L’OIF lance un appel à candidatures pour le financement de petits projets destinés aux femmes en situation de pauvreté et de vulnérabilité

M. Mabiala Ma-Umba, Délégué Général à la Francophonie en République Démocratique du Congo (RDC), annonce que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) vient de lancer un appel à candidatures pour le financement de petits projets destinés aux femmes en situation de pauvreté et de vulnérabilité, dans le cadre du Fonds dénommé « La Francophonie avec Elles ».

Selon un communiqué parvenu à notre rédaction, cet appel à candidatures s’adresse aux organisations de la société civile établies dans des Etats et gouvernements membres de la Francophonie situés en Afrique centrale, en Afrique de l’Ouest, dans l’Océan Indien, en Afrique du Nord, en Asie-Pacifique, au Moyen Orient et dans les Caraïbes.

La RDC étant membre de plein droit de l’OIF, les organisations congolaises de la société civile sont éligibles à cette opportunité qui vise à financer des actions de terrain mises en œuvre par des organisations de la société civile francophones, conformément à la programmation 2024- 2027 adoptée lors de la 44e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie qui s’est tenue les 4 et 5 novembre 2023 à Yaoundé, au Cameroun.

Disons que le Fonds « La Francophonie avec Elles » vise à améliorer la participation et l’inclusion des femmes à la vie économique et sociale (accès au monde du travail, accès à la terre, accès aux financements). Il vise également à améliorer l’accès des femmes aux formations professionnelles et à encourager les femmes à entreprendre des activités génératrices de revenus.

Le Délégué Général à la Francophonie en RDC encourage les organisations congolaises de la société civile à tirer profit de cette opportunité et à faire acte de candidature, avant le 30 mai 2024, à travers le site de l’OIF, uniquement !

L’OIF est un cadre de concertation politique, un espace de dialogue permanent entre États et gouvernements qui ont le français en partage et un espace de coopération et de solidarité pour promouvoir le développement de ses États et gouvernements membres. Aujourd’hui, l’OIF compte 88 Etats et gouvernements membres. En nombre de locuteurs réels, la RDC est le plus grand pays francophone, après la France.

La Délégation Générale à la Francophonie est une structure permanente du Ministère des Affaires Etrangères et de la Francophonie qui sert d’interface entre la RDC et les institutions de la Francophonie.




Lors d’une cérémonie d’échange des vœux à la BCC : Les professionnels du secteur de la micro-finance présentent à Mme Malangu Kabedi Mbuyi leur plaidoyer en 13 points

Après l’Association congolaise des banques (ACB), la Banque centrale du Congo, à travers Mme le Gouverneur Malangu Kabedi Mbuyi, a organisé ce 11 mars 2024, une cérémonie d’échange des vœux pour l’année 2024, avec les professionnels du secteur de la micro-finance regroupés au sein de deux Associations, en l’occurrence l’Association Nationale des Institutions de micro-finance (ANIMF-ASBL) et l’Association Professionnelle des Coopératives d’Epargne et de Crédit (APROCEC-ASBL). C’était dans la grande salle des réunions de la Haute Direction de la BCC, en présence du vice-gouverneur Pambu Pambu, du Directeur de cabinet Mwana Nkwara, des directeurs et conseilleurs de la haute direction de la BCC.

Dans son discours, Mme Mirela Pekmezi, Directrice générale de la Finca a rappelé que lors de la deuxième édition de la Conférence nationale de la Micro-finance, organisée à Goma, Mme le Gouverneur de la BCC n’avait pas hésité à déléguer deux cadres de haute facture de l’Institut d’émission. « Cela témoigne à suffisance de votre attachement et considération envers notre secteur. C’est ici pour nous l’occasion de solliciter votre participation en juillet prochain à la 3ème édition de la Conférence Nationale de la Micro-finance qui sera organisée à Kinshasa », informe-t-elle, avant d’ajouter que notre souhait le plus ardent est que ces genres de rencontres se poursuivent et qu’elles se multiplient, car ce sont de rares occasions qui nous permettent d’échanger et de vous présenter nos désidératas et cela nous permet de mieux cerner votre vision à la tête de cette grande institution du pays.

L’association nationale des institutions de micro-finance en République Démocratique du Congo « ANIMF ASBL », et l’Association Professionnelle des Coopératives d’épargne et de Crédit « APROCEC ASBL » s’associent pour apprécier à sa juste valeur les efforts inlassables fournis par l’autorité de régulation sur le renforcement du cadre légal et règlementaire qui régit le secteur financier congolais en général et du secteur de la micro-finance en particulier.

