COMMUNIQUE DE PRESSE n° 029
En novembre 2023, une initiative révolutionnaire a été lancée par les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC) dans huit zones de santé du Kongo Central, dont quatre zones pilotes d’intervention – Boko Kivulu, Kisantu, Mbanza-Ngungu et Kwilu Ngongo – visant à fournir une chimioprévention du paludisme pérenne (CPP) aux enfants âgés de 10 semaines à 23 mois, dans le but de lutter contre l’impact dévastateur du paludisme et réduire les inégalités d’accès aux services de santé pour les enfants de cette province du sud-ouest du pays. La CPP consiste à administrer 6 doses de la Sulfadoxine-pyriméthamine (SP) aux enfants de 10 semaines, 14 semaines, 6 mois, 9 mois, 12 mois et 15 mois, conjointement avec les vaccins du programme élargi de vaccination (PEV), ou l’administration de routine de la vitamine A lors de la consultation préscolaire (CPS).
Pour déployer largement les médicaments antipaludiques dans les zones de santé pilotes, les autorités sanitaires ont, selon les directives de l’OMS, fourni la SP aux établissements de santé de ces zones pilotes visant à atteindre le plus d’enfants de moins de 24 mois en 2024.
Séance de pèse bébé au centre de santé d’Etat de Loma, dans la zone de santé de Mbanza-Ngungu, avant la prise de la Sulfadoxine pyriméthamine – Crédit, OMS_Eugene Kabambi
“En tant qu’infirmière titulaire, je dois dire que j’apprécie beaucoup le bien-fondé de l’introduction de la chimioprévention du paludisme pérenne chez les enfants éligibles arrivant dans notre centre de santé, car cette intervention s’est révélée comme l’une des plus protectrices et plus efficaces possibles”, a déclaré Matondo Lutekayindulanga, qui gère le centre de santé d’Etat de Loma, à Mbanza-Ngungu.
Matondo Lutekayindulanga, infirmière titulaire du centre de santé d’Etat de Loma, expliquant l’importance de la chimioprévention du paludisme pérenne aux jeunes mamans venues avec leurs bébés pour la consultation préscolaire. OMS/Eugene Kabambi.
“En comparant les données de décembre 2023 avec celles de janvier et de février 2024, nous avons vite remarqué une nette réduction de la morbidité et de la mortalité liées au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans éligibles à l’administration de la CPP”, a-t-elle précisé, se basant sur le dossier de chaque enfant enregistré dans son centre depuis la mise en œuvre de ce programme dans les zones pilotes.
Grâce à l’important soutien de l’OMS, PATH, USAID, SANRU et des autres partenaires, l’infirmière Matondo a suivi en novembre 2023, avec plus de 78 autres personnels de santé, la formation sur l’introduction de la CPP. Elle en a aussi appris davantage sur la façon de prendre en charge les enfants éligibles à cette chimioprévention, et de la manière de faire des rapports détaillés à ce sujet.
Les personnels médicaux des différentes zones de santé pilotes choisies pour la CPP lors d’une séance de travail avec les différents partenaires venus dans la province pour la supervision des activités. OMS/Eugene Kabambi
Pour relever les défis qui pouvaient être posés par la réticence dans les communautés à la l’introduction de la CPP, Matondo loue le travail de sensibilisation réalisé par les équipes des comités de santé (CODESA) et des relais communautaires locaux qui ont pu partager des informations utiles avec les parents et les soignants sur les avantages de la Sulfadoxine-pyriméthamine. “Il n’y a pas eu de problème de résistance communautaire liée à la CPP. L’information a été communiquée par les CODESA, expliquant aux familles, essentiellement aux mamans comment elles allaient désormais trouver dans les centres de santé, un médicament pour renforcer la prévention contre le paludisme”, a-t-elle dit, ajoutant qu’il y avait une synergie plus forte dans l’adhésion de la communauté à la CPP.
Au cœur du projet se trouve l’objectif de protéger efficacement les nourrissons et les enfants qui sont très vulnérables à la transmission du paludisme, du fait qu’ils n’ont pas encore développé l’immunité protectrice contre le parasite de cette maladie, afin de leur éviter le risque élevé d’hospitalisation et de mortalité au cours de deux premières années de leur vie.
