Conflit Téké-Yaka : Félix Tshisekedi mandate Marco Banguli

Le Président de la République, Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a reçu, ce vendredi dans son bureau de la Cité de l’Union africaine, monsieur Marco Banguli, ancien ministre de la République, député national honoraire et leader Téké-Humbu.

L’insécurité qui bat son plein dans le territoire de Kwamouth, dans la province de Mai-ndombe, à cause du conflit entre les Téké et Yaka, était le principal sujet au centre des échanges entre le Président Tshisekedi et son hôte.

« Monsieur le Président de la République m’a fait l’honneur de m’accorder cette audience en ma qualité de leader Teke-Humbu et d’ancien qui a travaillé pour ce pays. », a déclaré Marco Banguli.

« Il m’a confié la mission d’explorer les pistes de solutions au conflit qui oppose les Téké et les Yaka, dans lequel se sont impliqués les Mobondo. Ce problème dérange énormément le Président de la République. Il nous faut absolument mettre fin à ce désordre », a-t-il confié.

Il a conclu son propos en promettant de s’impliquer en approchant les différents antagonistes afin de résoudre ce problème qui n’a que trop duré.




En visite au Beach Ngobila: Julien Paluku : « Le Gouvernement doit doter le Beach Ngobila des entrepôts et des conteneurs frigorifiques » 

Poursuivant sa mission d’inspection des postes frontaliers et se rassurer du respect de la série de mesures gouvernementales interdisant l’importation temporaire de quelques produits pour sauvegarder les industries locales, le ministre du Commerce Extérieur est descendu ce vendredi au Beach Ngobila.

Sur place Julien Paluku Kahongya a réuni les responsables des services d’ordre opérationnel, puis visité la section pool Malebo; objectif, s’imprégner des conditions dans lesquelles travaillent les agents pour bien contrôler toutes les marchandises qui sortent et entrent en République Démocratique du Congo.

Dans l’urgence, le Gouvernement doit doter le Beach Ngobila des entrepôts qui n’existent plus et des conteneurs frigorifiques pour permettre à l’Office Congolais de Contrôle (OCC) et à la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) de bien travailler a fait entendre le Ministre du Commerce tout évoquant la nécessité de moderniser le port de l’Office National des Transports (ONATRA) à travers un partenariat public-privé.

Revenant sur les mesures gouvernementales interdisant l’importation temporaire de quelques produits dont les bières, boissons gazeuses, carreaux, faïences et ciment gris, le ministre du Commerce Extérieur a salué le travail abattu par les services pour faire ces mesures de restriction.

Signalons que le Ministre était accompagné du Directeur Général de l’OCC, Étienne Tshimanga entouré de ses experts mais également des experts de son cabinet.




Judith Suminwa au Kongo Central : L’engagement d’un gouvernement pour l’avenir des ports de Matadi et Boma

La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a clôturé son séjour à Matadi, le jeudi 19 septembre 2024, par une série d’audiences avec les groupes socioprofessionnels de la ville. Ce moment fort a été marqué par une écoute attentive et une volonté manifeste de trouver des solutions aux problèmes pressants auxquels fait face la région. Les défis du port de Matadi, véritable poumon économique, ont été au cœur des échanges.

Une délégation syndicale écoutée

Avec la délégation syndicale du port, la Première Ministre a pris le temps d’écouter les préoccupations des travailleurs. Le port, aujourd’hui à genoux, souffre de nombreux maux qui entravent son bon fonctionnement et, par conséquent, l’avenir de milliers de Congolais qui en dépendent. La surprise a été grande lorsque Judith Suminwa a démontré sa maîtrise des enjeux en cours, rassurant ainsi les membres de la délégation syndicale : le Gouvernement travaille déjà à des solutions concrètes.

Un Gouvernement mobilisé pour la relance

Pour le Gouvernement, la relance des ports internationaux de Matadi et Boma dans la province du Kongo central est une priorité. Ces infrastructures sont non seulement vitales pour le commerce, mais elles représentent également des emplois et des espoirs pour des milliers de familles. L’Office National des Transports (ONATRA), responsable de la gestion de ces ports publics, est en première ligne pour mettre en œuvre les changements nécessaires.

Dans un contexte socio-économique complexe, la Première Ministre a souligné l’urgence de résoudre la problématique des retraites au sein de l’ONATRA pour envisager un avenir dynamique et compétitif.

