Avec des politiques adaptées, le commerce peut redevenir un moteur de réduction de la pauvreté

Une fois le monde remis de la crise économique provoquée par la COVID-19, le commerce international a redécollé. En 2022, la valeur des biens et services échangés était supérieure de 24 % à celle de 2019, avant la pandémie. Cependant, en 2023, le commerce international s’est brutalement tassé et a seulement progressé de 0,1 % par rapport à l’année précédente, comme le souligne Trade Watch (a), l’observatoire du commerce de la Banque mondiale. Seule la forte croissance des services a permis de compenser la première baisse des échanges de marchandises enregistrée en vingt ans (hors période de récession).

Et maintenant, à quoi peut-on s’attendre ? Selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques mondiales, le commerce se redressera légèrement en 2024 et 2025, à mesure que les tendances antérieures à la pandémie se rétabliront. Le niveau des échanges devrait refléter la faible croissance prévue de la production et de l’investissement à l’échelle mondiale.
En revanche, les pessimistes pourraient dire que 2023 est le début d’une nouvelle normalité pour le commerce dans un monde marqué par des tensions géopolitiques, des chocs climatiques et un protectionnisme accru dans les économies avancées et les grandes économies. Ce sombre scénario serait lourd de conséquences pour les pays en développement, qui ont besoin du commerce, des investissements étrangers et de la participation aux chaînes de valeur mondiales pour éliminer la pauvreté et assurer leur transition écologique.
Il y a toutefois des raisons d’être optimiste. Trois facteurs suggèrent que le commerce international pourrait redevenir un puissant moteur de création d’emplois et de réduction de la pauvreté.
Le premier est la résistance avérée des chaînes de valeur mondiales et régionales, qui ont joué un rôle clé en aidant de nombreux pays en développement à tirer parti de l’effet de levier du commerce au cours des dernières décennies. Alors que les sanctions imposées à la Russie et la volonté des États-Unis de prendre ses distances avec la Chine ont réduit les échanges directs entre ces blocs, le commerce indirect et régional a souvent compensé ce recul (figure 1), et les pays en développement ont continué à commercer avec les différents blocs. Cette résilience montre qu’il n’est pas facile de démanteler complètement des chaînes d’approvisionnement mondiales construites au fil des décennies pour servir au mieux les entreprises et les clients du monde entier en dépit de divers chocs.

Le deuxième facteur est la forte progression du commerce des services, numériques en particulier, malgré des niveaux élevés de restrictions (figure 2). Le commerce des services (a) offre d’immenses possibilités de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité dans les pays en développement. Il renforce la compétitivité des exportations grâce aux importations de services commerciaux efficaces qui, à leur tour, servent d’intrants pour d’autres biens et services.


Le troisième facteur est la progression du commerce lié au climat. Le changement climatique et les politiques qui cherchent à le combattre redistribuent déjà les avantages comparatifs. Par ailleurs, les progrès de spécialisation induits qu’ils peuvent générer contribueront de manière significative à la réduction nécessaire des émissions de gaz à effet de serre. De nouveaux flux commerciaux pourraient apparaître grâce à des investissements réalisés à bon escient dans des pays offrant ces nouveaux avantages comparatifs écologiques. En outre, l’essor prévisible de la demande de biens environnementaux tels que les panneaux solaires ouvrira de nombreuses perspectives commerciales et favorisera le développement de nouvelles chaînes de valeur vertes mondiales et régionales, depuis l’extraction du lithium jusqu’à l’assemblage de véhicules électriques.


Cependant, ces facteurs ne doivent pas nous inciter à relâcher notre vigilance. Pour en tirer parti, il faudra que tous les acteurs du commerce prennent des mesures décisives.
Les pays en développement devront améliorer leurs infrastructures commerciales (autoroutes, procédures douanières, etc.) et leurs systèmes logistiques pour répondre aux normes de fiabilité exigées par la plupart des marchés d’exportation. Par ailleurs, pour conserver l’accès à ces marchés, les pays devront également respecter de nouvelles règles strictes en matière de durabilité environnementale
Sur le plan politique, les pays en développement peuvent améliorer leur compétitivité et rejoindre les chaînes de valeur vertes émergentes en réduisant les obstacles aux importations de technologies et de services environnementaux. Ils devraient s’abstenir de recourir à des mesures de rétorsion contre les dispositifs protectionnistes des économies plus avancées, ce qui ne ferait que décourager les investissements privés, nationaux et étrangers. En revanche, ils pourraient renforcer l’intégration régionale en s’attaquant aux problèmes transfrontaliers liés notamment à la concurrence et à l’investissement, tout en veillant à ce que des accords commerciaux préférentiels soient compatibles avec les règles mondiales en la matière. Enfin, les pays en développement pourraient envisager de renforcer leur cadre réglementaire, par exemple sur la protection des données personnelles et les règles relatives aux flux de données transfrontaliers, afin d’encourager le commerce numérique en le rendant plus sûr.
De leur côté, les économies avancées doivent veiller à ce que les mesures de plus en plus ambitieuses visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre tout au long des chaînes de valeur — comme les taxes sur les importations de biens à teneur relativement élevée en carbone ou les politiques de lutte contre la déforestation — ne restreignent pas outre mesure l’accès au marché pour les entreprises des pays en développement. De surcroît, les économies avancées doivent impérativement veiller à ce que les standards environnementaux et les mécanismes de conformité soient harmonisés afin d’éviter la création d’un salmigondis de réglementations complexes et contradictoires. Dans le cas contraire, le risque est grand de voir le commerce se polariser entre un bloc vert et un bloc brun, avec des conséquences incertaines pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ensemble, les pays développés et en développement doivent intégrer les biens publics dans l’architecture du commerce mondial, à l’image des subventions en faveur des technologies vertes et de la libéralisation du commerce des biens et services environnementaux, tout en continuant à ne pas recourir à des subventions destinées uniquement à obtenir des gains de compétitivité. Il sera également nécessaire de renforcer la coopération réglementaire dans le domaine des services et d’accélérer l’initiative de l’Aide pour le commerce afin de lever les obstacles aux échanges dans les pays en développement.
Enfin, pour redynamiser le commerce, il faut réorganiser les fonctions essentielles d’un système commercial fondé sur des règles, tout en tenant compte des nouvelles préoccupations des économies développées et en développement. Cela garantira des conditions de concurrence équitables et permettra aux pays en développement d’inscrire leurs engagements de réforme dans des accords commerciaux crédibles et aussi d’attirer les investissements étrangers directs.




