L’IGF se félicite de la volonté de la nouvelle Primature de lutter contre le détournement des deniers publics ! 

L’Inspecteur Général des Finances Chef de Services, Jules Alingete félicite le Premier Ministre Judith Suminwa Tuluka pour sa nomination par le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi. Première femme Congolaise à occuper ce poste prestigieux depuis l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale.

Au lendemain de la nomination du Premier ministre, Judith Suminwa Tuluka a été présenté à sa famille politique l’UDPS.

« Celui qui pense que nous avons eu la primature pour voler de l’argent de l’État, sa place est à Makala» a dit en substance celle qui hérite la Primature lors de cette rencontre avec la base de l’UDPS.

Au cours de cet échange avec les cadres et militants présents sur le lieu, le Secrétaire Général de l’UDPS, Augustin Kabuya a annoncé une grande mobilisation des femmes de la République autour de la nouvelle Première ministre pour clôturer le mois de la femme.

Occasion pour Judith Suminwa de solliciter un appui collectif conséquent pour atteindre les objectifs de sa charge sous forme de défis majeurs, partant de la restauration de la paix au bien-être social des Congolais, présentés comme les priorités de son action.

« Je ne suis pas venue pour soutirer l’argent de la caisse de l’État, mais je suis là pour travailler en faveur du pays. Dieu seul sait pourquoi il m’a placé à ce poste en ce moment précis. Que les ennemis le veuillent ou pas, ils seront finalement boutés dehors.» dixit Judith Suminwa.

À en croire la déclaration de la Première Ministre devant les militants de l’Udps, elle va d’avantage intensifier la lutte contre les détournements de deniers public, cheval de bataille de l’IGF.

DMK




Le livre des souvenirs de François sur Benoît XVI: «C’était un père pour moi» 

“El Sucesor”: Le livre du journaliste Javier Martínez-Brocal rapporte un long entretien avec François sur son prédécesseur. Le Souverain pontife livre ses souvenirs et loue Benoît XVI pour l’avoir «toujours défendu», et pour n’être «jamais intervenu».

«Benoît XVI était un homme d’une grande douceur. Dans certains cas, des personnes ont profité de lui, probablement sans malice, et ont limité ses mouvements. Malheureusement, d’une certaine manière, ils l’encerclaient. C’était un homme très délicat, mais il n’était pas faible, il était fort. Mais avec lui-même, il était humble et préférait ne pas s’imposer. Il a donc beaucoup souffert». C’est avec ces mots que le Pape François se souvient de son prédécesseur Benoît XVI, dans le livre entretien avec le journaliste Javier Martínez-Brocal (“El Sucesor”, Editorial Planeta), en librairie le mercredi 3 avril.

«Il m’a laissé grandir», explique François, «il a été patient. Et s’il y avait quelque chose qu’il ne comprenait pas bien, il réfléchissait trois ou quatre fois avant de me le dire. Il m’a laissé grandir et m’a donné la liberté de prendre des décisions». Le Souverain pontife raconte la relation qui l’a lié au pape émérite pendant près de dix ans de vie au Vatican: «Il m’a laissé ma liberté, il n’a jamais interféré. Une fois, alors qu’il y avait une décision qu’il ne comprenait pas, il m’a demandé une explication de manière très naturelle. Il m’a dit: “Écoutez, je ne comprends pas, mais la décision est entre vos mains”, j’ai expliqué les raisons et il était content». François explique dans le livre que son prédécesseur ne s’est jamais opposé à aucune de ses décisions: «Il ne m’a jamais retiré son soutien. Il y avait peut-être quelque chose qu’il ne partageait pas, mais il ne l’a jamais dit».

Le Pape revient également sur les circonstances de ses adieux à Benoît XVI le mercredi 28 décembre 2022, lorsqu’il l’a vu vivant pour la dernière fois: «Benoît était couché dans son lit. Il était encore conscient, mais il ne pouvait pas parler. Il m’a regardé, m’a serré la main. Il a compris ce que je disais, mais n’a pas pu articuler un mot. Je suis resté un moment avec lui, à le regarder et à lui tenir la main. Je me souviens très bien de ses yeux clairs. Je lui ai dit quelques mots affectueux et l’ai béni. C’est ainsi que nous nous sommes quittés».

Au sujet de la continuité entre les pontificats, François affirme: «Ce que je vois dans les derniers papes, c’est que chaque successeur a toujours été marqué par la continuité, la continuité et la différence», parce que «dans la continuité, chacun a apporté son charisme personnel. Il y a toujours une continuité et non une rupture».