« Au niveau d’une société comme l’Onatra, on doit tenir compte de la nécessité de régler la problématique des retraités parce qu’il faut pouvoir régler cette problématique-là pour pouvoir ensuite renforcer en termes de recrutement. Je pense qu’on pourra être dans une position, si les plans tels qu’on est en train de les mener fonctionnent, de pouvoir recruter maintenant des jeunes pour pouvoir travailler notamment au niveau de l’ONATRA avec les différentes perspectives qu’on a en vue », a affirmé la Première Ministre.

Visite au Matadi Gateway Terminal : Un modèle du partenariat public privé

Accompagnée du Vice-premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, et du Gouverneur du Kongo Central, Grâce Bilolo, Judith Suminwa a visité le Matadi Gateway Terminal (MGT), un exemple de partenariat public-privé. Cette visite a permis de mettre en lumière les bonnes pratiques et les opportunités de développement qui en découlent, tout en soulignant l’importance d’une coopération étroite entre le secteur public et le secteur privé pour le bien-être de la population.

« Aujourd’hui l’entreprise ne fonctionne pratiquement qu’avec des Congolais et des jeunes Congolais parce que la tranche d’âge moyenne est de 35 ans », a dit la Première Ministre. Ce qui la pousse à croire que « C’est un exemple pour montrer qu’il y a moyen au niveau du secteur privé de pouvoir développer le pays parce qu’aujourd’hui, nous comptons sur l’investissement privé pour aller vers cette diversification de l’économie, cette création d’emplois. Mais pour ça, il y a un certain nombre de réformes que nous devons mener, particulièrement au niveau de l’amélioration du climat des affaires. On va le faire ».

Un moment de communion avec le peuple

En quittant le port MGT, un moment fort a marqué la fin de sa visite : la Première Ministre a stoppé son cortège pour communier avec les habitants de Matadi. Ce geste simple mais puissant a permis d’échanger des sourires, des poignées de main et des mots d’encouragement. Les habitants, venus en masse pour accueillir leur Première Ministre, ont partagé un instant riche en émotions et en enthousiasme. Judith Suminwa a su créer un lien authentique, témoignant ainsi de son engagement envers le peuple congolais.

Un avenir prometteur

Le séjour de Judith Suminwa Tuluka à Matadi a été bien plus qu’une simple visite officielle. Il a symbolisé un engagement fort du Gouvernement à redresser la situation des ports et à répondre aux attentes des Congolais. En conjugant efforts publics et privés, et en plaçant l’écoute au cœur de ses actions, la Première Ministre ouvre la voie à un avenir prometteur pour Matadi et ses habitants. C’est un message d’espoir et de détermination qui résonne dans les cœurs, alors que la ville aspire à retrouver sa vitalité économique.




Après l’élection du comité de l’UNPC : Le plus dur commence

Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe a pris part à la clôture du 10ème Congrès ordinaire de l’Union de la Presse du Congo (UNPC), ce vendredi 20 septembre 2024 après une nuit blanche observée par tous les participants et les partenaires.

Reconnaissant l’engagement de toutes les parties pour la réussite de ces assises, il s’est exprimé en ces mots :

“Tous, nous n’avons pas dormi. Je n’étais pas surplace, mais je suivais moi-même aussi ce bel exercice démocratique que les journalistes ont montré. Je crois que cela confirme davantage l’encrage démocratique dans le pays tant voulu et défendu par le Président de la République Félix Tshisekedi”, a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : “Je félicite les journalistes pour le sacrifice parce que je sais que cela ne devrait pas être facile, de ne pas dormir toute la nuit, de lire et de relire les textes, et à la fin de voter pour ceux qui vont constituer le nouveau comité directeur. Il faut féliciter le bureau sortant du président Modeste. Parce que ce n’était pas facile d’arriver là où nous sommes arrivés aujourd’hui”.

Le ministre Muyaya croit que le travail le plus difficile va commencer pour ceux qui ont été élus.

“Aujourd’hui, je pense que nous avons dit que l’union devrait gagner et j’ai l’impression dans ce que j’ai vu de loin que l’union a gagné et je veux me faire mon opinion tout à l’heure. Donc, aujourd’hui, c’est un sentiment de fierté, non pas personnel, mais un sentiment de fierté pour toute la profession journalistique qui vient de donner là l’exemple que c’est la profession phare, mais c’est aussi la lumière qui va dorénavant nous aider à éclairer davantage la lanterne des congolais à la fois sur l’image du pays, mais aussi sur les efforts de développement”.