Les préoccupations du secteur de la micro-finance

Tout en saluant la quintessence des innovations apportées dans la nouvelle loi et les mesures d’application prises qui sont très salutaires pour la bonne régulation du secteur financier en République démocratique du Congo, L’association nationale des institutions de micro-finance en République Démocratique du Congo « ANIMF ASBL », et l’Association Professionnelle des Coopératives d’épargne et de Crédit « APROCEC ASBL » ont tenu cependant à réitérer leurs vives préoccupations et sollicitent de la part de Mme le Gouverneur Malangu Kabedi Mbuyi son implication sur des points suivants :

1. La révision de l’alinéa 2 de l’article 13 de cette instruction n° 041 (Mod.1), sur l’obligation faite aux sociétés de micro-finance de disposer d’au moins 4 actionnaires détenant chacun au moins 15% des parts sociales. Bien qu’intention noble, cette obligation pourrait entraîner des conséquences graves pour la stabilité de nombreuses institutions, en particulier celles qui appartiennent à des groupes ou de réseaux d’entreprises qui ont des structures de propriété particulières, qui peuvent ne pas être compatibles avec cette exigence ;

2. L’autorisation aux agences autonomes de la BCC se trouvant dans les zones non desservies de mettre des fonds à disposition de nos agents bancaires à travers nos comptes logés auprès de ces agences, afin de nous permettre de poursuivre nos opérations de paie des fonctionnaires et agents de l’Etat ;

3. La finalisation de la nouvelle loi unique sur la micro-finance, qui certes va répondre à des nombreuses questions spécifiques au secteur de la micro-finance soulevées lors de nos précédentes rencontres en rapport avec la mise en application de la nouvelle loi bancaire ;

4. La révision de certaines instructions notamment celles relatives au fonctionnement des faitières des COOPEC et l’offre des services bancaires à titre gratuit ;

5. La reprise des réunions bilatérales entre la Banque Centrale et les institutions du système de financement décentralisé, car ces réunions ont une dimension pédagogique qui permet aux institutions concernées de s’ajuster sans trop de dégâts ;

6. La poursuite du projet de mise en place de l’identité financière afin de résoudre l’épineux problème d’identifiant ;

7. L’organisation de la formation en faveur de nos membres sur la transmission des données à la centrale des risques « ISYS CERI) et la poursuite du processus de modernisation de celle-ci ;

8. L’aboutissement du dossier de MECRECO et de la COOPEC IMARA et plus particulièrement le cas de MECREGO qui ne demande que la remise des titres fonciers.

9. L’intervention de la Banque Centrale auprès de l’Autorité de Contrôle et de Régulation des Assurances « ARCA », pour l’autorisation des IMFs et COOPECs à distribuer des produits d’assurance ;

10. L’implication de la Banque Centrale dans la célébration de grands événements qui promeuvent l’éducation financière pour une inclusion financière accrue de la population : Semaine Mondiale de l’argent, Conférence Nationale de la Micro-finance, Journée Internationale de l’épargne ;

11. L’accompagnement dans la mise en place d’un cadre de concertation entre les Banques, les IMF et COOPECs en vue de promouvoir la synergie entre nos différentes institutions ;

12. Le plaidoyer de la Banque Centrale auprès des services publics et de fisc sur l’harmonisation des taxes, droits et redevances dans les provinces ; ces frais alourdissent les charges d’exploitation de nos institutions et in fine les coûts du crédit ;

13. Le plaidoyer auprès du Ministère des Finances pour le paiement des litiges sur les commissions dues aux IMFs et COOPEC qui réalisent la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat.




“Journaliste en Action” attend l’acquittement de Stanis Bujakera

Pour l’Asbl Journaliste en action, il n’y a pas d’autres alternatives que la libération du journaliste Stanis Bujakira incarcéré injustement à la prison centrale de Makala. C’est ce que nous pouvons retenir de la réunion extraordinaire de cette association présidée le weekend dernier par son président, Blaise Zainda Ntole.

« Les professionnels des médias réunis au sein de l’Association “Journaliste en Action” (JA Asbl) attendent avec impatience l’acquittement de leur membre Stanis Bujakera dans les jours à venir », indique un communiqué parvenu à notre rédaction.

Et d’ajouter que “JA ASBL” fait confiance à la justice, félicite les avocats pour le travail abattu et reste convaincue que Stanis Bujakera va bientôt recouvrer sa liberté après autant de mois de privation. C’est, pour nous, la seule alternative.




