New-York : Félix Tshisekedi reçoit Bill Gates

Le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a reçu Bill Gates, ce mardi à New-York.

Cette rencontre sollicitée par le milliardaire et philanthrope américain a porté sur l’évaluation de la situation sanitaire de la République démocratique du Congo (RDC) en faveur de laquelle sa fondation est très impliquée.

Il résulte de cette évaluation que la courbe vaccinale contre la poliomyélite s’est sensiblement améliorée.

“De 500 cas en 2022, le nombre d’enfants malades de polio est passé à 200 cas en 2023, puis 22 seulement en 2024”, a dit le ministre de la santé Roger Kamba qui a assisté à cette rencontre.

M. Bill Gates et sa fondation veulent aider la RDC dans la vaccination de routine d’enfants congolais contre la rougeole, la varicelle et contre le MPOX.

Au cours de cet entretien, le Chef de l’État a formulé une demande d’appui à la Fondation Bill Gates pour moderniser notre enseignement fondamental par l’éducation aux nouvelles technologies digitales et l’usage des tablettes numériques dans les salles de classe.

Selon le ministre de la santé congolais Roger Kamba, M. Bill Gates a accédé favorablement cette demande et il a promis de favoriser la connectivité des écoles du Congo via un partenariat avec le dispositif satellitaire Starlink.

M. Bill Gates a aussi pris l’engagement d’appuyer le secteur de l’agriculture en RDC, un pays qu’il souhaite visiter au cours de l’année 2025.




A l’ONU : Félix Tshisekedi échange avec Antonio Guterres

Le Président Félix Tshisekedi a eu un entretien ce mardi avec le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à New-York.

L’échange a porté sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC ainsi que sur l’évolution du Processus de Luanda pour parvenir à une paix juste et durable dans l’Afrique des grands lacs.

Le Secrétaire général de l’ONU a réitéré le soutien des Nations Unies aux initiatives de paix régionales.




Pour une meilleure gestion des déchets biomédicaux: L’UNICEF dote l’hôpital de l’Amitié Sino- congolaise d’une zone à déchets

Le Bureau du Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) en République démocratique du  Congo a doté l’hôpital de l’Amitié Sino-congolaise, située au quartier 7 dans la commune de Ndjili, d’une « Zone à déchets ». La cérémonie de sa remise a eu lieu ce lundi dans l’enceinte de cette structure médicale.

Selon le Directeur de l’Ong «  Programme eau, approvisionnement pour les villages » (PEAV), qui a construit cet ouvrage, il s’agit d’une zone à déchets avec des modules. Parmi ces modules, il y a le broyeur des verres,  le réducteur des volumes, l’incinérateur amphore  et un incinérateur semi-industriel. La zone est dotée de double fosse à cendre et double fosses à placenta, ainsi qu’une autre zone, réservée uniquement au tri pour le stockage.

«  C’est depuis le mois d’octobre de l’année passée que nous avons commencé ce projet. Il était question de réaliser des zones à déchets dans neuf structures sanitaires, dont cinq à Kinshasa, trois dans le Kwilu et une dans le Kong central. Donc, ici, nous sommes à l’hôpital de l’Amitié Sino-congolaise où on a mis les ouvrages de la zone (…) C’est l’hôpital qui va gérer mais nous serons là pour l’accompagner en montrant l’utilisation de toutes ces modules, et doter les prestataires de quelques épis », a fait savoir le directeur de PEAV, Victor Muliele.

Du côté du partenaire, c’est la satisfaction est totale. «  C’est une joie pour nous d’assister à cette remise officielle de cette zone à déchets. Cette zone à déchets a été financée par l’UNICEF avec les fonds  venant de la Banque mondiale. Nous tenons à remercier la Banque mondiale qui nous a remis ces fonds qui ont permis de faire ce travail. Comme vous le savez le pays est confronté à l’épidémie de Mpox et derrière, il y a des déchets biomédicaux qui sont produits et il faut les incinérer de manière correcte selon  les normes. Et, je suis très fier de ce jour, parce que nous inaugurons ce lieu au moment où cette crise est en place et au moment où les besoins se font sentir dans la province de la ville de Kinshasa (…) Nous remercions l’Ong Paev avec qui nous travaillons. Nous tenons à la remercier, parce que les ouvrages sont vraiment de qualité », s’est réjouit le  chef de bureau de cette agence des Nations unies zone ouest, Damien Ndahanwa Bwale.

Même son de cloche pour la Cheffe de bureau Hygiène pour la province de Kinshasa, qui a trouvé des mots justes pour remercier l’UNICEF, un partenaire disponible et dont la coopération est exemplaire avec la Rdc. «  Nous avions un sérieux problème dans la gestion des déchets biomédicaux surtout en cette période de l’épidémie de Mpox. Ici à Ndjili, il y a beaucoup de déchets qui sont produits. Il fallait les amener à Kinkole pour les incinérer. C’était un trajet. Mais maintenant nous sommes proches. Cet incinérateur ne pouvait pas attendre », s’est réjouie à son tour le Docteur Isabelle Lumbwe.

Avec cette dotation, l’hôpital de l’Amitié Sino-congolaise a résolu deux problèmes majeurs. Le premier, c’est l’épidémie de Mpox. Le deuxième, c’est le nombre d’accouchement, qui a sensiblement augmenté à la suite de la gratuité de la maternité dans le cadre de la Couverture santé universelle (CSU).   «  (… ) Nous avons plus que besoin d’une fosse à placenta. On nous a donné une fosse à placenta d’une grande capacité. Egalement des fosses à cendre et un incinérateur électrique de grande capacité également. Donc, cet ouvrage était vraiment dans le besoin de l’hôpital. Nous disons merci à notre ministre de tutelle et à tout le monde (…) Je crois qu’à travers nos efforts à tous, le pays va aller de l’avant », a dit le Médecin directeur général de cette structure sanitaire, le Docteur José Lipekeme.

Cet ouvrage est donc disponible à toute la zone de manière à ce qu’il n’y ait pas de risque pour le personnel et pour les patients. Outre cette zone à déchets de l’hôpital Amitié Sino-congolaise, une autre est construite avec les mêmes standards dans l’enceinte de l’hôpital général de référence de Ngaliema.

L’hôpital général de Kimpese dans la province du Kongo central vient aussi de recevoir le même ouvrage.