Le comité élu se présente comme suit : Baudoin Kamanda wa Kamanda (président), Cyril Kileba (1er vice-président), Marianne Mujung Yav (2e vice-présidente), Jasbey Zegbia (secrétaire général), Rachel Kisita (trésorière générale), Melies Ndelo (commissaire aux comptes), Octave Mukendi (commissaire de la carte professionnelle) et Rehema Bueka Sergine (conseillère).

Il convient de rappeler que ce 10ème Congrès s’est tenu ordinairement du mardi 17 au jeudi 19 septembre 2014 et a été financé totalement par le gouvernement Suminwa. Ce financement est la promesse du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi, faite aux journalistes lors des États généraux de la communication et médias organisés en janvier 2022, à Kinshasa.




TPM-Red Arrows : Vigilance et envie de finir le boulot

Une qualification ça s’arrache! Le TPM s’avance avec sérieux pour le deuxième round face à Red Arrows, une place en phase de groupes est en jeu. Il faut terminer le travail après le succès (0-2) en déplacement lors du match aller.

Pour accéder en phase de groupes, les Corbeaux ont l’occasion de faire mieux, ce samedi 21 septembre, dans leur temple contre le club zambien. Tout a été analysé avec minutie. Lamine NDIAYE veut voir son équipe plus concentrée, plus déterminée et avec une forte envie de gagner.

Voici ses propos en conférence de presse d’avant-match.

Envie et ambition

« Sans être flamboyants, nous avons ramené une victoire de Zambie. Ceci étant, le match s’est bien passé bien que l’adversaire s’est créée pas mal d’opportunités. C’est sur ça qu’on a travaillé pour être plus consistant.

Les joueurs ont envie de se faire plaisir et de faire plaisir au public. Nous n’avons pas gagné tous les matchs à domicile, la saison dernière. Nous voulons faire une meilleure partition qu’à l’aller. Dans le jeu, des corrections ont été apportées. Maintenant, c’est la réalité du terrain sachant qu’en face, ce ne sont pas de manchots. Nous allons donner le meilleur de nous-mêmes.

Peu de retouches

Pour l’instant, nous n’avons pas encore pris une décision ferme quant aux joueurs convoqués. Il est possible qu’il y ait des retouches dans le groupe.

Par respect, je parlerai des joueurs qui sont là et non de ceux qui sont partis qui ne pouvaient pas être retenus. Ils avaient envie d’aller voir ailleurs. Il faut faire confiance à ceux qui sont là…

Des joueurs motivés

Nous avons un groupe. C’est aux joueurs d’écrire leur histoire. Ce qui importe, c’est la qualification, après step by step. Je ne peux pas prédire les choses. La qualification n’est pas encore acquise malgré nos deux buts d’avance. Tout peut arriver, dans un match de football tout est possible.

Mes joueurs sont des professionnels, payés pour gagner des matchs et ils sont motivés. Les garçons sont concernés et motivés pour finir le travail.

Nous commençons une saison avec beaucoup d’ambition. Nous avons fait un bon parcours l’année dernière, maintenant, il y a des adversaires qui se sont renforcés et travaillent dur. J’espère que nous aurons la même réussite.

Besoin de nos fans

Nous avons besoin de notre public et de tous les mélomanes. Ça sera un match difficile et c’est juste dans les moments compliqués que nous avons le plus besoin du soutien. Pour pousser les joueurs à se galvaniser pour nous apporter la qualification… »




Mondial de futsal : Le Maroc en huitième de finale 

L’épopée se poursuit pour les champions d’Afrique en Ouzbékistan, dans le cadre de cette Coupe du Monde de Futsal de la FIFA. Les joueurs marocains ont réussi à atteindre brillamment les huitièmes de finale.

Maroc 6-3 Panamá

Buts : Soufiane El Mesrar (2′, 39′) Soufian Charraoui (6′, 17′) et Idriss Raiss El Fenni (22′, 36′) pour le Maroc ; Abdel Ortiz (16′), Aquiles Campos (27′), Alfonso Maquensi (33′) pour le Panamá

Joueur du match : Idriss Raiss El Fenni (Maroc)

Le Maroc a atteint les huitièmes de finale, mais les champions d’Afrique en titre n’ont pas suivi un parcours simple vers la phase à élimination directe, surtout lors de leur rencontre de ce jeudi contre le Panama.