L’évolution du FMI

Au cours des 30 dernières années, le FMI s’est adapté aux chocs mondiaux et à l’évolution des besoins de ses États membres

Le FMI s’est toujours adapté à l’évolution des besoins de ses pays membres. Il a fait face à des événements comme la volatilité des prix des produits de base dans les années 60, les chocs pétroliers dans les années 70, la crise de la dette des années 80 et la transition entre des économies dirigées et des économies de marché dans les années 90.

Toutefois, ces 30 dernières années, le rythme du changement s’est accéléré. Pour riposter aux crises financières, le FMI a étoffé ses prêts (voir graphiques), mais a aussi renforcé ses instruments de prévention et de résolution des crises. L’évolution de la conjoncture internationale et de nouveaux modes de pensée ont aussi été à l’origine de nombreuses réformes. Par exemple, après 10 années de croissance atone dans les pays à faible revenu au milieu des années 90, le FMI a recentré ses activités pour privilégier la croissance et la réduction de la pauvreté. Des déséquilibres mondiaux sont apparus au milieu de la première décennie 2000, et le FMI a modifié son dispositif de surveillance et mis au point de nouveaux outils pour mieux évaluer les taux de change et l’adéquation des réserves.

Plus récemment, le FMI a aidé ses États membres à résoudre les problèmes en matière de gouvernance, d’équité entre les genres, de passage au numérique, d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets lorsque ces questions sont essentielles sur le plan macroéconomique, tout en prodiguant des conseils sur les politiques macroéconomiques, financières et de change. Alors que la situation internationale continue à évoluer, il reste attaché à sa mission et innove en permanence dans le cadre de ses prérogatives pour assurer la stabilité économique et financière tant intérieure qu’extérieure. Fort de cette détermination, le FMI est bien préparé pour relever les défis complexes d’aujourd’hui et réagir aux événements imprévus de demain.

1. 1995–2005 : les réformes des prêts aux pays à faible revenu

En réponse aux mauvais résultats macroéconomiques et à la diminution du revenu par habitant pendant la crise de la dette, le FMI a réformé ses instruments de prêt au milieu des années 90 pour privilégier la croissance et la réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu. Il a aussi élargi l’allégement total de la dette sur les obligations non acquittées.

2. 1995–2002 : les crises financières dans les pays émergents

Les crises financières survenues dans les pays émergents ont conduit le FMI à renforcer sa surveillance des taux de change et du secteur financier, à élaborer des modèles d’alerte avancée, à mettre l’accent sur la viabilité de la dette et l’analyse des bilans sectoriels, et à améliorer la communication et la diffusion de données. Le FMI a rationalisé sa politique de conditionnalité et créé des instruments de financement pour imprévus destinés aux pays qui mènent des politiques économiques solides, mais pâtissent des effets de contagion des crises frappant les pays voisins ou des chocs mondiaux.

3. 2008–14 : la crise financière mondiale

Pendant la crise financière mondiale, le FMI a augmenté ses prêts, rationalisé sa politique de conditionnalité, étoffé ses instruments et émis des droits de tirage spéciaux (DTS) à hauteur de 284 milliards de dollars. Il a amélioré ses instruments de prévention des crises et son dispositif de surveillance afin de mieux tenir compte des retombées internationales et d’aider les pays à faire face aux flux de capitaux instables.

4. 2020–22 : la pandémie de COVID-19

Durant la pandémie, le FMI a rapidement accordé des financements d’urgence sans précédent et suspendu les paiements au titre du service de la dette de ses États membres les plus pauvres. Il a aussi émis des DTS pour un montant équivalent à 650 milliards de dollars et créé le fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité qui permet aux pays membres plus riches de transférer des DTS à des pays qui en ont plus besoin.

Atish Rex Ghosh, Andrew Stanley




Implications pour la stabilité financière de l’évolution des monnaies dans les pays émergents  

Le resserrement des écarts de taux d’intérêt par rapport aux États-Unis s’est accompagné de dépréciations diversifiées des monnaies des pays émergents

Dans notre billet du début de l’année, nous signalions que les pays émergents étaient confrontés à une forte volatilité des taux d’intérêt mondiaux. Nous notions également que si les pays émergents ont bien résisté jusqu’ici, l’incertitude croissante pourrait réserver des difficultés.

Le scénario de référence reste celui d’un atterrissage en douceur, comme le montre la mise à jour de juillet des Perspectives de l’économie mondiale. Les prévisions de croissance économique dans les pays émergents ont été légèrement revues à la hausse, à 4,3 % pour cette année et la suivante. L’inflation dans la plupart des pays émergents devrait poursuivre son ralentissement et atteindre les fourchettes cibles, ce qui permettra d’assouplir la politique monétaire dans un avenir prévisible.

Et pourtant, les monnaies des pays émergents ont perdu environ 4 % en valeur nette face au dollar depuis le début de l’année, même après le redressement partiel observé ces dernières semaines. Les monnaies d’Amérique latine ont baissé de 5 %, tandis que celles des pays émergents d’Asie cédaient 4 %. Les monnaies d’Europe centrale et orientale et d’Afrique se sont moins dépréciées. Il est important d’examiner si de nouveaux reculs des monnaies pourraient nuire à la stabilité financière.

