Rdc : L’ODEP et LICOCO dénoncent les attaques du PG près la Cour des comptes contre l’IGF

L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et la Ligue Congolaise de Lutte contre la Corruption (LICOCO) ont exprimé ce mardi leur consternation suite au communiqué du Parquet Général près la Cour des Comptes daté du 15 juillet 2024. Ce communiqué mettait en cause l’Inspecteur Général des Finances (IGF) Jules Alingete, certains inspecteurs des finances, ainsi que le Directeur Général de la GECAMINES. ODEP et LICOCO soulignent que le Parquet Général, censé travailler en synergie avec l’IGF pour lutter contre la corruption, adopte des attitudes contre-productives.

Les faits en détail

La GECAMINES a sollicité une formation pour 105 de ses agents auditeurs et experts en passation des marchés publics. Cette formation, dispensée par l’IGF, devait coûter 150 000 USD pour trois mois, une somme que la GECAMINES s’était engagée à payer aux inspecteurs formateurs. Jules Alingete, IGF, avait autorisé ses inspecteurs à assurer cette formation et à percevoir les paiements de la GECAMINES.

Cependant, le Parquet Général près la Cour des Comptes a estimé que les inspecteurs ne pouvaient être payés par la GECAMINES, suggérant que les frais de formation devaient être pris en charge par l’IGF. Une invitation à échanger sur la question fut adressée à Jules Alingete, qui a demandé les dispositions légales justifiant cette invitation. En réponse, le Parquet Général a reconnu l’absence de telles dispositions légales, mais a affirmé avoir toujours agi ainsi.

L’IGF a décliné cette invitation par lettre officielle, ce qui a poussé le Parquet Général à publier un communiqué jugé illégal par l’ODEP et LICOCO, visant à faire sensation tout en sachant que l’IGF n’y répondrait pas.

Appel à la raison et à la collaboration

ODEP et LICOCO insistent sur l’importance de restaurer la fonction de contrôle au sein de l’État congolais, un défi majeur pour la communauté nationale. Ils condamnent les actions du Parquet Général, qu’ils considèrent comme une tentative de discréditer et de fragiliser cette fonction cruciale.

Recommandations de la société civile

1. Collaboration renforcée : ODEP et LICOCO appellent le Parquet Général et l’IGF à coopérer pour avancer dans la lutte contre la corruption en RDC.

2. Actes de fragilisation : Ils demandent au Parquet Général de s’abstenir d’actes qui pourraient affaiblir cette lutte.

3. Crédibilité de la Cour des Comptes : Le Parquet Général doit cesser ses attaques médiatiques contre l’IGF, qui ternissent l’image de la Cour des Comptes.

4. Intervention présidentielle : ODEP et LICOCO sollicitent l’intervention du Chef de l’État pour rappeler à l’ordre les différentes parties impliquées, dans l’intérêt du pays.

Florimond Muteba Tshitenge, Président du Conseil d’Administration de l’ODEP, et Ernest Mpararo, Secrétaire Exécutif de LICOCO, ont signé ce communiqué, réaffirmant leur engagement à soutenir des institutions de contrôle efficaces et intègres en RDC.

La société civile se tient prête à défendre la fonction de contrôle de l’État contre toute tentative de déstabilisation, et appelle à une coopération sincère pour éradiquer la corruption qui mine le développement du pays.

Didier Mbongomingi




Accident mortel au Rwanda d’un bus congolais en provenance d’Uvira : Trois morts et plusieurs blessés (bilan provisoire)

Un véhicule d’une agence de voyage en provenance d’Uvira pour Bukavu via le Rwanda, a connu un accident mortel l’après-midi de mardi 16 juillet 2024. Les autorités locales ont confirmé un bilan provisoire de trois morts et plusieurs blessés.

Les faits se sont déroulés sur la route reliant Uvira à Bukavu via le Rwanda, alors que le bus transportant 14 passagers se dirigeait vers la frontière de la RDC. Malheureusement, l’excès de vitesse du chauffeur a causé la perte de contrôle du véhicule, entraînant un accident qui a coûté la vie à trois personnes.

 

Selon les premières informations recueillies, les corps des victimes ont été transportés à la morgue de l’hôpital Gihundwe à Kamembe, au Rwanda, tandis que les blessés ont été pris en charge pour recevoir les soins nécessaires. L’état de santé des blessés reste préoccupant, mais certains seraient hors de danger.

 

Les témoins de l’accident affirment que le chauffeur du bus de pousser trop sur l’accélérateur pour franchir la frontière avant sa fermeture à 15h locale du côté RDC. Ce qui aurait poussé à une vitesse excessive et imprudente. Les autorités locales ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de l’accident et éventuellement engager des responsabilités.

 

Les familles des victimes sous le choc

 

Les familles des personnes décédées dans cet accident sont sous le choc, incapable de réaliser la tragédie qui s’est abattue sur leurs proches. Des proches se sont rendus à l’hôpital pour identifier les corps et entamer les procédures nécessaires pour leur inhumation.