Au summum de la révolte panaméenne, juste avant la pause, Abdel Ortiz a réduit le score à 2-1, poussant le Maroc à sérieusement remettre en question sa situation, tant il se sentait acculé dans sa propre moitié de terrain. De nouveau, en seconde période, alors qu’ils avaient réussi à prendre de l’avance avec un score de 4-1, les Lions de l’Atlas ont vu leur adversaire revenir à 4-3 grâce aux buts d’Aquiles Campos et d’Alfonso Maquensi.

Les Marocains peuvent se réjouir de compter dans leurs rangs des joueurs extrêmement talentueux capables de briller dans les moments décisifs. Soufiane Charraoui, ayant pris la relève du dynamique Soufiane El Mesrar en inscrivant un premier but à la 6e minute, a ensuite doublé la mise à la 17e minute, redonnant de l’élan à son équipe. Idriss Raiss El Fenni a également joué un rôle clé en deuxième période, permettant au Maroc de reprendre l’avantage avec un doublé. En fin de match, El Mesrar a complété la prestation en marquant son deuxième but, scellant ainsi une victoire qui propulse officiellement son équipe vers le tour suivant.




La CAF officialise la date de la 46e Assemblée Générale Ordinaire de la CAF à Addis-Abeba, Ethiopie

La Confédération Africaine de Football (“CAF”) a confirmé la date et l’heure de la 46e Assemblée Générale Ordinaire de la CAF qui se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie le mois prochain.

La 46e Assemblée Générale Ordinaire de la CAF aura lieu le mardi 22 octobre 2024 à partir de 10h00 heure locale (07h00 GMT).

L’Éthiopie sera le pays hôte de l’Assemblée Générale Ordinaire de la CAF pour la première fois depuis 2017.

Ps : Une nouvelle fenêtre de demande d’accréditation des médias sera ouverte entre le dimanche 22 et le 27 septembre 2024.




Jean Pierre Lacroix appelle tous les acteurs à respecter le cessez-le feu du 4 août

Au terme de sa visite en République démocratique du Congo (RDC), le secrétaire général adjoint en charge des opérations de paix, Jean Pierre Lacroix a appelé tous les acteurs impliqués à soutenir les efforts diplomatiques en cours avec la mise en œuvre du cessez-le-feu, afin d’aboutir au retour de la paix dans l’Est de la RDC.

A Kinshasa, du lundi au mardi, M. Lacroix a rencontré, le chef de l’Etat congolais, S.E Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka et la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner. A cette occasion, il a salué l’excellente collaboration entre la République démocratique du Congo et les Nations Unies et abordé l’évolution future de la MONUSCO.

« Il est important de mener une réflexion sur une approche du désengagement tenant en compte les spécificités de la situation sécuritaire dans les différentes zones conformément à la volonté exprimée par les autorités congolaises au Conseil de sécurité en juillet 2024 », a-t-il déclaré.

Dans l’Est de la RDC, M. Lacroix a eu des échanges productifs avec les gouverneurs militaires du Nord-Kivu et de l’Ituri, le leadership de la Mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique australe (SAMIDRC) ainsi que le commandement du Mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R).

Le secrétaire général adjoint en charge des opérations de paix s’est rendu jeudi à Saké, à 27 kilomètres de Goma, afin de visiter la base de la MONUSCO. Il a exprimé son soutien aux casques bleus déployés sur la ligne de front. Vendredi, à Tchomia, dans le territoire de Djugu en Ituri, Jean Pierre Lacroix a visité un projet de cohésion sociale, axé sur la pisciculture, financé et soutenu par la MONUSCO. Cette initiative a pour objectif de faciliter la réinsertion socio-économique des anciens combattants et des femmes vulnérables avec la production de 40 000 tonnes de poissons tous les huit mois.

Durant son séjour en RDC, Jean Pierre Lacroix a eu des réunions avec les acteurs politiques, la société civile, y compris les confessions religieuses, la communauté diplomatique et les représentants des agences fonds et programme du système des Nations Unies en RDC.