Pour l’instant, alors que la mise en œuvre de la CPP gagne progressivement du terrain, des jeunes mamans comme Mantweli Nzau, reconnaissent la valeur ajoutée de ce médicament nouvellement introduit. “Mon premier enfant qui a actuellement plus de deux ans n’avait pas bénéficié de la CPP, mais Fastina, mon deuxième garçon qui vient tout juste d’avoir ses 10 semaines, est le tout premier à recevoir ce médicament antipaludique. Le personnel médical du centre de santé de Loma m’a expliqué les avantages de la SP. Je me sens vraiment rassurée”, a raconté la jeune femme de 26 ans.
Fastina, un bébé de 10 semaines, est porté par sa maman Mantweli, pour recevoir sa première dose de la SP, administrée par l’infirmière Matondo, au centre de santé d’Etat de Loma, Mbanza-Ngungu, province du Kongo Central. OMS/Eugene Kabambi
“Ce que nous faisons ici, c’est de créer un sentiment de confiance dans les communautés et les familles sur la base de besoins réels de protéger les tout petits du paludisme”, a déclaré Matondo, forte de ses onze années de carrière dans ce centre de santé dont la majorité du personnel soignant et administratif est féminine (30 femmes et quatre hommes). “Ce n’est pas une imposition à la mode, mais cela est généré par les réalités du terrain”, a-t-elle ajouté, en souriant.
En raison de l’augmentation de l’intérêt croissant depuis le lancement de la CPP, “il était nécessaire que nous venions sur le terrain, ensemble avec l’OMS, PATH et les autres partenaires, pour évaluer et superviser conjointement les activités et la capacité des acteurs sur le terrain sur la mise en œuvre de la CPP au cours du premier trimestre de l’année 2024, et voir aussi comment améliorer les choses sur la base des leçons apprises”, a expliqué la Dre Nana Mangaba, cheffe de division en charge de la prévention multiple au Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).
Les données les plus récentes issues du système de surveillance épidémiologique du Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention et du rapport annuel du PLNP de 2022 montrent que les enfants de moins de 5 ans représentent pratiquement 50% des cas de paludisme et plus ou moins 70% des décès dus à cette endémie en RDC. Selon ces données, la RDC a enregistré 27 296 419 cas de paludisme dont 13 300 804 chez les enfants âgés de moins de 5 ans (48,7%), dont 11 766 48 cas de paludisme grave, incluant 24 880 décès dus au paludisme, parmi lesquels 16 921 chez les enfants de moins de cinq ans (68%).
“Ces sombres données soulignent la nécessité pour le gouvernement de la RDC et ses partenaires de travailler ensemble et d’intensifier la lutte contre le paludisme à travers le programme de l’introduction de la chimioprévention pérenne du paludisme, et très prochainement, du vaccin antipaludique, afin d’améliorer la santé des enfants de moins de 5 ans, en particulier dans un contexte de défis sanitaires complexes et émergents que connaît la RDC”, a déclaré le Dr Boureima Hama Sambo, Représentant de l’OMS.
C’est pourquoi, “il était très vital pour nous de venir sur le terrain pour évaluer le niveau d’intégration de la CPP dans ces zones de santé, examiner de près la gestion des intrants et la manière dont les activités de la communication et de l’engagement communautaire sont menées, ainsi que la qualité des données collectées auprès des établissements des soins de santé”, a souligné Mangaba.
“Les autorités de santé publique encouragent ces approches pertinentes qui permettent aux communautés et aux parents ayant des enfants de 10 semaines à 23 mois de commencer la CPP, et nous pensons que cette initiative sera à la fois efficace et un espace pour partager les expériences”, a indiqué le Dr Patrick Bahizi, point focal de paludisme au Bureau de Pays de l’OMS en RDC.
A la fin du mois de février 2024, le programme de la chimioprévention du paludisme pérenne dans les quatre zones de santé pilotes avait atteint un total de 7 963 enfants éligibles depuis décembre 2023 (CPP1, CPP2 et CPP3). Le succès de cette initiative a renforcé l’engagement des autorités sanitaires de la RDC à poursuivre leurs efforts pour son intégration graduelle dans les activités de routine, avant son extension dans d’autres zones de santé, ce qui aidera à “augmenter davantage l’immunité protectrice des enfants”, contribuant ainsi à ce qu’ils grandissent en meilleure santé.
Signalons qu’en RDC, en dehors de l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA), de la pulvérisation intradomiciliaire d’insecticides à effet rémanent dans la lutte antivectorielle et de l’accès aux tests rapides de diagnostic en cas de suspicion du paludisme, la CPP a été également adoptée par le pays comme un des moyens de prévention additionnels contre le paludisme.
