Fiscal policy and management : La politique industrielle n’est pas un remède miracle contre la faible croissance  

Si un recours à la politique industrielle peut être tentant pour certains pays, une panoplie de mesures qui soutiennent l’innovation à plus grande échelle peut pourtant contribuer à stimuler la croissance économique.

Sur fond de préoccupations sécuritaires, bon nombre de pays intensifient leur politique industrielle afin de promouvoir l’innovation dans des secteurs spécifiques et dans l’espoir de relancer la productivité et la croissance à long terme. Des initiatives majeures voient le jour dans le monde entier, à l’instar du CHIPS and Science Act aux États-Unis, qui investira dans la recherche et la production de semi-conducteurs au niveau national, du plan industriel du Pacte vert en Europe, qui entend soutenir la transition de l’Union européenne vers la neutralité climatique, de la nouvelle orientation de l’économie et de la politique industrielle au Japon ou encore du K-Chips Act en Corée, sans compter les politiques adoptées de longue date dans des pays émergents comme la Chine.

Menée de façon judicieuse, la politique industrielle, qui consiste pour les pouvoirs publics à soutenir des secteurs spécifiques, peut être favorable à l’innovation. Il est cependant primordial de trouver le bon équilibre, car les antécédents d’erreurs stratégiques, de coûts budgétaires élevés et de répercussions négatives pour d’autres pays sont légion.

Ce tournant récent vers la politique industrielle pour soutenir l’innovation dans des secteurs et pour des technologies spécifiques n’est pas une solution miracle, comme nous le décrivons dans un chapitre du numéro d’avril 2024 du Moniteur des finances publiques. En revanche, des politiques budgétaires judicieuses, qui encouragent l’innovation et la diffusion des technologies à plus grande échelle et privilégient la recherche fondamentale, à la base de l’innovation appliquée, peuvent favoriser une plus forte croissance dans tous les pays et accélérer la transition écologique et numérique de l’économie.

Notre analyse du ciblage du soutien budgétaire à l’innovation dans des secteurs spécifiques montre que ces politiques ne génèrent des gains de productivité et de bien‑être que dans certaines conditions restrictives :

lorsque les secteurs ciblés génèrent des avantages sociaux mesurables, tels que la réduction des émissions de carbone ou l’augmentation des externalités de connaissances vers d’autres secteurs ;

lorsque les politiques ne sont pas discriminatoires à l’égard des entreprises étrangères ; et

lorsque les pouvoirs publics disposent d’une forte capacité à administrer et à mettre en œuvre ces politiques.

La plupart des politiques industrielles recourent largement à des subventions ou des allègements fiscaux, mesures dispendieuses qui peuvent nuire à la productivité et au bien-être si elles ne sont pas bien orientées. C’est souvent le cas, par exemple lorsque les subventions sont détournées au profit de secteurs bénéficiant de liens avec le monde politique. En outre, la discrimination à l’encontre des entreprises étrangères peut s’avérer autodestructrice, car elle peut déclencher des mesures de rétorsion coûteuses. Qui plus est, la plupart des pays, même les principaux pays avancés, s’appuient sur l’innovation développée dans d’autres pays.

Dans certains cas, le recours à la politique industrielle peut se justifier, notamment lorsqu’elle soutient des secteurs qui génèrent d’importantes externalités de connaissances pour l’économie nationale (dans le secteur des semi-conducteurs, par exemple). La promotion de l’innovation verte est un autre motif important de mener une politique industrielle. En effet, pour atteindre l’objectif de zéro émission nette, il faudra faire appel à des technologies qui n’existent pas encore. Cependant, les subventions à l’innovation verte doivent être transparentes, axées sur des objectifs environnementaux et complétées par un système robuste de tarification du carbone afin de minimiser les coûts budgétaires.

Plus généralement, les États adoptant une politique industrielle doivent investir dans les capacités techniques, réajuster leur soutien en fonction de l’évolution de la situation et agir dans le respect de l’ouverture et de la compétitivité des marchés. Les mesures qu’ils prennent doivent être élaborées de manière à éviter les dépenses inutiles et des politiques protectionnistes qui risqueraient de fragmenter davantage le commerce mondial.

Un dosage de politiques favorable à l’innovation

Les pays à la pointe de la technologie gagneraient à adopter un ensemble de mesures qui soutiennent largement l’innovation, en particulier parce que la recherche fondamentale ayant un vaste spectre d’applications souffre généralement d’un déficit de financement.

Un moyen financièrement avantageux de stimuler l’innovation et la croissance consiste à adopter un ensemble complémentaire de mesures de financement public de la recherche fondamentale, de subventions à la recherche et au développement pour les start-up innovantes et d’incitations fiscales pour encourager l’innovation appliquée au sein des entreprises. Selon nos estimations, en augmentant les dépenses consacrées à ces mesures de 0,5 point de pourcentage du PIB, soit environ 50 % du niveau actuel dans les pays membres de l’OCDE, on pourrait accroître de 2 % le PIB d’un pays avancé moyen. Ce niveau de dépenses en faveur de l’innovation pourrait même réduire le ratio dette/PIB à long terme.

