Changement constitutionnel : La marche « Sursaut National » dispersée à Kinshasa
La pluie qui s’est abattue sur la ville de Kinshasa, aux petites heures de la matinée de jeudi 14 novembre 2024, n’a pas empêché les membres de collectif « Sursaut national » de répondre à l’appel de leurs leaders. Ils ont effectué une marche pacifique contre toute tentative de changement de la Constitution, tel que préconisé par le Président de la République et relayé par quelques partis de l’Union Sacrée de la Nation.
En effet, derrière leurs leaders tels que Delly Sesanga, président de l’Envol, Ados Ndombasi, député national honoraire, Alain Bolodjwa, président national de parti politique « Levons nous et bâtissons », Mme Bernadette Tokwaulu, actrice de la société civile, pour ne citer que ceux-là, des centaines des membres de cette organisation sont descendus dans la rue de Kinshasa pour sensibiliser la population contre le changement de la Constitution, dans le cadre de la campagne dénommée « Ne touchez pas à ma Constitution ».
Arborant des T-shirts sur lesquels on pouvait lire des messages contre le changement de la Loi fondamentale, ces manifestants ont, tout au long de leur parcours sur l’avenue Victoire, entre la commune de Kalamu et le rond-point Bongolo, dans la commune de Kasa-vubu, distribué des tracts qui contenaient des messages appelant la population à dire non au changement de la Constitution de la République Démocratique du Congo.
C’est lorsque les manifestants ont quitté la Place Victoire pour se rendre au rond-point Victoire que la police est entrée en danse, en stoppant net leur progression avant de les disperser à coup des gaz lacrymogènes. C’est dans cette bousculade que Delly Sesanga et Mme Bernadette Tokwaulu ont été interpellés par les éléments de la Police Nationale Congolaise.
Selon Ados Ndombasi, Delly Sesanga a été brutalisé avant son interpellation et leur acheminement au poste de police de Funa situé dans la commune de Kalamu.
Malgré la dispersion de leur marché, les membres de collectif « Sursaut national » se déclarent déterminés de poursuivre leurs activités jusqu’à faire échec à ceux qui tiennent mordicus à changer la Constitution pour donner au Président de la République un troisième mandat à la tête du pays.
C’est ainsi qu’ils disent maintenir leur meeting du 16 décembre prochain, en guise de commémoration de l’anniversaire de référendum de 2005 à l’issue duquel la population congolaise s’était prononcée massivement en faveur de la Constitution promulguée le 18 février 2006 et qui a réunifié le pays, après sa partition par les différents mouvements politico-militaires.
L’Udps confirme sa marche de soutien au changement de la constitution
En réponse à la marche de collectif « Sursaut national », l’Udps a annoncé, le mardi dernier, l’organisation d’une marche demain, le 15 novembre 2024 à travers tout le pays, pour soutenir l’idée de Président de la République de changer la Constitution. Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS l’avait annoncé à ses combattants le mardi à l’occasion de la journée de la base. « Nous avons appris que les opposants vont marcher. Cela ne nous concerne pas, car c’est leur droit. Mais si, et seulement s’ils réussissent à marcher ce jeudi, nous leur répondrons samedi avec une marche hors du commun dans tout le pays, pour que le Congo sache que Félix Tshisekedi a un grand parti politique », a-t-il déclaré au siège du parti dans la commune de Limete.
Dans son adresse, Augustin Kabuya avait fustigé l’attitude des Evêques de la CENCO, les opposants et certains acteurs de la société civile qui s’étaient opposés au référendum constitutionnel de 2005, aujourd’hui changent de position en s’opposant contre le changement de la Constitution.
Pour l’interpellation de leaders de « Sursaut National », l’on apprend des sources proches du parti politique de Delly Sessanga, que leur leader a été relâché dans la soirée.
RSK