Est-ce la victoire des petits pas ?   

La vidéo de Paul Kagame qui a circulé le mardi 5 juin 2014 dans les réseaux sociaux a remis dans nos pensées quelques faits historiques susceptibles de nous aider à mieux éclairer l’avenir politique et diplomatique de notre pays.

Les propos tenus par l’ogre de Kigali inspirent une question : et si la “ pratique des petits pas” de Fatshi atteignait maintenant sa maturité ?

Sous la pression de l’offensive militaire des Fardc et des Wazalendo sur le terrain, des critiques médiatiques de plus en plus convaincantes à propos des pillages de nos ressources naturelles qu’il ne peut plus nier, Kagame admet enfin son forfait et accuse ses comparses. Et comme en plus le chef de file (les Usa) a ostensiblement tourné son regard ailleurs ; en l’occurrence, Washington a choisi le Nairobi comme partenaire privilégié aux dépens de Kigali, l’homme ne sait plus à quel saint se vouer.

En effet, l’aveu à peine voilé du sanguinaire de Kigali nous indique que Fatshi marque des points décisifs dans la guerre qui nous oppose au Rwanda.

Cependant, une question devrait s’imposer à nous. Le rusé des montagnes ne tente-t-il pas, en dénonçant les Occidentaux dans le pillage de la Rdc, de se disculper et de contraindre ses commanditaires de le sortir de la mauvaise passe dans laquelle ils l’ont plongé ?  C’est comme si le dictateur disait : “vous m’avez embarqué dans le feu, il est hors de question que j’y brule sans vous” !

Rappelons ici que la notion de victoires ou d’avancées par la « diplomatie des petits pas » avait été mise en vogue par Henry Kissinger pendant les négociations dues à la guerre du Viêtnam au cours des années soixante. Elle sera relancée par le même célèbre diplomate américain dans la recherche des solutions pour tenter de mettre un terme à la guerre israélo-arabe.

Au Vietnam, la méthode n’avait pas empêché le cuisant échec des USA de 1975 ; au Moyen Orient on peut affirmer qu’elle était en vigueur jusqu’à l’assassinat d’Yitzhak Rabin. Depuis, les extrémistes de droite, imbus de leur supériorité militaire, n’ont cure de la diplomatie.

Prophétisons que la version de Fashi fera meilleure fortune !

Le Président  Tshisekedi Tshilombo semble avoir adopté la philosophie qui sous-tend la démarche du vieux diplomate juif américain : hâtons-nous lentement, mais sûrement.  A l’égard de la guerre de l’Est, Il débuta, à la surprise et avec la désapprobation de beaucoup, par une tentative de rapprochement avec celui qui ambitionne de nous prendre une partie importante du territoire national. Ayant certainement compris que Kagame n’est pas de nature à entendre le langage d’une approche diplomatique bilatérale sans contrainte, le béton de la République élargira son action au niveau de la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est, toujours dans l’espoir de gagner la paix, concrétiser l’intégration régionale et sauvegarder l’intégrité territoriale de notre pays.

Cette voie a-t-elle atteint l’objectif poursuivi ? Certes non ! A ce jour il apparait que nombre des pays de l’EAC partagent secrètement l’ambition du Rwanda de dépecer la RDC avec l’aide de l’Occident. Voilà ce qui explique l’étape actuelle consistant à intensifier les actions militaires basées essentiellement sur nos propres forces sans pour autant négliger l’apport des éventuels alliés. A ceci s’ajoute bien évidemment les actions diplomatiques constantes.

Comme chacun devrait le savoir, toute action politique du diabolique Kagame doit s’analyser sous tous les angles, avec la plus grande circonspection. Gardons-nous donc de considérer les pleurs actuels du dictateur comme une victoire totale ! Ce n’est qu’une avancée, un signe qui devrait nous motiver davantage à défendre notre pays et à rester vigilants pour sauvegarder nos ressources.

Evitons le triomphalisme bon marché et ridicule dans lequel se lancent déjà certains esprits naïfs ! L’art de la guerre est complexe, il nous contraint d’envisager toutes les hypothèses. Et si la déclaration de Kagame était une feinte, une tactique de plus, pour nous pousser à mieux dévoiler nos intentions ?