L’écart de taux d’intérêt entre un pays et les États-Unis est un déterminant clé des taux de change — c’est le repère sur les marchés de capitaux mondiaux. Au début de l’année, les investisseurs anticipaient que la Réserve fédérale allait nettement réduire les taux d’intérêt, ce qui creuserait, ou au moins maintiendrait, les écarts de taux avec les pays émergents. L’économie américaine s’avérant plus dynamique que prévu et l’inflation n’ayant pas encore atteint l’objectif de la Fed, les anticipations de baisse des taux se sont dissipées au fil des mois et le dollar s’est apprécié. Conséquence, les écarts de taux d’intérêt des grands pays émergents vis-à-vis du dollar se sont resserrés.

C’est dans les pays où ce resserrement a été le plus prononcé — notamment plusieurs pays d’Amérique latine qui ont réduit leurs taux directeurs face au ralentissement de l’inflation — ou dans ceux où les niveaux de différentiel de taux d’intérêt sont les plus bas, dont certains pays émergents asiatiques, que la dépréciation du taux de change face au dollar a été la plus forte. D’autres facteurs spécifiques aux pays pourraient également être en jeu, tels que des préoccupations budgétaires ou les développements politiques. Plusieurs banques centrales émergentes ont ralenti ou interrompu leur cycle de hausse des taux, ou sont intervenues sur le marché des changes, afin de gérer la volatilité de leur monnaie.

Ces six derniers mois soulignent le rôle fondamental de l’écart de taux d’intérêt dans les taux de change. La monnaie peut se déprécier même lorsque les perspectives économiques d’un pays sont solides, car c’est le niveau relatif des taux d’intérêt qui importe le plus.

Ces ajustements démontrent aussi que la plupart des banques centrales des pays émergents restent attachées à des cadres de politique ciblant l’inflation et les conditions économiques intérieures plutôt que le taux de change en tant que tel. L’adoption d’objectifs d’inflation peut en fait diminuer les répercussions des dépréciations monétaires sur les conditions intérieures, comme le montrent les récents travaux de l’équipe des Perspectives économiques régionales du FMI. Cela dit, la volatilité des taux de change reste prise en compte dans les délibérations de politique monétaire. Les banques centrales de plusieurs grands pays émergents ont récemment analysé la volatilité des taux de change et les incertitudes mondiales dans le cadre de leurs décisions.

Monnaies et stabilité financière

Une dépréciation ordonnée d’une monnaie vers des niveaux globalement conformes aux paramètres fondamentaux de l’économie — dont le différentiel de taux d’intérêt — peut être constructive pour une économie. Des ventes massives et soudaines sont plus gênantes car elles peuvent déclencher une instabilité financière. De brutales sorties de capitaux étrangers peuvent gravement affecter les prix des actifs et engendrer des déficits de financement. Les institutions financières pourraient voir les asymétries de devises s’intensifier sans pouvoir renouveler les financements en devises (en particulier en dollars) à un coût raisonnable. La confiance des investisseurs dans les marchés financiers des pays émergents pourrait très vite vaciller.

Heureusement, ce n’a pas été le cas cette année.

Pourtant, dans un environnement mondial incertain et face à des marchés de plus en plus sensibles aux publications des données économiques, aux communications des banques centrales et à l’incertitude politique dans certains grands pays, la volatilité des taux de change pourrait brutalement s’accentuer. Les dirigeants des pays émergents feraient alors face à un arbitrage potentiellement difficile entre stabiliser les conditions intérieures et repousser les pressions extérieures.

Riposte des pouvoirs publics pour maintenir la stabilité financière

Si la montée des pressions se poursuit, il faudra peut-être utiliser l’ensemble des instruments de politique économique — conformément au cadre stratégique intégré du FMI. Ainsi, bien que les interventions sur le marché des changes ne se justifient peut-être pas dans la plupart des scénarios, elles peuvent être utilisées pour éviter une volatilité excessive. Si la situation se dégrade au point qu’une crise soit imminente, des mesures de gestion des flux de capitaux pourraient être nécessaires dans le cadre d’un ensemble d’actions plus général pour atténuer les risques de sortie de capitaux.

Cependant, ces mesures ne peuvent se substituer aux ajustements macroéconomiques fondamentaux et ne doivent s’inscrire que dans des plans plus généraux visant à remédier aux déséquilibres sous-jacents. Ainsi, les dirigeants de plusieurs pays ont précisé dans leurs communications que les récentes interventions étaient une exception et non la règle. Les politiques macroprudentielles — telles celles qui ciblent les prix des actifs et des logements — pourraient être de puissants compléments. Et les tests de résistance visant à repérer les troubles systémiques dans le secteur financier découlant de pressions extérieures pourraient aider à atténuer les risques avant qu’ils se réalisent.

Mais surtout, des politiques économiques prudentes ne doivent pas s’attacher seulement au scénario de référence, mais aussi à la gestion des risques. La vigilance et la préparation à des scénarios défavorables doivent être le principe central des politiques financières.

Tobias Adrian, Fabio Natalucci, Jason Wu




Un monde où la croissance est faible est un monde inégal et instable  

De longues périodes de faible croissance économique peuvent entraîner une augmentation des inégalités, mais la mise en œuvre d’un ensemble équilibré de mesures peut rétablir la balance

L’économie mondiale n’arrive pas à passer à la vitesse supérieure, ce qui pourrait sensiblement enrayer la lutte contre la pauvreté et les inégalités.

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20, réunis cette semaine à Rio de Janeiro, font face à des perspectives qui donnent à réfléchir. Comme le montre la dernière Mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale du FMI, la croissance mondiale devrait atteindre 3,2 % cette année et 3,3 % en 2025, bien en dessous de la moyenne de 3,8 % pour la période qui va du début du siècle jusqu’à la pandémie. Parallèlement à cela, nos projections de croissance à moyen terme continuent de stagner à leur plus bas niveau depuis des décennies.

