Guerre Liban-Israël: La Chine va fournir une aide médicale humanitaire au Liban 

La Chine va fournir une aide médicale humanitaire d’urgence au Liban qui fait face depuis plusieurs jours aux tirs et bombardements de la part d’Israël.

Le porte-parole du département de l’information du ministère des Affaires étrangères de la Chine l’a confirmé au cours d’une conférence de presse animée le mardi 8 Octobre, à Beijing, quelques heures après l’annonce faite par l’Agence chinoise de coopération internationale pour le développement (CIDCA).

A en croire Mao Ning, cette aide, sollicitée par le gouvernement Libanais, va aider l’exécutif central dans ses efforts de secours et de traitements médicaux.

“La Chine suit de près les tensions actuelles entre le Liban et Israël. À la demande du gouvernement libanais, le gouvernement chinois a décidé de fournir des fournitures médicales humanitaires d’urgence au Liban pour l’aider dans ses efforts de secours et de traitements médicaux” a-t-elle déclaré.

Notons que la situation au Liban s’est aggravée avec notamment des frappes aériennes survenues dans diverses régions du Liban qui ont fait un nombre important de victimes.

Derick Katola depuis Beijing capitale de la Chine




Le Parti Agissons pour la République rend grâce à Dieu pour son deuxième anniversaire  

Ce mardi 8 octobre 2024, une messe solennelle a été célébrée à la Cathédrale Notre Dame du Congo par Monseigneur Toussaint Iluku, Évêque de Bokungu-Ikela, à l’occasion du deuxième anniversaire du Parti Agissons pour la République (AREP). Membre de l’Union Sacrée de la Nation, l’AREP s’aligne pleinement derrière la vision du Président de la République, Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Cette cérémonie religieuse s’est tenue en présence de l’Autorité de référence du Parti, le ministre d’État, ministre de l’Aménagement du Territoire, Me Guy Loando Mboyo, ainsi que des membres du Parti venus des quatre coins du globe où l’AREP est représenté.

Dans son homélie, Mgr Iluku a encouragé les dirigeants de l’AREP à persévérer sur le chemin de la justice et de l’engagement pour le bien commun, tout en les exhortant à continuer à œuvrer pour le développement de la nation.

À cette occasion, le Secrétaire Général du Parti, Me Camy Richard Kalele Malobo, a remercié le célébrant et toutes les personnes qui ont rehaussé de leur présence cette célébration eucharistique. Ce moment de communion a renforcé l’unité et la détermination des membres du Parti à poursuivre leur mission au service de la République.




Félix Tshisekedi inaugure le nouveau bâtiment administratif de l’IGF 

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a inauguré ce mardi 8 octobre 2024, le nouveau bâtiment administratif de l’Inspection Générale des Finances (IGF), situé sur l’avenue des Forces Armées dans la commune de la Gombe à Kinshasa.

La direction générale de l’IGF a unanimement décidé de baptiser ce bâtiment « Étienne Tshisekedi Wa Mulumba », en hommage à la lutte acharnée de cette figure emblématique contre les antivaleurs qui ont affecté la gestion publique du pays. Selon Jules Alingete, chef de l’IGF, cette décision vise à encourager tous ceux qui travailleront dans ce bâtiment à incarner l’esprit d’intégrité et de patriotisme qui caractérisait Étienne Tshisekedi.

 

Ce bâtiment a été construit sur les fonds propres de l’institution. Jules Alingete a expliqué que la construction s’est faite dans le respect des réglementations urbanistiques et des procédures de passation des marchés publics. Il a précisé que 60 % des frais de fonctionnement alloués à l’IGF ont été affectés à la motivation du personnel, 20 % au fonds d’investissement et 20 % au fonctionnement opérationnel.

 

La présence du Président Tshisekedi à l’inauguration témoigne de son engagement envers la lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo. Jules Alingete a ajouté que cette présence symbolise le soutien constant du Président au travail difficile des inspecteurs des finances, qui œuvrent à concrétiser sa vision de bonne gouvernance. Selon lui, cette vision s’est traduite par une revitalisation des services de contrôle du pays, dans le but de restaurer la peur de l’autorité et de promouvoir des valeurs morales essentielles à la gouvernance publique.

 

Le bâtiment, d’une superficie de 7 587,90 mètres carrés, a été conçu pour répondre aux normes de sécurité et de fonctionnalité. Élevé sur 8 étages, il comprend 142 locaux, dont des bureaux, un auditorium de plus de 200 places, trois ascenseurs d’une capacité de 1 300 kilos chacun, ainsi qu’une salle de monitoring et divers autres espaces. De plus, il dispose d’un système anti-incendie autonome, déclenché automatiquement en cas de besoin.

 

Didier Mbongomingi




Relance et modernisation du secteur agricole en provinces: Mukoko Samba laboure dans l’espace Grand Kasaï

En visite de travail dans la province du Kasaï-Oriental, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie Nationale, Daniel Mukoko Samba, s’est rendu le jeudi 3 octobre à la Division provinciale de l’Économie à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, ainsi qu’à la base agricole de Nkuadi, située dans le territoire de Tshilenge. Cette tournée s’inscrit dans le cadre de sa mission visant à évaluer les besoins et à relancer les projets stratégiques dans la région.

Lors de sa visite à la division provinciale de l’Économie, Daniel Mukoko Samba a constaté, avec regret, l’état préoccupant des infrastructures abritant les services de son Ministère. Il a reconnu les difficultés auxquelles sont confrontés les agents et a pris l’engagement de répondre à leurs attentes. « Je suis le Vice-Premier ministre de toute la République, pas seulement de Kinshasa », a-t-il déclaré, en promettant des améliorations pour les fonctionnaires à travers le pays.

Le chef de la Division provinciale de l’Économie nationale a présenté à Daniel Mukoko une série de revendications, notamment le manque d’équipements informatiques, l’absence de bureaux adéquats, et la faible mobilité des agents. Il a également dénoncé l’usurpation des tâches des inspecteurs par la police chargée de la criminalité économique.

