Chine, 2024 (Par Elias Jabbour)

Il y a un réel décalage entre ce que l’on lit dans la presse et dans les revues académiques occidentales sur l’état actuel de l’économie chinoise et la réalité elle-même. Pour ceux qui vivent dans les pays du Nord, la Chine vivrait une crise majeure, qui donnerait les premiers signes de l’épuisement de son « modèle ». Pour d’autres, il s’agit d’une « leçon » : la Chine doit accroître le rôle de la consommation au détriment d’un modèle obsolète basé sur les exportations et les investissements.

En réalité, nous avons vu une croissance économique de 5,2 % en Chine. Dans le même temps, les États-Unis ont progressé de 2,5 %, le Japon de 1,9 %, la France de 0,9 %, tandis que le Royaume-Uni et l’Allemagne ont reculé de 0,1 %. En termes de productivité du travail, la croissance chinoise a été de 4,8 % en 2023, tandis que les États-Unis ont connu une croissance négative de -0,7 % et l’Allemagne, -0,3 %. D’une manière générale, cela signifie que la Chine continue de rattraper les économies capitalistes majeures, tout en disposant déjà d’une autonomie technologique totale dans plusieurs secteurs de pointe.

Le plus intéressant est de noter que les performances économiques de la Chine se situent, depuis 2020, à des niveaux supérieurs à ceux nécessaires pour atteindre les objectifs fixés pour 2035. En d’autres termes, cela signifie que le pays devrait atteindre le niveau de développement souhaité par les dirigeants du pays avant même la date prévue. Par conséquent, il convient de s’interroger sur les raisons pour lesquelles la Chine a réussi non seulement à maintenir les niveaux de croissance nécessaires pour, par exemple, la création de 11 millions d’emplois urbains prévus dans le 14e plan quinquennal, mais aussi à se maintenir comme la principale source d’exportation de prospérité vers le reste du monde, en particulier les pays du Sud. Par exemple, en septembre 2013, le président chinois Xi Jinping a défini les grandes lignes de ce que l’on appelait alors la « Ceinture économique de la Route de la soie », aujourd’hui l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Depuis lors, 154 pays ont officiellement rejoint le projet, avec environ 1 000 milliards de dollars investis sur presque tous les continents du monde.

En d’autres termes, la réalité ne montre pas un soi-disant « moment Tchernobyl » pour l’économie chinoise. On exagère les problèmes survenus dans le secteur de l’immobilier. Bien sûr, une crise quasi soudaine dans un secteur qui représente environ 30% de l’économie d’un pays de la taille de la Chine n’est pas anodine, de même qu’aucun pays capitaliste dans le monde n’est capable de planifier une transition dans la dynamique qui implique un changement gigantesque entre les secteurs économiques et les régimes de propriété.

Un exemple de cette transition est l’augmentation des crédits au secteur industriel, notamment ceux liés au secteur de haute technologie, proportionnellement à la réduction des ressources bancaires allouées au secteur immobilier. Les données fournies par la Banque populaire de Chine montrent qu’au cours des trois premiers trimestres de 2018, le crédit au secteur de la construction a augmenté de 24,9 %, contre environ 5 % au secteur industriel. Cette tendance a changé depuis. Au troisième trimestre 2023, le secteur industriel a connu une croissance de l’accès au crédit de 34,2 %, contre seulement 4,8% au secteur de l’immobilier. Ce qui est implicite dans ces données, c’est la concentration totale des énergies sur la construction de la pleine souveraineté technologique de la Chine dans un monde où le pays subit un processus d’intimidation commerciale et technologique de la part des États-Unis.

Cette transition, bien que difficile compte tenu de l’ampleur de son fonctionnement, accélère la construction d’une dynamique de développement dite « de haute qualité », car elle implique l’expansion des services publics tels que les trains à grande vitesse, de lourds investissements visant à maintenir la Chine à l’avant-garde de la révolution industrielle actuelle basée sur les industries d’énergies renouvelables, ainsi qu’un processus d’urbanisation guidé par l’expansion de l’accès populaire à de nouveaux droits et équipements tels que les hôpitaux modernes, les écoles, les villes inclusives et intelligentes.

Toutes ces nouvelles dynamiques de croissance économique constitueront la base de ce que le président Xi Jinping a appelé les «nouvelles forces productives de qualité », c’est-à-dire l’émergence d’un développement économique largement basé sur des technologies nouvelles dans tous les domaines de l’activité sociale. En ce sens, beaucoup de ceux qui s’intéressent à l’avenir du développement chinois poseront une telle question : est-il possible de maintenir des niveaux de croissance compatibles avec les besoins du pays ? Par exemple, l’objectif de croissance de 5 % pour 2024 annoncé à l’ouverture des « Deux sessions » par le Premier ministre Li Qiang.

La réponse est oui. Il ne s’agit pas d’un pur optimisme quant à l’avenir de l’économie chinoise, mais plutôt d’une vision particulière de ceux qui ont suivi la construction au cours des dernières décennies d’une grande machine, étatique et institutionnelle, capable de diriger l’économie dans le bon sens, de prévenir les obstacles et de les anticiper avec des innovations institutionnelles rapides et suffisantes.

Les avantages que la Chine compte à ses côtés pour atteindre ses objectifs de croissance et d’emploi sont souvent négligés en Occident :

1) un vaste noyau productif et financier de nature publique centré sur 96 grands conglomérats d’entreprises publiques et 144 institutions financières publiques visant à favoriser le développement, et

2) l’inauguration de nouvelles formes supérieures de planification économique basées sur l’utilisation généralisée d’innovations technologiques de rupture telles que le Big Data, l’intelligence artificielle et la 5G.

Telles sont les raisons pour lesquelles je suis convaincu que la croissance économique chinoise restera à des niveaux compatibles avec les besoins du pays, et même du monde. L’année 2024 devrait être marquée par la consolidation d’une dynamique de développement fondée sur les « nouvelles forces productives ».

