Dissensions à l’USN: Tshisekedi sonne le glas et convoque tous les députés nationaux ainsi que les chefs des regroupements politiques 

Alors que les sociétaires de l’union sacrée étalent leur division en public, Félix Tshisekedi, haute autorité politique de cette plateforme recevra ce vendredi 17 Mai, les députés nationaux ainsi que les chefs des regroupements politiques de l’union sacrée à la veille du vote du bureau définitif de l’Assemblée nationale.

 

Annonce faite dans un communiqué publié dans la soirée du jeudi 16 Mai par le secrétariat permanent de cette plateforme au pouvoir.

 

“Le Secrétariat Permanent porte à la connaissance de ses membres que Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, haute autorité politique de l’Union Sacrée de la Nation (USN), Président de la République, Chef de l’État, recevra les Députés nationaux et les Chefs des regroupements (pas partis) politiques membres de l’USN ce vendredi 17 mai 2024. La présence de toutes et de tous est de rigueur” a écrit le Secrétaire Permanent de l’union sacrée André MBATA.

 

Notons qu’une crise à peine voilée a été déclenchée après la présentation du ticket par le présidium de l’union sacrée pour les postes du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Certains regroupements et députés nationaux avaient entre autre, dénoncé le “népotisme” dans le chef de quelques membres du présidium qui avaient optés pour la désignation de leur fils et sœur à différents postes.

 

Loup solitaire




Les Nande présentent au Chef de l’État la situation critique de l’Est du pays

Le Président Tshisekedi s’est entretenu, samedi à la Cité de l’Union Africaine, avec une délégation des chefs coutumiers, leaders religieux et opérateurs économiques de la communauté Nande, ressortissants de la province du Nord-Kivu.

La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), le bombardement du camp des déplacés de Mugunga à Goma et la question socio-humanitaire pour indemniser les victimes étaient au centre des échanges.

” Nous sommes venus présenter au Chef de l’État la situation critique que nous traversons dans l’Est, plus particulièrement au Nord-Kivu, caractérisée par des massacres, des viols, des kidnappings, etc.”, a révélé Mgr Mohindo Isesomo, évêque du diocèse anglican du Nord-Kivu.

« Le Président Tshisekedi rassure qu’il est avec nous et continue de mener des démarches pour que la paix revienne dans notre entité. Il a promis de décréter une journée spéciale pour commémorer les victimes de l’Est en général et du Nord-Kivu en particulier », a-t-il rajouté.




Kasumbalesa : Présentation des conclusions de deux études de perception et de profilage économique

L’objectif de l’Etude de perception de la population était celui d’augmenter la compréhension des parties prenantes de la ville frontalière de Kasumbalesa sur la manière dont leurs performances et services sont perçus par la population ; Éclairer les stratégies visant à améliorer les pratiques de gouvernance ; permettre à l’entité et le Projet AGIR d’établir une base de référence pour évaluer les améliorations au fil du temps.

Tandis que l’objectif de la deuxième Etude de profilage économique était d’identifier par diagnostic institutionnel les besoins en renforcement de capacités en rapport avec les finances de la ville pour le doter des référentiels de gestion et de planification et aussi des techniques de mobilisation des recettes publiques locales, a renchérit Me Jeff Mbiya, Coordonnateur national du projet AGIR.

A en croire notre source, Me André Kapampa, Maire de Kasumbalesa s’est dit satisfait et interpellé des conclusions de ces deux études complémentaires dont les recommandations formulées sous forme de cahier des charges vont permettre à l’entité d’élaborer une feuille de route et d’obtenir l’engagement des agents et responsables des services publics déconcentrés localement dans le but d’obtenir des changements positifs visant l’amélioration des services Inclusifs et le dialogue des parties prenantes afin de répondre aux attentes de la population et de son développement.