Prince Yassa




Lutte contre le VIH/SIDA au Bénin:  Winnie Byanyima plaide pour la réduction de la stigmatisation

La Directrice Exécutive du Programme commun des Nations unies contre le VIH/SIDA (ONUSIDA), Winnie Byanyima, a plaidé pour la réforme législative, la réduction de la stigmatisation et de la discrimination dans les établissements de soins de santé et l’autonomisation des initiatives menées par les communautés.

S’inscrivant dans le cadre du projet de partenariat avec Expertise France, qui marque un tournant décisif dans le renforcement des efforts de l’ONUSIDA pour éradiquer le VIH/SIDA dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mme Winnie Byanyima a achevé sa mission au Bénin sur une note de satisfaction, au regard des efforts fournis par le Bénin pour endiguer cette pandémie.

« Le Bénin a accompli des progrès considérables dans la lutte contre le VIH SIDA. En 14 ans, les nouvelles infections et les décès ont été réduits de moitié, et de nombreuses personnes ont désormais accès à des traitements », s’est réjouie Mme Winnie Byanyima. Elle a néanmoins souligné les efforts à faire en ce qui concerne la réforme législative, la réduction de la stigmatisation et de la discrimination dans les établissements de soins de santé et l’autonomisation des initiatives menées par les communautés en vue de résultats encore plus probants.

La Directrice Exécutive de l’ONUSIDA a par ailleurs félicité le président béninois, Patrice Talon pour avoir été l’un des premiers chefs d’Etat à signer l’initiative Education Plus. Elle est une campagne soutenue par les Nations Unies, dont l’objectif est de réduire la vulnérabilité des adolescentes au VIH en Afrique subsaharienne, y compris au Bénin. Le chef de l’Etat s’est notamment engagé à œuvrer au maintien des filles à l’école et à l’augmentation du financement public dans la lutte contre le VIH SIDA au Bénin.

Au cours de sa mission, la Directrice Exécutive de l’ONUSIDA a également rencontré plusieurs acteurs et structures de la lutte contre le VIH SIDA au Bénin entre autres : les ministères sectoriels, l’Institut national de la femme, l’ONG Racines, le président de l’Assemblée nationale, le Caucus des femmes parlementaires et la Fondation Claudine Talon. Winnie Byanyima qui était accompagnée d’une délégation d’Expertise France, a insisté sur l’importance du projet de réponse communautaire à la stigmatisation, la discrimination et la réforme juridique en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Financé à hauteur de 1.921.520 € pour la phase pilote, ce projet mis en œuvre avec Expertise France vise à améliorer les réponses juridiques et sociales face au VIH dans six pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre : le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la République Centrafricaine, le Sénégal et le Togo. Il met l’accent sur l’accès aux traitements, la prévention et la sensibilisation au niveau communautaire.

« La priorité si nous voulons atteindre nos objectifs de 2030, reste le VIH pédiatrique, et l’ONUSIDA soutiendra tous les efforts du Benin pour augmenter la couverture du traitement pour les enfants qui n’est que de 36% actuellement », a-t-elle déclaré.

 

Prince Yassa




L’affiche officielle de la Supercoupe de la CAF TotalEnergies dévoilée

À quelques jours du coup d’envoi, la Confédération Africaine de Football (CAF) a présenté l’affiche officielle de l’édition 2024 de la Supercoupe de la CAF TotalEnergies. La rencontre est prévue pour le vendredi 27 septembre 2024 à 21h00, heure locale (18h00 GMT).

Cette Supercoupe opposera les vainqueurs de la Ligue des Champions CAF TotalEnergies, Al Ahly SC, à leurs éternels rivaux, Zamalek SC, qui ont remporté la Coupe de la Confédération CAF TotalEnergies.

Avant ce très attendu duel entre ces deux cadors du football africain, la CAF a dévoilé le poster de la rencontre, conçu de manière originale et inspiré par l’identité visuelle récemment modernisée de la Supercoupe de la CAF.

La conception met en lumière le prestigieux Trophée de la Supercoupe de la CAF TotalEnergies, agrémenté d’éléments colorés issus de la nouvelle identité visuelle, permettant ainsi aux logos des deux équipes de se différencier en tant que rivaux du trophée principal.

Cette affiche unique est disponible en téléchargement gratuit ICI.

La Supercoupe de la CAF TotalEnergies, dont les billets se sont écoulés en seulement 24 heures après leur mise en vente, aura lieu dans la très primée Kingdom Arena à Riyad, en Arabie Saoudite.

Les supporters peuvent s’engager et suivre les discussions sur toutes les plateformes digitales de la CAF grâce au hashtag #TotalEnergiesCAFSC.




Zizo (Zamalek) : “Remporter la Supercoupe face à Al Ahly aura une saveur particulière”

Ahmed Mostafa Sayed, dit “Zizo” s’est entretenu avec CafOnline.com. Un derby cairote, Al Ahly contre Zamalek, au menu de la Supercoupe de la CAF TotalEnergies. L’aillier gauche vise une deuxième Supercoupe avec les Chevaliers Blancs.

Ahmed Mostafa Sayed, surnommé “Zizo”, a déclaré que le match de la Supercoupe de la CAF TotalEnergies 2024, qui opposera Zamalek à son rival historique Al Ahly, ce vendredi 27 septembre à la Kingdom Arena de Riyad, en Arabie Saoudite, sera particulièrement intense, car il réunira les deux plus grands clubs d’Afrique.

Dans une interview exclusive accordée à CAFonline.com, Zizo a exprimé son ambition de remporter une deuxième Supercoupe de la CAF TotalEnergies avec Zamalek. Il a également souligné que l’enthousiasme des supporters pour ce tournoi offrira une grande motivation aux joueurs.

CAFonline.com : Vous affrontez Al Ahly, le club le plus titré en Supercoupe de la CAF TotalEnergies, que vous connaissez bien. Quels sont, selon vous, les éléments clés pour remporter ce match ?

Zizo : La Supercoupe de la CAF TotalEnergies promet d’être un affrontement captivant entre les deux plus grands clubs du continent. Nous voulons offrir un match de grande qualité qui mette en lumière le football égyptien. L’entraîneur portugais José Gomes et son staff travaillent intensément avec nous pour préparer ce défi.

Quelle est votre analyse technique du match et quel message le staff technique vous a-t-il transmis avant la finale ?

L’élément le plus important sera de rester pleinement concentrés et de tirer profit de chaque opportunité. Notre ambition est de décrocher la Supercoupe de la CAF TotalEnergies, surtout que Zamalek peut compter sur le soutien de ses nombreux fans dans le Golfe, qui seront présents pour nous encourager. Notre objectif est de les rendre fiers.