 

(Elias Jabbour : consultant auprès de la présidence de la Nouvelle banque de développement (NDB) et professeur associé à la Faculté des sciences économiques de l’Université d’Etat de Rio de Janeiro (FCE-UERJ). Auteur, avec Alberto Gabriele, de « Chine : socialisme du XXIe siècle » (Boitempo, 2021). Lauréat du Prix spécial du livre de Chine 2022.)




Une délégation de l’INAP à l’IGF pour obtenir les éléments d’informations sur la gestion de la CNSSAP

Les syndicalistes de l’Intersyndical de l’administration publique et entreprises publiques (INAP), conduits par leur président Fidèle Kiyangi, ont été reçus le vendredi 08 mars par le Chef de Service de l’IGF Jules Alingete Key, qu’accompagnaient tous les membres de la Direction de l’IGF.

La rencontre entre les deux parties était axée sur la recherche des informations sur la gestion de la CNSSAP. Les syndicalistes voulaient obtenir ces éléments d’informations pour s’assurer de la bonne gestion de cet établissement public qui collecte les cotisations des fonctionnaires pour organiser la retraite des agents publics .

L’IGF leur a communiqué les éléments à sa disposition suivant les observations de la mission de la patrouille financière placée à la CNSSAP.

Didier Mbongo Mingi




CULTE DU DIMANCHE 10 MARS AVEC LE PASTEUR FRANÇOIS MUTOMBO VH




Haut Katanga : La 61è session de formation des cadres et agents de la direction anti-fraude appartient au passé

Les agents et cadres de la Direction Provinciale d’Anti-Fraude, dans le Haut-Katanga, étaient en formation depuis le mardi 05 mars. Cette 61ème session de formation était axée sur la lutte contre la fraude sous toutes ses formes.

Elle était initiée par son Directeur Provincial, Philippe Kibawa, sous le patronage du Gouverneur de Province, Jacques Kyabula Katwe. Cette 61ème session de formation à l’attention des agents et cadres de la Brigade Provinciale d’Anti-Fraude a duré cinq jours.

Une occasion pour les experts dans la lutte contre la fraude sous toutes ses formes de les outiller. Des professeurs d’universités et autres qualifiés dans ce domaine ont développé des modules cadrant notamment avec la lutte contre la fraude, la sécurité dans la chaîne de contrôle, les traitements des dossiers et les contentieux douaniers.

Objectif, équiper suffisamment ce service et lui permettre d’atteindre les assignations que lui a fixé le Gouverneur du Haut-Katanga. Pour le professeur Ngoie Mwenze, on lutte mieux contre une chose qu’on maîtrise bien.

Le Directeur Provincial de la Brigade d’Anti-Fraude, Philippe Kibawa, a salué l’engagement de l’Autorité provinciale dans la redynamisation de l’administration provinciale avant de souligner l’importance de son service dans la maximisation des recettes. D’où chacun doit se donner à fond quant à ce.

Ouverte le mardi 5 mars 2024, c’est ce samedi 09 mars que la 61è session de formation a fermé ses portes.

Roger Ngandu wa Mitaba




Voici les 30 économies les plus robustes selon leurs PIB

Selon les statistiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) pour 2023, les Etats Unis d’Amérique possèdent l’économie la plus robuste dans le monde avec un produit intérieur brut estimé à 26.185 milliards de dollars américains. La Chine vient en deuxième position et a atteint 21.643 milliards, suivie du Japon avec 4365 milliards. L’Allemagne, première puissance économique de l’Europe avec 4.120 milliards de dollars américains

Un pays membre du BRICS, l’Inde prend la 5ème place dans ce classement 2023. Le Royaume Uni 3.479 milliards de dollars, la France est la 7ème puissance économique avec 2.806 milliards de dollars puis vient le Canada avec 2.326 milliards de dollars. La Russie soviétique est 9ème puissance économique avec 2.136 milliards de dollars, pendant qu’un autre pays du BRICS, le Brésil occupe la dixième position avec 2.059 milliards de dollars.

L’Iran de contente de 2.044 milliards de dollars américains, l’Italie 1.991 milliards de dollars américains, la Corée du Sud 1.792 milliards de dollars américains, l’Australie 1.787 milliards de dollars américains, le Mexique 1.476 milliards de dollars américains, l’Espagne 1.421 milliards de dollars américains, l’Indonésie 1.388 milliards de dollars américains, les Pays-Bas 1 milliards de dollars américains, 019 milliards de dollars américains, l’Arabie Saoudite 996, la Turquie 941, Taïwan 858, la Suisse 834, la Pologne 753 milliards de dollars américains, la Suède 653 milliards de dollars américains, l’Argentine 643 milliards de dollars américains, la Belgique 596 milliards de dollars américains, Thaïlande 580 milliards de dollars américains, l’Autruche 572 milliards de dollars américains, le Nigeria pays africain membre du BRICS occupe la 29ème place dans ce classement 2023 et puis l’Irlande 548 milliards de dollars américains en termes de produit intérieur brut.

C’est le Fonds monétaire international qui avait publié ces statistiques fin 2023 avec un taux de croissance économique de 2,7% à cause d’une inflation persistance dans beaucoup de pays avec une tendance à la stabilisation.

La Chine meilleure partenaire économique pour l’Afrique

Les relations économiques entre l’Europe et l’Afrique, basées sur les avantages comparatifs laissent voir que beaucoup de pays africains sont considérés comme des réservoirs des matières premières pour le capitalisme industriel occidental. Des milliers de quantités des minerais de la Rdcongo ont été exportées vers l’Europe et les Etats Unis d’américains. En 1830, trois personnes sur cinq en Europe étaient pauvres et la Belgique a été construite avec l’argent produit par les minerais de l’Union minière du Haut Katanga. Depuis le 11 juin 1911, la courbe des exportations des minerais de cuivre et du cobalt était ascendante jusque dans les années 1985 pour chuter dans les années 1990. Des grandes quantités d’uranium ont pris la direction des Etats Unis d’Amérique…

La nouvelle génération des dirigeants politiques aimerait construire des partenariats économiques gagnant gagnant offerts par la Chine et les pays du BRICS, non basées sur le pillage en créant des chaos dans la partie Est de la Rdcongo.

