Réadmission de la Rdc à l’AGOA: Afrewatch appelle à l’accroissement et à la diversification des importations vers USA

C’était à travers un atelier organisé ce mardi 14 mai à l’hôtel Memling de Kinshasa que Afrewatch African Ressources Watch (Observatoire Africain des Ressources Naturelles) a tenu à faire la présentation aux parties prenantes des constats , conclusions et recommandations de l’étude sur l’impact de l’AGOA en RDC. Cette présentation qui intervient après que la RDC ait été réadmise à l’AGOA (l’African Growth and opportunities Act) une loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique du 18 mai 2000 qui court jusqu’en 2025 avec possibilité d’extension, dont l’objectif est d’aider les pays d’Afrique subsaharienne à accroître leur accès au marché américain, en franchise des droits de douane et d’entrée dans le respect des exigences et critères d’éligibilité y relatifs, 4 ans après la levée de sa suspension avait pour but de faire un état des lieux sur la mise en œuvre de l’AGOA en RDC , évaluer le rôle de chacune des parties prenantes et les impacts de cette réadmission et aussi les défis à relever par la RDC.

Dans son mot, le directeur exécutif de Afrewatch, une ONG de promotion et de protection des droits humains œuvrant dans le secteur de ressources naturelles, Emmanuel Umpula Nkumba a souligné que cette réadmission, 4 ans après, n’a pas réalisé les résultats reluisant. « La participation et la présence de la RDC dans toutes les activités de l’AGOA au niveau régional et international n’est pas suivie d’initiatives et mesures appropriées, tendant à saisir les opportunités et avantages liés à son éligibilité. Toutefois, l’éligibilité de la RDC à l’AGOA reste un facteur important pour exiger du gouvernement congolais, les efforts permanents dans la surveillance et l’amélioration, de la situation des droits de l’homme dans le pays, du climat des affaires et de la gouvernance économique », a-t-il indiqué.

De son côté, le représentant du ministre de Commerce extérieur Jean-Lucien Bussa empêché, le conseiller Henry Limbaka a précisé que depuis les 4 ans de cette réadmission, malgré les faiblesses constatées, il y a eu aussi des efforts engagés et les points positifs, ce qui permet petit à petit à la RDC de se relancer. ” Nous invitons les opérateurs économiques à pouvoir produire et profiter de tous ces avantages de l’AGOA. Depuis que la RDC était écartée de l’AGOA, rien n’a été fait mais depuis 2021, il y a eu 21 millions de dollars américains d’exportation pour le pays. C’est déjà un bon départ pour permettre au gouvernement de travailler davantage et de pouvoir accompagner les opérateurs économiques dans cette voie », a-t-il fait savoir.

Après avoir accompagné la RDC dans cette lutte pour la réadmission, du côté de la société civile, beaucoup reste encore à faire dans ce domain. C’est ce qu’a dit le révérend docteur Milende Mwenelwata, vice-président de l’Afrique francophone. C’était avant de marteler sur ceci: « Nous travaillons beaucoup pour que la population congolaise puisse bénéficier des avantages de l’AGOA. On a fait un travail impeccable, la nation connaît les efforts que nous avons fournis. Cela nous encourage d’aller de l’avant. Concernant l’impact de cette réadmission, rien n’est encore fait pour la RDC, le cas est général. Presque pour tous les pays de l’Afrique subsaharienne boîtent et se recherchent encore. Le Congo n’a pas eu le résultat probant suite aussi à la situation sécuritaire du pays. On doit engager plus d’efforts pour que la RDC bénéficie des avantages de l’AGOA », a-t-il rapporté.

Après cette étape, les participants composés pour la plupart de membres de la société civile et quelques cadres du ministère de l’Industrie et du Commerce extérieur ont soulevé quelques précautions par rapport à l’impact de l’AGOA sur l’économie congolaise. Les intervenants ont eu les soins de répondre à toutes les questions posées. C’était avant de promettre à l’assistance que cette rencontre ne sera pas la dernière, car une forte sensibilisation doit être faite auprès des opérateurs économiques congolais même ceux qui sont dans les fins fond du pays.

Osée Kalombo




Ouverture de la session inaugurale: Pascal Kinduelo prend les commandes du bureau provisoire au Sénat 

Les choses sont allées si vite à la chambre haute du Parlement après l’organisation de l’élection et la publication des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante.

En effet, après deux jours d’enregistrement de nouveaux sénateurs, le Secrétaire général de la chambre de cette institution, Jean Mukwala, les a convoqués hier pour la session inaugurale ou session extraordinaire de la quatrième législature de la troisième République. Ainsi, quatre points figureront dans l’ordre du jour de cette session. Il s’agit de l’installation du bureau provisoire, la validation des pouvoirs des sénateurs, l’élaboration et l’adoption de règlement intérieur et l’élection et l’installation du bureau définitif du sénat. Et ce, conformément à l’article 114 de la constitution.

Au cours de la séance inaugurale, le bureau provisoire composé du doyen d’âge et de deux benjamins, a été installé. Ainsi, l’homme d’affaire congolais et fondateur de la Banque internationale de crédit (BIC) actuelle First Bank Pascal Kinduelo Lumbu, âgé de 85 ans et le plus âgé de tous les sénateurs et élu de la circonscription électorale de Kongo Central a été désigné Président du bureau provisoire de la chambre haute du parlement. Il est assisté de sénateurs Ivan Kazadi Kankonde ,31 ans et élu de la circonscription électorale de Kinshasa et de sénateur Moïse Epumbu, 30 ans et élu de la circonscription électorale de Tshuapa.

Dans son adresse, le président Pascal Kinduelo, au nom de tous les sénateurs, a remercié le personnel administratif du Sénat pour l’accueil chaleureux à leur égard, ce qui témoigne leur accompagnement dans l’exercice de leur mission. A ses collègues sénateurs, il s’est dit rassuré et convaincu de la qualité, de l’expertise et de la disponibilité de chacun d’eux pour être à la hauteur de ce que le pays attend d’eux. «  La plupart des catégories socio- professionnelle et pas de moindre sont ici. Je suis convaincu que vous donnerez le meilleur de vous-même en vue de l’accomplissement heureux des tâches qui nous attendent et dans le stricte respect du délai constitutionnelle », a-t-il déclaré.