M. Lacroix a par ailleurs appelé tous les groupes armés à déposer les armes et à désarmer sans condition afin de donner une chance aux processus politiques en cours.




La prospérité de masse et le dynamisme économique (Edmund Phelps)

En renouant avec les valeurs modernes, nous pourrons inverser le ralentissement de l’innovation

Pourquoi certaines nations connaissent-elles la prospérité de masse et d’autres non ? Pourquoi plusieurs nations occidentales –– d’abord le Royaume-Uni, puis les États-Unis, la France et l’Allemagne –– ont-elles vécu une remarquable période d’innovation, de croissance économique et de progrès humain à partir de 1890 environ ? Et pourquoi l’innovation s’est-elle essoufflée plus ou moins à partir des années 70 ?

La thèse que je développe dans mon livre La Prospérité de masse, paru en 2013, et qui est mise à l’épreuve dans la suite parue en 2020, intitulée Dynamism: The Values That Drive Innovation, Job Satisfaction, and Economic Growth (« Dynamisme : les valeurs qui favorisent l’innovation, la satisfaction au travail et la croissance économique »), est que les nations performantes sont celles qui ont développé un plus grand dynamisme –– c’est-à-dire le désir et la capacité chez leur population d’innover. La force derrière ce dynamisme de l’innovation, qui a poussé un grand nombre de personnes à concevoir des nouveautés, a été le développement et la diffusion de certaines valeurs modernes : l’individualisme, le vitalisme et un désir d’expression de soi.

L’individualisme (à ne pas confondre avec l’égoïsme) est le désir de jouir d’une certaine indépendance et de suivre sa propre voie. Ses origines remontent à la Renaissance. Au XVe siècle, le philosophe italien Giovanni Pico della Mirandola avançait que si Dieu a créé l’être humain à son image, alors nous devons, dans une certaine mesure, être doués de sa créativité. Autrement dit, Pico pressentait une sorte d’individualisme en tant que point de départ du développement de chacun. Martin Luther contribua à répandre cet esprit d’individualisme en soutenant, lors de la Réforme, qu’il appartenait à chacun de lire et d’interpréter la Bible. D’autres penseurs encore se sont faits le porte-voix de l’individualisme, par exemple Ralph Waldo Emerson avec sa notion de confiance en soi, ou encore George Eliot, qui incarnait l’esprit de rupture avec les conventions.

Le vitalisme, quant à lui, traduit l’idée que le fait de prendre l’initiative d’« agir sur le monde », pour reprendre la terminologie du philosophe allemand Georg Wilhelm Friedrich Hegel, nous fait nous sentir vivants, dans la délectation de nos découvertes et de nos entreprises dans l’inconnu. Un esprit vitaliste a déferlé sur l’Italie, puis la France, l’Espagne et, plus tard, la Grande-Bretagne, pendant la période des Grandes découvertes, du XVe au XVIIe siècle. On le retrouve dans l’œuvre du grand sculpteur Benvenuto Cellini, assoiffé de compétition, dans le Don Quichotte de Cervantès, quand Sancho Panza, privé de défis, va jusqu’à lutter contre des obstacles imaginaires pour avoir l’impression d’accomplir quelque chose, et plus tard chez le philosophe français Henri Bergson, pour lequel les individus stimulés par les courants de la vie, impliqués dans des projets qui les mettent au défi, se transforment dans le cadre d’un processus de « devenir ».

L’expression de soi, enfin, renvoie à la satisfaction que nous procure le recours à notre imagination et à notre créativité –– l’expression de nos pensées, la démonstration de nos talents. Lorsque, pris d’inspiration, on imagine ou on crée quelque chose de nouveau ou une nouvelle façon de faire, on peut révéler une part de notre être profond.

Les valeurs modernes

Les économies modernes se sont formées dans les nations où les valeurs modernes ont émergé. Ces économies avaient pour moteur intrinsèque le discernement, l’intuition et l’imagination de populations modernes –– des populations qui, comme j’aime à le dire, étaient essentiellement composées de personnes ordinaires travaillant dans différents secteurs. Chez ces nations dynamiques, ce n’était pas seulement le taux d’innovation qui était plus élevé, c’étaient aussi les degrés de satisfaction au travail et de bonheur lié aux aspects gratifiants non pécuniaires tels que le sentiment d’accomplissement ou le fait d’utiliser son imagination pour créer des choses nouvelles ou surmonter des difficultés. Ces nations étaient propices à la prospérité de masse.