Deux monstres ont été créés pour pourrir la vie à la population de de Ruthuru et de Masisi qui contiennent des minerais stratégiques très recherchés comme le lithium et le coltan.

Les deux présidents tutsis du Rwanda et de l’Ouganda sont des courtiers au service des industries occidentales, on peut citer les Usa, le Royaume Uni la France et autres.

Les entrepreneurs des guerres pour beaucoup gagner donc derrière le M23 et le Rwanda qui soutient une minorité tutsi qui réclame la nationalité congolaise pour gérer le Congo et dominer les bantous.

On connaît le fonctionnement du système capitaliste. Obtenir la nationalité congolaise avec les armes entre les mains. C’est ça la coopération avec l’Occident, créer des guerres et le chaos pour mieux piller et s’enrichir.

Que retenir de la Chine en Afrique?

La Chine a fait beaucoup de promesses bien tenues depuis qu’elle est sur terrain et sans violence et ne cherche pas à écraser les autres.

Contrairement à nos partenaires traditionnels occidentaux et américains, la Chine a doublé son aide au développement depuis 2009, avec un programme des prêts et des crédits évalués à 5 milliards de dollars américains et augmente six fois le volume de son commerce extérieur qui a dépassé dix milliards de dollars depuis 2010. Elle a construit des cliniques et lutté contre le paludisme dans beaucoup de pays africains, a construit des ponts et des cliniques, des complexes commerciaux. Elle a formé 15000 professionnels dans divers domaines et a annulé une grande partie de la dette extérieure des pays africains.

La Chine ne se contente pas des paroles, elle est aux antipodes du comportement des partenaires occidentaux dont les incohérences et les résultats tangibles sautent aux yeux. La Chine propose à l’Afrique un modèle de développement économique qui fonctionne. Pas comme celui proposé par les technocrates profilés FMI et BM.

La Chine apporte les fonds sur place avec un savoir-faire technologique adapté au continent, pour sortir de la pauvreté près de 400 millions d’africains.

L’héritage colonial est en contradiction avec les appels à la démocratie en Afrique. Son échec total à développer l’Afrique malgré des décennies d’une politique économique conçue par les technocrates bilatéraux et multilatéraux est la raison qui a poussé le continent à se tourner vers un partenaire crédible qu’est la Chine. Aujourd’hui, toutes les institutions multilatérales sont en difficultés devant la montée de la chine.

L’Europe est confrontée à une crise identitaire et se montre incapable de gérer ses propres problèmes, tout en créant d’autres problèmes comme le mariage des homosexuels et la bestialité.

Alex Tutukala




Dans une interview exclusive: Le prof Antoine Lokongo exhorte le gouvernement à mettre en exécution l’accord signé par la Rdc et la Russie en vue de la libération définitive de l’Est du Congo

Existe-t-il un accord militaire qui lie la Rdc et la Russie ? Ceci, pendant que l’opinion nationale souhaiterait son activation afin de mettre un terme à la guerre et ainsi se faire respecter dans la région. Le Gouvernement de la République qui reconnait qu’il existe une démarche initiée en 1999, a affirmé qu’actuellement, il n’y a aucune discussion bilatérale entre les deux parties pour la mise en œuvre effective de ce projet d’accord. Et pourtant, il nous revient que la loi n°18/008 du 9 juillet 2028 existe réellement. Cette loi autorise la ratification par la République démocratique du Congo de la convention sur la coopération militaire et technique entre le gouvernement de la fédération de Russie et celui de la Rdc. C’est au regard de tout ceci que le Docteur Professeur Antoine Roger Lokongo pense qu’il faut tout simplement du courage de la part du président Felix Tshisekedi de le mettre en exécution, continuité de l’État et situation sécuritaire du pays caractérisée par l’occupation tutsi dans sa partie orientale, obligent. Ce professeur associé et chef de département des Sciences Sociales Politiques et Administratives et Relations Internationales au sein du Département de Droit à l’Université Président Joseph Kasa-Vubu à Boma, une université d’Etat a répondu aux questions du média en ligne Lequotidienrdc.com et un trihebdomadaire paraissant à Kinshasa :

Le quotidien : Nous avons appris que la Russie prépare un accord militaire avec la Rdc, de quoi est-il réellement question?

Professeur Antoine Roger Lokongo : Le gouvernement russe a déjà approuvé, mardi dernier, un projet d’accord de coopération militaire avec la République démocratique du Congo (RDC). L’information a été révélée par l’agence officielle russe, Tass, et largement relayée par la presse congolaise.

“Conformément à l’article 11 de la loi fédérale russe sur les accords internationaux de la Russie, (le gouvernement) a approuvé le projet d’accord de coopération militaire avec la République démocratique du Congo, présenté par le ministère russe de la Défense en coordination avec le ministère russe des Affaires étrangères et d’autres organes exécutifs fédéraux concernés”, a rapporté l’Agence Tass sur son site.

Le projet d’accord “prévoit l’organisation d’exercices et d’exercices conjoints, la participation et le suivi d’exercices à l’invitation des agences compétentes, les visites de navires et d’avions de guerre sur invitation ou demande, la formation des militaires et d’autres formats de coopération”.

