Hier mercredi à la Diocèse de Kabinda : Mgr Félicien Ntambwe ordonne deux prêtres et cinq diacres

C’etait lors d’une messe dite ce mercredi à Kabinda dans la cathédrale Saint Martin, au quartier Bandaka 1, commune de Kabwelabwela, ville de Kabinda, dans la province de Lomami, que ces 7 jeunes hommes ont été ordonnés respectivement prêtres et diacres.

Dans son homélie, Mgr Félicien Ntambwe a rappelé aux prêtres leurs missions principales en soulignant que le sacerdoce n’est pas une parcelle où l’on doit se prévaloir d’autres titres. Ces ordinations sont intervenues 8 jours après la nomination de Félicien Ntambwe Kasembe par le Pape François comme Archevêque de l’archidiocèse de Kananga et Administrateur apostolique du diocèse de Kabinda.

Soulignons que plus 3000 participants dont le gouverneur intérimaire de la Lomami, Jean-Claude Lubamba, le ministre provincial de l’Intérieur, Élie Mulombo, le commissaire provincial adjoint de la PNC, Pierre Daniel Kayumba ainsi que l’adjoint au Maire de la ville de Kabinda, Clément Mwanza ont pris part à cette cérémonie.

Mgr Félicien Ntambwe Kasembe a été accueilli chaleureusement le mardi 26 mars 2024 à Kabinda en provenance de Kinshasa, en sa nouvelle casquette d’Archevêque et Administrateur apostolique de l’archidiocèse de Kananga et du diocèse de Kabinda.

Benjamin Lubo




A l’issue de la Réunion de conjoncture économique : La FEC invitée à matérialiser la mesure d’installation des terminaux de paiement électronique dans les supers marchés

Le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a présidé ce mercredi 27 mars 2024 à l’Immeuble du gouvernement, la réunion du Comité de Conjoncture économique, à laquelle les membres de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) ont été conviés.

Au menu de cette rencontre, le suivi des mesures d’accompagnement du franc congolais et de la stabilité du taux de change, qui ont été prises au mois de septembre 2023 en présence du Président de la République.

Selon le Ministre d’État en charge du Budget qui a fait le compte rendu de cette réunion à la presse, il était question de s’assurer de l’exécution par le Gouvernement et par les partenaires de la FEC de toutes les mesures d’accompagnement du franc congolais.

“On a épinglé certaines mesures urgentes qui s’imposent, notamment celles visant à inciter les consommateurs à utiliser de plus en plus le franc congolais comme monnaie de préférence, notamment avec la mise à disposition des terminaux de payement dans les supermarchés et dans les autres lieux de commerce pour permettre à ce que les consommateurs puissent utiliser le franc congolais. On a également évoqué les mesures de lutte contre la fraude douanière qui impacte sur le taux de change ainsi que les mesures progressives à mettre en place pour formaliser l’économie congolaise qui est dominée par l’économie informelle”, a fait savoir Aimé Boji Sangara.

A l’en, la délégation de la FEC s’est dite satisfaite de la tenue de cette réunion qui montre que le gouvernement est déterminé à travailler avec elle comme partenaire principale dans la gestion des principales questions économiques, comme celles liées à la stabilité du marché de change mais aussi à la production interne, à la diversification de l’économie, et à la productivité de économie du pays.

“Toutes ces politiques gouvernementales nécessitent un accompagnement de la Fédération des Entreprises du Congo”, a souligné Aimé Boji.

Concernant l’examen de l’évolution des indicateurs macroéconomiques, le Comité de Conjoncture économique note une stabilité relative du taux de change par rapport à la semaine précédente. À l’indicatif, il y a une légère appréciation. Le franc congolais se négocie à 2754 contre 1 dollar américain. En ce qui concerne les réserves de change, on a noté une très légère amélioration. Elles se situent à 5 milliards 71 millions de dollars américains. Ce qui représente 11,87 semaines d’importation des biens et services sur ressources propres du gouvernement.

Signalons par ailleurs que les membres du Comité de Conjoncture économique ont aussi analysé la situation économique internationale. Et à ce sujet, il a été noté la publication, le 21 mars 2024, d’un rapport de la CNUCED, portant sur les perspectives du Commerce mondial. Le rapport indique qu’il y a eu une contraction du niveau du Commerce international au cours de l’exercice 2023 comparativement à 2021. Cette contraction fait suite à la faible demande dans les économies des pays développés et aussi à la faiblesse des échanges entre les pays de l’Asie du Sud-Est et de l’Amérique latine.