Malangu Kabedi Mbuyi : « Malgré l’environnement difficile plein de difficultés et de chocs, le secteur de la micro-finance s’est bien comporté »   

Malgré l’environnement difficile et plein de difficultés et de chocs, Mme Malangu Kabedi Mbuyi, Gouverneur de la banque centrale du Congo (BCC) note quand même que le secteur de la micro-finance s’est bien comporté. Les informations disponibles montrent une croissance notable du niveau général d’activités, un relèvement des fonds propres, une augmentation globale des dépôts, une augmentation des crédits, un niveau tout à fait acceptable des liquidités, une qualité des actifs s’est trouvée dans les normes acceptables et une solvabilité globale satisfaisante. C’est pour cela qu’elle a félicité et encouragé les professionnels de la micro-finance à mettre en œuvre les actions qui ont permis d’arriver à ce résultat. Parce qu’ils contribuent à ce qu’il y ait un secteur financier en Rdc qui est solide et qui soutient le développement du secteur privé.

Mme Malangu Kabedi Mbuyi, Gouverneur de la Banque centrale du Congo a présidé, ce lundi 11 mars 2024, la cérémonie d’échange des vœux entre l’Institution d’émission et l’Association Nationale des Institutions de micro-finance (ANIMF-ASBL) et l’Association Professionnelle des Coopératives d’Epargne et de Crédit (APROCEC-ASBL). C’était en présence du vice-gouverneur et des cadres de direction de la BCC.

« J’ai un grand plaisir de vous retrouver aujourd’hui au siège de la BCC à l’occasion de cette cérémonie d’échange de vœux. Cérémonie qui va au-delà pour des échanges très productifs, parce que nous sommes partenaires embarqués vers des objectifs communs de soutenir l’amélioration de la situation économique de notre pays. Vous avez dit qu’à travers vos activités, il est possible en Rdc de lutter contre la pauvreté et de promouvoir la classe sociale », dit-elle.

Et de poursuivre qu’il y a très peu d’économies dans le monde qui peuvent se prévaloir de s’être développées sans le développement de la classe moyenne. Et donc vos activités sont charnière dans ces efforts de lutte contre la pauvreté et le soutien au développement de la classe moyenne.

Dans son discours, Mme le Gouverneur a expliqué comment l’année 2023 a été une année difficile, contrairement à ce qu’on attendait lorsqu’elle avait démarrée. Difficile parce qu’il y a eu toute sorte de chocs externes et internes qui ont affecté l’activité économique et qui ont automatiquement affecté les activités de votre secteur. Chocs qui nous ont amené à une situation d’inflation plus forte que prévue, d’une dépréciation du taux de change plus forte que prévue.

Elle a par la suite rassuré que ces deux résultats, aussi bien au niveau de l’inflation que du taux de change auraient pu être pires s’il n’y avait pas toutes les actions prises, en particulier au niveau de la BCC. Dans une observation attentive et suivie, la Banque centrale est intervenue en utilisant ses instruments, en modifiant le taux directeur à plusieurs occasions, intervenant sur le marché des changes pour augmenter l’offre des devises, intervenant au niveau des fourchettes des Bons BCC pour absorber la liquidité oisive. Tous les éléments mis en place pour contenir les pressions sur le taux de change et sur l’inflation.

L’économie s’est bien comportée au niveau de la croissance

Pour la Gouv’, il faut noter cependant qu’au niveau de la croissance, notre économie s’est bien comportée. La croissance est restée forte, tirée par le secteur extractif, secteur dont on attend aussi une bonne performance en 2024.

Malgré l’environnement difficile et plein de difficultés et de chocs, nous notons quand même que votre secteur s’est bien comporté. Les informations disponibles montrent une croissance notable du niveau général d’activités, un relèvement des fonds propres, une augmentation globale des dépôts, une augmentation des crédits, un niveau tout à fait acceptable des liquidités, une qualité des actifs s’est retrouvée dans les normes acceptables et une solvabilité globale satisfaisante. C’est ici qu’elle a félicité et encouragé le secteur de la micro-finance à mettre en œuvre les actions qui ont permis d’arriver à ce résultat. Parce que vous contribuer qu’il y ait un secteur financier en Rdc qui est solide et qui soutient le développement du secteur privé.

Il faudra tout même relever que cette bonne performance enregistrée par le secteur dans son ensemble, ne peut pas occulter la fragilité de certaines institutions qui demeurent peu rentables, caractérisé par l’absence, voir l’insuffisance des fonds propres, et des faiblesses au niveau du professionnalisme qu’il faut pour être efficace et productif dans ses activités.