La conception de telles mesures est toutefois déterminante. Ainsi, les subventions sont plus utiles si elles sont accordées aux premiers stades du cycle de l’innovation, tandis que les incitations fiscales doivent être aisément accessibles si l’on veut qu’elles ne profitent pas uniquement aux grandes entreprises déjà bien établies.

Le soutien à l’innovation peut certes porter ses fruits à long terme, mais pour les pays disposant d’un espace budgétaire limité, il peut être plus judicieux à court terme de redéfinir d’autres priorités de dépenses et de mobiliser plus de recettes.

Les pays moins avancés sur le plan technologique n’ont pas les mêmes priorités. Les autorités de ces pays peuvent percevoir des dividendes de productivité plus importants grâce à des mesures qui favorisent la diffusion de technologies développées ailleurs. Elles doivent cependant investir dans le capital humain et l’infrastructure stratégique pour profiter pleinement de ces apports technologiques.

Le renforcement de la coopération internationale et l’intensification des échanges de connaissances sont essentiels pour tous les pays afin d’accélérer les transformations vertes et numériques et de parvenir à un avenir plus prospère. Les mesures de repli sur soi amoindrissent la capacité d’innovation mondiale et ralentissent la diffusion des technologies, en particulier vers les pays qui en ont le plus besoin.

—Ce billet est basé sur le chapitre 2 du Moniteur des finances publiques d’avril 2024.




Stabilité du secteur financier : L’intensification des cybermenaces suscite de grandes inquiétudes pour la stabilité financière  

Dans un contexte d’accélération de la transition numérique et d’exacerbation des tensions géopolitiques, le risque augmente de voir une cyberattaque avoir des répercussions systémiques.

Le nombre de cyberattaques a plus que doublé depuis la pandémie de COVID-19. Les pertes directes enregistrées par des sociétés victimes de cyberattaques ont été jusqu’ici relativement modérées, mais certaines ont tout de même payé un beaucoup plus lourd tribut. Par exemple, l’agence de notation américaine Equifax a dû s’acquitter d’une amende de plus d’un milliard de dollars à la suite d’une violation massive de données qui avait touché environ 150 millions de clients en 2017.

Comme nous le montrons dans un chapitre de l’édition d’avril 2024 du Rapport sur la stabilité financière dans monde, le risque de pertes extrêmes provoquées par des cyberincidents est en hausse. Ces pertes pourraient confronter des sociétés à des problèmes de financement, voire compromettre leur solvabilité. L’ampleur de ces pertes extrêmes a plus que quadruplé depuis 2017 pour atteindre 2,5 milliards de dollars. De surcroît, les pertes indirectes, comme l’atteinte à la réputation ou les dépenses engagées pour renforcer la sécurité, sont devenues beaucoup plus lourdes.

Le secteur financier est plus exposé que tout autre au cyberrisque. Du fait des gros volumes de données sensibles et d’opérations qu’elles traitent, les sociétés financières sont souvent la cible de criminels cherchant à voler de l’argent ou à perturber l’activité économique. Les sociétés financières sont concernées par près d’un cinquième des attaques et les banques sont les établissements les plus exposés.

Des incidents survenant dans le secteur financier pourraient mettre en péril la stabilité financière et économique s’ils portent atteinte à la confiance accordée au secteur financier, désorganisent des services essentiels ou occasionnent des répercussions sur d’autres institutions.

Par exemple, un cyberincident de grande ampleur dans une institution financière pourrait ébranler la confiance et, dans des cas extrêmes, provoquer des cessions d’actifs massives sur les marchés ou des ruées sur les dépôts bancaires. Bien que l’on ne recense à ce jour aucun mouvement de panique majeur à la suite d’un cyberincident, notre analyse montre qu’une cyberattaque a donné lieu pendant un certain temps à des retraits de dépôts, certes modérés, dans des banques américaines de petite taille.

L’activité économique pourrait également être gravement perturbée par des cyberincidents entraînant une désorganisation de services essentiels comme des réseaux de paiement. Par exemple, la cyberattaque subie par la banque centrale du Lesotho en décembre 2023 a désorganisé le système national de paiement, empêchant les banques du pays d’effectuer des opérations.

Il faut également tenir compte du fait que les sociétés financières sous-traitent de plus en plus leurs activités informatiques à des prestataires tiers, une tendance qui devrait s’accentuer avec le rôle émergent de l’intelligence artificielle. Ces prestataires extérieurs peuvent certes renforcer la résilience opérationnelle mais ils exposent aussi le secteur financier à des chocs d’ampleur systémique. L’an dernier, par exemple, une attaque au rançongiciel sur un fournisseur de services informatiques sur le nuage a entraîné des interruptions de services simultanées dans 60 caisses de crédit mutuel américaines.

En cette période où, comme le montre le chapitre, le système financier mondial fait face à des cyberrisques considérables et croissants sous l’effet de l’accélération de la transition numérique et de l’exacerbation des tensions géopolitiques, les procédures et dispositifs de gouvernance au sein des sociétés doivent évoluer en conséquence.

Cependant, les motivations guidant le secteur privé pourraient ne pas suffire pour lutter contre les cyberrisques. Par exemple, les sociétés pourraient ne pas tenir pleinement compte des effets systémiques des incidents. Une intervention des pouvoirs publics pourrait alors se révéler nécessaire.

