Situation sécuritaire au Nord-Kivu: les députés nationaux du territoire de Masisi invitent leurs électeurs à ne pas céder au recrutement du M23 

Dans une déclaration faite le lundi 13 Mai au Palais du peuple, les députés nationaux élus du territoire de Masisi au Nord-Kivu, fustigent le recrutement forcé des jeunes de cette contrée par la coalition RDF/M23.

Pour eux, la guerre d’agression orchestrée par le Rwanda sous couvert du M23 ne vise qu’à asservir et à exterminer la population Congolaise particulièrement celle du territoire de Masisi pour avoir accès aux terres et aux ressources minières au profit de l’économie Rwandaise.

“Les accusations portées contre la réserve armée de défense ou encore l’existence des FDLR dans la région procèdent de la logique de briser la résistance du peuple Congolais pour arriver à leur but” disent-ils.

Les députés nationaux élus de Masisi indiquent que les propos du Président Rwandais Paul Kagame de pouvoir protéger une catégorie de la population Congolaise, cachent mal une politique de semer la confusion, susciter un conflit interethnique et créer un chaos dans la région en vue de réaliser un plan d’extermination d’une catégorie de la population Congolaise dans le Masisi.

Ainsi, ils appellent la population à ne céder à la séduction de recrutement par la coalition M23/RDF mais plutôt à rejoindre la réserve armée de défense et les FARDC pour défendre leurs terres.

 

Loup solitaire




Ituri: Une attaque d’hommes armés fait plus de 10 morts à Irumu 

Des hommes armés assimilés aux terroristes ADF/MTM ont signé une nouvelle incursion dans la nuit du lundi au mardi 14 mai au village Ndimo, Chefferie de Walese Vonkutu dans le territoire d’irumu en Ituri.

Les sources locales renseignent que l’ennemi a signé sa présence aux heures vesperales avant de s’attaquer à la population.

Sur place, l’on rapporte la mort de 11 personnes. La majorité de ces victimes a été exécutée par armes blanches et d’autre calcinée dans leurs habitations. Outre les morts, des disparus, des blessés et des dégâts matériels ont été aussi enregistrés.

A l’heure actuelle, une désolation et psychose se sont emparées de la population du village Ndimo dans le territoire d’irumu.

Précisons que cette attaque a occasionné un déplacement massif de la population qui commence à regagner la zone après un moment d’accalmie vécu sur place.

 

Alain wayire / Beni




Présidentielle en Algérie: Entre ironie et sarcasme, un échec annoncé 

Dans le Muppets show politique made in Algeria, Atmane Mazouz, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), ne mâche pas ses mots pour décrire un climat de crise que même les plus grands dramaturges n’auraient su mieux écrire. Il s’érige en critique d’un système dans lequel la crise n’est pas un bug, mais plutôt une fonctionnalité.

A l’approche des élections présidentielles anticipées prévues en septembre, il dépeint une précipitation électorale non pas comme un signe de dynamisme démocratique, mais comme la marque d’un système en décomposition, désespérément accroché à ses reliques autoritaires. En effet, l’anticipation des élections présidentielles n’est, selon lui, que le symptôme d’une crise de gouvernance, révélant ainsi les tréfonds d’un système désespérément accroché à ses vieux démons.

Le chef de l’Etat algérien sortant, au nom imprononçable, ne serait, d’après Mazouz, qu’une figure dans un tableau de gouvernance incohérente et oppressante, où la liberté semble être le prix à payer pour un semblant de stabilité. Le nombre de citoyens ayant croisé la justice pour avoir osé exprimer une opinion en est une preuve flagrante. « De mémoire, je n’ai pas vu une gouvernance aussi problématique, » confie Mazouz dans un soupir presque théâtral.

Sur le terrain, ces élections devraient être un moment de célébration démocratique, mais pour le président du RCD, elles sont tout sauf cela. Préparer des élections dans ce climat est comparable à vendre des billets pour une comédie dont tout le monde connaît déjà la fin tragique : la fraude.

L’Algérie, décrite par ses propres citoyens comme un géant aux pieds d’argile, est un pays où la fraude électorale semble être devenue un art gouvernemental maîtrisé, un peu comme ces vieilles recettes de famille qu’on se transmet de génération en génération, mais qui ne font plus vraiment envie.

Interrogé justement sur les attentes des Algériens, Atmane Mazouz peint le portrait d’un peuple aspirant à la liberté et à la justice, fatigué des promesses non tenues et des opportunités manquées. La jeunesse algérienne, plutôt que de trouver son salut dans les bras de son pays, choisit l’exil, bravant des mers souvent plus accueillantes que leur propre gouvernement. Ce n’est pas l’eldorado qu’ils fuient, mais un labyrinthe de népotisme et de corruption.