Deux évêques français et des représentants d’autres cultes se sont retrouvés mercredi 24 avril 2024 face aux députés de la commission spéciale qui travaille sur le projet de loi sur la fin de vie. Catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans et bouddhistes ont été auditionnés à l’Assemblée nationale. D’une voix commune, ils ont exprimé leurs vives inquiétudes face à ce projet de loi de « l’aide à mourir ».
Communiqué la Conférence épiscopale française :
Ce mercredi 24 avril 2024, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, responsable du groupe de travail « Bioéthique » et Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, vice-président de la CEF, en charge des questions sur la fin de vie, ont été auditionnés par la commission spéciale sur le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie. Les évêques de France se disent « sensibles aux soucis de vouloir promouvoir un modèle français de la fin de vie », où le soin et l’accompagnement sont au centre, mais il ne semble pas que le projet de loi présenté aille dans ce sens.
Sans avoir suffisamment de données sur les besoins réels, ce projet fait basculer vers un modèle qui rompt une digue essentielle, un principe structurant de notre société voire de notre civilisation, celui de l’interdit de tuer qui se trouve entre autres au cœur du serment d’Hippocrate. Cette loi introduit donc un déséquilibre, qui renforce les inquiétudes de l’Église de France quant aux effets sociaux d’un tel projet. Comme le souligne Mgr Vincent Jordy, « la dignité d’une société humaine consiste à accompagner la vie jusqu’à la mort et non à faciliter la mort ». Les évêques observent que ce texte de loi ne dit pas clairement ce qu’il ouvre comme possibilités et regrettent que ne soient pas clairement évoqué ce que prévoit de fait le projet de loi, à savoir, l’euthanasie et le suicide assisté.
Pour Mgr Pierre d’Ornellas : « il convient donc de bien nommer les choses, de les assumer pour s’assurer d’un débat éclairé. La réalité du contenu du texte et son objectif doivent être clairs ». Ils sont également surpris de l’usage qui est proposé de la notion de fraternité, aujourd’hui principe constitutionnel, qui assure la solidarité dans les droits économiques et sociaux, et qui devrait, avant toute chose, permettre une vraie égalité d’accès aux soins palliatifs, comme le prévoient les quatre lois depuis 1999. À ce titre, la priorité devrait être à la bonne application des lois existantes. Les évêques estiment qu’il est essentiel de prendre conscience des liens étroits entre la société et l’individu pour construire un avenir durable et équilibré.
Comme dans le concept de l’écologie intégrale, « tout est lié ». L’être humain est un être de relation. La liberté individuelle ne saurait se confondre avec l’individualisme, car la vie humaine trouve son sens dans la relation aux autres et ne peut être envisagée sans une interdépendance nécessairement solidaire. La manière d’envisager la mort est également l’objet d’un contrat social et la société ne se résume pas à une somme d’individus. Nul n’est l’exclusif propriétaire de sa vie, ses décisions comptent également pour les autres. La fraternité existe donc pour tisser des liens de vie et non pour arrêter la vie.
Après leur tête-à-tête, ce mardi au Palais de l’Élysée, les Présidents Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi ont animé un point de presse. Les deux dirigeants ont passé en revue les questions de coopération bilatérale et de sécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
« La France ne transigera jamais sur l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC,; elle condamne toute agression et demande au Rwanda de cesser tout soutien au M23 », a déclaré le Président Macron.
L’urgence est au désescalade, a dit le Président français qui soutient, par ailleurs, le processus de Luanda.
Pour sa part, le Président Tshisekedi a affirmé: « Je pense qu’avec les discussions d’aujourd’hui, une lueur d’espoir pointe à l’horizon. On peut compter sur la France qui sera à nos côtés pour trouver cette paix ».
Ce qui a le plus retenu mon attention est « l’engagement encore plus grand de la France aux côtés du peuple congolais surtout dans cette guerre d’agression que nous mène le Rwanda » a-t-il renchéri.
Le Chef de l’État estime que « de cette paix dépendront beaucoup d’autres choses maintenant, notamment le développement par les opérateurs économiques français dans tout ce qu’il y a comme opportunité à saisir en #RDC ».
*« Je me réjouis de l’intensification des investissements et des échanges commerciaux entre nos deux pays », s’est satisfait à son tour le Chef d’État français, au sujet de la coopération entre la France et la RDC.
Le Président français a déclaré, au sujet de la situation sécuritaire, que son pays, la France, défend la consolidation de la souveraineté de la République démocratique du Congo.
Le Chef d’État français a dit avoir abordé des questions de coopération dans les domaines de la sécurité, de l’économie, de l’environnement, des infrastructures, du sport, de l’éducation et de la jeunesse.
Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi, respectivement Président de la République française et de la République démocratique du Congo ont organisé une conférence de presse conjointe, ce 30 avril à Paris, en France. A cette occasion, le Président Macron a rappelé que l’année dernière à Kinshasa, ils ont discuté des pistes de renforcement de ce partenariat bilatéral dont il a évoqué tout le chemin parcouru.
D’abord, mentionne-t-il, nous voulons continuer d’accompagner votre développement économique. « On l’a évoqué ensemble, nos équipes ont travaillé sur ce sujet, et nous le faisons de manière partenariale, à votre écoute, en réponse à vos besoins, dans trois domaines principaux : l’appui aux métaux critiques, aux villes durables et la transformation numérique », pense-t-il.
À ce titre, le président français s’est réjoui de l’intensification des investissements et des échanges commerciaux entre les deux pays, le partenariat entre Alstom, Metrokin et AFC, conclu pour construire un train urbain à Kinshasa. « Et nous voulons continuer d’aller de l’avant : nous avons facilité les mécanismes de financement, l’AFD a accru sa présence et continuera de le faire, la Banque publique d’investissement avance aussi avec les entreprises et le développement du secteur privé », témoigne-t-il.
« Je sais votre attachement et je veux vous dire ici mon engagement pour aller plus loin sur des grands projets d’infrastructure : les corridors ferroviaires, y compris avec l’Angola, le projet Inga – et j’ai eu tout à l’heure le président de la Banque mondiale qui m’a dit son attachement et si la France était prête à y aller à votre côté, sa volonté d’avancer sur ce sujet », indique-t-il, avant de dire que nous sommes prêts à y aller.
Et la volonté de continuer à avancer fortement avec ce que nous avons signé ensemble, c’est-à-dire le travail du BRGM pour cartographier à vos côtés vos ressources minières, et notre volonté ensemble de travailler à une plateforme et un mécanisme de traçabilité de tous les minerais. Et ce mécanisme que vous appelez de vos vœux, c’est celui que nous soutenons, celui qui permet de lutter efficacement contre les trafics pour tous les minéraux critiques, celui, par exemple, comparable au Processus de Kimberley pour le diamant qui existe aujourd’hui.
« Nous sommes volontaires pour avancer sur cette ligne, comme nous avons commencé à en poser les jalons lors de ma visite de l’année dernière. Nous souhaitons aussi poursuivre les discussions pour une convention fiscale bilatérale. Nous avons lancé également une communauté Afrique-France entrepreneurs à Kinshasa la semaine dernière pour rapprocher les jeunes entrepreneurs français et congolais. Tout avance et nous voulons donc aller encore plus loin sur le plan économique. Je sais que vos discussions de cet après-midi y contribueront fortement », rassure le président Macron.
500 millions d’euros dépensés pour des projets concrets
Deuxièmement, la France déploie son action en appui de la population congolaise. « Nous le faisons dans le sillage des actions que vous portez, particulièrement en faveur la jeunesse et des territoires. Depuis 2022, sur un horizon de trois ans, nous avons engagé ensemble pas moins de 500 millions d’euros dans votre pays pour des projets concrets en matière de santé, d’éducation, d’enseignement supérieur et de recherche, de formation professionnelle, d’entrepreneuriat culturel ou encore de sport. Une fois ces engagements respectés, et ils le seront bientôt, je souhaite que nous puissions signer prochainement un nouveau protocole pluriannuel », explique-t-il.
C’est ici qu’il a salué les initiatives concrètes pour la jeunesse. Dans le domaine de la mode, la France accompagnera bientôt la création d’un institut régional de la mode à Kinshasa. Et dans le domaine sportif également, nombre de grands sportifs congolais jouent en France, à commencer par le capitaine des Léopards, Chancel Mbemba – à qui je souhaite le meilleur pour le match de jeudi avec l’OM. Et nous voulons développer notre coopération sportive et allons soutenir la mise en place d’un institut national du sport à Kinshasa sur le modèle de l’INSEP en France.
Troisièmement, la France voit dans la RDC un partenaire clé dans la protection des trésors que nous avons en partage. La forêt du bassin du Congo est l’un des poumons de notre planète. « Nous avons lancé, lors de la COP 28 de Dubaï, un partenariat pour les forêts, la nature et le climat, ensemble aux côtés des États-Unis et de l’Allemagne, pour mutualiser les appuis financiers et techniques. Et je me réjouis que votre pays ait accepté de faire de Kinshasa la capitale hôte de la prochaine conférence des partis du partenariat pour les forêts du bassin du Congo, co-organisée avec le Gabon et la France », espère-t-il.