 

Cet accident met en lumière les failles du système de contrôle routier dans la région, où les excès de vitesse et les comportements dangereux des conducteurs sont monnaie courante. Les autorités locales sont interpellées pour renforcer la surveillance et les sanctions pour assurer la sécurité des usagers de la route.

En attendant les conclusions de l’enquête en cours, cet accident tragique rappelle l’importance de la prudence et du respect des règles de circulation sur nos routes. Les pensées des habitants de Bukavu vont aux victimes et à leurs familles, touchées par cette terrible épreuve.

 

Eugide Abalawi Ndabelnze




Trop de gesticulations autour de l’implication de l’Ouganda dans la crise sécuritaire à l’Est

Le Congo ressemble au mauvais serviteur cité dans la Parabole des Talents…

Actuellement en séjour en Europe, Patrick Muyaya fait le tour des médias occidentaux pour communiquer sur la crise sécuritaire en RDC. Sur RFI et TV5 les lundi 15 et mardi 16 juillet 2024, il semble toujours ménager Kampala, exactement comme l’a fait Washington dans le communiqué du Département d’Etat du 11 juillet dernier. En effet, sur TV5, il a admis que _«Nos services nous ont donné des éléments qui ont été corroborés par le Rapport d’experts des Nations Unies. Il faut regarder la situation en Ouganda avec la question interne. Nous avons posé des questions que ce soit sur le plan diplomatique. Ma collègue des Affaires Etrangères s’en est, du reste, assurée. Au plan militaire, le chef d’Etat-major général de nos Forces armées a rencontré son homologue ougandais… Nous attendons d’eux de la clarification. Vous ne pouvez pas comprendre que nous avons des militaires ougandais qui décèdent aux côtés des militaires congolais dans le Grand Nord en train de combattre des ADF qui sont leurs propres frères ougandais_ »…

Position officielle du Gouvernement

Au fait, Patrick Muyaya a abondé dans le sens que la ministre d’État en charge des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner avec qui il venait d’animer le 8 juillet dernier son briefing traditionnel.

« …nous sommes aussi préoccupés par des sources de nos propres services qui indiquent des tendances similaires. Je pense que dans le cadre de nos liens bilatéraux assez solides que nous avons, nous allons soulever la question à travers le canal diplomatique qui est le mien, mais aussi à travers d’autres canaux comme celui de la défense. Avec l’opération Shujaa, nous avons des interactions et des échanges assez fréquents entre les FARDC et les UPDF. Cette question ne nous échappe pas_», a-t-elle déclaré.

On peut dire que le Gouvernement a fait le choix délibéré de ménager l’Ouganda puisque dans le communiqué qu’il a publié le 11 juillet 2024, aucun des 6 paragraphes ne cite ce pays.

Au contraire, il charge le Rwanda non sans dire du Gouvernement, au paragraphe 4, qu’il «appelle toutes les Nations civilisées, éprises de paix et de justice, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, à prendre des mesures politiques, économiques et judiciaires sévères à l’encontre du Rwanda et de ses dirigeants, dont les troupes opérant en République Démocratique du Congo ciblent aussi les casques bleus et les infrastructures de la MONUSCO qui sont des faits constitutifs de crimes de guerre_». Ce qui est du reste vrai.

Sauf cas inverse, le Gouvernement congolais s’est aligné sur la position du Département d’Etat. Dans sa Déclaration du 11 juillet, le Gouvernement américain en a fait autant : pas un mot sur l’implication de l’Ouganda.

Pourquoi alors Kinshasa et Washington épargnent Kampala ?

La question, à ce stade, est de savoir si oui ou non cette implication est avérée autant que l’est celle du Rwanda.

La réponse est aux point 55, 56, 57 et 58 de leur Rapport. Sous l’intertitre «Ouganda : appui au Mouvement du 23 mars et à l’Alliance Fleuve Congo», les experts du Panel des Nations Unies sont formels. «Depuis la résurgence de la crise du M23, l’Ouganda n’a pas interdit les troupes du M23 et de la RDF ni leur passage sur son territoire, y compris lorsque le M23 a pris Bunangana, le 12 juin 2022, avec l’appui de la RDF (S/2022/967, par. 52)_», accusent-ils.

Au point 56, ils affirment : «Malgré les preuves attestant du passage régulier de troupes, de véhicules et de matériel militaire du M23 et de la RDF sur le territoire ougandais, le Gouvernement ougandais, y compris son service de renseignement militaire, dément la présence de troupes ou de matériel étrangers sur son territoire depuis le début de la crise du M23. Toutefois, l’ampleur et la fréquence des mouvements font qu’il y a peu de chances qu’une telle présence passe inaperçue. Par exemple, depuis 2022, les combattants du M23 ont régulièrement dit que les fournitures et les nouvelles recrues acheminées vers leurs camps passaient par les villes frontalières ougandaises de Kisoro et de Bunangana_».