«Benoit XVI, un maître de pédagogie»

«Benoit XVI, un maître de pédagogie»Un an après les funérailles du pape allemand, retour sur l’héritage considérable d’un maître en théologie qui marqua ses interlocuteurs par sa douceur et son sens de l’écoute.

François raconte aussi un cas particulier dans lequel il a été défendu par Benoît XVI. «J’ai eu une conversation très agréable avec lui lorsque quelques cardinaux sont allés le rencontrer, surpris par mes paroles sur le mariage, et il a été très clair avec eux. Un jour, ils sont venus chez lui pour me faire pratiquement un procès, et ils m’ont accusé devant lui de promouvoir le mariage homosexuel. Benoît ne s’est pas énervé parce qu’il savait parfaitement ce que je pensais. Il les a écoutés, un par un, les a calmés et leur a tout expliqué. C’est la fois où j’ai dit que le mariage étant un sacrement, il ne pouvait pas être administré aux couples homosexuels, mais qu’il fallait d’une certaine manière donner une garantie ou une protection civile à la situation de ces personnes. J’ai dit qu’en France, il existe la formule des “unions civiles”, qui, à première vue, peut être une bonne option, parce qu’elle ne se limite pas au mariage. Par exemple”, ai-je pensé, “vous pouvez accueillir trois retraités âgés qui ont besoin de partager les services de santé, l’héritage, le logement, etc. Je voulais souligner que c’était une solution intéressante. Certains sont allés dire à Benoît que je disais une hérésie. Il les a écoutés et, avec beaucoup de hauteur, les a aidés à faire la part des choses. Il leur a dit: “Ce n’est pas une hérésie”. Il m’a bien défendu! Il m’a toujours défendu».

François répond au journaliste à propos des livres publiés à l’occasion de la mort du pape émérite: «Ils m’ont causé une grande douleur: que le jour des funérailles soit publié un livre qui m’a mis sens dessus dessous, racontant des choses qui ne sont pas vraies, est très triste. Bien sûr, cela ne me touche pas, dans le sens où cela ne conditionne pas. Mais j’ai été blessé par le fait que Benoît ait été utilisé. Le livre a été publié le jour des funérailles et je l’ai vécu comme un manque de noblesse et d’humanité».

Enfin, le Pape révèle à Javier Martínez-Brocal qu’il avait déjà ordonné une révision des funérailles papales, expliquant que la veillée funèbre de Benoît XVI serait la dernière avec le corps du Pape hors du cercueil et le catafalque avec des coussins. Les papes «doivent être veillés et enterrés comme n’importe quel autre enfant de l’Église. Avec dignité, comme n’importe quel chrétien».

Vatican News




Evolution des modèles (Niall Kishtainy)

Les économistes ont transformé l’économie politique classique, basée sur les mots, en une discipline mathématique.

Les économistes d’aujourd’hui consultent rarement l’ouvrage d’Adam Smith paru en 1776, La Richesse des nations, aussi réputé soit-il pour avoir mis en lumière le fonctionnement du marché. Les praticiens de notre époque sont souvent plus à l’aise avec des articles concis et truffés d’équations précises qu’avec l’imposant livre de Smith, un travail exhaustif d’analyse historique, sociale et économique, dont la lecture nécessite plus que quelques après-midis.

Smith est souvent considéré comme le père de l’économie moderne — et à la fin du XXe siècle, son legs a été revendiqué par les défenseurs de l’économie de marché et du rôle restreint de l’État —, mais la boîte à outils de modélisation et de mathématiques des économistes actuels n’a guère à voir avec les méthodes littéraires et humanistes de Smith. Les économistes ultérieurs ont souvent revendiqué la fameuse notion de « main invisible » de Smith dans leur théorie très abstraite de l’« équilibre général », qui explique les conditions nécessaires à une économie de marché socialement efficace. Il s’agissait d’une métaphore brumeuse de Smith exprimée en termes précis au moyen de formules mathématiques de pointe qui, pour être utilisables, devaient être appliquées à un modèle économique simplifié au point d’être difficilement reconnaissable par Smith.

Mais l’histoire de la transformation de l’« économie politique » verbale du XVIIIe siècle en la « science économique » matheuse du XXe siècle est plus complexe qu’un récit centré sur Smith ne le laisserait supposer. Une première secousse du séisme de la modélisation qui allait plus tard transformer l’économie s’est produite en France dans les décennies précédant la publication de l’œuvre principale de Smith. Au château de Versailles, à 60 ans, François Quesnay, médecin personnel de Madame de Pompadour, la maîtresse en titre de Louis XV, s’est mis à l’économie et a attiré des adeptes qui formeront la première école de penseurs économiques. Quesnay va s’inspirer de la circulation du sang dans un organisme pour créer le premier modèle économique, à savoir le Tableau économique de 1758, un diagramme composé de zigzags qui illustre la circulation de l’argent et des biens dans une économie.