Début des audiences sur les contentieux électoraux à la Cour constitutionnelle

L’ouverture de la session extraordinaire au Sénat a coïncidé avec l’ouverture le même jour des audiences sur les contentieux électoraux à la Cour constitutionnelle. Il s’agit de l’examen des requêtes en contestation des résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante introduites par les candidats malheureux à ce scrutin. Selon l’extrait de rôle de la Cour constitutionnelle, il y a au total 20 affaires à traiter et examinés par la haute Cour. Parmi ces affaires, il y a par exemple le ministre sortant du développement rural, François Rubota qui conteste l’élection de la sénatrice Astrid Bulakali au Sud Kivu, proclamée élue sur la liste de UDPS/ Tshisekedi. Pascal Omana, vice-ministre du plan, proclamé élu au Maniema est contesté par un autre candidat de regroupement AA- UNC de Vital Kamerhe. La Cour constitutionnelle dispose de 60 jours, soit du 8 mai au 6 juillet 2024 pour le traitement des recours en contestation.

Rappelons qu’ils sont au total 84 sénateurs proclamés élus par la Commission électorale nationale indépendante pour cette législature, au terme de l’élection de 29 avril dernier pour 20 provinces. Les 24 autres sénateurs rejoindront les autres après la tenue de l’élection dans les provinces de Kwilu, Ituri, Nord- Kivu, Nord Ubangui, Maï Ndombe et Équateur.

RSK




Bureau définitif de l’Assemblée nationale: Le présidium de l’Union sacrée de la Nation désavoué

L’union sacrée de la nation, cette méga plateforme électorale puis devenue plateforme politique qui a porté Félix Tshisekedi au pouvoir pour son deuxième mandat est en train de traverser la zone de turbulence à cause de l’ouragan qui la secoue au lendemain de la publication de son ticket pour le bureau définitif de l’Assemblée nationale.

Des déclarations et des contestations fusent de partout pour dénoncer la dictature de cet organe de son présidium au sujet de la gestion des ambitions des membres et de la conduite de l’Union sacrée de la nation. Alors que l’on pensait que ces divergences seraient gérées à l’interne sous l’arbitrage de l’Autorité de référence qui est le président de la République, Félix Tshisekedi, malheureusement c’est à la place publique que les «  linges sales » se lavent au sein de cette famille politique qui depuis lors était caractérisée par la discipline de ses sociétaires.

Les frustrations à l’interne , il y en avait , mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est le ticket à présenter au scrutin du bureau définitif de l’Assemblée nationale prévu le samedi 18 mai prochain. En effet, sans se référer aux partis et regroupements politiques conformément à la charte qui la régit, le présidium de l’Union sacrée de la nation composé de Augustin Kabuya de l’UDPS, Modeste Bahati de AFDC-A, Vital Kamerhe de UNC, Christophe Mboso de CRD, Jean-Michel Sama Lukonde de ANB et Jean-Pierre Bemba du MLC, a plutôt imposé son ticket.

Si la candidature de Vital Kamerhe à la présidence du bureau définitif de la chambre basse du parlement et elle de Jean-Claude Tshilumbayi de l’UDPS n’ont pas été sujet à contestation, par contre les autres candidatures ont été rejetées par les sociétaires. Sur les 6 postes à pouvoir au bureau définitif, deux aires géographiques se tapent la part du lion. Il s’agit du grand Équateur qui s’offre deux candidats à savoir Jacques Djoli, élu de la Tshuapa, proposé Candidat rapporteur et Caroline Bemba, petite sœur biologique de Jean-Pierre Bemba, élu de Gemena, proposée candidate questeure adjointe.

Aussi, une province appartenant à l’aire géographique Grand Kivu, le Sud-Kivu, se voit aussi attribuée deux candidats. Il s’agit de Vital Kamerhe, élu de Walungu et proposé Candidat Président et Serge Bahati, fils de Modeste Bahati et élu de Kabare, proposé Candidat questeur de la chambre. Aussi, Christophe Mboso, membre du présidium, président du bureau provisoire et candidat malheureux aux primaires organisées, s’est tapé la candidature au poste de deuxième vice-président alors que politiquement, son regroupement politique ne pèse pas.

Quant aux autres provinces, elles ne sont pas représentées au bureau selon le ticket proposé par le présidium. D’où la contestation totale et l’on a crié à la prise en otage du chef de l’État par le présidium. D’autres sociétaires ont crié au népotisme, au favoritisme et au clientélisme qui le caractérise.

Aller au vote en ordre dispersé

Pour n’avoir pas été consulté et n’avoir pas vu leurs desiderata pris en compte au sujet du ticket de l’Union sacrée de la nation au bureau définitif de l’Assemblée nationale, les sociétaires ont décidé eux aussi de déposer leurs candidatures à tous les postes qui leur reviennent. C’est ainsi que hormis le poste de président, tous les autres postes ont plus d’un candidat.

Par exemple, Ngoy Kasanji a déposé sa candidature au poste de 1er vice-président en concurrence de la candidature de Jean-Claude Tshilumbayi de l’UDPS. Dhédhé Mopasa du regroupement politique de Fifi Masuka, A24 sera candidat questeur où le présidium a placé Serge Bahati. Jacques Djoli candidat rapporteur sera en lice avec plusieurs candidats dont Willy Mishiki. Quant à Christophe Mboso, il sera aux prises avec Antipas Mbusa Nyamuisi,etc .. pour ne citer que ceux-là.

Les députés «  frondeurs » promettent de faire échec et barrer la route au ticket imposé par le présidium lors de scrutin. «  Nous allons leur démontrer que c’est nous qui détenons le vrai pouvoir au sein de l’Union sacrée de la nation. Il sera question d’un véritable vote sanction contre le présidium qui veut nous prendre comme des garçons de course », a lâché un député national.

Pétition contre le présidium de l’Union sacrée

Constitué de 233 membres dits nationalistes, un groupe des députés nationaux a initié une pétition contre le présidium de l’Union sacrée de la nation. A en croire le député national , Willy Mishiki, il est reproché au présidium l’échec dans la gestion de la famille politique du chef de l’État. D’où il exige sa démission immédiate et sans condition pour avoir violé intentionnellement les articles 30, 31 et 32 de la charte de l’Union sacrée de la nation.

«  C’est le congrès composé des présidents des regroupements politiques et partis politiques qui sont appelés à statuer sur les matières importantes sous la direction de la haute autorité. Aucun élu n’a été élu sur la liste de l’Union sacrée. Toute candidature qui serait présentée sous le label de l’Union sacrée sera écartée d’autant plus qu’elle a violé la loi électorale ainsi que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Il est inadmissible qu’une province en guerre comme le Nord-Kivu qui a presque 9% des élus nationaux, ne puisse pas faire partie du bureau définitif de l’Assemblée nationale », a fustigé l’élu de Walikale.