Élections générales du 20 décembre 2023 : Denis Kadima loue l’apport de la mission d’observation électorale de ECF-SADC 

Le Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima, a loué, à sa juste valeur, le travail réalisé par la mission d’observation électorale de ECF-SADC effectuée en République démocratique du Congo, aux côtés d’autres, lors des élections générales du 20 décembre 2023.

Porté par ses pairs à la vice-présidence de cette organisation, il y a deux ans, le numéro un de l’instance en charge de l’organisation des élections en RDC s’est réjoui d’accueillir la réunion du comité exécutif de l’ECF-SADC qui a ouvert ses travaux lundi 25 pour les clôturer jeudi 28 mars 2024 à Hilton Hotel.

Le Président de la CENI a reçu, par la voix de la Secrétaire générale, Hilda Modisane du Botswana, les félicitations des membres de ECF-SADC pour avoir mené à bon port les scrutins combinés du 20 décembre 2023.

Prenant une part active à la veille de la clôture de ces assises, Denis Kadima a noté avec satisfaction les observations faites notamment par la mission d’observation électorale de ECF-SADC, pour améliorer dans certains domaines le système électoral en RDC.

« ECF-SADC, c’est le Forum des Commissions électorales des pays de la SADC qui en compte 15. L’année dernière, cette institution a célébré son quart de siècle à Cape Town (Afrique du Sud). Pour moi, c’était un grand moment, parce qu’il y a 25 ans lorsqu’elle a été créée, j’étais parmi les fondateurs et qu’aujourd’hui, je me retrouve en accueillant ses membres pour la réunion du Comité de gestion pendant que moi-même, je dirige la CENI de la RDC. C’est un grand honneur au plan personnel et très encourageant. Cela signifie que la vision que nous avions à l’époque, en 1998, s’est consolidée. Aujourd’hui, on a des réunions statutaires, des activités entre Commissions électorales pour améliorer la façon de travailler et ECF-SADC était ici lors des élections générales de décembre et on était en étroite collaboration, en contact permanent. ECF/SADC nous a donné des conseils honnêtes. Et ils ne nous caressaient pas dans le sens du poil, nous montrant ce qu’il faut faire pour améliorer. Cela a été bénéfique et pour l’heure, trois mois après, nous sommes ici à la réunion trimestrielle du Comité de gestion durant laquelle il y aura des discussions et des recommandations pour l’Assemblée générale”, a déclaré le président de la Centrale électorale de la RDC.

Et de rajouter : “C’est une immense joie pour nous de voir que le corps est en train de se consolider et moi-même, il y a deux ans ils m’ont élu vice-Président du Forum. Je pense pouvoir affirmer que la RDC est en train d’être reconnue, d’autant plus que nous venons de terminer nos élections. Eux et d’autres missions d’observation électorale ont apprécié le travail que nous avons abattu et ils se sont dit satisfaits ».

La CENI s’engage

Le Président de la CENI a réaffirmé l’engagement de son équipe à poursuivre sur cette lancée, tenant compte des observations qui ont été prises en compte en vue d’améliorer ce qui peut l’être dans certains domaines.

« Bien évidemment, rien n’est parfait, ils ont identifié les domaines où nous devrons faire un peu plus d’efforts et nous sommes conscients que ce n’est pas encore la perfection. Du reste, nous sommes fort engagés à continuer à améliorer notre système électoral et nous-mêmes aussi à assister d’autres pays dans la région pour que les élections aillent en s’améliorant en termes de qualité et que nous puissions continuer à partager nos expériences entre les différentes Commission électorales », a-t-il relevé.

En rappel, le Directeur Général des élections et des référendums à la Commission électorale de Namibie, Peter Shaama, assisté de Hilda Modisane du Botswana, a ouvert lundi 25 mars 2024 la réunion du Comité exécutif ECF-SADC.

À cette première rencontre de l’année 2024 faisant suite à celle tenue le 10 octobre 2023 à Johannesburg (Afrique du Sud) prenaient part le Secrétaire Exécutif National de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Thotho Mabiku Totokani , le Secrétaire Exécutif National Adjoint, Marie José Kapinga ainsi quelques Directeurs de la Centrale électorale congolaise.