Au point 57, ils révèlent que «Le Groupe d’experts a également obtenu des preuves confirmant le soutien actif donné au M23 par certains responsables des UPDF et le commandement des services de renseignement militaire. Des sources de renseignement et des personnes proches du M23 ont également confirmé la présence d’officiers du renseignement militaire ougandais à Bunangana depuis au moins la fin de l’année 2023 pour assurer la coordination avec les chefs du M23, fournir de la logistique et transporter les chefs du M23 vers les zones contrôlées par le M23. En outre, le 27 janvier 2024, plusieurs sources ont vu des soldats ougandais passer par Kitagoma pour se rendre en République démocratique du Congo et mener des opérations dans les zones contrôlées par le M23, en particulier le groupement Busanza et la ville de Rutshuru, d’où un groupe est allé vers Tongo et l’autre vers Mabenga_».

Ils notent au point 58 : « …des chefs du M23, y compris Sultani Makenga, qui fait l’objet de sanctions, se sont rendus à Entebbe et à Kampala en violation de l’interdiction de voyager_».

Ils utilisent l’affirmatif et non le conditionnel.

Quelle est cette nation civilisée, éprise de paix et de justice… ?

Que s’est-il alors passé pour que le Gouvernement congolais prenne la même position que le Gouvernement américain, et encore la même date ? Signal d’une normalisation ? Peut-être.

Seulement voilà : si la préoccupation première est vraiment humanitaire comme on semble bien se préoccuper du sort des déplacés de guerre, on se doit d’admettre qu’en Ituri et au Nord-Kivu, les Adf-Nalu tuent les Congolais plus que le M23 et l’AFC réunis. Et si le déplacement de la population est dû au crépitement des balles, ça devra être plus du fait des premiers que des seconds.

Puisque cela semble ne pas en être le cas, on peut, sur base de cette évidence, supposer que les déplacements de la population pour cause de guerre obéissent à un agenda à appréhender et à circonscrire. C’est comme s’ils sont planifiés pour susciter une crise humanitaire susceptible de justifier l’exercice du droit d’ingérence humanitaire.

Pour l’heure, force est d’en faire le constat : la mutualisation des forces armées congolaises et ougandaises convenue en 2021 ne produit pas les résultats espérés, trois ans et demi après. Vraisemblablement, elle se fait au détriment des Fardc et, par ricochet, de la RDC, c’est-à-dire au profit de l’Updf et, hélas !, des Adf-Nalu, donc de l’Ouganda. Ce qui incite à supposer l’Ouganda de Yowerie Museveni de loin perfide par rapport au Rwanda de Paul Kagame dans ses relations avec la RDC de Félix Tshisekedi.

Entre-temps, la préoccupation première est de savoir s’il a réellement fallu la publication du rapport des experts des Nations Unies pour que la RDC découvre cette perfidie ! Évidemment non. A en croire Thérèse Kayikwamba Wagner et Patrick Muyaya, les services congolais ont accédé à l’information impliquant Kampala dans la ” montée en puissance” de la coalition M23/AFC.

Pour l’opinion qui ne le sait pas, la lettre de présentation de ce rapport au Conseil de sécurité de l’Onu date du 31 mai 2024. Le rapport a été officiellement présenté le 4 juin 2024. Ce qui suppose que les enquêtes remontent à avant fin mai. Cela sous-entend qu’un tel document, jusqu’à sa présentation depuis juin dernier, pouvait être ignoré des pays membres permanents du Conseil des Nations Unies, mais pas quand même tous !

Même s’il est techniquement impossible de le prouver, il est tout aussi techniquement impossible que tous n’en aient pris connaissance qu’à partir du 31 mai ou du 4 juin 2024. Quelques-uns, sinon tous, savaient. Le Gouvernement congolais reconnaît tacitement qu’il savait, lui aussi. D’où cette question : qu’est-ce qui justifie ses réserves à l’égard de l’Ouganda ? Ceci de un.

De deux, on peut comprendre que Kinshasa en vienne à caresser dans le sens du poil les Nations qu’il qualifie de «civilisées, éprises de paix et de justice» et leur demande de prendre des «mesures politiques, économiques et judiciaires sévères à l’encontre du Rwanda et de ses dirigeants».

Il sait pourtant qu’elles ne franchiront jamais le Rubicon.

Ainsi, le Gouvernement agit comme s’il ne veut pas réaliser leur refus d’enjoindre le Conseil de sécurité de l’Onu à appliquer la Charte en cas d’agression. Car, le fait pour ces nations de demander au Rwanda de retirer ses troupes présentes sur le territoire congolais sans y avoir été invitées par l’Autorité congolaise établie est une preuve d’agression.

Au regard de ce qu’elles font de cette preuve, qui profite autant au Rwanda qu’à l’Ouganda, ces nations envoient à la RDC un message clair : le leadership congolais se livre à trop de gesticulations dans la gestion d’un enjeu qui ne rassure ni de l’avenir, ni du devenir de ce qui lui sert de pays.

Le Congo ressemble au mauvais serviteur cité dans la Parabole des Talents…

 

Omer Nsongo die Lema




RPDC: «Si la ROK persiste dans son jeu grossier et sale, le mode de notre riposte sera modifié!»

Voici les 2 communiqués (14-16/07/2024) de presse de KIM Yo Jong, Directrice adjointe de département du Comité Central du Parti du Travail de Corée (PTC, parti présidentiel depuis 1945, NDLR).