Que le modeste avantage que vient nous signifier le deuil de Kagame en ce début du mois de juin ne nous trompe pas en nous jetant dans l’illusion qu’apportent les euphories mal fondées.  La guerre sévit encore, elle sera longue, ardue, pénible. Elle exigera une grande détermination, des investissements immenses, des sacrifices qui ne sauraient découler que de l’unité et de la cohésion dont nous ferons montre.

C’est lorsque le fauve est blessé qu’il faut faire preuve de lucidité accrue, de prudence et de plus d’acharnement. Or, dans le cas qui nous concerne, la bête est touchée, mais n’est pas encore à l’agonie, et elle tente même d’ameuter les siens, de plus maintenant une tierce partie vient s’incruster dans l’équation, le Kenya, là résident le challenge actuel.

 

 

Jean-Pierre Kambila Kankwende

 




Après avoir mis d’accord les députés nationaux : Le Gouvernement Judith Tuluka passe 

Le gouvernement de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a été officiellement investi par l’Assemblée nationale, comme initialement prévu. Le débat qui s’est poursuivi jusque tard dans la soirée a permis à la Première ministre de rencontrer les préoccupations des élus légitimes du peuple, qui n’ont pas hésité un seul instant à l’investir. A partir de ce moment, les membres du Gouvernement peuvent procéder à la remise et reprise avec l’équipe sortante et passer directement à l’action.

Le programme de ce nouveau gouvernement, évalué à 92,9 milliards de dollars pour une période de 5 ans, s’articule autour de six axes principaux. Il s’agit:

1. L’emploi : La création d’emplois constitue la priorité absolue. Le gouvernement mettra en place des initiatives pour stimuler le marché du travail et offrir des opportunités à tous les citoyens congolais.

2. Protection et renforcement du pouvoir d’achat des ménages : Des mesures seront prises pour protéger les ménages contre l’inflation et renforcer leur pouvoir d’achat afin d’améliorer leur qualité de vie.

3. Sécurité des citoyens congolais: La sécurité reste un enjeu majeur. Le gouvernement s’engage à renforcer les dispositifs de sécurité pour assurer la protection de tous les citoyens.

4. Construction d’une économie diversifiée et plus compétitive: Des réformes économiques seront mises en place pour diversifier l’économie et la rendre plus compétitive sur le plan international.

5. Assurer l’accès aux services de base: L’accès à des services de base tels que l’éducation, la santé, l’eau potable et l’électricité sera amélioré pour tous les Congolais.

6. Modernisation de l’administration : La modernisation de l’administration publique est essentielle pour améliorer l’efficacité et la transparence des services gouvernementaux.

Le gouvernement inclut des représentants du parti Agissons pour la République avec deux ministres nommés à des postes clés. Son Excellence Guy Loando Mboyo est nommé ministre d’État, ministre en charge de l’aménagement du territoire, tandis que Grâce Yamba Kazadi est nommée vice-ministre aux affaires étrangères.

Le gouvernement de Madame la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, est déterminé à mettre en œuvre ce programme ambitieux pour le bien-être de tous les Congolais.

Le Quotidien




Pari gagné : Le Gouvernement Suminwa investi par l’Assemblée Nationale

Ça y est ! Le Gouvernement Suminwa a reçu le feu vert de l’Assemblée Nationale, aux petites heures de la matinée ce mercredi 12 juin 2024. Le Programme de son Gouvernement a été approuvé à la majorité absolue et écrasante des membres composant l’Assemblée Nationale, soit 397 votes favorables sur un total de 405 présents.

Auparavant, la Première Ministre Judith Suminwa avait sollicité trente minutes après la clôture des débats pour rencontrer les préoccupations des élus du peuple consécutives à la présentation du Programme d’Action de son Gouvernement.

Dans sa réplique, la Cheffe du Gouvernement avait remercié les représentants du peuple pour leurs contributions qui permettront d’enrichir l’action gouvernementale. Par ailleurs, elle a su convaincre la plénière, en répondant clairement, pilier après pilier, à chacune des préoccupations soulevées par les représentants du peuple.

