Union Sacrée de la Nation : Halte au démon de la division !

La chose la plus difficile en politique est la gestion des ambitions qui une fois mal gérées, cela peut avoir des conséquences incalculables dans le fonctionnement des formations, regroupements ou plateforme politiques. C’est le moins que l’on puisse dire du fonctionnement de l’Union Sacrée de la Nation (USN), au regard de ce qui se passe en son sein au moment où le Sénat s’apprête à organiser l’élection et l’installation de son bureau définitif.

En effet, faute de consensus dans le choix de ticket qui va représenter cette plate-forme va se présenter à ce scrutin avec six postes lui réservés. Malheureusement, elle ressemble à un avion qui est en train de passer dans la zone de turbulence sans précédent et qui risque, si l’on n’en fait pas attention, de provoquer sa désintégration.

Contrairement à l’Assemblée nationale où les ambitions ont été bien gérées à la présidence de cette chambre du Parlement avec l’organisation des primaires pour départager Kamerhe, Bahati et Mboso, il n’en est pas le cas, malheureusement à la chambre sœur. De six postes réservés à l’Union Sacrée de la Nation au bureau du Sénat, aucun n’a enregistré une candidature.

De la présidence à la questure adjointe en passant par le poste de rapporteur, plus d’une candidature sont déposées à la commission ad hoc mise en place pour la circonstance. Ici, l’enjeu se trouve à la présidence de la chambre haute où le duel est annoncé entre l’ancien Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde porté par son regroupement politique, Alliance des Nationalistes et Bâtisseurs côté et les ressortissants de l’espace « Grand Katanga » d’une part et de l’autre part, Idrissa Afani Mangala dont la candidature est portée par son parti politique l’Udps. L’ancien Premier ministre et son camp sont rassurés de la promesse leur faite par Félix Tshisekedi au cours de son dernier séjour à Lubumbashi de leur accorder la tête du Sénat. La parole du Chef étant sacrée, Sama Lukonde et son camp mobilisé comme un seul homme, sont convaincus que le Chef demeure fidèle et respectueux de sa parole.

A l’opposé, c’est le parti au pouvoir qui dit ne pas transiger au poste de speaker du Sénat au regard de l’enjeu qu’il représente à savoir, le suppléant constitutionnel du Président de la République en cas de décès, d’empêchement définitif ou de démission, conformément aux prescrits de la Constitution. Ainsi pour l’Udps et ses partis politiques mosaïques, occuper la Présidence du Sénat c’est une question de vie ou de mort. Et toujours en ce qui concerne la course au perchoir du Sénat, l’espace «  Grand Équateur » ne veut pas lâcher. Il faut un candidat originaire de l’espace linguistique «  Bangala » pour occuper la Présidence.

Dans cette rude bataille, aucun camp ne veut lâcher prise ou faire des concessions. Il en est de même pour d’autres postes où les sociétaires de la même famille politique s’affrontent. Qu’adviendrait si un camp perd ce scrutin au détriment de l’autre à la présidence du Sénat ? Est-ce que l’implosion de l’Union Sacrée de la Nation partira du Sénat après les résultats de l’élection de son bureau ? Voilà autant des questions que se posent plus d’une personne à la suite de l’imbroglio qui règne en prévision de l’élection du bureau de la chambre basse du Parlement. Il s’agit d’une question que l’autorité de référence et le directoire de l’USN devront gérer avec sérénité pour éviter le pire.

Entre-temps, le décor de l’implosion au sein de cette famille politique est déjà planté. Un homme averti en vaut deux dit- on.

RSK

 




Dans une interview à Bruxelles: Tshisekedi accuse Joseph Kabila d’être derrière l’AFC

Après un bref séjour médical à Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique, où il a été pris en charge pour son hernie discale dont il a souffert, le Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo a annoncé son retour très prochainement au pays pour poursuivre son travail dans la gouvernance du pays. C’était au cours d’une interview accordée aux confrères de la radio Top Congo FM dans l’enceinte de l’ambassade de la République démocratique du Congo en Belgique.

De son état de santé à la crise au sein de son parti politique l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) en passant par la situation sécuritaire, la justice congolaise et ses relations avec l’opposition, toutes ces questions ont été abordées au cours de cette interview.

D’entrée de jeu, Félix Tshisekedi a rassuré la population congolaise qu’il se porte très bien tout en l’appelant au calme. Voilà pourquoi il va rentrer au pays incessamment et se rendre à Kisangani où il était attendu dernièrement pour la commémoration du Genocost et l’inauguration de l’aéroport international de Bangoka et de la centrale hydroélectrique pour alimenter la ville de Kisangani et ses environs en énergie électrique.

Son état de santé ne lui a pas permis d’être au rendez-vous. Concernant la main qu’il a tendue à l’opposition pour lutter ensemble contre les antivaleurs qui gangrènent le pays dont la corruption, Felix Tshisekedi n’a pas ménagé certains leaders de l’opposition qui ont carrément rejeté sa main tendue. C’est le cas de Joseph Kabila qui selon Félix Tshisekedi prépare une insurrection au pays en étant derrière l’Alliance Fleuve Congo de Corneille Nangaa. Ceci après avoir boycotté le processus électoral de 2023. Il n’a pas aussi manqué de condamner l’attitude de Martin Fayulu qui n’a jamais reconnu les résultats des scrutins de 2018 et 2023. Il en est de même de Moïse Katumbi qu’il n’a pas épargné dans ses critiques. Par contre, il a félicité Denis Mukwege et Adolphe Muzito pour des observations objectives et constructives sur la gouvernance du pays.

Au sujet de la situation sécuritaire dans la partie Est du pays, le chef de l’Etat a réitéré son refus de s’engager dans un quelconque dialogue avec le Rwanda. Au lieu de dialoguer avec son homologue Rwandais, Félix Tshisekedi a préféré parler avec lui pour lui poser la question sur ce qui justifie sa présence en République démocratique du Congo. La question de crise de leadership qui secoue son parti politique l’Union pour la démocratie et le progrès social n’a pas été éludée. Selon le Président de la République qui s’est référé à celui qu’il qualifie son mentor, à savoir Étienne Tshisekedi, son père biologique, il s’agit «  de la vitalité politique ». Tout en la relativisant, il a déclaré que ça prendra fin un jour. Toutefois, il ne veut pas que ça devienne comme ce qui se passe à la Force du progrès qu’il condamne fermement.

RSK