Rappelons que l’accord militaire russo-congolais a été signé par Mzée Laurent Désiré Kabila en 1999 et ratifié par le Parlement de la Rdc en 2018 sous le Président Joseph Kabila. Il faut tout simplement du courage de la part de Felix Tshisekedi de le mettre en exécution, continuité de l’État et situation sécuritaire du pays caractérisée par l’occupation tutsi dans sa partie orientale, obligent.

Pensez-vous que les autorités congolaises ont pris trop de temps pour réagir, même si la population les poussait à conclure un accord avec la Russie?

La coopération militaire russe avec les pays africains, que ça soit en Centrafrique, au Mali, au Niger et au Burkina Faso a tourné la marée en faveur des armées nationales dans ces pays en dépit du fait que cette présence militaire russe a suscité des critiques défavorables dans les médias occidentaux, étant donné que les mercenaires Russes du Groupe Wagner constituent la colonne vertébrale de la présence militaire russe en Afrique.

Le peuple Congolais bien informé, exhorte son gouvernement à mettre en exécution l’accord que la Rdc a signé avec la Russie en vue de la libération définitive de l’Est du Congo en proie au terrorisme des groupes armés locaux et étrangers et à l’expansionnisme Tutsi qui se traduit par les agressions, invasions, occupations, pillages, viol utilisé comme arme de guerre et holocauste contre le peuple Congolais, tout cela perpétré par le Rwanda et l’Ouganda soutenus par les puissances occidentales, surtout anglo-saxonnes (États-Unis et Grande Bretagne). Si les Russes viennent répéter le même exploit qu’ils ont réalisé en Centrafrique voisine, les Congolais entassés dans des camps des déplacés pourront regagner leurs milieux d’origine.

Lorsque le Président Félix Tshisekedi a envoyé Gilbert Kabanda, son ministre de la Défense prendre langue avec les Russes à l’occasion de la Conférence Internationale sur la Sécurité tenue à Moscou du 15 au 28 août 2022 (il était prévu que le Président Tshisekedi lui-même fasse le périple de Moscou via Kiev. Mais le périple a été annulé à la dernière minute), les médias occidentaux ont utilisé des tactiques alarmistes pour décourager Kinshasa de renouer avec la Russie, redoutant l’arrivée des mercenaires Russes du Groupe Wagner à l’Est du Congo, au moment où cette dernière poursuivait son agression contre l’Ukraine.

Les médias occidentaux ont eu gain de cause parce que Kinshasa, qui s’est déjà allié à l’Ukraine à l’ONU, a gelé sa coopération militaire avec la Russie et a porté le choix sur les mercenaires occidentaux, notamment Français et Roumains. Les médias occidentaux se sont tus!

Selon vous, qu’est-ce qui poussent les Congolais à se tourner vers la Russie?

Ce qui pousse les Congolais profondément occidentales à se tourner vers la Russie et la Chine. C’est le désespoir, car l’ennemi rwando-ougandais avance et gagne du terrain et il est manifestement soutenu par les puissances occidentales, surtout les États-Unis, la Grande Bretagne, la France, la Belgique, la Pologne, etc. Preuve : l’Union Européenne vient de signer des accords miniers avec le Rwanda qui mène une guerre de rapine y compris par procuration en Rdc et qui est pourtant dépourvu des minerais dans son sous-sol.

Selon vous, quelle réaction peut avoir les États-Unis à la suite de cet accord?

Perdre l’influence sur le Congo, c’est ce qui donne froid aux dos des puissances occidentales, c’est-à-dire, l’Europe et ses extensions coloniales aux États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle Zélande. C’est pourquoi les puissances occidentales s’assurent que le Congo, géo stratégiquement localisé au centre de l’Afrique et regorgeant des minerais stratégiques encore inexploités ne leur échappe jamais. Pour ce faire, face à la présence manifeste de la Chine et d’autres pays BRICS au Congo, et pour déstabiliser leurs investissements gagnant-gagnant, elles font tout pour soutenir des régimes compradores sans légitimité populaire au Congo comme celui de Mobutu. Mais si un leadership nationaliste s’élève au Congo, comme celui de Patrice Lumumba et celui de Mzee Laurent Désiré Kabila, elles le combattent en instrumentalisant les pays voisins pour faire la sale besogne au Congo. Quant au Président Tshisekedi, il a déjà déclaré aux États-Unis même qu’il se range du côté de l’Occident et d’Israël. En effet, le Rwanda et l’Ouganda, chiens de guerre des puissances occidentales dans la Région des Grands Lacs sont responsables d’un holocauste de plus de 15 millions de Congolais, qualifié par le Président Tshisekedi “d’effets collatéraux” lorsqu’il a signé le livre des condoléances au site du mémorial du génocide au Rwanda.

Les Américains perdent-ils leur pré-carré au profit de la Russie et de la Chine?

C’est justement cette conception des pays africains comme des pré-carrés issus de la colonisation occidentale en Afrique qu’il faut combattre, car l’héritage colonial subsiste encore. En effet, l’Afrique demeure encore divisée : arabophone, anglophone, francophone et lusophone avec des structures comme le Commonwealth et la francophonie fermement en place et avec leur approche militariste vis-à-vis l’Afrique pour ne pas ” perdre l’Afrique”. Cette anxiété dérive du fait que l’Occident est en perte de vitesse sur le plan économique, politique et culturelle. Les puissances émergentes proposent un ordre mondial plus humaniste autour des normes différentes de celles du capitalisme occidental traditionnel qu’elles remplacent avec l’approche développementale basée sur une coopération gagnant-gagnant susceptible de promouvoir le destin commun pour l’humanité. L’initiative chinoise dénommée « une ceinture et une route » par exemple vise à connecter le monde par des infrastructures susceptible de booster le développement de tous. Non à un monde des perdants et des gagnants, à tel point que si vous n’êtes pas autour de la table, vous devenez un repas comme à la Conférence de Berlin. Cette mentalité coloniale persiste encore en Occident. C’est ce que Dominique de Villepin qualifie “d’occidentalisme” ou idée que l’Occident qui a dominé le monde pendant cinq siècles, peut continuer à le faire tranquillement sans opposition. Oui à une coopération gagnant-gagnant.