En réponse, Daniel Mukoko Samba a promis de doter les inspecteurs de nouveaux équipements technologiques, notamment des tablettes et des téléphones mobiles, afin de faciliter la collecte et la transmission des données en temps réel.

 

Plaidoyer

 

Dans l’après-midi, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie, s’est rendu à la base agricole de Nkuadi, un projet lancé en avril 2022, en collaboration avec l’entreprise Bio Agro Business (BAB).

Située à 40 km de Mbuji-Mayi, cette initiative vise à renforcer la production de maïs et de manioc dans la région. Sur place, Mukoko Samba a pris note des plaidoyers présentés par la ministre provinciale de l’Agriculture et les responsables de BAB, qui ont souligné la nécessité d’achever l’installation des deux usines de transformation des produits agricoles, actuellement à 80 % de leur finalisation.

Le ministre a insisté sur l’importance de mener à bien ce projet, qui a déjà mobilisé 180 millions de dollars du gouvernement, afin de garantir la sécurité alimentaire dans la province.

« Ces usines doivent être pleinement opérationnelles. Elles sont cruciales pour la production à grande échelle de maïs et de manioc, deux cultures essentielles pour la région », a-t-il rappelé, avant de déplorer les pertes importantes des récoltes au cours des dernières années en raison du manque d’infrastructures de transformation.

Cette visite du Vice-premier ministre au Kasaï-Oriental s’inscrit dans une mission plus large qui le mènera ensuite dans les provinces de Lomami et du Kasaï Central. Sa volonté de redynamiser les projets agricoles et de moderniser les conditions de travail des agents de l’État témoigne de son engagement à renforcer l’économie dans toutes les provinces du pays. Un vrai labour pour le patron de l’Economie Nationale, insiste-t-on.

 

L’étape de Ngandajika…

 

Après le Kasaï-Oriental, le pèlerin Mukoko a poursuivi sa croisade dans le territoire de Ngandajika, situé dans la province de Lomami, où il est arrivé lundi 7 octobre 2024. Cette visite a pour objectif principal d’inspecter les infrastructures financées par le gouvernement central et de faire un rapport détaillé à son retour à Kinshasa.

Avant son arrivée à Lomami, Daniel Mukoko Samba a déjà visité plusieurs sites au Kasaï-Oriental, où il s’est intéressé à divers projets d’infrastructures et d’agriculture, tels que le projet Nukadi et la Division provinciale de l’Economie nationale.

 

Et la MIBA aussi

 

A titre de rappel, à peine arrivé à Mbuji-Mayi, au cœur du Kasaï-Oriental, le Daniel Mukoko Samba, a visité le Polygone de la Minière de Bakwanga (MIBA). Cette société d’exploitation de diamants, emblématique de la région, joue un rôle crucial dans l’économie locale. Sous la conduite du Directeur général de la MIBA, le ministre a parcouru les infrastructures clés de cette entreprise.

Il s’est montré, particulièrement, impressionné par l’existence d’une grande minoterie au sein de la MIBA, qu’il considère comme une solution potentielle à la crise récurrente de l’approvisionnement en maïs dans la province.

« Le Kasaï Oriental étant éloigné des frontières, il est essentiel de disposer d’infrastructures de stockage pour garantir un approvisionnement constant en maïs. La présence de cette minoterie est donc une excellente nouvelle”, a déclaré le ministre. Il a ajouté que cette unité pourrait encourager la production locale et réduire la dépendance à l’importation de maïs d’Afrique du Sud ou de Tanzanie. « Le potentiel agricole est là, il suffit de l’exploiter », a-t-il martelé.

En marge de cette visite, le Directeur général de la MIBA a exprimé sa satisfaction face à l’intérêt manifesté par le gouvernement congolais pour la relance de cette entreprise. Selon lui, la présence du ministre est un signal fort de l’engagement des autorités à revitaliser la MIBA, essentielle pour l’économie du Kasaï Oriental.

Il est important de noter que la minoterie de la MIBA, actuellement à l’arrêt en raison de problèmes techniques, dispose d’une capacité d’accueil de 15 tonnes de maïs par heure et d’une capacité de stockage de 2 800 tonnes, réparties dans sept silos. La capacité de mouture, quant à elle, est de cinq tonnes par heure, ce qui représente un atout stratégique pour la relance de la production agricole dans la région, informe-t-on.

Willy Kilapi




Crise de l’Est de la RDC: L’UE veut contribuer à la désescalade entre la Rdc et le Rwanda 

Nommé fin juillet dernier, le nouveau Représentant spécial de l’Union Européenne pour la région des Grands Lacs Johan Borgstam, séjourne depuis hier à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo depuis hier jeudi, après une visite à Luanda en Angola.

Johan Borgstam prévoit, au cours de son séjour de 3 jours, soit du 8 au 10 octobre prochain, rencontrer les officiels congolais dont le Président de la République, Félix Tshisekedi ce mercredi 9 octobre 2024, ainsi que les acteurs politiques congolais et les représentants des systèmes des Nations unies impliqués dans les initiatives de paix.

Soutenir le processus de Luanda

Ces rencontres se dérouleront dans le cadre de son mandat qui consiste, notamment à soutenir les efforts régionaux de la médiation et de la facilitation tels que le processus de Luanda et de Nairobi.

C’est dans ce cadre qu’il est prévu aussi une rencontre avec Sumbu Sita, nommé récemment par Félix Tshisekedi comme haut représentant pour le suivi des négociations de Luanda, en remplacement de Serge Tshibangu. Le Suédois devra aussi, toujours dans son mandat, établir et maintenir des contacts et une coopération étroite avec les pays des Grands Lacs particulièrement la Rdc, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda.

Cette mission intervient à un moment crucial où l’Angola prépare une réunion importante en mi-octobre à Luanda où pour discuter des termes de référence d’un potentiel accord de paix entre la RDC et le Rwanda. L’idée est de poser les bases d’un Sommet des Chefs d’État, pour une signature d’un accord de paix définitif, si les négociations avancent favorablement.