D’autres députés nationaux appellent Christophe Mboso à se déporter de son poste de président du bureau provisoire d’autant plus qu’il est lui-même organisateur de l’élection et candidat à ce scrutin. Il ne peut pas être juge et partie au même moment. Il doit se faire remplacer par le député le plus âgé après Christophe Mboso pour organiser en toute transparence ce scrutin.

Gare à l’implosion de l’Union sacrée de la nation

Censée incarner le renouveau politique, la cohésion nationale selon le vœu de son initiateur, le Président de la République, Félix Tshisekedi, l’Union sacrée de la nation est ainsi mise à rude épreuve et à la croisée de chemin. Les aspirations et les espoirs suscités au lendemain de sa mise en place dans le chef de la population, ont cédéé place à une oligarchie. A voir toutes les contestations suscitées au lendemain de la publication du ticket de l’Union sacrée de la nation au bureau de l’Assemblée nationale, plus d’un observateur averti voit déjà le décor de la rupture planté et on tend vers une rébellion en son sein.

L’Autorité de référence de l’Union sacrée de la nation doit ouvrir l’œil et le bon en battant le rappel des troupes pour calmer les ardeurs des uns et des autres. Il doit se mettre au-dessus de la mêlée. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce qui se passe à l’Assemblée nationale doit servir des leçons au Sénat qui doit aussi dans les jours à venir mettre en place son bureau définitif. Déjà il faut que les sociétaires de “l’Union sacrée s’y penchent pour ne pas revivre le même scénario. Car, Gouverner, c’est prévoir”, dit-on.

RSK

 




Elections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs :  La MOE Regard Citoyen regrette le recul constaté dans la représentativité de la femme

Au milieu, M. Paul Kabeya, Porte-parole de la MOE Regard Citoyen (Ph. d’archives)

Dans un communiqué de presse parvenu au journal “Le Quotidien”, la Mission d’Observation Électorale (MOE) Regard Citoyen informe l’opinion publique nationale et internationale qu’elle a déployé 104 observateurs de long terme, sur toute l’étendue du territoire national. Ils ont observé le déroulement de la campagne électorale, les scrutins. Cette observation se poursuit pour le contentieux des résultats des élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs conformément au cadre légal national et aux instruments régionaux et internationaux qui organisent les élections en RDC.

La MOE Regard Citoyen se réjouit de l’organisation, par la CENI le 29 avril 2024, des élections indirectes dans 20 provinces. Toutefois, elle note, avec regret, que ces scrutins ne seront organisés qu’ultérieurement dans les provinces de l’Equateur, Ituri, Kwilu, Maï-Ndombe, Nord-Kivu et Nord- Ubangi.

La Mission note également que la situation sécuritaire en Ituri et au Nord-Kivu, en état de siège, fait ombrage à l’organisation des élections des Gouverneurs et vice-gouverneurs.

Pour M. Paul Kabeya, Porte-parole de la MOE Regard Citoyen, le vœu le plus cher de Regard Citoyen est de voir la paix et la sécurité, tant attendues, revenir en Ituri et au Nord-Kivu. Regard citoyen présente ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes du camp des déplacés de Mugunga.

Cette déclaration présente le cadre légal des élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs ainsi que les constats préliminaires du déroulement de la campagne électorale, des opérations de vote, du dépouillement et elle formule des recommandations. Regard Citoyen précise donc que la présente déclaration ne porte pas sur le contentieux des résultats en cours et sur lequel il se prononcera ultérieurement.

Du cadre légal des élections des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs

Les élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs sont régies par la Constitution (en ses articles 104, 105, 106 et 198), la loi électorale révisée et ses mesures d’application. La loi électorale, en ses articles 128 à 142, et 158 à 173 organise respectivement les élections des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs. Elle fixe la durée du mandat, détermine la circonscription électorale et la proclamation des résultats. En outre, elle détermine le mode des scrutins, le corps électoral, les conditions d’éligibilité, la déclaration des candidatures et le déroulement de la campagne électorale.

La MOE Regard Citoyen a observé que les activités de campagne électorale se sont déroulées conformément au cadre légal. Toutefois, elle a constaté une campagne électorale précoce dans toutes les provinces et surtout dans la ville province de Kinshasa. En effet, certains candidats sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs ainsi que certaines formations politiques n’ont pas attendu le 25 avril 2024, date du début de campagne, pour poser leurs affiches, organiser des caravanes motorisées ou des meetings. La Mission fustige, par rapport à la campagne précoce, l’attitude de l’autorité compétente en la matière, en l’occurrence le CSAC.

Les observateurs de la Mission ont renseigné 90% d’activités de campagne électorale qui ont porté sur les caravanes mobiles, les points de presse et les meetings. Ils ont aussi observé qu’au cours de cette période, la majorité des candidats sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs ont présenté aux députés provinciaux, dans une ambiance généralement conviviale, leurs programmes. Ils ont tous mis l’emphase sur les offres politiques notamment : la construction des infrastructures « routes et hôpitaux », la création des emplois et la réduction de la pauvreté dans les provinces, la sécurité mise en mal par les kuluna, le chômage des jeunes, la vie chère.

La mission constate avec grande satisfaction que 99% des rapports des activités de campagne observées ne font pas mention des discours de haine, des propos diffamatoires ou injurieux. Ces rapports informent que les activités de campagne ont été pacifiques et encadrées par les forces de sécurité.

Par rapport au caractère pacifique des activités de campagne, Regard Citoyen a noté les efforts de la CENI pour éradiquer, de la campagne électorale des élections indirectes, les discours de haine, les propos injurieux ou diffamatoires susceptibles d’inciter au mépris envers les tiers, à la haine, au racisme, au tribalisme ou à tout autre fait répréhensible par les lois de la République. La Mission se réjouit de cette sensibilisation faite par la Centrale électorale afin de moraliser et de pacifier les activités de campagne. Cependant, les observateurs de la Mission ont noté l’utilisation des ressources de l’Etat dans 2% des activités de campagne observées.

La MOE Regard Citoyen observe avec regret un recul de la représentativité de la femme candidate aux élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs.

