L’intelligence artificielle peut rendre les marchés plus efficients et plus volatils  

La négociation de titres propulsée par l’IA pourrait entraîner un fonctionnement plus rapide et plus efficient des marchés, mais aussi une augmentation du volume des opérations et de la volatilité en périodes de tension.

Plus efficients ou plus volatils ? L’adoption des dernières avancées de l’intelligence artificielle (IA) par les marchés financiers peut améliorer la gestion du risque et accroître la liquidité, mais elle pourrait aussi rendre les marchés plus opaques, plus complexes à surveiller et plus vulnérables aux cyberattaques et aux risques de manipulation.

La nouvelle édition du Rapport sur la stabilité financière dans le monde examine de nouvelles données sur les marchés pour comprendre où cette technologie pourrait nous mener. Les services du FMI ont mené une vaste enquête auprès de différentes parties prenantes, depuis les investisseurs jusqu’aux fournisseurs de technologies en passant par les autorités de réglementation des marchés, pour montrer la façon dont les institutions financières mettent à profit les progrès de l’IA dans leurs activités sur les marchés des capitaux ainsi que les effets potentiels de l’adoption de l’IA.

Cela fait des décennies que les fonds spéculatifs, les banques d’investissement et d’autres acteurs utilisent des stratégies de trading quantitatif. Les algorithmes de trading automatisé ont aidé les marchés à évoluer plus rapidement et à assimiler plus efficacement de grosses opérations dans de grandes catégories d’actifs, telles que les actions américaines. Mais ils ont aussi contribué à des épisodes de « krach éclair », à savoir de brutales fluctuations des cours sur de très courtes périodes, comme en mai 2010, quand les prix des actions américaines s’étaient soudainement effondrés avant de rebondir quelques minutes plus tard. D’aucuns craignent donc de les voir déstabiliser les marchés en périodes de tension et d’incertitude aiguës.

Par sa capacité à traiter de façon quasi instantanée de gros volumes de données voire de texte pour les mettre à la disposition des opérateurs, l’IA s’apprête à entraîner ce genre de changements dans une nouvelle dimension. Pourtant, même si l’IA générative et d’autres innovations récentes attirent l’attention de la presse grand public et des marchés financiers, elles ne sont en réalité utilisées que de façon limitée par les investisseurs à l’heure actuelle. Si nous n’en sommes qu’au début d’une transformation entraînée par l’IA, à quoi devons-nous nous attendre ?

Les dépôts de demandes de brevets apportent un éclairage intéressant sur cette question car il s’écoule souvent beaucoup de temps entre les dépôts et la mise au point de technologies prêtes pour la production. Depuis les premières apparitions des grands modèles de langage, en 2017, la part des contenus utilisant l’IA dans les dépôts de demandes de brevets liées à la négociation algorithmique est passée de 19 % à plus de 50 % sur chaque année depuis 2020, ce qui présage l’arrivée d’une vague d’innovation dans ce domaine.

Ces nouvelles innovations vont probablement augmenter la capacité de l’IA à rééquilibrer rapidement les portefeuilles d’investissement, ce qui aura pour effet d’augmenter les volumes d’opérations. Les acteurs du marché que nous avons interrogés s’accordent à dire que les transactions à haute fréquence alimentées par l’IA devraient devenir de plus en plus courantes, en particulier dans les catégories d’actifs liquides comme les actions, les obligations d’État et les produits dérivés cotés en bourse. Ils prévoient que les applications sophistiquées de l’IA seront de plus en plus intégrées aux stratégies d’investissement et de trading dans les trois à cinq prochaines années, tout en s’attendant au maintien systématique de l’intervention humaine, en particulier pour les décisions portant sur de grosses allocations de capitaux.

Ces changements se font déjà sentir sur le marché des fonds indiciels. Même s’ils sont de petite taille à l’heure actuelle, les fonds indiciels fonctionnant à l’IA affichent une rotation beaucoup plus importante que leurs homologues traditionnels. Alors qu’un fonds indiciel type investi en actions et géré de façon active opère une rotation de ses positions à une fréquence bien inférieure à une fois par an, les fonds indiciels propulsés par l’IA le font environ une fois par mois. Si elles se généralisent, ces stratégies pourraient augmenter la profondeur et la liquidité des marchés financiers à l’avenir, ce qui est une bonne chose pour les investisseurs. Mais elles pourraient aussi contribuer à l’instabilité des marchés : plusieurs fonds indiciels fonctionnant à l’IA ont ainsi connu une rotation accrue de leurs positions au cours des turbulences des marchés en mars 2020, ce qui donne à penser que les ventes d’actifs entraînées par des comportements grégaires pourraient augmenter en périodes de tension.

Les prix sont susceptibles de réagir beaucoup plus rapidement dans un marché entraîné par l’IA. Les investisseurs ont cité l’exemple de la publication des longs et complexes procès-verbaux des réunions de la Réserve fédérale pour montrer que l’IA pourrait envoyer un signal de trading plus rapidement que n’importe quel opérateur de marché humain. De fait, c’est peut-être déjà le cas. Depuis 2017 et l’arrivée des grands modèles de langage, les variations des cours des actions américaines 15 secondes après la publication des procès-verbaux de la Fed semblent aller régulièrement dans la direction du mouvement à moyen terme constaté au bout de 15 minutes, contrairement aux mouvements apparemment non corrélés enregistrés auparavant.

Qui sera en mesure de tirer profit de ces nouvelles technologies ? L’IA pourrait entraîner une migration accrue des investissements vers les fonds spéculatifs, les sociétés de négociation pour compte propre et d’autres institutions financières non bancaires (IFNB), ce qui rendrait les marchés moins transparents et plus difficiles à surveiller. Les IFNB disposent d’un avantage structurel en matière d’adoption de l’IA. Généralement plus agiles, elles sont soumises à moins de contraintes réglementaires que les grandes banques commerciales et d’investissement, qui doivent souvent composer avec les infrastructures existantes et peuvent être soumises à des exigences plus strictes, notamment celle de veiller au caractère explicable de modèles d’IA complexes.

Recommandations

Comment les organismes de réglementation et de supervision doivent-ils se préparer à ce nouveau monde ? Dans un marché qui réagit plus rapidement et où les IFNB pourraient continuer à gagner en importance, il convient de renforcer différents aspects de la réglementation et de la surveillance dans les domaines liés à l’IA.

Il revient aux autorités du secteur financier et aux plateformes de négociation de déterminer s’il leur faut concevoir de nouveaux mécanismes de réponse à la volatilité (ou modifier les mécanismes existants en conséquence) pour réagir aux épisodes de « krach éclair » pouvant être provoqués par des activités de trading pilotées par l’IA. Il peut s’agir de marges obligatoires, de coupe-circuits et de la résilience des contreparties centrales.