Après l’étape de Kinshasa, l’Ambassadeur Borgstam se rendra également à Kigali pour poursuivre ses contacts préliminaires. Nommé Représentant spécial de l’Union européenne (RSUE) pour la région des Grands Lacs pour la période allant du 1er septembre 2024 au 31 août 2025, Johan Borgstam a pour mission d’aider à la mise en œuvre de la stratégie renouvelée de l’UE pour la région des Grands Lacs dont les objectifs sont notamment de contribuer à la paix, à la stabilité et à la sécurité dans la région des Grands Lacs en promouvant l’apaisement des tensions et la prévention des conflits, et en soutenant le dialogue et les solutions régionales à long terme aux crises et aux conflits, en particulier pour l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) . Aussi de contribuer à la transformation des facteurs et des causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité en perspectives communes et libérer tout le potentiel que recèle la région des Grands Lacs , de construire un partenariat plus fort, plus global et plus stratégique avec les pays de la région des Grands Lacs pour renforcer la prospérité et la sécurité, sur la base de valeurs et d’intérêts communs.

RSK




Ecobank Rdc condamnée au payement de 5,5 millions$ à Mining Africa SA

Siégeant en matière répressive au premier degré, le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a condamné in solidum la Banque Ecobank Rdc SA et certains de ses dirigeants, à savoir Mungimur Essang Thelly Alain-Serge et Sengo Nzuzi Auguste, au paiement des dommages et intérêts de 5.500.000 USD à la société NB Mining Africa SA pour tous les préjudices confondus.

Cette juridiction condamne en même temps les nommés Mungimur Essang Thelly Alain-Serge et Sengo Mambu Nzuzi Auguste à trois mois de servitude pénale principale chacun pour abus de confiance et met la moitié des frais d’instance à leur charge, récupérables par 5 jours de contrainte par corps en cas de non-paiement dans le délai légal, et l’autre moitié à charge du Trésor public.

Ce jugement a été rendu le 1 octobre 2024 à Kinshasa. Il fait suite à la plainte déposée par la société NB Mining Africa SA et Octavia Limited mettant en cause Jean-Baptiste Siate Ayawovi, Mungimur Essang Thelly Alain-Serge et Sengo Mambu Nzuzi Auguste.

Selon le jugement parvenu à notre rédaction, ces derniers étaient accusés d’avoir frauduleusement détourné, au préjudice de la société NB Mining Africa SA, le 09 novembre 2020, la somme 5.152.059,045 USD logée dans les livres de la société Ecobank Rdc SA et qui leur avait été remise qu’à condition de la garder.

Faits prévus et punis par l’article 95 du Code pénal livre II. Ces dirigeants de la société Ecobank étaient aussi accusés d’avoir effectué en espèces, dans les mêmes circonstances de lieu et de temps, les paiements pour la somme de 500.000 USDUSD, montant supérieur au seuil autorisé par l’article 5, alinéa 1er de la Loi numéro 04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme.

Jean-Baptiste Siate Ayawovi, Mungimur Essang Thelly Alain-Serge et Sengo Mambu Nzuzi Auguste étaient également poursuivis par le Ministère public pour un fait de blanchiment des capitaux commis en aidant l’Huissier de justice Albertine Mwika Kazadi, impliquée dans l’altération de la vérité dans le procès-verbal de saisie d’attribution de créances du 02 octobre 2020 visant le retrait frauduleux de la somme de 5.152.059,045 USD.

Soulignons que le TGI Gombe a déclaré non établie en fait comme en droit l’infraction de blanchiment des capitaux à charge de Mungimur Essang Thelly Alain-Serge et Sengo Mambu Nzuzi Auguste.

De la genèse de ce litige

Octavia, société minière émirati appartenant à l’entrepreneur français Pascal Beveraggi, opérant en RDC via sa filiale NB Mining Africa, est aux prises depuis plusieurs années avec l’entreprise mauricienne Astalia appartenant à l’homme politique Katangais Moïse Katumbi. Octavia accuse Katumbi d’avoir orchestré une saisie frauduleuse de ses actifs pour paralyser ses opérations.

Procès après procès, de Dubaï à Paris en passant par Kinshasa, la justice donne raison à Octavia. La condamnation d’Ecobank cette semaine à verser 5,5M€ à NB Mining Africa vient confirmer la direction du bras de fer.

Depuis 2015, de nombreuses décisions contestées ont conduit à des saisies illicites de plusieurs millions de dollars, orchestrées par Astalia avec la complicité de banques locales et de forces armées. En août 2020, la prise illégale des actifs de NB Mining à Lubumbashi a même provoqué des affrontements sanglants, conduisant à plusieurs morts et blessés parmi les employés.

L’affaire remonte aux origines de NB Mining, dont les actifs ont été rachetés par Octavia après la chute du groupe Necotrans, qui avait lui-même acheté NB Mining (appelé à l’époque MCK) à Astalia quelques années auparavant.

Mais dès 2020, Astalia, soutenue par des forces locales et usant de différents stratagèmes, a voulu profiter du flou autour de la faillite de Necotrans pour multiplier les actions judiciaires et saisir illégalement des biens financiers et matériels, d’Octavia, parmi lesquels l’argent détenu sur les comptes d’Ecobank.

Malgré un jugement récent du Tribunal de Kinshasa annulant tous les documents produits par Astalia, la restitution des actifs reste encore et toujours entravée.

Ecobank condamnée : de l’espoir pour NB Mining Africa

Le 5 octobre 2024, le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a condamné une partie des actions de spoliation orchestrées par Astalia. Le verdict souligne des infractions graves, dont des détournements de fonds et des abus de confiance mis en œuvre par l’entreprise et la banque.

EcoBank RDC, au centre de ces manœuvres, a été condamnée à verser 5,5 millions de dollars à Octavia pour avoir facilité les transactions illégales. Toutefois, l’exécution du jugement se heurte à de nombreux obstacles politiques et locaux, rendant le recouvrement des actifs encore incertain.