De l’observation du jour des scrutins

Les rapports des observateurs de la Mission précisent que l’environnement des lieux de vote était calme dans 83% des bureaux de vote observés. Les tensions entre partisans à l’extérieur des bureaux de vote étaient observées dans 10% des cas. De plus, la présence du personnel chargé de la sécurité était discrète dans 90% des cas et envahissante dans 10% des lieux de vote observés.

La Mission a noté que les observateurs et les témoins ont été autorisés à faire leur travail dans 91% des bureaux de vote. Tous les bureaux de vote étaient équipés des matériels de vote avant le début des scrutins.

Regard Citoyen se réjouit du fait que les rapports des observateurs affirment que les observateurs à l’intérieur des bureaux de vote étaient en mesure d’accomplir leur mission; les députés étaient tenus de présenter une pièce d’identité; les président des bureaux de vote et les électeurs se sont assurés que les urnes sont vides et scellées; les électeurs présents et inscrits avaient tous votés.

Regard Citoyen note dans 100% de cas que les bureaux de vote étaient aménagés de façon à faciliter le dépouillement des bulletins et son observation ; le nombre de bulletins était égal au nombre d’électeurs inscrits ayant effectivement voté ; les scellés des urnes ont été jugés adéquats et que leurs numéros ont été vérifiés ; le dépouillement s’est déroulé sans aucune ingérence et conformément aux procédures ; les procès-verbaux ont été rédigés et signés par les membres du bureau de vote à la fin du dépouillement.

Toutefois, la Mission constate que, contrairement aux procédures les résultats n’ont pas été affichés à l’attention du public dans 30% des bureaux de vote observés; tous les témoins des candidats ou des formations politiques n’ont pas reçu une copie du procès-verbal.

 

Recommandations

Au regard de tout ce qui précède, la MOE Regard Citoyen recommande au Gouvernement de mettre tout en œuvre pour que la paix revienne dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour faciliter l’organisation des élections.

Pour sa part, le Parlement doit inscrire à l’ordre du jour de cette législature la question de la réforme de la loi électorale sur les cumuls aux postes électifs, la problématique de la suppléance et le mode des scrutins des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs.

La Commission électorale nationale indépendante est appelée à continuer avec la sensibilisation et la moralisation des députés provinciaux afin de contribuer à l’éradication de la culture de la corruption aux élections des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs.

De son côté, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, de veiller au respect, par les candidats et les formations politiques, de la période consacrée aux activités de campagne par le calendrier électoral afin de garantir l’équité entre les candidats aux élections des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs.

Les Cours d’appel devront dire le droit pour rétablir la vérité des urnes tout au long du contentieux des résultats des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs. Les partis politiques ne sont pas en reste. Ils doivent aligner les candidatures des femmes aux élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs pour augmenter la chance des femmes candidates d’être élues.

Concernant les députés provinciaux, ils doivent faire toujours preuve du sens de responsabilité, d’intégrité et de représenter avec dignité les intérêts du peuple congolais afin de contribuer à la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit en RDC ;

La société civile, de se mobiliser pour obtenir des reformes du cadre juridique des élections des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs. Pendant que la population est appelée à être vigilante et de se mobiliser contre la culture de corruption des grands électeurs qui ternit de plus en plus l’image des élections des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs.




Union sacrée: coquille égoïste

Ça tire désormais à balles réelles. Ça suffoque. Ça bouillonne et ça marmotte au sein de l’Union Sacrée, la plate-forme au pouvoir. Le pouvoir politique tant envié en République Démocratique du Congo par une caste de personnages ayant relégué les valeurs cardinales au dernier plan. Des personnages loufoques, friands de carcans égoïstes et qui ont pris tout un pays en otage. Le pays qu’ils disent leur appartenir. Eux seuls.
C’est pourquoi, l’opinion ne veut plus retenir son souffle. Elle est ivre de rage de constater que pour leurs intérêts égoïstes, les sociétaires de l’Union dite sacrée de la Nation se flinguent au grand jour. Leur prédilection : la ruée vers le bureau de l’Assemblée nationale. Ils se bataillent pour y faire partie. La gâchette va se déclencher sous peu; question de quelques jours.
Donnant hier l’impression d’être soudée, l’Union Sacrée de la Nation est aujourd’hui au bord du gouffre. Si l’on y prend garde, elle sera au fond à jamais. La gestion des ambitions est désormais étalée au grand jour. Tout monde veut voir «  son homme haut perché ». Raison pour laquelle les choses tirent en longueur pour l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale. A défaut d’être retenu au gouvernement, on bataille avec népotisme pour y faire partie.
Pendant ce temps, le gouvernement Suminwa Tuluka se retrouve au stade embryonnaire. Désignée Première ministre depuis le 1er avril 2024, elle tourne les pouces, se contentant de consultations interminables et inouïes. Son gouvernement se fait toujours attendre puisqu’il faut d’abord régler la question du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Plus de 100 jours après la prestation de serment du Chef de l’Etat, le pays tourne au ralenti par la volonté de cette Union dite sacrée. Une coquille vide qui vient de prouver à la face du monde qu’il s’agit de ses intérêts, des intérêts rogomistes et égoïstes de ses membres. Le peuple, la populace, on s’en fout. Elle peut brailler comme elle l’entend. Le ventre d’abord. C’est ce qui compte pour tous ceux qui disent aujourd’hui soutenir «  la vision du Chef de l’Etat ».
Mais, lorsque vous leur posez la question de savoir le résumé de cette vision, ils balbutient dans une langue proche du français.
Dommage pour ce Pays !
Willy Kilapi




L’intersyndicale du FPI dénonce la tentative de la famille Kengo de s’emparer de la concession ex-Manoah

‘intersyndicale du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), composée de l’Union des travailleurs du Congo, UNTC, de la Confédération syndicale du Congo CSC et de la Confédération Démocratique du Travail CDT, se dit “profondément préoccupée et choquée” d’apprendre que la famille Kengo a engagé des actions en justice pour exproprier la concession ex-Manoah, propriété du FPI.

Selon la déclaration de l’intersyndicale

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, le FPI est le propriétaire légitime de cette concession de 20 hectares située dans la commune de N’Sele à Kinshasa. Le FPI en est devenu propriétaire il y a plus de 10 ans après l’avoir acquise en dotation auprès de la société Manoah. “Le Fonds dispose des titres de propriété obtenus en bonne et due forme en 2019”, a insisté la même source.