La rationalité des Lumières

Quesnay, qui écrit à la veille de la révolution industrielle, pense que la source par excellence de la valeur économique réside dans l’agriculture, en particulier le « produit net », c’est-à-dire ce qui reste après que les cultivateurs ont pris ce dont ils ont besoin pour assurer leur subsistance. Lorsque les exploitants agricoles paient leur loyer, les propriétaires terriens se procurent des vêtements et des meubles, et les artisans achètent de la nourriture ; l’excédent circule dans l’économie et l’alimente (les zigzags représentent les cycles de dépenses connexes). Le Tableau préfigure ainsi la théorie du flux circulaire des revenus et du multiplicateur élaborée par John Maynard Keynes dans les années 30. Fervent adepte de René Descartes et de la pensée française des Lumières, Quesnay a tenté de recourir, pour analyser l’économie, aux principes de cohérence et de rationalité, mots d’ordre de l’économiste moderne ; à des époques antérieures, la pensée économique n’était pas systématique dans sa méthode et subissait fortement l’influence de la tradition et de la religion.

Un autre pas vers le style moderne de l’économie a été accompli au début du XIXe siècle quand après lecture de La Richesse des nations, David Ricardo, un riche courtier en bourse, a eu l’idée de mettre au point son propre système économique et a instauré une nouvelle norme de rigueur et de logique dans la discipline. Il a imaginé l’économie comme une vaste exploitation agricole dont les terres varient en fertilité. En cas d’augmentation de la demande de nourriture à la suite d’un accroissement démographique, les agriculteurs doivent planter leurs cultures sur des terres moins fertiles. Les agriculteurs qui cultivent des terres plus fertiles n’en tirent pas pour autant des profits plus élevés ; cette situation profite en revanche aux propriétaires terriens, car les agriculteurs se disputent les meilleures terres et sont prêts à les payer plus cher. Partant de quelques hypothèses, Ricardo a suivi sans relâche les implications logiques à travers de longues chaînes de raisonnement, pour conclure en définitive que les propriétaires terriens ont tendance à réaliser des gains aux dépens des travailleurs et des capitalistes.

Les efforts de Ricardo ont ravi l’un de ses lecteurs, l’essayiste Thomas De Quincey qui, jusqu’alors, en avait plus qu’assez de ce qu’il considérait comme l’ineptie de la plupart des économistes de l’époque (il affirmait que toute personne saine d’esprit pouvait facilement « réduire en poudre leurs têtes de champignon avec un petit coup d’éventail »). Lorsque l’on a remis à De Quincey un ouvrage de Ricardo et qu’il en a lu le premier chapitre, il s’est émerveillé. Ricardo avait enfin découvert de véritables lois économiques, pensait De Quincey. Il s’agissait d’un « rayon de lumière apporté au chaos encombrant de matériaux » dans lequel les économistes de moindre importance ne pouvaient que patauger en essayant, en vain, de donner un sens à la réalité désordonnée.

Les petits mondes économiques

En utilisant habilement la simplification et les suppositions, Ricardo a pu se concentrer sur l’essentiel du problème à résoudre, à savoir l’établissement d’un modèle de l’économie. Ricardo élaborait ses modèles principalement de façon verbale et Quesnay, au moyen de diagrammes ; ni l’un ni l’autre ne recourait aux mathématiques abstraites employées aujourd’hui. Mary Morgan, historienne contemporaine de la méthode économique, affirme que la discipline moderne est apparue lorsque les économistes ont commencé à imaginer des « petits mondes » : des ventilations de la réalité économique en modèles, mathématiques ou autres, qui, au cours des XIXe et XXe siècles, sont devenues les fondements de la discipline. Tout comme le botaniste examine les caractéristiques des papillons, les économistes étudient le comportement d’un modèle et la façon dont il se compare à d’autres, en tenant parfois peu compte du monde global que le petit monde est censé représenter. En procédant de la sorte, les économistes « examinent » leurs modèles. Ils se servent aussi de leurs modèles comme d’un « outil d’examen », pour déterminer les conséquences concrètes à tirer d’un modèle relativement au monde global extérieur. Armé de son Tableau, Quesnay a soutenu que la forte imposition frappant la paysannerie française étouffait l’économie, car elle réduisait la taille du précieux produit net.