Signalons que c’est dans le cadre du projet AGIR , “Appui à la Gouvernance Inclusive et Redevable dans le Haut-Katanga”, mise en œuvre par SALAR international et le consortium CENAPAD-DEDQ que ces deux études complémentaires ont été réalisées dans le 6 ETDs bénéficiaires notamment les villes de Likasi, Kasumbalesa, les communes de Lubumbashi, Katuba et Kikula et le secteur Balamba dans le territoire de Sakanya pour des orientations stratégiques adaptées aux réalités de chaque Entité partenaire afin d’arriver à viabilité administrative et financière.




ONUSIDA appelle à la protection des droits de l’homme pour mettre fin à l’homophobie, à la biphobie et à la transphobie

A l’occasion de la journée internationale des Droits de l’homme, célébrée le 17 mai de chaque année, le Programme commun des Nations unies contre le VIH/SIDA (ONUSIDA) appelle les gouvernements du monde entier à protéger les droits de l’homme des personnes LGBTQ.

Selon un communiqué de presse de ce Programme des Nations unies, la protection des droits de l’homme de chaque personne montre pour protéger la santé publique, car elle permet un accès inclusif et équitable aux services de santé sans discrimination.
Ainsi précise l’ONUSIDA, le mouvement pour les droits de l’homme pour tous a fait d’importants progrès. Par exemple, alors qu’au début de la pandémie du sida, la plupart des pays criminalisaient les personnes LGBTQ, aujourd’hui les deux tiers des pays, ne l’ont pas fait.
Toutefois, plus de 60 pays continuent de faire en sorte que 20 autres établissent une incrimination de l’expression et de l’identité par sexe.
« La stigmatisation, la discrimination et la criminalisation peuvent être létales », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive d’ONUSIDA. Et d’ajouter : « Dans la lutte contre le VIH, nous avons appris qu’une approche fondée sur les droits de l’homme est essentielle pour faire face à une crise sanitaire et ne laisser personne derrière lui. Les pays doivent supprimer ces lois pénales discriminatoires et introduire une législation qui protège les droits si nous voulons mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique pour tous».
La discrimination, la violence et la criminalisation forcent de nombreuses personnes LGBTQ dans la clandestinité et s’éloignent des services de santé; En conséquence, les hommes homosexuels et les autres hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, et les personnes transgenres, sont plus touchés par le VIH.
À l’échelle mondiale, en 2022, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes étaient 23 fois plus susceptibles d’acquérir le VIH, et les femmes transgenres 20 fois plus susceptibles d’acquérir le VIH que les autres adultes plus âgés de 15 à 49 ans. Comme l’a montré un rapport récent, « Pour beaucoup trop de personnes dans nos communautés LGBTQ et au-delà, les choses les plus élémentaires sont encore trop éloignées, en raison de la discrimination, de la stigmatisation et de la violence auxquelles elles sont confrontées. elles sont confrontées tous les jours », a déclaré l’International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex, et entraver la lutte contre le VIH. ONUSIDA demande à tous les États d’abroger ces lois et d’introduire des protections juridiques contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.
La criminalisation des personnes LGBTQ en particulier cause des dommages importants à la santé. En Afrique subsaharienne, les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes dans des pays où ils sont criminalisés sont cinq fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que dans des pays qui ne criminalisent pas les comportements sexuels entre personnes de même sexe.
Les violations des droits de l’homme ont de multiples effets néfastes sur la santé publique. Traiter les gens comme des criminels chassent les gens des services vitaux par crainte d’arrestations et de discriminations, ce qui les empêche d’accéder à la prévention, au traitement et aux soins du VIH. En outre, des lois strictes anti-LGBTQ ont été associées à un manque de connaissances sur le dépistage du VIH et la séropositivité.
ILGA World, co-recrétoires Luz Elena Aranda et Tuisina Ymania Brown. « C’est pourquoi ils se rallient à un cri urgent : « Personne n’a laissé pour compte : l’égalité, la liberté et la justice pour tous », nous rappelant l’importance de rejeter les lois, les politiques et les attitudes discriminatoires».
Les lois pénales qui établissent une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre constituent une violation du droit à la vie privée et à la non-discrimination
ONUSIDA, l’Organisation mondiale de la santé, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Commission mondiale sur le VIH et la loi ont formulé les mêmes recommandations, comme le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et plusieurs autres organismes des Nations Unies.
L’ONUSIDA est aux côtés des LGBTQ, qui sont partout dans le monde confrontés à la haine, à la discrimination et à la marginalisation, et demande qu’il soit mis fin à leur criminalisation.
Prince Yassa