À cette occasion, Thotho Mabiku, a exprimé les vifs remerciements du numéro un de la CENI, Denis Kadima, à l’endroit de ECF-SADC pour avoir accompagné la RDC dans le processus électoral ayant débouché sur les scrutins combinés du 20 décembre 2023.

Il a réaffirmé l’engagement du Président de la Centrale électorale congolaise à œuvrer aux côtés de ses pairs pour la consolidation de la démocratie au sein des pays membres.

L’ambition affichée est de contribuer à la promotion de l’intégrité électorale, de la prévention, de la gestion et de l’atténuation des violences électorales et du renforcement de la capacité institutionnelle.

Rappelons que ECF-SADC est une organisation regroupant les commissions électorales des 15 pays de la SADC suivants : Angola, Botswana, Zanzibar, RDC, Lesotho, Mozambique, Zimbabwe, Malawi, Maurice, Namibie, Seychelles, Afrique du Sud, Eswatini, Tanzanie et Zambie, qui participent activement aux efforts de collaboration pour renforcer les processus électoraux et promouvoir la démocratie.




Le port Tanger Med dans le Top 20 mondial des ports à conteneurs

Le Maroc vient de faire son entrée, parmi 12 autres pays, au Top 20 mondial des ports à conteneurs, un classement de référence d’Alphaliner publié en mars 2024, grâce à Tanger Med qui se place à la 19ème position, dans ce ranking qui liste 500 complexes portuaires à travers le monde.

Tanger Med a été classé 19ème sur 500 ports à conteneurs dans le monde, selon le dernier classement de référence d’Alphaliner publié en mars 2024.
Un total de 8.617.410 conteneurs EVP (Équivalent Vingt Pieds) ont été traités dans ce complexe portuaire en 2023, en croissance de 13,4% par rapport à 2022. Ce volume de trafic conteneurisé a propulsé le port Tanger Med parmi les géants portuaires mondiaux, reflétant son importance stratégique dans le commerce maritime international.
Situé au carrefour des principales routes maritimes, il jouit d’une position stratégique, offrant un accès direct sans détour aux lignes majeures Est-Ouest et Nord-Sud. Sa capacité à traiter jusqu’à 9 millions de conteneurs EVP, associée à sa connectivité maritime étendue vers 180 ports dans 70 pays, fait de lui un pivot essentiel pour les grandes alliances maritimes comme 2m, Ocean Alliance et The Alliance.
Un hub portuaire de référence
Depuis sa mise en service en 2007, Tanger Med a su se positionner comme un hub de transbordement de premier plan en Méditerranée. Il s’est érigé en plateforme vitale pour le développement des échanges entre le Maroc et le monde, grâce notamment à ses infrastructures de liaison ferroviaire et autoroutière, augmentant ainsi son attractivité pour l’exportation et la connectivité.
La gestion des escales maritimes au port Tanger Med est entièrement dématérialisée à travers son Port Community System. Ce système permet de traiter de manière instantanée, sécurisée et collaborative, les demandes d’attribution des postes à quai et des services complémentaires, documents d’escale, ordre des mouvements de navires, priorité d’escale, entre autres, ce qui contribue à réduire significativement les délais d’attente des navires.
Le classement d’Alphaliner des ports à conteneurs est, pour rappel, une évaluation globale et reconnue dans l’industrie maritime qui classe les ports du monde entier en fonction de leur trafic de conteneurs, mesuré en EVP (Équivalent Vingt Pieds), qui est une unité standard dans l’industrie du transport maritime pour comptabiliser le volume de conteneurs.
En fournissant une analyse comparative des performances et des capacités des ports à conteneurs, le classement d’Alphaliner est une ressource précieuse pour les opérateurs de navires, les investisseurs, les analystes et les décideurs politiques dans le secteur maritime. Il permet de comprendre les dynamiques de concurrence, d’identifier les hubs logistiques clés et d’évaluer l’importance stratégique des ports dans le commerce mondial.
Par Majda Benthami




Bilan de «règne»: les dix meilleures perles, et autres mensonges, de Tebboune

Président des 50 promesses non tenues, Abdelmadjid Tebboune aura été, tout au long de son mandat, le roi de l’esbrouffe et des craques aussi mémorables les unes que les autres. Des projets les plus improbables présentés comme (presque) réalisés aux annonces les plus irréelles, le raïs algérien nous aura littéralement épatés. Et comme le ridicule ne tue pas, il y a de fortes chances que la performance continue. S’il est impossible d’être exhaustif compte tenu de la prolifique excellence du personnage en la matière, certaines sorties et autres déclarations sont déjà du domaine du culte. Les voici.