Perspectives et doutes sur l’avenir

Malgré la victoire en justice, Octavia doit encore affronter des obstacles pour faire appliquer les décisions de restitution des biens spoliés. La corruption, l’implication des autorités locales, et les manœuvres politiques d’Astalia compliquent l’exécution des décisions.

Cette affaire illustre les défis posés aux entreprises opérant en RDC face à des acteurs locaux influents, capables de détourner le système judiciaire pour leur propre profit. Si Octavia maintient sa lutte pour récupérer ses actifs, l’avenir de NB Mining Africa reste incertain, dans un pays où les batailles juridiques se jouent souvent en dehors des tribunaux.

Le Quotidien




Corruption en Rdc : Des efforts infructueux, un besoin urgent de réforme ! 

Introduction

La République Démocratique du Congo (RDC), avec ses vastes richesses naturelles—cuivre, cobalt, or—devrait être un modèle de prospérité et de développement. Pourtant, le pays se trouve plongé dans une crise de gouvernance alarmante, où la gestion des finances publiques est gravement compromise.

Les détournements de fonds, la corruption systémique et le blanchiment d’argent sont devenus des maux endémiques qui non seulement sapent la confiance des citoyens, mais menacent également l’avenir économique de la nation. Cette situation chaotique n’est pas seulement une question de chiffres ; elle affecte le quotidien de millions de Congolais, qui voient leurs espoirs d’un avenir meilleur s’évanouir face à l’impunité et au favoritisme.

Les agences mises en place pour surveiller et lutter contre ces fléaux, telles que l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC) et l’Inspection Générale des Finances (IGF), sont censées être les remparts contre cette déliquescence. Cependant, leur efficacité est largement entravée par des chevauchements de responsabilités, des lacunes opérationnelles et des pressions politiques constantes.

Dans un système où l’absence de coordination entre ces entités favorise la confusion et l’inefficacité, il est crucial de se demander si ces agences peuvent réellement accomplir leur mission. Cette situation nécessite une attention immédiate et des réformes en profondeur pour restaurer non seulement la transparence et la responsabilité, mais aussi la foi des Congolais dans leur avenir. Sans une action déterminée, la RDC risque de continuer à sombrer dans un cycle de corruption et de stagnation, privant ses citoyens des bénéfices d’un potentiel immense.

Des Agences multiples, mais inefficaces

1. Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC)

L’APLC est censée être la première ligne de défense contre la corruption. Son rôle principal est d’éduquer la population sur les dangers de la corruption et d’initier des enquêtes sur des cas potentiels. Cependant, elle est souvent entravée par son manque de pouvoir d’exécution. Les recommandations de l’agence ne sont généralement pas suivies d’effets, ce qui en fait une entité à l’impact limité. Son personnel, souvent mal formé, manque également des ressources nécessaires pour mener des investigations approfondies.

2. Inspection Générale des Finances (IGF)

Chargée d’auditer les finances publiques, l’IGF a pour mission de garantir la bonne utilisation des fonds. Cependant, son indépendance est souvent compromise par des pressions politiques. De nombreux rapports d’audit, qui mettent en lumière des malversations, sont ignorés par les décideurs. Cela crée un sentiment d’impunité parmi les responsables de la gestion des finances publiques.

3. Cour des Comptes

La Cour des Comptes est chargée de vérifier la conformité des comptes publics. Elle est censée jouer un rôle clé dans la transparence financière, mais elle souffre d’un manque de ressources humaines et financières. Ses recommandations, bien que pertinentes, sont fréquemment négligées, ce qui limite son influence sur la gestion des fonds publics. De plus, la lenteur des procédures judiciaires empêche souvent la restitution des fonds détournés.

4. Département d’Intelligence Économique et Financière (DIEF)

Le DIEF a pour mission de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cependant, l’agence peine à collecter des données fiables sur les flux financiers, ce qui rend les enquêtes ardues et souvent inefficaces. Son incapacité à suivre les transactions suspectes contribue à la persistance de la corruption dans les secteurs financier et commercial.

5. Bureau de Vérification et Contrôle

Ce bureau est chargé de vérifier les projets financés par l’État afin d’assurer leur conformité et leur efficacité. Malheureusement, il est souvent limité par un manque de ressources et une coopération insuffisante avec d’autres agences, ce qui réduit son impact sur la prévention des malversations.

6. Service National de Renseignements Financiers (SARF)

Le SARF analyse les transactions suspectes et identifie les activités financières illégales. Cependant, il souffre d’un manque de formation et de technologies modernes, ce qui entrave son efficacité. L’absence de bases de données centralisées complique également l’analyse des informations financières.

7. Tribunaux de Grande Instance

Ces tribunaux sont censés traiter les affaires de corruption, mais ils sont souvent entravés par une corruption endémique qui nuit à l’impartialité de la justice. Les magistrats peuvent être soumis à des pressions politiques, ce qui complique encore plus les poursuites contre les responsables corrompus.

Chevauchements et incompatibilités

Les missions de ces différentes agences se chevauchent souvent, créant une confusion quant aux responsabilités. Par exemple, l’APLC et l’IGF peuvent traiter des cas similaires, mais sans coordination, leurs efforts deviennent redondants et peu efficaces. Ce manque de synergie contribue à l’impunité des responsables corrompus, qui exploitent ces failles pour échapper à la justice.

Limites et lacunes à surmonter

La lutte contre la corruption en RDC est confrontée à plusieurs obstacles majeurs :

1. Manque de ressources

Les agences de lutte contre la corruption manquent de financement adéquat et de personnel qualifié, ce qui limite leur capacité d’action. Ce manque de ressources humaines et financières entrave la mise en œuvre de programmes efficaces et la réalisation d’audits complets.