Certes, l’économie mondiale a fait preuve d’une résilience encourageante face aux chocs qui se sont succédé. Le monde n’a pas sombré dans la récession, contrairement à ce que certains avaient prédit lorsque les banques centrales ont un peu partout augmenté leurs taux d’intérêt pour contenir l’inflation.

Pourtant, alors que nous sortons des années de crise due à la pandémie, nous devons empêcher le monde de vivre une période prolongée de croissance anémique qui enracine la pauvreté et les inégalités.

La pandémie nous a déjà obligés à différer la bataille. L’extrême pauvreté a augmenté après des décennies de déclin, tandis que la faim dans le monde a bondi et que la diminution à long terme des inégalités entre les pays a marqué un coup d’arrêt.

Une nouvelle analyse du FMI laisse entendre que les périodes de stagnation d’une durée de quatre ans ou plus ont tendance à accroître de près de 20 % les inégalités de revenus au sein des pays, une augmentation considérablement plus élevée que dans le cas d’une récession pure et simple.

En période de stagnation, la lenteur de la création d’emplois et de la croissance des salaires accroît le chômage structurel et réduit la part des revenus revenant aux travailleurs. Ces forces, associées à une marge de manœuvre budgétaire limitée, tendent à creuser l’écart entre ceux qui se situent en haut et en bas de l’échelle des revenus.

En d’autres termes, plus nous resterons coincés avec une croissance faible, plus notre monde deviendra inégalitaire. En soi, cela constituerait un revers au vu des progrès que nous avons réalisés au cours des dernières décennies. Et comme nous l’avons vu, une hausse des inégalités peut favoriser du mécontentement à l’égard de l’intégration économique et des progrès technologiques.

Il est donc opportun que le Brésil ait fait de la lutte contre la faim, la pauvreté et les inégalités une priorité alors qu’il assure la présidence du G20. En prenant les mesures adéquates, nous pouvons encore éviter le piège d’une croissance faible et d’une hausse des inégalités, tout en travaillant à réduire la pauvreté et la faim. Permettez-moi de mettre en avant trois domaines prioritaires.

Préparer une croissance inclusive

Premièrement, nous devons nous attaquer au problème sous-jacent de la faiblesse de la croissance. La majeure partie du déclin de la croissance au cours des dernières décennies est due à une baisse de la productivité. L’une des principales raisons de ce recul est que la main-d’œuvre et les capitaux ne sont pas dirigés vers les entreprises les plus dynamiques.

Mais un programme de réformes judicieuses pourrait relancer la croissance à moyen terme. Des mesures visant à promouvoir la concurrence et à améliorer l’accès au financement pourraient permettre une circulation plus efficace des ressources et stimuler ainsi la productivité. Parallèlement à cela, l’intégration d’un plus grand nombre de personnes sur le marché du travail, notamment de femmes, pourrait neutraliser l’effet négatif qu’a le vieillissement de la population sur la croissance.

Nous ne devons pas non plus oublier le rôle moteur que le libre-échange a joué pour la croissance et l’emploi. Au cours des 40 dernières années, le revenu réel par habitant a doublé à l’échelle mondiale, tandis que plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté. Au cours de la même période, la part des échanges commerciaux dans le produit intérieur brut a augmenté de moitié. Il est vrai que tout le monde n’a pas bénéficié du développement du commerce, c’est pourquoi nous devons faire davantage pour garantir que les gains soient partagés équitablement. Pour autant, fermer nos économies serait une erreur.

Adopter des politiques budgétaires axées sur les personnes

Deuxièmement, nous devons nous employer à faire en sorte que les politiques budgétaires soutiennent les membres les plus vulnérables de la société.

La difficulté réside dans le fait que de nombreux pays sont confrontés à de graves pressions budgétaires. Dans les pays en développement, les coûts du service de la dette représentent une part croissante des recettes fiscales alors même que les pouvoirs publics doivent composer avec des besoins de plus en plus importants, allant des investissements dans les infrastructures aux dépenses pour favoriser l’adaptation au changement climatique. Un effort budgétaire progressif et axé sur les personnes peut atténuer les risques sur les finances publiques tout en limitant les effets négatifs sur la croissance et l’égalité, notamment en augmentant les recettes, en améliorant la gouvernance et en protégeant les programmes sociaux.

Les pays en développement disposent d’une grande marge de manœuvre pour accroître leurs recettes grâce aux réformes fiscales (jusqu’à 9 % du PIB selon nos recherches). Il est pourtant crucial d’adopter une approche progressive, en s’assurant que ceux qui peuvent se permettre de payer plus d’impôts apportent une juste contribution. L’impôt sur les revenus du capital et sur le patrimoine, par exemple, offre un moyen relativement progressif de générer davantage de recettes fiscales.

Quelle que soit la stratégie adoptée, les contribuables ont besoin de savoir que les impôts qu’ils paient serviront à fournir des services publics et non à enrichir ceux qui sont au pouvoir. L’amélioration de la gouvernance, en augmentant la transparence et en luttant contre la corruption, entre autres, doit également faire partie de l’équation.

Dans le même temps, les programmes de dépenses sociales peuvent faire une grande différence dans la réduction des inégalités, notamment par le biais des repas scolaires, de l’assurance-chômage et des pensions de retraite. Ces dépenses doivent être préservées. Des programmes de transferts monétaires bien ciblés, comme la Bolsa Familia au Brésil, peuvent venir en aide aux personnes vulnérables.

Nos recherches montrent que des politiques redistributives fortes (des programmes de dépenses sociales et des investissements publics dans l’éducation, par exemple) dans un pays du G20 qui affiche une croissance positive peuvent être entre 1,5 et 5 fois plus efficaces que des politiques plus faibles pour réduire les inégalités.