La Première Ministre qui ne veut pas perdre de temps devrait, dès ce mercredi, occuper officiellement son fauteuil après la cérémonie de reprise et reprise avec l’ancien Premier Ministre.




Mgr Joseph KalambaMutanga : La bataille de l’auto-financement durable pour les Eglises locales du Congo-Kinshasa

Propos et propositions, Vol.1 Problèmes, Editions Universitaires de Kamutanga, Collection « notre beau pays », Kinshasa, 2021, 299 p

Depuis des années, l’Eglise en Afrique est confrontée au problème d’insuffisance des ressources matérielles et financières à même de soutenir l’œuvre d’évangélisation et de prendre en charge d’autres besoins connexes à cette ouvre par ailleurs complexe. D’emblée, ce problème se pose dans le contexte d’une Eglise dont le mal séculaire est de vivre de la dépendance et de la « perpétuelle main tendue » sans oublier la part terriblement maigre du terroir local.

Dans cet ouvrage que nous souhaitons devenir un document de référence pour des Eglises locales du Congo Kinshasa à la recherche de la maturité par l’autosuffisance oul’auto-prise en charge, l’A., Mgr Joseph Kalamba, l’homme aux multiples casquettes, théologien, ecclésiologue, chercheur, connaisseur de l’Eglise du Kasayi, paysan, aborde ce problème de façon approfondie à travers 5 chapitres étalés sur 299 pages. Ces chapitres sont autant de foyers de réflexion cueillis dans les méandres d’une retraite-session aux clergés de l’archidiocèse de Kananga et du diocèse de Mbujimayi, deux Eglises particulières dont les accointances historiques sont inéluctables.

Au nom de ces accointances, ce qui se dit et se vit à Kananga, se dit et se vit mutatis mutandis à Mbujimayi. D’où cette question de fond, le noyau même de cet ouvrage, en deux volumes (vol.1, objet de ce compte rendu , et vol. 2 dont le compte rendu suivra) : « comment nous devons assurer de plus en plus notre autofinancement local en paroisse, dans les congrégations et dans le diocèse en dépit de tant de problèmes matériels qui se posent aujourd’hui dans notre société et dans notre Eglise au Kasayi et au Congo ? ». Mais en quoi ce vol.1 se distingue du vol. 2, tous deux répondant à ce problème fondamental et commun relatif à la question matérielle et financière de nos Eglises ? Le vol. 1, plus théorique donne les éléments essentiels du problème en 5 chapitres. Mais que retenir de ces chapitres un par un ?

Le premier chapitre détermine le cadre des propos et des propositions du sujet. Ce cadre, c’est, en effet, une retraite-session, un cadre suigeneris, où aux flots de la spiritualité se mêlent ceux relatifs à la question de fond ou encore mieux, le problème, celui de comment assurer l’autofinancement dans nos Eglises locales comme miroir idéal de leur avenir économique. Au fond, étudier ce problème en profondeur a exigé un regard croisé par lequel le spirituel, le matériel et le financier s’entrecoupent à travers l’éclairage biblique et historique de l’évangélisation de notre terre du kasayi, de la « période missionnaire » à la période « post-missionnaire ». Dès le départ, l’A. reconnait que les ressources matérielles et financières étant par ailleurs un des aspects de la maturité de l’Eglise ne suffisent pas à prendre en charge tous les besoins pastoraux dans nos Eglises locales. Cette insuffisance est aggravée par l’ignorance des mécanismes de gestion rigoureuse, le détournement des ressources matérielles de l’Eglise à des fins individuelles ainsi que par l’absence de la culture d’organisation managériale et de rentabilité commerciale et financière (p.p.15-17.).