De la même manière, les autorités du secteur financier devraient continuer à renforcer la surveillance et la réglementation des IFNB en leur demandant de s’identifier et de publier des informations relatives à l’IA, et exiger des institutions financières qu’elles cartographient régulièrement les interdépendances entre les données, les modèles et l’infrastructure technologique prenant en charge les modèles d’IA.

Une surveillance et une supervision étroites de ce marché à l’évolution rapide constituent le socle d’une réponse opportune et équilibrée des organes réglementaires, laquelle pourrait permettre aux acteurs du secteur financier de bénéficier de l’IA tout en atténuant ses risques.

— Ce blog s’inspire du chapitre 3 de l’édition d’octobre 2024 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, intitulé « Progrès dans l’intelligence artificielle : implications pour les activités sur les marchés des capitaux ».

Nassira Abbas, Charles Cohen, Dirk Jan Grolleman, Benjamin Mosk




La forte incertitude économique pourrait mettre en péril la stabilité financière mondiale

La présence d’inconnues fait augmenter les risques de volatilité sur les marchés financiers et de ralentissement brutal de la croissance économique.

L’incertitude n’est pas un phénomène aussi facilement mesurable que des indicateurs traditionnels tels que la croissance ou l’inflation, mais les économistes ont mis au point quelques marqueurs fiables.

L’un des instruments les plus connus est l’indice d’incertitude entourant la politique économique, qui décompte le nombre d’articles de journaux à grand tirage contenant des occurrences des mots « incertitude », « économie » et « politique ». D’autres instruments mesurent l’écart entre les données économiques publiées et les prévisions réalisées en amont par les économistes.

Après des années de perturbations provoquées par la pandémie, la poussée de l’inflation, l’effritement géopolitique et la guerre, les catastrophes climatiques et l’évolution rapide des technologies, nous arrivons désormais à mieux comprendre en quoi cette montée de l’incertitude peut menacer la stabilité financière.

Elle peut aggraver les risques de turbulences sur les marchés financiers, retarder les décisions des ménages et des entreprises en matière de consommation et d’investissement, et conduire les prêteurs à resserrer l’offre de crédit.

Ces indicateurs font ressortir une observation importante, à savoir que l’incertitude entourant l’économie n’est pas toujours au diapason de celle affichée sur les marchés financiers. Comme nous le montrons dans un chapitre du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, les déconnexions constatées entre la forte incertitude économique et la faible volatilité des marchés financiers peuvent s’installer dans le temps. Mais si un choc provoque un retour en force de la volatilité sur les marchés, il peut avoir des implications beaucoup plus larges pour l’économie.

Si les indicateurs de l’incertitude économique devaient grimper dans les mêmes proportions que lors de la crise financière mondiale, la valeur que nous considérons comme le décile le plus bas des chiffres potentiels de la croissance économique (autrement dit le risque de dégradation en queue de distribution) chuterait de 1,2 point de pourcentage. Autrement dit, s’il était attendu que l’économie mondiale enregistre une croissance de 0,5 % dans un scénario défavorable, les projections tableraient désormais sur une contraction de 0,7 %.

Ces retombées économiques peuvent varier d’un pays à l’autre. Ces effets peuvent également être amplifiés lorsque les niveaux de la dette publique et privée sont élevés par rapport à la taille d’une économie donnée.

De façon plus générale, un niveau d’incertitude économique élevé peut amplifier ce que nous appelons l’arbitrage pour la stabilité macrofinancière associé à des conditions financières accommodantes. Lorsque les conditions financières s’assouplissent, les attentes relatives à la croissance économique sont généralement en hausse et les risques de dégradation pour l’économie lors de la première année sont en baisse. Cela tient à des facteurs tels que des taux d’intérêts plus bas, des valorisations d’actifs plus élevées, des écarts de crédit plus étroits et des marchés boursiers moins volatils. Mais des conditions financières accommodantes peuvent augmenter les vulnérabilités liées à la dette, qui aggravent les risques de baisse pour la croissance économique future.

Notre analyse montre qu’une déconnexion entre l’économie et les marchés fait augmenter la probabilité d’une brusque poussée de volatilité sur les marchés financiers et d’une grosse chute des prix des actifs à la suite d’un choc défavorable.

Il est également important que les décideurs aient conscience des méfaits potentiels de l’incertitude économique car ils peuvent entraîner des effets de propagation entre pays par le biais de liens commerciaux et financiers. Ces effets de propagation pourraient déclencher une contagion financière internationale

Les décideurs devraient contribuer à apporter plus de certitudes en renforçant la crédibilité de leurs cadres d’action. Pour cela, ils pourraient par exemple adopter des règles de politique budgétaire et monétaire soutenues par des institutions fortes. Par ailleurs, une plus grande transparence ainsi que des dispositifs bien conçus pour communiquer les mesures des pouvoirs publics peuvent mieux guider les attentes des marchés en améliorant la prévisibilité des décisions stratégiques et de leur transmission à l’économie réelle.

Dans la mesure où un niveau d’incertitude élevé exacerbe les effets des vulnérabilités liées à la dette sur l’économie réelle, les décideurs devraient utiliser des politiques macroprudentielles adaptées de façon proactive afin de limiter ces risques. Cela est particulièrement pertinent lorsque les conditions financières sont accommodantes et semblent déconnectées de la forte incertitude entourant l’économie dans son ensemble. De plus, les politiques budgétaires devraient donner la priorité à la viabilité des finances publiques afin d’éviter que les niveaux élevés de la dette publique n’augmentent les coûts d’emprunt, avec pour conséquence de fragiliser la stabilité macrofinancière.

—Ce bloc est basé sur le chapitre 2 de l’édition d’octobre 2024 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, intitulé « La stabilité macrofinancière dans un contexte de forte incertitude économique à l’échelle mondiale».