Quant à la possibilité d’un candidat unique de l’opposition, Mazouz reste sceptique. Unifier l’opposition est une idée séduisante, néanmoins dans un théâtre dans lequel chaque acteur joue pour sa propre survie, les rivalités sont fréquemment plus attractives que les alliances. Le RCD a tenté, sans grand succès, de créer une dynamique collective pour un changement véritable. Cela, selon lui, nécessiterait non seulement un engagement, mais également un véritable miracle politique.

La crise algérienne, aux multiples dimensions, semble donc exiger un véritable processus constituant pour restaurer la confiance perdue entre le peuple et ses institutions. « C’est ce que j’ai développé, » précise Mazouz, soulignant l’urgence d’un dialogue politique sincère, loin des manœuvres et des manipulations habituelles. Bref, le tableau que brosse Mazouz de l’Algérie est celui d’un géant politique non seulement endormi, mais aussi enchaîné.

Pour Atmane Mazouz, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, le pantin préféré des capos marionnettistes du Régime d’Alger occupe certes la position de chef de l’État, mais il ne devrait pas être considéré comme président de la République. La distinction ici repose sur la question de légitimité : désigné plutôt qu’élu. Le malheureux ne bénéficie pas, selon Mazouz, de la légitimité démocratique normalement requise pour un président de la République.

Bien que le sénile côté balcon du Muppets show made in Algeria tienne les rênes du pouvoir, et encore, il manque la légitimité fondamentale accordée par un véritable mandat populaire, faisant de lui plus un occupant du palais présidentiel qu’un véritable leader démocratiquement élu.

La faible participation électorale lors de son élection (moins de 7% selon les chiffres officiels) atteste d’une intronisation plutôt que d’une élection, soulignant ainsi son rôle de président de fait, mais pas de président de la République au sens où l’entendent les démocraties.

L’Algérie, dotée de ressources naturelles abondantes, d’un potentiel humain non négligeable et d’une diaspora compétente et dévouée, a tout pour réussir. La reconstruction du pays nécessite, cependant, une véritable volonté politique et un engagement envers la transparence.

Le portrait de l’Algérie que peint Mazouz est celui d’un géant, non seulement endormi, mais entravé. Et dans ce cadre tragique, semblable à une pièce de théâtre antique, le peuple algérien tient le rôle de Prométhée moderne, attendant encore l’arrivée de celui qui viendra enfin libérer ses chaînes.

Mohamed Jaouad El Kanabi




La RS Berkane bat le Zamalek en finale aller de la Coupe de la Confédération CAF

Les Marocains de la RS Berkane aborderont la finale retour de la Coupe de la Confédération CAF TotalEnergies avec un avantage d’un but, après avoir battu le Zamalek 2-1 à l’aller, samedi soir au stade municipal de Berkane.

Les buts inscrits en première mi-temps sont les œuvres du capitaine Issoufou Dayo et Adil Tahif. Deux réalisations qui permettent aux Marocains de se rendre au Caire avec une courte avance dans ce match retour qui promet d’être très divertissant en Égypte.

Les Orange Boys ont pris le contrôle du match dès le début de la rencontre.

Le capitaine du RS Berkane, Issoufou Dayo, s’est chargé de donner l’avantage aux locaux en transformant un penalty bien tiré.

Soutenus par le public marocain, Berkane poursuit sa progression face à une équipe de Zamalek qui avait du mal à contenir leurs attaques incessantes.

Les hôtes ont doublé leur avance à la 32e minute, après qu’un centre en retrait de Mohamed El Morabit a trouvé Adil Tahif, qui a placé une tête dans la lucarne droite, prolongeant ainsi l’avance des hôtes avant la pause.

Les Égyptiens revenaient de la pause avec une équipe plus structurée et n’hésitaient pas à revenir dans le match avec l’intention de réduire l’écart.

Sur une erreur de concentration quelques secondes après la reprise, Ahmed Sayed, avec sa cinquième passe décisive de la compétition, trouvait Seifeddine Jaziri, dont la tête puissante trouvait la lucarne gauche pour réduire l’écart.

Ce but précoce a donné de la vie à l’attaque de Zamalek, qui s’est sentie stimulée par ce but qui l’a mise en confiance.

Malgré cette confiance retrouvée, les Egyptiens n’ont pas réussi à percer la défense obstinée de la RS Berkane, dirigée par l’expérimenté Dayo.