2. Culture de l’impunité

La République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une multitude de défis, parmi lesquels la solidarité gouvernementale, la solidarité ethnique et d’autres formes de soutien politique, qui alimentent une culture de l’impunité profondément enracinée au sein des institutions publiques. Cette impunité permet à de nombreux responsables politiques de bénéficier d’une protection illégitime, leur permettant d’échapper à toute forme de responsabilité judiciaire.

Dans ce contexte, les lanceurs d’alerte, qui cherchent à dénoncer la corruption et les abus de pouvoir, sont souvent menacés ou ignorés, ce qui crée un climat de peur et décourage d’autres initiatives similaires. Malheureusement, une partie de la population congolaise, parfois par ignorance ou manque d’information, apporte son soutien aveugle à ces détourneurs de fonds, motivée par des intérêts personnels ou des croyances infondées.

De plus, certains élus congolais, en utilisant leur statut de députés, exploitent cette solidarité gouvernementale pour se soustraire à des poursuites judiciaires. Ce phénomène souligne l’urgence d’une réforme des institutions judiciaires et d’une sensibilisation accrue des citoyens sur leurs droits et responsabilités. En fin de compte, la lutte contre la culture de l’impunité nécessite une volonté politique sincère et une mobilisation collective pour restaurer la confiance dans les institutions et garantir la justice pour tous.

3. Complexité du système fiscal

Un cadre fiscal opaque et complexe favorise la corruption, rendant difficile la traçabilité des fonds. Cette complexité entraîne également des opportunités pour les acteurs malintentionnés de manipuler le système à leur avantage.

Vers un Avenir Meilleur : Voies de Réforme

Pour améliorer la situation, plusieurs mesures peuvent être envisagées :

1. Renforcement des Capacités Institutionnelles

Former le personnel des agences sur des pratiques d’audit et d’enquête modernes est essentiel. L’augmentation du budget alloué à la lutte contre la corruption doit être une priorité pour garantir des ressources adéquates.

2. Création d’un Mécanisme de Coordination

Établir une plateforme de collaboration entre les agences permettra un meilleur partage d’informations et la formulation de stratégies communes. Cette synergie est cruciale pour créer un environnement où la corruption est plus difficile à cacher.

3. Renforcement de l’Indépendance des Agences

Des lois doivent être mises en place pour protéger ces institutions de l’ingérence politique, permettant ainsi des enquêtes plus transparentes et efficaces. L’indépendance des magistrats et des enquêteurs doit également être assurée.

4. Sensibilisation du Public

Il est crucial d’informer la population sur ses droits et de l’encourager à signaler les cas de corruption. Des campagnes de sensibilisation peuvent renforcer la volonté collective de lutter contre la corruption.

5. Réformes juridiques

La lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo (RDC) nécessite des réformes juridiques fondamentales et ambitieuses.

Premièrement, il est essentiel de renforcer le cadre législatif relatif à la corruption en actualisant et en consolidant les lois existantes. Cela implique non seulement d’introduire des définitions claires des actes de corruption, mais aussi d’établir des sanctions dissuasives pour les responsables reconnus coupables de tels actes. Des peines d’emprisonnement plus sévères, ainsi que des amendes proportionnelles aux montants détournés, enverraient un message fort sur la tolérance zéro envers la corruption et les détournements.

Deuxièmement, il est crucial d’accélérer les procédures judiciaires pour garantir que les responsables de la corruption et de détournement soient tenus de rendre des comptes dans des délais raisonnables. Les lenteurs judiciaires sont un obstacle majeur à l’efficacité de la lutte contre la corruption.

L’établissement de tribunaux spécialisés dans les affaires de corruption et détournement pourrait contribuer à la rapidité et à l’efficacité du traitement des dossiers. Ces tribunaux devraient être dotés de ressources suffisantes et de personnel qualifié pour mener des enquêtes approfondies et impartiales.

En outre, il est indispensable de promouvoir la transparence et l’intégrité au sein du système judiciaire. Cela peut être réalisé par la mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation des performances des juges et des procureurs, ainsi que par la création d’organismes indépendants chargés de surveiller les affaires de corruption et détournement. Ces institutions devraient avoir le pouvoir d’enquêter sur les allégations de corruption au sein du système judiciaire lui-même, garantissant ainsi une approche holistique de la lutte anticorruption.

Il est également primordial de sensibiliser la population aux droits et recours disponibles en matière de lutte contre la corruption. Des campagnes de sensibilisation et d’éducation peuvent renforcer la culture de la dénonciation et encourager les citoyens à signaler les actes de corruption sans crainte de représailles.

En parallèle, des programmes de protection des lanceurs d’alerte devraient être mis en place pour garantir leur sécurité et encourager davantage de personnes à témoigner.

Enfin, la coopération internationale est essentielle pour renforcer les capacités des institutions judiciaires congolaises. Cela peut inclure le partage de bonnes pratiques, des formations pour les magistrats et les enquêteurs, ainsi que l’assistance technique pour l’élaboration et la mise en œuvre de lois et règlements efficaces.

En somme, la mise en œuvre de réformes juridiques robustes et intégrées est cruciale pour lutter efficacement contre la corruption en RDC. Ce processus nécessite un engagement politique fort et une volonté collective de créer un environnement où la transparence et la responsabilité sont la norme.

 

Conclusion

La lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo (RDC) nécessite une approche intégrée et collaborative, englobant à la fois des réformes institutionnelles et une mobilisation active de la société civile. Pour que ces efforts portent leurs fruits, il est essentiel de renforcer les capacités des agences responsables de la lutte anticorruption, tout en clarifiant leurs rôles et leurs responsabilités. Cela favorisera non seulement une meilleure efficacité dans la gestion des ressources publiques, mais instaurera également une culture de responsabilité et de transparence au sein des institutions.

Parallèlement, il est impératif que les réformes soient accompagnées d’un engagement fort et soutenu de la société civile. Les organisations non gouvernementales, les médias et les citoyens doivent jouer un rôle actif dans la surveillance des processus et l’évaluation des résultats. Cette vigilance collective permettra de garantir que les mesures mises en place ne restent pas des promesses vaines, mais se traduisent par des actions concrètes et mesurables.