L’impasse que crée une telle insuffisance urge une réforme tous azimuts :

Briser le mythe « d’Eglise-enfant » selon le mot cher à Mgr Charles Vandame, Eglise qui n’entreprend rien pour marcher sur ses propres pieds ou avec ses propres béquilles (p.19.) ;

Briser le mythe selon lequel parler de l’argent est un péché (p.19.) ;

Déboulonner le goulot d’étranglement mental qui paralyse tant d’énergies disposées à s’engager dans la voie de l’autofinancement (p.20.) ;

Maitriser et comprendre le circuit de la dépendance matérielle et financière envers l’Occident (p.p. 20-21.).

Il y a, à travers cette réforme que l’A. appelle de tous ses vœux la prise de conscience de certaines épines, c’est-à-dire les obstacles qui obstruent le chemin de l’innovation. De ces épines, on peut retenir :

L’extraversion des économies diocésaines par les organismes tant ecclésiastiques qu’étatiques étrangers situés en Occident (p.22.) ;

La dépendance financière envers les responsables politiques et des opérateurs économiques comme bienfaiteurs occasionnels du diocèse (p.22.) ;

La générosité à l’occasion de certains évènements (funérailles, ordinations, jubilé du diocèse ou de la congrégation) (p.23.) ;

La générosité de la diaspora locale (p.24). ;

La générosité des communautés chrétiennes locales situées à l’intérieur du diocèse (p.25.).

Tout en reconnaissant les avantages précieux de toutes ces aides dans leurs différents aspects, l’A. attire l’attention sur leurs limites (p.p.22-29.). L’on peut, en concluant, avec l’A., ce premier chapitre, dire qu’un thème si riche a fait irruption dans son cheminement théologique et pastoral à travers un processus riche en rebondissements. D’abord, en famille où il a été éduqué à l’agro-paysannat ; ensuite au séminaire,où, par la formation et les lectures, il a été éveillé à la problématique ; enfin au début du ministère sacerdotal, pendant la formation en Suisse et le séjour au Congo, où le thème avait mûri par les différentes expériences de terrain. Il y a,à travers ce cheminement, une lueur qui aide à comprendre en quoi les Eglises de Mbujimayi et de Kananga sont « des Eglises locales géantes du Kasayi, mais au talon d’Achille dans leur maturité financière ». C’estl’objet du deuxième chapitre (p.p.47-145.).

Qui veut aller loin ménage sa monture, dit un proverbe. C’est dire que pour réussir la bataille de « l’autofinancement durable » dans nos diocèses, il faut garder des forces ou des réserves si on veut atteindre des objectifs élevés ou lointains. Pour l’A., ces forces sont représentées par tous les atouts pour un autofinancement réussi.Dans une Eglise qui se veut mûre, qu’elle soit à Kananga ou à Mbujimayi, sur les plans pastoral, spirituel, liturgique ou financier, l’incontestable atout majeur est celui des ressources humaines, des ressources soudées par la confiance mutuelle, l’unité et l’amour véritable du diocèse (p.59.). A travers une approche holistique où tout se tient, l’A., s’appuyant sur les acquis del’ecclésiologie conciliaire, présente les ressources humaines comme le socle de la vitalité d’une Eglise. « Il n’y a de richesse que d’hommes, dit le prix Nobel américain Théodore Schutz (p.59.). Sans hommes, rien ne peut réussir. Voilà pourquoi de longues pages sont consacrées au plaidoyer pour l’unité et la coresponsabilité dans la gestion du diocèse. N’est-ce pas que cette cohésion au sein du personnel peut aider à éviter toutes sortes de dérapages qui ont fait écrouler Kananga comme « grande forteresse flamande » et Mbujimayi comme Eglise à « itinéraire atypique » à partir de ses propres efforts d’autofinancement ? (p.p.60-72.).