Les deux équipes ont continué à se poser des questions, mais une défense résolue les a empêchées de se créer des occasions de but. Le match s’est terminé sur le score de 2-1 en faveur du RS Berkane.

Le match retour est prévu le samedi 25 mai au Caire, le coup d’envoi étant fixé

à 17h00 GMT.




Appel à la modération

Lorsque l’agora, le lieu de dialogue est déserté, l’arène, l’instance de la violence, risque de se remplir. Ceci, en vertus d’une règle d’une simplicité radical, la nature a horreur du vide. Ainsi, pour éviter les excès de l’absence totale de dialogue, un quidam s’empare de la parole, parfois, sans apprécier la force du courant et la profondeur de la rivière dans laquelle il plonge.

Ainsi, consciemment, je suggère ici que l’on s’attaque à dénouer un entremêlement de fils extrêmement fins, délicats et complexes.  Je n’ignore donc pas que le poids de la tâche dépasse largement mes capacités, mais j’ose…

Je diserte donc ici sur le malheureux malentendu, entre la justice congolaise et l’Église catholique locale. J’estime que du point de vue de notre politique interne, il s’agit d’une question urgente de plus haute portée.

Ce qui se passe présentement sous nos yeux devrait interpeller la sagesse de toutes les grandes consciences du pays et appeler à la modération de tous. Hélas, si les réseaux sociaux s’enflamment dans leur imbécillité habituelle ; du côté de la réflexion on ne voit personne bouger et la parole devient rare ! Le silence des intelligences est aussi assourdissant que le bruit du tonnerre du pluvieux mois d’avril à Kinshasa.

 

Nos sages sont-ils tétanisés par le potentiel de danger politique que recèle ce conflit ou seulement indifférents ? Ont-ils peurs de se mêler des affaires des hautes personnalités ? Sont-ils tombés dans le syndrome du vidéaste inconscient, qui se précipite vers son téléphone pour filmer la scène de bagarre de rue au lieu d’aller séparer les protagonistes ?  Adoptent-ils ce que déplore l’adage luba à travers «  bitshikila tuboya » qui veut dire « laisser renverser, nous ramasserons après” ? Sont-ils tous partisans de la sagesse mongo qui veut que “les délicats jeux des cimes des arbres géants soient laissés aux singes suffisamment entraînés à l’art de l’équilibre instable” ? Sagesse qu’exprime par le losako : Lisano ya likoo,to tsikela nkema.

Dans cette conspiration du silence, seule la CENCO s’est distinguée en affirmant que le dossier était traité de manière responsable avec les autorités. La même CENCO est allée plus loin en se démarquant de tout encouragement à l’endroit de ceux qui rejoignent le M23 ou l’AFC.

J’estime, dans ma naïveté, que tout patriote congolais devrait se poser, dans les circonstances brûlantes actuelles, les questions suivantes :

quelles pourrait être la conséquence de l’embrouille qui oppose actuellement la justice du pays à la personnalité la plus marquante de l’église catholique locale sur la stabilité de nos institutions et notre environnement international

que pensent les dictateurs Kagame et Museveni dans leur diabolique recherche des moyens d’affaiblir la cohésion nationale en RDC ?

Comment ceux qui nous jugent incapables de gérer le grand Congo et préparent sa balkanisation vont-ils analyser la situation et en tirer profit ?

Il n’y a aucun doute, chacun de nos ennemis apportera son seau d’huile afin d’attiser d’avantage le feu que les sages de chez nous n’arrivent pas à éteindre à temps. Dans ces circonstances, je préfère agir comme le colibri du conte amérindien qui, voyant la forêt en feu, se précipita vers la rivière pour, à l’aide de son bec, puiser quelques goûtes d’eau et alla les jeter sur l’immense feu de forêt.

N’attendons pas que la mésentente se règle comme celle de Mobutu-Malula dans les années 1970 ou celle de Kabila- Mosengwo plus tard. A ces époques ni Kagame, ni Museveni n’étaient aussi impliqués dans le complot contre nous ; de plus la pression des puissants lobbyistes hostiles à l’existence de l’immense RDC  n’était pas aussi virulente.

Dans cette embrouille, il n’y a pas de place pour la neutralité. En tant que Congolais, nous avons tous un seul et unique parti pris : la cohésion nationale, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays.

Ce parti pris nous contraint à éteindre le feu, en toute urgence… maintenant… immédiatement. Et pour ce faire, il n’existe qu’une seule et unique voie ; celle de la modération dans nos propos et agissements.  Est-ce à quoi nous assistons ? Non ! Ayant choisi chacun son camp, l’on estime nécessaire de trouver le coup qui fera le plus de mal à l’autre ; en oubliant que c’est la cohésion de la Nation qui souffre le plus et se meurt à petit feu.