1- «Nous n’avons aucun problème avec le Maroc»

La phase est lâchée dès le début du «règne» d’Abdelmadjid Tebboune à la tête de la «nouvelle Algérie». «Nous n’avons aucun problème avec nos frères marocains» et «la sagesse a toujours prévalu» entre les deux pays. Samedi 4 juillet 2020, et devant les caméras de France 24, Tebboune en est certain. Les tensions entre le Maroc et l’Algérie? «Ça va s’arrêter», a-t-il assuré, souhaitant pour l’occasion «le plus grand bonheur et tout le développement au peuple marocain frère». L’histoire retiendra que les relations -interrompues unilatéralement par Alger- entre les deux pays n’auront jamais été aussi exécrables. Grâce à qui?

2- «L’Algérie produira 1,3 milliard de m3 d’eau potable par jour grâce au dessalement de l’eau de mer»

Celle-là est sans doute la meilleure. Mardi 19 décembre 2023, siège de l’ONU à New York. N’en croyant probablement pas ses yeux d’être présent dans la majestueuse enceinte -même si la salle était quasi-vide-, le président algérien s’est senti inspiré. Un peu trop. Alors que les pénuries d’eau sont la règle à Alger et Oran, pour ne citer que les plus grandes villes, lui, il y va. Il ose, avec emphase. «D’ici la fin de l’année 2024», soit vers la fin de son premier mandat présidentiel, «l’Algérie produira 1,3 milliard de mètres cubes d’eau potable par jour grâce au dessalement de l’eau de mer». Rien que cela! Cela vient confirmer une précédente annonce, faite le 5 août de la même année aux médias algériens, dans laquelle Tebboune parlait de 1,4 milliard de m3 d’eau potable produite par jour. Qui peut le plus peut le moins…

Problème: le volume est tout simplement impossible à atteindre. Calculette en main, 1,3 milliard de m3 par jour -chiffre onusien-, c’est 474,5 milliards de m3 par an, soit trois fois la mer Morte, 4 fois le lac du Nicaragua et l’équivalent du lac de Khövsgöl, le plus profond lac de Mongolie. Il y a mieux. Par son annonce, le président algérien affirmait pouvoir produire plus de 11 fois la production mondiale d’eau dessalée. À fin 2024, et si tout se passe bien. Depuis, l’engagement est passé à la trappe et, de la grandeur de l’Algérie, on ne retiendra que les chiffres fantaisistes.

3- Céréales: l’Algérie va nourrir le Maroc, la Tunisie, l’Égypte et toute l’Afrique

Mercredi 30 mars 2022, Alger. C’est à un vrai cours magistral de science-fiction qu’a eu droit le secrétaire d’État américain Antony Blinken, quand il a été reçu à la Mouradia par Abdelmadjid Tebboune. Lors de la rencontre, ce dernier a affirmé, sans ciller, que l’Algérie a les capacités pour nourrir l’ensemble du continent africain. Les Algériens, qui se réveillent aux aurores et font d’interminables queues dans l’objectif improbable d’acheter un sachet de lait ou un sac de semoule, ont dû apprécier.

«Avec un pays très vaste, nous pouvons aider l’Afrique en termes de fourniture de céréales. On peut le faire. Il est techniquement faisable d’atteindre une production de 30 millions de tonnes. Nous avons besoin de 9 millions de tonnes et pouvons exporter 21 millions de tonnes vers le Maroc, la Tunisie et l’Égypte sans aucun problème», a-t-il précisé dans déclarations reprises intégralement par le Département d’État US. En attendant, l’Algérie est l’un des plus grands importateurs de céréales au monde. Conflit Russie-Ukraine oblige, le pays n’arrive même plus à s’approvisionner actuellement. Moins d’un mois d’ailleurs après sa sortie devant le secrétaire d’État américain, le 23 avril 2023, Tebboune a assuré que son ambition se limitait… à réduire les importations algériennes pour les ramener à une fourchette annuelle se situant entre 2 et 2,5 millions de tonnes, lesquelles lui évitent la famine.