Ligue des Champions : Le duel Koller-Cardoso, entre expérience et ambition 

Alors qu’Al Ahly et l’Espérance s’apprêtent à s’affronter en finale de la Ligue des Champions CAF TotalEnergies, les projecteurs se braquent sur les philosophies de jeu opposées de Marcel Koller et de Miguel Azevedo Cardoso.

Au coeur d’un chef d’oeuvre, il y a toujours un maestro. Celui d’Al Ahly se nomme Marcel Koller. L’expérimenté tacticien suisse conduira l’écurie suisse vers la quête d’un douzième sacre continental, un record. Avec une impressionnante série d’invincibilité de 12 matches (8 victoires, 4 nuls), les champions d’Afrique en titre abordent cette finale avec le plein de confiance.

Dans cette campagne 2023/24, les Egyptiens rêvent de prolonger leur série d’invincibilité. En effet, les Cairotes ont enchaîné 20 matchs sans connaître la moindre défaite. c

Le bilan personnel de Koller dans la compétition est tout aussi impressionnant : 27 matches, 18 victoires, 7 nuls et 2 défaites (toutes deux en phase de groupes) depuis sa nomination en septembre 2022. Il a notamment mené Al Ahly à une victoire en demi-finale contre l’Espérance la saison dernière, en remportant les deux manches.

Si Al Ahly sort vainqueur de la double confrontation, Koller décrochera son deuxième titre continental et l’équipe soulèvera le trophée deux fois de suite pour la quatrième fois dans l’histoire de la compétition.

Dans le camp adverse, Miguel Azevedo Cardoso, l’entraîneur de l’Espérance, est confronté à une tâche ardue dans sa quête d’un cinquième titre de la Ligue des Champions CAF TotalEnergies.

Nommé en janvier 2024, l’entraîneur portugais cherche à prendre sa revanche sur les deux demi-finales perdues par l’Espérance face à Al Ahly la saison dernière.

Pour sa première expérience en tant qu’entraîneur sur le sol africain, Cardoso a eu un impact significatif sur l’Espérance, avec 9 victoires, 3 nuls et 2 défaites en 14 matches toutes compétitions confondues.

Il est notamment resté invaincu dans cette Ligue des Champions, avec 5 victoires et un match nul en 6 rencontres, en gardant toujours ses buts inviolés.

La rencontre entre l’Ahly de Koller et l’ambitieuse Espérance de Cardoso promet d’être passionnante entre deux équipes de premier plan, le club tunisien étant déterminé à remporter son cinquième titre de la Ligue des champions de la CAF Tota

lEnergies.




Coupe de la Confédération : Chaabani-Gomes, en route pour la gloire

Alors que le RS Berkane et le Zamalek SC s’apprêtent à s’affronter en finale retour de la Coupe de la Confédération CAF TotalEnergies, les deux entraîneurs en lice pour le titre – Moine Chaabani et José Manuel Gomes – sont devenus le centre d’attraction grâce à leur sens tactique.

En ballotage favorable, Moine Chaabani, le chevronné tacticien tunisien, est sur le point de décrocher le titre tant convoité, grâce à l’avantage 2-1 acquis lors de la première manche.

Depuis son arrivée à la tête de Berkane en février 2024, le parcours de Chaabani est impressionnan : 8 victoires, 4 nuls et 3 défaites en 15 matches, toutes compétitions confondues. Son équipe reste notamment invaincue en Coupe de la Confédération, avec 3 victoires et 2 nuls.