L’un des petits mondes les plus connus en économie est l’ingénieuse boîte d’Edgeworth que découvrent tous les étudiants en économie : un simple rectangle contenant des points qui représentent une paire de biens (des pommes et des bananes, par exemple) répartis entre deux personnes constituant l’économie. Au-dessus se trouvent des « courbes d’indifférence » superposées, qui représentent les préférences de chaque personne pour les deux biens. À partir d’une répartition initiale des pommes et des bananes entre les deux personnes, le diagramme montre comment des échanges de biens peuvent s’effectuer jusqu’à l’atteinte d’un résultat « socialement optimal » (point où aucune des deux personnes ne peut tirer profit d’un nouvel échange sans que l’autre y perde).

À partir de tout point initial à l’intérieur de la boîte, il est possible de procéder à des échanges en vue d’atteindre une position de rentabilité. Parmi les points de départ éventuels figure celui où chaque personne dispose d’une quantité similaire de biens ou alors une personne dispose de presque tout et l’autre n’a rien. De cette façon, la rentabilité et la répartition sont séparées : certains résultats peuvent être rentables, mais très inégaux. Le diagramme illustre avec élégance un résultat fondamental de l’économie — le premier théorème du bien-être, qui établit l’efficacité des marchés concurrentiels —, et sa géométrie peut facilement être traduite dans le langage des mathématiques et dans la théorie complexe de l’équilibre général que d’aucuns considèrent comme l’incarnation moderne de l’économie de Smith.

La méthode mathématique

La boîte d’Edgeworth, du nom de Francis Edgeworth, mathématicien et théoricien de l’économie de la fin du XIXe siècle, fait partie de ce que l’on appelle la révolution marginaliste en économie, qui a introduit le recours au calcul pour représenter les changements « marginaux » dans les variables, comme l’utilité marginale, c’est-à-dire la modification de l’utilité pour une personne à la suite d’un léger changement au niveau de la consommation d’un bien. À partir de là, les petits mondes de l’économie seront de plus en plus constitués d’équations. Au cours du XXe siècle, la méthode mathématique s’est imposée dans divers domaines de l’économie, notamment la macroéconomie issue des travaux de Keynes, la théorie de la croissance lancée par Robert Solow et l’économie industrielle moderne fondée sur la théorie des jeux, ainsi que l’économétrie qui a relié les modèles théoriques aux données.

Le passage de l’approche classique à l’approche néoclassique moderne de l’économie n’était pas simplement une question de style, mais traduisait une nouvelle façon de voir le monde. Smith a décrit les individus comme étant animés par toutes sortes de motivations et de désirs. Lorsqu’ils effectuent des opérations commerciales, ils marchandent pour conclure une bonne affaire, mais ils sont aussi prudents, intègres et compatissants envers les autres — tout en étant capables de s’ennuyer et de se décourager. Pour intégrer le comportement économique dans ses modèles étroits, la discipline moderne a abandonné ces portraits complexes d’êtres humains au profit de portraits plus simples et très stylisés. À l’intérieur des boîtes d’Edgeworth vivent non pas des êtres humains passionnés, mais des « agents économiques » sans âme : des points de conscience autonomes qui ne se livrent pas à des manigances ni à des ruses, ne sont pas jaloux ni découragés, mais opèrent calmement des choix cohérents parmi l’éventail des biens qui leur sont proposés. Leur identité réside uniquement dans leur capacité à effectuer des choix sur la base de préceptes rationnels, et en raison de leur détermination, il est facile de les enfermer dans un rectangle ou une équation simple.

Les bons économistes doivent trouver un juste milieu entre appréhender les modèles en tant qu’objets fascinants en eux-mêmes et comme instruments permettant d’analyser le chaos encombrant de la réalité économique.

Ricardo s’est servi de ses théories pour revendiquer l’abolition des Corn Laws britanniques et, en l’entendant défendre sa cause, un parlementaire a déclaré que Ricardo « argumentait comme s’il avait débarqué d’une autre planète ». De toute évidence, le style de raisonnement rigoureux de Ricardo semblait nouveau et étrange, mais le reproche fait aux économistes d’être d’un autre monde perdure. Joseph Schumpeter, grand penseur économique autrichien du début du XXe siècle, a déploré quelques-unes des conséquences de la transformation de l’économie en une discipline de modélisation. Il s’en est pris en particulier à Ricardo pour avoir élaboré des théories qui ne tenaient pas compte d’aspects importants, mais gênants et compliqués, de la réalité sociale. Schumpeter a soutenu que pour former ses chaînes logiques, Ricardo avait procédé à des abstractions et à des simplifications si radicales que ses résultats étaient pratiquement des tautologies. Schumpeter a été trop sévère avec Ricardo, mais les critiques continuent d’accuser les économistes de se livrer à une sorte de « vice ricardien », c’est-à-dire de jouer perpétuellement avec des modèles économiques ingénieux et élégants, mais totalement irréalistes.