Les billets pour la Supercoupe de la CAF TotalEnergies 2024 se sont vendus en 24 heures. Comment percevez-vous cette ambiance qui s’annonce électrique à la Kingdom Arena de Riyad ?

L’ambiance à la Kingdom Arena sera exceptionnelle, avec une forte présence de supporters égyptiens et saoudiens. Cela nous ravira en tant que joueurs et nous donnera une énergie supplémentaire, car ce match opposera les deux plus grands clubs d’Afrique et l’enthousiasme des fans sera immense, nous poussant à donner le meilleur de nous-mêmes.

Que représente pour vous le fait de s’imposer sur la scène africaine et de remporter la Supercoupe de la CAF TotalEnergies ?

En tant que joueur, mon ambition est de remporter la Supercoupe de la CAF TotalEnergies pour la deuxième fois avec les “Chevaliers Blancs”. J’ai déjà remporté ce titre en 2020 contre l’Espérance de Tunis, un moment marquant dans ma carrière. J’espère le revivre pour inscrire davantage mon nom dans l’histoire de Zamalek.

La dernière victoire de Zamalek en Supercoupe de la CAF TotalEnergies date de 2020. Les supporters doivent être impatients de revivre cette expérience, n’est-ce pas ?

Les fans de Zamalek attendent avec impatience ce titre, et nous sommes déterminés à le remporter, d’autant plus que cette édition contre Al Ahly a une importance particulière. Depuis mon arrivée en 2019, j’ai eu la chance de contribuer à plusieurs succès de Zamalek, et nous voulons continuer à enrichir le palmarès du club.

Quel message souhaitez-vous adresser aux supporters de Zamalek avant la finale de la Supercoupe de la CAF TotalEnergies 2024 ?

Je demande aux supporters de nous soutenir, que ce soit dans le stade ou devant leurs écrans. Nous avons besoin de votre énergie et de votre confiance en ce moment. Croyez en nous, et si Dieu le veut, nous ramènerons ce titre pour la cinquième fois dans l’histoire de Zamalek.




« La modernisation chinoise apportera de plus grandes opportunités au développement et au redressement de la RDC » (ZHAO BIN)

Le 75e anniversaire de la République Populaire de Chine a été célébré avec faste dans un hôtel de la place. Dans son discours lors dune réception organisée à cet effet, lAmbassadeur de Chine en Rdc, Zhao Bin a précisé que la modernisation chinoise apportera de plus grandes opportunités au développement et au redressement de la RDC. Sur un nouveau point de départ historique des relations Chine-Afrique, la modernisation chinoise apportera de plus grandes opportunités au développement et au redressement de la RDC. Premièrement, la coordination des politiques entre les deux parties sera plus étroite. Deuxièmement, la coopération sino-congolaise gagnant-gagnant continuera à sélargir. Troisièmement, le soutien mutuel entre la Chine et la RDC sera encore plus solide.

Ci-dessous lintégralité du discours de lAmbassadeur :

 

 

Discours de S.E.M. ZHAO Bin, Ambassadeur de Chine en RDC,

à loccasion de la Réception pour célébrer le 75e anniversaire

de la République Populaire de Chine

 

Excellence Julien Paluku Kahongya, Représentant de la partie congolaise et Ministre du Commerce Extérieur,

Mesdames et Messieurs les Chefs de missions diplomatiques et les Représentants des Organisations internationales arrédités en RDC,

Mes chers compatriotes,

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Bonsoir ! Cest pour moi un grand plaisir de vous retrouver au bord du Fleuve Congo pour célébrer ensemble le 75e anniversaire de la République Populaire de Chine. En ce moment heureux, je tiens à exprimer mon distingué respect et mes remerciements sincères à tous les amis qui ont soutenu depuis toujours le développement de la Chine et favorisé lamitié sino-congolaise, et à adresser ma salutation et mes meilleurs vux à tous mes compatriotes en RDC à loccasion de la fête nationale. Bonne fête à toutes et à tous.

Au cours du mois passé, de nombreux amis ici présents et moi-même, nous nous sommes déplacés de Kinshasa à Mbuji-Mayi pour élargir la coopération sino-congolaise et ouvirir de nouvelles perspectives pour celle-ci. Nous sommes ensuite allés à Beijing et y ont vécu une « Semaine dor » Chine-Afrique, en participant au Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC). Nous étions témoins de la rencontre amicale entre le Président XI Jinping et le Président Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et mené de vives discussions sur la concrétisation des consensus importants atteints par les deux Chefs dÉtat et sur la promotion dune coopération globale et dun partenariat stratégique Chine-RDC plus étroits et plus dynamiques. Maintenant, nous sommes retournés à Kinshasa avec pleines de choses à faire ensemble, parmi lesquelles on compte surtout la mise en uvre dune série de mesures annoncée par la partie chinoise pour promouvoir la modernisation de lAfrique au cours du Sommet du FOCAC. Et Les amis des pays africains, dont plus de 400 venus de la RDC, ont encore une fois découvert la dynamique de la modernisation de la Chine, approfondi leur connaissance sur son histoire et sa culture et consolidé davantage leur confiance sur ses perspectives de développement.

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Le 1 octobre 1949, le Président MAO Zedong a proclamé solennellement la fondation de la République Populaire de Chine sur la Porte Tiananmen à Beijing. Au cours des 75 ans écoulés, le peuple chinois, uni autour du Parti communiste chinois (PCC), a travaillé darrache-pied et transformé la Chine dun pays agricole arriéré en 2e plus grande économie du monde disposant de toutes les filières industrielles. Depuis la nouvelle ère, sous la conduite du Comité central du PCC ayant le Secrétaire général XI Jinping en son centre, la Chine a parachevé lédification dune société de moyenne aisance, et contribué à hauteur de plus de 70% à la réduction de la pauvreté dans le monde et à hauteur de plus de 30% à la croissance économique mondiale depuis des années consécutives. Ce sont non seulement des réalisations remarquables de la Chine, mais aussi une contribution considérable à la cause du développement mondial.