Il est crucial de reconnaître que le futur de la RDC est intimement lié à sa capacité à surmonter ces défis cruciaux. En outre, une action collective, tant au niveau national qu’international, s’avère indispensable pour créer un environnement où la corruption ne peut plus prospérer. Les partenariats avec des organisations internationales et des États engagés dans la promotion de la bonne gouvernance peuvent apporter un soutien précieux, tant technique que financier.

En définitive, il est temps d’agir avec détermination et cohérence. La lutte contre la corruption n’est pas seulement une question de justice sociale ; elle est essentielle pour assurer la stabilité économique, la paix et le développement durable du pays. La RDC mérite un avenir où la transparence et l’intégrité deviennent des normes, et où chaque citoyen peut croire en la promesse d’un gouvernement au service de son peuple.

Rédigé par :

Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, (MPA)

Master en administration publique, spécialisation en gestion des organisations et les services publiques.

Doane University, Lincoln, Nebraska (États-Unis).

Candidat député national honoraire de la circonscription électorale de Tshangu (2023)

Vice-Président fédéral en charge de la politique et de la diplomatie, Fédération des États-Unis d’Amérique UDPS/Tshisekedi.




Félix Tshisekedi reçoit le Mwami Jean-Baptiste Ndeze, vice-ministre des Affaires coutumières

Ce mardi soir à la Cité de l’UA, le Chef de l’État a reçu le Mwami Jean-Baptiste Ndeze, vice-ministre de l’intérieur chargé des Affaires coutumières.

Ce dernier est venu faire rapport au Président de la République de la situation des autorités coutumières dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu où les terroristes du M23/RDF tentent d’installer de faux dignitaires traditionnels dans les zones sous occupation.

L’état congolais dénonce cette manœuvre illégale et mobilise les chefs coutumiers légitimes pour s’opposer à toutes les tentatives d’instaurer une administration illégitime sur le territoire national.




Kabasele Tshimanga : « Le diagnostic sévère de Che Guevara toujours d’actualité »!

La date du 9 octobre 1967 reste gravée dans la mémoire des révolutionnaires du monde entier. En effet, c’est le jour où fut assassiné le médecin argentin Ernesto Guevara de la Serna dit “Che” par la CIA américaine en Bolivie.

Blessé à la jambe, la veille, le Commandant Che Guevara fut exécuté le 9 octobre 1967 à la Higuera (Bolivie). Un véritable crime de guerre au regard du droit international.

L’ancien Compagnon de lutte du Commandant Fidel Castro qu’il avait rencontré en exil au Mexique, fut un grand ami de notre pays et de notre peuple qu’il chérissait beaucoup. En ce jour de sa mort, l’Union des Démocrates Socialistes, UDS, a tenu à s’exprimer par le biais de son Président National, monsieur Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi.

“Le Commandant Ernesto Guevara de la Serna “Che” fut un grand ami du peuple et des révolutionnaires congolais. La République Démocratique du Congo a occupé une grande place dans son cœur. Il suffit de suivre ses discours à l’ONU en décembre 1964 et à Alger en février 1965 pour s’en rendre compte. Il avait stigmatisé l’impérialisme qu’il avait pointé du doigt comme l’unique responsable du chaos congolais”, a-t-il introduit l’entretien.

Il a poursuivi en ces termes : “Quand Che Guevara remit sa démission au Commandant Fidel Castro en 1965, il se rendit plus tard en République Démocratique du Congo, plus précisément au Sud-Kivu, pour rejoindre le maquis révolutionnaire de M’Zee Laurent-Désiré Kabila. Ainsi, le 24 avril 1965, l’expédition de Che Guevara composée de 14 personnes en provenance de Kigoma en Tanzanie débarqua à Kibamba (République Démocratique du Congo). Sa mission consistait à soutenir le mouvement révolutionnaire de Kabila père contre l’impérialisme dans notre pays. À son arrivée, M’Zee Laurent-Désiré Kabila était absent, se trouvant en Égypte et en Tanzanie”.

Et d’ajouter : “L’odyssée de Che Guevara dans notre pays n’a duré que sept mois. Dans la nuit du 20 au 21 novembre 1965, il se réplia sur la Tanzanie. Ce fut “la décomposition” comme il l’appela lui-même plus tard”.

Que peut-on tirer comme enseignements de l’épopée congolaise du plus grand révolutionnaire-internationaliste-marxiste de tous les temps dans notre pays ? Sa réponse est tranchante : “Le diagnostic fait par le Camarade Che Guevara dans le maquis de M’Zee Laurent-Désiré Kabila a été sévère, sans équivoque. Il est toujours d’actualité quand on analyse le comportement des politiciens congolais en général et de nos révolutionnaires en particulier. Il avait trouvé sur place une désorganisation frisant le chaos et le désordre. Les hommes ne maîtrisaient pas les techniques de guérilla. Les rivalités entre les chefs étaient quotidiennes. La collaboration très difficile avec la population pour laquelle la révolution était entreprise. Les hommes très attachés à leur tribu et superstitieux adoraient l’alcool et les femmes. Ils avaient peu de conscience révolutionnaire et manquaient aussi de discipline révolutionnaire. À cela, il faut ajouter la carence des cadres outillés pour gérer le pays. Un autre constat malheureux est le fait que les dirigeants congolais étaient coupés de la base”.

Et pour terminer, le Président Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi a eu ces mots : “Les anti-impérialistes congolais doivent beaucoup apprendre du court séjour du Camarade Che Guevara dans notre pays. L’élite politique congolaise est inconsciente et attirée par l’enrichissement personnel. Elle ne s’occupe pas du peuple qui vit dans la misère. Elle n’a pas le courage de briser les chaînes de l’impérialisme, lequel impérialisme domine tout et oriente. La jeunesse abandonnée à son triste sort et sans encadrement adéquat se dévergonde chaque jour. En un mot, tout est à refaire en commençant par “la décolonisation mentale” comme le préconisait le Professeur Auguste Mabika Kalanda”.