Au contraire, dans les sociétés où prévalaient des valeurs traditionnelles comme le conformisme, la crainte de prendre des risques, les services rendus à autrui et l’attention portée aux gains matériels plutôt qu’aux gains de l’expérience, le dynamisme était rare, et l’innovation et la satisfaction au travail étaient moins fréquents.

Ai-je des preuves à l’appui de ma théorie ? Dans Dynamism, les calculs de l’un de mes coauteurs, Raicho Bojilov, révèlent que pendant à peu près un siècle, l’innovation était constamment abondante dans certains pays et rare dans d’autres. Pendant la période de forte innovation qui a suivi la Seconde Guerre mondiale (et qui est comparable de ce point de vue à celle qui s’étend des années 1870 à la Première Guerre mondiale), le taux d’innovation endogène était particulièrement élevé aux États-Unis (1,02), au Royaume-Uni (0,76) et en Finlande (0,55), mais particulièrement faible en Allemagne (0,42), en Italie (0,40) et en France (0,32).

L’analyse de 20 pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques réalisée par un autre coauteur, Gylfi Zoega, montre que les pays dont la population adhère fortement aux valeurs modernes –– les États-Unis, l’Irlande, l’Australie, le Danemark et, dans une moindre mesure, la Suisse, l’Autriche, le Royaume-Uni, la Finlande et l’Italie –– présentent un taux d’innovation endogène relativement élevé, conformément à ma théorie.

Gylfi Zoega démontre également par les statistiques que les valeurs ont de l’importance. Il constate que non seulement la confiance –– valeur qui n’est ni moderne ni traditionnelle à mon avis –– est importante, mais aussi « la volonté de prendre des initiatives, le désir de réussir dans son travail, l’enseignement aux enfants de l’indépendance et l’acceptation de la concurrence contribuent à la performance économique (…) mesurée par la croissance de la PTF (productivité totale des facteurs), la satisfaction au travail, la participation des hommes à la vie active, et l’emploi ». Au contraire, lorsque l’on enseigne aux enfants l’obéissance, on réduit la performance économique.

Malheureusement, cette croissance autrefois spectaculaire s’est essoufflée. Selon les calculs de Raicho Bojilov, la croissance cumulée de la PTF aux États-Unis sur 20 ans est passée de 0,381 sur la période 1919–39 à 0,446 pour 1950–70, puis à 0,243 pour 1970–90 et 0,302 pour 1990–2010.

Ce ralentissement de l’innovation et de la croissance ne signifie pas qu’il n’y ait pas eu d’innovation depuis les années 70 –– citons par exemple les progrès phénoménaux de l’intelligence artificielle (IA), ou encore les véhicules électriques. Cependant, la plupart de ces innovations proviennent du berceau des technologies de pointe en Californie, la Silicon Valley, qui ne représente qu’une petite partie de l’économie : selon les estimations récentes de Daron Acemoglu, économiste au Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’augmentation de la production économique des États-Unis permise par l’IA ne dépassera pas 1 % au cours des dix prochaines années.

La disparition de l’innovation

Le coût économique pour l’Occident de la disparition de l’innovation est considérable. La quasi-stagnation des salaires qui en découle nuit au moral des travailleurs, qui ont grandi dans la croyance que leur salaire augmenterait suffisamment pour leur assurer un niveau de vie meilleur que celui de leurs parents. Les investissements de capitaux se heurtent à des retours toujours plus faibles qui ne sont plus compensés par des progrès techniques impressionnants, ce qui décourage en grande partie la formation de capital. Les taux d’intérêt réels se sont affaissés, et le prix de bon nombre de biens, immobiliers notamment, n’a cessé d’augmenter de 1973 à 2019, rendant plus difficile que jamais l’accession à la propriété.

Le coût social est lui aussi très important. Selon les données de l’Enquête sociale générale des États-Unis, la satisfaction au travail dans le pays est en diminution constante depuis 1972. Dans le livre Morts de désespoir, Anne Case et Angus Deaton exposent des données montrant la flambée du désespoir en Amérique et établissent un lien entre cette situation et l’évolution de l’économie.