Ceci interpelle donc aussi bien vous individuellement vos activités, que nous Banque centrale. Entant que régulateur, nous sommes tous interpellé à avoir toujours présent la nécessité d tout faire pour réaliser les objectifs importants qu’il s’agisse de la digitalisation, de l’accès au crédit ou de veiller à ce que les objectifs attendus dans le cadre de la stratégie nationale d’inclusion financière soit réalisée. « Nous en avons besoin entant qu’économie et entant qu’acteur de ce secteur », pense-t-elle.

Dans ce mois de la femme, Mme le Gouverneur Malangu Kabedi Mbuyi n’a pas manqué de mentionner le rôle que les institutions devaient jouer pour soutenir les activités de la femme et des jeunes. Donc, la poursuite d’une bonne performance dans le secteur est un élément essentiel pour que tous ces objectifs puissent être réalisés. « Je peux vous garantir ici de l’accompagnement de la Banque centrale. Vous avez noté les différents éléments sur lesquels vous attendez la Banque centrale », termine-t-elle.

Soulignons qu’un cadeau a été remis à Mme le Gouverneur de la Banque centrale.




Le “Morocco Today Forum” revient en juillet à Dakhla pour une 7ème édition sur l’Initiative Royale pour l’Atlantique

La 7ème édition du “Morocco Today Forum” sera organisée en juillet prochain à Dakhla pour débattre des potentialités, des moyens à mettre en place et des défis à relever en vue de “concrétiser la Vision Royale de développement de la façade Atlantique de l’Afrique et de l’accès des pays du Sahel à celle-ci”.

Initiée par le Groupe Le Matin en marge des festivités commémorant le 25ème anniversaire de l’accession de SM le Roi Mohammed VI au Trône de ses Glorieux Ancêtres, cette conférence internationale réunira des décideurs, diplomates, opérateurs économiques et experts du Maroc et du reste du Continent, indiquent les organisateurs dans un communiqué.

Après six éditions réussies, placées sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur des thématiques stratégiques comme l’État social, la régionalisation avancée ou la place de la femme dans le développement du Maroc, le “Morocco Today Forum” sera consacré cette année au thème: “L’Afrique Atlantique, pour une région continentale intégrée, inclusive et prospère”, d’où le choix de la ville hôte, Dakhla, les provinces du Sud du Royaume étant appelées à jouer un rôle central dans cette initiative Royale.

Cette thématique s’est naturellement imposée après le Discours adressé le 6 novembre 2023 par SM le Roi Mohammed VI à la Nation à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte, relève la même source, notant que “ce Discours marque une nouvelle étape charnière dans le processus de développement des Provinces du Sud du Royaume, et un nouvel espoir de développement et de prospérité pour les autres pays du continent, spécialement les pays du Sahel et ceux de la façade atlantique de l’Afrique”.

“Dans ce Discours, le Souverain a annoncé une mise à niveau multisectorielle de la façade atlantique du Sahara Marocain, et des réponses pratiques et volontaristes du Royaume pour accélérer la résorption des déficits et le développement des régions sahéliennes et pour l’édification d’un espace africain atlantique en tant que zone de stabilité, de paix et de prospérité partagée”, ajoute-t-on.

Cette nouvelle dimension que prendront le développement des Provinces du Sud et l’intégration régionale au niveau de l’Afrique atlantique et sahélienne dans une logique de partage et de co-développement, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, nécessite une large mobilisation d’acteurs de divers horizons et territoires : officiels, politiques et opérateurs privés aussi bien nationaux et continentaux, en plus d’experts et d’institutions de coopération et de financement internationaux.

Espace de réflexion et de proposition autour de thématiques inspirées de la Vision Royale, le “Morocco Today Forum” s’est fixé comme objectif à travers sa 7ème édition de rassembler tous les acteurs concernés par cette Vision Royale et débattre des potentialités, des moyens à mettre en place et des défis à relever pour qu’elle se concrétise, afin de formuler des recommandations qui seront consignées dans un Livre Blanc, conclut-on.

MAP




Entretien exclusif avec Xavier Driencourt: «L’Algérie trouvera toujours un bouc émissaire à ses difficultés»

Les diplomates de son acabit sont monnaie rare de nos jours. Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie durant sept années (2008-2012 et 2017-2020) a dû affronter et composer avec un régime qui a érigé la haine de la France et du Maroc en doxa nationale. Sa droiture et sa fermeté intellectuelles et morales, qualités puisées directement dans l’héritage du gaullisme, étaient toutefois pour lui des plus salvatrices durant ces deux différentes périodes. Il nous en parle.

Dans cet entretien en exclusivité pour Le360, l’auteur de «L’Énigme algérienne», paru en 2022 (La seconde édition, en collection de poche, sera en librairie dès le 20 mars) dissèque, à la lumière des derniers développements, la relation entre la France et l’Algérie, apporte son éclairage sur les raisons de l’obsession algérienne vis-à-vis de la question du Sahara marocain et analyse le mode de fonctionnement interne du régime algérien, entre autres sujets.