Propos recueillis par

Jean Kabeya Mudiela Ndundu/ Cp




Les pays émergents sur la scène mondiale

Les pays émergents tiennent à la fois les rênes de la croissance future et les clés de l’avenir du multilatéralisme.

Avec le repli sur soi de plus en plus prononcé des pays avancés, les pays émergents ont un grand rôle à jouer dans la lutte contre la fragmentation économique mondiale.

Après avoir gagné à la fois en taille et en stature économique dans le monde, grâce à une intégration de plus en plus poussée et à des réformes atteintes de haute lutte, les pays émergents sont non seulement un élément incontournable de la scène économique mondiale, mais devraient également être les défenseurs naturels de l’approche multilatérale.

Compte tenu du développement de leur empreinte mondiale, il peut paraître étrange de parler encore du concept de « marchés émergents ». Jusqu’en 1980, le FMI répartissait les pays en deux groupes : une petite poignée de « pays industrialisés » riches en capital, aisés et « adultes », et une majorité de « pays en développement » riches en main-d’œuvre, plus pauvres et « encore en croissance ». En 1981, un audacieux membre des services de la Société financière internationale, Antoine van Agtmael, a inventé l’expression « marché émergent » pour susciter l’intérêt dans un nouveau fonds d’investissement rassemblant 10 pays en développement prometteurs.

Ce qualificatif, qui évoque dynamisme, potentiel et promesses, s’est maintenu. Et il a donné naissance à une catégorie d’actifs bien précise et à nombre d’indices, notamment l’indice boursier MSCI des marchés émergents, apparu en 1988, et l’indice obligataire des marchés émergents de JP Morgan, créé en 1991. Ces indices ont permis aux investisseurs de se familiariser avec ces cadets de l’économie mondiale, à mesure qu’ils ont traversé des difficultés de croissance, subi des chocs extérieurs et fait face à des crises monétaires, à la contagion financière, à des arrêts soudains et à des accélérations de croissance.

Nombre de pays émergents, toutefois, sont en train de dépasser à la fois l’expression et le stéréotype, compte tenu de leur influence mondiale et de la crédibilité et sophistication croissantes de leurs politiques publiques, ce qui soulève plusieurs questions : que faut-il à ces pays pour qu’ils finissent par émerger ? Et cela a-t-il un effet sur leur place dans l’économie mondiale ?

Une influence croissante au niveau mondial

La façon dont sont perçus les pays émergents repose inévitablement sur l’histoire de leurs origines économiques et politiques, qui sont non seulement assez turbulentes, mais aussi plus récentes. Après les troubles des années 70 et 80, l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce, en 2001, a ouvert la porte à une période de formidable croissance des pays émergents, jusqu’à la crise financière mondiale. Le développement de la Chine a accéléré la mondialisation et déclenché un super-cycle des produits de base, qui a stimulé l’activité mondiale et enrichi les pays émergents exportateurs de ces produits.

Après 2010, la situation a changé du tout au tout pour les pays émergents, en particulier pour les pays exportateurs de produits de base. Rien qu’en Chine, la croissance annuelle du PIB a ralenti de 4,6 points de pourcentage entre 2010 et 2019 et devrait s’établir juste au-dessus de 3 % d’ici 2029. À cela s’ajoutent les répercussions mondiales de la pandémie, les nouveaux conflits, les chocs sur les produits de base, le repli des capitaux mondiaux et l’escalade des tensions géopolitiques.

Toutefois, les pays émergents ne sont pas les otages involontaires des évolutions mondiales comme ils l’ont été à une époque. Au contraire, une récente étude du FMI démontre que les pays émergents ont désormais une influence croissante tant sur le plan local que mondial. Les retombées des chocs intérieurs sur la croissance dans ces pays se sont non seulement intensifiées ces 20 dernières années, mais sont désormais comparables à celles des pays avancés.

Les pays émergents ne sont pas les otages des évolutions mondiales comme ils l’ont été à une époque.

En conséquence, les pays émergents tiennent vraiment les rênes en matière de croissance mondiale, qu’il s’agisse des hauts ou des bas. Les résultats des pays émergents membres du Groupe des Vingt (G20) représentaient près des deux tiers de la croissance mondiale l’an dernier. Le repli des perspectives dans ces mêmes pays a également été à l’origine de plus de la moitié de la baisse de près de 2 points de pourcentage des perspectives de croissance à moyen terme depuis la crise financière mondiale. Ce poids ne va vraisemblablement qu’augmenter.

En outre, bien que la Chine continue d’avoir une grande influence sur l’économie mondiale, les pays émergents sont de moins en moins tributaires des perspectives de ce pays. La résilience dont ils font preuve récemment peut aussi s’expliquer par une amélioration générale des fondamentaux (amélioration des soldes des transactions courantes, baisse de la dette libellée en dollars et hausse des réserves, par exemple) et par un renforcement des dispositifs de politiques monétaire et budgétaire. Avec la transition climatique qui met en évidence l’écart entre l’offre et la demande de minéraux critiques tels que le cuivre et le nickel, la fragmentation des échanges et la diversification au lendemain de la pandémie signifient que l’importance des marchés émergents sur les chaînes d’approvisionnement mondiales est appelée à s’amplifier.

Convergence vers le statut de pays avancés

Malgré leur influence croissante au niveau mondial et les augmentations de revenus et de richesse qu’ils ont obtenues pour leurs populations, tous ces pays émergents ont vu le passage à la liste A (pays avancés) rester inaccessible, à l’exception d’une poignée d’entre eux. Être un pays émergent revient à être laissé dans l’expectative sans voir clairement la fin du processus (d’émergence) et quelque peu négligé sur la scène mondiale.