Bientôt le ministre français des Armées en visite en Rdc
A en croire le président Emmanuel Macron, l’autre trésor que nous avons en partage avec les forêts, c’est la langue. La RDC est le premier pays francophone au monde. La francophonie est un trésor en partage, communauté de valeurs, de solidarité dynamique et créative, et je suis à cet égard heureux de pouvoir vous réaccueillir lors du Sommet de la francophonie en octobre prochain. Quatrièmement, nous voulons défendre la consolidation de la souveraineté de votre pays, c’est l’objectif de notre excellente coopération de sécurité et de défense. Le ministre des Armées se rendra donc prochainement dans votre pays sur la base des échanges que nous avons eus pour consolider, en particulier les initiatives en termes de formation, mais aussi capacitaires, que nous pourrions prendre pour renforcer justement cette souveraineté.
C’est ce qui s’est manifesté à travers notre soutien à la création d’une école de guerre à Kinshasa, par notre appui à la formation d’une brigade de combat en jungle de votre armée. Cette dynamique, nous voulons la poursuivre. Elle est clé, y compris pour donner une crédibilité à ce partenariat minier et au retour plein et entier de votre souveraineté dans toutes les régions de votre territoire. Et c’est pourquoi nous voulons être à vos côtés pour ces objectifs de défense et de sécurité. Et donc le ministre des Armées fera le suivi dans les prochaines semaines en se rendant à vos côtés.
La crise qui affecte la partie Est de la République Démocratique du Congo a trop duré et son coût humain est trop élevé. Des millions de Congolais sont perpétuellement en mouvement, obligés de fuir leurs villages. Derrière ces drames humains incessants se cachent deux sujets préoccupants liés l’un à l’autre. Le premier sujet concerne les dynamiques migratoires dans une région densément peuplée. Le deuxième sujet touche à l’accès aux ressources, essentiellement les ressources naturelles.
Au moment où l’on entend de plus en plus d’appels à un dialogue entre la RDC et le Rwanda, il est important de lever les voiles qui brouillent la réalité d’un drame pas toujours bien expliqué, et le plus souvent présenté selon les termes d’un discours biaisé en faveur du Rwanda, passé maître dans la victimisation.
Le retour des réfugiés et le traitement à réserver à la problématique des biens dits spoliés sont deux des thèmes liés à la question de la stabilité de l’Est de la RDC. Les déclarations du Président Paul Kagame sur ce sujet sont indicatives du véritable enjeu de tout dialogue entre le Rwanda et la RDC. En janvier 2023, il déclarait : « Nous avons des réfugiés ici depuis plus de 20 ans, en provenance de la RDC. Je refuse que le Rwanda porte ce fardeau et soit insulté et maltraité chaque jour à ce sujet. (…) Bien sûr, nous n’allons pas chasser les réfugiés congolais qui sont ici. Ce que je veux dire, c’est que pour ceux qui pensent que le Rwanda est le problème, ramenez les réfugiés au Congo. Ils seront persécutés. Ils devront les protéger, ou les laisser se faire tuer. Ils doivent donc se pencher sur les autres problèmes, notamment le discours de haine (en RDC) qui crée des réfugiés. »
Le narratif qui ressort de ces déclarations permet d’avoir une idée des intentions des autorités rwandaises, à savoir créer un espace de relocalisation des réfugiés retournant du Rwanda, ce qui équivaudrait à la reconnaissance d’un espace spécial sur le territoire congolais où les populations supposées être discriminées trouveraient protection de la part des forces soutenues par l’armée rwandaise.
Cette note a un objectif modeste. Nous tentons d’y décrypter les dynamiques migratoires en nous servant de la riche base des données du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Le lecteur curieux pourra les vérifier à ces deux adresses https://www.unhcr.org/refugeestatistics et https://data.unhcr.org/en/countries.
Le nombre de Congolais reconnus comme réfugiés par le HCR a franchi la barre de 100 000 à partir de 1996. Depuis lors, ce chiffre n’a pas cessé d’augmenter d’année en année. A fin octobre 2023, 948 417 Congolais vivent en dehors de leur pays avec le statut de réfugié, dont 797 501 dans les neuf pays voisins. C’est l’Ouganda qui abrite le plus grand nombre de réfugiés (491 153, soit 51,8 % du nombre total des réfugiés congolais et 61,6 % des réfugiés congolais dans les pays voisins). Au 31 mars 2024, 1 063 508 congolais vivent comme réfugiés dans les pays africains.