Or il ressort d’une enquête menée par le FMI auprès de banques centrales et d’organes de supervision que les dispositifs des pouvoirs publics en matière de cybersécurité restent souvent insuffisants, en particulier dans les pays émergents et les pays en développement. Par exemple, les pays dotés d’une stratégie nationale de cybersécurité ciblée sur le secteur financier ou de réglementations spéciales en matière de cybersécurité ne représentaient qu’environ la moitié de l’échantillon.

Pour renforcer la résistance du secteur financier, les autorités devraient mettre au point une stratégie de cybersécurité nationale adéquate, et l’accompagner de capacités de réglementation et de supervision efficaces englobant les axes suivants :

évaluer régulièrement la situation de la cybersécurité et détecter d’éventuels risques systémiques liés à l’interconnexion des acteurs et aux concentrations, notamment ceux engendrés par les prestataires de services tiers ;

promouvoir la « cybermaturité » au sein des sociétés du secteur financier, ce qui passe notamment par une expertise en matière de cybersécurité chez les dirigeants, comme le montre l’analyse du chapitre, qui laisse apparaître qu’une meilleure gouvernance en matière de cybersécurité pourrait atténuer le cyberrisque ;

améliorer la « cyberhygiène » des sociétés, à savoir la sécurité en ligne et la fiabilité des systèmes informatiques (outils de protection contre les logiciels malveillants et authentification multifactorielle, par exemple), ainsi que la formation et la sensibilisation aux questions de cybersécurité ;

donner la priorité à la communication des données et au recensement des cyberincidents, et diffuser les informations aux acteurs du secteur financier afin d’améliorer leur état de préparation collectif.

Sachant que les attaques sur des sociétés financières proviennent souvent de l’étranger et que les gains engendrés peuvent traverser les frontières, il est impératif de faire fonctionner la coopération internationale pour traiter le cyberrisque de façon efficace.

Des cyberincidents se produiront inévitablement mais le secteur financier doit être en mesure d’assurer la continuité de services essentiels pendant les périodes de perturbations. Pour ce faire, les sociétés financières devraient mettre au point et tester des procédures de riposte et de retour à la normale. Quant aux autorités nationales, elles devraient disposer de protocoles et de dispositifs de gestions de crise efficaces.

Le FMI s’emploie à aider ses pays membres à renforcer leurs dispositifs de cybersécurité en leur prodiguant des recommandations, par exemple dans le cadre du programme d’évaluation du secteur financier, et en leur fournissant des activités de développement des capacités.

— Ce billet s’inspire du chapitre 3 de l’édition d’avril 2024 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, intitulé « Les cyberrisques : une préoccupation croissante par la stabilité macrofinancière ».




*Communiqué Nécrologique*

La famille Mikanda a la profonde douleur d’annoncer aux amis et connaissances, la mort de leur père, frère, oncle et grand père Guy Willy Mikanda Nzudio, décès survenu le jeudi 11 Avril 2024 de suite d’une longue maladie.

En attendant le programme des obsèques, le deuil se tient à la résidence familiale située sur l’avenue Gungu numéro 46, dans la commune de Ngaba, route Université voir arrêt Mopulu vers Rond point Ngaba.

Ce communiqué tient lieu de faire part.

 

Lequotidien




Marchés financiers émergents et pré-émergents : Les pays émergents pèsent plus lourd sur l’échiquier économique mondial

Les décideurs doivent se tenir prêts à bien gérer les répercussions issues des pays émergents, dont l’influence sur l’économie mondiale va grandissant.

Les grands pays émergents du Groupe des Vingt (G20) exercent une influence croissante sur l’économie mondiale. Au cours des deux dernières décennies, ils ont fortement accru leur intégration aux marchés mondiaux et sont à l’origine de retombées économiques plus importantes sur le reste du monde.
En cette période où les perspectives de croissance se détériorent en Chine et dans plusieurs autres grands pays émergents, il est primordial que les décideurs, aussi bien ceux des pays émergents du G20 que ceux des pays susceptibles d’être touchés, comprennent les circuits par lesquels un ralentissement pourrait se propager à l’économie mondiale.
Les répercussions que des chocs survenant au sein de pays émergents du G20 peuvent avoir sur la croissance ont pris de l’ampleur au cours des deux dernières décennies, au point d’être désormais comparables à celles provoquées par les chocs frappant les pays avancés, comme nous le montrons dans un chapitre analytique des Perspectives de l’économie mondiale d’avril 2024. Nous examinons aussi la manière dont ces chocs se propagent aux entreprises et aux secteurs d’activité d’autres pays par l’intermédiaire des échanges commerciaux.
Les répercussions les plus importantes sont celles venant de Chine et leur influence sur la variation de la production des pays émergents est désormais aussi puissante que celles provoquées par les États-Unis. D’autres pays émergents du G20, tels que l’Inde, le Brésil, la Russie et le Mexique, jouent également un rôle important sur les résultats économiques de leurs voisins.