“À ce jour, l’Intersyndicale du FPI est surprise et choquée d’apprendre que la famille KENGO a engagé des actions judiciaires et obtenu des jugements à l’insu du FPI pour prendre cette concession en sa faveur et priver ainsi les membres du personnel de cet Établissement Public de la jouissance de leur bien”, dénonce la déclaration.

Malgré la réinstallation du FPI dans la concession ordonnée par l’Inspecteur Général des services judiciaires et pénitentiaires le 8 avril 2024, cette décision peine à être mise en exécution en raison de “nombreuses pesanteurs et interventions de certaines autorités politico-judiciaire et policières”.

L’intersyndicale condamne fermement ces actions de la famille Kengo et appelle les autorités compétentes à faire respecter la loi et à réhabiliter le FPI dans ses droits. Elle s’engage à mener “toute action nécessaire” pour que le personnel du Fonds puisse à nouveau jouir de cette concession.

Ci-dessous la déclaration de l’intersyndicale du Fonds de Promotion de l’Industrie :

 

DECLARATION DE L’INTERSYNDICALE DU FONDS DE PROMOTION DE L’INDUSTRIE AU SUJET DE LA CONCESSION Ex-MANOAH 

L’Intersyndicale du FPI constituée des Syndicats Union Nationale des Travailleurs du Congo – UNTC -, Confédération Syndicale du Congo – CSC – et la Confédération Démocratique du Travail – CDT, est profondément préoccupée et choquée d’apprendre les démarches de la famille KENGO tendant à ravir la concession Ex- MANOAH, propriété du FPI.

En effet, le FPI est propriétaire de la concession Ex-MANOAH ayant une superficie de 20 hectares, située dans la commune de la N’SELE dans la Ville-Province de Kinshasa, suivant le Certificat d’enregistrement volume A/N 41/Folio 171 du 07/05/2019 et l’Arrêté Ministériel N° 653/CAB/MIN.AFF.FONC/2019 du 20/07/2019. Cette concession a été acquise en dation depuis plus de 10 ans auprès de la Société MANOAH.

Disposant de son titre de propriété obtenu en bonne et due forme, le FPI a lancé un projet des logements sociaux en faveur de ses agents et cadres.

L’Intersyndicale est désagréablement surprise d’apprendre que la famille KENGO a engagé des actions judiciaires et obtenu des jugements à l’insu du FPI pour s’emparer de cette concession et priver le personnel de cet Etablissement Public de la jouissance de sa propriété.

Dès que le FPI a appris l’existence des décisions judiciaires l’ayant déguerpi arbitrairement de cette concession, il a sollicité et obtenu sa réinstallation auprès de l’Inspecteur Général des Services judiciaires et Pénitentiaires en date du 08/04/2024. Mais la décision de l’Inspecteur Général des Services Judiciaires peine à être exécutée à cause de nombreuses pesanteurs et interventions de certaines autorités politico-judiciaires, militaires et policières de notre pays.

L’Intersyndicale du FPI condamne fermement ces actions engagées par la famille KENGO à son insu car il dispose de son titre de propriété depuis 2019 ; lequel titre reste inattaquable à ce jour. L’Intersyndicale invite les autorités compétentes à faire respecter la loi en vue de réhabiliter le FPI dans ses droits, c’est-àdire, le réinstaller dans sa concession.

L’Intersyndicale du FPI s’engage à défendre les intérêts de ses membres en menant toute action nécessaire en vue de les rétablir dans leurs droits.

 

Plusieurs actions sont prévues pour cela.

 

Ainsi, fait à Kinshasa, le 14 mai 2024

POUR L’INTERSYNDICALE DU FPI,

Le Président

Thierry

Bruno MANGALA ZIMBWA




Au regard de la crise au sein de l’Union sacrée: L’ANCL de Jules Bavon Muamba appelle le chef de l’État à travailler avec sa propre classe politique

C’est un coup de gueule du président de l’Alliance pour la nouvelle classe politique (ANCL) qui a refusé de se taire face à la crise qui sévit au sein de l’Union sacrée de la nation où les sociétaires de cette plateforme qui soutient le chef de l’État, Félix Tshisekedi sont en désaccord avec les membres de son présidium. Au cœur de ce discorde, la désignation de manière unilatérale du ticket pour l’élection des membres du bureau définitif de l’Assemblée nationale.

Sans user de la langue du bois et aller par le dos de la cuillère, Jules Bavon Muamba a d’emblée fustigé le processus qui a abouti à la désignation de ce ticket qui est aujourd’hui la pomme de discorde au sein de la famille politique, à savoir une démarche teintée de mépris et d’arrogance sans consulter les autres sociétaires de l’Union sacrée de la nation qui dans leurs actifs drainent derrière eux plusieurs députés nationaux , des sénateurs et unilatéralement ont décidé sur la tête de 100 millions des Congolais et de la manière la plus méprisable.

«  Nous remarquons dans cette démarche, du népotisme, de clientélisme et du favoritisme où clairement ça saute aux yeux que l’on se sert d’abord”, a dénoncé Jules Bavon Muamba. Selon lui, Mboso, Kamerhe, Bemba, Sama Lukonde, Bahati qui ont déjà pris Félix Tshisekedi en otage se sont désormais décidés de sacrifier son quinquennat, le dernier constitutionnellement. Et pourtant, ils devraient contribuer à l’amélioration de son bilan.

Cet allié de première heure de Félix Tshisekedi depuis le rassemblement regrette par le fait que la République démocratique du Congo qui regorge beaucoup d’intelligences malheureusement son peuple est en train d’assister à un système où certaines personnalités pensent qu’ils sont des héritiers de la RDC . Voilà pourquoi, Jules Bavon Muamba demande à Félix Tshisekedi en sa qualité d’Autorité de référence de l’Union sacrée et garant de bon fonctionnement des institutions de s’investir rapidement pour mettre de l’ordre au sein de l’Union sacrée de la nation.

Appel à travailler avec sa propre classe politique

A l’instar des autres sociétaires de l’Union sacrée de la nation, le président national de l’Alliance pour la nouvelle classe politique qualifie le ticket imposé par le présidium de toxique et de complot contre la République. Ainsi, tout en prenant le président de la République au mot lors de son discours d’investiture de son deuxième mandat, a savoir: ” Ne plus recommencer les erreurs du passé”. A cet effet, Jules Bavon Muamba l’encourage à travailler avec sa propre classe politique afin de lui permettre d’améliorer la gestion du pays.

