aime et nous attend toujours. » Bravo !

Alors, les enfants, à l’approche du jour de votre confirmation, je vous propose de faire de même. Allez vers Jésus, rencontrez-Le, et dites ensuite à tout le monde qu’il est bon d’être avec Jésus, parce qu’Il nous aime et qu’Il nous attend toujours ! Que fait Jésus ? Il nous aime et nous attend toujours. Vous avez bien appris. D’ailleurs, disons-le toujours. Bravo ! Continuez, criez ce message à tout le monde : pas seulement avec des mots, mais surtout avec des gestes d’amour : aider les autres, surtout ceux qui en ont le plus besoin. Et quel était le message ? « Jésus nous aime et nous attend toujours. » Vous êtes intelligents et vous avez bien appris ! Je vous remercie.

Je vous souhaite un bon voyage, avec vos catéchistes, vos parents et vos proches. Soyez des témoins de la joie d’être avec Jésus et de l’amour qu’Il nous porte. Je vous bénis tous de tout cœur. Et s’il vous plaît, priez pour moi. Et quel était le message ? « Jésus nous aime et nous attend toujours. » Bravo ! Je vais maintenant vous donner la bénédiction, mais tous ensemble, prions d’abord la Sainte Vierge de nous aider à rencontrer Jésus. Tous ensemble : « Je vous salue Marie, … »




Journée mondiale des malades à Lourdes : Des milliers de pèlerins sont attendus dans le Sanctuaire marial le 11 février prochain

Comme chaque année depuis 1993, l’Église célèbrera ce 11 février 2024 la Journée mondiale des malades. Le Sanctuaire de Lourdes attend à cette occasion l’arrivée de milliers de pèlerins du monde entier, et invitera tous les autres à s’unir par la prière.

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18), est le thème choisi par le pape François pour cette Journée. Le Saint-Père nous invite ainsi à soigner le malade en soignant les relations. La proximité humaine et spirituelle envers les personnes souffrantes est très importante, souligne-t-il, alors qu’il vient d’annoncer à toute l’Église catholique, ce mardi 30 janvier, l’intention de prière du mois de février. Une intention axée sur les malades en phase terminale de leur vie, pour qu’ils bénéficient toujours d’un accompagnement médical et humain de qualité.

« Frères et sœurs, le premier soin dont nous avons besoin dans la maladie est une proximité pleine de compassion et de tendresse » écrit-il aussi dans son message pour cette 32e Journée mondiale des malades, « prendre soin de la personne malade signifie donc avant tout prendre soin de ses relations, de toutes ses relations : avec Dieu, avec les autres – famille, amis, personnel soignant -, avec la création, avec soi-même ».

Prenons soin de ceux qui souffrent et qui sont seuls, continue-t-il, ceux qui sont peut-être marginalisés et rejetés. Dans la prière, le Christ donne l’amour, en particulier dans l’Eucharistie, et peut guérir les blessures de la solitude et de l’isolement : « Les malades, les fragiles, les pauvres sont au cœur de l’Église et doivent aussi être au centre de nos attentions humaines et de nos sollicitudes pastorales. Ne l’oublions pas ! »

Le 11 février prochain, une messe internationale sera célébrée à la basilique Saint-Pie X à Lourdes par le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, en Corse. Au programme également, prière de l’Angélus, chapelet, conférence, adoration et bénédiction du Saint-Sacrement, ainsi qu’une procession aux flambeaux le soir.




Le pape François s’exprime publiquement sur Fiducia supplicans et apporte des précisions

Le pape François s’est exprimé pour la deuxième fois sur Fiducia supplicans, la déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi qui établit une distinction entre les « bénédictions liturgiques » et les « bénédictions pastorales », autorisant ces dernières pour les couples en situation irrégulière, y compris les couples homosexuels.

