Me Clément Kitengye Kisaka est formel : « L’Union sacrée n’a plus d’excuses, elle doit corriger les erreurs d’hier »
Dans un échange à bâton rompu avec nos fins limiers, Me Clément Kitengye-Kisaka, Président du parti politique “Congrès National pour la République” (CNR), membre du “Regroupement politique “A.A.C.P.G” de la plateforme politique « Union sacrée de la Nation » dont l’Autorité morale de Référence est le ministre d’Etat, ministre de l’urbanisme et Habitat Pius Muabilu Mbayu Mukala, a tiré la sonnette d’alarme pour conscientiser les élus afin qu’ils jouent leur rôle de voter d’une part, des lois favorables à la population et, d’autre part, effectivement le rôle de contrôle de l’exécutif. Il a également appelé le nouveau gouvernement à prendre conscience de ses responsabilités afin de travailler pour l’émergence de la République démocratique du Congo.
A l’en croire, « il suffit d’une volonté politique pour y parvenir car, ce pays regorge de toutes les potentialités, tant humaines que naturelles ; pour décoller. Aujourd’hui, l’excuse n’est plus de mise car, tout le décor est planté avec l’actuelle majorité parlementaire de l’Union sacrée de la Nation, issue des dernières élections », souligne d’entrée Me Clément Kitengye-Kisaka.
Depuis son accession à la Magistrature suprême de la République démocratique du Congo le 20 janvier 2019, Félix Antoine Tshisekedi n’avait jamais eu autant d’éléments de gestion pour appliquer le programme pour lequel il avait été élu, la politique se résumant par le leitmotiv : « Le peuple d’abord ».
Si son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, s’est plaint de ne pas avoir ne fut-ce que 15 personnes’ pour faire émerger le Congo et surtout qu’il a déploré de ‘n’avoir pas pu changer le congolais’, quant à Etienne Tshisekedi Wa Mulumba l’opposant historique et l’un des initiateurs du parti actuellement au pouvoir, l’UDPS, c’est ‘le système’ qu’il fallait indexer et éradiquer. Un système qui n’a cessé de changer de profil depuis l’accession du Congo belge à sa souveraineté internationale le jeudi 30 juin 1960. Ce jour-là, les Congolais, accédant à l’indépendance, avaient espéré « dresser le front longtemps courbé» sans que tous comprennent que c’est « par le labeur que nous bâtirons un pays plus beau qu’avant ». Le changement pour passer du système des intérêts de « l’étranger d’abord » pour le bien être du « peuple d’abord ». Mais comment y parvenir ?
Un chemin fait des nœuds de vipères
Pour justifier pourquoi il estime que l’USN a l’obligation des résultats, Me Clément Kitengye-Kisaka retrace le chemin fait des nœuds de vipères qu’a dû suivre le Président élu en 2018, Félix Tshisekedi, issu de l’opposition depuis environ 37 ans et qui était contraint de tenter d’appliquer son programme avec une majorité parlementaire hostile.
« Tout est partie, de la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats le mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple. Cérémonie boycottée par le FCC, Majorité de l’époque », affirme Me Kitengye. Et d’ajouter, « Félix Tshisekedi a profité de l’occasion pour faire basculer ladite Majorité car le FCC lui mettait les bâtons dans les roues par ses représentants au gouvernement. Ce qui fit que le 1er ministre Ilunga Ilukamba ne pouvait bien marcher », rappelle le Président de CNR.
Ce dernier de préciser que même les gouvernements Sama I et II qui avaient exercé avait difficile à avoir des résultats. Tous ces nœuds de vipères, plutôt que de décourager le fils du ‘Sphinx de Limete’ sont plutôt devenus motivations qui ont conduit à la création de l’Union sacré de la Nation qui a actuellement une écrasante majorité qui devrait permettre au Gouvernement Judith Suminwa Tuluka de matérialiser le programme « Le Peuple d’abord ». Il n’y aura, donc, plus d’excuse.
A la genèse de l’Union sacrée, était Muabilu
Actuellement, des voix s’élèvent quant à la puissance politique du Regroupement politique « Union sacrée de la Nation » lequel est appelé à matérialiser la ‘vision’ du Chef de l’Etat et une certaine opinion semble oublier que la récente configuration de la majorité parlementaire tire sa genèse de la prise de risque politique du mercredi 21 octobre 2020, lors de la cérémonie de prestation de serment des Hauts magistrats au Palais du Peuple » que la “coalition Kabila” créée en juin 2018, dans la perspective des élections générales prévues la même année, avait pris pour prétexte le refus « de cautionner toute violation intentionnelle et manifeste de la Constitution du 18 février 2006 en vigueur au pays ». La fameuse coalition déclara formellement ne pas être concernée par la cérémonie prévue au Palais du Peuple, la qualifiant, à tort, d’irrégulière.
Prévue pour le mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple, la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats avait suscité plusieurs réactions au pays du fait que le Front commun pour le Congo (FCC) avait lancé un appel au boycott à très large spectre de cette cérémonie. Dans un communiqué publié le mardi 20 octobre 2020, la conférence des présidents du FCC renseignait que tous les cadres de cette plateforme évoluant au sein des institutions, ne participent pas à cette solennité que devait présider le chef de l’Etat Congolais Félix-Antoine Tshisekedi.
Brandissant le caractère sacré du Palais du peuple, siège du Parlement, le FCC dénonçait tout acte frisant « la violation expresse de ce temple de la démocratie et appelle la population à la résistance. En ce qui concerne le Président de la République, le FCC invite ce dernier au respect sans faille, de son serment constitutionnel, fait sur fond d’observation et de défense de la loi suprême et des autres textes légaux de la RD Congo ».
Malgré la toute-puissance du FCC à l’époque mais, comme l’avait dit le Premier ministre britannique William Churchill : « un homme politique devient homme d’Etat, lorsqu’il arrête de penser ‘prochaines élections’ pour penser ‘prochaines générations’ », Pius Muabilu Mbayu Mukala s’est résolu de passer outre le mot d’ordre du FCC et de la “coalition Kabila”. Il lui a fallu beaucoup de clairvoyance pour être pionnier parmi ceux qui affirment, aujourd’hui, soutenir la vision du Chef de l’Etat, pas très claire à l’époque pour certains. C’était l’acte de conception de l’Union sacrée de la nation pour ‘déboulonner’ le système politique cupide de prédation.
Ainsi, donc, à la genèse de l’Union sacrée, Pius Muabilu Mbayu Mukala était avec Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ! « Aujourd’hui, l’excuse n’est plus de mise car tout le décor est, déjà, planté. L’Union sacré n’a plus d’excuses, elle doit corriger les erreurs d’hier », martèle Me Clément Kitengye Kisaka.
Willy Makumi Motosia