L’Initiative internationale lancée par SM le Roi Mohammed VI pour favoriser l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique apporte des réponses et des solutions concrètes aux défis multiples et complexes dont pâtit l’Afrique, ont relevé, mardi à Rabat, les participants à un panel organisé par le Policy Center for the New South (PCNS).
Lors de ce débat tenu dans le cadre d’une conférence sur les enjeux stratégiques des espaces maritimes de l’Afrique atlantique à l’Université Mohammed VI polytechnique de Rabat, les différents intervenants ont été unanimes à souligner que l’Initiative Royale s’inscrit dans le prolongement de l’engagement actif du Maroc, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, en faveur d’une coopération Sud-Sud agissante et solidaire.
Les panélistes ont, de même, relevé que cette initiative, qui est en phase avec les attentes des pays de l’Afrique atlantique, ouvre des perspectives prometteuses en termes d’intégration économique, de stabilité, de paix et de développement.
Dans une allocution introductoire, le modérateur du panel, Mohamed Tangi, a relevé que “l’opportunité de l’initiative Royale pour l’Afrique atlantique n’est pas à prouver”.
“Dans un contexte planétaire où de vives confrontations déchirent les continents, et où le vaisseau de l’humanité toute entière, ou du moins, ce qu’il en reste navigue dans une zone houleuse et de forte turbulence sans précédent, l’Initiative Royale pour une coopération Sud-Sud, solidaire et mutuellement bénéfique s’annonce pleine d’espoir et de promesses pour une prospérité partagée pour toute l’Afrique atlantique”, a-t-il fait remarquer.
Il a fait observer que l’espace de l’Afrique atlantique, qui s’étend sur 15.000 km de littoral, est naturellement dans une situation privilégiée géographiquement, avec des ressources halieutiques, agroalimentaires, minières et énergétiques abondantes, estimant toutefois que “les ambitions de développement de ces pays sont souvent contrariées notamment par leur approche sectorielle, l’insuffisance des moyens, la faiblesse des accords de coopération internationale, l’instabilité politique et les menaces sécuritaires et les risques écologiques.
Dans la même veine, l’Ambassadeur, Directeur général de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), Mohamed Methqal, a relevé que les atouts de l’Afrique atlantique et la qualité de ses ressources humaines sont indéniables, notant que l’Afrique atlantique représente à peu près 46% des habitants du continent africain et 55% du PIB continental.
Il a, dans ce sens, fait remarquer que “l’initiative Royale atlantique a annoncé trois objectifs majeurs, à savoir la stabilité, la prospérité et le rayonnement de cette zone”, avec une attention particulière portée à l’élément humain.
M. Methqal a, à cet égard, souligné que les avancées réalisées par le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi notamment en matière de développement humain constituent une source d’inspiration et peuvent être partagées dans le cadre de cet esprit de solidarité agissante et de co-construction prôné par le Souverain.
Il a insisté sur l’importance de capitaliser “sur tout ce que le Maroc a construit jusque-là dans le cadre de l’Afrique atlantique”, notant que la stratégie du Maroc en la matière est adossée à “une feuille de route porteuse d’une vision à la fois ambitieuse et volontariste, grâce à des projets structurants qui vont permettre d’accélérer le co-développement, l’intégration régionale, et aussi le renforcement de l’accélération économique de ces pays.
Dans le même ordre d’idées, Mohammed Loulichki, Senior Fellow au PCNS, a fait remarquer que l’initiative Royale “consiste non seulement à fédérer, sur le plan de l’intégration économique et du développement, des pays africains riverains de l’Atlantique mais également à associer les pays enclavés du Sahel à cette dynamique”.
Aux yeux de M. Loulichki, “l’objectif de l’Initiative est de répondre à cette fatalité géographique qui frappe les pays enclavés” qui sont de surcroît confrontés à des défis majeurs liés à l’instabilité, aux conflits et au sous-développement.
Cette initiative “vise ainsi à établir un pont entre ce groupement de pays africains de l’Atlantique et ce prolongement saharien du niveau de Sahel”, a-t-il poursuivi, notant qu’une telle démarche “détruit cette vision artificielle qui divise l’Afrique en Afrique du Nord et Afrique subsaharienne”.
“L’opportunité est ainsi offerte aux pays concernés pour favoriser leur stabilisation, les faire sortir des zones de conflit et leur offrir de nouvelles perspectives de développement et économique”, a-t-il dit.
Pour sa part, Rachid El Houdaigui, Senior Fellow au Policy Center for the New South, s’est attardé sur les différents paramètres définissant l’espace Atlantique, ainsi que les enjeux endogènes et exogènes susceptibles de “faire basculer cet espace dans le jeu des rivalités”.
Il a, dans ce sens, passé en revue “les variables que laissent entrevoir les dynamiques atlantiques”, citant, entre autres, le retour de la puissance navale dans la compétition stratégique mondiale, la quête des points d’appui logistique et stratégique, les genres sécuritaires et l’effet d’institutionnalisation de l’espace.
Les travaux de cette conférence se déclinent en quatre panels axés sur les enjeux géopolitiques en termes d’intégration de la région et la rivalité des puissances dans l’espace Afrique Atlantique, les enjeux juridiques tels que les droits maritimes, les enjeux sécuritaires notamment en rapport avec la préservation du capital maritime africain, outre les enjeux géoéconomiques à la lumière des projets structurants en faveur de la prospérité des économies africaines.
MAP