Soyons précis. Kananga doit presque tout aux pères de Scheut. Non préparé à se prendre en charge sur le plan économico-financier, sa descente aux enfers s’est effectuéeentre 1980 et 1990 avec les deux vagues successives de pillage systématique de la Procure Saint Clément vers les années 1992 et 1993 qui enfoncèrent la débâcle économique de l’archidiocèse. (p.75.). Mbujimayi a été atypique. Malgré l’appui matériel, financier et logistique précieux de la Miba (p.80.), il est une Eglise née de grands évènements historiques douloureux, une Eglise de déportés et de refoulés revenus au bercail et appelés par le concours des circonstances à africaniser l’Eglise locale dans beaucoup de rouages clés de la vie pastorale (p.81-82.). Dans cette mouvance, par son pragmatisme du terrain et son réalisme pastoral, Mbujimayi a réussi des avancées sur le plan économico-financier appuyant tout le reste (théologie, pastorale, liturgie, etc.), mais qui se sont effondrées tel un château des cartes à cause de l’amateurisme (p.p.90-129.).

C’est cet amateurisme à Mbujimayi et la débâcle économico-financière à Kananga accompagnés de nouveaux défis sociétaux (p.p. 130-131.) qui ont facilité un effort de réflexion théologique musclée fondée sur la culture et les langues, reconnaissant les ressources financières locales comme autre atout majeur. Un atout qui reconnait à sa juste valeur tout ce qui a été entrepris avec succès par le passé et surtout aujourd’hui sur le plan d’autofinancement. Au regard de cet atout, deux défis méritent d’être relevés :

L’insuffisance des ressources financières locales ;

La mégestion et la non fructification de ces ressources par nous-mêmes.

C’est après une longue discussion sur ces défis (p.p. 141-146.) que l’A.en arrive à une réflexion pointue sur le lien inextricable entre le prêtre et l’argent ou les biens de la terre, objet du troisième chapitre (p.p. 147-210.).Ce chapitre est révolutionnaire, car il parle de l’argent comme pierre philosophale de l’existence dans nos diocèses, chose impossible à trouver, un mystère. Et pourtant l’A. stigmatise toute théologie qui fait de l’argent un tabou (p.p.148-155.). Il dit non à une telle vision lorsqu’il affirme : « … chercher à nier au nom d’un «  christianisme spirituel » utopique ou d’un  spiritualisme désincarné, la place et l’importance des ressources matérielles et financières même minimales dans la vie de la congrégation ou du diocèse aujourd’hui dans notre province et notre pays, c’est continuer une politique d’autruche qui nous conduit tous comme clergés tôt ou tard dans un trou » (p.159.).

Tout le problème est d’aborder cette question dont dépend tout le travail pastoral en hommes d’Eglise adultes et responsables, qui, à travers les échanges créent et encouragent « un cadre officiel effectif et efficace de discussions avec débat d’idées indispensable sur la vie matérielle et financière de la paroisse, de la congrégation et du diocèse ». (p.161.). L’on comprend que pareillefaçon de voir est appuyée par la Bible qui ne voit aucune contradiction entre les biens matériels et le diocèse (p.p. 162-168.). D’où rejet par l’A. de la « théologie de la pauvreté » matérielle (p.p.168-171.) et de la « théologie de la prospérité » terrestre (p.p.171-173.) au profit d’une « théologie du salut intégral »de l’hommecorps et âme.

L’enjeu de cette dernière est que rechercher l’autofinancement ecclésial au Kasayi et au Congo ne nous conduise pas à oublier de chercher aussi l’épanouissement et le bien-être matériel de notre peuple appelé à y trouver aussi son compte. A vrai dire, au lieu de diaboliser la possession de l’argent et des biens matériels comme un mal en soi,il faut, au nom de l’Evangile, « condamner la misère matérielle abjecte comme ennemie de l’Evangile et de notre population vivotant dans son sous-développement presque infrahumain »(p.p.173-174.).