Je lance donc, très humblement aux uns et aux autres, un appel pressent à la modération et, aux sages, j’exhorte de ne pas attendre l’atteinte du point de non-retour ; calmer le jeu et sauver la Nation… maintenant.

 

Merci.

Jean-Pierre Kambila Kankwende




TPM-VITA CLUB 3-0 : Ces Corbeaux aiment beaucoup le classico

En puissance et en aisance, le TPM a encore dominé l’AS V.Club (3-0) ce samedi 11 mai 2024 dans sa marmite de Kamalondo. Qu’elle est belle, cette victoire qui met du baume au cœur des Corbeaux après deux semaines sans répit, et un enchaînement de résultats sans panache.

Oui, remporter le Classico fait énormément plaisir et les joueurs de Lamine NDIAYE ne pouvaient pas bouder ce moment, s’offrant ce match prestigieux avec la manière. Relaxés et sûrs de leurs capacités, les coéquipiers de Joël BEYA ont pris l’avantage à la demi-heure de jeu, sur un penalty obtenu par l’attaquant numéro 9. Pour l’exécution, Aliou Badara FATY, auteur d’un contre-pied parfait, a montré un sang-froid de vieux briscard (1-0).

Son deuxième but de la saison, sur penalty après celui face à Lubumbashi Sports en phase classique. Sérénité!

Le TPM était bien en mission dans ce sommet du championnat. À l’approche de l’heure de jeu, Ernest LUZOLO confirmait cet état d’esprit de gagneurs. Il grattait le ballon aux 30 mètres et décochait une frappe splendide dans les petits filets de Soufiane (2-0). La maîtrise technique éteignit les Moscovites malgré la petite révolte sonnée par Elie MPANZI qui n’arrive pas à tromper l’impeccable Badara FATY…

C’était décidément un jour de réussite des joueurs défensifs. Dans ce dépassement de fonctions habituel, Ibrahima KEITA concluait, durant les arrêts de jeu, une offrande du capitaine courage Glody LIKONZA. A 3-0, l’addition était parfaite.

Ce succès précieux permet aux Corbeaux de triompher pour la deuxième fois de suite dans le Classico cette saison et surtout de consolider leur place incontestée de leader du championnat.

Les buts

31e Le TPM obtient le penalty. Sur une longue balle, Séraphin KALONJI se fait tromper par le rebond, BEYA a l’avantage et se fait faucher dans la surface. Penalty indiscutable! D’un contre-pied parfait le gardien FATY du TPM bat le portier SOUFIANE de Vita

58e 2-0. Récupération haute de LUZOLO qui se bat à l’entrée de la surface pour se créer un espace. Il décoche une lourde frappe et c’est dedans, imparable!

90e 3-0. Ibrahima KEITA à la conclusion d’une offrande de Glody LIKONZA. Les Moscovites sont assommés…




Le Congo des privilèges exorbitants, vu à la lumière de l’humiliation dont le Cardinal a été victime

N’importe qui ne doit être victime de rabaissement ou de la méconnaissance de sa dignité.

Un père ne doit pas être humilié devant ses enfants par un bourreau circonstanciel qui surgit dans sa maison. Une mère ne doit pas être obligée de coucher avec son fils. Un domestique n’est pas l’esclave de son patron pour subir n’importe quel caprice.

Il y a donc lieu de condamner ce que le Cardinal de subi à l’aéroport international de Ndjili.

Seulement, la société congolaise est en passe de devenir la championne de la dégradation de la dignité humaine. Le manque de respect de l’autre est le propre de tout celui qui occupe ou pense occuper une parcelle de pouvoir, de quelle que nature qu’il soit.

Le mépris, la violence, les insultes et les attaques personnalisées, étant le propre du discours politique en RDC et de l’opinion des influenceurs de la société, à travers les églises, les mouvements sociaux et les médias, participent à l’humiliation de l’autre dans un état d’insouciance inimaginable.

Ce qui est paradoxal et crée un malaise est le fait de voir l’indignation de la part de l’église pour une personne qui a fait le choix du chemin de la croix, de la voie de son maître Jésus, qui a sauvé l’humanité par l’acceptation de l’ignominie et de l’humiliation par une mort réservée aux voleurs et bandits de sa société. Ce choix d’une vie détachée de la recherche des honneurs personnels, de la reconnaissance publique d’une certaine dignité loin de la vie des pauvres, devrait contraindre les disciples de Jésus à être au milieu de ceux qui souffrent.