  1. 14/07/2024 après-midi

Aujourd’hui, j’ai été informé que les tracts et les objets des sales racailles de la ROK (ou Republic of Korea ou République de Corée – créée, unilatéralement, un mois avant la RPDC dans le cadre de la division perpétuelle avec son côté Nord – qui tire son origine, avec siège à l’étranger, en 1919 sous la domination 1905-1945 du Japon, sans aucun pouvoir ni autorité restaurés en seule apparence par les USA ayant divisé la Péninsule coréenne en 1945 pour mieux régner, NDLR) ont été retrouvés dans la zone frontalière et même dans certaines régions profondes de la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC située au nord de la Péninsule coréenne et créée 3 ans après la Libération Nationale 1945:

  • Puissance nucléaire consacrée à garantir ses droits à l’existence et au développement du Pays et à juguler une guerre pour sauvegarder la paix et la stabilité de la Région et du monde entier
  • Superpuissance politico-idéologique où la population est divinisée ou déifiée sous les 3 grands Bienfaiteurs dont les Généralissimes KIM IL SUNG 1912-1994 et KIM JONG IL 1942-2011, et le Maréchal KIM JONG UN, NDLR).

M’ont été continuellement rapportées par les organisations du PTC, les Autorités militaires et les organismes civils à tous les niveaux, ce dimanche avant-midi, les informations similaires selon lesquelles les sales déchets ont été trouvés dans les 17 endroits de l’Arrondissement Jangphung de la Province Nord-Hwanghae et dans la zone adjacente à celle-ci.

A présent, les unités de l’Armée Populaire de Corée et de la Garde-Rouge des Ouvriers et des Paysans ainsi que les établissements de sécurité publique et de sûreté nationale à tous les échelons près de la frontière:

  • effectuent leur fouillement approfondi
  • jettent au feu ou éliminent les déchets trouvés, conformément à la réglementation sur les objets largués par l’ennemi
  • prévoient aussi la possibilité de trouver de telles choses supplémentaires.

Malgré les avertissements réitérés de notre RPDC, les racailles de la ROK n’arrêtent pas ce jeu grossier et sale. Comme déjà prévenu, les racailles qui recourent à ce jeu seront encore plus fortement critiquées par le Peuple de leur Pays. Nous avons, pleinement, présenté nos contre-mesures dans une telle situation. Les clans de la ROK seront:

  • fatigués de leur boulot gênant
  • prêts, sûrement, à payer cher pour leur vil jeu.

  1. 16/07/2024 10:00

Ce 16 juillet à l’aube et dans la matinée, ont été découverts, à nouveau, à la frontière Sud et dans certaines zones profondes de notre RPDC, les 29 gros ballons largués par les racailles de la ROK, dont:

  • 10 dans l’Arrondissement Chol-won
  • 08 dans l’Arrondissement Sinphyong
  • 05 dans l’Arrondissement Ichon
  • 04 dans l’Arrondissement Phankyo
  • 01 dans l’Arrondissement Koksan
  • 01 dans l’Arrondissement Phyonggang

et les organes spécialisés sont en train de les fouiller, éliminer et incinérer. Même d’autres régions diverses font l’objet des réclamations sur les tracts. Les institutions spécialisées sont très occupées avec leur travail et les désagréments de la population augmentent dans de nombreuses régions en raison du blocage de leurs quartiers concernés.

Il me semble que s’approche la situatiohn que nous ne pouvons plus ignorer. Nous donnons un nouvel avertissement sévère à ces racailles qui devraient être prêts à payer un prix horrible et coûteux.

Si les racailles de la ROK persistent dans leur jeu grossier et sale, le mode de réaction de notre RPDC sera inévitablement modifié.




Arrestation de Jonas Kasimba: La communauté du Nord-Kivu plaide pour une implication personnelle du chef de l’État

Le leader politique et  y économique Congolais, Jonas Kasimba, ne fait aucun signe de vie depuis son arrestation survenue en date du 11 mai 2024, à Kinshasa, pour des raisons moins connues de l’opinion nationale.

Bien que deux mois soient passés depuis lors, la famille de Jonas Kasimba, ses proches et la communauté Nande du Nord-Kivu à laquelle il appartient, montent tous au créneau et appellent le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, à s’impliquer personnellement dans cette affaire qui semble de plus en plus préoccupante dans un État de droit.

D’après son entourage, personne ne peut accéder aujourd’hui aux informations sur l’état de sa santé, y compris son épouse Sylvie Kambali Kawana Kasimba. Cette dernière appelle en effet à la justice pour le cas de son mari.

Beaucoup de questions se posent actuellement sur les allégations dont les services Congolais de sécurité reprochent à Jonas Kasimba et qui ne sont toujours pas dévoilées au grand public. C’est qui laisse libre cours aux spéculations venant de tout bord.

Goma et Béni exigent la clarté

En effet, beaucoup parmi les habitants de Goma et de Beni recommandent la fixation de son dossier. Ces derniers tablent sur le fait que Jonas Kasimba a droit d’être jugé en bonne et due forme et être assisté par ses avocats, en lieu et place de le garder pendant tout ce temps dans un cachot secret.