Nos simulations, établies à l’aide d’un modèle appliqué aux échanges commerciaux de plusieurs pays dans plusieurs secteurs, laissent apparaître qu’une baisse de la productivité dans les pays émergents du G20 peut faire peser sur la production mondiale un effet trois fois supérieur à son niveau de 2000.
Répercussions sectorielles
Depuis l’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce en 2001, les pays émergents du G20 ont doublé leur part dans les échanges commerciaux internationaux et l’investissement direct étranger, et ils représentent désormais un tiers du PIB mondial. Ils sont devenus de gros importateurs de produits manufacturés et de gros exportateurs de biens intermédiaires, en particulier dans l’industrie manufacturière et l’exploitation minière.

Par ailleurs, dans la mesure où les pays émergents du G20 sont de plus en plus intégrés aux chaînes de valeur mondiales, l’évolution de leur conjoncture économique peut avoir de plus grandes retombées à l’étranger.
De bonnes surprises en matière de croissance peuvent stimuler la progression du chiffre d’affaires d’entreprises étrangères dans des secteurs comme les installations électriques, l’outillage et les produits métalliques, qui sont davantage tributaires de la demande des pays émergents du G20. L’accélération de la croissance dans les pays émergents, comme l’Indonésie et la Türkiye, peut également être favorable à des entreprises étrangères dans des secteurs qui dépendent davantage d’intrants bon marché.
Cependant, une accélération de la croissance dans les pays émergents peut également être le signe qu’ils étendent leur capacité de production en aval afin de fabriquer et d’exporter de nouveaux produits faisant directement concurrence à ceux fabriqués par des entreprises à l’étranger. Les effets de la concurrence des importations en provenance de pays où les salaires sont moins élevés, tels que la Chine et le Mexique, semblent prédominer dans les secteurs dépendant fortement de fournisseurs étrangers, comme les industries textile et chimique.

Il n’est donc pas surprenant que les chocs survenant dans les pays émergents du G20 puissent aussi entraîner de vastes redistributions de l’activité économique entre les pays et les secteurs.
Nos modèles montrent que la plupart des secteurs verront leur activité se contracter à la suite d’un déclin généralisé de la productivité, plus particulièrement en Asie. Cependant, les répercussions sont hétérogènes, en particulier si le déclin est concentré dans des secteurs qui sont intégrés dans les chaînes de valeur mondiales. Dans ce cas de figure, la plupart des secteurs manufacturiers dans le reste du monde connaîtraient une expansion, en particulier l’industrie textile, les produits métalliques et l’électronique, les entreprises tirant profit de la diminution de l’offre en provenance des pays émergents du G20.
Les répercussions sur d’autres pays se manifestent aussi sur le marché de l’emploi. Un choc positif sur la productivité dans des pays émergents du G20 peut provoquer des pertes d’emplois dans les secteurs correspondants en raison d’une concurrence accrue, alors que les retombées provenant de secteurs reliés par les chaînes de valeur mondiale tendent à créer des complémentarités et des possibilités d’emploi.
Une plus grande responsabilité
Les pays émergents du G20 — en particulier la Chine, mais pas uniquement — continuent de montrer qu’ils peuvent générer de vastes effets de contagion au niveau mondial et régional.
Les incidences négatives d’un ralentissement de la croissance dans les pays émergents du G20, notamment à la suite de chocs du côté de l’offre, pourraient mettre en péril la trajectoire descendante de l’inflation dans les pays avancés. Dans les autres pays émergents et les pays en développement, les répercussions pourraient être encore plus importantes, ce qui compromettrait la croissance et la convergence des revenus.
Un ralentissement en Chine pourrait se révéler particulièrement néfaste compte tenu du statut de superpuissance manufacturière de ce pays et de son haut degré d’intégration. Mais le rôle croissant de tous les pays émergents du G20 montre que d’autres peuvent participer au bon fonctionnement de l’économie mondiale. Une accélération de la croissance dans ces pays, qui est un scénario plausible, pourrait générer des retombées positives à l’échelle mondiale et ajouter un demi-point de pourcentage aux taux de croissance mondiale.
Si elle peut avoir des côtés néfastes, la réaffectation de l’activité et des emplois entre les entreprises et les secteurs en raison de répercussions issues de pays émergents du G20 ouvre aussi de nouvelles possibilités. Les secteurs positionnés pour tirer parti de cette réaffectation pourraient être aidés par des réformes structurelles, en particulier dans les marchés du travail et la réglementation des entreprises. Parallèlement, les décideurs devraient également déployer des politiques inclusives, y compris à l’aide d’appuis budgétaires ciblés, afin de permettre une réaffectation efficace de la main-d’œuvre entre les secteurs et d’atténuer les éventuels effets négatifs de ces retombées sur la distribution des revenus.
En cette période où le pouvoir économique mondial continue de se déplacer, une coopération multilatérale efficace et une coordination internationale de l’action des pouvoirs publics demeurent des axes prioritaires pour bien gérer les répercussions et atténuer les risques de fragmentation, y compris en renforçant le dispositif mondial de sécurité financière.
— Ce billet est basé sur le chapitre 4 des Perspectives de l’économie mondiale d’avril 2024 : « Changement de rôles : répercussions économiques réelles des pays émergents du G20 ».
—Nicolas Fernandez-Arias est économiste au département des études du FMI, où Alberto Musso, Carolina Osorio Buitron et Adina Popescu sont économistes principaux.