Le360: Après avoir passé sept ans à la tête de la représentation diplomatique française en Algérie, vous êtes devenu un fin connaisseur de ce pays, comme en témoigne votre livre «L’Énigme algérienne». Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur l’état actuel des relations entre la France et l’Algérie sous le mandat d’Abdelmajid Tebboune?

Xavier Driencourt: Les relations entre la France et l’Algérie ne sont pas formidables, c’est le moins qu’on puisse dire, malgré les diverses rencontres, entre historiens, entre hommes d’affaires, etc. J’ai l’impression, à lire la presse, que pas grand-chose n’avance. Du côté français, beaucoup de gestes et de concessions ont été faits, mais du côté algérien, à chaque fois, on met la barre plus haut. Une tactique bien rodée.

Quid des relations entre le Maroc et l’Algérie? Comment analysez-vous l’hostilité de l’Algérie, qui abrite le Polisario, à la marocanité du Sahara et au Maroc, que vous avez qualifié dans votre opus d«éternel bouc émissaire» (avec la France) du régime algérien?

La question du Sahara reste une question de principe pour Alger. Il y a beaucoup d’intérêts derrière ce dossier. Il n’y a guère aujourd’hui que l’Algérie qui s’intéresse encore à cette question; elle voudrait en faire un dossier capital, un peu comme l’Alsace-Lorraine autrefois entre la France et l’Allemagne.

Vous avez affirmé à maintes reprises que l’Algérie n’est pas le Maroc. Qu’est-ce qui distingue, à vos yeux, ces deux pays voisins, notamment sur les plan politico-diplomatique et culturel?

Le mode de gouvernance des deux pays est différent, le passé est différent, l’histoire également et bien sûr les relations avec la France sont différentes. Vous avez en Algérie «un système politico-militaire», pour reprendre l’expression utilisée par le Président Macron, dans lequel l’armée, l’ANP, est la véritable colonne vertébrale, et, comme le dit également le Président de la République, une «légitimité qui réside dans un discours anti-français et une falsification de l’histoire». Donc, forcément cela complique l’équation.

Récemment vous avez déclaré à un quotidien français qu’on ne revient pas «indemne» de l’Algérie, dont les dirigeants vouent une haine viscérale aux Français et à la France. Avez-vous déjà craint pour votre vie là-bas?

Question sensible à laquelle il est préférable de ne pas répondre.

Vous avez, à plusieurs reprises, dénoncé les accords de 1968, équivalents à un «calendrier de l’Avent» au profit de l’Algérie puisqu’ils offrent un statut discriminatoire très favorable aux immigrés algériens. Croyez-vous qu’il est temps aujourd’hui de l’abroger?

C’est exact. La note de la Fondapol sur la nécessité de revoir ou d’abroger l’accord de 1968, en mai dernier, a été reprise par une bonne partie de la classe politique française, du RN (Rassemblement national, ndlr) à Édouard Philippe, en passant par Éric Zemmour, Nicolas Sarkozy, Éric Ciotti, Gérard Larcher, etc. Le ministre de l’Intérieur n’a pas souhaité reprendre l’idée, mais indiscutablement, la question est désormais sur la table.

Vous avez constaté, de visu, la montée en puissance, depuis 2019, de l’armée algérienne de façon omnipotente et inédite. Aujourd’hui, tous les analystes s’accordent à dire que l’Algérie est dirigée à 100% par une «junte militaire». Partagez-vous ce constat? Et quelle place reste-t-il pour la diplomatie dans un régime régi essentiellement par des généraux?

C’est plus compliqué que vous ne le dites. Non, l’Algérie n’est pas, en tout cas c’est mon sentiment, dirigée à 100% par l’ANP. Ce qu’on appelle le «Système», c’est un mode de gouvernance dans lequel, effectivement, l’armée a une part prépondérante, un rôle essentiel, intervient dans le jeu politique de manière parfois subtile, parfois brutale, tout en donnant le sentiment aux étrangers, et donc aux gouvernements tiers, de ne pas être «sur le devant de la scène». C’est extrêmement bien vu, car les observateurs étrangers «tombent dans le panneau»: il y a des institutions souvent calquées sur les institutions françaises, un Parlement, deux Chambres, un président élu pour cinq ans, même un Conseil constitutionnel, mais le jeu politique ne se situe pas là, il se situe ailleurs.