«  Félix Tshisekedi travaille avec les personnalités qui ont été à côté de feu le Maréchal Mobutu, feu Mzee Laurent Désiré Kabila, et Joseph Kabila au moment où nous avions cru avec nos partis politiques , nous sommes allés nous allier avec l’UDPS et le Rassemblement de feu papa Étienne Tshisekedi. Nous avions cru en l’UDPS, nous sommes les disciples idéologiques de Félix Tshisekedi. Nous sommes beaucoup de partis politiques soumis à un silence parce qu’il est pris en otage par les Kabilistes.

Et voilà il y a des acteurs politiques menauposés qui méritent la retraite politique qui sont en train de l’induire en erreur parce qu’ils cherchent à améliorer leurs richesses à léguer à leurs familles”, a-t-il renchérit. Il n’a pas manqué de dénoncer le fait que Jean-Michel Sama Lukonde, un des membres du présidium se soit déjà autoproclamé candidat président du Sénat. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Jules Bavon Muamba craint que ce spectacle désolant se répète au Sénat si l’affaire n’est pas bien gérée

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RSK




La gestion politique d’un programme de gouvernement : Les ministres, les partis et la rationalité programmatique   (Extrait du livre La Gestion Politique du Programme de Gouvernement. Tome II, US-AFRICA LEADERSHIP AND GOVERNMENT ACADEMY ‘USALGA’, 2017)

Le leader politique élu président de la République, désigné premier ministre, élu gouverneur, ou nommé ministre, est appelé à faire très attention aux facteurs inhibiteurs d’une intelligente et innovante conception d’un programme de gouvernement au plan national ou provincial. Il est important de souligner que de tous ces facteurs qui minent l’élaboration ingénieuse et non techno-mécanique ou folklorique, d’un programme de gouvernement en amont, l’intensité des pressions politiques dans la distribution des postes de l’État est l’un des plus déroutants. Ces pressions sont tellement intenses qu’elles désorientent souvent le leader politique gouvernant. Parfois, elles sont assorties de menaces à peine voilées. Il arrive même que les politiciens qui exercent ces pressions sur le leader politique gouvernant entré en fonction insistent sur le fait que la nomination de tel acteur politique à la tête de tel ou tel autre service de sécurité lui assurera la protection ou non. C’est surtout en ce qui concerne les nominations dans la police, les services de renseignements et l’armée que les pressions portent des risques sécuritaires. Les groupes tribaux peuvent argumenter qu’il est stratégique de confier la défense nationale à tel général, ou le service de renseignements à tel ancien colonel de sa tribu ou de sa région pour être sûr de sa sécurité. Il est périlleux de nommer des personnes aux fonctions publiques dans la précipitation sans avoir à l’esprit la rationalité du programme de gouvernement. Comme examiné dans le septième chapitre, la sécurité est une dimension vitale de la responsabilité gouvernementale. Dans la précipitation et sous la pression, on peut placer aux fonctions stratégiques des individus qui vont plomber la performance du gouvernement ou le déstabiliser.

Dans le climat politique qui suit la mise en place du gouvernement, le leader politique gouvernant qui n’est pas conscient de ses responsabilités, risque de concentrer toute son attention et ses ressources intellectuelles aux pressions politiciennes. Inéluctablement, il va négliger la conception du programme de gouvernement en confiant toute la responsabilité de sa conception aux conseillers et autres techniciens. Lorsque l’élaboration est terminée, on lui présente un document fini dont « il prend connaissance » de manière lapidaire. Ensuite, les députés de la majorité ayant déjà été «travaillés et motivés », voire certains menacés par les chefs des partis, posent des questions lapidaires. La validation du programme à l’Assemblée nationale ou à l’Assemblée provinciale apparaît donc comme une simple formalité.

Cette pratique porte un danger extrêmement grave. En effet, le programme n’ayant pas ses racines dans l’esprit et la conscience du leader politique, ses logiques et son exécution souffriront de certains aléas. Il est probable que le leader politique n’ait pas de la passion dans l’exécution d’un programme qui n’émane pas de son intellect. L’absence de volonté et d’énergie mentale dans la motivation et la mobilisation des collaborateurs et des citoyens, dans l’exécution du programme, est souvent remarquable dans ce cas de figure.

2.1. Le parti politique comme source des premiers référents d’un programme de gouvernement

Le caractère éminemment politique du programme de gouvernement a été abondamment souligné dans le chapitre précédent. Sur cette base, il est logique, voire indispensable, que son premier cadre référentiel, sa source d’orientation, pour la conception, l’exécution et surtout l’évaluation, soit le parti politique dont le leader politique gouvernant est cadre. L’une des causes essentielles de l’incapacité des gouvernements africains à impulser les mutations remarquables de leurs sociétés est que les programmes de gouvernement sont dépourvus des racines dans les partis. Pourtant, sur le plan politique et social, ce sont les partis qui sont les sources des projets de société. Et les projets de société, comme l’indique le nom, sont des modèles, des images, des maquettes conceptuelles de ce que la société est censée devenir !

Il convient d’observer, à ce sujet, que même dans les entités décentralisées comme les provinces, les régions, les villes, voire les communes et arrondissements, les partis y opérant peuvent, tout en se référant au macro-projet de société, avoir des sous-projets de société pour lesdites entités décentralisées. C’est-à-dire que les membres dudit parti dans l’entité décentralisée captent ses problèmes majeurs et proposent des solutions adéquates propres au contexte spécifique. De telle sorte que lorsque le parti remporte la majorité de sièges à l’Assemblée provinciale ou dans le Parlement de l’État fédéré, ou dans un conseil municipal, le leader élu gouverneur ou maire et son équipe exécutive puisent dans le sous-projet de société ou dans la vision provinciale dudit parti. Même dans le cas d’un gouvernement de coalition, le parti détenteur du plus grand nombre de sièges est celui dont les éléments du projet de société vont servir de cadre référentiel de base.

À ce niveau, une attention particulière est accordée au parti politique comme creuset de formatage «gouvernologique» de ses membres et cadres, futurs leaders gouvernementaux. Ensuite, un accent sera mis sur l’idéologie comme prisme référentiel et sur le projet de société comme modèle d’inspiration du programme de gouvernement.

2.1.1. Le parti politique comme creuset de la formation gouvernologique

Il convient de souligner que le parti politique moderne est, de manière générale, un organe de recrutement et de formation du personnel politique de l’État (de la province ou de l’État fédéré). Ceci est d’autant plus vrai qu’en principe, les hommes et les femmes qui gèrent l’État, les régions, les provinces, et même les communes (arrondissements) proviennent généralement des partis politiques. Donc, il est à la fois logique et conforme aux principes des organisations sociopolitiques modernes que ces partis préparent leurs membres et surtout leurs cadres avec des connaissances et des éléments de la pratique du gouvernement (voire à l’opérationnalité efficiente au Parlement).