Politique monétaire : Le logement est une des raisons pour lesquelles les effets des taux d’intérêt plus élevés diffèrent selon les pays  

Ces effets peuvent se manifester avec un décalage dans certains pays : si les taux d’intérêt restent plus élevés plus longtemps, les propriétaires en ressentiront vraisemblablement les conséquences lorsque les taux du crédit hypothécaire s’adapteront.

Les banques centrales ont considérablement relevé les taux d’intérêt ces deux dernières années pour maîtriser l’inflation au sortir de la pandémie, faisant craindre pour beaucoup un ralentissement de l’activité économique. La croissance mondiale s’est pourtant globalement maintenue, une décélération ne se manifestant que dans quelques pays.

Pourquoi certains pâtissent des taux élevés, et d’autres pas ? Les effets des taux directeurs de la politique monétaire sur l’activité dépendent en partie des caractéristiques du marché du logement et du marché hypothécaire, qui varient grandement selon les pays, comme le montre un chapitre de la nouvelle édition des Perspectives de l’économie mondiale.

Le logement est un important vecteur de transmission de la politique monétaire. Les prêts hypothécaires sont le principal engagement financier des ménages et le logement constitue souvent l’essentiel de leur patrimoine. L’immobilier représente en outre une grande part de la consommation, de l’investissement, de l’emploi et des prix à la consommation dans la plupart des pays.

Afin d’évaluer dans quelle mesure certaines caractéristiques du marché résidentiel affectent les effets de la politique monétaire sur l’activité, nous nous sommes appuyés sur de nouvelles données sur les marchés du logement et des prêts hypothécaires recueillies dans différents pays, et avons constaté que ces caractéristiques variaient considérablement selon les pays. Ainsi, la part des prêts hypothécaires qui sont à taux fixe est presque nulle en Afrique du Sud, alors qu’elle est supérieure à 95 % aux États-Unis et au Mexique.

Nos résultats indiquent que la politique monétaire a des effets plus importants sur l’activité dans les pays où la part des prêts hypothécaires à taux fixe est faible. Cela s’explique par le fait que si le taux hypothécaire est variable, le montant des remboursements mensuels augmente en fonction des taux directeurs de la politique monétaire. À l’inverse, les ménages qui ont emprunté à taux fixe ne verront pas de différence immédiate si les taux directeurs changent.

Les effets de la politique monétaire sont également plus marqués dans les pays où le montant des prêts est élevé par rapport à la valeur des biens, ainsi que dans ceux où l’endettement des ménages est élevé en pourcentage du PIB. Dans tous ces pays, un plus grand nombre de ménages sont exposés aux risques de variation des taux hypothécaires, avec des effets accrus si leur endettement est élevé en proportion de leur patrimoine.

Les caractéristiques du marché du logement jouent aussi un rôle : la transmission de la politique monétaire est plus forte là où l’offre de logements est plus restreinte. Par exemple, une baisse des taux réduit les coûts d’emprunt pour les primo-acquéreurs, entraînant une hausse de la demande. Sur les marchés où l’offre est restreinte, cela se traduit par une appréciation des biens. Les propriétaires existants voient donc leur patrimoine augmenter et peuvent consommer davantage, surtout s’ils peuvent donner leur bien en garantie pour emprunter plus.

La transmission est également plus forte si les prix de l’immobilier résidentiel ont connu une surévaluation récente. Les flambées de l’immobilier tiennent souvent à un optimisme déraisonné quant à l’évolution attendue des prix. Elles s’accompagnent souvent d’un endettement excessif qui peut déboucher sur une spirale de chutes des prix des logements et de saisies immobilières en cas de durcissement de la politique monétaire, les revenus et la consommation diminuant plus encore.

Le logement transmet moins les effets de la politique monétaire

Les marchés du crédit hypothécaire et de l’immobilier ont connu plusieurs transformations depuis la crise financière mondiale et la pandémie. Au début du récent cycle d’augmentation des taux directeurs et après une longue période marquée par des taux d’intérêt faibles, les paiements d’intérêts sur prêts hypothécaires étaient à un niveau historiquement bas, la durée moyenne des prêts était longue et la part moyenne des crédits à taux fixe était élevée dans de nombreux pays. En outre, la pandémie a incité les populations à s’éloigner des centres urbains, leur préférant des zones où l’offre est relativement moins restreinte.

Il se peut donc que la transmission de la politique monétaire par le vecteur de l’immobilier résidentiel se soit affaiblie dans plusieurs pays, ou tout au moins qu’elle soit retardée.

Les circonstances varient toutefois énormément selon les pays. L’évolution des caractéristiques du marché hypothécaire dans des pays comme le Canada ou le Japon indique un renforcement de la transmission de la politique monétaire par le vecteur du logement, principalement en raison de la diminution de la part des crédits à taux fixe, de la hausse de l’endettement et de la contraction de l’offre de logements. Cette transmission semble au contraire s’être affaiblie dans des pays tels que les États-Unis, la Hongrie, l’Irlande ou le Portugal, où ces caractéristiques suivent le trajet inverse.