Après une première affirmation publique dans l’émission italienne « Che tempo fa » du 14 janvier, le pape François est revenu sur le sujet en s’adressant au Dicastère pour la doctrine de la foi dans le cadre de son assemblée plénière. Lors de l’audience du 26 janvier, il a expliqué l’intention de la Déclaration, presqu’à la fin de son discours :

« Dans le cadre de l’évangélisation, je mentionne également la récente déclaration Fiducia supplicans. L’intention des « bénédictions pastorales et spontanées » est de manifester concrètement la proximité du Seigneur et de l’Église à tous ceux qui, se trouvant dans des situations différentes, demandent de l’aide pour continuer – parfois pour commencer – un chemin de foi. Je voudrais souligner brièvement deux choses : la première est que ces bénédictions, en dehors de tout contexte et de toute forme liturgique, ne requièrent pas la perfection morale pour être reçues ; la seconde est que lorsqu’un couple s’approche spontanément pour les demander, ce n’est pas l’union qui est bénie, mais simplement les personnes qui l’ont demandée ensemble. Non pas l’union, mais les personnes, en tenant compte naturellement du contexte, des sensibilités, des lieux où elles vivent et des manières les plus appropriées de le faire. »

Dans ce court paragraphe, le pape rappelle que les bénédictions pastorales sont spontanées, que la perfection morale n’est pas requise pour les recevoir et que ce n’est pas l’union qui est bénie, mais les personnes. Ce paragraphe a particulièrement intéressé le Dicastère pour la doctrine de la foi, au point qu’il l’a extrait et placé indépendamment de l’ensemble du discours sur son site web. Sa pertinence semble résider dans le fait qu’il s’agit d’une déclaration d’intention et d’un résumé du contenu. En ce sens, il s’agit d’un meilleur résultat que la clarification plus détaillée que le Dicastère a tenté d’apporter quelques semaines après la publication de la Déclaration.

Traduit de l’anglais par

ZENIT




Église catholique et églises orthodoxes orientales, pour une théologie du dialogue dans la charité (texte intégral)  

Vendredi 26 janvier 2024, le pape François a tenu un discours aux membres de la Commission mixte internationale de Dialogue théologique entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes orientales ; et aux participants à la visite d’étude annuelle de jeunes prêtres et moines des Églises orthodoxes orientales. Voici le texte dans son intégralité, traduit par nos soins.

Chers amis en Christ,

« Que la grâce et la paix soient en abondance parmi vous ! » (1 P 1, 2). C’est avec ces paroles de l’apôtre Pierre que je vous souhaite chaleureusement la bienvenue. Je remercie Son Excellence Kyrillos pour ses aimables paroles et vous tous pour votre présence et votre volonté de parcourir ensemble les chemins de l’unité, qui sont aussi ceux de la paix.Soutenus par les saints et les martyrs qui, unis dans le ciel, nous accompagnent, prions et travaillons sans relâche pour servir la communion et contrer la famine de la paix qui se répand dans tant de parties de la terre, y compris dans certaines des régions dont vous êtes originaires.

Aujourd’hui, c’est une double joie pour moi de vous accueillir, car en ce vingtième anniversaire de votre Commission, vous êtes rejoints par une délégation de jeunes prêtres et moines des Églises orthodoxes orientales. La présence de ces jeunes est porteuse d’espérance et la prière guide notre chemin ! Par votre intermédiaire, je voudrais adresser mes salutations cordiales à mes vénérables et chers frères, les chefs des Églises orthodoxes orientales, dont certains m’ont fait l’honneur de leur visite l’année dernière : je pense à Sa Sainteté Tawadros II, à Sa Sainteté Baselios Marthoma Mathews III et à Sa Sainteté Aphrem.

Ces visites sont importantes, car elles permettent au « dialogue de la charité » d’aller de pair avec le « dialogue de la vérité » que poursuit votre Commission.Depuis les premiers jours de l’Église, ces visites, ainsi que l’échange de lettres, de délégations et de cadeaux, ont été un signe et un moyen de communion, comme l’a noté votre Commission dans son document intitulé L’Exercice de la communion dans la vie de l’Église primitive et ses implications pour notre recherche de la communion.Ces gestes, fondés sur la reconnaissance de l’unique baptême, ne sont pas simplement des actes de courtoisie ou de diplomatie, mais ont une portée ecclésiale et peuvent être considérés comme de véritables loci theologici. Comme l’a affirmé saint Jean-Paul II dans son encyclique Ut Unum Sint, « la reconnaissance de notre fraternité… est bien plus qu’un acte de courtoisie œcuménique ; elle constitue une déclaration ecclésiologique fondamentale » (n° 42).

À cet égard, je suis convaincu que le « dialogue de la charité » ne doit pas être compris comme une simple préparation au « dialogue de la vérité », mais comme une « théologie en action », capable d’ouvrir de nouveaux horizons sur le chemin de nos Églises. Au moment où, grâce à Dieu, les relations entre nous s’approfondissent, je crois qu’il est bon de repenser au développement de ces relations à la lumière d’une « théologie du dialogue dans la charité ».