Quel devra être la contrepartie de l’accord militaire Rdc-Russie?

La contrepartie de l’accord militaire russo-congolaise devrait être une armée congolaise forte et dissuasive, capable de protéger la souveraineté nationale du Congo et son intégrité territoriale basées sur des décisions politiques qui privilégient l’intérêt national suprême qui doit être au-dessus de tous. Si les animateurs des institutions RD Congolaises réduisent leur train de vie (y compris les détournements); à commencer par les députés nationaux qui doivent se faire violence et ne toucher que des frais de mission et des primes pendant les sessions qui ne doivent pas dépasser $1,500 par mois (l’équivalent du salaire d’un professeur d’université), il y aura beaucoup d’argent pour payer les Russes. Pourvu que l’argent ne se retrouve pas dans des comptes privés. Le gouvernement Congolais peut aussi majorer les parts de l’État Congolais dans chaque contrat minier signé avec nos partenaires (actuellement c’est 10%, fruit de la lutte de Joseph Kabila), effort de guerre et reconstruction nationale (oui un plan de reconstruction nationale qui s’étend sur toute l’étendue du territoire national dont on ne voit aucun signe) obligent.

Nous avons déjà la Sadc, maintenant la Russie, soit une région sur-militarisée. Ne craignez-vous pas un désordre? Dans tout ça, quel est l’apport des Fardc dont ont dit qu’elles sont en train de monter en puissance?

Oui, nous avons déjà la Sadc, maintenant la Russie, soit une région sur-militarisée. Nous ne craignons pas le désordre. Ce qui compte, ce sont les bons résultats. Il faut de bons résultats. Il faut tout simplement rentabiliser ces présences coalisées pour mettre fin à une guerre injuste que le peuple Congolais subit pendant plus de 25 ans maintenant. Pendant ce temps, nous devons nous atteler à consolider la puissance de notre propre armée nationale. Nos partenaires étrangers peuvent être déployés simultanément dans de différentes zones à risques comme l’Ituri et le Nord-Kivu pour neutraliser les agresseurs et rétablir la paix pour que les Congolais entassés dans des camps des déplacés regagnent leurs milieux naturels. Les FARDC ne peuvent réellement monter en puissance que dans le cadre d’une guerre populaire. Car sans l’appui du peuple (Wazalendo), elles ne peuvent pas gagner la guerre. Sans être bien équipées, bien rémunérées et sans que leurs soldes soient détournées par des généraux qui se construisent des châteaux à Kinshasa, les FARDC ne vont pas réellement monter en puissance. Sans que les FARDC ne soient pas vraiment “désinfiltrées”, elles ne vont pas réellement monter en puissance.

Le quotidien




Combat pour l’Etat de Droit et de Démocratie en RD Congo : Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo face à l’Occident (Par Prof. Bruno-Joseph Tshibangu Kabaji) 

Introduction

Il n’est pas possible de parler du combat politique de Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo face à l’Occident abyssal sans parler de P.E. Lumumba et d’E. Tshisekedi qui ont incarné ce combat qui date d’il y a plus d’une centaine d’années. Rappelons que l’Occident en veut indubitablement à l’Afrique, en général, et à la RD Congo, en particulier.

Il n’a aucune considération pour les peuples d’Afrique depuis des lustres. De la traite négrière au néocolonialisme en passant par la colonisation, il n’a laissé et ne continue de laisser que des meurtrissures indélébiles et intolérables dans leur cœur. Il continue à les traiter comme de grands enfants dont le destin doit être géré par lui ; alors que les Africains, comme tout être humain, aspirent aussi à une vie décente menée en toute responsabilité au même titre que les peuples occidentaux.

Voilà que dénonçant ces systèmes déshumanisants incarnant des idées régressives et rétrogrades, cette politique de misère et de Terre brûlée, tous les Leaders africains qui prirent à main leur courage furent atrocement tués par ces bandits à mains sanguinolentes, ces pillards au cœur de pierre, ces charognards et leurs acolytes rwando-ougandais sans compter leurs hommes de paille à l’intérieur de notre pays. Faudra-t-il, face à ce drame, toujours se plaindre, gémir, pleurer, geste pourtant condamné par Jean de la Fontaine qui l’assimila à la lâcheté ? Il nous conseille de mourir comme un loup, comme les Congolais Lumumba, Mpolo et Okito.

Ceux-ci, devant une mort atroce et féroce, ne se sont nullement fondus en larmes ni n’ont plus demandé pardon à leurs bourreaux, à leurs tortionnaires ni par-delà imploré leur indulgence, parce qu’il serait insensé de s’agenouiller devant ses vautours alors qu’ils sont dans leurs œuvres de prédilection sans lesquelles ils seraient tous voués à la disparition ! La diplomatie est une des démarches civilisées dans la résolution des conflits, mais quand elle est inféconde, il faudrait passer à une autre stratégie adaptée à l’exigence du moment.

Pour mieux creuser notre sujet pour sa meilleure compréhension, nous le sectionnons en deux points suivants hormis l’introduction et la conclusion :

1. E. Tshisekedi et la lutte pour la démocratie véritable en Afrique

2. Felix-Antoine Tshisekedi prolonge le Combat de P.E. Lumumba et d’E. Tshisekedi wa Mulumba

Le Combat de P.E. Lumumba et d’E. Tshisekedi

Le combat contre le colonialisme pour la conquête de l’indépendance, de l’Etat de Droit et de Démocratie amplement vécus par les Congolais, firent des victimes dans le camp des Congolais. Les leaders qui soulevèrent leur tête pour dénoncer ce déviationnisme occidental dont notamment Simon Kimbangu, Kimpavita, P.E. Lumumba et consorts furent horriblement zigouillés dans le but de créer simplement la panique et semer la peur dans l’esprit des autres Leaders en puissance.

