Qui accuse le coup ? Effets de la politique monétaire sur les marchés du logement

Pourquoi certains pâtissent des taux élevés, et d’autres pas ? Le chapitre 2 des perspectives économiques mondiales compare les effets de la politique monétaire entre les pays et au fil du temps en examinant comment ils se font sentir sur les marchés des hypothèques et du logement.

Les effets de la politique monétaire sont plus marqués lorsque 1) les prêts hypothécaires à taux fixe ne sont pas courants, 2) les acquéreurs de logements sont plus endettés, 3) la dette des ménages est élevée, 4) l’offre de logements est restreinte, et 5) les prix de l’immobilier sont surévalués.

Comme ces facteurs varient considérablement selon les pays, les effets de la politique monétaire sont notables dans certains pays et moindres dans d’autres. Il se peut aussi que les récentes évolutions sur les marchés des hypothèques et du logement aient jusqu’ici amorti l’impact des taux directeurs plus élevés dans plusieurs pays.

Le risque que les ménages accusent le coup doit être pris au sérieux là où la durée des prêts hypothécaires à taux fixe est plus courte, en particulier si les ménages sont très endettés.




Ralentissement de la croissance mondiale à moyen terme : comment inverser la tendance ?

Le moteur de la croissance économique mondiale freine, ce qui interroge sur ses perspectives à moyen terme. Le chapitre 3 analyse les facteurs du repli de la croissance et constate principalement un ralentissement prononcé et généralisé de la productivité globale des facteurs résultant en partie d’une mauvaise allocation du capital et de la main-d’œuvre entre les entreprises dans les secteurs. Des pressions démographiques et un ralentissement de la formation du capital privé ont exacerbé la décélération de la croissance.

Faute de recours aux politiques publiques et aux progrès technologiques, la croissance à moyen terme serait de loin inférieure aux niveaux prépandémiques. Des réformes sont urgentes pour améliorer l’allocation des ressources entre les entreprises productives, accroître la participation à la vie active et mettre l’intelligence artificielle au service de la productivité, afin de stimuler la croissance. Il est impératif de régler ces problèmes, car une dette publique élevée et la fragmentation géoéconomique pourraient davantage peser sur la croissance à l’avenir.




Changement de rôles : répercussions économiques réelles des pays émergents du G20

Puisque les pays émergents du G20 représentent près d’un tiers du PIB mondial et environ un quart du commerce international, les répercussions des chocs émanant de ces pays peuvent avoir des retombées importantes sur l’activité mondiale.

Le chapitre 4 des perspectives économiques mondiales montre que depuis 2000, les répercussions des chocs survenant dans les pays émergents du G20, particulièrement la Chine, ont augmenté et sont désormais comparables en taille à celles des chocs touchant les pays avancés. Le commerce international, principalement par le biais des chaînes de valeur mondiales, constitue un important canal de propagation. Les répercussions provoquent une redistribution de l’activité économique entre les entreprises et les secteurs dans d’autres pays.

À l’avenir, une accélération plausible de la croissance des pays émergents du G20, même sans la Chine, pourrait stimuler la croissance mondiale à moyen terme et se répercuter sur d’autres pays. Les dirigeants des pays bénéficiaires doivent disposer d’amortisseurs adéquats et renforcer leurs cadres d’action pour affronter des chocs plus considérables pouvant provenir des pays émergents du G20.