Selon le Dr Prof Antoine Roger Lokongo « L’initiative chinoise ‘’la Ceinture et la Route’’ se présente comme une véritable bouée de sauvetage pour la Rdc afin de la tirer d’une situation infrastructurelle critique »
«L’Initiative la Ceinture et la Route », proposée en 2013 par le Président Chinois Xi Jinping, reconstituant et étendant des aspects clés de l’ancienne Route de la soie se donne comme objectifs : coopération gagnant-gagnant, échanges commerciaux, investissements dans des infrastructures et connectivité, gouvernance régionale et liens entre les peuples. Pour comprendre la portée de cette initiative chinoise pour la République Démocratique du Congo et les bénéfices que le pays de Patrice Lumumba et de Mzee Laurent Désiré Kabila peut en tirer, le Journal Le Quotidien a interviewé le Dr Prof. Antoine Roger Lokongo qui s’exprime à bâton rompu :
Le Quotidien: Bonjour Professeur ! Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Dr Prof Antoine Roger Lokongo: Merci beaucoup. Je me présente comme Dr Prof. Antoine Roger LOKONGO. J’ai aussi un nom chinois 龙刚 ou Long Gang (ce qui signifie « Dragon Congolais ») pour avoir vécu pendant presque 7 ans en Chine dans le cadre de mon doctorat à la Faculté de Droit, Département de Politique Internationale, filière des Relations Internationales à l’Université de Pékin, la première université de Chine.
Avant cela, en tant qu’ancien séminariste, je suis détenteur d’une licence en philosophie de l’Université Pontificale d’Urbaniana, Rome et d’une licence en théologie de l’Université Catholique de Louvain, l’ancêtre de l’UNIKIN.
Je suis également détenteur d’une maitrise en journalisme international, en d’autres termes, medias et relations internationales, à City University, Londres. J’ai travaillé pendant 9 ans comme journaliste international à Londres.
Revenu au pays en 2015, j’ai été de 2017 à 2018 conseiller au cabinet de Son Excellence, Leonard She Okitundu, alors Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et de l’Intégration Régionale.
A présent, je suis professeur à la Faculté des Sciences Juridique, Politique et Administrative, professeur des Relations Internationales et Chef de Département de la Filière des Relations Internationales et Sciences Politiques à l’Université Président Joseph Kasa-Vubu à Boma, en République Démocratique du Congo. Je suis aussi Attaché Supérieur de Recherche au Centre de Recherche pour les Echanges entre les Peuples, Université de Pékin; et Chercheur Invité à l’Institut pour la Coopération Mondiale et la Compréhension Mutuelle entre les Peuples, toujours à l’Université de Pékin. Je suis marié et père de deux enfants.
Quelle compréhension avez-vous de «l’Initiative la Ceinture et la Route »?
«l’Initiative la Ceinture et la Route» (ICR), ou «Belt and Road Initiative (BRI), ou encore « One Belt, one Road » (IBOR) par ses acronymes anglais est un projet d’infrastructure mondial à grande échelle construit ou introduit par le Président Chinois Xi Jinping en 2013. On l’appelle aussi « Nouvelle Route de la Soie, référence faite à l’ancienne Route commerciale de la Chine à la Méditerranée il y a 2000 ans. La Chine a marqué une étape importante dans le développement de l’Initiative la Ceinture et la Route (BRI) à l’occasion de la 10e anniversaire de la dite initiative en 2023. Pour le Président Chinois, il faut construire une nouvelle Ceinture économique de la Route de la Soie et une Route de la Soie Maritime du 21e siècle pour relier la Chine au reste du monde.
Il se concentre sur les grands projets d’infrastructures – les centrales électriques, les routes, les ports et les aéroports – qui sont des conditions préalables au développement et aux échanges mondiaux. Ouvert à tous les pays, il engage directement les économies émergentes du monde en développement dans le cadre de la coopération Sud-Sud… En d’autres termes, l’initiative vise à élargir les réseaux d’infrastructures, de commerce et d’investissements pour connecter l’Asie à l’Europe et l’Afrique le long des anciennes Routes de la soie, selon l’agence de presse chinoise Xinhua,
En une décennie, la Chine a investi des centaines de milliards de dollars de l’Asie à l’Europe, en passant par l’Afrique, dans les infrastructures. Aujourd’hui, plus de 150 pays ont adhéré à ce qui est devenu un réseau complexe de corridors terrestres et maritimes à l’échelle du globe. Elle est devenue comme une autoroute de développement économique international.