Mario Catalán, Andrea Deghi, Mahvash S. Qureshi




Déclaration de la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, sur la révision de sa politique en matière de commissions et de commissions additionnelles

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la revue de sa politique en matière de commissions et de commissions additionnelles[1]. À cette occasion, Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI, a fait la déclaration suivante :

« Dans un contexte mondial difficile et à une époque où les taux d’intérêt sont élevés, nos pays membres sont parvenus à un consensus sur un ensemble complet de mesures qui à la fois réduisent considérablement le coût des emprunts et préservent la capacité financière du FMI à venir en aide aux pays qui en ont besoin. »

« Les mesures approuvées réduiront les coûts d’emprunt des pays membres auprès du FMI de 36 %, soit un montant d’environ 1,2 milliard de dollars par an. Le nombre de pays assujettis à des commissions additionnelles au cours de l’exercice 2026 devrait ainsi passer de 20 à 13. »

« Pour parvenir à cela, la marge par rapport au taux d’intérêt sur le DTS sera réduite, le seuil des commissions additionnelles proportionnelles à l’encours des crédits sera relevé, le taux des commissions additionnelles proportionnelles à la durée des crédits sera abaissé et les seuils des commissions d’engagement seront augmentés. Ce train de mesures, qui vient d’être approuvé, entrera en vigueur le 1er novembre 2024. »

« Bien qu’elles aient été considérablement réduites, les commissions et commissions additionnelles restent un élément essentiel du cadre coopératif de prêt et de gestion des risques du FMI, en vertu duquel tous les pays membres doivent apporter leur contribution et peuvent bénéficier d’un soutien en cas de besoin. Ensemble, ces commissions et commissions additionnelles couvrent les frais d’intermédiation des prêts, aident à constituer des réserves pour se prémunir d’éventuels risques financiers et incitent à faire appel à l’emprunt avec prudence. Cela contribue à doter le FMI d’une assise financière solide qui lui permet d’apporter à des conditions abordables un soutien primordial aux pays membres au moment où ils en ont le plus besoin pour faire face à leurs besoins de financement de la balance des paiements. »

« Grâce à cette réforme, le FMI peut continuer à servir ses pays membres dans un monde en constante évolution. »

Lien vers la FAQ

[1] Les commissions et commissions additionnelles ne s’appliquent pas aux emprunts contractés au titre du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance du FMI, grâce auquel les pays membres à faible revenu reçoivent un soutien financier à des conditions concessionnelles.




Nous pouvons faire mieux (Déclaration de Kristalina Georgieva Directrice générale du FMI)

Il y a cinq ans, dans cette même salle, je prononçais mon premier discours inaugural des assemblées annuelles en tant que Directrice générale du FMI.

À l’époque, mon principal motif de préoccupation était un ralentissement synchronisé de la croissance mondiale. À peine quelques mois plus tard, cela n’était rien comparé au choc abrupt causé par la pandémie, suivi d‘autres événements dramatiques : les guerres tragiques en Ukraine et au Moyen-Orient, la crise du coût de la vie et un creusement de la fracture de l’économie mondiale.

La semaine prochaine, les ministres des Finances et les gouverneurs de banques centrales du monde entier se réuniront ici pour réfléchir sur la conjoncture actuelle, les perspectives et la réponse à y apporter. Permettez-moi de vous donner un aperçu de la teneur de ces échanges.

Nous commencerons par nous réjouir de la bonne nouvelle. Nous en avons bien le droit, car elles ont été rares ces derniers temps. La grande vague mondiale d’inflation est en train de refluer. La combinaison d’une politique monétaire résolue, d’un relâchement des contraintes sur les chaînes d’approvisionnement et d’une modération des prix des denrées alimentaires et de l’énergie nous réoriente vers la stabilité des prix.

Nous y sommes parvenus sans que l’économie mondiale ne plonge dans une récession et n’essuie des pertes d’emplois à grande échelle, un scénario qui s’est produit durant la pandémie et après des épisodes inflationnistes antérieurs, et que beaucoup redoutaient de revivre. Les marchés du travail des États-Unis et de la zone euro, pour ne citer que ces deux exemples, connaissent un attiédissement ordonné.

C’est un grand succès.

À quoi tient cette résilience ? À une politique économique et des institutions bâties sur des fondations solides au fil du temps, ainsi qu’à la coopération internationale, qui a permis aux pays d’apprendre à agir rapidement et collectivement. Nous récoltons les fruits de l’indépendance des banques centrales dans les pays avancés et dans bon nombre de pays émergents, des années de réformes prudentielles dans le secteur bancaire, des progrès réalisés dans la création d’institutions budgétaires et du développement des capacités à travers le monde

En dépit de cette bonne nouvelle, ne vous attendez pas à des cris de victoire la semaine prochaine et ce, pour au moins trois raisons.

Premièrement, bien que les taux d’inflation soient en recul, le niveau plus élevé des prix continuera de se faire sentir dans notre portefeuille. Les familles sont en difficulté, les gens sont en colère. Dans les pays avancés, les taux d’inflation ont atteint des niveaux jamais vus en une génération. Il en est de même pour beaucoup de pays émergents. Mais regardez à quel point la situation a été grave dans les pays à faible revenu. Qu’il s’agisse des pays ou des personnes, les pauvres sont toujours ceux qui pâtissent le plus de l’inflation.

Pour ne pas arranger les choses, l’environnement géopolitique actuel est problématique. Nous sommes tous vivement préoccupés par l’expansion du conflit au Moyen-Orient et son potentiel déstabilisateur pour l’économie des pays de la région ainsi que les marchés mondiaux du pétrole et du gaz. Ses conséquences humanitaires, tout comme celles des conflits qui se prolongent en Ukraine et dans d’autres parties du monde, sont déchirantes.

De surcroît, cela survient au moment où nos prévisions indiquent une conjonction implacable de croissance faible et de dette élevée, bref un avenir sombre.

Regardons cela de plus près : à moyen terme, la croissance devrait être médiocre, sans être nettement plus faible qu’avant la pandémie, mais loin d’être suffisante. Elle sera insuffisante pour éradiquer la pauvreté dans le monde. Insuffisante pour créer le nombre d’emplois dont nous avons besoin. Insuffisante pour générer les recettes fiscales dont les États ont besoin pour assurer le service d’une dette colossale tout en réalisant les gros investissements qui s’imposent, notamment pour la transition verte.

Ce tableau est encore davantage assombri par une dette publique élevée et en hausse, qui dépasse de loin les niveaux prépandémiques, même après la chute brève mais sensible du ratio dette/PIB grâce au relèvement du PIB nominal induit par l’inflation. J’attire votre attention sur la zone ombrée du graphique. Elle montre que dans un scénario fortement défavorable mais plausible, la dette pourrait grimper de 20 points de pourcentage du PIB par rapport à notre scénario de référence.

Que faut-il en conclure pour l’espace budgétaire ? Pour répondre à cette question, intéressons-nous à la proportion des recettes publiques consacrée aux paiements d’intérêts. C’est le point de rencontre entre dette élevée, taux d’intérêt élevés et croissance faible, car c’est la croissance qui génère les recettes dont les États ont besoin pour fonctionner et investir. À mesure que la dette augmente, l’espace budgétaire se rétrécit de façon plus disproportionnée dans les pays à faible revenu : les fardeaux de la dette ne sont pas tous les mêmes.

Et l’espace budgétaire ne cesse de se réduire. Pour s’en rendre compte, il suffit de suivre l’alarmante évolution du ratio intérêts/recettes dans le temps. Nous comprenons tout de suite que les arbitrages difficiles entre les dépenses se compliquent encore davantage à mesure que les montants de remboursement de la dette augmentent. Éducation ou climat ? Connectivité numérique ou routes et ponts ? Voilà à quoi se résument les choix.