Dans le cadre de cette section, un accent particulier est placé sur l’ensemble de connaissances et d’informations que les cadres et membres des partis politiques sont censés acquérir sur le fonctionnement concret des institutions de l’État et sur les grands dossiers d’État ou de la province. Il s’agit, par exemple, des dossiers sur la construction des routes, la problématique de tel aéroport ou la construction de tel chemin de fer, le dossier épineux de telle concession minière, l’achat des hélicoptères de combat pour l’armée, etc. Dans les pays avancés, les partis politiques produisent des documents de réflexion et de position (policy papers) sur les grands dossiers de l’État, de la province, de la ville ou de la commune. Ce sont ces positions sur les grands problèmes assaillant la nation ou la province, qui définissent les choix des politiques publiques de différents partis politiques. Elles servent aussi des matières premières pour le programme de gouvernement. En Afrique australe, en particulier, les partis politiques tiennent des conférences annuelles sur les politiques publiques. Ces assises permettent de revoir les politiques existantes et aussi de concevoir les nouvelles positions sur les problèmes émergeants.

De même, ces éléments servent aussi de paramètres d’orientation dans l’exécution et l’évaluation du programme de gouvernement, comme on l’explicitera dans les chapitres y relatifs. Mais, il est nécessaire de relever déjà qu’autant le parti forme les cadres, autant les cadres qui sont au gouvernement informent et forment leurs camarades du parti. Un haut cadre du parti devenu gouverneur, par exemple, met en œuvre un programme et parvient à acquérir une certaine expérience. Celle-ci lui donne une nouvelle perspective sur les problèmes de la société. Il a donc le devoir de transférer ces connaissances à ses camarades au parti. Cela va constituer une richesse gouvernologique du parti. C’est pourquoi les partis politiques modernes ont des départements de la formation politique, de la recherche et des publications. Ils encouragent la réflexion et les analyses écrites de leurs membres sur les politiques publiques et les grands dossiers de l’État.

Les référents idéologiques, le projet de société et la vision du programme de gouvernement

Un politicien moderne a une souscription idéologique qui définit son identité politique. Elle détermine aussi son intellectualité. Il convient de noter, à cet égard, que l’idéologie dans la société contemporaine s’est en quelque sorte libérée de son ancien entendement dogmatique. Elle est devenue un système d’idées logiques (idéo-logiques) relatives à la conception de l’homme, du monde, de la société, de l’État/gouvernement, de l’économie, de l’armée, etc. L’idéologie est devenue en fait une grille interprétative des problèmes fondamentaux de la société et de ses solutions. Dans certains pays, l’idéologie au sens d’un système d’idées transcende les partis politiques ; elle est devenue l’instrument d’un mouvement intellectuel. À telle enseigne que même les académiciens, les pasteurs et les prêtres, les ingénieurs civils, les avocats, les officiers de l’armée, ont des persuasions idéologiques, sans nécessairement être membres des partis politiques. Ainsi l’identité idéologique détermine-t-elle les positions intellectuelles sur les problèmes concrets. À titre d’illustration, si un professeur d’université soutient l’homosexualité, on l’identifie comme étant un intellectuel de gauche (socialiste en France, libéral aux USA). Si un acteur est contre l’avortement, on l’identifie comme un artiste de la droite (conservateur aux USA et en Grande Bretagne).

Quant au projet de société, il est le document de base d’un parti politique. Il renferme la souscription aux valeurs et principes, précise l’identité idéologique, formule la thèse du parti sur les problèmes clés d’un pays. Bien plus, ce support propose une ambition générale à un pays ou une province dans chaque secteur, et projette les actions qu’il convient d’entreprendre pour réaliser ces ambitions. Même dans les pays où est pratiqué le régime présidentiel classique (Nigeria, Ghana, par exemple), c’est la vision du parti qui oriente les thèmes des campagnes électorales. Ses messages et promesses vont aussi orienter la composition du programme de gouvernement. Il est donc conforme à l’impératif politologique que le cadre qui a en charge un gouvernement se réfère à l’idéologie et au projet de société de son parti. Ce support offre des axes orientant la démarche de la composition du programme de gouvernement. Un double avantage y est attaché.

D’abord, sur le plan purement politologique, en exploitant le projet de société et en puisant dans l’idéologie du parti, le leader politique gouvernant élimine les tensions et contradictions qui peuvent émerger entre son action gouvernementale et sa famille politique. Sur ce même registre, une telle conformité porte des bénéfices électoraux pour le parti et ses membres. Elle assure la probabilité d’une longue emprise du parti sur le pouvoir.

Secundo, sur le plan technique, un tel recours à l’idéologie, au projet de société du parti, à ses documents de base ainsi qu’à sa banque des données, facilite la rédaction du programme de gouvernement. Dans certains partis politiques avancés comme l’ANC, le Chama cha Mapinduzi, et le SWAPO, par exemple, les axes stratégiques de gouvernement sont déjà conçus tant pour l’État que pour chaque province. Les organes attitrés y travaillent en permanence. Dans d’autres pays africains, c’est lorsqu’un candidat est élu président, nommé premier ministre ou élu gouverneur que des équipes sont montées de toutes pièces et les recherches commencent pour composer le programme de gouvernement, sans référents ou repères fondamentaux du parti. Pour éviter les aléas constatés dans la confection des programmes de gouvernement en l’absence des données préalables au niveau du parti, la prescription ci-après est importante.

Conseils pratiques :

 

Même avec des moyens modestes, les partis politiques peuvent mettre sur pied des systèmes de formation des membres sur la gouvernologie nationale ou provinciale, la connaissance des axes majeurs de l’idéologie et du projet de société ;

Les partis politiques peuvent créer des cellules de recherche et développement (R&D) capable de produire des textes valides sur les dossiers et problèmes clés de l’État ou des provinces, ainsi que la formation des membres sur le fonctionnement et les pratiques gouvernementales du pays ou de la province;

Les partis politiques peuvent également encourager les cadres opérant dans les institutions, et particulièrement au gouvernement, de partager leurs expériences avec leurs camarades et surtout avec les jeunes.