4- Quand l’émir Abdelkader se voit offrir deux pistolets par George Washington… avec un siècle d’écart

Abdelmadjid Tebboune, c’est aussi des voyages gratuits dans l’espace et dans le temps. Dimanche 10 octobre 2021, et dans un laborieux argumentaire pour illustrer la profondeur des relations historiques entre les États-Unis d’Amérique et l’Algérie, le président algérien a cru bon d’affirmer, lors d’une interview diffusée par la chaîne publique, que l’émir Abdelkader, grand héros de la résistance algérienne contre le colonialisme français, a reçu un prestigieux cadeau, composé de deux pistolets, de la part de l’un des pères fondateurs de la nation américaine, Georges Washington, le premier président des États-Unis d’Amérique. Or, George Washington est né le 22 février 1732, et mort le 14 décembre 1799. L’émir Abdelkader est, lui, né en septembre 1808 et décédé le 26 mai 1883 à Damas. Il n’y a donc aucune chance que les deux personnalités se soient rencontrées. Du moins ici-bas. De là à échanger des amabilités et autres gifts, ce n’est certainement pas sur cette Terre évanescente ni dans notre dimension spatiotemporelle que cela a dû se produire.

5- Nicolas II et Alexandre II, c’est kif-kif

Lors d’une visite d’État de trois jours à Moscou, au cours de laquelle il a rencontré le président russe Vladimir Poutine, le 15 juin 2023, Abdelmadjid Tebboune a gratifié le monde d’une bourde monumentale, démontrant une nouvelle fois sa maîtrise très relative de la chose historique.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son hôte, devant un parterre de journalistes et de représentants gouvernementaux des deux pays, le président algérien s’est essayé à une leçon d’histoire, rappelant qu’«à l’époque des tsars», le même émir Abdelkader s’était vu remettre la médaille de l’Ordre de l’Aigle blanc par Nicolas II. Or, ce dernier n’avait pas encore entamé son règne (de 1894 à 1917) quand Abdelkader était déjà décédé, en 1883. Et s’il entendait les divagations de Tebboune, il exécuterait probablement quelques moulinets dans sa tombe. Pourtant, il suffisait de bien écouter Vladimir Poutine ce jour-là, pour comprendre que l’initiative venait d’Alexandre II.

6- L’Espagne a proposé le Sahara à l’Algérie

Lors de son passage le 22 mars 2023 sur la chaîne qatarie Al Jazeera, face à sa compatriote Khadija Bengana, Abdelmadjid Tebboune a affirmé, sans s’émouvoir, que l’ex-maître de l’Espagne Francisco Franco avait proposé, en 1964, à l’Algérie de lui céder le Sahara occidental.

Un échantillon des nombreuses balivernes, contrevérités et approximations que le président algérien a assénées au cours des 26 minutes qu’a duré son interview. Et une pure inspiration du moment. Jamais aucun historien, ni en Algérie ni ailleurs, n’a entendu dire que l’ex-caudillo espagnol avait proposé le rattachement du Sahara atlantique à l’Algérie.

S’y ajoute sa déclaration que «les frontières -entre le Maroc et l’Algérie- sont fermées depuis 43 ans». Or les frontières terrestres maroco-algériennes ont été fermées en 1994, et non en 1980. Tebboune voulait expliquer ainsi que le Maroc et l’Algérie n’ont jamais connu de bonnes relations «depuis leur indépendance».

7- Argent sale récupéré: 20, 22, 30 milliards de dollars… qui dit mieux?

Les montants annoncés sont énormes, ils n’en sont pas moins fournis à la louche. Il s’agit de sommes d’argent et de biens mal acquis, appartenant aux anciens dirigeants et ex-hommes d’affaires sous l’ère Bouteflika, que Abdelmadjid Tebboune a promis de récupérer. Au cours d’une interview accordée en décembre 2022 à des journalistes algériens, le locataire du palais d’El Mouradia indiquait ainsi qu’à cette date, l’État avait récupéré l’équivalent de 20 milliards de dollars.

Cinq mois plus tard, en mai 2023, il avançait le chiffre de 22 milliards de dollars récupérés. Enfin, lors du discours prononcé en décembre 2023 devant les deux chambres du Parlement, Abdelmadjid Tebboune annonçait la récupération de l’équivalent de 30 milliards de dollars.

Comment ce montant est-il passé en l’espace d’une année de 20 à 30 milliards de dollars? Est-ce donc cela que l’inflation à l’algérienne? Et comment le pouvoir actuel a-t-il procédé pour rapatrier l’argent? Et où se trouve aujourd’hui cet argent? Mystère.