Comme si cela ne suffisait pas, nous vivons une période fortement troublée. Le dividende de paix issu de la fin de la guerre froide est de plus en plus en péril. Dans un monde marqué par plus de guerres et plus l’insécurité, les dépenses de défense pourraient bien continuer d’augmenter tandis que les budgets consacrés à l’aide diminuent davantage par rapport aux besoins croissants des pays en développement.

Au niveau insuffisant de l’aide au développement vient s’ajouter le fait que les principaux acteurs, guidés par des enjeux de sécurité nationale, recourent de plus en plus à la politique industrielle et au protectionnisme, ce qui se traduit par une succession de restrictions au commerce. Désormais, les échanges commerciaux n’auront plus le même rôle de moteur pour la croissance. Il s’agit de la fracture contre laquelle j’avais mis en garde en 2019, mais en plus grave. Cela revient à verser de l’eau froide sur une économie mondiale déjà tiède.

Le message que je veux faire passer aujourd’hui, c’est que nous pouvons faire mieux.

Comme aime à le dire mon cher collègue d’en face, Ajay Banga, Président de la Banque mondiale : les prévisions ne sont pas une fatalité. Nous pouvons et devons faire beaucoup de choses pour accroître notre potentiel de croissance, réduire la dette et construire une économie mondiale plus résiliente.

Permettez-moi de commencer par les priorités à l’échelle nationale. Les pouvoirs publics doivent s’efforcer de réduire la dette et de reconstituer des marges de manœuvre en vue du prochain choc, qui se produira à coup sûr, et peut-être plus tôt que nous le pensons. Les budgets doivent être rééquilibrés, de façon crédible, mais progressivement dans la plupart des pays. Cela supposera de faire des choix délicats sur la façon d’augmenter les recettes et d’améliorer l’efficience des dépenses, tout en veillant à bien expliquer l’action des pouvoirs publics afin de gagner la confiance de la population.

Mais c’est là où le bât blesse : la rigueur budgétaire n’est jamais populaire. Et comme le montre une nouvelle étude des services du FMI, la tâche devient de plus en plus ardue. Dans un large échantillon de pays, les discours des responsables politiques privilégient de plus en plus des orientations budgétaires expansionnistes. Même les partis politiques traditionnellement conservateurs sur le plan budgétaire prennent goût au recours à l’endettement pour financer les dépenses. Les réformes budgétaires ne sont pas faciles à mener, mais elles sont indispensables, et elles peuvent promouvoir l’inclusion et améliorer les perspectives. Certains pays ont montré que c’est possible.

En fin de compte, à moyen terme, la croissance est essentielle pour créer des emplois, mobiliser des recettes fiscales, dégager de l’espace budgétaire et garantir la viabilité de la dette. Partout où je vais, j’entends la même chose : les pays souhaitent avoir une croissance plus élevée et de meilleures perspectives. La question est : comment ?

Concentrez-vous sur les réformes ; il n’y a pas de temps à perdre

Premier domaine de réformes : faire en sorte que les marchés du travail répondent aux attentes des populations. Nous sommes confrontés à un monde marqué par des tendances démographiques profondément inégales : des populations jeunes en plein essor dans certains endroits, des sociétés vieillissantes ailleurs. La migration économique peut aider, mais seulement jusqu’à un certain point, compte tenu des craintes dans de nombreux pays. Les mesures de soutien visant à faire entrer davantage de femmes sur le marché du travail peuvent aussi faire partie de la solution. Il faut avant tout engager des réformes pour améliorer les compétences et assurer une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emplois.

Deuxième axe : mobiliser des capitaux. Les capitaux existent en abondance à l’échelle internationale, mais ils ne sont pas toujours situés ou investis là où il faut : pensez à tout l’argent en provenance des quatre coins du monde qui est placé sous forme d’actifs liquides mais moins productifs dans une poignée de centres financiers. Afin d’exploiter l’épargne et d’en tirer le maximum d’avantages économiques, les décideurs doivent s’efforcer d’éliminer des entraves comme un climat peu propice à l’investissement et le manque de profondeur des marchés de capitaux. La surveillance du secteur financier doit non seulement garantir la stabilité et la résilience, mais aussi encourager la prise de risque avisée et la création de valeur.

Troisième axe : améliorer la productivité. C’est ce qui permet d’accroître le niveau de production par unité d’intrant, et il existe de nombreuses façons de le faire : renforcer la gouvernance et les institutions, réduire les formalités administratives ou encore exploiter de la puissance de l’IA. Dépenser plus et mieux dans l’éducation, et dans la recherche et le développement y contribue. Parmi les pays avancés, ceux qui sont à la pointe de l’innovation nous montrent ce qui fonctionne : le secteur du capital-risque, des écosystèmes qui apportent non seulement des financements, mais aussi des connaissances, des conseils et des réseaux professionnels (examiner les nouvelles idées, repérer les leaders de demain et les nourrir de la naissance à l’obtention du diplôme). Les autres pays ont beaucoup d’enseignements à tirer de ces modèles.

À l’échelle mondiale, le rythme des réformes a ralenti depuis la crise financière mondiale, alors que le mécontentement des populations est en hausse.

Mais des progrès sont réalisables. Une nouvelle étude du FMI montre que la résistance aux réformes est souvent fondée sur des croyances et des perceptions erronées autour des réformes elles-mêmes, ainsi que sur leurs effets de répartition. La meilleure façon d’élaborer des réformes est d’instaurer un dialogue avec la population, et de prévoir par ailleurs des mesures pour atténuer les effets sur ceux qui risquent d’en sortir perdants. Nous avons vu à quel point cela compte.

Les décideurs doivent poursuivre des réformes dans leur pays mais également se tourner vers l’extérieur.

Les pays peuvent accomplir beaucoup de choses ensemble, en tant que membres d’une communauté économique intégrée, chacun tirant profit de son propre avantage comparatif.

Le niveau d’interconnexion que permettent la technologie, le commerce et la mobilité des capitaux est extrêmement précieux.

Pourtant, nous vivons dans un monde fragmenté où règne la méfiance et où la sécurité nationale est en tête de liste des préoccupations de nombreux pays. Cela a déjà été le cas dans le passé, mais jamais à une époque de co-dépendance économique aussi élevée.

J’estime que cette réalité ne doit pas devenir un prétexte qui nous empêche d’agir pour éviter un creusement de la fracture de l’économie mondiale. Bien au contraire. Mon appel lors de ces assemblées annuelles sera le suivant : œuvrons ensemble, de manière éclairée, pour embellir nos perspectives collectives.