Quels bénéfices la Rdc peut-elle tirer de cette initiative Chinoise ?
Là, il y a beaucoup à dire. En 2021, la RDC et la Chine ont signé un mémorandum sur la Coopération dans le cadre de la ceinture économique de la route de la soie. C’est pour pour renforcer des liens de la coopération et la promotion de la connectivité régionale, en établissant conjointement un cadre de coopération économique ouvert, inclusif, équilibré et bénéfique, afin de maintenir la paix et le développement dans les domaines politique, commercial, financière et créer une connectivité entre les peuples, notamment dans les domaines de la santé, de l’ agriculture, de l’énergie renouvelable, de l’éducation, de l’électricité, des infrastructures, de nouvelles technologies de la communication et de l’industrie numérique.
Il faut qu’on passe vite à l’étape d’implémentation, surtout après la visite d’Etat du président Felix Tshisekedi en Chine en mai 2023, en dépit de la guerre d’agression et d’occupation à l’est. La construction du Centre Culturel et Artistique de l’Afrique Centrale à Kinshasa et la construction des rocades de Kinshasa dans le cadre du programme de coopération « ressources contre projets » envoient des signaux forts de la coopération sino-congolaise qui ne se limite pas aux mandats d’un tel ou tel autre dirigeant Congolais. En effet, selon Zhao Bin, l’actuel Ambassadeur de la République Populaire de Chine en RDC, la Chine garde le podium du plus grand pays investisseur de la RDC depuis 5 ans consécutifs et la RDC demeure l’une des principales destinations africaines des investissements chinois.
Comme je l’ai écrit dans mon article que vous venez de publier, intitulé : « L’Initiative chinoise la Ceinture et la Route, peut sauver la République Démocratique du Congo de la stagnation de son développement », les infrastructures constituent encore un goulot d’étranglement au développement de notre pays. La Chine à travers cette initiative peut nous aider à faire sauter ce goulot d’étranglement dans le cadre, par exemple, de sa mutualisation avec l’initiative « Programme de développement des 145 territoires ». C’est la volonté politique fait vraiment défaut en RDC où la corruption, les jouissances et les détournements au sommet de l’Etat priment sur l’intérêt national suprême, ce qui retarde le développement de ce pays qui devait devenir le moteur du développement de l’Afrique. La convoitise des richesses du Congo par les pays voisins instrumentalisés multinationales tant américaines qu’européennes (Apple, Microsoft, le groupe Bolloré, ect) créé une catastrophe humanitaire incroyable et bloque le chemin de la croissance et du développement de la RDC à des guerres d’usure concoctées à cette fin.
Là encore un proverbe chinois dit que « si vous voulez devenir riche, commencez d’abord par construire des routes ». À partir de là, nous pourrons transformer nos ressources sur place afin de créer des emplois et des marchés au profit de nos populations après avoir exploité les nouvelles technologies que seule la Chine est prête à échanger avec nous.
Avec l’adhésion de la RDC à «L’Initiative la Ceinture et la Route», la coopération sino-congolaise bénéficiera de plus d’opportunités et la RDC connaitra un avenir plus prometteur, comme l’a affirmé l’ancien Ambassadeur Chinois en RDC Zhu Jing, lors de la cérémonie marquant le 72ème anniversaire de la République Populaire de Chine. « La RDC a une grande potentialité pour son développement. Un sous-sol riche et une population jeune, avec l’accompagnement des partenaires, le rêve de Lumumba et Mzee Laurent Désiré Kabila va se réaliser dans ce pays. Mais il faudra compter sur l’éducation. L’espoir du pays se trouve dans l’éducation », a renchéri l’ambassadeur Zhu Jing.