Le juste milieu consiste dans ces conditionsà mettre la conjonction entre le matériel et le spirituel, et aussi à mettre la primauté du spirituel sur le matériel, du céleste sur le terrestre. Ce juste milieu permet, à coup sûr, une juste utilisation des biens de la terre pour le minimum nécessaire à l’apostolat, dans la conviction que ces derniers sont subordonnés face à la primauté des « biens du ciel »(p.180.). Ainsi, l’Eglise, dans la réalisation de sa mission évangélique, avec l’appui du support matériel représenté par les biens de la terre doit éviter non seulement les trois tentations corruptrices de l’argent, mais aussi les trois dangers particuliers dans la vie du clergé diocésain en quête de l’autofinancement ecclésial. La première tentation est l’attachement excessif aux biens de la terre fermant l’horizon vers les « les choses d’en haut » (Col. 3,2) ; la deuxième est l’idolâtrie de soi-même qu’entraîne cet attachement excessif ; la troisième tentation est la perte morale et spirituelle de notre propre âme (p.p.180-187.). S’ajoutent à ces trois tentations, les trois dangers à travers la quête de l’autofinancement, à savoir l’autofinancement devenu un but primordial au lieu d’un moyen au service de l’évangélisation ; l’ego narcissique au cœur des réalisations matérielles dans l’Eglise et la société et la prééminence de la pastorale de l’argent au détriment de la pastorale des sacrements (p.p.187-206.).

Mais il faut dire que ces tentations et ces dangers ne sont pas tout ce qu’il y a à craindre dans l’apostolat au sein de l’Eglise. Autrement dit, ce n’est pas en les évinçant qu’on est tranquille. Il faut en plus une attitude à cultiver pour ne point déraper dans notre quête de l’autofinancement ecclésial. Cette attitude, c’est prendre conscience que « Dieu ne donne ni pauvreté ni richesse » (Pr.30,7), mais le minimum nécessaire à la vie et à l’apostolat (p.206.). Propriétaire universel et dispensateur de tous les biens matériels et financiers, Dieu est aussi celui qui nous donne le don financier qui ôte sur nous le pouvoir corrupteur de l’argent (p.207.) et nous fait prendre conscience que les « richesses d’en haut » sont plus belles et durables que les « richesses de la terre » (p.208.).

C’est l’ancrage en ce Dieu qui est le secret de l’épanouissement d’une vie chrétienne, sacerdotale et épiscopale bien équilibrée entre l’apostolat dans un milieu matériellement pauvre et la bataille quotidienne de l’autofinancement ecclésial local, qui donne sens à toute cette bataille. Une bataille que laisse comprendre logiquement le calvaire financier de nos paroisses, congrégations surtout diocésaines et de nos Eglises locales du Kasayi. Comprendre cette bataille à partir de la complexité de l’évolution socio-historique et économique de la maturité matérielle des Eglises locales de Kananga et de Mbujimayi, fait l’objet du quatrième chapitre (p.p.211-269.).

Ce chapitre me semble le cœur même de l’ouvrage, son maillon privilégié, car y mettre au bénéfice la méthode spécifique d’Edgar Moran qui recommande de « regarder le tout dans les parties et en même temps les parties avec le tout », de « distinguer sans dissocier et d’unir sans dissocier » (p.211.), c’est rattacher la complexité du problème de l’autofinancement à l’évolution de la maturité matérielle de nos Eglises locales de la « période missionnaire » à la « période post missionnaire ». Sur ces entrefaites, il est évident que nos Eglises ont connu du point de vue financier et matériel le temps des vaches grasses à la « période missionnaire ». Que de miel à cette époque ! Mais comme on ditque « près du Capitole se trouve la roche Tarpéienne », pour signifier que les honneurs et la célébrité n’empêchent pas la déchéance, la prospérité céda la place à la descente aux enfers de l’économie diocésaine à la «  période post-missionnaire » des héritiers (p.p.229-232.).

C’est alors que s’effilochèrent les mythes ecclésiaux financiers du père scheutiste, du prêtre indigène et de l’évêque nantis (p.p.232-237.). Cette descente aux enfers fut aussi compliquée par l’augmentation des ressources humaines locales exigeant plus en ressources financières au diocèse (p.p.237-241.). Que dire du trou créé dans les finances diocésaines par la diminution drastique de la manne de l’Occident  (p.p.242-246.), de la mégestion criante des ressources matérielles en paroisse et au diocèse (p.p.246-247.), de la difficulté de la rentabilisation financière maximale de certaines sources économiques ? Désolation que vinrent aggraver l’érosion du sens communautaire des biens du diocèse dans le style de vie du clergé séculier et la porosité dans la démarcation juridique des biens matériels et financiers des Eglises locales (p.p.259-269.).