Ne considérons pas les tensions mondiales comme un mal inévitable, décidons plutôt d’œuvrer pour calmer les frictions géopolitiques et nous atteler aux tâches qui sont de nature collective :

Premièrement : les échanges commerciaux. Ils ont fait baisser les prix des biens, amélioré leur qualité et créé des emplois. Jusqu’à présent, les flux commerciaux ont fait preuve d’une résilience remarquable face aux obstacles qui ont émergé, ils les ont souvent contournés en passant par des pays tiers. Mais une telle réorientation n’est pas efficace, et nous ne pouvons pas supposer qu’elle continuera indéfiniment. Les pays feraient bien de reconnaître que le système commercial mondial fondé sur des règles a apporté de nombreux avantages et qu’il vaut la peine d’être préservé.

Deuxièmement : le climat. C’est un enjeu vital, et les pays qui ont le moins contribué aux émissions mondiales sont désormais les premiers à en souffrir. Le réchauffement climatique plus rapide que prévu devrait tous nous alarmer. Les glaciers fondent, les calottes glaciaires s’effritent. Les phénomènes météorologiques défavorables nous livrent une vision effrayante de l’avenir. Nous savons ce qu’il faut faire : dégager de l’espace budgétaire pour la transition verte, éliminer les subventions aux combustibles fossiles et acheminer les capitaux là où ils servent le plus. Alors, faisons-le !

Troisièmement : l’intelligence artificielle, le pari gagnant pour accroître la productivité. D’après une étude du FMI, si elle est bien encadrée, l’IA a le potentiel d’augmenter la croissance mondiale de 0,8 point de pourcentage. À lui seul, ce relèvement nous placerait sur une meilleure trajectoire de croissance que dans les années précédant la pandémie. Mais l’IA requiert de toute urgence des codes réglementaires et déontologiques de portée mondiale. Pourquoi ? Parce que l’IA ne connaît pas de frontières, elle est déjà intégrée dans nos smartphones partout dans le monde. Nous ferions mieux de nous dépêcher. Cette technologie ne nous attendra pas !

Dans tous ces domaines et dans bien d’autres, les pays doivent impérativement réapprendre à travailler ensemble. Des institutions comme le FMI, nées de l’idée que la mise en commun des ressources est efficace, ont un rôle essentiel à jouer.

Durant mon premier mandat en tant que Directrice générale – une période de crise sans précédent , nous avons agi de manière résolue pour venir en aide à nos pays membres. Nous avons fourni des liquidités à hauteur de mille milliards de dollars, et nous avons livré des analyses et des conseils économiques essentiels qui ont aidé les décideurs à synchroniser leurs actions.

Durant les premiers jours de mon deuxième mandat, nous avons de nouveau tenu nos promesses.

Notre conseil d’administration, d’un plein consensus, vient d’approuver d’importantes réformes qui renforcent notre solide position financière et profitent directement à nos pays membres. Nous avons réduit les commissions et commissions additionnelles sur nos prêts ordinaires et mis en place un ensemble complet de mesures qui garantissent notre capacité à octroyer des prêts concessionnels pour soutenir les pays à faible revenu.

Et le 1er novembre, notre conseil d’administration accueillera un troisième administrateur pour l’Afrique subsaharienne, ce qui permettra à cette région qui a longtemps été sous-représentée de mieux faire entendre sa voix.

Conjuguées à l’augmentation de 50 % des quotes-parts convenue lors de nos dernières assemblées annuelles, ces actions nous donnent la force de continuer à apporter une grande valeur ajoutée à des pays membres qui agissent non pas par charité, mais dans leur propre intérêt.

Grâce à la valeur que nous apportons à nos pays membres, leur nombre a augmenté et je tiens à ce titre à souhaiter la bienvenue à la Principauté de Liechtenstein, qui nous rejoint et devient ainsi notre 191e membre !

Depuis sa fondation à Bretton Woods dans les jours sombres de 1944 jusqu’à aujourd’hui, le FMI a toujours eu pour tradition de s’adapter au monde changeant qui l’entoure. Aujourd’hui, je vous donne ma parole : nous poursuivrons sur cette voie. Nous serons aux côtés de nos pays membres, toujours à la recherche des moyens les plus efficaces pour répondre à leurs besoins.

À l’issue de mon deuxième mandat à la tête du FMI, j’aurai dirigé l’institution pendant la majeure partie de cette décennie. Et si j’avais la possibilité d’exaucer un vœu, ce serait simplement celui-ci : que l’on ne se souvienne pas de cette décennie comme celle où nous avons laissé les conflits entraver l’accomplissement de tâches existentielles, accumulant d’énormes coûts et des calamités potentielles pour les générations futures. Que l’on s’en souvienne comme d’une période où nous sommes parvenus à transcender nos différences pour le bien de tous.

Pour notre prospérité et, à terme, pour notre survie, je suis certaine que nous pouvons faire mieux : que la paix règne sur terre et que la coopération connaisse un nouvel élan.

Je vous remercie.




KIM JONG UN: «Notre force physique pourra être utilisée sans hésitation, sans être prisonnière des conditions, si notre souveraineté est violée par la ROK, Etat ennemi à 100%!»

Ce 17 octobre, KIM JONG UN, Secrétaire Général du Parti du Travail de Corée (PTC, parti présidentiel depuis 1945, NDLR) et Président des Affaires d’État de la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC sise au nord de la Péninsule coréenne et créée 3 ans après la Libération Nationale 1945:

  • Puissance nucléaire consacrée à sauvegarder non seulement son idéologie, son système, sa dignité, sa vie ainsi que sa souveraineté, sa sécurité, ses intérêts mais aussi la paix et la sécurité de la Région et du monde entier
  • Superpuissance politico-idéologique où la population est divinisée ou déifiée sous les 3 grands Bienfaiteurs dont les Généralissimes KIM IL SUNG 1912-1994 et KIM JONG IL 1942-2011, et le Maréchal KIM JONG UN, NDLR),

a visité le quartier général du Commandement du 2ème Corps d’armée de l’Armée Populaire de Corée (APC):

  • accompagné de PAK Jong Chon, Secrétaire du Comité Central du PTC et Vice-Président de la Commission Militaire Centrale du PTC, et NO Kwang Chol, Ministre de la Défense Nationale de la RPDC
  • accueilli, sur place, par RI Yong Kil, Chef d’État-Major Général de l’APC, et les commandants de la grande Unité interarmes y compris son Commandant.