Quelle est la différence entre cette initiative et d’autres qui l’ont précédée, notamment avec les partenaires traditionnels de l’Afrique ?
Cette question, mon étudiant Ervine Kubula l’a abordée dans son mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de licence que j’ai eu l’honneur de diriger. Il a évoqué notamment les cinq principes qui guident les relations de la Chine avec les autres Etats sont:
a. Le respect des intérêts fondamentaux et le choix de la voie de développement de chacun et le soutien mutuel pour parvenir à la paix, à la stabilité et au développement.
b. La Coopération gagnant-gagnant basée sur le respect des intérêts de chacun, la fidélité au principe de consultation et de coopération pour des avantages partagés, le renforcement de la synergie entre les stratégies de développement respectives et l’attachement à la voie d’une coopération gagnant-gagnant vers une prospérité commune.
c. L’engagement envers le principe d’égalité entre tous les pays, quelle que soit leur taille, la prise de décision par consensus et le règlement des problèmes par le biais de consultations amicales, et par conséquent le rejet de la pratique du plus fort intimidant le plus faible ou du plus grand intimidant le plus petit.
d. L’ouverture et l’exclusivité. La défense de la coexistence harmonieuse et l’apprentissage mutuel entre différents pays, nations et cultures, le dialogue entre les civilisations et la recherche d’un terrain d’entente tout en mettant de côté les différences. L’établissement d’un partenariat et le développement d’une coopération gagnant-gagnant avec d’autres pays et organisations internationales qui partagent cette vision.
e. L’équité et la justice, l’attachement aux buts et principes de la Charte des Nations Unies ; la résolution des grands problèmes internationaux et régionaux sur base de leurs mérites et l’opposition à la poursuite de son propre agenda au détriment des droits et intérêts légitimes des autres pays.
Il est clair que ces cinq principes privilégient l’approche développementale et non militaire souvent adoptée par l’Occident pour faire face aux défis mondiaux. L’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » incarne exactement cette vision des relations internationales et de coopération économique gagnant-gagnant de la Chine avec les autres pays du monde en général et les pays d’Afrique en particulier, y compris bien sûr la RDC; une vision qui est basée sur un destin commun pour l’humanité, le développement et la sécurité du monde, une vision chère au Président Chinois Xi Jining. Et les peuples du monde voient clairement que ce développement de « la Ceinture et de la Route » présente une des opportunités précieuses, pour la paix et le développement durable.
Les puissances occidentales, surtout les Etats-Unis redoutent toujours de voir la Chine se positionner comme un contrepoids à leur influence en Afrique. Alors que l’Afrique se voit attribuer un rôle de plus en plus important dans le mégaprojet chinois « la Ceinture et la Route », l’Amérique particulièrement se débat pour conserver son influence. L’Amérique n’est pas prête à se faire damer le pion par la puissance chinoise. Cela est clair depuis le lancement de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. En 2011, alors secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton a personnellement mis les Africains en garde lors d’une visite en Zambie contre la recolonisation de l’Afrique par la Chine, comme si la Chine a déjà colonisé un seul pays africain dans le passé.
Les Occidentaux font pertinemment (au regard des erreurs que les Chinois commettent en Afrique comme l’exploitation illégale des ressources, la destruction de l’environnement, etc.…) soulever beaucoup de questions sur la présence chinoise en Afrique en général et par rapport à l’Initiative la Ceinture et la Route» en particulier, parfois au nom des Africains, notamment que:
• «L’Initiative la Ceinture et la Route» favorise et renforce le soft power (« puissance douce ») chinois ou la capacité à attirer et à coopter, plutôt que d’utiliser la force, un moyen pour la Chine de diffuser son idéologie, sa culture.
• Elle permet à la Chine de contrôler de nombreux territoires des pays moins développé par sa géopolitique et d’y assurer son influence dans le contexte des rivalités avec l’Occident.