« Que le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur qui est aussi natif du Nord-Kivu ainsi que le Ministre d’État en charge de la Justice puissent également s’impliquer sur le sort de Jonas Kasimba. Nous voulons avoir des informations sur le lieu de sa détention, son état de santé et la tenue d’un procès. Il est un père pour beaucoup de familles. Qu’on nous dise au moins la faute qu’il a commise », indique à cet effet Zachée Mathina, alors un de ses proches.

Pour rappel, Jonas Kasimba figure parmi les figures politiques de proue qui avaient battu campagne pour la réélection du Chef de l’État en ville de Beni, comme dans le territoire qui porte le même nom. Originaire du territoire de Beni dans la partie Grand Nord du Nord-Kivu, celui-ci était aussi candidat député aux élections législatives de 2023 pour le compte de l’Union Sacrée de la Nation.

Opérateur économique de renom en RDC, PDG de plusieurs sociétés au pays, l’arrestation de Jonas Kasimba crée à ce jour une entorse sur le bon fonctionnement de ses entreprises. Cela aura sans nul doute une incidence directe sur l’emploi des jeunes congolais, au moment où le Président Tshisekedi insiste sur la participation des structures privées pour la réduction du taux de ch de ômage.

DMK




Le RELEGAL François Mutombo appelle les Congolais à l’unité et à défendre de leur pays  

C’était par une grande célébration organisée ce dimanche 14 juillet 2024 à l’esplanade du Palais du peuple à Lingwala que la Communauté des Assemblées chrétiennes Voici l’homme (CAC/VH) a clôturé le grand service de 30 jours qui avait pour thème principal : « Le monde spirituel » avec comme sous thème : « Les songes ».

Invité pour annoncer le message du jour, l’homme de Dieu a d’abord remercié le Seigneur pour sa fidélité durant cette période des jeunes et d’intenses prières. Pendant 30 jours, le peuple de Dieu venu de tous les coins de la ville de Kinshasa aclôturéce service de 30 jours qui avait pour thème : « Le monde spirituel ». Le peuple de Dieu a ainsi bénéficié des enseignements riches en révélations sur les différents points abordés autour du thème principal et des fortes déclarations dites par lui.

Le texte de base n’est autre que Job 33: 14 : « Dieu parle cependant, tantôt d’une manière, Tantôt d’une autre, et l’on n’y prend point garde ».

Abordant la question des songes, l’homme de Dieu a souligné que le problème de songe n’a pas commencé aujourd’hui, parce que Dieu a toujours communiqué avec l’homme.

« Dieu n’a pas créé l’homme en l’envoyant sur terre et l’a oublié. Il aime communiquer avec l’homme à chaque moment et à chaque instant, parce que c’est un Dieu qui veut toujours montrer ou enseigner sa volonté et lui donne des lignes de conduite ou des directives à suivre », a souligné Voici l’homme.

Pour le Pasteur Francois Mutombo, un chrétien doit éviter des soucis, des stress et la colère, parce que cette attitude empêchera Dieu d’agir. Il a en même temps invité les enfants de Dieu à enlever ces attitudes pour que Dieu puisse se révéler en eux parce qu’il a une mission avec chacun d’eux.

L’orateur du jour a appelé les enfants de Dieu à comprendre le caractère de chaque songe pour savoir s’il s’agit d’un rêve de combat ou d’instruction. Et par là, il a également révélé que derrière chaque songe, il ya une conduite à observer. François Mutombo a exhorté tout celui qui reçoit le songe de pouvoir le sceller et d’élever un autel pour toucher l’accomplissement de la promesse.

François Mutombo Voici l’homme a annoncé à l’église que la communauté des Assemblées chrétiennes Voici l’homme qu’à dater de ce lundi va démarrer un autre service, parce que selon lui, tout le monde doit combattre pour arracher sa victoire et sa délivrance. L’homme de Dieu a en même temps lancé le message à la classe politique du pays de bannir les conflits inutiles, mais de se battre pour la Rdc agressée aujourd’hui.

OSK




Prise de parole par Corneille Naanga au sein d’une paroisse à Rutsuru: L’Eglise de Réveil s’inscrit en faux contre l’Eglise catholique 

“Un fils du pays Corneille Nangaa qui a pris les armes sous la recommandation rwandaise pour tuer, violer, piller, l’accepter de prendre parole au sein d’une église, c’est un sacrilège. Et ce n’est pas un fait du hasard”, dit l’archevêque Ejiba Yamapia s’inscrivant en faux contre le communiqué de la CENCO évoquant un “incident”.

“Comme église, nous sommes appelés à condamner l’agression, à condamner les rebellions et non pas leur donner la voix au chapitre”, martèle Ejiba Yamapia.

Mboshi




L’Eglise Catholique, complice de la coalition M23- AFC- RDF ?

Les nombreuses prises de position de l’Eglise catholique de la République démocratique du Congo au sujet de la gouvernance du pays lui a toujours valu des critiques acerbes dans l’opinion publique en générale et du régime au pouvoir en particulier. De feu cardinal Albert Malula au cardinal Fridolin Ambongo en passant par feu les cardinaux Frédéric Etsou et Laurent Monsengwo, tous auront été accusés par les différents pouvoirs qui se sont succédé au pays de rouler pour l’opposition politique.