Selon vous, jusqu’à quand le régime actuel pourrait-il maintenir sa vitalité et sa pérennité grâce à l’armée? De l’avis de plusieurs observateurs, l’ère post-pétrole est d’ores et déjà annonciatrice d’une kyrielle de difficultés, notamment socio-économiques.

Impossible de le dire. L’armée veille et tant que le discours anti-français est mis en avant, il y aura toujours un bouc émissaire aux difficultés du pays.

Par Saad Bouzrou




De quoi la blague algérienne sur le Rif est-elle le nom ?

En diplomatie aussi, il y a de l’humour noir, celui du désespoir et de l’irrationnel. Et c’est dans cette catégorie qu’il faut placer la dernière initiative du régime algérien d’ouvrir un bureau de représentation d’un pseudo « parti national rifain » animé par quelques personnages facebookiens de l’immigration marocaine en Europe.

En réalité, s’il n’y avait pas une vidéo qui tournait sur les réseaux de manière virale et une mauvaise pièce de théâtre jouée sur le séparatisme par de mauvais acteurs, cette affaire aurait pu figurer dans le légendaire bureau des contes obsessionnels d’un régime qui ne peut vivre sans sa détestation structurelle de son voisin marocain.

Signe que cette entreprise algérienne ne semble pas unanimement assumée par le pouvoir d’Alger, seuls quelques sites et quelques influenceurs connus pour leurs haines déclarées du Maroc l’ont répercutée. Le célèbre de moteur de recherche Google montre que cette affaire a été plus traitée par les médias marocains dans une stratégie de dénonciation que par les médias algériens dans une optique de marketing et de vente.

À l’exception de ceux parmi les algériens motivés par une stratégie politique suicidaire où seule demeure comme option la politique de la terre brûlée, il y a une grande conviction selon laquelle le régime algérien vient de commettre une grande bourde dont le prix politique et diplomatique sera immense. Et cela est d’autant plus grave que le Maroc s’est interdit jusqu’à présent de montrer la moindre sympathie pour l’indépendantisme kabyle, pourtant fortement prononcé dans la géographie politique algérienne.

Dans un premier temps, cette démarche vide de toute sa substance les grands efforts de dénégation de la diplomatie algérienne quand les nations unies tentent, à raison, de la catégoriser comme une partie prenante du séparatisme du Polisario, dans le sud du Maroc. Et c’est au nom de cette distanciation factice que le régime algérien justifie son refus de participer aux tables rondes préconisées par les nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable à ce conflit du Sahara.

C’est en évoquant l’argument de cette non implication qu’Alger oppose une fin de non-recevoir à toutes les sollicitations internationales de participer à ce processus de solution politique de cette discorde. Or ce que vient de faire le régime algérien sur la région du Rif, même s’il ne changera pas d’un iota dans la réalité politique et géographique de la région, souligne avec que la stratégie du régime algérien est motivée par la seule obsession de démanteler le Maroc. Comment dès lors continuer à affirmer aux interlocuteurs de la communauté internationale sa distance par rapport au conflit du Sahara qui reste actuellement le dernier verrou avec sa résolution définitive ?

Si on rajoute à cette posture politique la volonté assumée du régime algérien d’armer ces pseudos séparatistes du Rif, le tableau est complet pour un pays qui possède aux yeux du monde une seule vocation, celle de travailler à la déstabilisation de la région. Pour la réputation internationale de l’Algérie, déjà lourdement écornée, cette démarche rifaine augmente l’épaisseur du rejet et des criques dont elle est déjà l’objet.

Les autorités marocaines vont sans doute utiliser cette nouvelle donne pour dévoiler aux yeux du monde la vraie nature du régime algérien, même si elles qu’au-delà de la pure gesticulation de service, cette démarche est vouée à l’échec comme tout ce que ce régime algérien avait entrepris pour tenter de contrecarrer l’influence et les performances grandissantes du Maroc.

Au niveau de l’opinion marocaine, au-delà de la déception de voir le pouvoir algérien actuel enterrer toute chance de réconciliation et de normalisation de relations entre les deux pays dans un avenir proche, l’humour grinçant des marocains s’est emparé de cette affaire pour la tourner en dérision. Ainsi sur les réseaux sociaux, de nombreux marocains ont simulé des conversations téléphoniques avec le président Algérien Abdelmajid Tebboune et son palais Al Mouradia pour demander des financements et des parrainages à leurs désirs de s’offrir des micros républiques puisque l’industrie politique dans laquelle investit actuellement le régime algérien est la culture du séparatisme sous toutes ses formes. L’hilarité provoquée par ces vidéos montre à quel point Alger est devenue une capitale productrice de ridicules, travaillée par la seule idéologie de la conspiration.