• En outre, ce projet chinois démontre la volonté récente de la Chine de s’affirmer indépendamment des États-Unis, envers les autres pays comme « sauveur », et par conséquent se projeter sur le devant de la scène internationale. Sur ce, ces «nouvelles routes de la soie» deviennent alors nécessaires à la Chine pour lui permettre de faire face aux enjeux économiques et géopolitiques et devenir une puissance majeure et un fort levier d’influence dans le système international. Pour les Occidentaux, «L’Initiative la Ceinture et la Route» constitue donc un outil au service d’une conquête planétaire hégémonique par la Chine et une menace pour leur influence.
Que gagne la Chine ?
En guise de rappel, «L’Initiative la Ceinture et la Route », est un projet de développement économique et commercial ambitieux qui vise à améliorer la connectivité et la coopération entre plusieurs pays répartis sur les continents d’Asie, d’Afrique et d’Europe. Il est d’ailleurs surnommé « Projet du siècle » par les autorités chinoises, comme l’écrit Shobhit Seth dans un article intitulé « How China’s One Belt One Road (OBOR) Initiative Works & Its Goals » (« Comment fonctionne l’initiative chinoise ‘Une Ceinture, une Route’ et ses objectifs ») et publié dans Investopedia le 28 Septembre 2020.
Selon Shobhit Seth, «L’Initiative la Ceinture et la Route », est d’une importance capitale pour la Chine car il vise à stimuler sa croissance intérieure et fait également partie de la stratégie de diplomatie économique du pays. En reliant les régions frontalières chinoises les moins développées comme le Xinjiang aux pays voisins, la Chine espère stimuler l’activité économique. «L’Initiative la Ceinture et la Route », devrait s’ouvrir et créer de nouveaux marchés pour les produits chinois. Cela permettrait également à la centrale manufacturière de prendre facilement le contrôle des itinéraires rentables pour exporter des matériaux,
«L’Initiative la Ceinture et la Route », accroît également le contrôle de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement mondiales critiques et sa capacité à réorienter les flux du commerce international pour ses intérêts géopolitiques. Au cœur de ces efforts se trouvent les mesures visant à ouvrir de nouvelles lignes de communication maritimes et à élargir l’accès stratégique des ports chinois à travers le monde, » comme l’écrit Paul Nantulya dans un article intitulé « Implications for Africa from China’s One Belt One Road Strategy » (« Implications pour l’Afrique de la stratégie chinoise dans le cadre de son «Initiative la Ceinture et la Route ») et publié par Africa Center for Strategic Studies (Centre Africain d’Etudes Stratégiques) le 22 mars 2019.
Bref, la Chine gagne sa part dans cette initiative dans le cadre de la coopération gagnant-gagnant et non exploitatrice. Cette initiative n’exclut pas pourtant la responsabilité, la transparence et le contrôle public pendant la négociation, ainsi que la réactivité aux demandes locales. Preuve : Le méga contrat minier entre la RDC, premier producteur mondial de cobalt et premier producteur africain de cuivre, et la Chine a été révisé le 14 mars à Kinshasa, avec la signature d’un nouvel avenant pour 17 ans et 7 milliards de dollars, en présence du président congolais Félix Tshisekedi lui-même.
Selon Paul Nantulya, le défi pour l’Afrique consiste à déterminer où ses intérêts convergent avec ceux de la Chine, où ils divergent, et comment les domaines de convergence peuvent être façonnés pour faire avancer les priorités de développement de l’Afrique.
Quelle évaluation pouvons-nous faire aujourd’hui de cette initiative?
Me référant toujours au mémoire d’Ervine Kubula, il cite travail de Freddy Mitsoune Akone (qui a terminé ses études à la Central China Normal University en september 2017), intitulé: «’L’initiative Une Ceinture, Une Route’ chinoise pour le développement de l’Afrique », dans le lequel il affirme que la Chine est une grande économie en développement, mais pauvre en ressources et sa population vieillissante, et l’Afrique est un grand continent moins développé, et riche en ressources avec une population très jeune. Et la Chine dispose d’une grande épargne et des capacités infrastructurelles exceptionnels qui peuvent aider l’Afrique globalement et qui manque des initiatives.