Chers amis, votre Commission a tenu sa première réunion au Caire, en janvier 2004. Depuis lors, elle s’est réunie presque chaque année et a adopté trois documents importants traitant de thèmes ecclésiologiques, qui reflètent tous la richesse des traditions chrétiennes que vous représentez : copte, syriaque, arménienne, malankare, éthiopienne, érythréenne et latine. Votre dialogue a reflété cette grande richesse dans son approche de la question de l’unité dans la diversité, comme en témoigne le premier document que vous avez produit. Nous y lisons que « s’enracinant sur des terrains culturels, sociaux et humains variés, l’Église prend des expressions théologiques différentes de la même foi et des apparences différentes dans les disciplines ecclésiastiques, les rites liturgiques et les héritages spirituels dans chaque partie du monde. Cette richesse montre d’autant plus la catholicité de l’unique Église » (Nature, Constitution et Mission de l’Église, 2009, n° 20).

Une autre caractéristique de votre dialogue a été sa préoccupation pastorale constante, comme l’illustre le dernier document sur Les Sacrements dans la vie de l’Église. À cet égard, l’initiative récente d’organiser des visites d’étude annuelles et réciproques pour les jeunes prêtres et moines mérite d’être poursuivie. Quatre délégations de jeunes prêtres et moines orthodoxes orientaux sont déjà venues à Rome pour mieux connaître l’Église catholique à l’invitation du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, que je remercie pour cela. De même, une délégation de jeunes prêtres catholiques s’est rendue à Etchmiadzin l’année dernière à l’invitation de l’Église apostolique arménienne. L’engagement des jeunes dans le rapprochement de nos Églises est un signe de l’Esprit, qui rajeunit l’Église dans l’harmonie, inspire des chemins de communion, accorde la sagesse aux jeunes et la prophétie aux anciens (cf. Joël 2, 28). Que ce « dialogue de vie » se poursuive sous la bannière de l’Esprit ! Et n’oublions pas que c’est l’Esprit Saint qui crée l’harmonie.

Le dialogue de la charité, le dialogue de la vérité et le dialogue de la vie : trois voies inséparables pour avancer sur le chemin œcuménique que votre Commission a encouragé au cours de ces vingt dernières années. Vingt ans : c’est le temps de la jeunesse, l’âge où mûrissent les choix décisifs. Que cet anniversaire soit l’occasion de louer Dieu pour le chemin parcouru jusqu’à présent et de se souvenir avec gratitude de tous ceux qui y ont contribué par leur expertise théologique et leur prière. Puisse-t-il renouveler la conviction que la pleine communion entre nos Églises est non seulement possible, mais urgente et nécessaire « pour que le monde croie » (Jn 17,21).

Puisque la phase actuelle de votre dialogue concerne la Vierge Marie dans l’enseignement et la vie de l’Église, je vous propose de lui confier votre travail, elle, la sainte Mère de Dieu et notre Mère. Invoquons-la ensemble, avec les mots d’une ancienne et splendide prière que nous partageons, qui s’appelle en latin Sub tuum praesidium et qui se trouve dans vos brochures. Prions la Mère de Dieu :

Nous volons sous ta protection, Sainte Mère de Dieu.

Ne dédaigne pas nos demandes à l’heure du besoin.

Ô Vierge glorieuse et bénie, délivre-nous toujours de tout péril. Amen.




Proximité et affection envers les malades en phase terminale, l’intention de prière du pape pour le mois de février

La vidéo du pape de février, mois au cours duquel l’Église célèbre la Journée mondiale des malades, lance un appel pour que les « malades en phase terminale de leur vie, ainsi que leurs familles, bénéficient toujours d’un accompagnement médical et humain de qualité ». Cette intention de prière sera relayée dans tous les diocèses et paroisses du monde.

Le Saint-Père demande la prière, mais aussi l’engagement de tous pour favoriser une proximité spirituelle et humaine avec les malades. Il nous invite plutôt à regarder la personne souffrante avec amour, à favoriser le contact physique : « La guérison n’est pas toujours possible. Mais nous pouvons toujours prendre soin des malades et les caresser ».