En juillet dernier, le 3e plénum du Comité central du PCC sest tenu avec succès et a tracé les perspectives de lapprofondissement plus poussé de la réforme sur tous les plans en vue de promouvoir la modernisation chinoise, ce qui a montré au monde entier la détermination de la Chine daméliorer les systèmes et les mécanismes en faveur de louverture sur lextérieur de haut niveau pour réaliser un développement économique de haute qualité. Au cours de la première moitié de lan 2024, malgré un environnement extérieur sévère et complexe, le PIB de la Chine a augmenté de 5% et son économie numérique a connu une croissance rapide, ce qui a placé la Chine au premier rang des pays du monde en matière de télécommunication, avec un taux de pénétration de 5G de plus 60%. De plus, les produits verts produits par les entreprises chinoises tels que véhicules électriques, batteries lithium et panneaux solaires ont apporté une contribution importante aux efforts du monde pour relever les défis posés par le changement climatique. De nombreux amis étrangers ont été impressionnés par lessor du progrès scientifique et du développement économique de la Chine après lavoir visitée. Comme la indiqué le Président TSHISEKEDI à lAgence Xinhua (je cite), le voyage dans plusieurs villes chinoises a « renforcé ma conviction que la RDC peut tirer profit de lexpertise chinoise pour accélérer notre industrialisation et développer nos infrastructures technologiques » (fin de citation).

Ici, je tiens à souligner que le Président TSHISEKEDI a été le premier dirigeant africain que le Président XI Jinping a reçu au cours du Sommet du FOCAC. Cela a montré parfaitement limportance majeure que la partie chinoise attache aux relations sino-congolaises. Et ce nouveau « moment fort » sinscrira dans lhistoire de ces relations. Suite à leur rencontre, les deux Chefs dÉtat ont dégagé un consensus important sur la consolidation de la confiance politique entre les deux parties et lapprofondissement de la coopération sino-congolaise dans différents domaines, ce qui donne une forte impulsion au développement des relations sino-congolaises dans lavenir. Jen suis pleinement confiant car tous les projets fixés par les deux Chefs dÉtat depuis la visite du Président TSHISEKEDI en Chine lannée dernière ont été réalisés et tous les promesses prises par la partie chinoise ont été honorées et donné des résultats effectifs.

Dabord, lassistance chinoise pour la RDC a porté de fruits abondants. Le nouveau Centre culturel et artistique pour les pays de lAfrique centrale, don du Gouvernement chinois, est officiellement transmis à la partie congolaise, après 5 ans de travaux assidus des constructeurs chinois. Il deviendra un nouveau site repère de Kinshasa et un nouveau symbole de la coopération sino-congolaise. Les agronomes chinois, venus en aide à la RDC, se sont déjà mis au travail dans 2 Centres de démonstration de techniques agricoles situés en banlieu de Kinshasa. Et les experts médicaux chinois, depuis plus de 20 ans, sont à Kinshasa et à Lubumbashi pour sauver la vie et soigner les malades. Enfin, cette année, le Gouvernement chinois a déjà accordé à la partie congolaise plus de 230 opportunités de stage et déchanges en Chine sous différentes formes et dans divers secteurs, fournissant un appui fort à la partie congolaise dans la formation de ses talents.

Ensuite, la construction chinoise a surmonté les défis pour aller de lavant. Dans le cadre de la coopération «ressources contre projets», plusieurs projets majeurs comme les rocades sud-ouest et sud-est de Kinshasa et la réhabilitation de la Route Mbuji-Mayi-Nguba de RN1, ont été mis en chantier. La Centrale hydro-électrique de Busanga, financé et construit par des entreprises chinoises, a non seulement réglé en partie le problème de manque délectricité delles-mêmes, mais aussi bénéficié aux habitants locaux. La route Sakania-Kasumbalesa et les Ports terrestres de Sakania et Mokambo, ont effetivement améliorer la chaîne logistique de la RDC. De nouveaux projets ont vu le jour, comme la construction des centrales photovoltaïque au Lualaba.

Enfin, les engagements chinois ont été traduits en actions concrètes. En 2023, les entreprises chinoises ont contribué plus de 3 milliards de dollars américains aux recettes fiscales congolaises. Au fur et à mesure du développement des secteurs des mines, dindustrie, dinfrastructure et de service, elles ont créé plus de 100 mille demplois directs pour la RDC. À cela, il faut ajouter leur contribution au développement des communautés locales conformément au principe de bénéfice mutuel. Selon les statistiques de lUnion des sociétés minières aux capitaux chinois (USMCC) en RDC, les entreprises membres de lUSMCC a versé plus de 90 millions de dollars américains au total pour remplir leurs responsabilités sociales, ce qui a donné une forte implulsion au développement économique et social de la RDC, notamment au bénéfice de sa population.

Par ailleurs, le dernier bilan des échanges économiques et commerciaux sino-congolais est encourageant. En 2023, la RDC garde sa place de 4e plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique et le volume commercial sino-congolais a atteint 18,75 milliards de dollars américains. Cette année, ce chiffre a même dépassé 14,5 milliards de dollars américains pendant les 7 premiers mois, soit une augmentation de 36,9% sur un an. La RDC bénéficie dun exédent commercial de presque 10 milliards de dollars américains par an dans son commerce avec la Chine. Il est juste daffirmer que la communauté dintérêts et la communauté davenir partagé Chine-RDC sont de plus en plus étroites et solides.

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Dans son discours prononcé à loccasion de louverture du Sommet 2024 du FOCAC, le Président XI Jinping a lancé six grandes propositions et dix Actions de partenariat pour que la Chine et l’Afrique travaillent ensemble à promouvoir la modernisation et rehaussé la relation Chine-Afrique dans son ensemble à une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle. Sur un nouveau point de départ historique des relations Chine-Afrique, la modernisation chinoise apportera de plus grandes opportunités au développement et au redressement de la RDC.

Premièrement, la coordination des politiques entre les deux parties sera plus étroite. Dans la Déclaration de Beijing publiée au cours du dernier Sommet du FOCAC, il est clairement énoncé que la Chine et l’Afrique travailleront à promouvoir la synergie de la coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » avec l’Agenda 2063 de l’UA et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. La partie chinoise entend renforcer la coordination avec la partie congolaise, approfondir la connexion des initiatives majeures lancées par le Président XI Jinping avec les « six engagements majeurs » initiés par le Présidnet TSHISEKEDI et soutenir les efforts de la RDC dans l’exploration d’une voie de modernisation adaptée à ses réalités nationales. Récemment, la partie congolaise a mis en place la Task-Force pour la mobilisation des financements chinois ce qui favorisera une coordination des politiques plus ciblée et plus efficace entre les deux parties. LAmbassade de Chine en RDC est pleinement disponible à maintenir des échanges étroits avec la partie congolaise sur ce sujet.