Durant les premières années du présent siècle, les économistes ont été fustigés pour n’avoir pas su prévoir la crise financière mondiale. Leur hypothèse d’« agents rationnels », a-t-on dit, les a rendus inconscients de l’irrationalité et de la malversation visibles dans les sphères de la haute finance. Ils n’avaient pas l’envergure des économistes classiques, et leur vision étroite les a empêchés de détecter les pathologies de l’économie réelle qui allaient plonger tant de personnes dans la misère économique. De même, bien des économistes sont désormais conscients des conséquences négatives du creusement des inégalités, mais l’on ne saurait dire si cette reconnaissance s’est faite en dépit de leurs théories. Dans le petit monde de la boîte d’Edgeworth, la répartition des ressources est représentée par le placement d’un point dans un rectangle, une abstraction si radicale qu’elle occulte entièrement l’histoire chaotique des institutions et du pouvoir qui influencent les vainqueurs du combat pour la richesse.

Les économistes ont-ils consacré trop d’efforts à l’« examen » des modèles au détriment de leur utilisation comme « outils d’examen » ? Si c’est le cas, la solution ne consiste pas nécessairement à abandonner la modélisation et les mathématiques, mais à s’en servir plus délibérément pour soutenir les valeurs humanistes initiales de l’économie. Les ingrédients sont peut-être déjà disponibles. À côté de l’économie néoclassique, il a toujours existé des traditions non orthodoxes de pensée économique fondées sur des méthodes diverses, et récemment, la branche principale de la discipline a commencé à élargir son approche. En particulier, des modèles économiques plus réalistes faisant appel à des concepts psychologiques ont vu le jour dans le domaine en plein essor de l’économie comportementale. Par ailleurs, le succès de l’ouvrage de 700 pages de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, montre qu’il subsiste un appétit pour les gros livres qui présentent de grands récits historiques et de puissantes critiques du capitalisme contemporain.

Les bons économistes continueront probablement à recourir à de nouvelles théories qui offrent des simplifications utiles tout en trouvant un juste milieu entre les modèles en tant qu’objets fascinants en eux-mêmes et comme instruments permettant d’analyser le chaos encombrant de la réalité économique.




Un évêque libanais en Égypte 

Mgr Georges Chihane a reçu la charge d’évêque maronite pour l’Égypte en 2012. Douze ans après, il conserve sa passion pour son pays d’adoption et partage les joies et peines d’un évêque expatrié dans ce pays qui accueille une forte minorité chrétienne.

Pourriez-vous expliquer comment un Libanais maronite comme vous se retrouve à exercer au Caire ?

Oh, vous savez, il y a des maronites partout ! Je suis né au Liban d’une famille pieuse. Mon père avait souhaité devenir prêtre – chez nous il existe des hommes mariés prêtres – je suppose que ce désir m’a aguillé vers ma vocation. J’ai été envoyé au Maroc, puis en Jordanie et enfin en Égypte, où j’ai été nommé évêque. En plus de la communauté copte orthodoxe, qui compte 15 millions de fidèles, 7 églises catholiques sont représentées ici, dont la mienne. Les chrétiens d’Orient, et en particulier les Libanais, émigrent beaucoup.

Est-ce un phénomène nouveau qui vous inquiète ?

Les Libanais voyagent, cela n’est pas nouveau. Mais ces dernières années, le Liban perd beaucoup de chrétiens. Je vois des familles qui partent, et même des gens âgés qui conseillent aux jeunes de ne pas rester dans ce pays qui compte pourtant tant pour nous ! C’est très préoccupant… Votre pays d’adoption, l’Égypte, est-il un refuge sûr pour les chrétiens d’Orient ? Les chrétiens se sentent en sécurité en Égypte. Ils savent qu’ils sont surveillés, mais les relations avec le régime sont bonnes et il y a eu peu d’attentats ces dernières années. C’est effectivement un refuge sur ce point de vue-là. Il y a d’ailleurs de nouveaux réfugiés qui arrivent en ce moment ; les Soudanais qui fuient la guerre civile et auquel notre Église vient en aide du mieux qu’elle le peut. Mais ceux qui le peuvent vont ailleurs, car la situation économique ici est très mauvaise.

Les Égyptiens subissent effectivement une inflation terrible, êtes-vous inquiet pour l’avenir ?