Face à cette tragédie à l’occidentale, l’indépendance politique et économique, bien que de parade, fute conquise de haute lutte. Puis vint la période de combat contre la dictature féroce exercée par les ‘’hommes forts’’ en Afrique, entre 1965 et 1990, soutenus et encouragés par les Occidentaux. Contre cette politique déshumanisante, certains Leaders politiques africains levèrent le front et décidèrent de la dénoncer avec véhémence soit par la violence soit par la nonviolence. C’est le cas particulièrement d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba en RD Congo qui a fait recours à la non-violence pour fragiliser l’action destructrice des Occidentaux dans son pays en invitant ceux-ci à plus d’intelligence, de sagesse et de sens d’humanité.

En dépit de l’image négative nous révélée par l’autre face de P.E. Lumumba dans son ouvrage Congo, Terre d’avenir est-il menacé ? publié en 1956, l’histoire retient néanmoins qu’il demeure le combattant acharné de la liberté du peuple congolais et défenseur inconditionnel de la cause des Noirs en Afrique. C’est grâce particulièrement à son combat noble amorcé après Accra en 1958, avec le concours déterminant de Joseph Kasa-vubu et son ABAKO, que l’indépendance totale fut conquise de haute lutte. Après l’indépendance de la RD Congo, les Belges choisirent pour nous le Régime démocratique en organisant tant bien que mal des élections à tous les niveaux de la vie nationale.

Cinq ans de gouvernance plus tard, ils favorisèrent, avec la complicité des Américains, un coup d’Etat qui asséna un coup de massue à cette Démocratie naissante et porta Mobutu au sommet de l’Etat. Ce fut le point de départ de l’installation de la dictature totalitaire partout en Afrique, et particulièrement en RD Congo. En 1990, la France par le biais du Président François Mitterrand, piqué par on ne sait quelle mouche, lors de la Conférence de Beaule, miroita à l’Afrique, apparemment avec beaucoup de sérieux, le spectre d’espoir, mais finalement trop peu reluisant de l’instauration de la démocratie.

Celle-ci était présentée comme une panacée aux problèmes africains, en général, et à ceux de la RD Congo, en particulier. Croyant naïvement que l’Afrique n’était encore habitée que par de « grands enfants », et contre toute attente, E. Tshisekedi, l’incarnation de l‘opposition politique congolaise, surprit stratégiquement le chef de l’Etat français qui commença à soutenir à l’Autriche les tergiversations constatées dans l’application de son offre alléchante par les dirigeants politiques africains. Pour ceux-ci donc, au lieu de la véritable démocratie, leur Afrique mériterait la pseudodémocratie ou un simulacre de démocratie afin de leur permettre de vivre la dictature en démocratie déclarée. Face à ce constat regrettable, E. Tshisekedi exigea avec une ferme détermination : la Démocratie à tout prix en RD Congo !

Au regard de la détermination fougueuse d’E. Tshisekedi, l’Occident, en général, et les Etats-Unis d’Amérique, en particulier, eurent peur d’aller jusqu’au bout avec leur entreprise dramatique. Ils commencèrent à souffler le chaud et le froid quant à la pratique démocratique véritable non pas seulement en RD Congo, mais aussi en Afrique tout entière. Soutenir les Régimes démocratiques en Afrique, apparemment très peu rentables pour eux, ou alors, retourner aux Régimes des hommes forts qui abrutissaient profondément le peuple et qui leur étaient très profitables, s’interrogèrent-ils. Devant un tel embarras, ils tentèrent sans succès de freiner l’élan démocratique en décourageant subrepticement les Leaders africains qui tinrent à tout prix à matérialiser absolument le rêve démocratique dans leurs pays respectifs !

Cela ne semblait pas tenir en RD Congo dans la mesure où E. Tshisekedi et ses collègues s’étaient déjà appropriés l’Idée démocratique et tenaient déjà à la voir être matérialisée dans la gestion quotidienne de la chose publique. Pour les décourager dans leur détermination, ces Euro-américains décidèrent de trouver une autre astuce, celle de diriger les pays africains, et particulièrement la RD Congo, par procuration, c’est-à-dire, en recourant aux services des Nationaux, eux-mêmes déjà manipulés à les accompagner dans leur sale besogne, à jouer le rôle de traitre parmi leurs compatriotes. C’est alors qu’ils imposèrent et continuent d’imposer coûte que coûte leurs « commissionnaires », « leurs collabos », fils authentiques ou étrangers de création artificielle issus surtout des tribus frontalières, au sommet de chaque Etat, en Afrique et même aussi ailleurs.

Dans leurs stratégies diaboliques, loin d’encourager la matérialisation de la Démocratie véritable, ils réduisirent le contenu de ce concept exclusivement aux élections ; élections souvent truquées et infiltrées par les missions d’observation pro-occidentales pour faciliter la tricherie en faveur du candidat préalablement choisi par eux. Leur candidat, une fois élu et proclamé Président de la République, n’aura pour mission essentielle que celle de veiller d’abord et prioritairement leurs intérêts, ensuite à ses propres intérêts mesquins et enfin, et de manière illusoire, aux petits intérêts du peuple. Les exemples pullulent à ce sujet.

Dans ces conditions, les hommes de la trempe d’E. Tshisekedi, d’après leurs études, n’étaient pas éligibles et se présentaient, par conséquent, comme extrêmement dangereux à leur égard. D’où l’option de faire régner par ruse la « Booboisie » dans tous les pays du Tiers Monde, en général, et d’Afrique, en particulier, coiffés par les Occidentaux. Ce règne de « Booboisie » fut dénoncé depuis 1920 en Amérique par H.L. Mencken. Il s’est répandu malheureusement en Afrique avec l’avènement des « rois fainéants », des « bénis oui oui » au sommet de différents Etats avec comme objectifs principaux : gagner plusieurs milliards de dollars américains ou d’Euros contre la misère de leurs compatriotes ; permettre à leurs maîtres d’exploiter sévèrement les richesses naturelles de leurs pays respectifs.