Quand il est arrivé, les officiers et soldats de l’Unité ont poussé, avec enthousiasme, les vivats envers leur Commandant Suprême prestigieux qui renforce l’APC comme armée à jamais invincible après avoir inauguré l’âge d’or du développement des forces armées révolutionnaires grâce à son éminente stratégie et à son art de commandement peu commun. KIM JONG UN leur a adressé son encouragement chaleureux, eux qui sauvegardent, avec sûreté, le Territoire (123.214km2) national en se tenant, toujours, fins prêts au combat à l’avant-poste de la Ligne frontalière du Pays (ou sur la 1ère Ligne). Une cérémonie a eu lieu en l’honneur du Commandant Suprême des forces armées de la RPDC. Celui-ci:

  • a fait le tour, avec ses accompagnateurs, de la salle de l’historique de l’Unité ayant créé de brillants exploits dans la défense de la Patrie et du Peuple
  • s’est remémoré, avec émotion, les hauts faits inoubliables accomplis par le PTC en dirigeant l’APC et gravés sur le trajet glorieux et sacré, et digne de fierté, que l’Unité avait parcouru
  • a déclaré: L’historique de l’Unité qui, créée dans les flammes de l’âpre Guerre (1950-1953) de Libération de la Patrie, a engendré une centaine de Héros de la RPDC, y compris 2 fois Héros de la RPDC, en faisant preuve du courage sans pareil dans les arrières ennemis et dans la défense de positions, et joui de sa réputation, de siècle en siècle et de décennie en décennie, comme Unité natale des combattants à 01 (soldat) contre 100 (adversaires), est une éclatante illustration réduite des brillantes victoires et des innombrables exploits de l’APC qui soutient, fermement avec ses armes, la grande œuvre d’édification d’un Pays riche et militairement puissant. L’emporter sur l’ennemi sur les plans idéologique et moral est une garantie sûre de la victoire dans un combat ainsi que dans une guerre. C’est seulement en adoptant et en maintenant, fermement, le point de vue Juché (philosophie politique ou idéologie directrice éternelles de la RPDC, NDLR) à l’égard de l’ennemi et de la guerre que notre APC connaîtra, pour toujours, sa renommée en tant qu’armée sans rivale.

Puis, conduit par le Commandant du Corps d’armée, KIM JONG UN s’est rendu au poste de commandement de l’Unité afin de:

  • écouter le rapport du Commandant sur la situation de l’ennemi
  • inspecter l’état des brigades relevant du Corps d’armée, prêtes à intervenir pour le combat
  • voir les commandants principaux du Corps d’armée
  • examiner les documents importants indiquant le plan d’action militaire de la grande Unité interarmes pour faire face à une évolution variée de la situation
  • faire remarquer: La situation préoccupante à laquelle nous sommes confrontés exige, urgemment, de notre APC qu’elle continue à concentrer tous ses efforts sur le renforcement de ses capacités de guerre et prenne des mesures plus minutieuses pour sauvegarder, efficacement, la sécurité de l’Etat en se tenant, toujours, fin prête à l’emporter sur l’ennemi dans la guerre. L’influence exercée par le changement du caractère de l’alliance ROK-USA et les actions militaires agressives, variées et plus évoluées de l’ennemi sur la sécurité de notre Etat souligne, davantage, l’importance du renforcement de la force de dissuasion nucléaire de l’Etat et prouve sa justesse.
  • examiner plusieurs documents pour approuver la détermination du Corps d’armée
  • souligner: L’Unité a établi, judicieusement, ses plans d’action militaire face aux différentes circonstances. Notre APC doit retenir, bien une nouvelle fois, le fait incontestable que la ROK (ou Republic of Korea ou République de Corée – créée, unilatéralement, un mois avant la RPDC dans le cadre de la division perpétuelle avec son côté Nord en ignorant ou négligeant, totalement, son homogénéité nationale – qui tire son origine, avec siège à l’étranger, en 1919 sous la domination 1905-1945 du Japon, sans aucun pouvoir ni autorité restaurés en seule apparence par les USA ayant divisé la Péninsule coréenne en 1945 pour mieux régner; DROM-COM des USA – comme le Japon depuis 1945 – obligé ou forcé, afin de survivre ou subsister, de désigner plusieurs fois la RPDC comme Etat hostile ou antagoniste radical: d’où la condamnation des millions de leurs manifestants locaux, NDLR) est un Pays étranger et qu’elle est vraiment un Etat ennemi: Il y a 2 jours (15/10/2024), nous avons détruit, complètement, les routes et les voies ferrées conduisant au Territoire (101.038km2) de la ROK. C’est plus qu’une simple fermeture physique. C’est d’avoir coupé les liens néfastes avec Séoul (Capitale de la ROK) ayant persisté de siècle en siècle et de nous être débarrassés, une fois pour toutes, de la conscience inutile d’être de la même Nation et de l’idée irréaliste de la Réunification. C’est, peut-on dire, notre dernière Déclaration annonçant que notre force physique pourra être utilisée sans hésitation, sans être prisonnière des conditions, si notre souveraineté est violée par la ROK, Etat ennemi à 100%. Comme nous l’avons déjà précisé, au cas où notre force offensive est employée sous la condition préalable «si (supposition ou éventualité)», ce sera une action de vengeance légitime, dirigée vers un Etat ennemi et non vers ses Compatriotes. Seule la paix sauvegardée par une puissante force capable de maîtriser et de juguler l’ennemi est une paix fiable, sûre et durable. Elle est, justement, la garantie solide de la sécurité et du bel avenir de notre Etat et de notre Peuple. Notre APC doit, pour une telle paix authentique, devenir plus puissante sans faute et elle n’y manquera pas.

Ce jour-là, KIM JONG UN s’est fait photographier en souvenir avec les officiers et soldats de la grande Unité interarmes. Quand il a fait son apparition sur le lieu du cliché, ces derniers ont acclamé, chaleureusement de nouveau, ce grand Homme qui:

  • avait inspiré un stratagème invincible auprès d’eux, un courage sans pareil et une immense confiance
  • conduit, toujours, l’APC à la victoire.

KIM JONG UN a exprimé son espoir et sa certitude qu’ils sauvegarderaient, avec sûreté, la Frontière Sud de l’Etat, fidèles à leur devoir et à leur mission honorables de défendre, en avant-garde, la souveraineté de la RPDC et la sécurité du Peuple. Une tempête d’acclamations «Défendons au prix même de notre vie!» a fait trembler ciel et terre. Tous les militaires de l’Unité se sont farouchement, déterminés à:

  • lutter au risque même de leur vie pour leur Commandant Suprême, leur grande Patrie, leur grand PTC et leur grand Peuple
  • ne graver toujours dans leur Étendard honoré par une brillante histoire que des victoires.




Forum Rebranding Africa : “Pour la 1ère fois, le Rwanda a accepté de présenter un plan de retrait pour plus de 4.000 militaires” (Judith Suminwa)

Au cours du Forum Rebranding Africa à Bruxelles, la Première Ministre Judith Suminwa est revenue sur la position de son Gouvernement pour le retour de la paix dans la partie Est de la Rdc. Parlant du processus de Luanda, la Cheffe du Gouvernement a souligné que le Rwanda vient, pour la première fois, d’accepter de présenter un plan pour le retrait de plus de 4 000 de ses militaires déployés en République démocratique du Congo.