Calibrer la politique monétaire

Il ressort de notre étude que pour calibrer et adapter au mieux la politique monétaire, il faut bien comprendre ses mécanismes de transmission par le vecteur du logement dans chaque pays. Dans les pays où ce vecteur est puissant, surveiller l’évolution du marché résidentiel et de la dette des ménages peut aider à déterminer rapidement si le resserrement de la politique monétaire est trop important. Là où la transmission de la politique monétaire est faible, les autorités peuvent prendre des mesures vigoureuses dès les premiers signes de surchauffe ou de pressions inflationnistes.

Mais que faire aujourd’hui ? La plupart des banques centrales se sont considérablement rapprochées de leur cible d’inflation. À la lueur de ce qui précède, on pourrait conclure que si la transmission est faible, mieux vaut opter pour une politique un peu trop restrictive qu’un peu trop souple. Pourtant, à l’heure actuelle, un resserrement excessif ou le maintien prolongé des taux d’intérêt à un niveau élevé serait plus risqué.

S’il est vrai que les crédits hypothécaires à taux fixe sont devenus plus courants dans de nombreux pays, il est fréquent que ces taux ne soient fixes que sur une courte période. Au fil des révisions de taux de ces prêts, la politique monétaire pourrait soudain transmettre ses effets plus efficacement et freiner la consommation, surtout dans les pays où les ménages sont lourdement endettés.

Plus les taux d’intérêt resteront élevés longtemps, plus les ménages courront le risque d’accuser le coup, même dans les pays où ils sont jusqu’ici relativement épargnés.

— Ce billet est basé sur le chapitre 2 des Perspectives de l’économie mondiale d’avril 2024 : « Qui accuse le coup ? Effets de la politique monétaire sur les marchés du logement ». Ce chapitre a été rédigé par Mehdi Benatiya Andaloussi, Nina Biljanovska, Alessia De Stefani et Rui Mano, avec l’appui d’Ariadne Checo de los Santos, Eduardo Espuny Diaz, Pedro Gagliardi, Gianluca Yong et Jiaqi Zhao. Amir Kermani y a contribué en tant que consultant externe et Jesper Lindé a contribué à la modélisation.




Stabilité du secteur financier : L’essor rapide du marché du crédit privé, qui pèse 2 000 milliards de dollars, exige une plus étroite supervision  

Le marché du crédit privé, au sein duquel des institutions financières non bancaires spécialisées, comme des fonds d’investissement, octroient des prêts à des sociétés emprunteuses, a atteint l’an dernier les 2 100 milliards de dollars d’actifs et de capitaux engagés. Les États-Unis, où sa part de marché se rapproche de celle des crédits syndiqués et des obligations à haut rendement, concentrent environ les trois quarts de ce volume.

Ce marché a vu le jour il y a une trentaine d’années pour octroyer des financements à des entreprises trop grandes ou risquées pour les banques commerciales, et trop petites pour lever des fonds sur les marchés obligataires. Depuis quelques années, il se développe à grande vitesse, les emprunteurs appréciant sa rapidité, sa flexibilité et l’attention qui leur est apportée. Des investisseurs institutionnels tels que des fonds de pension et des compagnies d’assurance ont investi avec empressement dans des fonds qui, bien qu’illiquides, offraient des rendements supérieurs et une volatilité moindre.

Le crédit privé a eu des bienfaits économiques notables en permettant à des sociétés emprunteuses d’obtenir des financements de long terme. Cependant, la migration de ce crédit depuis le cadre des banques réglementées et des marchés obligataires plus transparents vers l’univers plus opaque du crédit privé crée des risques potentiels. Les valorisations ne sont pas établies sur une base régulière, la qualité du crédit n’est pas toujours évidente ou facile à évaluer, et il est difficile de comprendre la façon dont des risques systémiques pourraient se former compte tenu des interconnexions difficilement lisibles entre fonds de crédit privé, sociétés de capital-investissement, banques commerciales et investisseurs.

Aujourd’hui, les risques que le crédit privé fait peser sur la stabilité financière dans l’immédiat semblent limités. Cependant, compte tenu de l’opacité et de la grande interconnexion de cet écosystème, et dans l’hypothèse où le secteur poursuivrait sa croissance rapide avec une supervision limitée, les vulnérabilités existantes pourraient virer en risque systémique pour l’ensemble du système financier. Nous recensons plusieurs fragilités dans notre Rapport sur la stabilitéfinancière dans le monde.

En premier lieu, les sociétés qui ont recours au marché du crédit privé sont généralement plus petites et plus endettées que leurs homologues qui souscrivent des prêts à effet de levier ou émettent des obligations. Cela les rend plus vulnérables face aux hausses des taux d’intérêt et aux ralentissements de l’activité économique. Notre analyse montre qu’avec le récent relèvement des taux d’intérêt de référence, plus d’un tiers des emprunteurs présentent aujourd’hui des charges d’intérêt supérieures à leurs bénéfices actuels.

La croissance rapide du crédit privé a récemment animé les banques à leur faire davantage concurrence sur de grosses opérations. Cela a poussé les fournisseurs de crédit privé à déployer des capitaux, avec pour conséquence un relâchement des normes de souscription et des clauses des prêts, phénomène dont les organes de supervision ont déjà détecté certains signes.