Un ecclésiologue qui se respecte fait aussi œuvre de sociologue, d’observateur et de témoin privilégié de la situation de son milieu de vie pour en scruter le climat socio-économique. C’est ce que l’A.fait au cinquième chapitre (p.p.271-294.). Il constate que les économies de nos Eglises locales sont le reflet de l’économie nationale de la RDC. Economie précaire (p.p.272-273), à l’allure d’un bébé né handicapé (p.p.278-280.), économie gangrénée par la volatilité du cadre macro-politique du pays (p.p.280-285.), bref économie moribonde et incapable de résister à la gabegie devenue le mode de gestion au pays (p.p.286-294.).

Il est temps de conclure. Avec une touche d’érudit et un regard pluridisciplinaire, Mgr Joseph Kalamba fait une réflexion fouillée sur la question combien pertinente de l’autofinancement de nos diocèses au Kasayi et en RDC. En vrai ecclésiologue, il nous convie, du point de vue économico-financier, à devenir les créateurs de nos propres richesses en appui à l’œuvre de l’évangélisation. A la « période post-missionnaire », cet ouvrage doit devenir un document de référence pour les Eglises locales en quête de la maturité financière.

Ernest Bula Kalekangudu (RDC)

Philosophe




Nouveau ministre du Commerce extérieur : Julien Paluku reconnaissant envers Fatshi et la Première Ministre 

Ce mercredi, 12 juin à 1 heure 55 minutes du matin, l’Assemblée Nationale de la RDC a adopté la motion d’approbation du programme du Gouvernement Judith SUMINWA TULUKA et en conséquence a investi les ministres par un vote de 397 voix pour, zéro voix contre et 8 abstentions.

« Désormais, je suis le NOUVEAU MINISTRE DU COMMERCE EXTÉRIEUR car investi par la Chambre Basse du Parlement aux côtés des Collègues », a indiqué le ministre Julien Paluku Kahongya sur son compte X..

Et d’ajouter, mes remerciements à Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et à la PM qui ont voulu que je fasse partie de la nouvelle équipe du second quinquennat du Président Félix-Antoine TSHISEKEDI.

Comme de coutume, rassure-t-il, je serai attentif et réceptif à vos observations et critiques, telles que formulées lors de mes mandats de Gouverneur du Nord-Kivu ou de Ministre de l’Industrie.

Que Dieu soit toujours au contrôle de notre action !




RDC: Le Gouvernement Suminwa investi par l’Assemblée Nationale

Ça y est ! Le Gouvernement Suminwa a été investi à l’Assemblée Nationale, aux petites heures de la matinée de ce mercredi 12 juin 2024. Le Programme d’action de ce gouvernement a été approuvé à la majorité absolue et écrasante des députés nationaux, présent à la plénière, soit, 397 votes favorables sur un total de 405 participants.

Auparavant, la Première Ministre Judith Suminwa avait sollicité trente minutes après la clôture des débats pour rencontrer les préoccupations des élus du peuple consécutives à la présentation du Programme d’Action de son Gouvernement.

Dans sa réplique, la Cheffe du Gouvernement avait d’abord remercié les représentants du peuple pour leurs contributions qui selon elle, vont permettre d’enrichir l’action gouvernementale. Par ailleurs, elle a su convaincre la plénière, en répondant clairement, pilier après pilier, à chacune des préoccupations soulevées par les représentants du peuple.

La Première Ministre qui ne veut pas perdre de temps devrait, en principe, dès ce mercredi, occuper officiellement son fauteuil après la cérémonie de remise et reprise avec l’ancien Premier Ministre, Jean Michel Sama Lukonde, devenu sénateur aujourd’hui.

 

 

Mboshi




Lutte contre la corruption en RDC : Matthieu Luboya favorable à la création d’un Parquet National Financier 

Dans une tribune publiée mardi 11 juin, le président du parti politique Conscience Nationale (CONA), Matthieu Luboya s’est dit favorable à la mise en place d’un Parquet National Financier en vue de traquer tous les délinquants financiers tel que préconisé par Constant Mutamba, nouveau ministre de la justice.