Renforcer le dispositif de sécurité mondial

Enfin, nous avons besoin d’un dispositif de sécurité financière mondial robuste pour les pays qui ont besoin de soutien. Avec cet objectif en tête, le FMI travaille sur un ensemble de réformes de son cadre de prêt.

Afin de continuer à répondre aux besoins de nos pays membres les plus vulnérables, nous réexaminons notre instrument de prêt concessionnel pour les pays à faible revenu : le fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Alors que la demande devrait être supérieure à ce qu’elle était avant la pandémie, il est essentiel que nos pays membres s’unissent pour garantir que le fonds fiduciaire RPC dispose des ressources adéquates et que son financement à long terme repose sur une base durable.

Nous examinons également de près notre politique en matière de commissions additionnelles pour la première fois depuis près de 10 ans. Nous souhaitons ainsi garantir que nous pouvons continuer à proposer un financement à des taux abordables aux pays membres qui ont besoin de notre soutien.

L’année dernière, nos pays membres nous ont clairement témoigné leur confiance en acceptant d’augmenter nos ressources permanentes après révision des quotes-parts, ce qui nous a permis de maintenir notre capacité de prêt. Je compte maintenant sur les membres du G20 pour ratifier cette augmentation.

L’une des leçons à tirer de notre histoire récente, c’est que nous ne devons pas ignorer ceux qui sont laissés pour compte par le progrès économique et technologique, qu’il s’agisse d’individus au sein d’un pays ou de nations entières qui luttent pour combler l’écart. Mais en mettant en œuvre les bonnes politiques et en travaillant ensemble, nous pouvons construire un monde prospère et équitable pour tous.




PARIS 2024 : Le Nigeria et la Zambie chutent d’entrée

Les deux représentants de la zone Afrique dans le Tournoi Olympique de Football féminin, Paris 2024, ont connu le même sort. Le Nigeria est tombé face au Brésil 1-0, jeudi au stade de Nice. De son côté, la Zambie n’a pas résisté face à la fougue américaine 3-0.
Pour leur quatrième participation à un Tournoi Olympique de Football féminin, les Super Falcons ont cédé face aux Samba Queens, emmenées par une Marta virevoltante, à deux doigts d’ouvrir le score peu après la demi-heure de jeu. Cependant, la légende du football féminin s’est contentée d’offrir une passe à Gabi Nunes, la seule buteuse du match. Les coéquipières de Racheedat Ajibade, capitaine lors de ce Tournoi olympique, auront l’occasion de se racheter face à l’Espagne, championne du monde en titre dimanche.
La Zambie a vu son destin, lors de sa première sortie à Paris 2024, scellé en 25 minutes face aux États-Unis d’Amérique. À la 17e minute, Trinity Rodman dribble la défense des Copper Queens pour donner l’avantage aux Stripes and Stars. La fille du célèbre basketteur américain, Dennis Rodman est imitée par sa coéquipière, Mallory Swanson, cinq minutes plus tard. L’attaquante des Chicago Red Star double la mise. À noter que les Zambiennes vont devoir se passer des services de Zulu, pour leur prochain match face à l’Australie, dimanche.La defenseure a écopé d’un carton rouge et a été exclue à la 34e minute de la rencontre




La CAF lance une procédure d’appel d’offres pour les droits audiovisuels en Afrique subsaharienne et dans le reste du monde pour la saison 2024/25 de la Ligue des Champions de la CAF et de la Coupe de la Confédération de la CAF 

La CAF lance un appel d’offres (ITT) pour les droits télévisuels dans la région de l’Afrique sub-saharienne et le reste du monde (« RdM ») sur une base Pay/Pay-per-View et Free to Air pour deux de ses compétitions phares que sont :

la Ligue des Champions CAF TotalEnergies 2024/25

la Coupe de la Confédération CAF TotalEnergies CAF 2024/25.

La date limite des soumissions est fixée au 23 août 2024.

Les droits médiatiques sont disponibles sur une base payante à la séance et en clair dans la région sub-saharienne jusqu’en 2025 (saison 2024/25).

Les droits peuvent être exploités dans la plupart des langues de la région, y compris l’anglais et les langues locales, avec toutefois de larges exclusions pour la langue française.

La procédure d’appel d’offres permettra à la CAF de sélectionner les sociétés audiovisuelles les mieux placées pour atteindre les objectifs de la CAF afin de fournir une exposition maximale pour le tournoi en offrant aux téléspectateurs de l’Afrique sub-saharienne une expérience de visionnage de haute qualité.

Les événements proposés dans le cadre de l’appel d’offres sont les suivants :

la Ligue des Champions CAF TotalEnergies 2024/25

la Coupe de la Confédération CAF TotalEnergies CAF 2024/25.

Les sociétés ou organisations de médias souhaitant participer à l’appel d’offres peuvent demander l’ITT par courrier électronique. Les parties intéressées peuvent contacter : mediasales@cafonline.com

Les soumissions à la CAF doivent être reçues avant 12h00, heure égyptienne, le vendredi 24 août 2024.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter : communications@cafonline.co




J.O 2024: Voici les programmes pour les Léopards de la RDC

Avec six athlètes en quatre disciplines pour ces Jeux Olympiques, la RDC va voir ses fils entrer en lice un à un à partir de ce samedi 27 juillet.

Arnold Kisoka et le judo dès ce samedi

Le Congolais Arnold Kisoka, dit Daso, va entrer en compétition ce samedi 27 juillet à l’aréna Champ de Mars à 9h30 chez les -60 kg pour affronter l’Israélien Yam Wolczac, âgé de 21 ans, en éliminatoire des 16e de finale. Il sera en judogi blanc et son adversaire en bleu.