Sur la période 1990-2023, 87,4 % de réfugiés congolais trouvent asile dans les pays voisins, ce qui signifie que ces personnes se déplacent pour des raisons liées à la violence ayant élu domicile dans la région. Il est en effet peu probable que des motifs économiques expliquent des déplacements de cette envergure. On voit bien sur la Figure 1 que le début de la deuxième guerre du Congo (à partir de 1998) ouvre un épisode particulier qui ne baisse d’intensité qu’après la signature de l’Accord de Sun City et des accords de cessez-le-feu avec l’Ouganda et le Rwanda. Un deuxième épisode commence avec l’aventure du CNDP en 2008 et ne s’est pas arrêté depuis car relayé par l’aventure du M23.
La répartition des réfugiés congolais par pays de destination dans la région (Figure 2) est un bon indicateur des mutations migratoires. A partir de la fin des années 1980, le Sud Kivu vit les premières secousses des relations tendues entre communautés. Il va en découler des vagues d’émigrés vers la Tanzanie et le Burundi. Ce mouvement s’intensifie quand éclate la rébellion de l’AFDL à partir de la même province du Sud Kivu. Après 2008, on assiste à des mouvements plus orientés vers l’Ouganda qui devient la première destination des réfugiés congolais. Les échanges migratoires entre la RDC et l’Ouganda sont orientés vers l’Ouganda depuis lors (Figure 3) tandis que les échanges entre la RDC et le Rwanda (Figure 4) révèlent une situation moins nette. Après la vague des réfugiés subséquente au génocide rwandais en 1994, les flux migratoires entre les deux pays se sont tassés entre 1997 et 2008. On peut noter un regain après 2008, surtout à partir de 2015, année à partir de laquelle il y a plus de citoyens rwandais trouvant asile en RDC que l’inverse. Selon le HCR (https://data.unhcr.org/en/documents/details/107909), au 31 mars 2024, il y a 206 865 réfugiés et demandeurs d’asile rwandais en RDC dont 75 697 seulement sont vérifiés par le HCR (Figure 5). Le Nord Kivu abrite 79 % de ces réfugiés. Le nombre des réfugiés rwandais est comparable aux 212 437 réfugiés centrafricains installés dans les provinces du Nord Ubangi, Bas Uélé, Sud Ubangi, et Haut Uélé (https://data.unhcr.org/en/documents/details/107908). Les réfugiés rwandais et centrafricains représentent 80 % du total des réfugiés et demandeurs d’asile en Rdc. A contrario, au 31 mars 2024, le Rwanda abrite 83 463 réfugiés congolais.
Le plus dramatique dans ce décor, c’est le nombre des Personnes Déplacées Internes (PDI). On voit sur la Figure 1 que ce nombre est en perpétuelle croissance depuis qu’il a franchi la barre de 1 million après 2002. La RDC est actuellement le pays avec le plus de PDI en Afrique (7,1 millions au 31 mars 2024). Quand on associe ce chiffre avec celui des personnes retournant dans leurs milieux d’origine (2,62 millions au 31 mars 2024), on a une idée exacte des tribulations subies, le plus souvent de manière répétitive, par les populations du Nord Kivu, Sud Kivu, Ituri, et d’autres provinces. Pour le seul mois de février 2024, 358 000 personnes se sont déplacées (74 % au Sud Kivu) et 41 200 sont retournées. Les attaques et affrontements armés sont responsables de 6 millions de déplacements (86 %). Le Nord Kivu vient en tête des provinces les plus affectées (2,63 millions de déplacés et 1,4 million de retournés), suivi du Sud Kivu (1,9 million de déplacés et 238 000 de retournés), et de l’Ituri (1,79 million de déplacés et 710 000 de retournés). Une prochaine note va aborder la question de la course aux ressources naturelles, notamment les métaux stratégiques
La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) cesse ses opérations aujourd’hui dans la province du Sud-Kivu. A la demande du Gouvernement congolais, le Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) a décidé du retrait de la force de la MONUSCO du Sud-Kivu avant la fin du mois d’avril 2024 dans sa résolution 2717 (décembre 2023). Ce qui limite la mise en œuvre du mandat de la Mission aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri à partir du 1er mai 2024.
La MONUSCO a commencé à réduire ses opérations au Sud-Kivu en janvier 2024 et, à partir du 1er mai 2024, le mandat de la Mission, y compris sa responsabilité de protéger les civils, prend fin dans cette province. Seul le personnel en uniforme nécessaire pour assurer la sécurité du personnel, des installations, des convois et du matériel de l’ONU y sera maintenu jusqu’à la fin des activités de retrait.