La riche expérience de Chaabani, associée à ses succès précédents à l’Espérance Sportive de Tunis, où il a remporté deux titres consécutifs de la Ligue des Champions CAF TotalEnergies (2017-18, 2018-19) et cinq couronnes du championnat tunisien, fait de lui une force redoutable sur le banc de touche.

Le match retour se déroulera au stade international du Caire. Une victoire ou un match nul permettra à Berkane de remporter le trophée et à Chaabani de devenir l’un des entraîneurs les plus décorés du football africain.

De son côté, le Zamalek SC est confronté à une tâche difficile, mené 2-1, seule une victoire avec plus de deux buts d’écart assurerait un deuxième titre de la Coupe de la Confédération aux Égyptiens.

Les cadors égyptiens ont déjà triomphé lors de l’édition 2018-19, battant Berkane aux tirs au but après un score cumulé de 1-1.

Sous la direction de l’entraîneur portugais José Manuel Gomes, qui a pris ses fonctions en février, le Zamalek a enregistré 8 victoires, 3 nuls et 4 défaites, dont une défaite contre Al Ahly SC en finale de la Coupe d’Égypte.

Cependant, Gomes reste invaincu en Coupe de la Confédération TotalEnergies, avec 4 victoires et 2 nuls en 6 matches, dont une victoire 3-0 en demi-finale contre Dreams FC.

Pour remporter son premier trophée avec le Zamalek et en Afrique, Gomes doit s’imposer au Cairo International Stadium.

Une victoire représenterait un accomplissement significatif pour Gomes et le Zamalek, qui cherchent à combler le déficit et à remporter le titre de la Coupe de la Confédération, ce qui ouvrirait la voie à un choc tactique palpitant entre les deux hommes.




Tout savoir sur la finale aller entre l’Espérance de Tunis et Al Ahly

L’Espérance reçoit Al-Ahly dans le cadre de la finale aller de la Ligue des Champions CAF TotalEnergies, samedi.

L’enjeu est de taille puisque les deux équipes se disputent le titre, les Tunisiens cherchant à profiter de l’avantage du terrain face à la redoutable équipe d’Ahly à Tunis.

L’Espérance aura à cœur de s’assurer la victoire à l’aller contre Ahly, tandis que les géants égyptiens chercheront à affirmer leur domination avant le match retour.

CAFOnline.com se penche sur quelques faits et chiffres intéressants avant le match aller :

Ce match oppose les 2 équipes ayant le plus de participations à la finale de la Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies, l’ES Tunis s’apprêtant à disputer sa 8e finale et Al Ahly sa 14e alors qu’aucune autre équipe n’en a disputé plus de 5.

Al Ahly a participé à 6 des 7 dernières finales de la Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies, remportant 3 d’entre elles, notamment la saison dernière face aux Marocains du Wydad AC (3-2 en cumulé).

L’ES Tunis tentera de remporter la compétition pour la 1re fois depuis 2019, année où elle avait battu le Wydad AC pour décrocher un 2e titre consécutif.

Al Ahly tentera de porter à 11 le nombre de succès des équipes égyptiennes en finale de la Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies (plus de 2 fois plus que les autres nations), tandis que l’ES Tunis peut assurer à la Tunisie sa 5e victoire dans la compétition, ce qui serait le 2e plus grand nombre de succès pour un pays.

Il s’agira de la 6e rencontre entre les équipes égyptiennes et tunisiennes en finale de la Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies, les Égyptiens en ayant remporté 3 pour 2 revers. Les 2 dernières rencontres de ce type ont opposé Al Ahly et l’ES Tunis (2012 et 2018) avec 1 victoire chacun.

Al Ahly est invaincu lors de ses 18 derniers matches de Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies (12 victoires, 6 nuls), la plus longue série d’invincibilité de l’histoire de la compétition. Sa dernière défaite remonte à mars 2023, 5-2 face aux Mamelodi Sundowns en phase de groupes.