Mustapha Tossa




Le Maroc participe aux opérations d’acheminement des aides humanitaires à Gaza (média israélien)

Dans le cadre d’une mission humanitaire, le Maroc devrait participer aux opérations de largage de conteneurs de denrées alimentaires par voie aérienne à Gaza, dont la population assiégée risque subit une catastrophe humanitaire. Détails.

C’est ce qu’a révélé, ce lundi 11 mars, I24 news , qui précise que le Maroc devrait fournir six avions de transport Hercules C-130 à cette fin. Ces aéronefs militaires auraient d’ores et déjà quitté le Maroc pour l’Israël, chargés de tout ce dont les habitants de Gaza ont besoin, indique la même source.

Jusqu’à présent, cette annonce n’a pas encore fait l’objet de communication officielle du côté marocain.

À leur arrivée, poursuit le journal hébreu, les avions déployés devraient atterrir pour faire le plein à l’aéroport Ben-Gourion avant de se diriger ensuite vers le nord de la bande de Gaza pour y parachuter les cargaisons.

Ce faisant, le Maroc devrait emboîter le pas à plusieurs pays qui ont déjà commencé à larguer les aides humanitaires, à savoir la Jordanie, l’Égypte, les États-Unis, la France, la Belgique et les Pays-Bas.

Rédigé par Mohamed Elkorri




Afrique du Sud : L’ANC de plus en plus isolé l’opposition grignote son pouvoir 

Le Congrès national africain (ANC), ce vieux parti au pouvoir depuis des décennies en Afrique du Sud, semble être sur le point de vivre un moment délicieux de solitude politique à l’approche des élections générales de mai 2024.

En effet, les partis d’opposition, tels des vautours affamés, sont prêts à faire fondre comme neige au soleil l’hégémonie jadis toute-puissante de cette relique politico-historique qui a gouverné sans partage depuis les temps où Nelson Mandela était encore jeune et fringant !

Mais voilà que les vents du changement semblent souffler avec une force inédite, mettant à rude épreuve la patience de Cyril Ramaphosa & Co. La crise de l’électricité, le chômage galopant, la criminalité à faire trembler les plus téméraires et la corruption omniprésente, passés par là ont fini par ébranler les fondations de cette forteresse politique.

A l’approche des élections générales du 29 mai en Afrique du Sud, le paysage politique pourrait se lire comme un roman captivant, teinté d’ironie, particulièrement à l’égard de l’ANC. En effet, le parti qui, grandeur et décadence, avait vu son règne s’étendre depuis l’époque glorieuse de la fin de l’apartheid pourrait se voir forcé de composer à l’avant-veille des élections générales avec d’autres formations.

Déjà, lors des élections locales de 2021, l’ANC avait été surpris en dessous de la barre fatidique des 50%, ne récoltant que des miettes, à peine 46% des voix. Un véritable camouflet pour ces tenants du pouvoir. Mais que dire des dernières prévisions d’une récente enquête, menée à l’échelle nationale pour le compte de la Fondation Brenthurst et rendue publique ce lundi.

Le soutien envers le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir depuis trois décennies, s’est effondré à 39%, laissant entrevoir la probabilité très tangible de la formation d’un gouvernement de coalition.

L’étude met en lumière une montée du désenchantement des électeurs à l’égard de la politique étrangère de l’ANC et de la vacuité de son leadership. En parallèle, les principaux partis d’opposition, notamment l’Alliance Démocratique (DA) et le parti MK de l’ancien président Jacob Zuma, ont enregistré des avancées significatives à deux mois du scrutin crucial.

Le soutien envers le parti DA a ainsi progressé à 27%, contre 23% en octobre dernier, tandis que le parti MK de Zuma a recueilli 13% des suffrages, se hissant ainsi au rang de troisième force politique du pays. En revanche, les Combattants pour la Liberté Économique (EFF), autre force d’opposition majeure, ont subi un revers en passant de 17% en octobre à seulement 10% en mars.

Et du coup, voilà nos chers opposants, tout excités à l’idée de voir l’ANC tituber sur ses pieds d’argile ! La DA, cette douce Alliance démocratique, n’hésite pas à agiter le spectre de l’apocalypse politique en prédisant une alliance cataclysmique entre l’ANC et l’EFF, ce parti turbulent dirigé par le facétieux Julius Malema.