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, a déclaré que la responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils incombe désormais aux Forces de défense et de sécurité de la RDC, qui continueront à assumer cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les autorités locales. Selon le plan de désengagement, parallèlement au retrait des troupes de l’ONU, le gouvernement renforce sa présence dans les zones que la Mission quitte.
Dans ce contexte, la Mission soutient la volonté du gouvernement, annoncée lors du Conseil des Ministres du 22 mars, de déployer des Conseils locaux pour la sécurité de proximité (CLSP) pour favoriser « les actions de prévention et de recherche de solutions durables aux causes de l’insécurité ».
Dans le cadre de son désengagement, la MONUSCO a transféré deux bases militaires aux autorités nationales. Sur les sept autres bases militaires restantes, cinq (Mikenge, Minembwe, Rutemba, Uvira et Kavumu) seront transférées aux FARDC entre mai et juin 2024 tandis que deux (Baraka et Sange) seront fermées en mai.
En plus, 15 installations seront également transférées ou fermées d’ici le 30 juin 2024. Malgré un glissement dans le chronogramme de fermeture/transfert des bases, tout le personnel en uniforme sera rapatrié d’ici le 30 juin 2024 et, il ne restera qu’une équipe résiduelle de personnels civils chargée de travailler sur la transition.
Les premiers Casques bleus ont été déployés en 2003 sous les auspices de la MONUC, nom initial de la mission. Depuis lors, plus de 100 000 Casques bleus ont servi dans la province à travers de nombreuses rotations.
“Je remercie tous les pays contributeurs de troupes et de police qui ont envoyé des femmes et des hommes dans la province au service de la protection de la population congolaise. Leur engagement, leur expertise et leurs ressources ont apporté une contribution inestimable à la consolidation de la paix et de la sécurité dans le Sud-Kivu”, a déclaré Mme Keita. “Par ailleurs, nous ne devons jamais oublier le courage et le sacrifice de ceux qui ont versé leur sang et sont morts sur le sol congolais. Ils resteront toujours dans nos cœurs et nos mémoires”.
Au fil des ans, grâce à ses bases, ses opérations militaires et ses patrouilles aériennes et terrestres de jour comme de nuit, la force de la MONUSCO a fourni une protection physique directe à près de trois millions de personnes. Toutefois, la situation sécuritaire dans la province reste préoccupante en raison d’un contexte général de remobilisation des acteurs armés et de fortes tensions régionales.
Par ailleurs, le retrait de la MONUSCO de la province du Sud-Kivu n’est pas synonyme du départ des Nations Unies de la RDC. C’est une reconfiguration de la présence des Nations Unies, en soutien au peuple et au gouvernement de la RDC. Après le départ de la MONUSCO, les agences, fonds et programmes des Nations Unies continueront à fournir un soutien en relation avec leurs mandats respectifs.
La ville de Kinshasa a un nouveau gouverneur. Le ticket de l’Union Sacrée constitué de Daniel Bumba et Eddy Iyeli a été élu ce lundi 29 avril par l’Assemblée provinciale de Kinshasa avec 37 voix sur 47 votants. Peu après son élection, les kinois ont réagi pour exprimer ce qu’ils attendent du nouveau locataire de l’hôtel de Ville de Kinshasa. Pour ces kinois rencontrés dans le centre d’affaires de la ville, l’assainissement doit être une priorité pour que la capitale retrouve sa réputation de Kinshasa la Belle.
Les réactions ne se sont pas fait attendre après l’élection du nouveau gouverneur de la ville de Kinshasa, indique une dépêche de l’ACP. Une fois que Daniel Bumba prendra ses fonctions, il va trouver toute une pile des dossiers sur la table. L’insécurité, l’insalubrité, les embouteillages autant des dossiers qui attendent le nouveau gestionnaire de la ville de la capitale.
«La première de choses c’est quoi ? D’abord dans la ville de Kinshasa est enclavée. Il faut désenclaver la ville. Il y a des embouteillages partout et il y a aussi l’incivisme. Les gens jettent les saletés partout, les immondices partout. Il faut vraiment un changement de mentalité pour les kinois», indique Emmanuel Kazadi, habitant de Kinshasa.
Pour cet autre kinois, le nouveau gouverneur doit choisir de bons collaborateurs pour être efficace à la tête de la capitale.