Le 30 juillet : la boxe avec Marcelat Sakobi

Chez les poids plumes (57 kg), l’expérimentée Sakobi sera face à l’Ouzbèke Sitora Turdibekova en 16e de finale. Une adversaire plutôt abordable pour Marcelat Sakobi par rapport aux Jeux de Tokyo, où elle affrontait d’entrée la championne du monde de sa catégorie et future médaillée des Jeux.
Le combat aura lieu à 12h05 et Marcelat Sakobi sera en tenue de couleur rouge, son adversaire en bleu.

Le 1er août : Brigitte Mbabi pour la boxe

Exemptée au premier tour, Brigitte Mbabi affrontera en 8e de finale Janjaem Suwannapheng, de nationalité Thaïlandaise, chez les 66 kg.
Une adversaire assez expérimentée malgré ses deux dernières défaites. Pour Brigitte Mbabi, qui malgré sa qualification arrachée, est encore à ses prémices.
Le combat aura lieu à 11h08 selon le programme et la Congolaise sera en tenue rouge, son adversaire en bleu.

1er août : en natation, Aristote Ndombe Impelenga entre en lice

Placé dans la série 2, le Chat noir congolais va concourir à l’épreuve de 50 mètres nage libre chez les hommes. L’issue est simple : il y aura 10 séries pour 79 nageurs et seulement les 16 premiers en termes de meilleur chrono seront qualifiés pour la demi-finale. Il faudra donc à Aristote de réaliser un meilleur temps.
L’épreuve aura lieu à Paris La Défense Arena à 9h15 le 1er août.

Le 3 août : les deux derniers à concourir

D’abord en natation, dans l’épreuve de 50 mètres nage libre chez les femmes, Miansadi Divine est logée dans la série 1. Les règles sont les mêmes : les 16 meilleurs temps seront qualifiés pour l’étape suivante. L’épreuve aura lieu à 9h00.

Ensuite, c’est l’athlétisme qui va intéresser les Congolais car à 9h45, le Congolais Dominique Lasconi Mulamba va également concourir dans l’épreuve de course de 100 mètres chez les hommes.

 

STÉPHANIE




97ème anniversaire de larmée populaire pour la libération de Chine Vers une intensification de la coopération avec les Fardc

Larmée populaire pour la libération de Chine soufflera ses 97 bougies le 1er Août prochain. Une cérémonie a été organisée le jeudi 25 Juillet dans la soirée à lhôtel fleuve Congo par lambassade de Chine en République Démocratique du Congo. Cétait en présence de plusieurs invités entre autres les personnalités politiques et de larmée congolaise, les ambassadeurs et attachés de défenses des ambassades, mais aussi les personnalités du monde scientifique.

Deux discours ont ponctué cette importante cérémonie combien importante dans lhistoire de la Chine. Tout dabord de lattaché de défense nationale de lambassade, le Colonel supérieur An Yan Jun et de lambassadeur Zhao Bin.
Dans son discours, lAttaché de défense nationale de lambassade de Chine a fait savoir que larmée populaire pour la libération de Chine est tout dabord une armée révolutionnaire et elle a été créée par le Parti communiste chinois à une époque où la Chine souffrait de linvention venant des puissances étrangères.
« Le peuple chinois vivait dans lhumiliation et les misères. Dès sa naissance issue de linsurrection de Nanchang le 1er août 1927, cette armée du peuple se dévoue au salut et à la sauvegarde de la patrie. Sous la direction du Parti communiste chinois, elle a remporté les victoires de la Guerre révolutionnaire agraire, de la Guerre de résistance contre lagression japonaise et de la Guerre de Libération. Ces triomphes, résultats des luttes ardues, ont été obtenus grâce à son héroïsme invincible et sa volonté révolutionnaire inébranlable », explique Colonel supérieur An Yan Jun attaché de défense nationale.
Et de poursuivre que « lannée 2024 marque le 52e anniversaire de la normalisation des relations sino-congolaises. En tant qu’élément important des relations bilatérales, les relations entre nos deux armées ont beaucoup progressé ces dernières années. Dans ce cadre-là, larmée populaire de la libération de Chine entend, de concert avec larmée congolaise, intensifier nos échanges et coopérations, afin denrichir davantage le partenariat stratégique global Chine-Rdc au profit de nos deux pays. Personnellement, je vous assure que je ne ménagerai aucun effort dans ce sens, afin de contribuer à porter les relations entre nos deux armées à un niveau plus élevé », insiste An Yan Jun.
La Chine toujours avec la Rdc
Zhao Bin, ambassadeur de Chine en République démocratique du Congo, a pour sa part rappelé les efforts de larmée chinoise dans la construction dune communauté davenir partagé pour lhumanité par des actions concrètes pour la sécurisation mondiale tel que proposé par lactuel président chinois Xi Jinping.
« Les militaires de nos deux pays se sont ainsi noués par une amitié profonde, la situation sécuritaire actuelle dans lEst du pays est complexe et grave. Les groupes armés illégaux, en particulier le M23 sévissent, nuisant à la souveraineté du pays et dégradant la situation humanitaire sur le terrain. Afin datténuer la douleur de la population victime du conflit, la Chine a, dans la mesure de ses capacités, fourni des aides matérielles et financières à la RDC à plusieurs reprises, continué à accroître son soutien aux efforts congolais pour défendre la souveraineté et lintégrité territoriale de la RDC et plaidé en faveur des revendications légitimes de la RDC sur la scène internationale », a fait savoir Zhao Bin Ambassadeur de chine en Rdc.
La Chine reste et restera du côté de la Rdc en rapport avec la question de lEst du Congo.
En rapport avec le sommet du Focac 2024, la Chine se dit disposée à travailler conjointement avec la RDC pour la réussite dudit sommet, et à mettre activement en uvre de nouveaux consensus auxquels les deux chefs d’État parviendront lors du sommet dans lapprofondissement des échanges et la coopération entre le deux pays dans les divers domaines, dont militaire et décrire ensemble un nouveau chapitre dans lhistoire du développement militaire de nos deux pays.
Hugo Matadi