Je suis convaincu que le déclin de l’innovation et de ses retombées positives est imputable en grande partie à l’effritement de ces valeurs modernes qui alimentent le dynamisme de la population. Comme je l’explique dans La Prospérité de masse, l’essor épouvantable de la « culture de l’argent », pour reprendre un terme du philosophe américain John Dewey, est de nature à affaiblir le dynamisme d’une nation.

Je trouve encourageant que d’autres souhaitent développer mes idées sur le rétablissement du dynamisme économique. Ainsi, Melissa Kearney, directrice de l’Aspen Economic Strategy Group, a réorienté vers le renforcement du dynamisme les recherches de l’organisation, autrefois concentrées sur la résilience.

Il sera ardu de renouer avec ces valeurs et d’inverser le ralentissement de l’innovation. Il faudra que les économistes façonnent une économie hautement dynamique qui permette l’accès à la prospérité de masse à partir des classes populaires.




Economie et contes de fées (Zachary Carter)

Keynes voyait dans les idéaux des institutions de Bretton Woods une victoire de l’esprit humain

L’un des discours les plus enjoués qu’ait prononcés John Maynard Keynes au cours de ses trente années de vie publique fut également l’un de ses derniers. À Savannah, en Géorgie, dans la tiédeur de l’hiver finissant, Keynes demanda un jour à son auditoire d’économistes, de juristes et de diplomates, assemblé au beau milieu des guirlandes de mousse espagnole, de penser un instant aux fées de « La Belle au bois dormant ».

Que pourrait-on bien demander à ces esprits bienveillants lors du « baptême » de ses « jumeaux » bien-aimés, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ? Il espérait trois présents de circonstance. Premièrement, un manteau bigarré, pour que les deux nouvelles institutions n’oublient jamais qu’elles appartiennent au monde entier. Deuxièmement, un cocktail de vitamines, pour les rendre énergiques et intrépides. Enfin, le don de sagesse, de patience et de discrétion, pour gagner la confiance des populations dans le besoin.

Bien que cela ait pu échapper à son auditoire, l’invocation de « La Belle au bois dormant » était davantage qu’une vue de l’esprit pour Keynes ; il s’agissait d’une allusion littéraire visant à réaffirmer ce qu’il considérait comme la raison d’être profonde de ce qu’il est convenu d’appeler les institutions de Bretton Woods. Avant que Walt Disney ne l’adapte au cinéma en 1959, la version la plus connue de « La Belle au bois dormant » était le somptueux ballet du compositeur russe Tchaïkovski, inspiré d’un conte allemand des frères Grimm, qui en avaient emprunté la trame à un récit populaire médiéval français. Aucune nation ne pouvait en revendiquer la paternité exclusive : l’intemporalité de l’histoire était un produit de son internationalisme.

Fraternité humaine

Au moins pour Keynes, le FMI et la Banque mondiale incarnaient un idéal géopolitique plus précieux qu’une quelconque motion d’ordre technique ou administratif. En effet, il voyait dans les institutions de Bretton Woods une victoire de l’esprit humain, alors même que nombre de ses propres propositions furent rejetées durant les multiples cycles de négociations. En 1944, à l’issue de la conférence organisée dans les montagnes du New Hampshire, il fit part à Richard Hopkins, responsable du Trésor britannique, de son engouement pour ce qu’il considérait comme une expérience de coopération internationale remarquablement réussie. Il déclara à la conférence que les pays avaient appris à travailler ensemble. S’ils pouvaient continuer ainsi, le cauchemar dans lequel la plupart des participants avaient passé une trop grande partie de leur vie prendrait fin. La fraternité humaine deviendrait davantage qu’un simple mot.

L’une des grandes épreuves intellectuelles auxquelles Keynes fit face au cours des quinze dernières années de sa vie fut de faire comprendre aux économistes que la théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo ne se substituait pas à ce mode de coopération, de réciprocité et d’échange culturel. L’économie mondiale ne consistait pas en deux produits, comme dans le célèbre raisonnement de Ricardo, et les progrès technologiques avaient réduit l’importance des gains d’efficacité que pouvait générer la libéralisation des échanges commerciaux. Quand, à Bretton Woods, le secrétaire d’État des États-Unis, Cordell Hull, prétendit que le libre-échange était la solution aux ravages de la guerre, Keynes railla ce qu’il estimait être les propositions folles de M. Hull. Ce qui comptait, de manière générale, ce n’était pas tant de supprimer les droits de douane que de préserver un certain équilibre et de reconnaître que tous les pays n’avaient pas les mêmes besoins de développement.