Dans notre culture du jetable, dit-il, il n’y a pas de place pour les malades en phase terminale. Et ce n’est pas un hasard si, au cours des dernières décennies, la tentation de l’euthanasie a gagné du terrain dans de nombreux pays. Au contraire, le pape insiste sur l’importance des soins palliatifs, en rappelant qu’il ne s’agit pas de prolonger inutilement la souffrance : « Lorsque certaines personnes parlent de maladie en phase terminale, elles confondent deux mots : incurable et non soignable. Ce n’est pas la même chose. Même lorsque les chances de guérison sont très faibles, tous les malades ont droit à un accompagnement médical, mais aussi à un accompagnement psychologique, à un accompagnement spirituel et à un accompagnement humain ».

Le Saint-Père parle du rôle essentiel de la famille qui se tient aux côtés du patient et témoigne de sa valeur unique et irremplaçable. Mais ces familles ne « peuvent pas être laissées seules dans ces moments difficiles ». Elles doivent disposer d’aide et de moyens adéquats pour leur apporter un soutien physique, spirituel et social.

Le P. Frédéric Fornos, directeur international du Réseau mondial de prière du pape, ajoute : « Cette proximité et cette affection envers les personnes en phase terminale peuvent paraître accessoires et secondaires à l’assistance médicale, tout comme la prière ; cependant, ce soutien est essentiel. C’est l’amour qui s’exprime à travers ces gestes et notre prière. »




« Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Catéchèse du pape François du mercredi 31 janvier 2024)  

L’audience générale de ce matin a eu lieu à 9 heures dans la salle Paul VI, où le Saint-Père a rencontré des groupes de pèlerins et de fidèles venus d’Italie et du monde entier.

Dans son discours en italien, le pape, poursuivant le cycle de catéchèse sur « Les vices et les vertus », a centré sa réflexion sur le thème de la colère (Lecture : Ep 4, 26-27.31-32).

Après avoir résumé sa catéchèse dans les différentes langues, le Saint-Père a adressé des salutations particulières aux fidèles présents.

L’audience générale s’est conclue par la récitation du Pater Noster et de la bénédiction apostolique.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Ces dernières semaines, nous avons abordé le sujet des vices et des vertus, et aujourd’hui, nous nous arrêtons pour réfléchir sur le vice de la colère. Il s’agit d’un vice particulièrement sombre, et peut-être le plus facile à détecter d’un point de vue physique. La personne dominée par la colère peut difficilement la dissimuler : on la reconnaît aux mouvements de son corps, à son agressivité, à sa respiration laborieuse, à son regard obscur et renfrogné.

Dans sa manifestation la plus aiguë, la colère est un vice qui ne laisse aucun répit. Si elle naît d’une injustice subie (ou ressentie comme telle), elle ne se déchaîne souvent pas contre le coupable, mais contre le premier malchanceux. Il y a des hommes qui retiennent leur colère au travail, se montrant calmes et compatissants, mais qui, une fois à la maison, deviennent insupportables envers leur femme et leurs enfants. La colère est un vice omniprésent : elle est capable de nous priver de sommeil et de nous faire constamment comploter dans notre esprit, incapables de trouver une barrière pour raisonner et penser.

C’est un vice destructeur des relations humaines. Il exprime l’incapacité à accepter la diversité de l’autre, surtout lorsque ses choix de vie divergent des nôtres. Elle ne s’arrête pas au mauvais comportement d’une personne, mais jette tout dans la marmite : c’est l’autre, l’autre tel qu’il est, l’autre en tant que tel qui provoque la colère et le ressentiment. On se met à détester le ton de sa voix, les gestes banals de la vie quotidienne, ses façons de raisonner et de sentir.

Lorsque la relation atteint ce niveau de dégénérescence, la lucidité est désormais perdue. La colère fait perdre la lucidité. Car l’une des caractéristiques de la colère est parfois qu’elle ne s’apaise pas avec le temps. Dans ce cas, même la distance et le silence, au lieu d’apaiser le poids de l’incompréhension, l’amplifient. C’est pour cette raison que l’apôtre Paul – comme nous l’avons entendu – recommande à ses chrétiens d’aborder immédiatement le problème et de tenter une réconciliation : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4, 26). Il est important que tout se dissipe immédiatement, avant que le soleil ne se couche. Si un malentendu survient pendant la journée et que deux personnes ne se comprennent plus, se sentant soudain éloignées l’une de l’autre, la nuit ne doit pas être livrée au diable. Le vice nous empêcherait de dormir, ruminant nos raisons et nos erreurs inexplicables qui ne sont jamais les nôtres et toujours celles de l’autre. C’est ainsi : quand une personne est dominée par la colère, elle dit toujours que le problème vient de l’autre ; elle n’est jamais capable de reconnaître ses propres fautes, ses propres échecs.