En préférant les salons d’honneurs, les privilèges de ceux qui règnent sur la misérable population pour partager leur mode de vie, celui des riches et dominateurs, les pasteurs s’éloignent du peuple et méconnaissent les conditions de misère des congolais.

En voulant une vie matérielle aisée, semblable à celle des politiciens congolais qu’ils critiquent, les pasteurs sont loin d’être les modèles voulus de notre société dans la gouvernance du monde.

Puisqu’ils ne se battent pas aux côtés du peuple en partageant leurs souffrances, dont les tracasseries dans les aéroports et les transports publics, les chefs spirituels jouent au contre-exemple et diluent leur autorité morale.

Tout en gérant mal le patrimoine de leurs communautés, qui ne se développent pas ou régressent par rapport au niveau de la colonisation, les gouvernements des églises, auxquels participent ou devraient normalement participer les laïcs, se placent sous la lumière de leurs propres critiques adressées aux politiciens.

La faillite de la famille, de l’école et de l’église en RDC ont une conséquence directe et néfaste sur la gestion publique.

La crise morale de la société congolaise, dont l’origine profonde est dans une sorte de dépravation de la spiritualité, a fait que les grands voleurs de la vie publique et délinquants politiques sont des chrétiens ou assimilés. Ce qui devait être le souci majeur et primordial des chefs spirituels chrétiens pour une remise en question de leur leadership ecclésiastique et de la manière d’évangéliser.

 

Comment expliquer voir un peuple à 80 % chrétien vivre sans les valeurs chrétiennes, au point de magnifier la corruption, la course à l’enrichissement personnel, l’injustice, le tribalisme, le pouvoir absolu de quelques individus et les détournements, y compris dans les églises ?!

La société congolaise à construire est celle des privilèges du peuple, dont chaque membre est respecté, considéré et valorisé quel que soit sa condition sociale.

Les privilèges exorbitants des dirigeants, dans la vie publique et dans la société civile, au mépris des droits de la majorité, doivent être bannis et ceux qui en jouissent devraient avoir honte de les revendiquer davantage.

La révolution spirituelle, dans laquelle le leadership ecclésiastique est le plus attendu, sera le moteur du changement qualitatif de notre société.

La Kombolisation est en marche.

Bamuangayi Kalukuimbi Ghislain, Libre penseur




L’honorable Patrick Eshiba, candidat au poste de questeur adjoint

Le ticket des candidats membres du bureau définitif de l’Assemblée nationale ne fait pas du tout l’unanimité. C’est donc un camouflet pour le présidium de l’union sacrée de la nation qui a cru imposer sa loi là où le consensus aurait résolu beaucoup de choses. Devant cette injustice, les alliés de l’Union sacrée ne pouvaient pas rester bras croisés. C’est ainsi des candidatures ont été déposées pour des postes à problèmes, notamment celui du 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, de Questeur et de Questeur adjoint de la chambre basse du Parlement.

C’est dans ce contexte que l’élu de la circonscription électorale de la Tshangu et président de la Ligue des jeunes du Congrès national congolais (CNC), l’honorable Patrick Eshiba Kasemuana a manifesté sa volonté de briguer le poste de questeur adjoint pour le compte du regroupement politique AACPG de Pius Muabilu, le précurseur de l’Union sacrée.

C’est ce lundi 13 mai que l’honorable Eshiba a officiellement déposé sa candidature à l’Assemblée nationale et au micro de la Rtga, il parle d’une démarche républicaine motivée par le souci de servir. Soulignons que l’honorable Mechack Mandefu, président ai du CNC et quelques élus nationaux étaient présents.




Penser à l’inopportunité des poursuites contre le Cardinal, malgré ses positions fort critiquables

Le dossier des poursuites contre le Cardinal est le plus médiatisé de ce moment, soulevant des vagues de passions diverses.

Tout en pensant que la justice a la possibilité de creuser la voie de l’inopportunité des poursuites, il y a de nombreuses critiques qu’on peut formuler contre les positions du Cardinal et des pourfendeurs du Procureur Général près la Cour de Cassation. Que gagne ou perd la République en le poursuivant ? S’en abstenir affecte l’ordre public à quel degré de nuisance ? Des questions que les pouvoirs publics auront intérêt à se poser dans le souci du bien commun.