Ce qui représente, selon la Première Ministre, une avancée significative pour la résolution du conflit qui oppose les deux pays.

Cette quête de la paix est basée sur une stratégie qui mêle à la fois le renforcement de l’armée nationale, les FARDC, et une diplomatie agissante.

« Nous avons aujourd’hui une stratégie, celle de la montée en puissance de notre armée pour défendre notre territoire, tout en poursuivant un processus diplomatique car nous voulons la paix », a déclaré la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka.

Elle a, en outre, indiqué qu’en parallèle au retrait des troupes rwandaises, la RDC continue son plan de neutralisation des miliciens FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), une mission que, selon elle, l’armée congolaise entreprend depuis plusieurs années.

« Ce n’est pas moi qui le dis, mais des rapports certifiés de l’ONU : il y a des soldats rwandais en RDC. Et à partir du moment où le Rwanda nous agresse, c’est à lui de retirer ses troupes de notre territoire », a-t-elle renchéri.

Notons que le Rwanda agresse la RDC depuis plusieurs décennies. Il existe plusieurs preuves irréfutables des activités criminelles pilotées par l’armée rwandaise avec ses supplétifs du M23 en RDC. Des experts de l’ONU ont confirmé ce soutien, qui a été condamné par plusieurs chancelleries occident

ales.




Kasaï : Le Gouverneur Crispin Mukendi regagne la province après un bref séjour à Kinshasa

Après un séjour de quelques jours passés à Kinshasa dans une mission officielle, le gouverneur de la province du Kasaï, maître Crispin Mukendi Bukasa a regagné sa province le jeudi 17 octobre 2024.

Accueilli par la population et quelques autorités provinciales, l’actuel locataire du gouvernorat n’a pas eu une minute pour se reposer. Il a visité le ravin Sokajic, où les travaux de la construction des collecteurs d’eaux avancent à pas de géant sont effectués par l’OVD grâce au financement du gouvernement provincial.

Face à des rumeurs sur son déplacement, le patron de l’exécutif provincial a éclairé la lenterne de ses administrés. Il a signifié que l’objectif de son séjour à Kinshasa aux côtés de ses collègues du Kasaï-Central, du Tanganyika et du Sud-Kivu était i prendre part à la réunion du Comité de Pilotage Conjoint des projets du Fonds pour la Consolidation de la Paix des Nations-Unies (PBF) en RDC.

Répondant à la préoccupation sur l’apport de cette conférence sur la province du Kasaï, le Gouverneur Mukendi indique que la réunion Copilotée par le Vice-premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement et Membres des Nations-Unies, a comporté sur la restitution des réalisations des projets PBF dans les Provinces touchées par la guerre de Kamuena Nsapu dans le Grand Kasaï, le mouvement des déplacés de guerre et de l’Angola.

 

 

Jean-Luc Bakampenda




L’union Européenne rouvre ses frontières à Evariste Boshab

L’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila et vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Evariste Boshab peut désormais circuler en toute liberté dans l’espace de l’Union Européenne et peut faire des transactions financières en monnaie de l’Union européenne. Et pour cause, les sanctions lui imposées par cette institution européenne ont été levées.

A travers une correspondance datant du 9 octobre dernier adressée à son avocat conseil, le Secrétariat général du Conseil de l’Union européenne lui annonce la levée des sanctions de restriction qui pesaient sur son client, Evariste Boshab. « Je vous informe qu’à la suite de l’adoption de la décision d’exécution (PESC) 2024/26681 du conseil mettant en œuvre la décision 2010/788/PESC et le règlement d’exécution (UE) 2024/26702 du Conseil mettant en œuvre le règlement (CE) n° 1183/2005, votre client M. Evariste Boshab n’est plus inscrit sur la liste des personnes et entités faisant l’objet de mesures restrictives », peut-on lire dans cette courte correspondance.

Il faut rappeler que ces sanctions qui incluaient le gel des avoirs et l’interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE, avaient été infligées à Evariste Boshab quand il était ministre de l’Intérieur et sécurité sous Joseph Kabila entre 2016 et début 2018. Il lui a été reproché d’avoir entre autres mal géré le dossier Kamuina Nsapu qui a plongé la province du Kasaï Central dans un carnage sans précédent. Il s’agit d’un phénomène lié à des miliciens répondant d’un chef coutumier du même nom basé dans le territoire de Dibaya, au Kasaï Central.

De Dibaya comme épicentre, les violences dues à ces miliciens se sont diffusées dans toute la région du Kasaï, embrasant ainsi les cinq provinces qui la constituent. Selon l’ONU, ces violences firent 1,2 million de déplacés et 400 morts. Engagés dans une enquête sur ce phénomène au Kasaï Central, son centre de rayonnement, deux experts de l’ONU, en l’occurrence Zaïda Catalan et Michael Charp, ont été sauvagement assassinés. Leurs têtes furent même exhibées en guise de trophées et un procès fut tenu où les auteurs ont été condamnés.

En vue d’endiguer cette dérive, l’UE résolut d’abattre son courroux sur des personnalités de tout premier plan du pouvoir dont Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Evariste Boshab, ministre de l’Intérieur jusqu’en décembre 2016, son successeur Emmanuel Ramazani Shadary, et Kalev Mutond, le redouté patron de l’ANR), furent épinglés. Avec cette levée de sanctions qui intervient après celles de l’ancien général de la police congolaise, Ilunga Luyoyo, de l’ex-patron de l’ANR, Kalev Mutond, et de l’ancien ministre de l’Intérieur, Emmanue Ramazani Shadari, Evariste Boshab voit certes son horizon s’éclaircir et est désormais libre de tout mouvement dans l’espace européen.




Débat autour de la révision constitutionnelle: Le Mouvement citoyen « 4C » interpelle le Parlement au respect des articles 218 et 220 de la constitution

Le débat lancé autour de la révision ou changement de la constitution de la République par l’union pour la démocratie et le progrès social est loin de finir dans l’opinion politique. Ainsi , des réactions ne cessent de fuser de partout pour se prononcer en faveur ou en défaveur de la modification partielle ou totale de la loi mère. Au nombre de ces réactions figure en bonne place le mouvement citoyen Congo = Congolais, Congolais= Congo, 4C qui s’est invité dans ce débat qui divise les Congolais.