Le soutien envers le parti DA a ainsi grimpé à 27%, contre 23% en octobre dernier, tandis que le parti MK de Zuma a récolté 13% des voix, s’érigeant ainsi en troisième force politique du pays. En revanche, les Combattants pour la Liberté Économique (EFF), autre force d’opposition majeure, ont subi un revers en chutant de 17% en octobre à seulement 10% en mars. Avec ses 33% de soutien, la coalition de la Charte multipartite, regroupant plusieurs partis d’opposition, se trouve à seulement 6% derrière l’ANC, qui a monopolisé le pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994.

Cette enquête dévoile un mécontentement généralisé des électeurs envers la gouvernance de l’ANC, avec près de 80% d’entre eux estimant que le pays « va dans la mauvaise direction ». Plus de la moitié des électeurs blâment le gouvernement de l’ANC pour les problèmes actuels de l’Afrique du Sud au cours des trois dernières décennies, tandis que 11% pointent du doigt l’apartheid.

Avec plus de 27 millions d’électeurs inscrits, la date du 29 mai revêt une importance capitale, alors que le peuple sud-africain se rendra aux urnes pour renouveler son Parlement, qui élira à son tour le prochain chef de l’État. La scène politique en Afrique du Sud pourrait connaître une reconfiguration majeure avec la formation d’une alliance de sept partis d’opposition dirigée par l’Alliance Démocratique.

Alors que l’ANC se prépare à affronter le courroux des urnes, les partis d’opposition s’amusent déjà à imaginer un gouvernement débarrassé des « caïds corrompus » de l’ANC, avec à sa tête des dirigeants venus d’horizons politiques divers. A en croire les signaux politiques, l’ANC est comme qui dirait, sur le point de vivre une véritable traversée du désert politique.

Mohamed Jaouad El Kanabi




Lutte contre le terrorisme en Afrique: Clôture du séminaire de formation des parlementaires sur le danger de l’approche de « mercenarisation » et « milicianisation »

Ouvert le lundi 06 mars, sous le haut patronage du Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, le séminaire de sensibilisation des Présidents des Commissions Défense et Sécurité africaines sur le danger de l’approche de mercenarisation et de milicianisation dans la lutte contre le terrorisme en Afrique dans l’objectif d’accroître leur capacité à mieux cerner les enjeux géopolitiques qui affectent l’équilibre du rapport entre États et aussi entre les populations, s’est clôturé le mercredi 09 mars 2024 à Jacqueville au site de l’Académie Internationale de la Lutte contre le Terrorisme, AILCT en sigle.

Comme au lancement, c’est l’honorable Konaté, vice-président de l’Assemblée Nationale Ivoirienne, qui a clos ces assises par la remise des brevets aux participants, au terme d’une longue journée faite essentiellement d’exposés, de débats et travaux en ateliers.

« (…) les Parlements africains ont la lourde responsabilité de prendre des dispositions législatives idoines pour mieux guider l’action gouvernementale contre le danger de mercenarisation et milicianisation du terrorisme en Afrique, les guerres conventionnelles sont contournées aujourd’hui au profit de ce phénomène ; et le premier responsable de ce fléau, c’est avant tout l’africain », a déclaré le Directeur de l’AILCT, le général de brigade Joseph Kouamé, avant d’inviter les participants: « à capitaliser les acquis et recommandations du séminaire et en faire le suivi au niveau des États ».

Pour cette troisième et dernière journée, les différents intervenants parmi lesquels des chercheurs, hauts fonctionnaires, officiers, journaliste, magistrat et diplomate ; issus de différentes nationalités ont clôturé les différents modules restants.

Durant la formation, les experts et les participants ont eu une liberté de parole dans les limites fixées par les législations nationales et internationales de débattre sous format Chatham House.

À travers ce cadre d’échanges, quelques indicateurs qui marchent avec les concepts gouvernance axée sur les résultats et auto-gouvernance, à savoir l’obligation morale de redevabilité, la transparence, la réceptivité, la prospective, la primauté du droit, la participation consciente et responsable ont été énumérées, acquis qui a permis aux participants à développer les valeurs, les comportements et attitudes indispensables à la lutte contre la corruption le Terrorisme afin d’aider les Gouvernements, des Chef des États à mieux lutter contre le phénomène de la mercenarisation et milicianisation en Afrique.

Après le récapitulatif de la première, deuxième et dernière journée, c’était l’heure de la remise des brevets aux participants. En ce qui concerne la RDC, un présent particulier a été remis au Président sortant de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée Nationale.

Tard dans la soirée, un dîner de gala fut organisé à l’honneur des Présidents des Commissions Défense et Sécurité africains ayant participé à ce séminaire. L’Honorable MUBONZI en a profité pour remercier les membres du REPAM-CDS pour leur disponibilité et détermination autour de lui de faire de ce Réseau un lieu par excellence d’échange d’expérience et de diplomatie parlementaire.