Toutefois, pour ma part, en considérant le contexte particulier dans lequel se trouve le pays avec la guerre, la pauvreté du peuple et le règne des antivaleurs, je relève ce qui suit :

1. Le Cardinal Ambongo est un citoyen libre. Il vote aux élections organisées pour le choix des dirigeants politiques et possède une opinion personnelle sur la gestion du pays. Son poids sociologique, assez considérable, donne à ses déclarations publiques, par ailleurs en monologue, une influence de nature, selon les cibles, par exemples, à inquiéter les médiocres gouvernants, à créer l’espoir chez certains, à inciter d’autres à la rébellion, à décourager les efforts fournis pour la paix ou à encourager les agresseurs du pays et leurs complices.

2. Le Cardinal, citoyen libre et électeur ayant des choix politiques propres, n’est pas infaillible au point de penser que ses opinions ont valeur absolue de parole d’Evangile et jouissent d’une immunité judiciaire. En ne relativisant pas ses propos, pour ne pas les soumettre à la contradiction, y compris de l’opinion publique et de la justice, on le confond avec la Vérité, une position inconfortable pour lui dans l’ordre d’un Etat laïc et d’une société de liberté de conscience.

3. ⁠Le fait d’énoncer en public un fait précis faisant de la RDC pourvoyeuse des FDLR et des wazalendo en armes, de justifier l’adhésion des traîtres à un mouvement terroristes qui tunte et créent la désolation dans la population, n’a rien à voir avec la mission prophétique de l’Evêque. La vie publique a ses règles, l’une d’elle étant le devoir de prouver ses allégations pour ne pas les faire tomber dans le panier du faux bruit, de la calomnie, de la médisance ou d’une atteinte gratuite à la dignité d’autrui. Le devoir de s’abstenir, celui de dominer sa soif de foncer et démolir, fait la grandeur de celui qui mesure la plus grande nocivité de ce qu’il pense dire au public ou qu’il ne peut prouver.

4. ⁠En prenant des positions dans les domaines de la politique et de la sécurité nationale, le Cardinal n’associe pas généralement les fidèles catholiques ou même la CENCO pour connaître leurs avis sur ses déclarations et sorties médiatiques, avant ou après. Ce qui serait difficile à réaliser dans la mesure où l’Eglise catholique n’est pas engagée dans ses prises de positions de citoyen libre, qui a ses penchants et convictions personnelles.

5. ⁠La loi pénale est si impersonnelle qu’un évêque, qui se trouve, par ailleurs, à la tête d’une institution privée, régie par la loi sur les Asbl, ne peut s’en soustraire par sa seule qualité de religieux ou de chef spirituel. Ne pas respecter la loi et les autorités judiciaires est loin d’être une qualité pour un chef spirituel qui tendrait à montrer par ça son courage de braver un régime politique et de dominer la peur.

6. Les fidèles de l’Eglise catholique sont dans tous les partis politiques, y compris ceux du pouvoir, pour penser les mobiliser derrière les opinions personnelles du citoyen libre, même s’il s’agit du Cardinal, contre leurs convictions politiques. Contre le régime Mobutu et AFDL des Kabila, l’Eglise catholique a été avec la majorité de la population dans l’unité du combat. La majorité de la population était avec l’opposition pour abattre la dictature et libérer le pays des mains des étrangers. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

7. Même lorsque le Cardinal, d’abord Archevêque de l’Archidiocèse de Kinshasa, obtiendrait l’adhésion de certains fidèles de Kinshasa, sans doute dans le camp de la maigre opposition au régime en place, il n’est pas certain d’en avoir plus dans les autres Provinces. Pour avoir ouvert, lui-même, la brèche du discours sur le tribalisme en attaquant le régime Félix-Tshisekedi sur ce terrain, le virus de la division fera son travail au milieu du peuple de Dieu. Celui qui traite l’autre de tribaliste peut l’être à un niveau plus élevé au regard d’une critique subjective soutenue par un jugement de valeur.

8. L’Eglise catholique est si mal gérée, ne se développant pas, ayant considérablement régressé sur le plan du développement matériel et de sa gestion patrimoniale, connaissant une forte propension au tribalisme et autres maux sociaux, que les critiques du Cardinal manquent la force morale transcendantale, envisageable pour un prince de la puissante Eglise catholique. La preuve est l’absence d’écho, de récupération et d’exploitation de ses propos médiatiques par le laïcat catholique et une masse critique de la population afin de leur donner les effets qu’il peut en attendre.