Deuxièmement, la coopération sino-congolaise gagnant-gagnant continuera à sélargir. Dans les 3 ans à venir, la Chine travaillera avec lAfrique pour la mise en uvre des dix Actions de partenariat et y accordera un soutien financier de 360 milliards de yuan RMB qui couvrira un large évantail de domaines tels que la politique, léconomie, le commerce, les infrastructures, la santé, lagriculture, la culture, le développement vert, la sécurité, etc. Il est fortement encourageant que le Président TSHISEKEDI a exprimé sa volonté de considérer la Chine comme le partenaire prioritaire de coopération. La partie chinoise entend continuer à travailler avec la partie congolaise à approfondir la coopération bilatérale dans différents domaines comme lagriculture, la transformation des minerais et la formation professionnelle et à appuyer la partie congolaise dans la transformation de ses avantages en matière de ressources naturelles en force motrice de développement pour que les accomplissements de la modernisation de nos deux pays bénéficient davantage aux peuples chinois et congolais.

Troisièmement, le soutien mutuel entre la Chine et la RDC sera encore plus solide. Au cours du Sommet du FOCAC de cette année, la Chine a réaffirmé son soutien ferme à la partie africaine dans la préservation de lindépendance, de lunité nationale, de lintégrité territoriale, de la souveraineté, de la sécurité et des intérêts de développement des États africains et la partie africaine a réitéré son ferme attachement au principe dune seule Chine. La Chine poursuivra la voie de développement pacifique pour réaliser sa modernisation. Le développement de la Chine signifient le renforcement de la force en faveur de la paix mondiale et de léquité et de la justice internationales. La partie chinoise entend travailler comme toujours avec la partie congolaise à se prêter un soutien mutuel sur les questions touchant aux intérêts vitaux de part de dautre, et à mettre en uvre conjointement lInitiative pour le Développement mondial, lInitiative pour la Sécurité mondiale et lInitiative pour la Civilisation mondiale pour porter ensemble la voix du Sud global encore plus élevée sur la scène internationale.

En tant quAmbassadeur de Chine en RDC, je suis convaincu que la Chine et la RDC deviendront, lune pour lautre, bons frères qui partagent la même aspiration, bons partenaires qui mènent une coopération gagnant-gagnant, et bons amis qui uvrent ensemble pour la paix et construisent ensemble une communauté sino-africaine d’avenir partagé.

Pour terminer, je propose un toast :

À la prospérité de la République Populaire de Chine !

À lamitié éternelle entre la Chine et la RDC !

Et à la santé de vous tous et de vo

tre famille !

Je vous remercie.




Communique au public N°CAMI/DG/034/2024




Nous devons placer notr

Ce n’est qu’en œuvrant de concert que les pays pourront éviter la fragmentation et l’intensification des crises.

« Ceux qui ne se tournent que vers le passé ou vers le présent sont certains de manquer l’avenir. » Ces mots prononcés par le président John F. Kennedy il y a 60 ans sont de nouveau chargés d’actualité. Chaque année qui passe expose un peu plus les failles de notre paradigme économique suranné et le besoin évident de changement.

Qu’il s’agisse du changement climatique ou de la poussée des menaces informatiques, les défis d’ampleur mondiale qui appellent des solutions à la même échelle sont omniprésents. Dans le même temps, nous assistons à l’effondrement des trois piliers du système mondial post-guerre froide : l’unipolarité, l’hypermondialisation et l’économie néolibérale. Ces changements profonds font le terreau d’une nouvelle vague de nationalisme populiste incarné par les mouvements de type « America First », « Russia First », « India First », « China First » et bien souvent « mon pays seul avant tout » qui apparaissent à travers le monde.

D’abord, notre monde unipolaire est en train de céder la place à un monde multipolaire — non pas un monde où plusieurs États sont de puissance équivalente, mais plutôt un monde caractérisé par de multiples centres de pouvoir. Il y a vingt ans, le président Poutine aurait-il envahi l’Ukraine ? Un Premier ministre israélien aurait-il tenu aussi longtemps en ignorant l’avis du président des États-Unis ? Les dirigeants arabes auraient-ils refusé de rencontrer un président des États-Unis en déplacement au Moyen-Orient ?

Il y a aujourd’hui des pays qui, libérés de ce qu’ils voyaient comme un carcan unipolaire, ont le sentiment qu’ils peuvent se permettre de miser sur plusieurs chevaux, se garder de prendre parti, et jouer les arbitres. Cela s’est manifesté de manière spectaculaire lorsque la moitié du monde, essentiellement des pays non occidentaux, a refusé de soutenir l’Ukraine dans la guerre qui l’oppose à la Russie. À ce jour, seuls 45 pays appliquent des sanctions contre la Russie. Il paraît possible de choisir le non-alignement ou le multi-alignement et de jouer sur les désaccords entre les grandes puissances. Et comme le démontre le développement du groupe des BRIC, qui est passé de cinq à dix membres et devrait en accueillir d’autres prochainement, la tendance est aux liaisons opportunistes et potentiellement dangereuses.

Ensuite, nous sommes aussi en train de passer d’un monde néolibéral caractérisé par l’économie du libre-échange à un monde davantage mercantiliste, défini par le « friend-shoring » — l’économie d’affinité — des Américains, le « dérisquage » des Européens et l’« autosuffisance » des Chinois. Sur ce fond de montée du protectionnisme, les États interviennent bien plus dans la politique économique — ils ne se contentent pas d’augmenter les droits de douane, ils interdisent certaines importations, certaines exportations, certaines technologies ou certains investissements, et ils imposent des sanctions.

L’année dernière, près de 3 000 restrictions commerciales ont été imposées dans le monde. Selon le FMI, les pertes résultant de cette fragmentation accrue des échanges commerciaux pourraient représenter un coût à long terme de près de 7 % du PIB mondial, sans parler du ralentissement de la coopération sur des questions d’intérêt planétaire telles que la transition écologique et l’IA.

Un ordre mondial régi par la loi du plus fort

Enfin, nous sommes passés d’une hypermondialisation débridée à une mondialisation entourée de plus de contraintes, où il faut désormais tenir compte des questions de sécurité, des considérations environnementales et de l’équité. Les banques centrales ne sont plus les seuls maîtres du jeu, et le règne de la loi cède la place à la loi du plus fort. Cela ne signifie pas pour autant que la mondialisation s’inverse ou ralentisse, comme le démontre le développement du commerce de services dans le monde. Ce qui se passe, c’est que plus de 100 pays ont adopté une politique industrielle nationale, et que plus de 2 500 mesures protectionnistes ont été prises rien que l’année dernière.