Dans ses différentes déclarations, la Conférence épiscopale nationale congolaise n’hésite pas de tirer à boulets rouges sur ce qui, selon elle, ne contribue pas au bien être de la population et ne favorise pas l’unité et la cohésion nationale. De son côté, l’Eglise catholique a toujours réfuté ces accusations et déclare qu’elle reste et demeure fidèle à sa mission prophétique, celle d’être neutre et au milieu du village et aux côtés du peuple. Malheureusement, les accusateurs de l’église catholique ont toujours maintenu leurs positions.

L’adresse de Corneille Nangaa aux paroissiens de Saint Aloïs à Rutshuru

Les dernières images diffusées dans les réseaux sociaux dans lesquelles Corneille Nangaa, leader de l’Alliance Fleuve Congo, une branche politique de la rébellion de M23 était aperçu le dimanche dernier à la messe à la paroisse Saint Aloïs à Rutshuru au Nord-Kivu viennent de conforter cette thèse. En effet, au cours de cette messe dominicale, Corneille Nangaa avait pris la parole en remerciant les paroissiens pour l’accueil lui réservé. Et du coup, les commentaires sont allés dans tous les sens pour non seulement fustiger l’attitude de l’Eglise catholique d’accorder la parole à ce rebelle, mais aussi confirmer que l’Eglise catholique est de mèche avec les agresseurs du pays.

Et la réaction de la Cconférence épiscopale nationale du Congo ne s’est pas faite attendre face à ces images devenues virales dans les réseaux sociaux. Dans un communiqué signé par son Secrétaire général, Monseigneur Donatien Nshole, l’épiscopat congolais a qualifié la présence de l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante à cet office religieux « d’incident inattendu ». Cependant, l’épiscopat congolais a rassuré qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un soutien de l’Église catholique à la rébellion, comme certains l’ont insinué.

Le communiqué précise que cette intervention a pris le prêtre officiant complètement par surprise, rappelant le contexte difficile dans lequel l’incident s’est produit. « Loin d’être l’expression d’un soutien de l’Eglise catholique à la rébellion comme certaines personnes de mauvaise fois le pensent, il s’agit plutôt d’un incident survenu à la grande surprise du prêtre officiant dans le contexte que nous pouvons tous imaginer », peut-on lire dans ce communiqué.

En réponse aux spéculations malveillantes, l’épiscopat congolais a réaffirmé que son décret du 10 décembre 2010, renouvelé le 23 novembre 2018, est toujours en vigueur. La mesure interdit aux ecclésiastiques de donner la parole à des acteurs politiques pendant les messes, afin de préserver la cohésion sociale conformément au Canon 287 du Code de droit canonique de l’Église catholique romaine. Les clercs favoriseront toujours ce qui peut conserver la paix et la concorde, fondées sur la justice, entre les hommes.

Ils ne doivent pas prendre une part active dans les partis politiques et dans la direction des associations syndicales, sauf si, à la lumière de l’enseignement de l’Église, la protection des droits de l’Église ou la promotion du bien commun l’exige, stipule la disposition canonique. En ces temps de troubles sécuritaires pour le pays, la CENCO rappelle l’importance de renforcer la cohésion nationale. Elle insiste sur la nécessité d’organiser des concertations entre les représentants des forces vives transcendant les clivages politiques, afin de créer une dynamique nationale forte capable de faire face à l’ennemi commun.

L’Eglise catholique récidiviste ?

Plusieurs fois, l’Eglise catholique a été prise à partie par ses prise de position en ce qui concerne la gestion de la crise sécuritaire dans la partie Est du pays. L’homélie du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa à la veillée pascale en est une preuve éloquente. » La vérité est que le Congo n’a aucune force pour défendre son intégrité territoriale. La vérité est que le Congo n’a pas d’armée et c’est très grave pour notre pays”, avait lâché l’archevêque de Kinshasa en pleine homélie.

Et lors d’une interview qu’il avait accordée à Fides, une agence italienne d’information, le cardinal Fridolin Ambongo avait enfoncé le clou en accusant les autorités congolaises d’armer les forces négatives telles que la rébellion rwandaise, les forces démocratiques pour la libération du Rwanda, Fdlr, qui se trouvent dans l’Est du pays. Ce qui lui a valu l’ouverture d’une information judiciaire au Parquet général près la Cour d’Appel de Matete sur instruction de Procureur près la Cour de Cassation.

A l’instar de Koffi Olomide, il était reproché au locataire de centre Lindonge de prêter le flanc aux agresseurs du pays et de démobiliser les troupes qui sont au front. Comme d’habitude, la Cenco et d’autres structures de l’église catholique telles que l’Assemblée de clergé de Kinshasa et le conseil de l’apostolat des laïcs catholiques congolais étaient venus à la rescousse de « Tata cardinal «  en qualifiant l’instruction du PGR de pire acharnement.