Ces conseils permettent aux partis politiques de jouer le rôle des organisations politiques modernes qui sont les foyers de formation politique et gouvernologique de leurs membres. De ce fait, ils contribuent, en amont, à la préparation et à l’équipement du personnel politique du pays ou de la province, aux fonctions gouvernementales. Beaucoup de problèmes que l’on observe en Afrique au plan gouvernemental et aussi les conflits que l’on déplore, sont souvent causés par des cadres non-formés sur le plan de la praxis gouvernementale. Ils sont hissés aux commandes de l’État et se débrouillent, ou se font manipuler par les fonctionnaires et experts des ministères. Ceux-ci, et on l’ignore souvent, connaissent mieux les manœuvres et stratagèmes des dossiers et projets des ministères, ainsi que les profits y attachés.

Lorsqu’un leader politique ignorant arrive à la tête d’un gouvernement ou d’un ministère, sans connaissances préalables (même élémentaires) des dossiers et des projets en cours ou en pipeline, et sans orientation politique de son parti pour ce secteur, il est vite récupéré et formaté par le carcan bureaucratique et technocratique pour d’autres agendas. Ceux-ci peuvent être contraires au bien-être de la population, voire aux orientations politiques de son parti.

Imhotep Kabasu Babu Katulondi.

Libre-penseur, écrivain, politologue et initiateur de l’AGORA DES GARDIENS INTELLECTUELS DE LA REPUBLIQUE « AGIR NEW CONGO »




Radès accueille la première partie de la double confrontation entre Espérance et Al Ahly ce samedi soir 

L’Espérance Sportive de Tunis reçoit Al Ahly SC, tenant du titre, à l’occasion de la manche aller de la finale de la Ligue des Champions CAF TotalEnergies, chez elle, à Radès.

La rencontre est prévue au Stade Olympique de Radès à 20h00 heure locale (19h00 GMT) avant le match retour programmé le samedi 25 mai au Caire.

Champions d’Afrique en titre, les Égyptiens visent un 12e sacre. De son côté, l’Espérance Sportive de Tunis est déterminée à mettre un terme à cinq ans de disette sans le moindre titre continental et espère décrocher sa quatrième Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies.

Alors que le football africain captive l’attention mondiale, la finale qui devrait être suivie par des millions de téléspectateurs à travers le monde sera disputée par deux des quatre clubs africains appelés à participer au Mundial de Clubes FIFA 25™ (la nouvelle formule de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2025™) aux États-Unis.

Le choc entre deux cadors du football africain devrait attirer des millions de téléspectateurs du monde entier et, par conséquent, la CAF met tout en œuvre pour offrir la meilleure technologie de diffusion pour une retransmission en direct et en haute définition.

Avant la finale, les fans pourront suivre les coulisses de cette rencontre via les plateformes numériques de la CAF grâce à l’hashtag : #TotalEnergiesCAFCL.

La finale de la Ligue des Champions CAF TotalEnergies 2024

Samedi, 18 mai 2024 | Tunis

19h00 GMT | Espérance Sportive de Tunis – Al Ahly SC

Samedi, 25 mai 2024 | Le Caire

17h00 GMT | Al Ahly SC – Espérance Sportive de Tunis




Les gardiens Memmiche et Shobeir sous les feux de la rampe avant la finale de la Ligue des Champions CAF 

Protagonistes de la montée en puissance de leurs deux équipes, Al Ahly et l’Espérance de Tunis, finalistes de la Ligue des Champions CAF TotalEnergies, les deux portiers Amanallah Memmiche et Mostafa Shobeir ont prouvé qu’on pouvait compter sur eux.

Pour Amanallah Memmiche, 20 ans, de l’Espérance, et Mostafa Shobeir, 24 ans, d’Al Ahly, la finale aller-retour représente une grande étape de leur carrière respective. En effet, les deux jeunes gardiens ont montré qu’ils n’avaient rien à envier à leurs illustres aînés.

Pour sa deuxième saison avec Tunis, Memmiche, a déjà inscrit son nom dans le folklore du club, jouant un rôle essentiel dans la quête d’un cinquième titre en Ligue des Champions. Ses performances ont été tout à fait remarquables, l’Espérance ayant réussi à garder sa cage inviolée neuf fois de suite depuis sa dernière défaite en décembre.

« L’Espérance a une défense bien organisée et elle est capable d’étouffer l’attaque d’Al Ahly », déclarait un supporter de l’Espérance lorsque son club s’est qualifié pour la finale de cette année. « En dix matches depuis la phase de poules, nous avons réussi à garder neuf buts inviolés grâce à Memmiche, qui a réalisé des arrêts spectaculaires.

De l’autre côté du terrain, Shobeir s’est révélé tout aussi redoutable,en remplaçant avec brio le capitaine d’Al Ahly Mohamed El Shenawy, blessé. Le jeune Égyptien a réalisé six matches consécutifs sans encaisser de but en Ligue des Champions, confirmant ainsi qu’il est le digne héritier de son père Ahmed Shobeir.

« Mostafa Shobeir a été excellent lors de nos matches et s’est distingué jusqu’à présent dans cette compétition », s’est félicité l’entraîneur suisse d’Al Ahly, Marcel Koller. Les performances de Shobeir ne sont pas passées inaperçues aux yeux de l’intéressé, qui garde les pieds sur terre malgré les éloges croissants dont il fait l’objet.

« Mon père m’envoie un mot avant les matches “amuse-toi”, afin de me motiver à être performant », a-t-il révélé. « J’espère poursuivre l’héritage de mon père, Ahmed Shobeir, sur le terrain. Je comprends que certaines personnes me complimentent parfois, mais je cherche à répondre sur le terrain ».

Memmiche et Shobeir font preuve d’une maturité et d’une constance qui démentent leur jeune âge. Leurs contributions ont été déterminantes dans les parcours respectifs de l’Espérance et d’Al Ahly jusqu’en finale.

Les enjeux étant les plus élevés et les réputations en jeu, le décor est planté pour que Memmiche et Shobeir élèvent leurs réputations naissantes vers de nouveaux sommets. Dans une finale riche en rebondissements, leur duel personnel pourrait s’avérer déterminant.

Amanallah Memmiche – Espérance Sportive de Tunis

Date de naissance : 20 avril 2004

Âge : 20 ans

Citoyenneté : Tunisie

Taille : 1,91 m

Mostafa Shobeir – Al Ahly SC

Date de naissance : 17 mars 2000

Âge : 24 ans

Citoyenneté : Égypte

Taille : 1,85 m