Dans les politiques d’achat, le « au cas où » a remplacé le « juste à temps », l’accent étant mis désormais sur la résilience et la sécurité de l’approvisionnement plutôt que sur le prix. Des pays qui échangent avec la Chine mais souhaitent atténuer leur dépendance vis-à-vis d’un seul producteur adoptent une stratégie « Chine plus un », plus deux, plus trois, plus quatre, ou même plus cinq, et réorientent leurs commandes pour exportation vers le Viet Nam, le Bangladesh, le Mexique et d’autres pays.

Alors que l’on estime que la croissance mondiale se situera à 2,8 % à l’horizon 2030, soit nettement en dessous de la moyenne historique de 3,8 %, le FMI avertit dans ses Perspectives de l’économie mondiale que les années 2020 risquent d’être la pire décennie de l’histoire récente en la matière. La montée du protectionnisme ne fera que diminuer la croissance mondiale au moment où un accroissement de la coopération s’impose pour stimuler les échanges commerciaux et la prospérité. L’extrême pauvreté, censée être éradiquée à d’ici 2030 en vertu des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, touche actuellement quelque 700 millions de personnes. Au rythme actuel, 600 millions de personnes vivront encore dans la pauvreté en 2030.

Dans les années 30, autre période de repli, Winston Churchill disait des dirigeants qu’ils étaient « résolus à être irrésolus, inflexibles dans leur dérive, solidement fluides, tout puissamment impuissants ». De nos jours, la déception des populations à l’égard de leurs dirigeants trouve son reflet dans le nationalisme populiste : les électeurs attribuent leur sort à la mondialisation alors que la faute revient à notre incapacité à la gérer correctement.

La déception des populations à l’égard de leurs dirigeants trouve son reflet dans le nationalisme populiste : les électeurs attribuent leur sort à la mondialisation alors que la faute revient à notre incapacité à la gérer correctement.

Or les politiques qui attisent les tensions, les accords commerciaux et sécuritaires éphémères et les alliances de passage ne mèneront pas les pays très loin. Pour tous les continents, l’avenir économique passera plutôt par un système international stable. Fût-ce pour des raisons différentes, tous ont besoin d’un ordre multilatéral : l’Europe parce qu’elle dépend du commerce ; les pays en développement parce qu’ils ne pourront réaliser leur potentiel économique sans bénéficier d’un transfert de ressources depuis les pays développés ; les pays à revenu intermédiaire parce qu’ils ne veulent pas être forcés de choisir entre la Chine et les États-Unis — et la Chine elle-même ne pourra rejoindre les rangs des pays à revenu élevé sans un marché d’exportation porteur.

L’Amérique aussi bénéficiera d’un renforcement de l’ordre multilatéral. Les États-Unis ne se trouvent plus dans un monde unipolaire où ils pourraient espérer triompher par l’action unilatérale. Ils sont plutôt le chef de file évident d’un monde multipolaire qui progressera grâce aux institutions multilatérales qu’ils ont eux-mêmes créées.

Renforcer le multilatéralisme

L’Organisation mondiale du commerce devrait mettre à profit les compétences certaines de sa directrice générale, Ngozi Okonjo-Iweala, afin de résoudre les différends commerciaux par la conciliation, l’arbitrage et la négociation, en s’écartant de son système d’appel devant des juges, trop légaliste et désormais inopérant.

Dans le même temps, le FMI devrait renforcer son rôle de prévention et de résolution des crises. Sous le leadership fort de Kristalina Georgieva, il devrait mettre davantage l’accent sur son rôle crucial de système d’alerte précoce pour l’économie mondiale, mobiliser sa capacité de prêt de 1 000 milliards de dollars pour mieux assurer ses membres contre les chocs économiques, négocier un mécanisme de restructuration de la dette souveraine nettement amélioré, et tisser ainsi un filet de sécurité financier mondial plus englobant.

Avec 59,1 % des droits de vote détenus par des pays qui représentent 13,7 % de la population mondiale tandis que l’Inde et la Chine n’en ont que 9 % à elles deux, le FMI doit aussi réformer ses statuts.

La Banque mondiale doit quant à elle devenir, comme l’a proposé son dynamique nouveau président, Ajay Banga, une banque de biens publics mondiaux axée sur la gestion du capital humain et de l’environnement. Selon les estimations, les marchés émergents et les économies en développement, à l’exclusion de la Chine, auront besoin de 3 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour financer l’action climatique et la réalisation des ODD, dont 2 000 milliards devront être réunis au niveau national et 1 000 milliards devront être obtenus de sources extérieures.

Le rapport Summers–Singh du G20 propose une augmentation annuelle de 260 milliards de dollars de l’apport des banques multilatérales de développement. Afin de soutenir et de compléter cette démarche, il faudra mobiliser des mécanismes financiers novateurs, notamment le recours aux garanties pour écarter les risques liés à l’investissement privé et le faire passer à l’échelle supérieure. La Banque mondiale et les banques multilatérales de développement devront obtenir davantage de fonds de la part de leurs membres au moyen d’une augmentation de leurs fonds propres.

Le Groupe des Sept est trop restreint pour piloter l’économie mondiale : le Groupe des Vingt (G20) devrait donc jouer le rôle pour lequel il était prévu, celui d’un forum de premier plan pour la coopération économique mondiale. Pour y parvenir, il lui faudra, d’une part, devenir plus représentatif grâce à un système électif et, d’autre part, créer un secrétariat professionnel apte à assurer la continuité des politiques d’année en année.

Dans les temps difficiles, il est essentiel de conserver l’espoir. Le traité sur l’interdiction des essais nucléaires de Kennedy dans les années 60, la démarche de réduction des armes nucléaires de Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev dans les années 80, les efforts multinationaux de prévention de l’appauvrissement de la couche d’ozone dans les années 90, le sommet du G20 de 2009 axé sur la stabilisation de l’économie mondiale et, plus récemment, l’accord de Paris sur le climat sont autant de preuves du potentiel de coopération au niveau mondial. Mais la clef du succès sera un leadership visionnaire et la volonté de collaborer.

Deux voies s’offrent à nous : l’une mène vers la fragmentation du monde et l’intensification des crises ; l’autre, si nous œuvrons de concert, vers la prospérité, le progrès et l’espoir. Pour ma part, je choisis l’espoir.

Cet article est tiré d’un discours prononcé par l’auteur lors de la conférence sur la conduite du changement structurel organisée en avril 2024 par le PIIE et le FMI.

GORDON BROWN est ancien Premier ministre du Royaume-Uni.




Créer de la valeur pour les contribuables

Les infrastructures publiques numériques peuvent permettre d’augmenter durablement la mobilisation des recettes et renforcer la confiance dans l’État.