RSK




Jacquemain Shabani reçoit les forces vives de Goma

Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières Jacquemain Shabani Lukoo poursuit sa mission d’itinérance au Nord-Kivu, avec dans sa délégation quelques membres du gouvernement dont Muhindo Nzangi, Samy Adubango et Mwami Ndeze Jean-Baptiste, respectivement Ministre d’Etat en charge du Développement Rural, Vice-Ministre de la Défense Nationale et Vice-Ministre aux Affaires Coutumières.

Au gouvernorat de la province, le VPM Shabani a accordé des audiences aux forces vives de cette ville, notamment les élus nationaux et provinciaux, les confessions religieuses, les organisations féminines, La structure Barza intercommunautaire qui réunit toutes les communautés ethniques du Nord-Kivu ainsi que la société civile.

Ce, après avoir tenu une réunion sécuritaire à huis clos avec les autorités militaires de cette province. Chaque délégation a présenté au chef de la sécurité nationale les problématiques sécuritaires qui gangrènent leur ville notamment le kidnapping, des assassinats, la non-circulation des motos après 18h, la criminalité ainsi que les incursions nocturnes à mains armées.

Après avoir écouté attentivement ces forces vives de la nation, le VPM Jacquemain Shabani a donné à nouveau des orientations sur les mesures sécuritaires en réponse à leurs besoins.

Jacquemain Shabani face à la presse

Bien avant, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Interieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières Jacquemain Shabani qui a bouclé son séjour dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu, précisément dans la ville de Butembo, lundi 15 juillet 2024, s’est adressé à la presse en répondant à plusieurs questions à caractère sécuritaire liées à sa mission d’itinérance.

Parmi les grandes lignes abordées au cours de ce bref point de presse, figurent la nécessité sur la levée de l’Etat de siège, la gestion des Wazalendo appelés officiellement les “volontaires patriotes” ainsi que les assurances du Chef de l’État et celui du gouvernement Suminwa à la population pour l’instauration de la paix au terme de cette mission dans la partie Grand-Nord de cette province.

Bernetel Makambo




Enfin, l’Union européenne lève les sanctions contre Evariste Boshab et Alex Kande

Ancien gouverneur du Kasai-Occidental/Kasai Central, Alex Kande Mupompa Mule Nshingu wa mua Kalombo vient de voir les sanctions prises en mai 2017 contre sa personne levées par l’Union européenne. Il en est de même du professeur Evariste Boshab. Ainsi en a décidé tout récemment le Tribunal de cette organisation qui compte 27 pays de l’Ouest et de l’Est européens. Cette levée de sanctions vient après que Kalev Mutondo et Ramazani Sahadri, deux figures de proue du régime Kabila, aient été extraites en juin 2023 de la liste noire de l’UE.

Sous sanctions de l’Union européenne (UE) depuis fin mai 2017 en raison jadis de leur responsabilité dans les violences et l’impasse politique connues en son temps au Congo, Ramazani Shadary et Kalev Mutondo, deux personnalités de premier plan du pouvoir sous le régime Kabila, ont été extraites le 20 juin 2023, soit six ans après, de la liste noire par les ministres des Affaires étrangères de la communauté. Ceci au motif que les éléments présentés pour les sanctionner ne constituaient pas un faisceau d’indices suffisamment concrets, précis et concordants pour établir la réalité des faits. Dès lors, le maintien des sanctions à l’endroit d’Alex Kande, ancien gouverneur du Kasai Central, sans autorité sur l’armée, la police et les services de sécurité, sans aucune action judiciaire intentée à son encontre, non cité dans le procès du meurtre des deux experts des Nations unies, restait donc arbitraire. Il n’était pas moins l’otage de quelques fonctionnaires européens vraisemblablement manipulés.

En effet, avec les manœuvres entreprises jadis par le président Joseph Kabila pour briguer un troisième mandat en dépit de l’interdiction que lui en faisait la Constitution, la RDC avait connu des violences sur fond des graves violations des droits de l’homme, notamment lors des manifestations de l’opposition. Il s’en était suivi une impasse politique qui conduisit au Dialogue politique sanctionné fin décembre 2016 par un accord consacrant officiellement le glissement de deux ans du mandat présidentiel. Dans la foulée, les provinces du centre du pays, les Kasai, expérimentèrent le phénomène «Kamuina Nsapu» lié à des miliciens répondant d’un chef coutumier du même nom basé dans le territoire de Dibaya, au Kasai Central. De Dibaya comme épicentre, les violences dues à ces miliciens se diffusèrent dans toute la région du Kasai, embrasant ainsi les cinq provinces qui la constituent. Selon l’ONU, ces violences firent 1,2 million de déplacés et 400 morts. Engagés dans une enquête sur ce phénomène au Kasai Central, son centre de rayonnement, deux experts de l’ONU, en l’occurrence Zaida Catalan et Michael Charp, furent sauvagement assassinés. Leurs têtes furent même exhibées en trophées.

En vue d’endiguer cette dérive, l’UE résolut d’abattre son courroux sur des personnalités de tout premier plan du pouvoir. Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Evariste Boshab, ministre de l’Intérieur jusqu’en décembre 2016, son successeur Emmanuel Ramazani Shadary, et Kalev Mutond, le redouté patron de l’ANR), furent épinglés. L’ire des Européens se porta également sur cinq autres responsables : les gouverneurs du Haut-Katanga et du Kasaï Central, Jean-Claude Kazembe Musonda et Alex Kande Mupompa, les commandants de brigade Muhindo Akili Mundos (commandant de la 31ème brigade des FARDC ) et Éric Ruhorimbere (Commandant du secteur opérationnel dans le Kasai), ainsi que Gédéon Kyungu Mutanga, un ancien chef de milice de sinistre réputation, réhabilité par Kinshasa.