Selon Justin Yifu Lin, ancien économiste en chef de la Banque Mondiale, et professeur à l’Université de Pékin, l’Afrique était un partenaire important de la Ceinture et de la Route. Il a soulevé l’idée que l’initiative « Une ceinture et une route » devrait inclure l’Afrique. Il a fait valoir que cela offrira aux entreprises chinoises des opportunités majeures d’explorer leur marché étranger, et que la stratégie donnera un coup de pouce aux pays en développement et profitera à la Chine dans l’intervalle. Selon son analyse, la relance de l’économie mondiale a besoin d’investissements massifs dans les pays en développement, ou les infrastructures sont en mauvais état. Dans le cadre de son internationalisation structurelle en matière de puissance, la Chine a promis également d’aider l’Afrique via l’union africaine à construire les bases des réseaux complets des transports et également d’impliquer dans les capacités, et des moyens des productions durables.
Du point de vue occidentale, le développement qu’offre la Chine à d’autres Etats du monde lui permet de contrôler des nombreux territoires et de pays moins développés comme la RDC et d’y assurer son influence dans un contexte de rivalité avec l’Occident. Selon les Occidentaux, à travers une coopération séductrice, la Chine a mis en place des mécanismes flexibles, qui lui permettent d’arracher la coopération de plusieurs Etats du monde, ceux-ci lui servent de raccourci pour réaliser sa domination ou soit son hégémonie sur la scène internationale.
Que disent les Africains eux-mêmes? Les Etats du Sud en général et les Etats Africains en particulier, dans la plupart des cas, ayant un passé commun avec la Chine, voyant la politique étrangère impérialiste rude mise en place par l’Occident, se livrent facilement à un nouveau partenariat qu’ils trouvent pourtant bénéfique pour leurs populations.
Les Africains restent convaincus que cette nouvelle route de la soie est importante pour l’Afrique car celle-ci permet de pousser l’Afrique directement au centre du monde et faisant d’elle une puissance majeure, et un fort levier sur les domaines économique et géopolitique dans le concert des autres continents.
Par exemple, les projets de «l’Initiative la Ceinture et la Route », dans les secteurs des transports, des communications et de la finance ont contribué à faire du Kenya un formidable pôle économique dans la région de l’Afrique de l’Est. Le chemin de fer à voie standard qui relie la capitale Nairobi à Mombasa, le plus grand port du Kenya, constitue un lien majeur pour de nombreux commerçants du Kenya et du monde extérieur. Le port de Mombasa dessert plus de 80 % du commerce régional car il constitue la porte d’entrée et le point de sortie des marchandises des pays enclavés comme le Rwanda, l’Ouganda, le Soudan du Sud, le Burundi, la République démocratique du Congo et l’Éthiopie.
Que doit réellement faire la Rdc pour tirer profit au maximum de cette initiative ?
Comme je l’ai toujours dit et je le répète, je trouve très aberrant le fait que ce sont plutôt les pays voisins de la RDC comme l’Ouganda et la Tanzanie qui ont modernisé leurs infr
Camps de Tindouf: sit-in et arrestations de femmes sahraouies devant les bureaux du chef du Polisario
La tension est toujours très vive dans les camps de Tindouf et est même montée de plusieurs crans depuis le lundi 29 mai avec le déclenchement d’un cycle sans précédent de sit-in, manifestations et incendies non loin des bureaux du chef du Polisario, Brahim Ghali. De nombreux jeunes ont été arrêtés et conduits à la prison de Dheibia, alors que des femmes en sit-in ont été sauvagement violentées par les milices séparatistes.
Dans la matinée de ce mardi 30 mai, un groupe de femmes sahraouies, en sit-in pacifique sous une tente dressée non loin du siège central du Polisario à Rabouni, ont été violemment malmenées par des éléments des milices séparatistes. La tente des protestataires a été démantelée et certaines d’entre elles ont été battues et traînées dans la poussière.
Le seul crime de ces femmes, dont certaines ont été grièvement blessées, est d’avoir protesté pacifiquement contre l’arrestation, dans la nuit du lundi 29 mai, de plusieurs jeunes, dont certains appartenant à la même famille, et sont tous originaires de la tribu des Rguibat Souaâd. Ces jeunes, accusés d’être derrière un incendie qui a visé, dans la nuit du lundi au mardi, des locaux relevant de l’appareil répressif du Polisario dans le camp dit de Smara, ont été tous placés en détention à la prison de Dhaibia.