Partout dans le monde, les pays livrent une bataille difficile pour aider leurs citoyens à se prémunir contre les chocs économiques engendrés par le changement climatique, les fractures géopolitiques mondiales et les pandémies, tout en défendant une croissance inclusive et résiliente face au changement climatique. Pour les gouvernements des pays en développement, la tâche est encore plus ardue et les options, moins nombreuses.

Le FMI estime qu’il faudrait 3 000 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 aux pays en développement à faible revenu pour financer leurs objectifs de développement et la transition climatique. Et avec une dette mondiale attendue à 100 % du PIB d’ici la fin de la décennie, le recours à l’emprunt n’est peut-être pas la solution la plus judicieuse pour financer ces investissements. Comme ces pays ont un potentiel fiscal inexploité de 8–9 % du PIB, mieux vaudrait qu’ils utilisent la fiscalité.

Mais accroître les recettes fiscales est un gros défi pour les pays les plus pauvres. Une fraction importante de la population exerce des activités difficiles à imposer comme celle des paysans ou des prestataires de services informels (marchands ambulants, par exemple). Il est difficile de suivre ces revenus essentiellement encaissés en espèces. Les travailleurs concernés pensent souvent que rejoindre le secteur formel aura pour unique conséquence d’alourdir leurs obligations fiscales sans leur procurer d’avantages notables en contrepartie. Ils préfèrent continuer à travailler à petite échelle et de manière informelle.

Pour que les secteurs économiques se développent, les gouvernements proposent souvent des exonérations fiscales aux grandes entreprises, ce qui a pour effet d’éroder l’assiette de l’impôt sur les sociétés et de renforcer les droits acquis. Ces pays se reposent donc essentiellement sur l’imposition des biens et des services, pénalisant davantage les pauvres. De surcroît, le recouvrement des recettes se caractérise trop souvent par une application des lois fiscales clémente pour les riches et punitive pour la classe ouvrière et les pauvres.

Créer de la valeur

Nous proposons une approche différente et plus durable pour accroître les recettes dans les pays en développement. Elle repose sur l’idée que la façon dont les gouvernements cherchent à améliorer la perception de l’impôt est indissociable de la quantité d’impôts qu’ils peuvent recouvrer. Il s’agit de renforcer le contrat social et d’encourager les ménages et les entreprises à formaliser leurs activités économiques ; à cet égard, des enseignements peuvent d’ores et déjà être tirés de l’expérience indienne.

Un rapport de la Banque mondiale publié récemment, avec notamment le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, présente un cadre d’administration fiscale dans lequel les gouvernements intensifient leurs efforts pour améliorer la mise en recouvrement en s’efforçant de susciter la confiance par la création d’utilité sociale pour leurs citoyens. Créer cette valeur est une stratégie de réforme de la fiscalité particulièrement importante dans les pays pauvres, où la confiance dans l’administration fiscale, le respect des obligations fiscales et le soutien politique à l’imposition sont médiocres.

Intitulé Innovations in Tax Compliance: Building Trust, Navigating Politics, and Tailoring Reforms, ce rapport se penche sur les réformes fiscales qui visaient traditionnellement à améliorer le recouvrement par une détection plus efficace de la fraude et le durcissement des sanctions fiscales ; il propose une autre approche, qui cherche davantage à favoriser la confiance entre les contribuables et les pouvoirs publics en créant de la valeur pour les citoyens, les contribuables obtenant certains avantages en contrepartie du paiement de leurs impôts. Si l’entrée dans l’économie formelle présente un intérêt, ils seront plus enclins à transformer leur activité et à acquitter les impôts applicables.

Le cas de l’Inde

L’exemple indien montre qu’une infrastructure publique numérique bien conçue peut faciliter la création de valeur, et ainsi améliorer la perception des recettes. Ce type d’infrastructure s’inscrit dans une approche où les citoyens se voient offrir des services et des perspectives économiques grâce à la combinaison d’éléments interopérables, en libre accès et réutilisables qui forment un réseau de systèmes numériques comparable au réseau routier ou à d’autres infrastructures physiques reliant les gens et leur donnant accès à des biens et des services. Les infrastructures publiques numériques conjuguent des technologies innovantes avec des cadres macroéconomiques solides et des mesures incitatives à l’intention du secteur privé. La sécurité des données, la confidentialité et le consentement sont au cœur du système.

Les particuliers et les entreprises peuvent être réticents à déclarer leurs revenus, car la démarche leur paraît fastidieuse et coûteuse. Ils trouvent souvent plus pratique de rester en dehors du système, en réglant leurs transactions informelles en espèces et en ne déclarant pas leur patrimoine. Une infrastructure publique numérique peut les faire radicalement changer d’avis, et permettre ainsi d’améliorer durablement le recouvrement de l’impôt. Nous identifions trois étapes qui peuvent aider les pouvoirs publics à encaisser davantage de recettes et à élargir l’assiette fiscale.

Premièrement, introduire la vérification numérique des avoirs et des références pour qu’il soit moins intéressant de rester en marge de l’économie formelle et du système fiscal. En Inde, par exemple, Aadhaar fournit des numéros d’identification numériques uniques et vérifiables. Ce système a notamment permis à des particuliers et des entreprises d’ouvrir un compte bancaire. Il a aussi fait baisser les dépenses publiques grâce à la dématérialisation des prestations sociales. Avec Pix au Brésil, PromptPay en Thaïlande et l’interface de paiement unifiée en Inde, les paiements numériques sont désormais moins coûteux et plus simples. Quant aux documents et certificats revêtus d’une signature électronique, vérifiables par des tiers indépendants, ils peuvent faciliter la délivrance de licences et autres permis.

Deuxièmement, harmoniser les mesures incitant les particuliers et les entreprises à rejoindre le secteur formel. Il faut que les contribuables aient l’impression que la formalisation de leur activité économique présente un intérêt avant tout pour eux. Par exemple, en réduisant le coût de la vérification de l’authenticité des entreprises, les empreintes de paiement numériques et les références professionnelles vérifiables peuvent aider les particuliers comme les petites et moyennes entreprises à obtenir plus facilement des prêts officiels à des taux compétitifs. À terme, le volume plus important de paiements enregistrés se traduira aussi par une mise en recouvrement plus transparente de l’impôt, mais ce doit être un objectif secondaire, et non pas prioritaire. (Lancer par exemple un réseau de paiement avec pour objectif explicite de relier toutes les transactions du réseau aux déclarations fiscales pourrait avoir un effet dissuasif sur les entreprises et les ménages utilisant une telle infrastructure.)