En deuxième lieu, les contrats de prêt sur le marché du crédit privé sont rarement échangés, si bien qu’ils ne peuvent pas être valorisés à l’aide des prix du marché. Au lieu de cela, ils ne sont souvent notés que sur une base trimestrielle à l’aide de modèles de risques, ce qui pourrait donner lieu à des valorisations dépassées et subjectives en fonction des fonds. Notre analyse compare le crédit privé et les prêts à effet de levier (qui sont échangés régulièrement sur un marché plus liquide et plus transparent) et montre que malgré une qualité de crédit inférieure, les actifs du crédit privé tendent à subir des dépréciations moins importantesen périodes de tension.

 

En troisième lieu, bien que l’effet de levier des fonds de crédit privé semble faible, la possibilité que de multiples effets de levier soient dissimulés dans cet écosystème soulève des inquiétudes, compte tenu de l’insuffisance des données disponibles. L’effet de levier est également déployé par les investisseurs dans ces fonds et par les emprunteurs eux-mêmes. Cette superposition des effets de levier complique l’évaluation des vulnérabilités systémiques que pourrait renfermer ce marché.

En quatrième lieu, l’écosystème du crédit privé se caractérise par un degré d’interconnexion élevé. Prises dans leur ensemble, les banques ne semblent pas présenter une forte exposition au crédit privé : la Réserve fédérale a estimé que les emprunts sur le marché du crédit privé américain s’élèvent à moins de 200 milliards de dollars, soit moins de 1 % du total des actifs bancaires du pays. Cela dit, certaines banques pourraient avoir concentré les expositions à ce secteur. De plus, plusieurs fonds de pension et compagnies d’assurance s’engagent plus franchement dans l’univers du crédit privé en augmentant considérablement la part de ces actifs moins liquides dans leurs portefeuilles. Il s’agit notamment de compagnies d’assurance sous le contrôle de sociétés de capital-investissement, comme nous l’avons vu dans un récent rapport.

Enfin, même si les risques de liquidité semblent limités aujourd’hui, la présence grandissante de fonds de détail pourrait modifier ce constat. Les fonds de crédit privé bloquent des capitaux sur de longues durées et restreignent les remboursements des investisseurs afin d’aligner l’horizon de placement sur les actifs illiquides sous-jacents. Mais de nouveaux fonds destinés à des investisseurs individuels pourraient présenter des risques de rachat plus élevés. Bien qu’ils soient estompés par des instruments de gestion de la liquidité (tels que des seuils et des périodes de rachat prédéterminées), ces risques n’ont pas été mis à l’épreuve d’un scénario de sorties massives.

Globalement, ces vulnérabilités ne représentent pas aujourd’hui un risque systémique pour le secteur financier au sens large, mais elles pourraient continuer de prendre de l’ampleur, avec des retombées sur l’économie. Un ralentissement marqué pourrait brutalement détériorer la qualité du crédit, ce qui provoquerait des défauts de paiement et des pertes considérables. Or, l’opacité de ce marché pourrait compliquer l’évaluation de ces pertes. Les banques pourraient réduire leur volume de prêts en faveur des fonds de crédit privé, les fonds de détail pourraient faire face à des remboursements massifs, et les fonds de crédit privé et leurs investisseurs institutionnels pourraient connaître des tensions sur la liquidité. Le haut degré d’interconnexion entre les acteurs pourrait affecter les marchés obligataires, dans la mesure où des compagnies d’assurance et des fonds de pension pourraient être contraints de vendre des actifs plus liquides.

Mis bout à bout, les effets de ces liens pourraient entraîner des répercussions économiques considérables si la tension sur les marchés du crédit privé se traduisait par un recul des prêts aux sociétés. La supervision de ces vulnérabilités au niveau des marchés financiers et des institutions étant compliquée par d’importantes lacunes en matière de données, les décideurs et les investisseurs pourraient tarder à réaliser une évaluation correcte des risques.

Conséquences sur le plan de l’action publique

Il est impératif de redoubler de vigilance en matière de réglementation et de supervision afin de surveiller et d’évaluer les risques sur ce marché.

Les autorités devraient envisager d’appliquer une supervision et une réglementation plus actives à l’égard du crédit privé, en prêtant attention au suivi et à la gestion des risques, aux effets de levier, à l’interconnexion des acteurs et à la concentration des expositions.

Elles devraient renforcer la coopération transfrontalière et intersectorielle afin de combler les lacunes en matière de données et d’harmoniser les évaluations des risques dans l’ensemble des secteurs financiers.

Les organes de réglementation devraient améliorer les normes d’information et le recueil des données afin d’assurer un meilleur suivi de la croissance du crédit privé et de ses implications pour la stabilité financière.

Les organes de réglementation des valeurs mobilières devraient surveiller de près les risques de liquidité et de conduite dans les fonds de crédit privé, en particulier les fonds de détail, car ils peuvent faire face à des risques de rachat plus élevés. Les organes de réglementation devraient appliquer les recommandations du Conseil de stabilité financière et de l’Organisation internationale des commissions de valeurs s’agissant de la conception des produits et de la gestion de la liquidité.

— Ce blog est basé sur le chapitre 2 de l’édition d’avril 2024 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde : « L’essor du crédit privé et les risques associés ».