Al Ahly n’a encaissé qu’un seul but en Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies 2023-2024 (le plus petit total de toutes les équipes), gardant 9 clean sheet (comme l’ES Tunis). La seule autre équipe à n’avoir encaissé qu’un seul but dans une même édition de la compétition est l’ES Tunis en 1999.

Ces 2 clubs pourraient devenir les 1res équipes de l’histoire de la Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies à enregistrer 9 clean sheets de suite, l’ES Tunis ayant fait face à 78 tirs et Al Ahly à 106 depuis leur dernier but encaissé dans la compétition (v Al-Hilal Omdurman et Young Africans en décembre).

Le milieu de terrain de l’ES Tunis Yan Sasse a été impliqué dans 4 buts en Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies cette saison (3 buts, 1 assist), seul Sankara Karamoko de l’ASEC Mimosas fait mieux (5).

Le gardien d’Al Ahly Mostafa Shobeir n’a toujours pas encaissé de but dans la Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies 2023-24, réalisant 28 arrêts et empêchant 5.5 buts selon le modèle des xG, plus hauts totaux.

Le défenseur de l’ES Tunis Yassine Meriah totalise 165 ballons portés en Ligue des Champions de la CAF TotalEnergies cette saison, soit 27 de plus que n’importe quel autre joueur. Il a porté le ballon sur 1631 mètres, ce qui est également le plus haut total de la compétition en 2023/24.




Pascal Mirindi : « Il est temps que les gouvernements en Europe cessent de se mentir sur la transition écologique au Congo : elle ne se fera pas sur le sang des Congolais·es »

Pascal Mirindi, jeune activiste congolais, vit dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il est un des membres fondateurs d’Extinction Rebellion en RDC et également militant au sein de l’initiative Debt for Climate. Nous l’avons rencontré à Goma, la capitale du Nord Kivu, pour parler avec lui des activités extractivistes qui mettent en péril l’Est du pays, une région assiégée par les conflits et ravagée par le pillage de ses ressources depuis des décennies.

Quels sont les problèmes liés à l’extractivisme dans l’Est de la RDC ?

Pascal Mirindi : Il faut savoir qu’il n’y a pas que les minerais qui sont convoités et pillés au Congo. On a l’habitude d’entendre parler du cobalt, du coltan, de l’or et de la cassitérite, mais le pillage des ressources est généralisé dans l’Est du pays. Par exemple, je fais partie d’une campagne de soutien qui se bat contre un projet scandaleux que la France (en première ligne), la Chine et l’entreprise Total Energies présentent actuellement comme un grand projet d’envergure et qui est sur le point malheureusement de se concrétiser. Ce projet va, certes, apporter des recettes à notre gouvernement, mais il nous ramène tristement au colonialisme vert.

Pour résumer les enjeux de ce mégaprojet : depuis plusieurs années, le gouvernement ougandais a mis en place un projet de vente de ses blocs pétroliers, qui se trouvent à cheval avec la RDC (dans la région de l’Albertine), pour acheminer du pétrole jusqu’en Tanzanie.

Ce projet, s’il est réalisé, croyez-moi, va déplacer des populations, des milliers de personnes, car pour acheminer le pétrole, un grand pipeline (EACOP), peut-être le plus grand du monde, va être construit. Ce pipeline va faire près de 14 000 kilomètres !

Depuis le mois de mai dernier, le gouvernement et le ministre congolais des hydrocarbures sont en pourparlers avec l’Ouganda à propos de la construction de ce projet désastreux, censé relier la rive ougandaise du lac Albert à l’océan indien en Tanzanie, en passant par le Congo. Il s’agit pour les deux pays de trouver un protocole d’accord commun. La RDC et l’Ouganda se partagent ce bassin très riche en pétrole de la région de l’Albertine. L’année dernière, notre pays a ainsi mis aux enchères 30 blocs de pétrole et de gaz afin de s’engager sur ce projet. Elle cherche désormais activement des investisseurs. Rappelons la finalité de ce projet : l’oléoduc sera destiné à transporter le pétrole brut de l’Ouganda vers les marchés internationaux lorsqu’il commencera à produire dès 2025.