Troisièmement, créer de la valeur pour les particuliers et les entreprises via le système fiscal. Les deux premières étapes servent à rendre moins intéressant pour les contribuables de rester à l’extérieur du système fiscal officiel. Mais il faut tout de même créer de la valeur pour que les entreprises se mettent en particulier à déposer des déclarations et que le civisme fiscal soit récompensé de diverses manières :

Restituer les données aux contribuables. Les données constituent un avoir dont l’utilisation doit obéir à des règles de confidentialité et d’éthique. Elles doivent aussi être restituées aux contribuables au format de leur choix, afin qu’ils puissent les réutiliser pour avoir accès aux services essentiels. En Inde, par exemple, les services de perception fournissent aux contribuables à jour de leurs obligations des certificats (infalsifiables) signés électroniquement dont ils peuvent se servir comme identifiants numériques pour vérifier l’identité de leurs clients. Le fisc a aussi conçu un mécanisme public permettant de vérifier les principaux éléments de l’enregistrement des entreprises associés à un identifiant numérique pour la taxe sur les produits et services, ce qui aide les entreprises à créer un lien de confiance avec leurs prospects et partenaires.

Créer des incitations à déclarer tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Pour ce qui est de la taxe sur les produits et services en Inde, l’administration concernée propose aux entreprises un allégement sous forme de crédit d’impôt sur le revenu pouvant atteindre 20 % si elles achètent leurs produits et services auprès de fournisseurs également enregistrés et payant des impôts. Cet allégement s’applique dans l’ensemble des réseaux d’approvisionnement pour inciter les entreprises à rejoindre le système fiscal officiel. Afin d’encourager les contribuables à déclarer régulièrement et en temps opportun, l’allégement ne prend pas la forme d’un remboursement en espèces, mais d’un crédit à valoir sur l’impôt suivant.

Permettre à l’écosystème privé d’organiser des services entièrement dématérialisés de déclaration et de valeur ajoutée. L’ouverture d’interfaces de programmation d’applications (API) dans le système fiscal permettrait à des innovateurs privés de créer des expériences utilisateur uniques, numériques et physiques, qui combineraient plusieurs services et feraient gagner du temps aux déclarants. Cette incitation commerciale à la concurrence privée est axée sur la facilité de déclaration, qui assure la prise en compte des besoins divers des utilisateurs et stimule la dématérialisation. Depuis l’ouverture de l’accès API par les autorités indiennes, plus de 55 plateformes tierces agréées sont utilisées pour la déclaration des revenus.

Une perspective axée avant tout sur la valeur

L’Inde a su tirer parti de son infrastructure publique numérique, puisque les recettes de la taxe sur les produits et services financiers ont augmenté de plus de 50 points de base de PIB depuis 2018, soit une hausse sensible par rapport aux prévisions établies à l’époque du régime fiscal précédent (graphique 1).

Le temps nécessaire au traitement des formulaires électroniques et aux remboursements a considérablement diminué (graphique 2).

Et l’assiette fiscale s’est élargie, avec une progression notable et durable des contribuables autres que les sociétés, par exemple les petites entreprises et les particuliers (graphique 3).

L’une des clés du succès indien dans ce domaine est la fiabilité des méthodes de contrôle de la sécurité et de la confidentialité, garante du fait que l’État traite les données des contribuables de manière confidentielle et éthique.

Mais l’amélioration du recouvrement des recettes ne saurait être mise au crédit des seules technologies. Les réformes de la gouvernance et des politiques sont décisives aussi. Par exemple, l’Inde a créé le réseau de la taxe sur les produits et services, un mécanisme de recouvrement unifié destiné à simplifier l’acquittement et l’administration de la taxe pour les entreprises, quelle que soit leur taille.

En résumé, les pouvoirs publics peuvent stimuler durablement la mobilisation des recettes en instaurant des systèmes et des processus créant de la valeur pour les ménages et les entreprises, et le recouvrement de l’impôt progresse alors peu à peu en conséquence. Comme les transactions électroniques deviennent partie intégrante de l’activité économique et du quotidien, il est plus difficile d’échapper au système. Passer d’une optique de perception des recettes à une optique privilégiant la valeur est une nouvelle piste prometteuse pour amorcer des hausses durables de la mobilisation des recettes et encourager un contrat social plus crédible entre les individus et l’État.

Confiance et fiscalité

Il existe un lien de réciprocité entre la confiance dans l’administration et l’efficacité de cette dernière. La confiance augmente quand les institutions politiques sont fortes et les gouvernements mettent en œuvre des politiques et des initiatives en faveur de l’intérêt général et améliorant le quotidien de la population. Et les gouvernements ne peuvent agir avec efficacité que s’ils inspirent suffisamment confiance aux citoyens pour qu’ils respectent les lois, ouvrant ainsi la voie aux réformes.

Bien sûr, la confiance dans l’État ne dépend pas uniquement de plateformes numériques performantes. En Inde, cependant, la construction d’une infrastructure publique numérique a jeté quelques-unes des bases requises pour renforcer la confiance en créant une plateforme inclusive permettant aux citoyens d’effectuer des transactions numériques et à ses utilisateurs de mieux contrôler leurs données. Une infrastructure publique numérique de qualité peut établir un lien de confiance entre deux acteurs, quels qu’ils soient, en introduisant des composantes infalsifiables relatives à l’identité, aux paiements et à la sécurité, ce qui permet aux citoyens et aux entreprises de s’assurer de l’identité de leurs contreparties et de la validité des transactions. Ceci réduit les coûts explicites et implicites pour les citoyens, dans leurs interactions avec l’administration, et pour les entreprises, dans leurs interactions avec les particuliers, d’autres entreprises et l’administration.

La confiance peut aussi imprégner le système global par d’autres canaux, comme la fiabilité de son fonctionnement ou le règlement rapide et transparent des différends. Les pays ont encore des progrès notables à faire pour renforcer à la fois les systèmes numériques et, plus largement, les cadres stratégiques et institutionnels, afin que les citoyens fassent davantage confiance à l’État et inversement. La confiance dans l’économie en sera renforcée, de même que l’investissement, l’innovation, la productivité et, en fin de compte, la croissance.

KAMYA CHANDRA est directrice de la stratégie monde du Centre for Digital Public Infrastructure, TANUSHKA VAID est coresponsable du pôle Asie du Centre for Digital Public Infrastructure et PRAMOD VARMA a été l’architecte en chef de Aadhaar et India Stack.