 




« Je me suis reposé sur le Cœur de Jésus »

Alors qu’il a fugué de chez ses parents, qu’il est addict à l’alcool et à la drogue, François-Xavier expérimente fortement l’amour de Dieu.
Enfant, je suis venu souvent avec mes parents à Paray. J’en garde des sou venir s plutôt agréables de parties de foot sur la prairie et de quelques belles conversations avec Dieu. Mais au fur et à mesure du temps, j’ai fait le constat que mes amis, en Belgique, étaient heureux sans Dieu. Aussi, je ne voyais pas pourquoi, moi, j’aurais besoin de lui pour être heureux ! Pendant mon adolescence, je me suis donc éloigné de Dieu et de la foi reçue de mes parents. Avec mes potes, on a commencé à consommer pas mal d’alcool. Je suis parti faire mes études supérieures d’abord à Bruxelles pendant un an. C’était encore assez soft. Mais j’ai ensuite déménagé dans une ville étudiante, Louvain-la-Neuve, pour deux ans. Et là, j’ai fait ce qu’on appelle mon baptême étudiant, j’ai consommé beaucoup d’alcool et de drogue.
Les six derniers mois, défoncé la plupart du temps, je n’allais plus en cours. C’était une vraie descente aux enfers. Alors, je ne voyais qu’une issue: en finir avec la vie ! Chaque jour était un combat pour ne pas mettre fin à ma vie. Heureusement, je ne suis pas passé à l’acte. Mais je me défonçais de plus en plus. À plusieurs reprises, lors de mes défonces, me revenait que quand j’étais petit, j’étais quelqu’un de bien. Et le 24 juin 2015, j’ai pris une décision : « Je vais partir, et je vais changer de vie. » J’ai fugué de chez mes parents. Je leur ai volé de l’argent et une voiture et leur ai laissé une lettre dans laquelle je leur disais que je les aimais mais que je n’étais pas digne de leur amour. Je leur annonçais que je partais pour 10 ou 15 ans et que je voulais reconstruire ma vie dans un autre pays. Je laissais chez eux mon téléphone et mon ordinateur, et je clôturais tous mes comptes. Ensuite, c’est le trou noir. Et je me retrouve… à Paray-le-Monial! Je descends de ma voiture. Je vois une chapelle, c’est Notre-Dame de Romay. Je bois à la source et vais me mettre au frais dans la chapelle. Une fois dans ce lieu, je constate que je n’ai plus envie de me suicider. Ça m’interloque pas mal. Puis je reste deux semaines environ sur un parking à dormir dans ma voiture, lire, respirer, et redécouvrir une liberté intérieure. Car en même temps que de mon envie de mettre fin à mes jours, j’ai été libéré de mes addictions !
Le 11 juillet, je vais au supermarché et je vois une femme portant avec difficulté ses sacs remplis de provision. Je ris de sa démarche laborieuse, puis je me décide à aller l’aider, en prenant ses courses dans ma voiture. Cette femme est une consacrée… Elle me dit qu’elle travaille en Belgique et qu’elle est membre de la Communauté de l’Emmanuel ! Au moment où je lui dis mon nom, elle comprend qui je suis. Mes parents avaient informé le réseau de l’Emmanuel de ma fugue et de ma situation. Elle m’invite à boire un verre le soir même. Je me dis que je n’ai rien à perdre et j’accepte. Elle me touche beaucoup par sa simplicité, sa joie, son écoute. Et au fur et à mesure de la conversation, je lui dis tout ce que j’ai dans le cœur. Elle me propose alors : « Va déposer tout cela aux pieds de Jésus. » Elle m’explique où trouver la chapelle de la Visitation, l’adoration, etc. Mais non, merci ! Je décide alors de quitter Paray pour l’Europe du Sud. Puis je me reprends. Cette sœur a fait un pas vers moi. Je dois à mon tour faire un pas vers elle. De plus, en faisant ce qu’elle m’a suggéré, je pourrais lui prouver ensuite que Dieu n’existe pas ! Donc, je vais prier à la Visitation. Et là, je me suis fait retourner comme une crêpe! Le Seigneur est venu me combler d’amour.
Un dialogue intérieur s’est instauré et j’ai expérimenté la joie immense de me savoir aimé pour ce que j’étais et non pour ce que j’avais fait. J’ai aussi fait cette expérience du repos sur le cœur de Jésus pendant plusieurs heures. En sortant de la chapelle, j’exultais de joie! C’était il y a 8 ans, jour pour jour. Le lendemain, je vais à la rencontre de la sœur pour lui raconter ce qui m’est arrivé. Très heureuse, elle m’invite à la messe. Je vis alors un combat intérieur intense, c’est très difficile. Elle me conseille d’aller me confesser, ce que je fais. La confession a duré longtemps. Mais en sortant, j’étais complètement libéré ! Je suis finalement resté à Paray pendant plus d’un an. Comme je l’ai entendu un jour dans un enseignement, nous sommes tous fatigués: par la vie, nos péchés, nos épreuves, nous-mêmes… alors faites comme moi. Allez déposer dans le cœur de Jésus tout ce qui est lourd dans vos vies. Et il vous comblera de son amour.
Aujourd’hui, je suis marié et avec mon épouse, nous venons de partir en mission avec Fidesco au Chili.