Dans le Notre Père, Jésus nous fait prier pour nos relations humaines qui sont un terrain miné : un plan qui ne s’équilibre jamais parfaitement. Dans la vie, nous avons affaire à des débiteurs qui nous sont redevables, tout comme nous n’avons certainement pas toujours aimé tout le monde à sa juste mesure. À certains, nous n’avons pas rendu l’amour qui leur était dû. Nous sommes tous des pécheurs avec des comptes dans le rouge, et nous devons donc tous apprendre à pardonner. Les hommes ne restent pas ensemble s’ils ne pratiquent pas aussi l’art du pardon, pour autant que cela soit humainement possible. Ce qui peut contrer la colère, c’est la bienveillance, l’ouverture du cœur, la douceur, la patience.

Mais à propos de la colère, il faut dire une dernière chose. C’est un vice terrible, a-t-on dit, il est à l’origine des guerres et des violences. Le poème de l’Iliade décrit « la colère d’Achille », qui sera la cause d’un « deuil infini ». Mais tout ce qui naît de la colère n’est pas mauvais. Les anciens savaient bien qu’il y a en nous une part d’irascibilité qui ne peut et ne doit pas être niée. Les passions sont, dans une certaine mesure, inconscientes : elles se produisent, ce sont des expériences de la vie. Nous ne sommes pas responsables de l’apparition de la colère, mais toujours de son développement. Et parfois, il est bon que la colère soit évacuée de la bonne manière. Si une personne ne se met jamais en colère, si elle n’est pas indignée par une injustice, si elle ne ressent pas un frémissement dans ses tripes face à l’oppression d’une personne faible, cela signifierait qu’elle n’est pas humaine, et encore moins chrétienne.

La sainte indignation existe. Jésus en a fait l’expérience plusieurs fois dans sa vie (cf. Mc 3, 5) : il n’a jamais répondu au mal par le mal, mais dans son âme il a ressenti ce sentiment et, dans le cas des marchands du Temple, il a accompli une action forte et prophétique, dictée non par la colère, mais par le zèle pour la maison du Seigneur (cf. Mt 21,12-13). Il faut bien distinguer : le zèle, la sainte indignation, est une chose ; la colère, qui est mauvaise, en est une autre.

Il nous appartient, avec l’aide de l’Esprit Saint, de trouver la juste mesure des passions. De les éduquer pour qu’elles s’orientent vers le bien et non vers le mal. Je vous remercie.




La colère, un vice destructeur des relations humaines 

Lors de l’audience de ce mercredi 31 janvier, le pape François a donné une catéchèse sur le thème de la colère.

Il a d’abord invité les fidèles à méditer sur des versets de la lettre aux Éphésiens dans saint Paul (4,26-27.31-32) : « Si vous êtes en colère, ne tombez pas dans le péché ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère. Ne donnez pas prise au diable » (…) « Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. »

Le pape dit que la colère est un vice qui détruit les relations humaines. L’une des caractéristiques de la colère, c’est « qu’elle ne s’apaise pas toujours avec le temps », et qu’elle peut nous priver de sommeil. S’opposent à elle « la bienveillance, l’ouverture du cœur, la douceur et la patience. (…) Nous ne sommes pas responsables de la colère, mais de son développement. »

« Parfois, rajoute-t-il, il est bon que la colère se manifeste de la bonne manière. Il nous faut donc, avec l’aide de l’Esprit Saint, trouver la juste mesure des passions, afin de les éduquer pour les orienter vers le bien. »

Le Saint-Père a ensuite salué les pèlerins dans différentes langues. Notamment les francophones, et particulièrement les jeunes provenant des établissements scolaires de France : « Frères et sœurs, apprenons à nous exercer à l’art de la réconciliation et du pardon afin de vaincre le vice de la colère et d’ouvrir des voies de paix dans nos relations quotidiennes. Que Dieu vous bénisse ! »