Selon les sources contactées par Le360, «des éléments de la “Brigade d’intervention rapide” (BIR), relevant de la “Gendarmerie” du “Polisario”, soutenus par des femmes relevant de la “police civile”, ont opéré une intervention brutale, dans la matinée de ce jour (le 30 mai 2023), contre le groupe des femmes originaires de la tribu Rguibat Souaâd, en sit-in sous une tente dressée devant le “secrétariat général“ du “Polisario” à Rabouni, tout en procédant au démantèlement de ladite tente».
Une douzaine de jeunes emprisonnés
Ce sit-in intervient suite à une campagne d’arrestations qui a visé une douzaine de personnes appartenant à un même clan tribal. Il s’agit de :
– Didi Mohamed Souid
– Mohamed Malaainine Souid
– Abdelhay Limam Jouli
– Banna Ould Bougrine
– Ould Zobeir Ould Maatala
– Aziz Ould Hmetou Ould Maatala
– Ould Abreir
– Khalihenna Ould Jouli Ould Nane
– Hossein Ould Sidi Moussa
– Moulay Ould Malaainine Souid
– Hmetou Ould Maatala
– El Ouali Ould Laabadda Ould Khatri Ould Fahfou.
Ces Sahraouis des camps sont tous détenus à la prison de Dhaibia, haut lieu de tortures où le Polisario a l’habitude, depuis les années 80, de faire disparaître ses adversaires intérieurs. Dans ce bagne, situé en dehors des camps de Lahmada, les puits exigus, sombres et profonds tiennent lieu de geôles.
La tension risque encore de monter de plusieurs crans dans les camps de Lahmada, où des appels au soulèvement ont été lancés ce mardi sur les réseaux sociaux, exigeant «le recours aux armes, s’il le faut» pour se défendre contre la violente répression des milices de Brahim Ghali.
Pour rappel, depuis l’arrestation par le Polisario et la disparition, le 4 mai courant, de Mohamed Salem Souid, un Sahraoui de nationalité espagnole, les manifestations et actes de violence n’ont jamais faibli dans les camps de Tindouf, où le clan tribal du disparu exige sa libération immédiate.
Par Mohammed Ould Boah
Jules Alingete et ses hauts faits d’armes en 4 ans aux commandes de l’IGF
Allure paisible avec un regard félin, Jules Alingete Key, propulsé depuis 4 ans jour pour jour aux commandes de l’Inspection générale des finances -IGF- par le Président Tshisekedi, est un haut fonctionnaire de la République Démocratique du Congo qui a osé défier les prédateurs financiers. La vie de l’Inspecteur général chef de service de l’IGF n’a pourtant rien d’ordinaire. Le groupe de gardes du corps, qui ne le lâche jamais des yeux, est là pour le rappeler.
Mais contre vents et marées, Alingete, le chien méchant de Tshisekedi, a su déjà avaler ou faire vaciller une quinzaine de délinquants financiers. Le Premier ministre Matata Ponyo, traqué par la Justice dans le rapport Bukangalonzo, l’ex-PCA de la Gécamines Albert Yuma sorti pour gestion calamiteuse de l’opérateur public des mines et évaporation des centaines de millions de dollars sous forme des avances fiscales, l’ancien ministre de l’Epst Willy Bakonga puis son collègue de la Santé Eteni Longondo. Ces deux derniers ont été emprisonnés avant d’être libérés.
Le flic financier a aussi déballé l’ancienne ministre du Portefeuille Adèle Kayinda et ses ex-collègues de l’Epst Tony Mwaba et de la Formation professionnelle Antoinette Kipulu, tous empêchés de se maintenir au gouvernement.
Les derniers grands commis de l’Etat que les enquêtes de l’IGF viennent de démonétiser sont l’ancien ministre d’État en charge du Développement rural François Rubota, expédié il y a 48 heures à la Prison de Makala pour détournement de deniers publics dans l’affaire de surfacturation des stations des forages, en même temps que l’homme d’affaires Mike Kasenga, alors que leur co-accusé, l’ex-puissant ministre des Finances Nicolas Kazadi, autorisé à aller se faire soigner à l’étranger, quitte la scène par la petite porte.