Éthiopie : « Le peuple du Tigré a connu l’enfer »

Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l’éparchie éthiopienne d’Adigrat – à l’extrême nord du pays, en pleine zone de conflit – témoigne auprès de l’AED des terribles violences commises contre le peuple du Tigrée. Certaines parties de son diocèse sont toujours occupées et de nombreuses routes ne sont pas sûres.
« Pendant la guerre, [qui s’est achevée en novembre 2022] nous étions complètement isolés. Internet et le téléphone ne fonctionnaient pas, et nous pouvions à peine sortir de chez nous parce qu’il y avait des groupes armés partout », explique Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l’éparchie catholique d’Adigrat (Ethiopie).
Plus d’un million de morts
Il qualifie cette guerre de « génocide » contre le peuple du Tigré : « Les habitants du Tigré ont connu l’enfer : il y a eu des viols collectifs et des personnes assassinées devant les membres de leur famille – parmi les victimes, il y avait même des enfants et des femmes âgées. Plus d’un million de personnes ont été tuées. Des tortures et des massacres ont eu lieu. Les livraisons d’aide ont été bloquées », raconte l’évêque, dont le diocèse comprend toute la région du Tigré déchirée par la guerre. Déjà en septembre 2022, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a évoqué une « situation humanitaire catastrophique au Tigré ». En juin 2022, l’Organisation Mondiale de la Santé parlait de plus de 2,8 millions de personnes déplacées.
Mgr Medhin explique : « Dans les zones de mon diocèse qui sont actuellement accessibles, l’Église a subi des dégâts matériels équivalents à 37 millions d’euros. Mais les dégâts en vies humaines et l’impact psychologique lié aux atrocités commises sont incommensurables. Tout le monde est traumatisé ! » Selon l’évêque, certaines victimes de viol se sentaient indignes et n’osaient pas rentrer chez elles. Le risque de suicide parmi elles était très élevé : « Ces femmes ont été détruites physiquement et mentalement. » Dès décembre 2021, des experts des droits de l’homme de l’ONU avaient exprimé leur « profonde préoccupation face à la violence sexuelle et sexiste généralisée ».
Soigner les traumatismes
Mgr Medhin explique à l’AED qu’il avait déjà essayé de mettre en place un réseau de spécialistes pendant le conflit afin de venir en aide aux personnes traumatisées et de leur fournir une assistance médicale. « Nous avons loué un endroit dans la ville où les gens pouvaient être traités en toute confidentialité », explique l’évêque. Les catholiques ne représentent que 1% des sept millions de citoyens du Tigré, mais en raison de l’engagement de l’Église catholique dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du social, elle est d’une importance capitale pour 25% de la population, estime l’évêque. Monseigneur Tesfasellassie Medhin, évêque de l’Eparchie catholique d’Adigrat en Ethiopie. « Ma plus grande reconnaissance va à mes collègues du ministère pastoral », explique-t-il. « En raison des dangers, les ONG ont quitté le pays au milieu du conflit. Mais les religieux – dont plus de 30 missionnaires venus de l’étranger – et les prêtres ne se sont pas enfuis, ils sont restés là, au service du peuple du Tigré.
Ils ont ainsi offert un témoignage parfait du „serviteur souffrant“ du livre d’Isaïe, qui a donné sa vie pour le salut des autres. » Depuis la fin de la guerre, le diocèse a été en mesure de mettre en œuvre officiellement des projets de guérison des traumatismes pour les innombrables personnes mutilées et handicapées par les explosions, pour tous ceux qui ne peuvent pas faire face aux atrocités qu’ils ont vécues ou vues. Selon Mgr Medhin, il n’est pas possible de surmonter ce qui a été vécu sans faire face à ce qui s’est passé et sans prendre en compte la dimension spirituelle : « Nos programmes de guérison des traumatismes s’appuient sur la Bible, car sans la foi, à mon avis, la guérison des traumatismes n’est pas complète », affirme l’évêque. « Lors des sessions, par exemple, nous nous penchons sur la souffrance de Jésus le Vendredi Saint, ou nous regardons le fils prodigue qui – même si sa souffrance était due à sa propre faute – a été traumatisé, à la fin de son voyage, par l’isolement, le rejet et le sentiment d’indignité. »
La situation demeure tendue
À l’avenir, l’AED souhaite soutenir le diocèse avec des projets de guérison des traumatismes, ce qui n’a pas été possible jusqu’à présent en raison du conflit : « L’AED a toujours été à nos côtés sans hésiter, mais pendant la guerre, nous avons été privés de la possibilité de communiquer avec l’œuvre de bienfaisance », déclare l’évêque. Compte tenu de l’ampleur de la tragédie, mais aussi du fait que le Tigré n’est toujours pas parvenu à une paix complète, tout soutien est extrêmement précieux, ajoute-t-il. Malgré l’accord de paix de novembre 2022, la situation au Tigré reste tendue : un tiers des 130 000 kilomètres carrés du diocèse est toujours occupé, l’évêque n’a donc pas accès à ces zones. Il n’a pas vu certains de ses prêtres depuis quatre ans – d’abord à cause de la pandémie de Coronavirus, puis à cause de la guerre. Dans les territoires occupés, les écoles sont restées fermées, si bien que les enfants n’ont reçu aucune formation scolaire depuis quatre ans. À Adigrat, où se trouve le siège épiscopal, il y a encore 50 000 personnes déplacées qui ne peuvent pas regagner leur domicile. La liberté de mouvement en général demeure restreinte, car les routes restent peu sûres. Mgr Medhin explique que des milliers de personnes continuent de mourir à cause de la violence, des pénuries alimentaires et de l’absence des services essentiels. Il déplore : « Comment le monde peut-il se contenter de regarder et de rester les bras croisés ? » La région du Tigré est la région la plus septentrionale de l’Éthiopie et se trouve à la frontière de l’Érythrée et du Soudan. Environ 95% de la population est chrétienne et appartient à l’Église copte orthodoxe éthiopienne et au groupe ethnique des Tigréens. Même si la guerre a entraîné la mort de nombreux chrétiens, la violence au Tigré ne reposait pas sur des motivations religieuses, mais politiques.