Aux pèlerins de langue arabe, il a mentionné saint Jean Bosco, dont l’Église célèbre la mémoire ce 31 janvier. Ce grand saint Italien a pris soin des jeunes toute sa vie : « Je vous invite à l’imiter, en éduquant les jeunes dans la foi et en les formant aux différentes sciences et professions, pour un avenir meilleur, dans lequel l’humanité pourra jouir de la paix, de la fraternité et de la tranquillité. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal ! »

Après les salutations, le pape a parlé du nombre important de victimes au Moyen-Orient et en Ukraine. « Que leur cri de douleur touche le cœur des responsables des nations et suscite des projets de paix. Quand nous lisons des histoires ces jours-ci, il y a tant de cruauté dans la guerre, tant ! Demandons au Seigneur la paix, qui est toujours douce et non cruelle » a t-il lancé au monde entier, dans un appel

urgent.




Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix : Jean-Pierre Lacroix, en visite en Rdc du 1er au 7 février  

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, JeanPierre Lacroix, sera en visite en République démocratique du Congo (RDC) du 1er au 7 février. A la suite de sa dernière visite en RDC en juin 2023, M. Lacroix rencontrera le président S.E Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, récemment réélu, afin de renforcer l’excellente collaboration établie entre les Nations Unies et les autorités congolaises dans le cadre du désengagement de la MONUSCO du Sud-Kivu.

Le Secrétaire général adjoint commencera sa visite dans l’est du pays, notamment à Goma et Beni au Nord-Kivu et à Bukavu au Sud-Kivu, où il sera rejoint par Mme Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe chargée de la stratégie de gestion, de la politique et de la conformité, et M. Christian Saunders, Coordinateur spécial pour l’amélioration de la réponse des Nations Unies à l’exploitation et aux abus sexuels.

En plus des discussions avec les autorités provinciales, la société civile et les leaders communautaires, la MONUSCO et le personnel de l’équipe de pays des Nations Unies, la délégation visitera une base de la MONUSCO dans le Sud-Kivu qui sera transférée aux autorités congolaises dans les prochains jours, dans le cadre de la première phase du retrait accéléré de la Mission.

À Kinshasa, M. Lacroix rencontrera les autorités nationales, y compris le chef de l’État, pour discuter des défis et des opportunités auxquels la RDC est confrontée, et de la manière dont les Nations Unies peuvent continuer à soutenir les efforts de paix dans le pays.




L’économie mondiale amorce un atterrissage en douceur, mais des risques persistent  

L’action des pouvoirs publics doit se tourner vers le rééquilibrage des finances publiques et l’amélioration des perspectives de croissance à moyen terme (Pierre-Olivier Gourinchas).

Les nuages commencent à se dissiper. L’économie mondiale amorce la dernière phase de sa descente en vue d’un atterrissage en douceur, à la faveur d’une inflation qui diminue progressivement et d’une croissance qui se maintient. Cependant, le rythme de l’expansion économique reste lent et des turbulences ne sont pas à exclure.

L’activité mondiale s’est montrée résiliente au cours du deuxième semestre, les grandes puissances économiques étant soutenues par des facteurs liés à la demande et à l’offre. Du côté de la demande, l’accroissement des dépenses privées et publiques a soutenu l’activité, en dépit de conditions monétaires restrictives. Du côté de l’offre, l’augmentation du taux d’activité, la résolution des problèmes de la chaîne d’approvisionnement, et la baisse des prix de l’énergie et des produits de base ont joué leur rôle, malgré la résurgence d’incertitudes sur le plan géopolitique.

Cette résilience perdurera. D’après nos prévisions de référence, la croissance mondiale va se stabiliser à 3,1 % cette année, soit 0,2 point de pourcentage de plus que dans nos prévisions d’octobre 2023, avant d’accélérer à 3,2 % l’an prochain.

D’importantes divergences demeurent. Nous prévoyons un ralentissement de la croissance aux États-Unis, où la politique monétaire restrictive a toujours des incidences sur l’économie, ainsi qu’en Chine, où la baisse de la consommation et de l’investissement continue de peser sur l’activité économique. La zone euro devrait quant à elle connaître une légère reprise après une année 2023 difficile, au cours de laquelle le niveau élevé des prix de l’énergie et la politique monétaire restrictive ont freiné la demande. De nombreux autres pays continuent d’afficher une grande résilience, comme en témoigne l’accélération de la croissance au Brésil, en Inde et dans les grands pôles économiques d’Asie du Sud-Est.