«Il doit chercher des bonnes personnes pour mettre en œuvre son projet pour réussir dans la ville de Kinshasa parce que la ville est très salle. Comment assainir la ville de Kinshasa ? Comment remettre la sécurité à Kinshasa parce que la sécurité de la commune de la Gombe n’est pas égale à la sécurité de la commune de Barumbu. La commune de Barumbu, la sécurité n’est pas la même que celle que vous devez mettre en place pour la commune de Masina par exemple chaque commune a ses réalités par rapport à la sécurité et ses besoins», explique Fiston Mbuyamba, habitant de Kinshasa.
Paul Ituku pour sa part pense que le nouveau gouverneur doit tout mettre en œuvre pour renforcer la fiscalité et se doter des moyens de sa politique.
«Il faut instaurer l’impôt que tu as promis pour l’assainissement. Si c’est beaucoup ça peut coûter 2.000 FC par ménage. Dans une parcelle on peut avoir même 5 ou 6 ménages. Si par ménage on paye 2.000 FC, multipliez par le nombre des parcelles qui sont à Kinshasa, la ville ne sera plus jamais sale», pense Paul Ituku, habitant de Kinshasa.
Abel est plutôt optimiste. Il estime que le nouveau gouverneur peut faire mieux que son prédécesseur. Il faut, selon lui, accorder à Daniel Bumba et son adjoint une chance maintenant qu’ils ont accédé à la tête de la capitale.
«On attend le changement parce que, si vous allez partout dans la ville, il y a des choses à aménager. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas en place et aujourd’hui la ville est totalement sale. On a des problèmes de bandits urbains, et je pense qu’avec le nouveau gouverneur qui a un programme très ambitieux, nous avons bien suivi son discours, c’est le ticket gagnant de l’union sacrée. Moi je pense qu’il y aura quelque chose de positif qui va être mis en place dans quelques jours déjà», insiste Abel Yemomima, Habitant de Kinshasa.
Après cette élection des gouverneurs et leurs adjoints, ils attendent d’être investis par le Chef de l’État avant de prendre leurs fonctions dans leurs provinces respectives. Une fois l’euphorie du vote passée, Daniel Bumba devra vite se mettre au travail.
Pour la chaîne nationale algérienne, la Renaissance sportive de Berkane a perdu, sur tapis vert, sa demi-finale de la Coupe de la CAF, contre l’Union sportive de la médina d’Alger. Mais nul n’est dupe: un tel discours est plutôt destiné à la consommation interne. Décryptage.
Alors que la RS Berkane est déclarée victorieuse de la demi-finale de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF) contre l’USM Alger, certains médias en Algérie, à la solde de la junte militaire qui gouverne le pays, ont un avis contraire.
Il en va ainsi de la chaîne nationale algérienne qui affirme que le club algérois est qualifié pour la finale, sur tapis vert, «en attendant que cette décision soit officialisée par l’instance du football africain dans les jours qui viennent».
Voilà que, vraisemblablement optimiste, en étant très déconnectée de la réalité, la présentatrice de ladite la chaîne apporte aux siens la «bonne nouvelle». Elle assène aussi: «c’est à la Fédération algérienne de football de prendre les mesures nécessaires». Sous-entendu: «exiger des sanctions».
Et, last but not least, la respectable présentatrice qui, sans doute, ne faisait que lire ce qui lui a été dicté, enfonce le clou: «les joueurs ne sont pas autorisés à exhiber slogan, image et message à caractère politique ou religieux au vu des règlements relatifs à la gestion des compétitions interclubs».
Ces propos hors propos lèvent toute forme d’ambiguïté, s’il en subsistait encore, sur le fait que le voisin de l’Est, ou plutôt ses gouvernants, ont fait le deuil de la rationalité et de la logique.
D’autant plus que, faut-il le rappeler pour la énième fois, le représentant marocain en Coupe de la CAF arborait son maillot habituel, par ailleurs déjà validé par l’instance suprême du football africain.
Aussi, ce qu’oublie ou feint d’oublier la TV algérienne et ceux qui lui dictent des consignes, est que la CAF avait déjà rendu un premier verdict, s’agissant du match aller, en donnant perdante par 3-0 l’USMA. Il en sera de même pour le match retour.
Sinon, pourquoi les dirigeants algériens se sont précipités à saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS)? A moins qu’ils soient certains de ne pas obtenir gain de cause, leurs messages véhiculés via leurs voix de maitres, s’apparentent à une fuite en avant plutôt qu’une vision rationnelle de la vérité.
Par Khalid Mesfioui