Le FMI a ajouté le concept de « pays avancé » à son lexique dans son édition de mai 1997 des Perspectives de l’économie mondiale, en regroupant les quatre pays nouvellement industrialisés d’Asie de l’Est et Israël avec les 23 « pays industrialisés » de l’époque, en fonction plus ou moins de niveaux de revenus par habitant comparables, d’un bon développement des marchés financiers, d’un niveau élevé d’intermédiation financière, d’une diversification des structures économiques avec un secteur des services relativement important et en croissance rapide, et d’une baisse de l’emploi dans le secteur manufacturier. Depuis lors, seuls 13 autres pays ont rejoint leurs rangs, tous d’Europe, à l’exception de la Région administrative spéciale de Macao et Puerto Rico — tandis que le groupe dans son ensemble a vu sa part de l’activité mondiale diminuer de 75 à 60 %.

Comment ces pays ont-ils réussi ? Deux modèles se dégagent : premièrement, celui des « tigres asiatiques », qui ont connu une industrialisation rapide axée sur les exportations (comme au Japon) grâce à l’intervention de l’État pour développer des avantages comparatifs dans certains secteurs (tels que le textile dans la Région administrative spéciale de Hong Kong, et les industries lourdes et chimiques en Corée). Deuxièmement, l’exemple des pays d’Europe centrale et orientale qui ont mené de vastes réformes institutionnelles fondées sur l’adhésion à l’Union européenne et connu des entrées de capitaux extérieurs. Dans ce contexte, l’étape suivante consistant à rejoindre la zone euro en répondant aux quatre critères de convergence économique a garanti également l’accès automatique à la liste A, celle des pays avancés.

Et c’est bien là le problème (dans les deux cas) : le fait d’avoir émergé signifie avoir convergé. Pour y parvenir — même en créant un avantage comparatif dans un seul maillon des chaînes de valeur mondiales —, il faut de grandes quantités de capitaux provenant de l’épargne intérieure ou extérieure, et reposant sur une structure cohérente de politiques publiques, capable de survivre au cycle politique. En théorie, les pays émergents et les pays en développement devraient attirer les capitaux extérieurs comme des aimants, car leur assise financière plus limitée et leur fort potentiel de croissance donnent lieu à des rendements réels attrayants. Dans la pratique, nous sommes face au paradoxe de Lucas : l’observation que les capitaux ne circulent pas des pays riches vers les pays pauvres. Au contraire, la convergence a besoin d’un financement intérieur, à moins que ne soient disponibles des injections de capitaux de l’ampleur de celles du plan Marshall. Dans la mesure où cela est assez difficile à obtenir, nombre de pays émergents et de pays en développement se retrouvent à la merci de mouvements de capitaux internationaux volatiles, dans un contexte marqué par une gouvernance fragile et des systèmes financiers peu développés.

L’enveloppe du multilatéralisme

Or même si les pays émergents n’atteignent toujours pas les normes des pays avancés, cette répartition dans ces deux catégories de pays semble de moins en moins pertinente ces dernières années. L’intégration de plus en plus poussée des pays émergents dans l’économie mondiale et rien que leur taille, aussi bien en matière de PIB que de population, ainsi que leur diversité signifient qu’ils sont désormais tout aussi importants et tout aussi systémiques que la plupart des pays avancés. Le fait que plusieurs pays avancés reviennent à des politiques de repli sur soi renforce cette idée : les pays émergents ne sont plus des spectateurs, mais ont tout intérêt à ce que réussisse l’approche multilatérale. Après tout, la mondialisation, la coopération et les mouvements ininterrompus de biens, de services, de capitaux et de savoir-faire ont été et resteront indispensables à leur croissance, leur productivité, leur innovation et leur lutte contre la pauvreté.

Bien entendu, un certain nombre des plus grands pays émergents exercent déjà leurs droits économiques mondiaux dans le cadre du G20, seul groupe de pays avec un G majuscule indifférent à la dichotomie entre pays émergents et pays avancés. Dans la mesure où sur les 10 présidences récentes du groupe, sept ont été occupées par des pays émergents, et avec l’Afrique du Sud sur le point de reprendre le flambeau en 2025, ces pays ont réussi à promouvoir des enjeux qu’ils considèrent comme des priorités d’une importance macroéconomique tant nationale que mondiale : par exemple, inclusion et investissement (Türkiye, 2015) ; innovation et diffusion des technologies (Chine, 2016) ; avenir du travail, des infrastructures et de l’alimentation durable (Argentine, 2018) ; autonomisation des femmes et des jeunes (Arabie saoudite, 2020) ; productivité et résilience (Indonésie, 2022) ; développement vert et infrastructures publiques numériques (Inde, 2023) ; et inégalités, accroissement des recettes, et gouvernance mondiale (Brésil, 2024).

Cependant, tout comme le font les pays émergents qui s’impliquent de plus en plus, les organisations internationales aussi doivent s’impliquer davantage auprès d’eux dans l’intérêt du monde entier. Le FMI, par exemple, doit continuer d’adapter ses conseils en politiques publiques aux circonstances de chaque pays. Il faut pour cela mieux comprendre les pays émergents et mieux connaître leurs problématiques. Le FMI doit également revoir ses ressources et ses instruments de prêts — actifs et de précaution, financiers et non financiers — pour assurer que le dispositif mondial de protection financière soit correctement financé et proposer une série d’outils adaptés aux pays émergents d’une importance systémique. Et leur place croissante doit être légitimée dans la gouvernance mondiale.

Malgré leur qualificatif, les pays émergents sont désormais au cœur de l’élaboration des politiques publiques et de la croissance mondiales. À un moment où la conjoncture économique du monde est de plus en plus incertaine et où les politiques publiques sont de plus en plus sélectives, les organisations internationales peuvent se reposer davantage sur ces alliés naturels, qui ont de plus en plus intérêt à entretenir la flamme du multilatéralisme, afin de relever les considérables défis auxquels nous sommes confrontés dans le monde.

AQIB ASLAM est chef de division au département des études du FMI.

PETYA KOEVA BROOKS est directrice adjointe au département des études du FMI.

Les opinions exprimées dans la revue n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la politique du FMI.