L’inflation continue de ralentir. Hors Argentine, l’inflation globale mondiale tombera à 4,9 % cette année, soit 0,4 point de pourcentage de moins que dans nos prévisions d’octobre (hors Argentine également). L’inflation hors alimentation et énergie s’inscrit elle aussi dans une tendance baissière. Dans les pays avancés, l’inflation globale et l’inflation hors alimentation et énergie s’établiront aux alentours de 2,6 % en moyenne cette année, un niveau proche des cibles fixées par les banques centrales.

Compte tenu de l’amélioration des perspectives, les facteurs pouvant entraîner des révisions à la hausse ou à la baisse ont perdu de leur intensité et sont équilibrés. Possibilités de révision à la hausse :

La désinflation pourrait être plus rapide que prévu, en particulier si les tensions sur les marchés du travail continuent de s’estomper et si les anticipations d’inflation continuent de baisser, ce qui permettra aux banques centrales d’assouplir leur politique de façon plus précoce.

Les mesures de rééquilibrage budgétaire annoncées par les pouvoirs publics pour 2024–25 pourraient être retardées en raison de demandes d’augmentation des dépenses publiques de plus en plus pressantes dans de nombreux pays au cours de ce qui est la plus grosse année électorale de l’histoire. Cela pourrait dynamiser l’activité économique, mais aussi relancer l’inflation et accroître la probabilité de perturbations à un stade ultérieur.

À plus long terme, les rapides progrès de l’intelligence artificielle pourraient stimuler l’investissement et accélérer la croissance de la productivité, même si cela se traduira par des difficultés considérables pour les travailleurs.

Possibilités de révision à la baisse :

Nous pourrions assister à de nouvelles perturbations du secteur des produits de base et des chaînes d’approvisionnement, sous l’effet d’une résurgence des tensions géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient. Les frais de transport entre l’Asie et l’Europe ont fortement augmenté, les attaques en mer Rouge contraignant les navires de marchandises à se dérouter pour contourner l’Afrique. Les perturbations demeurent modérées jusqu’ici, mais la situation reste volatile.

L’inflation hors alimentation et énergie pourrait se révéler plus persistante. Les prix des biens pourraient se maintenir à des niveaux historiquement élevés par rapport à ceux des services. L’ajustement pourrait se traduire par une inflation des services (et globale) plus persistante. L’évolution des salaires, en particulier dans la zone euro, où les salaires négociés restent en hausse, pourrait accentuer les pressions sur les prix.

Les marchés semblent excessivement optimistes quant aux perspectives de baisse des taux dans un futur proche. Si les investisseurs venaient à revoir leur position, les taux d’intérêt à long terme augmenteraient, ce qui mettrait de nouveau la pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils procèdent à un rééquilibrage budgétaire plus rapide qui pèserait sur la croissance économique.

Difficultés pour l’action des pouvoirs publics

Maintenant que l’inflation ralentit et que la croissance se stabilise, l’heure est venue de faire le point et de se projeter vers l’avenir. Notre analyse laisse apparaître que la récente désinflation tient en grande partie à la baisse des prix des produits de base et de l’énergie, plutôt qu’à une contraction de l’activité économique.

Dans la mesure où un resserrement de la politique monétaire consiste généralement à freiner l’activité économique, on peut légitiment s’interroger sur le rôle joué par la politique monétaire, si tant est qu’elle en ait joué un. La réponse, c’est qu’elle a exercé ses effets par deux canaux supplémentaires. En premier lieu, la rapidité du durcissement a contribué à convaincre les ménages et les entreprises que les autorités ne laisseraient pas s’installer un haut niveau d’inflation. Cela a empêché une augmentation persistante des anticipations d’inflation, a contribué à freiner la croissance des salaires et a réduit le risque d’une spirale prix–salaires. En second lieu, l’inhabituelle synchronisation de ce resserrement a diminué la demande mondiale d’énergie, ce qui a directement réduit l’inflation globale.

Malgré tout, des incertitudes demeurent et les banques centrales sont désormais confrontées à un double risque. Elles doivent éviter un assouplissement prématuré qui annihilerait des gains de crédibilité durement acquis et entraînerait un rebond de l’inflation. Cependant, les signes de tension se font de plus en plus forts dans des secteurs sensibles aux taux d’intérêt, comme la construction, et l’activité de prêt connaît un déclin marqué. Il sera tout aussi important d’enclencher la normalisation des politiques monétaires à temps, comme ont déjà commencé à le faire plusieurs pays émergents où l’inflation a déjà bien baissé. Ne pas le faire mettrait la croissance en péril et présenterait le risque d’entraîner l’inflation au-dessous de la cible.