Placés au sommet de différents Etats en Afrique de la façon que l’on connaît, ces hommes de paille, ouailles des Occidentaux, avaient et continuent à avoir pour mission de favoriser le pillage des ressources minérales et autres richesses de nos pays au profit de leurs maîtres que de sauver les intérêts des peuples africains, en général, et ceux des Congolais, en particulier. C’est ainsi qu’en luttant contre ces hommes de paille, E. Tshisekedi luttait, par conséquent et indirectement, contre toutes les grandes puissances du Monde ayant leurs intérêts au Congo-Kinshasa. Ces Congolo-euro-américains conçus pour ne penser que l’Occident et à l’Occident dans toutes leurs entreprises tant politiques qu’économiques, oublient qu’à la fin de leurs mandats, souvent catastrophiques, toutes leurs richesses accumulées et déposées dans les comptes bancaires en Europe ou aux USA, sont souvent récupérées par leurs maîtres au profit de leurs postérités ? Cette question vaut aussi son pesant d’or pour tous ces Congolais qui pillent les richesses de la RD Congo et se permettent de les vendre et loger leur argent dans des banques étrangères.

Pourquoi ne veulent-ils pas en tirer de leçon et aussi pourquoi ne se souviennent-ils pas de ce que sont devenues les fortunes de Mobutu, L.D. Kabila ; pur ne pas citer Kadhafi, Moubarak, Saddam Hussein, Hussein Habré, Bokassa et consorts avant et après leur horrible et tragique disparition de la Terre des Hommes ? Où sont passées leurs richesses acquises au dépens de leurs peuples et supposées avoir été cachées dans des banques en Occident ? Que sont devenus, par exemple, le Château de Mobutu à Nice (France) et sa fortune colossale logée dans des paradis fiscaux ? Pendant plus de 20 ans, E. Tshisekedi vivait dans un climat de morosité extrême avec le Monde occidental et particulièrement avec les Américains et les Européens qui lui reprochaient ses relents nationalistes et anti-impérialistes. Pour preuve, ils ont lutté contre la volonté populaire exprimée maintes fois par le peuple congolais lors des différentes manifestations pacifiques et lors de l’élection présidentielle de 2011 pourtant entachée de beaucoup d’irrégularités : bourrage des urnes, tricheries et fraudes à haute échelle en faveur du Président sortant J. Kabila, à l’époque leur ticket gagnant, démontra à suffisance que si l’extérieur était d’accord avec E. Tshisekedi, cet oiseau rare, serait Président de la République élu et accepté principalement par le peuple et secondairement par les puissances extérieures. Ils ne voulurent jamais de son accession à la magistrature suprême de la RD Congo jusqu’à sa mort. Ces méchants et maudits occidentaux ! Nous avions vu les décideurs internationaux, malgré la lutte qu’E. Tshisekedi a menée depuis très longtemps, préférer L.D. Kabila en 1997 et plus tard J. Kabila, après le décès de celui-ci, que Tshisekedi lui-même bien que le peuple ait été visiblement aux côtés de cet Opposant devenu l’incarnation de l’opposition congolaise et Père de la démocratie !

Si E. Tshisekedi aurait été au service de l’impérialisme occidental comme certains penseurs tentèrent vainement de le démontrer, pourquoi les Occidentaux ne pouvaient-ils pas le soutenir comme Président de la République Démocratique du Congo ? Ayant compris que les Occidentaux ne voulaient pas de lui, E. Tshisekedi accepta de les ignorer allant jusqu’à les humilier si cela était nécessaire. Combien de fois n’avait-il pas refusé de recevoir certaines personnalités du Monde occidental qui tenaient à le rencontrer et à le persuader d’accepter le Pouvoir pour le Pouvoir en sabordant l’Idéal pour lequel il avait tant investi toute sa jeunesse ? Nous pouvons citer entre autres l’Américain Herman Cohen et le Belge Louis Michel. A nous de nous interroger, qu’est-ce qu’il manquait comme atout pour mieux diriger ce pays à la dimension continentale ? La compétence et la qualification, la sagesse et l’intelligence, la connaissance du rouage de la politique internationale, la popularité à l’intérieur du pays, l’étoffe d’homme d’Etat, il avait certainement tous les atouts pour le devenir !

La trouille de la Communauté internationale résiderait dans le fait qu’elle découvrit en cet homme l’intégrité morale irréprochable, le nationalisme imperturbable et l’esprit patriotique avéré, le tout assis sur une véritable expérience de gestion des affaires de l’Etat. Comment pouvaient-ils le manipuler pour arriver à piller sauvagement les richesses du sol et du sous-sol congolais, demeurait une question préoccupante dans le chef de ces Occidentaux. Ce que l’on sait, par exemple, est que la France ne pouvait jamais pardonner E. Tshisekedi qui a dû échapper à son assassinat organisé par ce pays en septembre 1991. Cet assassinat devrait intervenir dans les bureaux de Feu M. Philippe Bernard, l’ambassadeur de France accrédité à Kinshasa. Ce complot odieux qui aurait pu emporter trop tôt la vie du « Lider maximo » aurait été, semblait-il, déjoué avec l’aide de madame Melissa Wells, à l’époque Ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique en RD Congo. Et c’est grâce à elle notamment qu’il en serait sorti indemne.