Alingete a aussi fait emprisonner le DG du Bceco Matondo Mbungu, le DG de la Cominière Patient Mwamba pour bradage des actifs miniers de cette entreprise publique, le DG de Fomin, le DG du Secope Delon Kampay ainsi que l’Inspecteur général à l’Enseignement Primaire Secondaire et Professionnel, Michel Djamba. Il a demandé et obtenu que l’homme d’affaires Samba Bathily ne puisse pas quitter le territoire national sans avoir fini d’installer et livrer plus de 2500 lampadaires pour 13 millions de dollars. Il a fait bloquer, pour soupçons de corruption, surfacturation et usurpation d’identité, le contrat de recensement et de délivrance des cartes d’identité de près de 700 millions de dollars entre l’ONIP et Afritech/Idemia, faisant sa part et laissant à la justice de faire la sienne comme dans tous les rapports déjà mis à la disposition de cette dernière.
Le nom de Jules Alingete est aussi lié à la revisitation des contrats chinois avec à la clé 7 milliards de dollars exclusivement dédiés à la construction des infrastructures routières dont 300 millions de dollars consacrés à l’aménagement de 63 km des rocades de Kinshasa, les premières de l’histoire du pays.
Grâce à son management sous le leadership du président de la République Félix Tshisekedi, l’IGF a pu se doter d’un siège moderne de 8 niveaux pour l’amélioration des conditions de travail de ses collègues inspecteurs des finances, auteurs de la renaissance de ce service technique rattaché à la Présidence de la République. Cet immeuble compte: 250 bureaux, 5 salles de réunion de 50 places chacune, 1 salle de conférences de 300 places, 60 toilettes, 5 cafétérias de 30 places chacun, 1 restaurant de 80 places, 4 ascenseurs, 50 caméras de surveillance et 1 équipement d’anti incendie et détecteur des feux. Ça s’appelle success-story.
Par Africanews/Didier Mbongomingi
A Arusha : Didier Mazenga prête serment d’allégeance entant que membre d’office de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est
La 45e réunion ordinaire du Conseil des ministres de la Communauté d’Afrique de l’Est s’est déroulé à Arusha, en Tanzanie, Siège de la Communauté d’Afrique de l’Est.
La réunion de sept jours, du 22 au 28 juin 2024, a débuté par la session des hauts fonctionnaires qui a débuté le samedi 22 juin et s’est terminée le mardi 25 juin 2024. La session du Comité de coordination qui réunit les secrétaires permanents/principaux/sous-secrétaires des États partenaires était prévue du mercredi 26 au jeudi 27 juin 2024, la session ministérielle étant prévue le vendredi 28 juin 2024.
Parmi les points inscrits à l’ordre du jour du Comité de coordination figurent l’examen de divers rapports, notamment : le rapport de la 3e retraite stratégique des secrétaires permanents/principaux/sous-secrétaires ; le rapport de la 1ère réunion du Comité de coordination chargé d’examiner le rapport annuel du Comité d’audit et des risques au Conseil des ministres pour l’exercice clos le 30 juin 2022 ; la feuille de route sur l’intégration de la Somalie dans la communauté ; et le rapport des hauts fonctionnaires.
Le Conseil des ministres est l’organe de décision de la Communauté. Il est composé des ministres chargés des affaires de la CAE et/ou de la coopération régionale de chaque État partenaire et des autres ministres de l’État partenaire désignés par chaque État partenaire.
Parmi ses fonctions, le Conseil promeut, suit et contrôle constamment la mise en œuvre des programmes de la Communauté et assure le bon fonctionnement du bloc régional.
Avec l’entrée de l’homme de « Kisalu na ntwala kutuba na nima », l’Envoyé spécial du Président Félix Tshisekedi, Me Didier Mazenga Mukanzu dans cette communauté, nous espérons que les lignes bougeront et les problèmes de l’Est de la République Démocratique du Congo seront son cheval de bataille.