À mon sens, les États-Unis, où l’inflation est davantage tirée par la demande, doivent se concentrer sur les risques de la première catégorie, alors que la zone euro, où le bond des prix de l’énergie a joué un rôle disproportionné, doit davantage maîtriser le deuxième risque. Dans les deux cas, il ne sera pas aisé de rester sur la trajectoire d’un atterrissage en douceur.

Le plus grand défi consiste à prendre des mesures face à des risques budgétaires considérables. La plupart des pays sont ressortis de la pandémie et de la crise du secteur de l’énergie avec des niveaux d’endettement et des coûts d’emprunt plus élevés. En réduisant la dette publique et le déficit public, les pouvoirs publics dégageront de l’espace budgétaire pour négocier les chocs à venir.

Les mesures budgétaires encore en vigueur qui visent à compenser l’effet des prix élevés de l’énergie doivent être supprimées sans délai, la crise de l’énergie étant désormais derrière nous. Mais il convient d’en faire plus. Le danger est double. Le risque le plus pressant est celui d’une action insuffisante des pays. Les fragilités budgétaires vont s’accumuler jusqu’à ce qu’une crise financière contraigne les pouvoirs publics à procéder à des ajustements brutaux et déstabilisants, à grands frais. L’autre risque, qui concerne déjà certains pays, est celui d’en faire trop, trop tôt, dans l’espoir de convaincre les marchés de leur discipline budgétaire. Cela pourrait compromettre les perspectives de croissance. Il deviendrait également plus difficile de s’attaquer à des défis budgétaires, comme la transition climatique.

Alors que faut-il faire ? Il convient de procéder à un rééquilibrage budgétaire sur la durée, dont la première tranche doit donner le ton. Les promesses de rééquilibrages futurs ne fonctionneront pas. La première tranche doit s’accompagner d’un cadre budgétaire amélioré et bien respecté, de manière à ce que les prochaines mesures de rééquilibrage soient à la fois importantes et crédibles. Maintenant que les politiques monétaires commencent à s’assouplir et que la croissance reprend, il devrait être plus facile d’en faire davantage. Il ne faut pas laisser filer l’occasion.

Si les pays émergents ont fait preuve d’une grande résilience (croissance plus forte que prévu et soldes extérieurs restés stables), c’est en partie grâce à une amélioration de leurs cadres monétaires et budgétaires. Cependant, la disparité des mesures prises par les pouvoirs publics selon les pays pourrait entraîner des sorties de capitaux et la volatilité des monnaies. Voilà pourquoi il convient d’étoffer les amortisseurs, comme le préconise notre cadre stratégique intégré.

Au-delà du rééquilibrage des finances publiques, les pouvoirs publics doivent se concentrer de nouveau sur la croissance à moyen terme. Nous avons projeté une croissance mondiale à 3,2 % l’an prochain, ce qui est bien inférieur à la moyenne historique. Il convient de passer à la vitesse supérieure pour relever les nombreux défis structurels auxquels le monde fait face : la transition climatique, le développement durable et le rehaussement des niveaux de vie de la population.

Des réformes qui permettent d’atténuer les obstacles les plus contraignants pour l’activité économique, s’agissant notamment de la gouvernance, de la réglementation des entreprises et du secteur extérieur, peuvent débloquer des gains de productivité latents, comme le montre notre étude. Une croissance plus forte pourrait également passer par la limitation de la fragmentation géoéconomique. Cela pourrait consister à abaisser les barrières qui entravent les échanges commerciaux entre les différents blocs géopolitiques, notamment dans le domaine des technologies à bas carbone qui sont indispensables dans les pays émergents et les pays en développement.

Nous devrions plutôt nous efforcer d’entretenir l’interconnexion de nos économies. Ce n’est qu’en agissant de la sorte que nous pourrons travailler ensemble sur des priorités communes. La coopération multilatérale reste la meilleure stratégie pour relever les défis mondiaux. Les avancées dans ce sens, comme la récente augmentation de 50 % des ressources permanentes du FMI, sont bienvenues.