Les noms de ces neuf personnalités rallongèrent une liste dans laquelle figuraient d’autres personnalités du pouvoir congolais précédemment visées par l’UE et les États-Unis en juin, septembre et décembre 2016. Parmi celles-ci, les généraux Ilunga Kampete (ancien commandant de la garde présidentielle), Gabriel Amisi (ancien commandant de la région militaire incluant Kinshasa), Célestin Kanyama (Commissaire provincial de la police de Kinshasa), John Numbi (Ex-patron de la Police nationale), Delphin Kahimbi (ancien chef de la Demiap), Fernand Ilunga Luyoyo (ancien commandant de la Légion d’intervention de la Police nationale), et Roger Kibelisa (ancisn chef de la Sécurité intérieure à l’ANR). De la sorte, une vingtaine de personnalités congolaises, parmi lesquelles des très proches collaborateurs du président Kabila, se virent interdites de voyage dans l’UE et aux USA. En plus du gel de leurs avoirs, l’interdiction leur fut faite également de percevoir des fonds de la part de tiers en Europe. Ce fut le cas aussi pour ceux sanctionnés par le pays de l’oncle Sam.

Après plusieurs recours en contestation de la procédure, seules trois personnes virent leurs sanctions levées par l’UE. Après Lambert Mende en décembre 2019, Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD, ancien ministre de l’Intérieur et dauphin de Joseph Kabila à la présidentielle de 2018, et Kalev Mutond, le redouté patron de l’ANR, furent extraits de la liste noire de l’UE le 19 juin 2023. En effet, après que la Cour de justice de la communauté eusse estimé trois mois plus tôt que les éléments présentés pour les sanctionner ne constituaient pas « un faisceau d’indices suffisamment concrets, précis et concordants » pour établir la réalité des faits, les ministres des Affaires étrangères n’eurent donc d’autre choix que de lever les sanctions. Mais, ils les maintinrent pour quinze autres, dont Alex Kande, ancien gouverneur du Kasai Central. Ce qui relevait pour le moins de l’arbitraire.

En effet, Kalev Mutond fut épinglé dans la deuxième salve des sanctions de l’UE pour son rôle central dans la répression qui avait frappé autrefois les provinces du centre du pays. Ex-vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Évariste Boshab le fut parce considéré comme la cheville ouvrière de cette répression. De même pour son successeur, Emmanuel Ramazani Shadary, qui poursuivit la même politique, l’intensifiant du reste.

Quelle avait été donc la responsabilité individuelle de l’ancien gouverneur Alex Kande dans ce drame qui endeuilla sa province, ainsi que les autres faisant partie de l’espace Kasai ? Point n’est besoin de rappeler qu’un gouverneur de province en RDC n’a autorité ni sur l’armée, ni sur la police et, encore moins, sur les services de sécurité. D’autre part, aucune action judiciaire n’a jamais été intentée à son encontre. Il n’avait jamais été non plus cité dans aucun procès, voire celui en rapport avec le meurtre des deux experts des Nations unies. C’est plutôt dans un livre intitulé «Les massacres à huis clos dans le Kasai» que Germain Joseph Muanza Kambulu, son auteur, avait cité Alex Kande comme étant un des responsables de l’assassinat du chef coutumier Jean-Pierre Mpandi des Kamuina Nsapu, à la base de nébuleuse milice «Kamuina Nsapu». Ce qui n’était qu’un tissu d’allégations. Encore fallait-il déterminer le pouvoir dont disposait le gouverneur Alex Kande, dans une province investie par les grosses têtes de l’appareil sécuritaire du pays, pour mettre en mouvement la troupe qui prit d’assaut la contrée du chef assassiné.

A tout le moins, le maintien des sanctions contre Alex Kande par l’UE relevait de l’arbitraire. Ceci au vu de sa parcelle quasi nulle de pouvoir eu égard aux responsabilités de l’ancien vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Ramazani Shadary et de l’ancien flic en chef Kalev Mutondo au moment des faits. Vraisemblablement, il avait été l’otage de quelques fonctionnaires européens manipulés pour des causes inavouées.

Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit par poindre, dit un adage. Et le jour a fini par poindre pour Alex Kande Mupompa Mule Nshingu wa mua Kalombo dont les sanctions de l’UE à son encontre viennent d’être levées. Le Tribunal de cette communauté en a ainsi décidé tout récemment. Il ne reste que la communication des ministres des Affaires étrangères à cet effet. Il en est de même du professeur Evariste Boshab qui, depuis lors, n’a pu franchir la Méditerranée. Mais, entre-temps, c’est un énorme gâchis qu’a connu l’ancien gouverneur du Kasai-Occidental qui doit réhabiliter son image foulée aux chiens.

Moïse Musangana