8- L’Algérie va produire plus de phosphate que le Maroc

Jeudi 16 novembre 2023, devant les entrepreneurs algériens, le président Abdelmadjid Tebboune a, cette fois-ci, promis de hisser l’Algérie au rang de premier, deuxième ou troisième (sa langue ayant trébuché sur le podium) producteur de phosphate dans le monde et premier producteur, sans hésitation cette fois-ci, en Afrique. «Notre pays deviendra bientôt un puissant producteur de phosphate et se hissera au premier rang en Afrique, voire dans le monde où il est assuré d’occuper au moins la 2ème ou 3ème place», a-t-il lancé.

Comment l’Algérie, qui ne dispose que de 2 milliards de tonnes de réserves en roches phosphatées, dont la teneur en minerai ne dépasse pas les 10% (c’est-à-dire sans valeur), peut-elle concurrencer le Maroc, qui dispose de 50 milliards de tonnes de réserves en phosphate de très bonne qualité, dont la teneur en minerai tourne autour de 30%?

L’ambition du précédent exécutif algérien était de passer d’une production de quelques centaines de milliers de tonnes de phosphate à 10 millions de tonnes en 2022. Or, cette année-là, la production algérienne de phosphate a à peine frôlé le million de tonnes, soit dix fois moins que prévu… et 40 fois moins que la production marocaine.

9- Des zones de libre-échange au Maghreb et au Sahel, mais pour quoi faire?

Pour Abdelmadjid Tebboune, l’occasion était toute trouvée, le mardi 13 février 2024: la 41ème réunion du Comité directeur des chefs d’État et de gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), censée être le principal cadre de développement du continent. Par visioconférence, le président algérien a annoncé, tenez-vous bien, l’ouverture dare-dare de zones de libre-échange (ZLE) entre l’Algérie et ses pays voisins (à l’exclusion du Maroc, bien sûr). «J’annonce à mes collègues présidents qu’en 2024, l’Algérie connaîtra la création de zones de libre-échange avec les pays frères, à commencer par la Mauritanie, puis les pays du Sahel, Mali et Niger, en plus de la Tunisie et de la Libye», nous apprenait un communiqué de la présidence algérienne.

Mais alors, quels préparatifs ont été menés? Rien. De là à adhérer, signer des deux mains et lancer ce vaste espace de commerce intracontinental… ce serait stupéfiant. Surtout, ce sera pour échanger quoi? Car la valeur actuelle des échanges commerciaux entre l’Algérie et tous les pays concernés est de l’ordre de 600 millions de dollars par an -essentiellement des hydrocarbures.

Ajoutez-y les projets annoncés tambour battant par l’Algérie, pour certains depuis les années 1970, et qui n’ont jamais dépassé l’état de maquette (route transsaharienne reliant six pays africains, le réseau coaxial transsaharien de fibre optique dans la région du Sahel, le gazoduc transsaharien entre le Nigeria et l’Algérie…), et vous aurez une idée précise quant au caractère farfelu d’une telle aventure.

10- L’élection présidentielle aura lieu «à temps»

Dans un exercice de style pour le moins indigne d’une agence officielle d’information, l’agence algérienne APS a livré, le 27 février dernier, une dépêche d’information qui fera date et qui porte manifestement la signature de la présidence. L’objet, et il fallait bien chercher pour le trouver: la date de l’élection présidentielle. «Les élections auront lieu en temps, tel que prévu par la Constitution et ce par respect pour la Constitution et pour le peuple algérien seul détenteur de la souveraineté», pouvait-on y lire, parmi bien des insultes à tous ceux qui en doutaient.

Sauf que. Alors que d’aucuns s’attendaient à un report de la présidentielle algérienne, initialement prévue en décembre 2024, un communiqué d’El Mouradia a annoncé, jeudi 21 mars, que cette élection est plutôt avancée de trois mois. Le collège électoral est convoqué au mois de juin prochain et la présidentielle aura lieu le 7 septembre suivant, soit plus de trois mois avant la fin légale du mandat d’Abdelmadjid Tebboune. Cette décision inattendue pose davantage de questions sur les raisons du non-respect de l’échéance électorale et met les feux des projecteurs sur un pays qui, visiblement, navigue à vue.

Sauf gigantesque surprise, Abdelmadjid Tebboune va rempiler pour un deuxième mandat de président, qui sera, à n’en pas douter, très riche en tebbounneries.

Par Tarik Qattab