Qui accuse le coup ? Effets de la politique monétaire sur les marchés du logement

Pourquoi certains pâtissent des taux élevés, et d’autres pas ? Le chapitre 2 des perspectives économiques mondiales compare les effets de la politique monétaire entre les pays et au fil du temps en examinant comment ils se font sentir sur les marchés des hypothèques et du logement.

Les effets de la politique monétaire sont plus marqués lorsque 1) les prêts hypothécaires à taux fixe ne sont pas courants, 2) les acquéreurs de logements sont plus endettés, 3) la dette des ménages est élevée, 4) l’offre de logements est restreinte, et 5) les prix de l’immobilier sont surévalués.

Comme ces facteurs varient considérablement selon les pays, les effets de la politique monétaire sont notables dans certains pays et moindres dans d’autres. Il se peut aussi que les récentes évolutions sur les marchés des hypothèques et du logement aient jusqu’ici amorti l’impact des taux directeurs plus élevés dans plusieurs pays.

Le risque que les ménages accusent le coup doit être pris au sérieux là où la durée des prêts hypothécaires à taux fixe est plus courte, en particulier si les ménages sont très endettés.




Ralentissement de la croissance mondiale à moyen terme : comment inverser la tendance ?

Le moteur de la croissance économique mondiale freine, ce qui interroge sur ses perspectives à moyen terme. Le chapitre 3 analyse les facteurs du repli de la croissance et constate principalement un ralentissement prononcé et généralisé de la productivité globale des facteurs résultant en partie d’une mauvaise allocation du capital et de la main-d’œuvre entre les entreprises dans les secteurs. Des pressions démographiques et un ralentissement de la formation du capital privé ont exacerbé la décélération de la croissance.

Faute de recours aux politiques publiques et aux progrès technologiques, la croissance à moyen terme serait de loin inférieure aux niveaux prépandémiques. Des réformes sont urgentes pour améliorer l’allocation des ressources entre les entreprises productives, accroître la participation à la vie active et mettre l’intelligence artificielle au service de la productivité, afin de stimuler la croissance. Il est impératif de régler ces problèmes, car une dette publique élevée et la fragmentation géoéconomique pourraient davantage peser sur la croissance à l’avenir.




Changement de rôles : répercussions économiques réelles des pays émergents du G20

Puisque les pays émergents du G20 représentent près d’un tiers du PIB mondial et environ un quart du commerce international, les répercussions des chocs émanant de ces pays peuvent avoir des retombées importantes sur l’activité mondiale.

Le chapitre 4 des perspectives économiques mondiales montre que depuis 2000, les répercussions des chocs survenant dans les pays émergents du G20, particulièrement la Chine, ont augmenté et sont désormais comparables en taille à celles des chocs touchant les pays avancés. Le commerce international, principalement par le biais des chaînes de valeur mondiales, constitue un important canal de propagation. Les répercussions provoquent une redistribution de l’activité économique entre les entreprises et les secteurs dans d’autres pays.

À l’avenir, une accélération plausible de la croissance des pays émergents du G20, même sans la Chine, pourrait stimuler la croissance mondiale à moyen terme et se répercuter sur d’autres pays. Les dirigeants des pays bénéficiaires doivent disposer d’amortisseurs adéquats et renforcer leurs cadres d’action pour affronter des chocs plus considérables pouvant provenir des pays émergents du G20.




Nord-Kivu : les joueurs d’un club tombent dans une ambuscade des rebelles!

Alors qu’ils se rendaient à Goma pour participer à la 36e édition du championnat provincial organisée par la Ligue du Nord-Kivu, les joueurs de l’As Onze Vedettes de Pinga ont été bloqués lundi dans la cité de Kitshanga, informe le média Irisfootball . Les rebelles du M23, qui ont pris le contrôle de la ville aux forces congolaises en octobre dernier, soupçonnent le groupe d’être des combattants du Wazalendo.

Le cri du cœur du président de l’As Onze Vedettes

Le président du club, Jean-Paul Djamba, accuse le Mouvement de chercher seulement de faux prétextes et lance un appel à la libération de ses joueurs.

“Je suis frustré à cause de cette arrestation des joueurs de l’AS 11 Vedettes qualifiés pour le championnat provincial du Nord-Kivu. La rébellion du M23-RDF a arrêté nos joueurs en leur demandant leur ordre de mission. Le capitaine de l’équipe qui détenait l’ordre de mission en question est vite arrivé à son tour à Kitshanga et a été arrêté. Et ce, malgré les documents qu’il a présentés, dont l’ordre de mission et l’assurance de l’équipe. Nous lançons cet appel tout en demandant au M23-RDF de libérer notre équipe qui est apolitique”, a-t-il déclaré dans des propos relayés par SNA.

Sur X (anciennement Twitter), certains observateurs, à l’exemple du Sénégalais Chérif Sadio, interpellent eux la Confédération africaine de football (CAF).

La guerre dans l’Est de la RDC a été dénoncée par le lanceur d’alerte Cédric Bakambu, et les joueurs de la sélection lors de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. La semaine dernière, une cinquantaine de bénévoles dont certains pensionnaires de la Ligue 1 avait versé une cotisation de 500 euros à titre individuel pour une cagnotte destinée aux associations humanitaires engagées contre le conflit.