Matthieu Luboya dit avoir constaté la multiplication des scandales financiers malgré les efforts de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et d’autres structures mises en place par le Chef de l’État. Il cite notamment le cas de détournement observé dans l’exécution du projet 100 jours, la taxe RAM, les Jeux de la Francophonie et autres.

 

« Un constat pour mieux vanter les mérites de l’Inspection générale des finances (IGF), l’organisme censé contrôler l’argent public et lutter contre les détournements des fonds. Pourtant, depuis cinq ans, les scandales financiers se sont multipliés en RDC: Programme des 100 jours, financement du fonds Covid, taxe téléphonique RAM, Jeux de la Francophonie, etc. Les affaires s’enchaînent, les responsables sont souvent blanchis, et l’argent détourné reste dans la nature », déplore t-il.

 

Pour mettre fin à ce fléau, Matthieu Luboya pense que la mise en place du Parquet National Financier assurera la transparence démocratique et luttera contre les fraudes économiques et financières les plus graves. Cette instance qui aura selon lui, une compétence nationale, traitera les atteintes aux finances publiques, à la probité, au bon fonctionnement des marchés financiers.

 

« Parquet national financier enquête sur des infractions commises sur l’ensemble du territoire national; son action est ciblée sur les enquêtes pénales les plus complexes dans le domaine de la délinquance économique et financière;  Le Parquet National Financier répond à un objectif de transparence démocratique et de lutte contre les fraudes économiques et financières les plus graves. Il traite quatre grandes catégories d’infractions: les atteintes aux finances publiques (fraude fiscale aggravée, escroquerie à la TVA, blanchiment des infractions); les atteintes à la probité (corruption, trafic d’influence, prise illégale d’intérêts); les atteintes au bon fonctionnement des marchés financiers (délits d’initiés, diffusion de fausses informations) », détaille Matthieu Luboya.

 

Avant d’ajouter : « Le parquet national financier est dirigé par le Procureur, il doit être rattaché un Tribunal existant ou un Tribunal spécialisé. Il peut aussi travailler en étroite collaboration avec l’Inspection Générale des Finances, la Cour des Comptes, et toute autre structure chargée de lutte contre la corruption. Son action peut constituer un motif de découragement des maffieux d’autant plus que le Ministre de la Justice a un droit de regard sur le fonctionnement des Instances judiciaires de notre pays, et qu’il faire en sorte que les détourneurs purgent leur peine, ou rendent à l’Etat, les fonds dilapidés ».

 

Bien avant la mise en place effective de cette instance judiciaire qu’il espère être dirigée par des magistrats, d’assistants spécialisés et d’un service de greffe dédié, Matthieu Luboya encourage Constant Mutamba d’user de ses attributions pour inquiéter dans un premier lieu tous les délinquants financiers avec les structures judiciaires existantes.

 

Osk




Suspension momentanée des activités d’importations et exportations à la douane de Kasindi 

Les activités d’importations et exportations seront suspendues dès ce mercredi 12 juin 2024, à la frontière Congolo- Ougandaise au niveau de Kasindi, en territoire de Beni, au Nord-Kivu.

Cette décision a été prise au cours de la réunion extraordinaire qui a mis autour d’une même table, la FEC , l’ACCAD, l’association des vendeurs des poissons et la société civile locale.

C’est une façon selon eux, de décrier le blocage des véhicules en transit transportant les poissons salés des opérateurs économiques en Ouganda à Custems.

Selon l’esprit de la déclaration lue par le président de la société civile du groupement Basongora, les boutiques et magasins seront aussi fermés jusqu’à la libération des véhicules par le gouvernement Ougandais.

Occasion pour Aly Yusufu, président de la fédération des entreprises du Congo FEC, centre de négoce de Kasindi, d’appeler ses paires au respect strict de cette mesure.

En rappel, des dizaines de véhicules transportant les poissons des opérateurs économiques restent bloqués à Custems en Ouganda, les vraies causes de ce blocage ne sont pas connues.

 

Alain Wayire / Beni