9. Le Cardinal, par un activisme débordant contre le pouvoir politique, donne l’impression de vouloir masquer le mal profond qui ronge l’église catholique. Toutes les critiques portées contre le régime Félix Tshisekedi sont curieusement celles que l’on peut formuler sur la gouvernance de cette église. On y entend parler de plus en plus du népotisme, du clientélisme, du tribalisme, de l’empoisonnement, du détournement des fonds, des préoccupations mercantilistes exagérées…

10. Dans la mesure où la mission prophétique du Cardinal est quasi-absente sur la question de l’agression rwandaise contre la RDC et sur la dictature du régime politique rwandais et ses effets pervers au Rwanda et dans la sous-région, ses critiques contre le régime de Kinshasa n’ont plus de logique dans l’ordre de sa mission prophétique de dénoncer le mal partout et de ne pas l’encenser d’un côté, par exemple en vantant ce qui se fait au Rwanda, un pays agresseur au sien. Ce qui enlève la crédibilité à la critique du Cardinal, faisant croire à un problème personnel avec le Président de la République. Ce qui, d’ailleurs, ne donne pas de crédit à la version de l’exercice de la mission prophétique.

11. ⁠Le devoir de moralisation de la vie publique congolaise, dominée par les antivaleurs, dont la calomnie, l’injure, le mépris de l’autre, la médisance, la trahison, le mensonge et la violence sous toutes ces formes, devra concerner un exercice de mission prophétique qui trouble l’ordre public en se retrouvant dans le champ des infractions prévues et punies par la loi. On peut s’attendre des chefs spirituels un discours prudent et réservé sur des faits dont ils n’ont pas de preuve, qui ne les confond pas avec nos troubadours des médias. On ne peut pas s’imaginer les voir se donner les limites dans la recherche de la vérité sur les faits sociaux en se contentant de celle des réseaux sociaux.

12. En ne faisant pas preuve d’assez d’humilité et de respect de l’autorité publique, que la hiérarchie de l’église catholique tend à défier par certains de ses membres, il faut s’attendre à un bras de fer qui va diviser l’Eglise catholique, affaiblir son aura, dans la mesure où les propos du Cardinal ne rencontrent pas un succès indubitable au sein du laïcat de Kinshasa, qu’il aura peine à mobiliser pour une cause contre les pouvoirs publics.

13. ⁠Le dialogue entre la hiérarchie ecclésiastique et ses fidèles, ainsi que l’harmonisation de la vie interne pour faire de l’Eglise toute entière, en ce compris les laïcs, sel et lumière de la terre, permettront de mener un combat noble et digne contre la médiocrité dans la gouvernance du pays et pour une participation appréciable à la réalisation du bien commun. L’église pyramidale est morte pour que les laïcs sachent exercer ensemble avec le clergé leurs missions baptismales de sanctification, de royauté, de prophétie et de gouvernance. C’est en cela que la hiérarchie ecclésiastique trouvera sa force, étant unis avec les fidèles à Jésus Christ pour suivre dans l’unité, chacun dans son rôle, le chemin du Seigneur.

14. L’Eglise a besoin d’être d’abord sauvée de plusieurs pesanteurs qui lui enlèvent l’éclat de sa lumière, devenue trop terne. L’illustration est dans l’état calamiteux du pays et de sa gouvernance par 85% des chrétiens, avec une majorité de cadres formés dans les écoles et universités catholiques. L’Eglise a envoyé des laïcs en mission pour être, par leur foi, des modèles dans l’exercice de leurs devoirs professionnels, la vie familiale et la gestion du pays. Tout le contraire : les familles produisent des kulunas et une jeunesse désorientée et l’Etat est la proie des politiciens prédateurs. Le clergé devra manifester plus de souci pour cet échec des laïcs missionnaires. Même lorsque les pasteurs se plongent dans la danse de la gestion publique, ils ne font pas mieux.

Pour conclure, j’interpelle l’Eglise à sortir de sa torpeur. Arrêtons-nous. Une remise en question s’avère nécessaire pour un nettoyage de soi et autour de soi. Le Congo devra compter sur l’Eglise, dont le rôle de guide spirituel est fondamental, pour engager les congolais sur la voie de la révolution de la conscience individuelle et collective, sans laquelle nous allons demeurer pour très longtemps encore esclaves et marchepieds des autres. Un autre Congo est possible pour une autre Afrique, un peuple congolais libre aussi.

Notre libération dépend de notre révolution spirituelle et mentale, dans laquelle le clergé catholique a le choix entre trahir son Seigneur en recherchant les honneurs, privilèges et richesses de ce monde ou user de son pouvoir pour conditionner les esprits à œuvrer pour la construction, sur la terre déjà, du Royaume de justice, de paix, d’amour et de fraternité.