Suite à cet échec, l’ambassadeur Philippe Bernard a été accusé par son pays d’avoir vendu la mèche dans ce complot rocambolesque. C’est ainsi qu’il va être assassiné par la France elle-même dans le but d’effacer les traces. Il y a risque de lire des contradictions dans nos propos lorsque nous parlons des Américains qui ne voulaient pas voir E. Tshisekedi accéder au Pouvoir en RD Congo, et le fait de penser que ce sont eux-mêmes, par le biais de Madame Melissa Wells, qui l’auraient sauvé. Oui, c’est normal dans la mesure où les Américains qui étaient déjà cités et souillés dans les dossiers sur la mort de Lumumba et de L.D. Kabila, ne pouvaient plus accepter d’endosser, pour la énième fois, la responsabilité morale et politique si jamais E. Tshisekedi parvenait à être assassiné avec leur complicité, auraient-ils pensé ainsi. Pour les Américains, pourrions-nous tenter de comprendre, autant gérer E. Tshisekedi jusqu’à ce qu’il meurt de sa propre mort que de l’assassiner pour être sali davantage en Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier. L’idéal, pour eux notamment, aurait été, mijoteraientils, de le laisser faire son opposition politique, mais sans jamais lui permettre de prendre le Pouvoir d’Etat.

Car, ils le trouvaient dangereux face à leurs intérêts si jamais, ils lui permettaient un seul instant d’exercer un tel Pouvoir. En fait, depuis un certain temps, et ne voulant ni le tuer ni lui donner le Pouvoir que lui-même tenait à conquérir essentiellement avec le concours du peuple, les Occidentaux, en général, et les Américains, en particulier, auraient sournoisement décidé de l’utiliser, pour leur compte, comme un épouvantail vis-à-vis de tout dictateur au Pouvoir en RD Congo. E. Tshisekedi s’est battu intelligemment et sagement contre l’impérialisme occidental et en a payé de lourds tributs. Par exemple, lorsqu’il condamnait la maffia économico-financière internationale, il s’en prenait sciemment et par ricochet aux puissances occidentales qui ne vivaient et continuent de vivre que de ladite maffia au détriment du peuple. Passou Lundula avait vu net, mais sans trop y faire attention, lorsqu’il écrivit : « …vous avez approuvé (il s’adresse à Tshisekedi) la pendaison, le 2 Juin 1966, de Kimba, Anany, Bamba et Mahamba. Vous avez confié vos sentiments à un journaliste que les quatre conjurés ne pouvaient bénéficier de la grâce présidentielle à cause de « la gravité des faits » ; vous avez précisé : « Kimba et ses compagnons étaient en duplicité avec les milieux financiers internationaux qui voulaient confisquer l’indépendance économique du Congo ».

Est-ce que l’argument de Tshisekedi, était-il impérialiste ou anti-impérialiste ? N’estce pas qu’il était dans la logique de ceux qui sont contre la domination et l’exploitation étrangères du Monde noir, en général, des Congolais, en particulier ? Qu’est-ce que son innocente déclaration était venue faire dans l’opuscule de Passou Lundula lorsque l’on sait que cette pendaison était le fait de Mobutu qui redoutait la puissance politique de ces quatre pendus et qui préférait plutôt être craint qu’être respecté ? Pour montrer qu’il n’était pas à la solde des grandes puissances occidentales, nous vous prions de suivre la réplique qu’il leur a faite suite à la campagne de dénigrement amorcée contre lui pendant toute la durée du Dialogue Inter Congolais (DIC) à Sun City : « (…) les Occidentaux qui disent que Tshisekedi a vieilli et qu’il doit passer la main aux jeunes doivent savoir qu’ils ont soutenu Mobutu malgré son incompétence et son pillage du pays.

C’est justement par son intermédiaire qu’ils se sont enrichis et continuent à s’enrichir. Voilà pourquoi ils sont aujourd’hui en faveur des jeunes qui n’ont aucune compétence ou expérience pour continuer justement à les manipuler au profit de leurs intérêts. Il y a des gens qui font des milliers des kilomètres pour venir au Congo et demander à ce que ceux qu’ils qualifient de vieux quittent la scène politique, mais ils n’ont jamais su dire sur base de quel mérite ils soutiennent un tel soi-disant jeune ou tel autre. Il ne m’appartient pas de vous rappeler que certains d’entre eux, de surcroit, diplomates, n’ont fondé leur soutien que sur base de charme qu’ils auraient trouvé à travers tel ou tel autre Congolais. Le charme fait-il partie des critères pour la désignation des dirigeants et constitue-t-il un programme politique ? Pourquoi vouloir nous rabaisser jusqu’à ce point ?

Voilà pourquoi nous sommes donc amenés à soutenir que l’emprise des étrangers sur le Congo et sur son économie n’est pas désintéressée. Raison pour laquelle nous disons que notre peuple doit continuer à espérer et à se battre pour l’avènement de la démocratie afin d’aspirer à un avenir meilleur. Nous lui demandons ainsi de s’associer à nous pour poursuivre le combat et ne pas se laisser intimider par ceux qui sont au pouvoir et leurs complices étrangers jusqu’à ce qu’ils se prennent en charge en trouvant des solutions consensuelles dans le cadre du Dialogue inter congolais…» (Interview accordée au Journal Le Potentiel, Kinshasa, 2002). Nous nous souvenons qu’E. Tshisekedi, au nom de la défense de l’intérêt du peuple, eut refusé maintes fois de recevoir certains Occidentaux à son bureau lorsqu’ils y allaient avec l’intention de lui imposer leurs projets qui, analysés de fond en comble, ne rimaient pas avec l’intérêt supérieur de la RD Congo. Louis Michel a été l’exemple typique de ce courage légendaire du « Sphinx de Limete ». Celui-ci l’avait chassé et même traité de bouffon après l’avoir reçu et suivi son discours de mépris et discriminatoire à l’endroit des Congolais et de notre pays. Herman Cohen connut le même sort. Cet échantillon devant servir de leçon à l’ensemble de la Communauté internation