Pour relever les défis de notre siècle, les pouvoirs publics ne peuvent pas se contenter de s’inspirer des instruments employés ces dernières décennies.

À la fin des années 40, il était nécessaire de reconstruire les régions dévastées par la guerre et d’industrialiser les pays pauvres, qui avaient été exclus de la croissance fulgurante dont l’Europe et les États-Unis avaient bénéficié depuis le début du siècle. Les importations bon marché pouvaient permettre aux pays de se procurer des biens qu’ils ne pouvaient pas produire eux-mêmes, mais la mise en place de droits de douane pouvait également les aider à développer ou à reconstruire leurs secteurs industriels endommagés par la guerre. Selon Keynes, aucune loi d’airain ne pouvait dicter quel choix était le plus judicieux dans telle ou telle circonstance.

Aujourd’hui, la crise climatique a créé de nouveaux besoins en matière de développement, même pour les pays les plus riches. Aucune nation ne peut espérer atténuer la menace qui pèse sur la planète sans rapidement mettre au point et déployer de nouvelles technologies propres. Pour relever les défis de notre siècle, les pouvoirs publics ne peuvent pas se contenter de s’inspirer des instruments employés ces dernières décennies. Cela est particulièrement vrai en matière de commerce international : désormais, les droits de douane, les subventions et les entreprises publiques — si souvent décriés par les économistes, qui y voient des obstacles à l’innovation et à la concurrence — joueront certainement un rôle essentiel dans le développement et le bon fonctionnement d’un marché industriel mondial respectueux de l’environnement. Pour l’instant, les technologies vertes représentent un secteur naissant qui nécessite beaucoup plus de protection que de discipline.

Principes et platitudes

La plus grande crainte que nourrissait Keynes au sujet du FMI et de la Banque mondiale — qu’il exprima implicitement dans son discours de Savannah, lorsqu’il fit référence à la méchante fée Carabosse, et plus explicitement dans les dépêches qu’il envoya en Angleterre — était que les « jumeaux » ne deviennent des instruments de la puissance américaine plutôt que des organismes internationaux véritablement indépendants. Finalement, en raison du refus de l’Union soviétique de ratifier les accords de Bretton Woods, la Banque mondiale et le FMI se sont retrouvés à ne représenter qu’un seul des deux camps qui s’affrontèrent pendant la guerre froide. En l’absence de certaines formes d’interventions et de protections dans les échanges commerciaux, les principes de l’avantage comparatif ricardien favoriseront toujours les premiers entrants dans le domaine des technologies vertes, et seules quelques nations privilégiées récolteront tous les fruits du développement. Dans de telles conditions, la domination de quelques-uns remplacera la coopération entre tous.

Il ne tient qu’à nous de construire l’avenir que nous souhaitons. En aidant leurs différents pays membres à mettre en œuvre une large palette de politiques économiques dans le but de maîtriser de nouvelles technologies et d’acquérir de nouvelles compétences, les institutions de Bretton Woods peuvent être un vecteur de transformations, non seulement dans la lutte contre le changement climatique, mais aussi au service de la concorde internationale. C’est un rôle que seules des institutions internationales peuvent jouer avec quelque chance de succès.

À Savannah, Keynes était conscient que ses propos sur la coordination et la coopération internationales relevaient d’un vœu pieu, extrêmement difficile à réaliser. Il est souvent difficile de distinguer, à première vue, les grands principes des vaines platitudes ; les grands idéaux ne se révèlent qu’à force de persévérance dans les discours et de dévouement dans les actes. Cela sera particulièrement vrai pour la mise en œuvre d’une politique de développement respectueuse du climat, qui se fonde sur de rares principes universels, mais comporte des paramètres particuliers d’une grande complexité. Une solution judicieuse pour un certain pays ou une technologie donnée ne le sera pas nécessairement pour d’autres. Cependant, si une institution internationale peut exister pendant 80 ans et survivre à la guerre froide et au XXe siècle, alors il n’est pas déraisonnable d’espérer qu’elle puisse servir d’enceinte de coopération innovante au cours des 80 prochaines années. Comme Keynes à Savannah, souhaitons que cela soit de bon augure, quoi qu’en décident les fées.