En effet, dans une correspondance adressée aux Présidents de deux chambres du Parlement par son coordonnateur, Zacharie Ekila Bolua, dont les copies sont réservées à plusieurs autorités nationales et étrangères, parmi lesquelles le Président de la République et la représentante spéciale du secrétaire général des nations unies en RDC , ce mouvement citoyen se dit profondément préoccupé par les discussions publiques qui ont pris corps dans l’opinion congolaise autour d’une possible révision constitutionnelle. Ceci notamment en ce qui concerne la durée du mandat présidentiel. Voilà pourquoi, le 4C s’associe à toutes les voix qui s’élèvent contre ce projet, perçu comme une tentative de prolonger le pouvoir actuel au-delà des limites constitutionnelles.

«  Il est troublant de constater que alors que la nation traverse des moments critiques sur les plans économique, social et sécuritaires, des efforts sont déployés pour modifier la constitution particulièrement dans le but de réviser la durée du mandat présidentiel. Cette initiative suscite des doutes quant aux véritables motivations derrière une telle démarche alors que les attentes légitimes du peuple congolais demeurent non satisfaisantes » peut on lire dans cette correspondance. Sur pied des articles 218 et 220 de la constitution, cette organisation de la société civile estime que toute tentative de la modification de la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel et la durée de mandat présidentiel ne sauraient être entreprises. Fort de ces deux articles, 4C interpelle les deux chambres du Parlement sur la nécessité de faire respecter ces clauses car «  toute tentative de modification de la Constitution entraînerait des conséquences graves sur la stabilité et la cohésion nationale ».

Pour le mouvement citoyen 4C, le contexte actuel du pays est marqué par plusieurs défis majeurs. Il s’agit de la situation sécuritaire, l’effritement du pouvoir d’achat des Congolais, l’éducation, la santé, les infrastructures qui sont des services publics essentiels peinent à répondre aux besoins croissants de la population. «  La violation des droits humains, la répression des libertés d’expression et l’ingérence de l’exécutif dans les affaires judiciaires créent un climat de méfiance. Ce sont ces questions qui devraient être au cœur des préoccupations de nos élus et non des révisions constitutionnelles dont les objectifs semblent répondre davantage aux intérêts politiques qu’à ceux du Peuple ».

En conclusion, ce mouvement citoyen invite les speakers de deux chambres du Parlement à faire preuve de responsabilité et de sagesse dans la gestion de cette question sensible. «  En tant que représentants légitimes du Peuple, il vous appartient de protéger l’intégrité de la constitution et de veiller à ce que celle -ci ne soit pas modifiée au profit d’intérêts particuliers. Il est temps de focaliser les énergies et les ressources sur les véritables priorités nationales : la paix dans l’Est, l’amélioration des conditions de vie des Congolais et la lutte contre la corruption », recommande 4 C à travers son coordonnateur, Zacharie Ekila Bolua.

RSK




Rentrée judiciaire: La toile enflammée par les discours du PG près la CC et du 1er président de la CC

Dans sa mercuriale prononcée lors de la cérémonie de la rentrée judiciaire 2024 qui s’est tenue au palais du peuple en présence du Chef de l’Etat, Firmin Mvonde a expliqué le principe de la présomption d’innocence, avant de démontrer le rôle négatif des réseaux sociaux, où les utilisateurs commentent les affaires judiciaires.

Le Premier président de la Cour de cassation, a, quant à lui profité de l’occasion pour dénoncer toute démarche populiste entreprise sur les réseaux sociaux, en discréditant les magistrats à travers notamment de fausses informations.

Réagissant aux propos des magistrats, le ministre d’état en charge de la justice et garde des sceaux estime que tous ceux qui dénoncent le discours populiste ne précisent pas quelle loi le ministre a violée. Ce sont plutôt eux qui doivent respecter la loi.

Que pensez-vous du fonctionnement de la Justice en RDC dans cet environnement de divergence entre le ministre de la Justice et les magistrats ? [Source : Radio Okapi-Dialogue entre Congolais]

Mon point de vue :

À mon avis, le Procureur Général près la Cour de cassation a raison de fustiger ce comportement irresponsable qui viole le droit fondamental lié à la protection de la dignité humaine. Cependant, il est indispensable de savoir qui est à la base de l’exposition scandaleuse de ces dossiers judiciaires en phase d’instruction sur les réseaux sociaux ? Plusieurs observateurs ont fait remarquer que ce sont les mêmes agents judiciaires et policiers qui filment et publient ces dossiers judiciaires en toute violation des droits fondamentaux relatifs à la protection de la dignité humaine et à la présomption d’innocence des inculpés.

En effet, en lieu et place de fustiger ce comportement qui dégage les indices délictueux, le P.G doit à son niveau comme chercheur légal des infractions envisager deux voies de la raison :

1. La voie préventive : il faut une mise en œuvre d’un plan stratégique de renforcement des capacités de ces agents qui se conduisent en violation des lois du pays à travers des arrestations arbitraires qui ne respectent pas (de fois) l’esprit de celui qui a cerné le mandat et en a mis à leur disposition pour son exécution ;

2. La voie répressive : il faut commencer à traquer et sanctionner rigoureusement ces agents délinquants pour servir de leçons aux autres.

Par contre, le Premier Président de la Cour de cassation a réalisé une sortie médiatique moins persuasive en s’attaquant de manière anonyme au Ministre d’État ayant la justice dans ses attributions.

Moi, je pense que les Magistrats doivent éviter d’engager le bras de fer au Ministre de tutelle, car ils exposent au discrédit que la population devant avoir envers eux.

Parler du populisme, ce n’est pas mauvais, mais la plus grande question collective qui se pose est celle de savoir : depuis son accession à ce ministère, Me Constant MUTAMBA a déjà violé quelle loi de la République à travers ses réformes initiées qui sont en cours d’exécution ? Les magistrats devraient prendre le courage de signifier au peuple congolais que le Ministre dans son populisme a déjà violé telle loi. Ne pas le faire, c’est une preuve éloquente de la haine destructive contre ce jeune dont les actions sont toujours applaudies par l’opinion publique congolaise.

Il est bien connu de tous que les magistrats pendant un long moment ont rendus notre justice malade avec des décisions judiciaires iniques et instrumentalisées attristant ainsi le peuple congolais.

Aujourd’hui que nous avons reçu un jeune très engagé pour changer le paradigme dans ce secteur, Constant Mutamba devient la cible principale à abattre de ce réseau mafieux des magistrats qui se voient très coincés à cause de leurs pratiques anti-valeureuses. Tant que Mutamba n’a encore violé aucune loi de la République à travers ces actions, nous l’encourageons à continuer dans cette même lancée en ajoutant encore une dose forte de l’ardeur pour rétablir la justice de notre pays à laquelle, le peuple n’avait plus confiance.

“La justice élève une nation”.

Neyker Tokolo Pokotoy, Chercheur en Droit administratif et constitutionnel, Journaliste Indépendant et Analyste politique.