Oui, car on ne voit pas cette crise économique s’infléchir. Beaucoup de maronites qui vivent en Égypte ne s’en sortent qu’avec le soutien de la diaspora. Je vois des locaux avec des situations financières catastrophiques, le prix de la farine s’envole, les salaires stagnent… Nous accueillons ceux que nous pouvons. Nos églises, en particulier, sont toujours ouvertes et je dis bien qu’on peut m’appeler en cas d’urgence, même à minuit ! C’est ce qui fait la gloire d’un évêque, à mon avis, pas la mitre mais le service. En ce moment, l’une de nos missions prioritaires est l’accueil des Soudanais, notamment par le biais de Caritas. Plus globalement, je dirais que l’on attend surtout de nous de l’attention et de l’écoute.

Quelles sont vos relations avec les musulmans, qui composent la majorité de la population ?

Nous vivons côte à côte, il n’y a pas d’animosité, mais je regrette que le dialogue soit si inégal. Lors des réunions interreligieuses, je constate que nous connaissons la religion musulmane alors qu’eux ne savent, pour ainsi dire, rien du christianisme. J’ai l’impression qu’ils ont peur de l’étudier, comme s’ils risquaient de passer automatiquement pour de mauvais musulmans. Il faudrait que cette attitude de méfiance laisse la place à de la compréhension et de l’entente. L’un des moyens de le faire ce sont nos écoles chrétiennes. Les musulmans font la queue pour y aller ! Mais nous avons quelquefois des problèmes avec certains d’entre eux qui, une fois acceptés dans nos murs, veulent que l’on retire les croix qui sont au mur… Comme je vous le disais, ils ne savent presque rien de notre religion ! J’espère que cela changera à l’avenir.

Propos recueillis par Sylvain Dorient




Une cathédrale nouvellement consacrée en Martinique  

La co-cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption à Saint-Pierre, dans le nord-ouest de l’Île de la Martinique, a rouvert ses portes au public ce mardi 2 avril 2024, après plus de dix ans de travaux de rénovation. L’archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France, Mgr David Macaire, a présidé la messe de la dédicace dans un édifice magnifique, en présence de nombreux fidèles et de représentants de l’État martiniquais.

Connue autrefois sous le nom d’église du Mouillage puis cathédrale Notre-Dame-du-Bon-Port, Notre-Dame de l’Assomption est classée monument historique. Elle a été éprouvée dans le temps et a connu « plusieurs vies ». Détruite une première fois en 1667 par un bombardement de navires anglais et reconstruite en 1675, elle a été à nouveau complètement détruite en mai 1902 lors de l’éruption de la Montagne Pelée, et fut reconstruite en 1923. Sa restauration récente a été faite aux normes parasismiques.

« Le diocèse félicite tous ceux qui ont contribué, par leurs efforts, leurs engagements, leur générosité, leurs subventions, leurs investissements, au financement de la restauration de ce bel édifice » a écrit le service diocésain de la communication de l’Église catholique en Martinique, peu avant cet événement tant attendu.




Nouvelle déclaration du Vatican sur les questions morales

Le Dicastère pour la doctrine de la foi publiera, le 8 avril 2024, une nouvelle déclaration sur la dignité humaine, intitulée « Dignitas infinita » (« La dignité infinie »). Ce document sera présenté le même jour, lors d’une conférence de presse, par le préfet du Dicastère, le cardinal Víctor Manuel Fernández, par Mgr Armando Matteo, secrétaire de la section doctrinale du dicastère, et par Paola Scarcella, professeur à l’Université Tor Vergata et à l’Université Lumsa de Rome. Qualifiée de « très importante » par le cardinal Fernández, la déclaration traitera de questions sociales, mais abordera surtout des questions morales essentielles comme le changement de sexe, la gestation pour autrui et les idéologies du genre.

Le 26 janvier dernier, le pape François avait évoqué la préparation de ce document, dans un discours adressé aux membres de l’Assemblée plénière du Dicastère pour la doctrine de la foi. « Je sais que vous travaillez sur un document à ce sujet. J’espère qu’il pourra nous aider, en tant qu’Église, à être toujours proches de tous ceux qui, sans proclamations, dans la vie concrète de chaque jour, luttent et paient personnellement pour défendre les droits de ceux qui ne comptent pas et à faire en sorte que, face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots. »




Meessage de félicitation à la PM




Congo/Azerbaïdjan : l’axe Brazzaville-Bakou se renforce  

Le président congolais Denis Sassou-N’Guesso entame une visite officielle de 72 heures, à Bakou en République d’Azerbaïdjan à compter de ce 03 novembre 2024. L’un des moments les plus importants du séjour azerbaïdjanais du chef de l’Etat congolais est sa rencontre en tête-à-tête avec son homologue de la République d’Azerbaïdjan, IIham Aliyev, prévue le 04 avril 2024, au palais de Zugûlba.