Nous sommes évidemment contre ce projet. Rappelons tout d’abord que des habitant·es de cette région du Congo sont des agriculteur·ices et des petits pêcheurs depuis des millénaires. Ce projet signifie qu’un immense pipeline va obligatoirement passer dans les villages de cette région en produisant autour de lui une chaleur insoutenable (50 degrés), forçant ces populations à fuir. Nous avons déjà à travers le Congo des milliers de déplacés de guerre. On parle donc ici à nouveau de milliers de personnes qui vont être encore déplacées. Des milliers de personnes dont le gagne-pain est la pêche et l’exploitation agricole de leurs terres. Au Congo, notre identité est liée à la terre, cela signifie donc aussi ravir leur droit à leur identité et à la dignité à ces populations et détruire complètement leur mode de vie.

Le 14 et le 15 mai, vont d’ailleurs se tenir à Paris, loin du Congo, le forum des investissements africains, réunissant des investisseurs pour négocier, pour voir si leur projet ne peut trouver des investisseurs au Congo.

C’est quoi le néocolonialisme vert ?

Pascal Mirindi : Le néocolonialisme vert pour moi est le fait que le Nord dicte encore des normes environnementales aux Africains par intérêt : c’est le fait qu’il y ait deux poids deux mesures. D’un côté, le Nord nous dit en RDC qu’il faut réduire les énergies fossiles car c’est urgent de réagir pour le climat, mais de l’autre côté, le Nord ne fait rien pour préserver les espaces verts et le deuxième poumon écologique du monde : notre forêt en RDC. On nous dit qu’il faut cesser avec les industries fossiles, mais d’un autre côté on sacrifie les forêts, les populations et on ravit les terres de milliers de Congolais pour en faire des espaces protégés sans leur demander leur avis. Pour combattre le colonialisme vert, il faut également rappeler sans cesse aux pays pollueurs que la condition est d’annuler les dettes qui pèsent sur nous depuis des années au Congo. Cette situation est enracinée depuis des décennies, normalisée et elle doit cesser. À l’époque, Mobutu était déjà l’enfant chéri des États-Unis, la Banque mondiale lui a donné de l’argent, beaucoup d’argent par intérêt. À cette époque, cette institution savait très bien que cet argent n’allait pas aider les Congolais·e, mais tout simplement enrichir un pouvoir personnel. Il faut tout simplement annuler les dettes de la RDC.

On sait qu’une centaine de milices sèment la terreur dans l’Est du Congo. Pourquoi cette guerre opaque perdure ? Que se passe-t-il en ce moment à l’Est du pays avec cette milice qu’on appelle le M23 ?

Pascal Mirindi : Il faut cesser en Europe de croire qu’en République démocratique du Congo, la guerre est une sombre affaire intra-africaine qui ne concerne que l’Afrique. Les richesses congolaises, dont principalement les minerais comme le coltan et l’or, bénéficient depuis des années au pays du Nord, ce n’est pas nouveau et c’est cette situation qui meurtrit le pays. La situation des déplacements de population que nous vivons avec la guerre dans l’Est du pays n’est pas nouvelle, c’est même devenu une triste banalité : depuis 1967, il y a des réfugié·es qui affluent, notamment en 1994 avec le génocide au Rwanda. Enfin, se sont succédé de nombreux épisodes tragiques et attaques de milices mais aussi des éruptions volcaniques qui ont touché la ville de Goma, là où je vis. J’ai 25 ans et je peux dire que je n’ai connu que la guerre. La réponse au « pourquoi » de ces conflits se trouve dans la question suivante : où se déroulent les conflits ? Ils se déroulent dans des endroits stratégiques, là où sont concentrées les richesses. C’est ici à l’Est du pays que la guerre arrive et ce n’est pas par hasard.