Le prolongement de soi est nécessaire pour aborder les questions majeures et existentielles de notre société avec amour et respect mutuel. La bouillabaisse offerte par les médias congolais devra cesser avec des personnes phares qui présentent le contre-exemple et imposent un autre modèle de leadership moral.

Notre unité sur fond des diversités culturelles, politiques et sociales devra faire vibrer sa force dans le combat pour la fin de la guerre en RDC, pour le développement intégral et pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale de l’Etat congolais dans ses 2.345. 410 Km2. Ce qui appelle un leadership ecclésiastique capable de se mettre à l’écoute des fidèles, attentif au rôle particulier exercé par ces derniers dans le monde, soucieux de rechercher la force dans l’unité des membres de l’église.

Notre lutte d’un État nettoyée de ses agrégats négatifs et destructeurs et bien gouverné nous mène tout droit vers la renaissance de la République Démocratique du Congo comme État et comme nation ; ce qui devra être le souci de tout chrétien authentique, particulièrement de l’Église institutionnelle.

La renaissance du citoyen congolais, par le renouvellement de son intelligence, devra nous conduire à un patriotisme de qualité, qui favorise la réalisation du bien-être collectif.

La Kombolisation est en marche.

Bamuangayi Kalukuimbi Ghislain




La révision ou le changement de la constitution en Rdc : Déclin ou déclic?

La constitution elle-même prévoit des conditions de sa révision, y compris les organes (le président de la République, le gouvernement après délibération en conseil des ministres, à chacune des chambres du parlement à l’initiative de la moitié de ses membres, à une fraction du peuple congolais en l’occurrence 100.000 personnes s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux chambres) qui disposent du droit d’initiative conformément à son article 218.

Certes, le révisionnisme constitutionnel doit tenir compte du constitutionnalisme et le respect de la procédure de la modification des dispositions constitutionnelles.

Les révisions sont effectuées pour rectifier les erreurs et les insuffisances de texte constitutionnel afin d’accroître l’efficacité de la constitution, surtout de consolider la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des Droits humains, la cohésion nationale et la protection des libertés fondamentales.

Tous les Etats révisent la constitution pour améliorer son efficacité. A titre exemplatif, la France a fait l’objet au moins vingt-quatre révisions de sa constitution de 1958 qui a donné naissance à la 5ème République.

En sus, la plus vieille constitution des États Unis de 1787 a connu vingt – sept révisions. La constitution est une loi or de par sa nature la loi est un acte perpétuellement modifiable. La question qui se pose est celle de savoir : y-a-t-il nécessité ou l’opportunité de la révision ou du changement de la constitution ?

C’est la population congolaise qui doit manifester la nécessité ou l’opportunité de la révision ou de changement de la constitution, car c’est elle qui avait adopté par voie référendaire, et, étant propriétaire.

La constitution ça se révise pour améliorer son efficacité, la paix sociale et surtout, de répondre aux aspirations de la population. La révision du texte constitutionnel ne viole pas la constitution lorsqu’on respecte la procédure de sa révision prévue aux articles 218, 219, 220.

Il est clair comme l’eau de roche que certaines dispositions sont verrouillées. Ce sont des clauses d’intouchabilité, d’immutabilité et d’intangibilité. Sur ce, l’épineux problème qui se pose est celle de savoir: la disposition constitutionnelle de l’article 220 (qui prévoit le verrouillage de nombre et la durée des mandats de l’art 70) est -elle révisable?

Cette disposition constitutionnelle de l’article 220 est comme tout autre article doit faire l’objet de la révision, car le constituant originaire (législateur) est muet sur son verrouillage, peut être révisée, en suivant la procédure de la révision.

Concernant l’adoption d’une nouvelle constitution ou le changement de la constitution, le constituant originaire (législateur) a prévu seulement les conditions de la révision non de l’adoption d’une nouvelle constitution(changement).Comme la population est propriétaire de la constitution, seule a le pouvoir de manifester l’opportunité et de changer par voie référendaire.

L’histoire constitutionnelle congolaise renseigne que la RD Congo a expérimenté plus d’une vingtaine de textes constitutionnels depuis l’indépendance. L’inflation des textes constitutionnels n’a rien servi au peuple congolais. Au contraire, la paupérisation, la corruption, les détournements des derniers publics ont atteint les proportions inouïes.

Qui est à la base de la misère du peuple congolais ? C’est l’homme politique ou les textes constitutionnels. Que pensons-nous sur la position des congolais de la diaspora sur la révision ou le changement de la constitution ?

Bettens Ntumba, Chercheur en droit constitutionnel.