Tapis rouge, levée des drapeaux nationaux de l’Azerbaïdjan et du Congo, déploiement de la Garde d’honneur, tous les us et coutumes protocolaires ont été observées, ce 3 mars, à l’aéroport international Heydar Aliyev de Bakou pour l’accueil du président congolais.

A la tête d’une forte délégation, Denis Sassou-N’Guesso, à dès son arrivée, déposé deux gerbes de fleurs, l’une sur la tombe de Heydar Aliyev, leader national et ancien président d’Azerbaïdjan et l’autre à l’allée des martyrs.

Le programme annonce une cérémonie d’accueil officiel, le 4 avril. Une rencontre en tête-à-tête entre IIham Aliyev, le président azerbaïdjanais et son homologue congolais, Denis Sassou-N’Guesso, au palais de Zugûlba. Cette rencontre sera par la suite élargie aux délégations des deux pays. Il est également prévu, à cette occasion, la signature des documents et la déclaration aux médias. Un déjeuner officiel sera offert en l’honneur de Denis Sassou-N’Guesso par son homologue azerbaïdjanais.

Connu pour ses vastes ressources en pétrole et en gaz naturel, Azerbaïdjan apparaît comme un partenaire stratégique pour le Congo qui est dans la phase de diversification de son économie et par ricochet, ses partenaires.

Bakou est la première étape d’une visite officielle qui sera bouclée par la visite du terminal de Sangachal.

A noter que cette première visite du président congolais à Bakou s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens d’amitié, de fraternité et de coopération entre les deux pays.

Par Roch Bouka/Correspondant de la RTGA World au Congo.




Nomination de la première ministre : “Judith Suminwa est la version féminine de Sama Lukonde”, dixit Prince Epenge

Pour la coalition Lamuka, la nomination de Judith Suminwa comme premier ministre est un non événement.

Selon Prince Epenge, président du parti ADD-Congo et communicateur de Lamuka, la nouvelle cheffe de l’exécutif central est la version féminine de Sama Lukonde, une personne effacée qui ne fera pas l’ombre à Félix Tshisekedi.

“Madame, Judith, est la version féminine de Sama Lukonde, une personne effacée pour ne pas faire l’ombre à Félix TSHILOMBO, c’est un fusible que Félix pourra faire sauter et faire porter tous les échecs, du reste, Mme Judith n’est pas politiquement vierge car elle a été ministre du Plan avec les résultats chaotiques que l’on connaît dans le suivi des projets” a dit Prince Epenge

 

Notons que la nouvelle première ministre était jusqu’à sa nomination, ministre du plan, qui a piloté le PDL- 145 territoires.

 

 

Loup solitaire




Le pouvoir d’achat des Kinois est très menace par la hausse des prix

Il y a dix ans, le prix du transport en commun dans la ville province de Kinshasa était de 500 francs congolais. L’Hôtel de ville y veillait. Aujourd’hui, la course par moto par exemple, se négocie autour de 5000 fc sur des longues distances et de 2000 fc ou 1500 sur des courtes distances. Le billet de 500 fc n’est plus accepté dans le transporteur urbain, sauf dans les bus transco qui du reste sont très rares.

Le prix de transport en commun à Kinshasa, dépend des humeurs des chauffeurs et des receveurs qui font la loi. Visiblement, ce sont des ratés de la vie sans éducation qui manquent du respect aux responsables des familles. La population kinoise est abandonnée à son propre compte et n’a pas de choix.

 

Chaque jour aux heures de pointe, on observe à travers la capitale, des colonnes de personnes, figures anxieuses, très pressées, qui longent les artères principales de la ville, à la recherche d’un moyen de locomotion pour atteindre le lieu de travail ou retourner à domicile. Un véritable calvaire.

Dans le ville de Kinshasa, on estime à 90 pourcent le nombre des véhicules de transport en commun appartiennent aux privés. Le bus transco ne suffit pas pour faire face à la demande d’une population urbaine en progression géométrique. Environ 12 millions d’habitants.

Selon les démographes, cette population pourrait atteindre 15 millions d’ici à l’an 2034. Et la question de transport en commun se posera avec plus d’acuité. Plus la population de Kinshasa augmentera, plus le prix de transport en commun augmentera de plus en plus en vertu de la loi de l’offre et de la demande de transport.

 

 

L’épineuse question de l’érosion monétaire et la perte du pouvoir d’achat du franc congolais

 

Depuis son lancement le 30 juin 1998 sous le régime de l’AFDL, Le taux de change est passé de 1.43 fc pour un dollar américain à 43 FC en 2001 lors de l’assassinat de MZEE, puis à 560 FC en 2006 sous gizenga antoine. Quand Adolphe Muzito avait remplacé Antoine Gizenga en 2006 ce taux était à 912 francs congolais pour un billet vert, il avait atteint 980 fc en 2012. Le taux de change est resté stationnaire sous le gouvernement Matata jusqu’en 2016 pour franchir la barre de 1000 FC sous le gouvernement Samy Badibanga. Ce taux avait approché 1900FC sous le gouvernement Bruno Tshibala jusqu’en 2018.