Actuellement la situation est très grave à l’Est du Congo. Des rapports des Nations Unies signalent depuis des mois la situation actuelle avec la milice du M23 qui attaque la population et commet des massacres et des atrocités, des rapports qui prouvent que le gouvernement rwandais soutient et arme cette milice. Pourtant, l’Union européenne fait le choix de fermer les yeux et vient de signer une convention commerciale avec le Rwanda, concernant l’exportation de minerai. N’est-ce pas du langage hypocrite ? Également, en Europe, les gouvernements s’apitoient sur le sort des Congolais mais la France par exemple continue également de financer l’armée rwandaise. Cette même armée qui soutient les rebelles ! Nous pensons ici, les défenseur·euses du climat, qu’il est temps que les gouvernements en Europe cessent de se mentir sur la transition écologique au Congo : elle ne se fera pas sur le sang des Congolais·es, nous n’accepterons pas qu’elle se fasse sur le sang des Congolais·es et au mépris de la vie des populations.




Les rencontres d’automne du CADTM Europe auront lieu les 4, 5 et 6 octobre 2024

Les rencontres d’automne du CADTM Europe auront lieu les 4, 5 et 6 octobre 2024. Comme en 2023, elles se dérouleront à l’auberge Simenon de Liège, en Belgique.

L’édition 2024 abordera plusieurs thèmes sous différentes formes. Vous y trouverez ateliers, conférences, activités interactives sur la montée de l’extrême droite, la crise de la dette aux Suds, la Chine et les BRICS comme créanciers. Il sera aussi question de dette écologique et de souveraineté alimentaire.

La souveraineté alimentaire, thème du prochain AVP du CADTM, aura une place centrales lors de ces rencontres d’automne. Nous y présenterons cette nouvelle revue et y inviterons des personnes impliquées dans les luttes et le développement d’alternatives sur cette question.

L’équipe du CADTM est déjà a pied d’œuvre pour que l’édition 2024 soit un succès.

En 2023, vous étiez venu·es nombreux·ses au cours d’une édition qui nous avait surmotivé·es pour la suite. Retour en image sur ce week-end fort en réflexions, en échanges, en rires et en alternatives.




Au Macfrut 2024, l’ANAPEX rafle des partenariats avec les entreprises belges pour les exportations des produits agricoles congolais   

Mission réussie pour l’ANAPEX qui a accompagné avec succès des producteurs et exportateurs congolais au Salon des fruits et légumes, Macfrut 2024, organisé du 7 au 10 mai à Rimini en Italie.

Aux côtés des autres structures publiques notamment l’Office congolais de contrôle (OCC), le Fonds de garantie de l’entrepreneuriat au Congo (FOGEC)et le Fonds spécial pour la promotion de l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes (FSPEEJ), présentes à ce grand Salon européen, l’ANAPEX a réussi à mettre en lumière les produits made in Congo et à attirer des visiteurs.

La stratégie de l’ANAPEX a consisté à créer une dynamique des exports autour de tous les acteurs intervenant dans le secteur. Des exportateurs congolais ont eu droit à une impressionnante vitrine où ils ont pu présenter leurs produits aux visiteurs et hommes d’affaires venus du monde entier.

Conséquence: plusieurs rencontres B2B et B2C ont été organisées avec des partenaires européens publics et privés qui ont exprimé clairement le souhait de nouer des relations fructueuses avec l’ANAPEX. Pour concrétiser cette volonté exprimée, l’ANAPEX a été invitée à se rendre à Bruxelles afin de signer un MOU avec le Comité de liaison entrepreneuriat-

agriculture- développement de l’Union européenne pour promouvoir les exportations des produits agricoles, agro-industriels, industriels et artisanaux de la RDC.

La délégation de l’ANAPEX était conduite par le directeur de Développement de produit et assistance technique, M. Thythy Nsumbu.