Depuis lors, le taux de change n’a cessé d’augmenter sous le gouvernement Michel Sama Lokonde au cours du premier quinquennat du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Depuis le 20 Janvier 2024, le président Félix Tshisekedi a entamé son deuxième quinquennat sous la barre de 2200 fc pour un dollar américain.

Selon les experts en théorie monétaire, si les politiques monétaires demeurent inchangées « ceteri paribus » le taux de change pourrait franchir la barre de 5000 francs congolais d’ici fin juin 2024.

 

 

Effet de substitution et effet de revenu

Lors que les prix augmentent sur le marché des biens et des services, cette augmentation produit deux effets en économie, à savoir l’effet de substitution et l’effet de revenu.

Effet de substitution. Un consommateur habitué à acheter de la viande de porc ou autres charcuteries, sera obligé de choisir un bien qui coûte moins cher. Ce choix va le situer sur une courbe d’indifférence ou d’utilité inférieure, parce qu’il va tirer une satisfaction de loin inférieure

Comme les prix augmentent continuellement, un gagne petit va se contenter de consommer des biens giffen ou biens inférieurs comme les matembele ou ngayingayi, il va entrer la classe sociale des pauvres.

Effet de revenu. Chaque consommateur ou ménage dispose d’un budget mensuel, pour un nombre déterminé des personnes. A supposer qu’il vive dans une tranche de revenu nominal de 100 dollars américains de salaire mensuel. Si les prix venaient à augmenter dans une certaine proportion, et que son revenu nominal demeure constant, il y a effet de revenu dans ce sens que son pouvoir d’achat va diminuer proportionnellement à la hausse des prix sur les marchés. IL va devenir pauvre parce que, une partie de son revenu lui est amputé par la hausse des prix.

D’une façon générale, la hausse de prix diminue le pouvoir d’achat du franc congolais rimé au dollar. Tu ne peux plus acquérir la même quantité de fufu. Parce que le bien que tu as acquis avant la hausse des prix coûte trois fois plus cher, il faut réunir plusieurs billets de banque pour en avoir. En 1998, à Kinshasa, chaque ménage kinois pouvait se procurer quatre bols de fufu de manioc avec 1 fc Aujourd’hui, pour acquérir la même quantité de fufu, il faut avoir quatre mille francs congolais. Le taux de dépréciation monétaire est très élevé.

Si les dirigeants politiques ne protègent pas le pouvoir d’achat de la population, beaucoup de congolais vont connaitre la pauvreté. Comme les dirigeants politiques accèdent facilement à toutes les commodités de la vie et que, leur niveau des dépenses dépasserait 500 dollars par jour, ils ne peuvent pas sentir la hausse des prix. Selon nos sources généralement quelconques, un député congolais toucherait un revenu mensuel de 15000 dollars américains, soit un niveau de dépenses de 500 dollars par jour peu importe le nombre des personnes à sa charge.

On peut dire qu’en réalité, c’est un petit nombre de personnes qui ont accès à toutes les commodités de la vie, notamment les dirigeants politiques et les hommes d’affaires. L’expression avoir accès à toutes les commodités de la vie concerne toute personne qui est à l’abri des besoins. Cette classe aisée, ne dépasse pas 20 pourcent de la population, dans la ville de Kinshasa.

On peut estimer à 90 pourcent la population de Kinshasa qui vit dans la pauvreté alimentaire et monétaire et qui doit faire face à la hausse des prix. Leurs plans de dépenses sont perturbés chaque jour par les transporteurs privés sans oublier une autre peste de la société, les chauffeurs motos qui font beaucoup d’accidents mortels.

Une autre notion est celle de l’utilité. L’utilité marginale d’un billet de cent dollar pourrait être de un pourcent pour un DG d’entreprise ou encore pour un député congolais, alors qu’un citoyen lambda payerait son loyer avec cent dollar américain à Kasavubu ou à Masina. Un billet de cent dollars c’est le carburant du député ou du kamundele avec de la shikwange pour quatre personnes. Les dirigeants politiques sont appelés à revoir la clef de répartition du revenu national afin de donner un certain pouvoir d’achat à la population et, Contrôler périodiquement le tarif de transport en commun et sanctionner publiquement les transporteurs véreux qui exploitent honteusement la population kinoise.

 

Alex Tutukala Kibambe

Journaliste Economique.